Lettre des Archives n°10

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A
n°10
rchives
Nièvre
Vingt ans qui
mènent des
lendemains de la
victoire à la veille
d’un désastre sans
précédent. Vingt ans
marqués par les crises
et par la montée des
symptômes d’un
malaise français.
Monument
commémoratif. Vue de
face du Poilu terrassant
l’Aigle germanique ,
Clamecy, 1922
DÉPARTEMENTALES DE LA NIÈVRE
D’une guerre à l’autre
La Nièvre à l’heure des crises
La grande puissance
Le monde entier défile sous l’Arc de Triomphe le
14 juillet 1919. Les traités sont signés à Versailles,
Sèvres, Trianon. Première puissance militaire, avec son
alliée britannique, la France victorieuse domine
l’Europe des années vingt n’hésitant pas en 1923 à
occuper la Ruhr.
Quatrième puissance économique mondiale,
seconde puissance impériale avec son empire agrandi,
jamais le pays n’a paru plus puissant. En 1925-1926, la
rébellion marocaine est matée. En 1930, on célèbre avec
faste le centenaire de la colonisation de l’Algérie. En
1931, l’Exposition coloniale attire 33 millions de
visiteurs et offre à une opinion à demi convaincue tous
les clichés de la colonisation civilisatrice.
Enfin, Paris est la capitale culturelle incontestée
des années folles.
Plus jamais ça !
Par sa longueur exceptionnelle, par ses
conséquences, la guerre de 1914-1918 marque
terriblement le pays. A partir de 1925 on réalise que
rien ne sera plus comme avant.
Avec 1 400 000 morts, la France est le belligérant
le plus profondément atteint : 250 000 hommes
se sont volatilisés, 17% des mobilisés sont morts.
La Nièvre, département rural, est particulièrement meurtrie (12 834 morts, 18% des
mobilisés). Face à l‘ampleur du drame, le deuil est
difficile. On n’autorise le rapatriement des corps
2
qu’en 1920. Pour les
disparus, ne restent que les
pèlerinages sur les champs
de bataille et les célébrations.
Sous l’Arc de
Triomphe, depuis le 11
novembre 1920, repose le
soldat inconnu. Le 11
novembre, proclamé jour
férié en 1922, donne lieu à
tout un cérémonial
civique. Des monuments
aux morts, qu’ils soient
belliqueux (Clamecy,
L’illustration, 14 juillet 1919
L a Charité-sur-Loire),
douloureux (Cosne-surLoire) ou pacifistes, sont édifiés à partir de 1919-1920 (325
dans la Nièvre).
L’absence de tous ces hommes pèse lourdement sur les
générations. Pour les victimes, la solidarité se met en place :
solidarité avec les communes dévastées, solidarité avec les
mutilés et blessés (qui ont droit à une rééducation, à des
emplois réservés), solidarité avec les veuves, les orphelins
(pupilles de la nation). Mais les espoirs sont souvent déçus. Ne
voit-on pas des ouvriers protester contre l’emploi de ces
privilégiés ?
Beaucoup des anciens poilus témoignent. Du héros qu’il
était, le combattant devient victime (en particulier dans la
littérature). Regroupés dans leurs associations (1922 : les
Poilus nivernais ont 7500 adhérents), avec leurs journaux, les
anciens combattants, très présents, diffusent un message
pacifiste qui dépasse les clivages politiques.
Journaux d’anciens combattants
1919 - 1939
Monument aux morts de la
Grande Guerre, Cosne, 1923
Nevers, passage
du ParisSaint-Raphaël,
1936
Les temps modernes
3
La France entre dans le modernisme. Pour s’en
convaincre il suffit de parcourir les journaux. Pas de
première page qui ne contienne un exploit, un record
battu, une catastrophe navale, automobile ou
aéronautique comme dans la Nièvre l’accident de
l’avion L’Emeraude à Corbigny en 1934 ou le passage
du dirigeable Hindenburg en 1937. En 1931 il y a 8459
voitures dans le département et en 1936 la route fait
déjà 34 morts.
Toujours plus vite ! En 1937 le nouveau
transatlantique français Le Normandie bat de vitesse le
Queen Mary britannique !
Toujours moins cher et toujours plus !
Publicités pour les automobiles, les appareils de radio,
de photographie, les premiers réfrigérateurs etc.
L’Exposition de 1937 à Paris est la vitrine de cette
nouvelle société de consommation.
Cependant, même si la radio et l’automobile se
démocratisent, il ne faut pas se laisser prendre aux
leurres des images. La modernité, c’est d’abord le
Nevers, 1936
des naissances s’accroît avec la guerre (classes
creuses auxquelles s’ajoutent la disparition des
hommes jeunes). La population vieillit,
particulièrement dans la Nièvre. Entre 1931 et
1935 la natalité nivernaise (13,9 °/°°) est
inférieure de 4,5 °/°° à la mortalité. De
299 312 habitants en 1911 le département,
vidé aussi par l’exode rural, tombe à 255 195
habitants en 1936.
Après 1914-1918 la femme revendique
une place nouvelle alors qu’on lui refuse
toujours le droit de vote. En 1936, le Front
populaire, pour la première fois, offre trois
Sous-secrétariats d’Etat à des femmes. Quant à
la femme libérée que nous montrent Victor Margueritte,
Colette ou Coco Chanel, elle fait encore scandale !
Demande de réfugié, 1936
La société de consommation. Exposition de Nevers, 1936.
mieux-être, la maison (loi Loucheur 1928), l’électricité,
l’eau courante, l’hygiène, l’alimentation plus variée, le
cinéma parlant (en 1931 le département compte 22
salles dont 4 sonores).
4
Une société en mutation
Trop peu d’enfants ! : l’instauration d’une fête
des mères (1926) revitalisera-t-elle le pays ? Le déficit
Dans une société à forts
contrastes sociaux où petits
paysans, petits commerçants,
employés (les prolétaires en
faux-col) sont victimes de la
crise, l’ouvrier gagne le devant
de la scène. La modernisation
industrielle, accrue par la crise
de 1929, impose la recherche
de productivité (taylorisation,
travail à la chaîne). L’ouvrier,
victime de la déqualification et
du recul du pouvoir syndical
paraît prendre sa revanche lors des
grandes grèves de 1936. Le cinéma
en dresse un type nouveau ( Jean
Gabin).
L’étranger est au cœur du
débat de société. Dans un pays
exsangue, le nombre d’étrangers
travailleurs double de 1918 à 1931,
atteignant 2 800 000 en 1931(soit
7% de la population contre 3%
avant 1914). Attirés et pris en main
par un patronat de droite, Polonais,
Italiens, Espagnols, nécessaires à
l’économie, paraissent dangereux à
une partie de l’opinion (la France,
dépotoir du monde). Quelques-uns,
plus rares, y voient une chance (loi
de naturalisation,1927).
Le nombre des réfugiés
politiques augmente sans cesse, ils
sont à peu près 100 000 en 1939 :
Russes et Arméniens des années
vingt, Italiens, Allemands (Sarrois,
Juifs), Autrichiens, Tchèques etc.
des années trente, sans compter les
Espagnols, arrivés en une vague
massive, mais souvent éphémère,
en 1938-1939 (500 000 dont 1500
dans la Nièvre en 1939).
A partir de 1931, le chômage,
la xénophobie, le racisme montent
en parallèle. 500 000 travailleurs
étrangers sont renvoyés chez eux.
L’assassinat du Président Paul
Doumer par le Russe Gorguloff en
1932 puis de Louis Barthou avec le
roi de Yougoslavie en 1934,
donnent lieu à d’intenses campagnes
xénophobes ! Le contrôle administratif s’appesantit, les premiers
centres spéciaux accueillent les
indésirables en 1939 et annoncent
une politique que poursuivront la
République en guerre puis Vichy.
Les étrangers employés dans la Nièvre en 1934
Avant 1914 : 300 à 600 • 1926 : 4634 • 1930 : 7243 • 1934 : 5602 • 1937 : 5760
1934
dont
Polonais
Italiens
Espagnols
Portugais
Yougoslaves
Russes
Belges
Chinois
Grecs
Hommes
2725
856
596
226
227
216
131
103
22
26
(La Machine)
(La Machine)
(Imphy)
(La Machine)
Femmes
1224
Enfants
1653
405
249
163
42
91
17
58
2
8
605
338
276
73
121
24
61
9
1
Les tempêtes de
l’économie
5
En vingt ans, inflation
(1919/1931, 1936/1939) et
déflation (1931/1936) alternent. Le
franc est enfin stabilisé en 1928 au
1/5 e de sa valeur-or de 1914. La
crise de 1929 en fait une monnaie
refuge dont la surévaluation nuit à la
reprise économique. Le Front
populaire doit finalement dévaluer.
Ces variations mettent la vie chère au
cœur des préoccupations populaires
d’où l’essor des coopératives de
consommation et des sociétés à
succursales multiples.
Après la crise des années
1919-1920 qu’accompagnent de
violentes grèves, la prospérité des
années folles garantit le plein emploi.
La crise mondiale ne commence à se
faire sentir en France qu’ à partir de
la fin de 1930, donnant l’illusion
d’un pays épargné. La maladroite
politique déflationniste (décrets-lois
Laval,1935) aggrave la situation. Les
faillites se multiplient, le chômage
surgit (1700 chômeurs en 1930,
260 800 en 1932, 426 000 en 1935),
le mécontentement monte. Les
mesures keynésiennes prises par le
Front populaire et les 40 heures sont
au cœur d’un débat toujours ouvert,
mais ne stoppent pas la crise.
L’inflation repart. La reprise ne
s’amorce qu’en 1938.
La Nièvre demeure un
département rural. En 1923, le
flottage du bois disparaît.
L’agriculture stagne dans les années
trente après les progrès des années
précédentes : développement des
exploitations moyennes, expansion
du charolais (fusion des herd-book
de Charolles et Nevers), essor de la
grande culture dans le nord du
département. La baisse des prix
agricoles à partir de 1930 frappe
particulièrement les petits paysans
nivernais.
L’industrie se modernise et se
concentre (La Machine, Guérigny,
Imphy, Varennes-Vauzelles,
Prémery, Clamecy, Fourchambault,
Nevers) mais la récession s’installe
en 1931 (diminution de salaires à La
Machine, chômage partiel à
Fourchambault, fermeture des verreries de Saint-Légerdes-Vignes). En 1935, la Nièvre compte 1000 chômeurs
dont 500 à Nevers.
6
Résultats des élections législatives dans la Nièvre
( 5 sièges sauf 4 en 1924)
1919
Henri REGNIER
Emile BOURGIER
André RENARD
Etienne GEOFFROY-ST-HILAIRE
Jean LOCQUIN
Républicain modéré
Radical socialiste
Radical socialiste
Républicain modéré
SFIO
1924
Jean LOCQUIN
Henri GAMARD
Arsène FIE
Henri REGNIER
SFIO
SFIO
Républicain socialiste
Républicain modéré
1928
Henri GAMARD
Léopold BELLOCQ
Arsène FIE
Jean LOCQUIN
Claude GUILLON
SFIO
Radical socialiste
SFIO
SFIO
SFIO
Château-Chinon
Clamecy
Cosne
Nevers I
Nevers II
1932
Félix AULOIS
Jean de NADAILLAC
Arsène FIE
Emile PERRIN
Georges POTUT
Républicain indépendant
Union républicaine
SFIO
Socialiste
Radical socialiste
Château-Chinon
Clamecy
Cosne
Nevers I
Nevers II
1936
Léon BONDOUX
Raoul NAUDIN
Arsène FIE
Emile PERRIN
Georges POTUT
SFIO
Radical socialiste
SFIO
Parti d’Unité Prolétarienne
Radical socialiste
Château-Chinon
Clamecy
Cosne
Nevers I
Nevers II
Le temps des haines
A mort le juif Blum !
Les principales ligues sont Les Croix de Feu,
mouvement d’anciens combattants né en 1927, dirigé
par le colonel de La Rocque (200 000 adhérents en
1934, 2000 adhérents nivernais en 1936), La Ligue des
contribuables (1928), Les Jeunesses patriotes. La plus
ancienne, L’Action française née en 1898, royaliste, sous
la direction morale de Charles Maurras, perd de
l’influence depuis sa condamnation par le pape en
1927 (400 à 500 adhérents nivernais). Certaines
ligues ont un caractère nettement fasciste : Le Faisceau
de Georges Valois (1925), Le Francisme de Marcel
Bucard (1934), La Solidarité française (1933), auxquels
il faut ajouter l’inquiétante et secrète Cagoule (1935).
Toutes sont violemment antiparlementaires,
anticommunistes, xénophobes et antisémites. Elles ont
des milices qui font le coup de poing et une presse à leur
dévotion comme l’hebdomadaire Gringoire (600 000
exemplaires).
Feu sur Léon Blum ! Feu sur les ours-savants de la
sociale-démocratie ! Louis Aragon.
A gauche, la désunion règne. Jusqu’en 1934, la
propagande communiste tire à boulets rouges sur la
bourgeoisie et plus encore sur la Section Française de
l’Internationale Ouvrière (SFIO).
La mort de l’affairiste Alexandre Stavisky le 8
janvier 1934 n’est qu’un épisode de la crise
antiparlementaire qui couve. Le 6 février 1934, une
manifestation de l’extrême droite qui tourne à l’émeute
à Paris, fait 17 morts et renverse le gouvernement
Daladier. Elle provoque la naissance de comités
antifascistes et l’union des gauches dans le Front
populaire.
Dissoutes en 1936, les ligues renaissent sous la
forme de partis comme le Parti Social Français (PSF) du
colonel François de La Rocque.
7
Un département de
gauche 1919-1936
Affiche, Front populaire, mai 1936
Hors l’expérience du Cartel des gauches (19241926), les gouvernements sont de droite entre 1919 et
1932, dominés par la personnalité de Raymond Poincaré,
Président du conseil de 1926 à 1929. Après son départ, le
retour des radicaux en 1932 coïncide avec la crise, le
chômage et les scandales.
A gauche, la révolution de 1917 provoque
l’éclatement de la SFIO. En janvier 1921, la rupture
entre socialistes et communistes est consommée dans la
Nièvre. Les socialistes s’allient sans enthousiasme aux
radicaux en 1924, alors que les communistes s’installent
dans une politique systématique d’agitation et de
contestation.
Hors l’exception de 1919, la Nièvre, malgré le
conservatisme de son principal quotidien Paris-Centre, est
plus à gauche que le pays comme le montrent les élections
de 1928. La période est marquée par le recul des radicaux
et la progression de la SFIO. Les communistes ont du mal
à s’imposer malgré leurs 35 cellules, car ils s’enferment
dans une logique de lutte classe contre classe qui fait de la
SFIO leur premier adversaire.
Cependant, en réaction au 6 février1934 et deux
jours avant Paris, le 8 février, 3000 manifestants,
communistes et socialistes mêlés, défilent à Nevers. Même
si le 12 février la grève de la Confédération Générale du
Travail est assez peu suivie (sauf par les instituteurs, les
taxis et les usines de Fourchambault et Guérigny), le
Front populaire naît dans la Nièvre dès 1934.
Les élections à Nevers, 1936
8
Une immense espérance
Le pain, la paix,
la liberté
(1929) et une association laïque (1933 ; 250 auberges
en 1936 où filles et garçons cohabitent, parfois en short,
quel scandale !). Aux Auberges, s’ajoutent de nombreux
campings improvisés.
Cette période est aussi un temps fort de la culture
populaire avec le Théâtre du peuple, les grands spectacles
révolutionnaires (Le 14 juillet de Romain Rolland), le
cinéma (La Marseillaise de Jean Renoir, financée par la
CGT, film pour le peuple et par le peuple).
Vers la guerre
Affiche, 1932
Le slogan est minimal pour pouvoir réunir aux
frères ennemis socialistes et communistes (réconciliés
depuis le changement de cap du Komintern), le parti
radical bien modéré. Le 14 juillet 1935, les manifestants
se rejoignent au cri d’unité populaire ! marquant la
naissance du Front populaire. La victoire est acquise au
soir du deuxième tour des élections législatives le 3 mai
1936. Une vague de grèves joyeuses avec occupation
d’entreprise submerge alors le pays. Le 6 juin, Léon
Blum, chef de la SFIO, forme un gouvernement de
radicaux et de socialistes soutenu par les communistes.
Le 14 juillet, c’est la fête dans la Nièvre comme ailleurs.
Tout est[-il] possible, comme l’écrit alors Marceau
Pivert ?
Tout n’est pas possible ! répond Maurice Thorez
mais le gain social est énorme : aux accords Matignon
entre patronat et syndicats, s’ajoutent les lois sur les 40
heures, les deux semaines de congés payés,
l’allongement de la scolarité à 14 ans, la création d’un
Office national interprofessionnel du blé (pour secourir
les paysans), la nationalisation des industries de guerre
puis de la SNCF (1937), la réforme de la Banque de
France.
L’élan du Front populaire est brisé au début de
1937. La pause en février, la fusillade de Clichy en mars
(manifestation contre le PSF durement réprimée par la
police : 5 morts) et l’inauguration ratée de l’Exposition
annoncent l’échec. Le 22 juin, Léon Blum se retire. Le
Front Populaire se disloque en deux ans. En 1938,
socialistes et communistes s’opposent au gouvernement
radical d’Edouard Daladier et à Paul Reynaud qui
reviennent sur les 40 heures. Ce sont les élus de 1936
qui donneront, en 1940, les pleins pouvoirs au
Maréchal Pétain !
Comment expliquer un échec aussi rapide ?
• D’abord par l’impuissance économique avec
l’opposition du mur d’argent, la bataille de la Marne des
patrons et l’hostilité des radicaux à toute réforme
financière et fiscale. Le franc est dévalué trop tard,
l’inflation reprend, les industries poussent la
Tract, 1936-1937
Allons au devant
de la vie !
Je voudrais qu’il y
ait en France 1000
auberges et que toute la
jeunesse de notre pays
puisse voyager, donc se
distraire et s’instruire,
Léo Lagrange.
Les réalisations
d’équipements sportifs
montrent une nouvelle
approche du corps. Aux
régimes totalitaires qui
utilisent le sport comme
moyen de propagande, la France réplique par le sport
populaire ; le Front populaire crée un Sous-secrétariat
d’Etat aux sports, loisirs et éducation physique, confié à
Léo Lagrange et, en 1937, un Brevet Sportif Populaire.
De 1935 à 1937, les effectifs des fédérations sportives
sont multipliés par quatre.
Un tourisme populaire de plein air, se développe
à côté du tourisme cossu traditionnel. Le Front
populaire instaure les congés payés. Le bel été 1936 est
celui des premières vacances au soleil, des tandems, des
tentes ! Deux fédérations d’Auberges de la jeunesse
coexistent : une association chrétienne plus ancienne
9
Affiche, 1933
productivité pour compenser les 40
heures. La situation internationale
impose d’énormes dépenses
militaires.
• Ensuite par l’échec politique : les communistes veulent
l’intervention en Espagne et
l’alliance avec l’URSS, la gauche de
la SFIO critique la modération de
Léon Blum, les radicaux sont affolés
par leurs alliés et leur volonté de
réformes. Malgré son pragmatisme,
Léon Blum ne peut éviter
l’éclatement alors que la guerre
européenne menace suite au
réarmement allemand, à l’agressivité
d’Hitler et au rapprochement des
dictatures.
Face à des choix difficiles, on
réarme de mauvais gré et l’on
temporise : non-intervention en
Espagne, réticence à l’alliance
avec l’URSS, abandon de l’allié
tchécoslovaque (accords de
Munich, 30 septembre 1938). Le
mauvais accueil fait à ceux qui
fuient le fascisme
(création des
centres spéciaux)
symbolise bien
le malaise d’une
République en
crise.
Conception : LECHAT ET LA SOURIS - NEVERS - 03 86 57 99 86 - Impression : Imprimerie Normalisée - Ne pas jeter sur la voie publique.
Nevers-Dimanche,
27 août 1939
Cette publication a été préparée par Alain-Noël GRISOT, professeur du service
éducatif avec le concours de Sandrine DUPONT, animatrice culturelle,
d’Anne-Marie CHAGNY, directeur des Archives départementales et
d’Emmanuel DARNAULT, photographe. N° ISSN : 1624-0006
Course de vélo, Nevers, 1er mai 1936
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