Un traitement prudent comme la physiothérapie devrait être le

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Un traitement prudent comme la physiothérapie devrait être le premier choix de prise en
charge de la douleur
C’est aujourd’hui qu’ont été lancées les directives canadiennes tant attendues sur les opioïdes
pour la douleur non cancéreuse chronique. Dans un pays aux prises avec une épidémie liée à la
consommation et à la surconsommation d’opioïdes, ces directives représentent une nouvelle
étape bienvenue dans la lutte contre les opioïdes. Toutefois, elles ne vont pas assez loin pour
faire ressortir le rôle d’autres professions de la santé réglementées au Canada, qui préconisent
des solutions en amont.
Depuis 20 ans, l’utilisation d’opioïdes sur ordonnance pour traiter la douleur chronique a plus
de triplé, et les données qui en démontrent la véritable utilité pour soulager la douleur ou
améliorer la fonction sont limitées. Nous sommes de plus en plus conscients des dommages
potentiels des opioïdes sur ordonnance. La physiothérapie et d’autres traitements prudents
peuvent remplacer les opioïdes de manière sécuritaire et efficace, sans s’associer aux risques de
dépendance, de mésusage et de surconsommation des opioïdes.
La physiothérapie fait partie de presque toutes les directives cliniques sur le traitement de la
douleur. En 2016, par exemple, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis
ont publié leurs propres lignes directrices sur l’utilisation des opioïdes contre la douleur. Ce
document, qui va plus loin que son pendant canadien, recommande un traitement prudent, tel que
la physiothérapie, comme premier choix de prise en charge de la douleur. La première
recommandation des directives canadiennes aborde l’optimisation des produits non opioïdes et
non pharmacologiques pour gérer la douleur, mais s’attarde ensuite sur les bienfaits de
programme d’exercices particuliers, comme le tai-chi et le yoga.
L’Association canadienne de physiothérapie (ACP) conteste ces suggestions. Les exercices
sont un traitement important de la douleur chronique, mais ils n’ont pas tous la même valeur, et
les patients ne réagissent pas tous aux mêmes types d’exercices. L’ACP est d’avis que, pour
prévenir la première prescription d’opioïdes et aider véritablement les personnes qui vivent avec
la douleur chronique, l’exercice, les conseils d’autogestion et l’éducation doivent reposer sur une
évaluation physique complète.
S’appuyant sur les résultats d’une évaluation approfondie, le physiothérapeute peut ensuite
prescrire les exercices appropriés, fournir l’information nécessaire, puis aider le patient à
déterminer le programme de prise en charge de la douleur qui lui convient. Le yoga et le tai-chi
peuvent être intégrés au plan de traitement, mais seulement après l’évaluation physique et
l’établissement des objectifs thérapeutiques.
En proposant que les Canadiens aux prises avec la douleur recourent à des programmes
d’exercices et des thérapies non réglementés et non spécifiques, les directives transmettent de
l’information qui, dans le meilleur des cas, est trompeuse et qui, dans le pire des cas, est néfaste
pour ceux qui recherchent un traitement légitime de la douleur. Tous les exercices et les conseils
sur l’autogestion doivent dépendre d’évaluations individuelles, de l’acuité de la douleur, de la
situation psychosociale ainsi que de l’origine des blessures.
Si on limite les prescriptions aux personnes souffrantes sans leur proposer d’autres solutions,
on leur porte un nouveau coup, mais on ne fait rien pour mettre un terme à la crise.
La douleur est un sujet complexe. Personne ne la ressent de la même façon. Dans un cabinet
de soins de première ligne achalandé ou une salle d’urgence surchargée, il est pratiquement
impossible pour le praticien d’expliquer convenablement la douleur et de proposer un traitement
et des conseils personnalisés. C’est là que des professionnels comme les physiothérapeutes
offrent la plus grande valeur ajoutée à la crise des opioïdes. Les physiothérapeutes possèdent les
compétences nécessaires pour fournir des solutions à la crise des opioïdes et éviter que les
patients se fassent prescrire une première dose d’opioïdes.
Si nous ignorons ce que les physiothérapeutes apportent aux patients qui souffrent de
douleur, nous limitons l’efficacité des traitements prudents et négligeons le rôle que peuvent
jouer les physiothérapeutes en amont pour prévenir la dépendance aux analgésiques opioïdes.
Les directives publiées aujourd’hui représentent une nouvelle étape intéressante, mais notre
société doit en exiger davantage.
Nous avons besoin d’accéder plus facilement à une prise en charge prudente de la douleur,
particulièrement dans les régions rurales et éloignées. Nos professionnels de la santé de première
ligne ont besoin d’une meilleure formation sur la douleur et la prise en charge de la douleur.
Nous avons besoin d’un meilleur soutien pour ceux qui affrontent les effets indésirables et
dévastateurs de la dépendance aux opioïdes.
Il semble que les auteurs des directives canadiennes sur les opioïdes pour le traitement de la
douleur chronique non cancéreuse, dans une tentative pour inclure les multiples possibilités
d’exercices et de traitements sur le marché, ont négligé l’apport essentiel des professionnels de la
santé réglementés, dont les physiothérapeutes font partie. Au Canada, la physiothérapie est un
volet réputé des équipes soignantes de toutes les provinces. La physiothérapie propose des
solutions sécuritaires et efficaces pour la prise en charge de la douleur, fondées sur des données
rigoureuses. L’ACP est d’avis que les Canadiens aux prises avec la douleur méritent d’avoir
accès aux traitements personnalisés, sécuritaires et efficaces que fournissent les
physiothérapeutes.
-30L’Association canadienne de physiothérapie (ACP) représente plus de 14 000 physiothérapeutes,
assistants physiothérapeutes et étudiants en physiothérapie au Canada. Les membres de l’ACP
sont des professionnels de la réadaptation qui se consacrent à la santé, à la mobilité et à la
forme physique des Canadiens.
En partenariat avec ses sections provinciales et territoriales et ses divisions, l’ACP permet à ses
membres d’apprendre, de partager leur savoir et d’améliorer la pratique. L’ACP offre des
ressources, de la formation, des idées et des prises de position pour que son corps professionnel
puisse mieux servir les Canadiens.
Personne-ressource : Melissa Anderson, conseillère principale en politiques,
[email protected], 1-800-387-8679, poste 236. Pour en savoir plus sur l’initiative
de gestion de la douleur et des opioïdes de l’ACP, cliquez ici.
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