Symétries et Invariances

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Symétries et Invariances
L’analyse des symétries et invariances permet de déterminer la
direction et les dépendances d’un champ électrique ou magnétique
ou du potentiel-vecteur. On utilise cette analyse pour simplifier les
calculs. Par exemple, pour pouvoir appliquer méthodiquement le
théorème de Gauss ou le théorème d’Ampère, il faut savoir
déterminer d’abord le sens du champ électrique au niveau de la
surface de Gauss en ce qui concerne le théorème de Gauss ou bien
le sens du champ magnétique au niveau du contour d’Ampère en ce
qui concerne le théorème d’Ampère. La méthode la plus facile pour
déterminer le sens d’un champ est la Méthode des Symétries et
Invariances. Cette méthode permet de déterminer non seulement le
sens du champ en question mais permet aussi de savoir les
coordonnées spatiales dont il dépend (les dépendances).
Les Symétries et Invariances permettent de simplifier le calcul
des champs électriques et magnétiques dans plusieurs cas de
configurations telles les dipôles électriques et magnétiques.
Pour tous les problèmes de l’Électromagnétisme, la première
chose à faire est l’étude des symétries des sources : les causes. Les
sources du champ E (l’effet) sont les charges. Les sources de B et A
sont les courants. D’après le principe de Curie, les invariances des
sources (les causes) se retrouvent dans les champs (les effets). Le
champ électrique E est un vrai vecteur et le champ magnétique B est
un pseudo-vecteur ou ou vecteur axial.
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Etude des symétries
Distributions de charges électriques
Plan de symétrie
 Plan de symétrie : () est un plan de symétrie d’une distribution de
charge si, pour tout point P de cette distribution, son symétrie P
porte la même charge que P (et appartient à la distribution).
 Le champ électrique E est un vrai vecteur.
 Le champ électrique est toujours contenu dans tout plan de
symétrie.
Plan d’anti-symétrie
 Plan d’antisymétrie : () est un plan d’anti-symétrie d’une
distribution de charge si, pour tout point P de cette distribution,
son symétrique P porte une charge de signe contraire à celle de P.
 Le champ électrique E est un vrai vecteur.
 Le champ électrique est toujours perpendiculaire à tout plan d’antisymétrie
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Distributions de courants électriques
Plan de symétrie
 Plan de symétrie : () est un plan de symétrie d’une distribution
de courant si, pour tout point P de cette distribution, son
symétrie P est parcouru par le même courant que P (et
appartient à la distribution).
 Le champ magnétique est un pseudo-vecteur ou vecteur axial.
 Le champ magnétique B est orthogonal à tout plan de symétrie.
Plan d’anti-symétrie
 Plan d’antisymétrie : () est un plan d’anti-symétrie d’une
distribution de courant si, pour tout point P de cette distribution,
son symétrique P est parcouru par un courant de sens contraire
à celui de P.
 Le champ magnétique est un pseudo-vecteur.
 Le champ magnétique est toujours contenu dans tout plan d’antisymétrie.
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Principe de Curie
Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de
symétrie des causes doivent se retrouver dans les effets produits.
Méthodes et conseils pratiques
La première chose à faire face à un problème d’Électromagnétisme, est
de chercher les symétries de la distribution de charges ou de courants et
de les exploiter à fond en appliquant le principe de Curie.
Les symétries permettent tout d’abord de faire le choix du système de
coordonnées.
 Si la distribution est symétrique par rapport à un point (un
centre), on se placera dans le système de coordonnées sphériques.
 Si la distribution est symétrique par rapport à une droite, on se
placera dans le système de coordonnées cylindriques.
 Si la distribution est symétrique par rapport à un plan, on se
placera dans le système de coordonnées cartésiennes.
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Etude des invariances
Si l’étude des symétries d’une distribution permet d’éliminer
carrément des composantes vectorielles de l’expression analytique du
vecteur champ électrique ou magnétique, l’étude des invariances
compléte le travail en éliminant les coordonnées dont ne dépendent pas
les composantes vectorielles restantes. Par exemple, si la translation
d’une distribution par rapport à une coordonnée cartésienne laisse la
distribution invariante, alors le champ créé par cette distribution est luiaussi invariant par rapport à cette même coordonnée. Même chose pour
la rotation. La coordonnée ou les coordonnées dont ne dépendent pas les
composantes vectorielles du vecteur champ lors d’une translation ou
d’une rotation ne figurent pas dans l’expression implicite de la
composante vectorielle du vecteur champ. Même si elles apparaissent
dans la forme explicite du champ, ces coordonnées sont considérées
comme étant des constantes.
L’étude des invariances permettent de bien simplifier l’expression
analytique du vecteur champ, des équations locales, etc. Ainsi, si les
sources sont invaraintes par translation suivant un axe que l’on notera
Ox, alors le potentiel V et le champ E seront indépendants de la
coordonnée x. Donc V et E sont des invariances de cette distribution. Au
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lieu d’ecrire E(x,y,z), on écrit E(y,z) tout simplement et ce en ignorant la
coordonnée x.
Distributions de charges
1. Si une distribution de charges est invariante pour toute translation
parallèle à un axe noté (Oz), champ et potentiel seront
indépendants de la coordonnée cartésienne z.
2. Si une distribution de charges est invariante pour toute translation
parallèle à un plan noté (Oxy), champ et potentiel ne dépendront
que de la coordonnée cartésienne z.
3. Si une distribution de charges est invariante pour toute rotation
autour d'un axe noté (Oz), champ et potentiel seront indépendants
de la coordonnée cylindrique φ. Le problème est dit à symétrie de
révolution.
4. Si une distribution de charges possède les invariances (1) et (3),
champ et potentiel ne dépendront que de la coordonnée
cylindrique ρ. Le problème est dit à symétrie cylindrique.
5. Si une distribution de charges est invariante pour toute rotation
d'axe passant par un point noté O, champ et potentiel ne
dépendront que de la coordonnée sphérique r. Le problème est dit
à symétrie sphérique
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Distributions de courants
1. Si une distribution de courants est invariante pour toute
translation parallèle à un axe noté (Oz), champ magnétique et
potentiel vecteur seront indépendants de la coordonnée cartésienne
z.
2. Si une distribution de courants est invariante pour toute
translation parallèle à un plan noté (Oxy), champ magnétique et
potentiel vecteur ne dépendront que de la coordonnée cartésienne
z.
3. Si une distribution de courants est invariante pour toute rotation
autour d'un axe noté (Oz), champ magnétique et potentiel vecteur
seront indépendants de la coordonnée cylindrique φ. Le problème
est dit à symétrie de révolution.
4. Si une distribution de courants possède les invariances (1) et (3),
champ magnétique et potentiel vecteur ne dépendront que de la
coordonnée cylindrique ρ. Le problème est dit à symétrie
cylindrique.
5. Si une distribution de courants est invariante pour toute rotation
d'axe passant par un point noté O, champ magnétique et potentiel
vecteur ne dépendront que de la coordonnée sphérique r. Le
problème est dit à symétrie sphérique.
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Remarques
 On utilisera les Symétries et Invariances durant des séances de TD
pour simplifier l’expression des équations locales.
 La méthode des Symétries et Invariances est considérée comme
étant déjà acquise dans le cadre des cours de l’ Életrostatique et la
Magnétostatique. C’est donc un prérecquis absolu pour le cours de
l’ Électromagnétisme.
Exemple 1
Considérons une sphère uniformément chargée par une charge
électrique Q et dont le centre coïncide parfaitement avec le centre O
d’un système de coordonnées cartésiennes Oxyz. Par l’étude des
symétries et invariances de ce système physique, quelle est l’expression

E
implicite du vecteur champ électrostatique créé en tout point M de
l’espace? Appliquer le théorème de Gauss pour trouver l’expression
explicite du vecteur

E.
Solution
Étude des symétries
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La sphère possède un centre de
symétrie : C’est le point O. Le
système de coordonnées le plus
approprié pour l’étude des
symétries et invariances est donc
le système de coordonnées
sphériques.
Les coordonnées sphériques
sont : (r, , ).
 Dans le sytème de coordonnées sphériques, l’expression implicite
générale du champ électrique est :




E  Er ( r , , ) u r  E ( r , , ) u   E ( r , , ) u 

 Tout plan () passant par le centre O de la sphère est un plan de
symétrie. En particulier, tout plan () passant par le centre O et le
point M est aussi un plan de symétrie. Il s’ensuit que
 Le plan contenant les vecteurs unitaires

ur
et

u
(et passant par
les points O et M) est un plan de symétrie. Le champ
vrai vecteur, donc il appartient à ce plan.
 Le plan contenant les vecteurs unitaires

ur
et

u

E étant un
(et passant par

E étant un
les points O et M) est un plan de symétrie. Le champ
vrai vecteur, donc il est contenu dans ce plan.
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
 Le fait que le vecteur E appartient à ces deux plans signifie qu’il
est nécessairement orienté suivant la droite représentant leur
intersection. Ce qui fait que les composantes vectorielles
orthoradiales suivant

u
et

u
sont nécessairement nulles. La
forme implicite de l’expression du champ

E
se réduit donc à :




E  Er ( r , , ) u r  E ( r , , ) u   E ( r , , ) u 

 Il reste :


E  Er ( r , , ) u r
Étude des invariances :
 La rotation de la sphère d’un angle  quelconque autour de son


centre O laisse E invariant. On a donc invariance de E selon
une rotation .
 La rotation de la sphère d’un angle  quelconque autour de son
centre O laisse
une rotation .

E
invariant. On a donc invariance de

E

E
selon
 Létude des invariances montre que
ne dépend pas des
coordonnées sphériques  et , il ne dépend que de la
coordonnée radiale r. La forme implicite de l’expression du champ
électrostatique se réduit encore à :
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

E  Er ( r , , ) u r
On obtient :


E  Er ( r ) u r

E créé par la

sphère uniformément chargée. Elle montre que le champ E est orienté,
C’est l’expression implicite du champ électrostatique

en tout point M de l’espace, suivant le vecteur unitaire radial u r et sa
grandeur ne dépend que de la coordonnée sphérique radiale r. Cette
expression s’apprête à être utilisée, par exemple, dans le théorème de
Gauss pour trouver l’expression explicite de
titre d’exercice à la maison.

E.
Ce calcul est laissé à
Exemple 2
Soit un fil conducteur de forme cylindrique parcouru par un courant
électrique. Le fil est infini et son axe coïncide avec l’axe Oz d’un système
de coordonnées cartsiènnes Oxyz. Faire l’étude des symétries et
invariances de cette distribution de courant pour trouver l’expression
implicite du champ

B
créé en tout point de l’espace ? Appliquer le
théorème d’Ampère pour trouver l’expression explicite de

B.
Solution
Étude des symétries :
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Le fil possède un axe de
symétrie : C’est l’axe Oz. Le
système de coordonnées le plus
approprié pour l’étude des
symétries et invariances est donc
le système de coordonnées
cylindriques.
Les coordonnées cylindriques
sont : (, , z).
 Dans le sytème de coordonnées cylindriques, l’expression implicite
générale du champ magnétique est :




B  B (  , ,z ) u   B (  , ,z ) u   Bz (  , ,z ) u z
Tout plan () coupant longitudinalement le fil et passant par l’axe Oz et
est un plan de symétrie. En particulier, tout plan () passant par l’axe
Oz et le point A est aussi un plan de symétrie. Il s’ensuit que
 le plan contenant les vecteurs unitaires

u
et

uz
(et passant par
les points O et A) est un plan de symétrie. Le champ
pseudovecteur, donc il est perpendiculaire à ce plan.
 Qui dit que le vecteur
passant par

u
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et

B

uz

B étant un
est perpendiculaire au plan de symétrie
dit aussi qu’il est colinéaire avec le
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vecteur unitaire u  .

radiale suivant u  et
Ce qui fait que la composante vectorielle

la composante vectorielle axiale suivant u z
sont nécessairement nulles. La seule composante qui n’est pas
nulle est la composante suivant la direction azimutale indiquée par
le vecteur unitaire
donc à :

u.
La forme implicite du champ

B
se réduit




B  B (  , ,z ) u   B (  , ,z ) u   Bz (  , ,z ) u z
 Il reste :


B  B (  , ,z ) u 
Terminologie : Tout plan () coupant transversalement le fil et passant par le plan Oxy
est un plan d’anti-symétrie. En particulier, tout plan () parallèle au plan Oxy et
passant par le point A est aussi un plan d’anti-symétrie. Il s’ensuit que le plan contenant
les vecteurs unitaires

u
et

u
(et passant par le point A) est un plan d’anti-

symétrie. Le champ B étant un pseudovecteur, donc il appartient à ce plan d’antisymétrie.
Étude des invariances :
 La rotation du fil d’un angle  quelconque autour de l’axe Oz

B
laisse
invariant, on a donc invariance de
rotation.
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
B
selon cette
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 La translation du fil d’une distance Z quelconque le long de l’axe

Oz laisse B invariant. On a donc invariance de
translation Z quelconque le long l’axe Oz.

B
selon une

 L’étude des invariances montre que B ne dépend pas des
coordonnées cylindriques  et Z, il ne dépend que de la
coordonnée radiale . La forme implicite de l’expression du
champ magnétostatique se réduit donc à :


B  B (  , ,z ) u 
On obtient :


B  B (  ) u 
Cette expression simplifiée est l’expression analytique implicite du
champ magnétostatique

B
créé par le fil parcouru par un courant
électrique. Elle montre que le champ

B
est orienté, en tout point A de

l’espace, suivant le vecteur unitaire azimutal u  et sa grandeur ne
dépend que de la coordonnée cylindrique radiale . Cette expression
s’apprête à être utilisée, par exemple, dans le théorème d’Ampère pour
trouver l’expression explicite de

B

B.
Le calcul de la forme explicite de
est laissé à titre d’exercice à la maison.
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