Le syndrome des abcès aseptiques : diagnostic et traitement

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Revue
mt 2013 ; 19 (2) : 121-7
Le syndrome
des abcès aseptiques :
diagnostic et traitement
Marc André1,2
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1 CHU Gabriel-Montpied, service de médecine interne, 58, rue Montalembert, 63000
Clermont-Ferrand cedex 1, France
2 UMR1071 Inserm/université d’Auvergne M2iSH, microbe intestin inflammation et
susceptibilité de l’hôte, 63000 Clermont-Ferrand, France
<[email protected]>
Le syndrome des abcès aseptiques est une pathologie inflammatoire caractérisée par des collections profondes riches en polynucléaires neutrophiles et stériles qui apparaît principalement
lors des troisième et quatrième décades de la vie. Les abcès aseptiques ont une localisation
souvent intra-abdominale, notamment splénique mais tous les organes peuvent être atteints.
Ils se manifestent principalement par des douleurs, variables en fonction de leur siège, et de la
fièvre. Ils sont généralement associés à une polynucléose neutrophile et un syndrome inflammatoire biologique intenses. Des examens microbiologiques sont indispensables pour écarter
une infection car il s’agit d’un diagnostic d’élimination qui nécessite d’exclure également
certaines pathologies granulomateuses. Les antibiotiques n’ont pas d’effet. L’association avec
une autre affection inflammatoire, notamment une maladie inflammatoire cryptogénétique
de l’intestin, peut aider à conforter la suspicion d’abcès aseptiques. Le traitement repose sur
la corticothérapie générale dont l’efficacité est spectaculaire. Des immunosuppresseurs sont
souvent requis en cas de rechute.
Mots clés : abcès aseptique, corticoïde, anti-TNF-␣, maladie inflammatoire cryptogénétique
de l’intestin
doi:10.1684/met.2013.0405
L
mt
Tirés à part : M. André
e syndrome des abcès aseptiques (AA) est une pathologie
inflammatoire qui se manifeste typiquement par de la fièvre et des
douleurs en rapport avec des collections profondes abcédées et stériles, de localisation principalement
abdominale. Pratiquement tous les
organes peuvent être concernés par
les AA, de façon simultanée ou
successive. Cette entité anatomoclinique caractérisée histologiquement
par des lésions qui ont un aspect
pyo-épithélioïde [1] a été individualisée en 1995. Il est vraisemblable
que son existence soit plus ancienne
et que les progrès de l’imagerie
médicale, de la microbiologie et
des anti-infectieux aient facilité son
identification. On ne dispose donc
que de peu d’éléments sur l’histoire
naturelle des AA mais de très
rares observations pour lesquelles ce
diagnostic a été retenu rétrospectivement, après une évolution prolongée
sur plusieurs années sans traitement
anti-inflammatoire, montrent que les
récidives ont justifié des interventions
chirurgicales itératives sans véritable
guérison [2]. Le diagnostic du syndrome des AA peut être difficile
et long, exigeant en moyenne un
an de délais même s’il est suspecté plus tôt. En effet, il implique
différentes recherches étiologiques
préalables, notamment infectieuses,
et souvent des traitements antibiotiques infructueux. Cela diffère
l’instauration d’une corticothérapie
générale qui a une efficacité très
rapide. Les premières observations
ont mis l’accent sur l’association
fréquente des AA avec une maladie inflammatoire cryptogénétique
de l’intestin (MICI) dont la découverte
peut faciliter le diagnostic et qui,
sur un plan nosologique et physiopathologique, pourrait les rapprocher
des maladies auto-inflammatoires
[1, 3].
Pour citer cet article : André M. Le syndrome des abcès aseptiques : diagnostic et traitement. mt 2013 ; 19 (2) : 121-7 doi:10.1684/met.2013.0405
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Épidémiologie
122
Le syndrome des AA est une affection rare mais
non exceptionnelle. En 2007, l’enregistrement national
(SNFMI-CNIL 99-149) réunissait 30 patients et la revue de
la littérature recensait 19 autres cas [2]. Depuis, l’effectif
de cette cohorte a pratiquement doublé et une dizaine
de cas cliniques isolés ont été publiés [4-12]. Il s’agit
d’une pathologie émergente dont l’incidence est en hausse
mais les AA sont probablement plus facilement et rapidement diagnostiqués actuellement car mieux connus. Le
syndrome des AA a initialement été rapporté en France
puis, une observation néerlandaise [2] et plusieurs autres
cas européens [4, 13] ont été signalés. Comme on pouvait le suspecter devant l’association avec les MICI et
la répartition mondiale de ces dernières, des cas d’AA
sont maintenant déclarés à l’échelle mondiale notamment sur le continent américain ou au Japon [14]. Les
AA surviennent principalement au cours de la troisième
décade, surtout s’ils sont associés à une MICI, ou de la
quatrième décade mais les âges extrêmes de survenue se
sont étendus au fil du temps de trois à 80 ans. Le sex-ratio
homme/femme est légèrement supérieur à 1.
Nosologie et physiopathologie
Les AA surviennent de façon isolée dans un quart des
cas [2, 4, 5]. Ils peuvent également accompagner ou révéler une autre maladie inflammatoire ou dysimmunitaire
sous-jacente. Dans ce cas, les AA sont notamment associés
une fois sur deux aux MICI et peuvent précéder la survenue
des signes digestifs de plusieurs années [1]. D’autres affections sont encore rencontrées lors du syndrome des AA
comme la polychondrite atrophiante, la spondylarthrite
ankylosante, la polyarthrite rhumatoïde, les dermatoses
neutrophiliques ou les gammapathies monoclonales de
signification indéterminée. Les AA ont souvent une évolution indépendante de la maladie qu’ils accompagnent
notamment de la MICI qui est très souvent une maladie
de Crohn. Les AA sont au cœur d’un spectre de maladies
multifactorielles ou de transmission mendélienne. Ils sont
par exemple proches de la maladie de Behçet à laquelle
ils sont reliés par le chevauchement qui existe parfois
entre celle-ci et la polychondrite atrophiante (mouth and
genital ulcers with inflamed cartilage [MAGIC] syndrome).
Il peut parfois être difficile de classer précisément un
patient notamment au Japon où une forme de dermatose
neutrophilique, le syndrome de Sweet, présente des critères communs avec la maladie de Behçet qui elle-même
peut ressembler à une MICI. Il s’agit donc bien d’une
entité syndromique et le caractère parfois idiopathique
des AA de même que ses aspects histologiques et évolutifs justifient pleinement son individualisation. Certaines
observations, anciennes pour la plupart, ont été malencontreusement rapportées comme des granulomatoses
atypiques, des sarcoïdoses nécrosantes ou bien encore des
pyoderma gangrenosum profonds alors que pour ce dernier, l’appellation se réfère à une entité purement cutanée.
Comme le soulignent Ito et al., lorsqu’une autre affection
coexiste avec les AA, son évolution peut être non seulement dissociée de celle des AA mais encore au second
plan par rapport à eux [14]. En revanche, il est probable
que toutes ces affections partagent certains mécanismes
physiopathologiques communs. Ainsi, certains variants du
gène NOD2/CARD 15 associés à la maladie de Crohn
ont été retrouvés chez des patients atteints d’AA qu’ils
aient ou non une maladie de Crohn avérée [15]. Le
polymorphisme R459R de NOD2/CARD 15 est aussi associé à une plus grande sévérité du syndrome des AA.
Les polymorphismes longs du promoteur du gène PSTPIP1 sont significativement plus fréquents chez les patients
qui ont des AA que dans la population témoin [16].
Cet élément pourrait permettre de rapprocher les AA
des maladies auto-inflammatoires puisque PSTPIP1 est
le gène impliqué dans une forme héréditaire de pyoderma gangrenosum, le syndrome autosomique dominant
pyogenic arthritis pyoderma gangrenosum acne (PAPA
syndrome). Le déterminisme commun des maladies autoinflammatoires est un excès de production d’IL-1␤ via
l’inflammasome. Le blocage de l’IL-1␤ par les biothérapies
s’est avéré temporairement efficace chez un patient avec
des AA [17]. De plus, il existe une surexpression d’IL-1␤
dans les lésions d’AA [18]. En revanche, les patients ayant
des AA n’ont pas ou peu de stigmates d’auto-immunité.
D’autres mécanismes physiopathologiques peuvent également être envisagés sans qu’ils soient scientifiquement
étayés, comme des phénomènes précoces de vascularite
par analogie avec les dermatoses neutrophiliques. Des
stimuli bactériens ou environnementaux sont aussi vraisemblables : une observation relate ainsi une infection
à Yersinia accompagnée d’AA et suivie d’une maladie
de Crohn [19]. Un homing aberrant de lymphocytes T
mémoires muqueux dans la rate et d’autres organes est
aussi une hypothèse physiopathologique possible à l’instar
des manifestations extra-intestinales des MICI [20].
Présentation clinique,
biologique et radiologique
Le tableau clinique est généralement bruyant. Il existe
fréquemment une phase prodromique avec des signes
généraux marqués par une fièvre volontiers hectique,
une altération de l’état général, des douleurs, et pendant
laquelle l’imagerie classique peut être prise en défaut.
À la phase d’état, les patients ont une fièvre de haut
grade qui conduit à prescrire des examens d’imagerie.
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Figure 1. Tomodensitométrie abdominale avec injection : abcès aseptiques spléniques.
L’examen de choix en première intention est la tomodensitométrie qui met en évidence des lésions hypodenses
grossièrement arrondies évocatrices d’abcès ou de collections profondes (figure 1). Il existe, dans 78 % des cas,
une polynucléose neutrophile qui peut atteindre des taux
très importants. Dans 30 % des cas, il n’y a pas de fièvre
et parfois pas de douleur non plus, voire pas de syndrome
inflammatoire (6 %). Contrastant avec cette présentation
pseudo-infectieuse, l’hémodynamique est conservée. Les
AA se développent principalement dans les organes intraabdominaux. Les patients ont très souvent une atteinte
splénique pour des raisons que l’on ignore. Les AA cutanés sont facilement biopsiables et leur diagnostic est plus
aisé (figure 2). Pratiquement tous les organes peuvent être
concernés par les AA, de façon concomitante ou successive (tableau 1). Une localisation cardiaque et de la
symphyse pubienne a été récemment rapportée chez une
femme japonaise de 57 ans qui avait une atteinte valvulaire mitrale [21]. Une atteinte du septum nasal a aussi été
signalée [22].
Des arthralgies inflammatoires, voire des arthrites,
peuvent apparaître indépendamment de tout rhumatisme
associé. Outre les dermatoses neutrophiliques, différentes manifestations cutanéomuqueuses non spécifiques
peuvent être observées telles qu’un érythème noueux ou
des aphtes.
Il existe quelquefois une élévation des enzymes
hépatiques. La procalcitonine est négative. Son dosage
Tableau 1. Fréquence de l’atteinte de différents organes au
cours des abcès aseptiques (AA) (d’après les données du
registre).
Localisation des AA
Fréquence de la
localisation (%)
Rate
78
Ganglions abdominaux
47
Foie
37
Poumon
24
Prostate/muscle/peau/
cerveau/pancréas/rein/
muscle/pharynx/testicules
<5
a un intérêt important pour différencier une rechute
d’une infection intercurrente. Il n’y a généralement
pas d’auto-anticorps : rarement, on détecte des anticorps anticytoplasme de polynucléaires neutrophiles
(PNN), sans spécificité le plus souvent, ou des anticorps
anti-Saccharomyces cerevisiae. Une patiente avec une
polyarthrite rhumatoïde associée avait des anticorps antipeptides cycliques citrullinés.
La tomographie par émission de positons (TEP) au
18
FDG peut contribuer à localiser des abcès alors qu’ils
ne sont pas collectés et en cas de fièvre ou de syndrome
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Figure 2. Abcès aseptique cutané situé au-dessus de la malléole externe en regard d’une cicatrice (effet pathergique).
inflammatoire manquants, elle permet d’authentifier une
poussée (figures 3 et 4) [13]. Elle pourrait être utile à la
phase prodromique comme elle l’est lors des rechutes.
L’IRM n’apporte aucun renseignement supplémentaire.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur les données cliniques,
microbiologiques, radiologiques, anatomopathologiques
et évolutives sous traitement. Les critères définis en 2007
124
(tableau 2) sont repris dans la plupart des cas cliniques
publiés récemment. Il s’agit d’un diagnostic d’élimination
qui nécessite d’écarter une infection par les moyens adéquats laissés à l’appréciation du clinicien : hémocultures,
recherche de bacille acido-alcoolo résistant (BAAR), sérologies, examen bactériologique des abcès après biopsie
ou ponction avec PCR mycobactérie et ARN 16s et 18s.
L’examen anatomopathologique montre typiquement des
lésions pyo-épithélioïdes qui ne sont pas pathognomoniques mais doivent évoquer le diagnostic dans le contexte
d’autant que les causes infectieuses pourvoyeuses de telles
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Tableau 2. Critères diagnostiques des abcès aseptiques (AA)
(d’après [2]).
Abcès profond(s) en imagerie avec une prédominance de PNN
lorsqu’une ponction-biopsie a été effectuée
Hémocultures négatives, sérologies négatives notamment pour
Yersinia enterocolitica ; et si ponction-biopsie, bactériologie
standard, BAAR, mycologie, parasitologie du pus négatives
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Échec des antibiotiques, s’ils ont été prescrits, après au moins
deux semaines pour une antibiothérapie conventionnelle et trois
mois pour les antituberculeux que l’on administre pour la durée
conventionnelle
Amélioration clinique rapide dès le lendemain de l’administration
des corticoïdes (au moins 0,5 mg/kg par jour de prednisone ou
équivalent, 1 mg/kg par jour recommandé) suivie d’une
amélioration radiologique après un mois de corticoïdes,
quelquefois en association aux immunosuppresseurs
Figure 3. Tomographie par émission de positons : abcès aseptiques ganglionnaires et spléniques.
digestifs sont frustes car les pathologies associées sont
souvent au second plan. Dans ce contexte, la découverte
d’une maladie de Crohn va conforter l’hypothèse d’AA et
l’existence d’AA spléniques est très spécifique d’AA, des
abcès bactériens n’étant pas rencontrés dans cette situation en dehors de cas de fistules [4].
Traitement et évolution
Figure 4. Tomographie par émission de positons : abcès aseptique
pulmonaire.
lésions comme Yersinia, Bartonella ou Chlamydia sont
faciles à écarter. Ces lésions sont différentes d’abcès à pyogène. Les lésions récentes comportent un centre constitué
de PNN plus ou moins altérés, nécrotique sans caséum,
entouré d’une couronne d’histiocytes à disposition palissadique prenant un aspect épithélioïde auxquels se mêlent
quelques cellules géantes puis la zone la plus externe
comporte des lymphocytes séparant le tissu sain (figure 5)
[23].
Outre les causes purement infectieuses, les principaux
diagnostics différentiels à écarter sont la granulomatose
septique chronique notamment chez les patients de moins
de 30 ans, la granulomatose avec polyangéite et la périartérite noueuse [24]. Il n’y a pas d’atteinte glomérulaire au
cours des AA. Le contexte et l’évolution l’écartent d’une
sarcoïdose ou de nodules rhumatoïdes.
La recherche d’une MICI associée et surtout d’une
maladie de Crohn est importante, même si les signes
La corticothérapie générale constitue le traitement de
référence par définition. Elle est toujours efficace sur
les premières poussées et dans le cas contraire, le diagnostic d’AA doit être remis en question. Le niveau initial
de corticothérapie est empirique mais il se situait entre
0,5 et 1 mg/kg par jour pour la plupart des patients de
la série. L’objectif est de diminuer les corticoïdes afin
d’atteindre 15 à 20 mg/j sur six mois et de tenter un sevrage
au bout de 18 mois. Une corticothérapie prolongée sur
plusieurs années est souvent nécessaire pour les formes
récidivantes. Une antibiothérapie n’est pas un préalable
indispensable à l’introduction d’une corticothérapie si le
tableau est évocateur, notamment en cas d’abcès cutanés. Un patient a eu une rémission sous colchicine seule
pendant sept mois, aussi la colchicine peut constituer un
traitement de première intention (1 mg/j) en attendant les
résultats complets des investigations ou être un traitement
d’appoint lors de la tentative de sevrage de la corticothérapie.
En cas d’AA de la rate, la splénectomie ne peut être
envisagée à des seules fins curatives car dans le registre
national, le taux de rechute est de 77 % dans ce cas de
figure. Une seule observation suggère l’intérêt de la splénectomie à titre thérapeutique mais le recul paraît faible
quand on sait que dans l’observation princeps, une rechute
dans un autre organe apparaissait neuf mois plus tard [25].
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Figure 5. Examen anatomopathologique d’un abcès aseptique ganglionnaire. De gauche à droite : nécrose centrale à PNN, bordure
épithélioïde avec une cellule géante, lymphocytes et plasmocytes, tissu sain (coloration HES ; grossissement initial × 40).
Il est donc préférable de réaliser une splénectomie seulement s’il existe un doute diagnostique.
Près d’un patient sur deux développe une récidive des
AA ce qui conduit à discuter un traitement d’épargne
cortisonique. Historiquement, le cyclophosphamide est
le premier immunosuppresseur à avoir été utilisé [1]. La
coexistence fréquente d’une MICI lui fait le plus souvent
préférer l’azathioprine (2 à 3 mg/kg par jour). Le méthotrexate est une alternative possible. Le tacrolimus [14] ou
le thalidomide ont aussi été administrés au cours des AA
sans efficacité déterminante. Une biothérapie anti-TNF-␣
(infliximab ou adalimumab) a été utilisée chez une dizaine
de patients avec une efficacité immédiate dans la plupart
des cas. Dans un cas, l’étanercept a eu une efficacité temporaire [14]. Les anti-IL-1 (anakinra) ont été efficaces une
fois [17] sur deux [5].
Les aphérèses de PNN (Adamcolumn® ) pourraient
également constituer un traitement de recours dans les cas
de corticodépendance [26].
Le traitement de la maladie sous-jacente ne pose généralement pas de problème car il se confond fréquemment
avec celui des AA qui nécessitent un traitement plus
intense car ils dominent le tableau clinique.
Le pronostic vital est rarement engagé au cours des AA
mais la qualité de vie peut être altérée surtout les patients
récidivent.
Conclusion
Initialement considérés comme une affection rare, les
AA sont régulièrement rapportés dans des case reports
et leur distribution dépasse le continent européen. C’est
une pathologie que le clinicien doit donc savoir évoquer devant une fièvre prolongée ou récidivante. Une
MICI ou d’autres affections inflammatoires peuvent être
associées aux AA. Les biothérapies sont de plus en plus
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utilisées par rapport aux immunosuppresseurs conventionnels. L’analyse longitudinale des patients atteints d’AA
devrait permettre de mieux définir la durée et les modalités de traitement en identifiant les patients à risque élevé
de rechute.
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