DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : 1. Crise d'asthme : Il n'y a que dans les formes de pseudo asthme cardiaque que la confusion est possible. Souvent, le diagnostic est facile. 2. Embolie Pulmonaire : 2.1 - Le plus souvent, l'embolie pulmonaire pure se manifeste, lorsqu'elle est grave, sous forme de détresse respiratoire sans anomalie auscultatoire, sans anomalie radiologique en particulier parenchymateuse ou pleurale et surtout dans les circonstances anamnestiques bien différentes. 2.2 - Il n'y a que dans les formes d'embolie pulmonaire survenant à titre de complication d'une cardiopathie que le diagnostic est difficile. • 3. Atteinte infectieuse pulmonaire : Il est rare qu'elle simule un oedème pulmonaire. Le principal problème est la frontière entre les infections pulmonaires sévères et l'oedème pulmonaire lésionnel liés à ces infections. 4. Bronchopneumopathie chronique en évolution : Dans ces cas, le tableau clinique est fort différent avec un anamnèse de bronchopneumopathie chronique, hippocratisme digital et cyanose. La radiographie du thorax est différente Examens Complémentaires de débrouillage 1 - La Radiographie de thorax est souvent de mauvaise qualité Elle précise la présence d'anomalies parenchymateuses et pleurales. Parfois, l'aspect d'oedème alvéolaire est net voire caricatural avec images floconneuses confluentes de distribution périhilaire. Parfois, il n'existe que des images d'oedème pulmonaire interstitiel, particulièrement en cas d'oedème pulmonaire d'apparition brutale. Les épanchements pleuraux de la grande cavité ou inter-lobaires sont souvent observables. Il est rare que sur un cliché réalisé en urgence, on puisse noter des déformations caractéristiques de la silhouette cardiaque permettant d'établir un diagnostic étiologique. 2 - Gazométrie sanguine : Elle a un intérêt pronostique. Les formes simples montrent une hypoxie accompagnée d'une hypocapnie et alcalose (dues à l'hyperventilation). Parfois, il existe une hypercapnie traduisant soit une bronchopneumopathie chronique associée soit une forme asphyxique d'oedème pulmonaire. Enfin, en cas de bas débit profond ou de choc cardiogénique en cours d'installation, une acidose métabolique peut s'observer. 3 - L'électrocardiogramme Il est systématique. Il ne permet en aucune façon le diagnostic ni d'insuffisance ventriculaire gauche ni d'oedème pulmonaire mais peut montrer des arguments importants en faveur de l'étiologie: fibrillation auriculaire rapide jouant le rôle de facteur déclenchant, aspect de nécrose myocardique traduisant une cardiopathie ischémique ancienne ou en évolution, signes d'hypertrophie ventriculaire gauche majeurs observés en cas de surcharge mécanique sévère du ventricule gauche. 4 - L'échocardiogramme Doppler est rarement possible en phase aiguë compte tenu de la mauvaise tolérance et de l'impossibilité du patient de maintenir un décubitus dorsal ou latéral. 5 - L'exploration hémodynamique Elle est inutile à la phase initiale TRAITEMENT 1. Principes du traitement 1.1 - L'oedème pulmonaire entraîne une altération aiguë et souvent sévère des échanges gazeux 1.2 - Dans ces conditions, le traitement devra s'efforcer de : restaurer les échanges gazeux, (administration d'oxygène), diminuer les pressions dans la petite circulation par soustraction liquidienne (diurétiques d'action rapide, vasodilatateurs à tropisme veineux, la saignée est historique), réduction de la postcharge ventriculaire gauche parfois nécessaire, inotropes positifs, contrôle ou correction d'un trouble du rythme cardiaque. 2. Le traitement doit être instauré au domicile du patient ou pendant le transport à l'unité de soins intensifs cardiologiques. *Si possible, installation d'une oxygénation. *Le malade est transporté en position assise. *Injection par voie veineuse d'un diurétique d'action rapide (Fusosémide 40 mg ou Bumetanide 1 à 2 mg par voie veineuse). *Administration de dérivés nitrés par voie sublinguale (Isosorbide dinitrate 5 mg) ou en spray (nitroglycérine en spray 1 inhalation = 0,4 mg) *La Nifédipine peut également être utilisée dans cette indication car son effet vasodilatateur compense son effet inotrope négatif 3. En unité de soins intensifs *monitoring éléctrocardiographique, *maintient de l'oxygèno-thérapie, *poursuite des diurétiques par voie veineuse. Une dose de 40 à 120 mg, et parfois plus, de Furosémide est souvent nécessaire (1 à 5 mg de Bumetanide ), *contrôle des électrolytes sanguins et apport éventuel de potassium, *perfusion de dérivés nitrés par voie veineuse (Isosorbide dinitrate ou nitroglycérine), si la tension artérielle demeure supérieure à 100 mm de mercure pour la pression systolique, *dans les formes graves d'oedème pulmonaire avec bas débit et acidose, le recours sous monitorage hémodynamique aux inotropes positifs par voie veineuse peut être nécessaire : Dobutamine 5 à 20 m g/kg/mn. *inhibiteurs des phosphodiestérases (posologie particulière à chacun d'eux). *dans certains cas très sévères, particulièrement en cas d'infarctus aigu massif de cardiomyopathie décompensée, une assistance hémodynamique peut parfois être nécessaire à titre de pont pour la transplantation cardiaque. *correction du facteur déclenchant (ralentissement de la fibrillation auriculaire lorsqu'elle est rapide ou réduction d'une tachycardie ventriculaire). *le bilan d'urgence, électrocardiogramme, ECG, gazométrie et chimie sanguine conventionnelle sont lancés. 4. Traitement étiologique MERCi Dr. Herzallah Abdelhafid