DIAGNOSTIC DE L'EMBOLIE PULMONAIRE DEFINITION DE L’EMBOLIE PULMONAIRE : Oblitération d'une ou plusieurs branches de l'artère pulmonaire par des corps étrangers, le plus souvent des caillots sanguins provenant du territoire de la veine cave inférieure. En France, les décés par embolie pulmonaire (E.P) sont 10 à 20 000 par an. Le diagnostic n'a été porté que dans 5 à 30 % des cas. La thrombose veineuse profonde reste la grande pourvoyeuse des E.P LA CLINIQUE Douleur thoracique +/- d'apparition brutale douleur volontiers de type pleural, associée à une hémoptysie ( 50 % des cas) classiquement accompagné de dyspnée, tachycardie et cédant généralement spontanément en 30 minutes à qques heures L'existence d'une phlébite... qui peut manquer ou être infraclinique L'absence de diagnostic plus évident (Angor, pariétale, etc...) Dyspnée inexpliquée (30 % des cas) Tachycardie inexpliquée Le contexte thrombogène +++ ( Thrombose veineuse profonde, chirurgie, post-partum, immobilisation, plâtre, voyage en position assise prolongée,...) Les facteurs de risque génétiques de thrombose veineuse Etat de choc (10 % des cas ) D'autres signes peuvent attirer l'attention : Anomalies radiologiques pulmonaires ( Zone hypovenilée) A l'ECG : BBD ou troubles de la repolarisation o il peut être normal (30%) à l'exception d'une tachycardie sinusale plus ou moins marquée, o l'ischémie sous épicardique antéro-septale ou inférieure avec ondes T négatives est l'aspect le plus évocateur mais non spécifique, o la déviation axiale droite est plus rare (10%), o de même que l'aspect S1 Q3 (20%), o le bloc de branche droit complet ou incomplet (30%), Dans tous les cas, la comparaison avec un ECG antérieur facilite la tache ! Ces signes cliniques doivent conduire à l'hospitalisation en urgence. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE o Le dosage des D-dimères plasmatiques par ELISA est à retenir pour exclure une E.P. Un dosage inférieur à 500 µg/litre ( ou ng/ml) permet d'interrompre les investigations o Le scanner thoracique hélicoïdal avec visualisation des artères pulmonaires (angio-scanner) permet de visualiser le tronc des artères pulmonaires jusqu’à leur troisième branche de division. Il s’agit d’un examen simple, relativement disponible, indolore et associé à très peu d’effets secondaires (il faut néanmoins surveiller la fonction rénale). Le caillot dans l’artère pulmonaire pourra ainsi être vu directement. Cet examen semble être de venu l'examen de référence. o Scintigraphie pulmonaire de ventilation-perfusion. Examen isotopique non invasif sans risque permet d'affirmer un diagnostic dans un tiers des cas. Dans 2/3 des cas elle ne permet pas de conclure et conduit à pratiquer d'autres examens. o Angiographie pulmonaire : sensibilité et spécificité 90-95 %, Mortalité 0,5 %. Elle ne doit plus être l'examen de première intention mais seulement en cas de forte suspicion et scintigraphie pulmonaire négative. On associe généralement : o Echo-Doppler veineux des MIF a remplacé la phlébographie (théoriquement l'examen de choix). o l'échographie cardiaque recherche des signes de retentissement droit ou un disgnostic de péricardite Actuellement le traitement est basé sur une héparine non fractionnée. Les héparine de bas poids moléculiare (HBPM)n'ont pas encore l'AMM dans le trt de l'E.P.(Janvier 1998 Pr J.P Bassand CHR de Besançon) malgré plusieurs études qui démontrent leur efficacité Conclusion Les embolies pulmonaires peuvent être totalement asymptomatiques, se traduire par une augmentation modeste de la fréquence cardiaque ou de la fréquence respiratoire, se manifester par un tableau bruyant de douleur thoracique avec signes d'insuffisance cardiaque droite ou même, provoquer un état de choc cardiogénique voire une mort subite. Aucune des manifestations cliniques des embolies pulmonaires n'est totalement spécifique : l'orientation du diagnostic repose sur la notion de probabilité « a priori » et sur l'utilisation judicieuse des examens complémentaires biologiques (gaz du sang et D-Dimères) et morphologiques (echoDoppler des veines des membres inférieurs, échocardiographie, scintigraphie pulmonaire de ventilation et de perfusion et scanner spiralé). L'embolie pulmonaire est-elle probable ?