Université Libre de Bruxelles Institut des Sciences de la Motricité

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Université Libre de Bruxelles
Institut des Sciences de la Motricité
CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA LIMITATION DE L’APTITUDE
AEROBIE EN HYPOXIE
Promoteur de thèse,
Thèse présentée par
Pr. Robert NAEIJE
Vitalie FAORO
Co-promoteur de thèse,
En vue de l’obtention du grade de
Pr. Jean-Jacques MORAINE
Docteur en Sciences de la Motricité
Année académique 2007- 2008
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iii
Toute ma gratitude va à Monsieur le Professeur Robert NAEIJE, pour sa
haute compétence scientifique qu’il a partagé avec passion et pour son
accueil au sein de son laboratoire. Son enthousiasme pour la physiologie
d’altitude m’a permis de découvrir de nouveaux horizons et a donné à ce
travail une dimension à caractère unique.
Je tiens également à adresser de vifs remerciements à Monsieur le
Professeur Jean-Jacques MORAINE pour son soutien permanent, ses
judicieux conseils et sa grande disponibilité.
Il me tient également à cœur de remercier Sandrine HUEZ pour sa
contribution aux différentes études, pour son investissement généreux,
ses conseils, et ses encouragements constants. Merci d’avoir été là.
Je remercie le Dr. Jean-Benoît MARTINOT pour son aide
incontournable et son assistance précieuse dans l’organisation des
différentes expéditions en haute altitude et le Dr. Hervé GUENARD pour
le partage de ses connaissances scientifiques.
Un vibrant merci à Michel LAMOTTE, Gaël DEBOECK, Aurélie VAN
OSTA,
Mickael
MOREELS,
Régine
BASTIN,
Kathleen
RETTAILLEAU et Sarah MARTINEZ pour la riche collaboration que
nous avons eue dans le cadre de ce travail.
Je voudrais ne pas oublier Frédérique MIES et Arnaud GOOLAERTS
pour leur soutien, leurs conseils et leurs encouragements.
De même que je tiens à remercier les autres membres du laboratoire de
physiologie pour leur présence auprès de moi pendant toute la durée de
ce travail.
Merci à Stéphane DEMOL, Marie-Thérèse GAUTIER et à Pascale
JESPERS pour leur support technique et aide efficace dans l’organisation
pratique.
Cette étude n’aurait pu avoir lieu sans la participation active des sujets
volontaires à ces expériences. Merci pour leur investissement.
Enfin, je ne remercierai jamais assez mes parents et Bruno MURRU pour
leur dévouement, leur compréhension, leur patience et leur soutien tout
au long de l’élaboration de ce travail. MERCI !
iv
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TABLE DES MATIERES
Résumé
Liste des abréviations
CHAPITRE I :
Introduction générale ………………………………………...
1
CHAPITRE II :
Introduction théorique ………………………………………..
4
1. Contexte historique ….……………………………………………….…………..
4
2. Diminution de l’aptitude à l’effort aérobie en altitude………………….……...
8
2.1 Adaptations physiologiques à l’altitude …………………………………..
8
2.2 L’ergospirométrie d’altitude ……………………………………………...
11
3. Mécanismes de diminution de l’aptitude à l’effort en altitude ….…………….
14
3.1 Commande nerveuse centrale……………………………………………..
14
3.2 Modèles multi-factoriels…………………………………………………..
15
3.3 Travail respiratoire et limitation ventilatoire……………………………...
16
3.4 Diffusion pulmonaire……………………………………………………...
18
3.5 Redistribution sanguine périphérique……………………………………..
20
3.6 Diffusion tissulaire………………………………………………………...
21
3.7 Limitations Musculaires…………………………………………………...
24
3.8 Conclusion…………………………………………………………………
25
4. Limitation du débit cardiaque maximal en hypoxie sévère ……………………
26
4.1. Introduction……………………………………………………………….
26
4.2. Mécanismes de la diminution du débit cardiaque maximal en hypoxie….
28
a. Variations du système nerveux autonome……………………
28
b. Effet direct de l’hypoxie……………………………………...
30
c. Hypovolémie………………………………………………….
31
d. Viscosité sanguine……………………………………………
32
e. Autres hypothèses…………………………………………….
33
f. Conclusion…………………………………………………….
33
5. Défaillance cardiaque droite et limitation du débit cardiaque maximal ……...
34
5.1. Vasoconstriction pulmonaire hypoxique…………………………………
34
5.2. Hypertension pulmonaire à l’effort………………………………………
36
5.3. Mécanismes de la vasoconstriction pulmonaire hypoxique (VPH)……...
37
5.4. VPH, facteur limitant du débit cardiaque maximal en hypoxie………….
40
5.5 Conclusion………………………………………………………………..
42
vi
CHAPITRE III : Effets de l’inhibition de la vasoconstriction pulmonaire hypoxique
par l’inhibition de la phospodiestérase-5 sur l’aptitude à l’effort
aérobie en haute altitude ……………………….………….....
43
1. Introduction……………………………………………………………………….
43
2. Matériel et Méthode………………………………………………………………
44
3. Résultats…………………………………………………………………………...
49
4. Discussion……………………………………………………………………….....
53
5. Conclusion…………………………………………………………………………
55
CHAPITRE IV :
Effets de l’amélioration de l’oxygénation par l’administration
d’acétazolamide
sur
l’aptitude
aérobie
et
hémodynamique
pulmonaire en haute altitude ………………………………...
56
1. Introduction……………………………………………………………………….
56
2. Matériel et Méthode………………………………………………………………
57
3. Résultats…………………………………………………………………………...
59
4. Discussion………………………………………………………………………….
64
5. Conclusion…………………………………………………………………………
66
CHAPITRE V :
Effets d’un antagoniste non-sélectif des récepteurs à l’endothéline
sur l’aptitude aérobie et l’hémodynamique pulmonaire en hypoxie
aiguë .…………...........................................................................
67
Conclusions générales........……………………………………
71
CHAPITRE VII : Bibliographie…………………………………………………...
72
CHAPITRE VI :
vii
CHAPITRE VIII : Annexes
1. Faoro V, Lamotte M, Deboeck G, Pavelescu A, Huez S, Guenard H, Martinot JB, Naeije R. Effects of
sildenafil on exercise capacity in hypoxic normal subjects. High Alt. Med. Biol. 2007; 8: 155-163.
Reference [55]
2. Faoro V, Huez S, Giltaire S, Pavelescu A, van Osta A, Moraine JJ, Guenard H, Martinot JB, Naeije R. Effects
of acetazolamide on aerobic exercise capacity and pulmonary hemodynamics at high altitudes. J. Appl. Physiol.
2007; 103(4): 1161-5.
Reference [54]
3. Huez S, Naeije R, Faoro V. Cardiac limitation to exercise capacity at high altitudes. Dans Aldashev A, Naeije
R (eds.) Problems of High Altitude Medicine and Biology, Springer. 2007; pp221-229.
Reference [94]
4. Questionnaire de Lake Louise
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ix
Résumé
Chapitre 1 et 2 :
On sait depuis longtemps que l’exposition à l’altitude est associée à une réduction de
l’aptitude aérobie. Différentes hypothèses ont été posées pour expliquer cette limitation à
l’effort en hypoxie (une limitation ventilatoire ou diaphragmatique, une altération de la
diffusion pulmonaire et une disconcordance entre de la perfusion et la diffusion tissulaire,
etc.) mais généralement, la limitation de l’effort aérobie en hypoxie est attribuée à une
diminution du transport sanguin de l’O2 (TO2) parc convection vers les muscles. Le TO2
dépend du débit cardiaque (Q) et du contenu artériel en O2 (CaO2).
Le CaO2 est diminué en altitude à cause d’une diminution de la pression partielle
inspirée en O2. Cependant, le chémoréflexe hypoxique tente de contrebalancer cet effet en
élevant la ventilation et en diminuant la pression alvéolaire en CO2 afin de maintenir la
pression alvéolaire en O2 constante. De plus, avec l’acclimatation, le rein produit de
l’érythropoïétine permettant au taux d’hémoglobine d’augmenter. Ces deux principales
adaptations à l’altitude ramènent le CaO2 à sa valeur de base du niveau de la mer en 2 à 3
semaines passées à 5000 m d’altitude mais sans amélioration de l’aptitude à l’effort aérobie.
L’exposition à l’altitude est aussi associée à une diminution du Q maximal. Les
mécanismes à l’origine de cette limitation du Q maximal restent, à l’heure actuelle, incompris.
Les principales explications évoquées sont, une diminution de la réserve chronotrope, une
diminution de la commande nerveuse centrale vers le cœur ou une diminution de la demande
périphérique. Récemment, des études sur des sujets sains en hypoxie suggérèrent qu’au moins
une partie de la limitation du Q maximal à l’effort est liée à une élévation de la postcharge
ventriculaire droite suite à l’hypertension pulmonaire induite par l’hypoxie. C’est cette
hypothèse que nous avons voulu vérifier dans une première étude.
Chapitre 3 :
Nous avons étudié l’effet d’une inhibition de l’hypertension pulmonaire d’altitude par
le sildénafil, un inhibiteur de la phosphodiestrérase-5, chez des sujets sains, en normoxie, en
hypoxie aiguë et en hypoxie chronique. Les résultats de cette étude ont confirmé l’effet
vasodilatateur pulmonaire du sildénafil et une augmentation de la VO2max en hypoxie aiguë.
Cependant, la prise de ce dernier était couplée à une amélioration de l’oxygénation, si bien
que l’élévation de la performance aérobie observée en hypoxie aiguë sous sildénafil ne
pouvait être entièrement attribuée à une réduction de l’hypertension pulmonaire.
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Nous conclurent que cette amélioration de la performance était probablement d’avantage liée
à une amélioration de l'oxygénation qu’à un effet vasodilatateur pulmonaire.
Chapitre 4 :
Les résultats équivoques obtenus lors de cette première étude nous ont incité à tester
les effets d’une amélioration de l’oxygénation sur la performance aérobie en haute altitude.
Pour ce faire, quinze sujets sains ont été testés au niveau de la mer et après acclimatation à
4700 m d’altitude soit sous placebo, soit sous acétazolamide, un inhibiteur de l’anhydrase
carbonique augmentant l’oxygénation par stimulation ventilatoire en réponse à une acidose
métabolique. La prise d’acétazolamide n’eut aucun effet sur l’hémodynamique pulmonaire et
sur la VO2max et la charge maximale. Nous avons toutefois observé qu’une amélioration de
l’oxygénation durant l’effort retarde l’apparition du seuil ventilatoire améliorant ainsi la phase
aérobie de l’effort. Cette étude confirme donc qu’une élévation du CaO2 permet une
amélioration de l’aptitude aérobie.
Chapitre 5 :
Finalement, la dernière étude a pour but d’étudier les effets isolés d’une vasodilatation
pulmonaire sur la performance aérobie en altitude. Les résultats d’une étude préliminaire
montrent que l’inhibition de la vasoconstriction hypoxique par un agent pharmacologique
antagoniste des récepteurs de l’endothéline ETA et ETB, le bosentan, permet une élévation de
l’aptitude aérobie en hypoxie aiguë, sans effets sur l’oxygénation, confirmant ainsi notre
hypothèse initiale qu’une postcharge ventriculaire droite augmentée en hypoxie peut
contribuer à une limitation de l’aptitude à l’effort aérobie en hypoxie.
Conclusions :
L’ensemble de nos résultats suggère que l’aptitude aérobie en altitude est déterminée
par le transport d’O2 qui peut être augmenté par manipulation pharmaceutique du débit
ventriculaire droit maximal après inhibition de la vasoconstriction pulmonaire hypoxique
(bosentan), amélioration de l’oxémie (acétazolamide) ou des deux (sildénafil).
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Liste des abréviations
ATP : adénosine triphosphate
CaO2 : contenu artériel en oxygène
CML : cellule musculaire lisse
CvO2 : contenu veineux en oxygène
DO2 : diffusion de l’O2
ENOS : synthase de l’oxyde nitrique
EPO : erythropoïétine
ET-1 : endothéline-1
FC : fréquence cardiaque
FCmax : fréquence cardiaque maximale
FiO2 : fraction inspirée en oxygène
GMPc : guanosine monophosphate cyclique
Hb : hémoglobine
HbO2 : oxyhémoglobine
IT : insuffisance tricuspide
K : constante
PACO2 : pression alvéolaire en dioxyde de carbone
PaCO2 : pression artérielle en dioxyde de carbone
Pam : pression artérielle systémique moyenne
PAO2 : pression alvéolaire en oxygène
PaO2 : pression artérielle en oxygène
Pap : pression artérielle pulmonaire
Papm : pression artérielle pulmonaire moyenne
Paps : pression artérielle pulmonaire systolique
Patm : pression atmosphérique
Pcap : pression capillaire pulmonaire
PcapO2 : pression capillaire en oxygène
PCO2 : pression en dioxyde de carbone
PDE-5 : phosphodiestérase-5
PH2O : pression en vapeur d’eau
PmitoO2 : pression mitochondriale en O2
PO2 : pression en oxygène
Pog : pression auriculaire gauche
PiO2 : pression inspirée en oxygène
PvO2 : pression veineuse en oxygène
Q : débit cardiaque
QR : quotient respiratoire
QRmax : quotient respiratoire en fin d’effort maximal
Qmax : débit cardiaque maximal
RVP : résistances vasculaires pulmonaires
SA : seuil anaérobie
SaO2 : saturation artérielle en oxygène
TA : temps d’accélération du flux pulmonaire
TO2 : transport d’oxygène
VE : ventilation
VE/VCO2 : équivalent ventilatoire en dioxyde de carbone
VES : volume d’éjection systolique
Vmax IT : vitesse maximale du jet d’insuffisance tricuspide
VMM : ventilation maximale par minute
VO2 : consommation d’oxygène
VO2max : consommation maximale d’oxygène
VPH : vasoconstriction pulmonaire hypoxique
VTI :intégrale de la vélocité (vélocité moyenne x temps)
Wmax : charge maximale
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