2013 NUMERO 26 Ce bulletin est rédigé et diffusé par la Pharmacologie Médicale et le CHU de Montpellier sans aide de l'industrie pharmaceutique. Ce travail est un travail d'équipe, nous ne sommes pas infaillibles. Merci de nous signaler toute erreur et de revenir vers nous pour toute question. La déclaration d’un effet indésirable médicamenteux (EIM) ou d'une dépendance est une obligation légale qui permet de détecter et d'évaluer la fréquence de survenue de ces effets (Décret du 13 mars 1995). Il faut considérer cette déclaration obligatoire non pas comme une contrainte administrative, mais comme un devoir de santé publique dont les patients et le corps médico-pharmaceutique sont les bénéficiaires directs. PHARMACOVIGILANCE Voici l'été, à la rentrée vous disposerez d'un nouvel outil la télé-déclaration qui vous permettra de suivre en continu vos notifications spontanées. Bonnes Vacances à tous. Quoi de neuf depuis janvier 2013 au niveau de l'ANSM? Allopurinol et hypersensibilité. L’allopurinol peut provoquer des réactions cutanées graves (syndrome de Lyell ou de Stevens Johnson et des syndromes de DRESS). Une analyse des observations rapportées entre 2008 et 2010 a mis en évidence que 60% des cas signalés étaient jugés évitables en raison d’une indication non justifiée. Ce traitement ne doit pas être instauré en cas d’hyperuricémie asymptomatique, les posologies devront être augmentées progressivement, l’uricémie devra être dosée régulièrement. Ces toxidermies surviennent le plus souvent dans les deux mois suivant l’instauration du traitement et l’arrêt du traitement s'impose. http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/f5d4aece033db2daf45e0f077862b73e.pdf Anagrelide (Xagrid®) et risques cardiaques. Des effets indésirables cardiovasculaires graves, incluant des cas de cardiomyopathie, cardiomégalie, insuffisance cardiaque congestive et arythmies ont été rapportés. L’anagrélide doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une pathologie cardiaque avérée ou suspectée, quel que soit leur âge. De plus, des effets indésirables cardiovasculaires graves sont également survenus chez des patients pour lesquels il n’existait pas de suspicion de pathologie cardiaque et dont les examens cardiovasculaires à l’initiation du traitement étaient normaux. http://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Traitement-par-chlorhydrate-d-anagrelide-Xagrid-R-0-5-mg-gelule-Information-importante-depharmacovigilance-relative-a-la-survenue-d-effets-indesirables-graves-cardiovasculaires-Lettre-aux-professionnels-de-sante Lénalidomide (Revlimid®) et effets indésirables hépatiques. Le lénalidomide (Revlimid®) est indiqué dans le myélome multiple en association à la déxamethasone. Son utilisation a été récemment associée à une toxicité hépatique (hépatite cytolytique, cholestatique ou mixte) dans certains cas d’évolution fatale. Il est également recommandé d’effectuer une adaptation de posologie chez l’insuffisant rénal et une surveillance du bilan hépatique en cours de traitement. http://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Revlimid-R-lenalidomide-Risque-d-effetsindesirables-hepatiques-chez-les-patients-presentant-d-autres-facteurs-de-risque-Lettre-aux-professionnels-de-sante Mésusage du misoprostol (Cytotec®) dans le déclenchement de l'accouchement. L’ANSM a pris connaissance d’un usage hors AMM du misoprostol en obstétrique pour déclencher l’accouchement à partir de 37 semaines d’aménorrhée. Or, à ce jour il n’existe pas de données de sécurité d’emploi qui présagent d’un rapport bénéfice/risque favorable du misoprolol dans cette indication. http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Mise-en-garde-sur-les-risques-potentiels-lies-a-l-utilisation-hors-AMMdu-Cytotec-misoprostol-dans-le-declenchement-de-l-accouchement-et-toute-autre-utilisation-gynecologique-Point-d-information Attention aux associations « IEC ou ARA II + aliskirène » ou « IEC + ARA II » Des risques de complications liés au double blocage du système rénine-angiotensine s’ajoutent à cette absence de bénéfice : augmentation de 66 % du risque d’hypotension; augmentation de 55 % du risque d’hyperkaliémie ; augmentation de 41 % du risque d’insuffisance rénale; augmentation de 27 % du risque d’arrêt de traitement. http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Medicaments-antihypertenseurs-agissant-sur-le-systeme-renineangiotensine-rappels-des-precautions-d-emploi-et-des-regles-de-bon-usage-Point-d-information Incrétinomimétiques et risque pancréatique. Une étude, menée par un groupe indépendant de chercheurs, suggère un risque augmenté d’effets indésirables pancréatiques chez les patients atteints de diabète de type II traités par les agonistes du récepteur du glucagon-like peptide 1 (GLP-1) et les inhibiteurs de la dipeptylpeptidase-4 (DPP-4), encore appelés incrétinomimétiques. http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Diabete-de-type-2-nouvelles-donnees-sur-le-risque-pancreatique-chezles-patients-diabetiques-traites-par-les-incretinomimetiques-Point-d-information Prolia® et risque de fracture fémorale. Lors d'essais cliniques, des fractures fémorales atypiques ont été observées, avec une fréquence rare, chez des patientes atteintes d'ostéporose post-ménopausique et traitées par Prolia® (denosumab). http://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Prolia-denosumab-Risque-de-fracture-femoraleatypique-Lettre-aux-professionnels-de-sante Arrêt de commercialisation du tétrazépam. Des risques de réactions cutanées rares mais très graves et parfois mortelles sont à l’origine de cette décision de suspension. http://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Specialites-a-base-de-tetrazepamsuspension-des-autorisations-de-mise-sur-le-marche-a-compter-du-8-juillet-2013-Lettre-aux-professionnels-de-sante Alertes de la FDA Dans une communication du 03/07/2013, la Food and Drug Administration (FDA) alerte au sujet de conséquences graves induites lors de l'utilisation de l'olmésartan médoxomil. L'instance américaine annonce que l'olmésartan médoxomil (commercialisé en France sous les noms de: Alteis®, AlteisDuo®, Axeler®, Olmetec®, Coolmetec®, Sevikar® et génériques) peut causer des troubles intestinaux sévères. La FDA a approuvé les modifications de notice afin d'inclure dans la rubrique "effets indésirables", des entéropathies graves. L'Olmésartan médoxomil est un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II (ARA) approuvé en France dans le traitement de l'hypertension artérielle, seul ou en association avec d'autres antihypertenseurs. Les professionnels de santé doivent connaître et informer les patients du risque de développer une diarrhée sévère chronique avec perte de poids importante lors d'un traitement par un produit contenant de l'olmésartan médoxomil. En cas de symptômes d'entéropathies sévères, sans autre cause retrouvée, le médicament devra être arrêté et le traitement avec un autre antihypertenseur initié. La FDA rappelle que l'entéropathie peut se développer plusieurs mois ou années après le début du traitement par l'olmésartan médoxomil, nécessite parfois une hospitalisation et régresse à l'arrêt du médicament. V Brés, Dr D Hillaire-Buys Directeurs de la Rédaction : Dr D. HILLAIRE-BUYS, Dr V. PINZANI-HARTER Ont participé à la rédaction de ce journal : C. EIDEN, Dr C. CONDEMINE-PIRON, Dr V. PINZANI-HARTER. C. PHILIBERT, M.A. THOMSON, H. PEYRIERE. Service de Pharmacologie Médicale et Toxicologie Hôpital Lapeyronie 34295 MONTPELLIER Cedex 5 Tél. : Secrétariat : 04.67.33.67.57 – Internes : 04.67.33.67.56 Fax : 04.67.33.67.51 Mails: [email protected], [email protected], [email protected] Site internet: http://www.chu-montpellier.fr/fr/vigilance/ Quelques changements en Pharmacovigilance La pharmacovigilance est la surveillance des médicaments et la prévention du risque d’effet indésirable résultant de leur utilisation, que ce risque soit potentiel ou avéré. L’ANSM évalue les signalements issus des CRPV et des industriels. Les notifications spontanées des effets indésirables par les professionnels de santé, les patients et associations de patients sont recueillies dans la base nationale de pharmacovigilance via le réseau des 31 centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Les industriels déclarent les effets indésirables directement à la base de données européenne de Pharmacovigilance Eudravigilance. Le décret d’application (N°2012-1244) de la nouvell e loi « Médicaments » modifie le champ d’application de la pharmacovigilance. L’objectif est d’élargir la vision sur les problèmes liés aux médicaments pour les autorités sanitaires. Ainsi, à côté des effets indésirables, définis comme une réaction nocive et non voulue à un médicament, que vous avez l’habitude de déclarer au Centre de Pharmacovigilance, vous pouvez également signaler : - les erreurs médicamenteuses (erreur non intentionnelle d’un professionnel de santé, d’un patient ou d’un tiers, survenue lors de la prescription, de la dispensation et de l’administration, de la surveillance. - le mésusage : utilisation intentionnelle et inappropriée d’un médicament, en rapport avec l’indication, la dose, la voie d’administration, c’està-dire non conforme à l’AMM ou aux recommandations de bonnes pratiques. - l’abus : usage excessif intentionnel, persistant ou sporadique, de médicaments, accompagné de réactions physiques ou psychologiques nocives. - le surdosage : administration d’une quantité de médicament, par prise ou par jour, supérieure à la dose recommandée dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP). - l’exposition professionnelle aux médicaments : exposition à un médicament dans le cadre de l’activité professionnelle. Dr V. Pinzani-Harter Eté, femmes enceintes et allaitantes, réactions cutanées et allergiques. M.A.Thompson-Bos Rappelons la nécessité d'un écran total pour les femmes enceintes, en raison des risques d'hyperpigmentation localisée, en relation avec une stimulation de la production de mélanine, elle-même liée à l'augmentation des taux d'estrogènes au cours de la grossesse. Pour toutes les pathologies allergiques, rhinites saisonnières ou piqûres d'insectes, la prise d'antihistaminiques est possible. Il n'existe pas d'effets tératogènes décrits de manière globale pour les anti-H1 mais les informations sont très limitées pour certaines molécules. On privilégie alors celles pour lesquelles les données et/ou le recul d'utilisation sont les plus importants. D'une manière générale, il convient de préférer les anti-histaminiques de 2ème génération à la 1ère génération sauf si un effet sédatif est recherché. En fin de grossesse, privilégier également la 2ème génération afin d'éviter les signes d'imprégnation (effets sédatifs et atropiniques) chez le nouveau-né. Grossesse 1er trimestre 1ère intention : Cétirizine : Zyrtec , Virlix , lévocétirizine: Xyzall Loratadine: Clarityne , desloratadine: Aerius Dexchlorphéniramine : Polaramine Hydroxyzine : Atarax (si sédation recherchée) Grossesse 2ème et 3ème trimestres Cétirizine : Zyrtec , Virlix , lévocétirizine:Xyzall Loratadine: Clarityne , desloratadine Aerius Allaitement 1ère intention : Cétirizine : Zyrte c, Virlix , lévocétirizine Xyzall Loratadine: Clarityne , desloratadine: Aerius Si nécessaire, les corticoïdes peuvent être utilisés quel que soit le stade de la grossesse et de l'allaitement : prednisone, Cortancyl et prednisolone, Solupred sont à privilégier pendant la grossesse (passage placentaire moindre) et pendant l'allaitement : dans ce cas, éviter d'allaiter dans les 4 heures qui suivent la prise, en cas de posologies supérieures à 40 mg/j et si le traitement est de longue durée. Le conseil au cas par cas est recommandé pour les antiprurigineux sous forme locale, souvent formués de plusieurs molécules, peu ou pas évaluées pendant la grossesse et l'allaitement. Hypercholestérolémie et plantes médicinales L'hypercholestérolémie et plus particulièrement l'augmentation du LDL-cholesterol- est un facteur de risque majeur identifié dans la survenue des maladies coronariennes. L'arrivée des statines a constitué un événement majeur dans la prise en charge des hyperlipidémies et dans la prévention du risque cardiovasculaire. Cependant, comme tout substance active, cette classe pharmacologique est bien sûr non dénuée d'effets indésirables largement relayés par la presse scientifique ou non. Certains patients, méfiants préfèrent alors se tourner vers des thérapeutiques plus naturelles. Un point sur la place de la phytothérapie dans le traitement de l'hypercholestérolémie nous a semblé intéressant à faire. De nombreuses plantes sont réputées abaisser la cholestérolémie (guggul, artichaut, fénugrec…(1). Certaines ont un rapport bénéfice/risque insuffisamment établi d'autres ont fait l'objet de plus de travaux. En voici un aperçu. Le Soja: Le remplacement des protéines animales par les protéines végétales est associé à une diminution du risque de maladie cardiovasculaire. Selon une méta-analyse, 47g de protéine de soja par jour induit une réduction de 9,3% (0.2g/l) du taux de cholestérol par rapport au groupe témoin (2). En pratique une dose de 20-25g/j de protéines de soja semble être une dose optimale. Le remplacement total des protéines animales par celles du soja diminuerait de 15% le LDL-cholesterol chez des sujets hypercholestérolémiques. Sans modification aussi importante du régime alimentaire, la substitution du lait de vache par du lait de soja provoquerait à elle seule une amélioration significative du bilan lipidique. A noter, qu'il n'existe pas de preuve de l'efficacité des isoflavones de soja pures sur la baisse du cholestérol. En effet, certains auteurs ont montré que l'apport quotidien d' isoflavones ne modifiait pas l'oxydabilité des lipoprotéines de faible densité (3). Les Fibres Végétales Solubles: Le mécanisme d'action est mal élucidé. On peut cependant émettre les hypothèses suivantes. Les fibres végétales interviendraient en séquestrant les acides biliaires dans le gel résultant de leur dissolution. Ces acides seraient moins disponibles pour favoriser le passage des lipides dans la circulation générale d'où une augmentation de leur excrétion fécale. A ceci, s'ajoute une rupture dans le cycle entérohépatique des acides biliaires entraînant une mobilisation du cholestérol pour augmenter leur synthèse. Une autre hypothèse est aussi le séquestre du cholestérol lui-même (4). Enfin, la satiété que procure la consommation de ces fibres permet de diminuer l'apport calorique. Parmi elles, on peut citer le Psyllium (dose journalière 3 -11g), la pectine et l'avoine (2-10g/j) et avec une moindre mesure d'efficacité la gomme de guar (2-30g). Les effets indésirables les plus fréquents sont: flatulence, douleurs abdominales, trouble du transit (exceptionnellement formation de bézoards). Aucune incidence sur le statut minéral et vitaminique n'a été décelée. Les Phytostérols et le stanol: Très communs chez les végétaux on les trouve principalement dans les huiles végétales. L'industrie agroalimentaire a également développée des produits tels que des margarines "enrichies en stérols végétaux". Ils agissent en entravant la résorption intestinale du cholestérol d'origine alimentaire ou biliaire (5). Une vingtaine d'étude montre une diminution d'environ 13% du LDLcholestérol quel que soit l'hypercholestérolémie de départ. Une revue des études d'efficacité versus placebo montre que l'intensité de l'effet hypocholestérolémiant est proportionnelle à dose ingérée jusqu'à 2g/j. Au delà, l'effet additionnel n'est pas clairement significatif. Le seul effet indésirable cité à l'utilisation régulière de phytostérols est une diminution des concentrations en constituants lipophiles (carotènes, lycopènes, tocophérols). L'Ail: Peu de plantes bénéficient d'une aussi bonne réputation que l'ail. Pourtant, malgré un grand nombre d'études publiées il existe toujours un manque de preuve sur l'efficacité et une absence de relation effet/dose. Plusieurs méta-analyses et essais souvent rigoureux ont été publiés et montrent une tendance à la diminution du taux de cholestérol n'atteignant pas une valeur statistiquement significative (6). L'effet le plus gênant de l'ail est l'odeur que les sulfures allyliques et autres dérivés souffrés confèrent à l'haleine et à la sueur. Des troubles digestifs mineurs ainsi que des réactions d'ordre allergique (dermites de contact, asthme) ont été recensés. Quelques cas d'hémorragies ont également été signalés en particulier en cas de consommation excessive d'ail frais. La levure de Riz Rouge: issue de la fermentation par un champignon microscopique, Monascus purpureus, du riz produisant un pigment rouge caractéristique. Ce produit vendu comme complément alimentaire contient une substance nommée monacoline K ou lovastatine naturelle. La levure de riz rouge est préconisée en cas d'hypercholestérolémie, de dyslipidémie, de risque d'accident cardiovasculaire et même de douleurs musculaires dues aux statines!!! L'homologie structurale de la monacoline K avec les statines permet d'expliquer la survenue d'effets indésirables rencontrés communément avec cette classe pharmacologique. Plusieurs notifications (hépatite, colite, douleurs musculaires, augmentation des CPK, rhabdomyolyse) ont été faites auprès des CRPV donc prudence… C. Philibert 1. Thompson Coon JS, Ernst E Herbs for serum cholesterol reduction: a systematic view. The journal of family practice.2003;52(6):468-78. 2. AndersonJW et al. Meta-analysis of the effects of soy protein intake on serum lipids. New England Journal of Medecine. 1995;333:276-282. 3. Samman S et al. The effects of supplementation with isoflavones on plasma lipids and oxidisability of low density lipoprotein in premenopausal women. Atherosclerosis. 1999;147:277-283. 4. Guillon F, Champ M. Structural and physical properties of dietary fibres and consequences of processing on human physiology. Fd Res Int.2000;33:233-245. 5. Moghadasian MH; Pharmacological properties of plant sterolsIn vivo and in vitro observations. Life Science.2000;67:605-615. 6. Bruneton J. Phytothérapie. Les données de l'évaluation.Europe media duplication.2005. Le nouveau calendrier vaccinal Le calendrier vaccinal a été "allégé" en 2013. En voici les principales lignes Il n'existe pas beaucoup de contreindications formelles. En voici les principales : - Réaction allergique grave de type anaphylactique à un vaccin ou à un de ses composants (néomycine,latex). L’allergie à l’œuf ou à la gélatine contreindique les vaccins grippaux et contre la fièvre jaune. - Immunodépression pour les vaccins vivants atténués, y compris en cas de corticothérapie à forte dose (BCG contre-indiqué en particulier chez le sujet séropositif pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), même sans immunodépression). - Vaccin de la coqueluche, y compris acellulaire, contre-indiqué en cas de survenue dans les 48 heures qui suivent la vaccination d’une fièvre élevée supérieure ou égale à 40 °C, d’un syndrome de cris persista nts, de convulsions (fébriles ou non) ou d’un syndrome d’hypotonie hyporéactivité. – encéphalopathie évolutive convulsivante ou non ; – épilepsie instable ; en revanche, des antécédents de convulsions fébriles sans lien avec une injection vaccinale ne sont pas une contre-indication, mais ils font recommander de prévenir la réaction fébrile post-vaccinale par la prescription de paracétamol. Dr V. Pinzani-Harter ANTENNE MEDICALE DE PREVENTION DU DOPAGE La Cour de cassation a rendu un arrêt strict pour les médecins en ce qui concerne leur devoir d’information (Cass. 1re civ., 28 novembre 2012, pourvoi n° 11-26 516) au regard du risque de dopage accidentel. En l’espèce, un coureur cycliste professionnel avait consulté un médecin généraliste le 30 juin 2008 en raison d’une crise hémorroïdaire. Le médecin lui avait prescrit un médicament contenant une substance interdite lors des compétitions (heptaminol). Or, le coureur devait participer au Tour de France, qui démarrait cette année-là le 5 juillet, soit quelques jours après la consultation. Ce coureur faisait l’objet lors de cette édition de la Grande Boucle d’un contrôle positif à l'heptaminol et était licencié par l’équipe qui l’employait. Le coureur a recherché la responsabilité du médecin. La Cour d’appel de Riom l'a débouté de ses demandes, mais la Cour de cassation va casser partiellement cet arrêt d’appel sur ce point au visa de l’article L.1111-2 du code de la santé publique, en énonçant : « Attendu que toute personne a le droit d’être informée, préalablement aux investigations, traitements ou actions de prévention proposés, des risques inhérents à ceux-ci, et que son consentement doit être recueilli par le praticien, hors le cas où son état rend nécessaire une intervention thérapeutique à laquelle elle n’est pas à même de consentir, de sorte que le non-respect du devoir d’information qui en découle, cause à celui auquel l’information était légalement due, un préjudice, que le juge ne peut laisser sans réparation ». Dès lors qu’il y avait manquement au devoir d’information, et donc faute, cette faute devait nécessairement entraîner réparation, selon la Cour de cassation. Un médecin généraliste, et partant un pharmacien (car le médicament en question est en vente libre) sera donc bien avisé de creuser autant que possible la situation de son patient, en particulier lorsque celui-ci l’informe qu’il est un sportif professionnel. A ce titre, il devra notamment s’informer sur les compétitions que celui-ci est amené à disputer, leur date, ainsi que la liste des produits considérés comme interdits. La consultation, et le service au comptoir risquent d’être bien plus longs que pour un patient ordinaire et les sportifs professionnels ne devront pas s’étonner de voir surgir beaucoup de papier à signer lors de leurs prochaines consultations médicales ! Source : Michaël JASKIEROWICZ Avocat au Barreau de Paris http://www.village-justice.com/articles/Dopage-medecins-attention-votre-devoir,13426.html Dr C. Condemines-Piron 6 ADDICTOVIGILANCE Complications somatiques liées à la consommation de substances Mises à part les complications infectieuses, virales et inflammatoires liées à l'injection de substances psychoactives, de nombreuses complications somatiques sont rapportées chez les consommateurs de substances. Le tableau récapitulatif ci-joint donne un aperçu synthétique des différentes complications somatiques que peuvent présenter les patients à la suite de l'administration d'une ou de plusieurs substances. La survenue de ces complications peut apparaître dans un contexte de toxicomanie mais aussi dans un contexte d'abus ou lors de prises festives. Elles dépendent de différents facteurs (pharmacologie de la substance administrée, toxicité, quantité utilisée, produits de coupe associés, voie d'administration et susceptibilité individuelle). L'objectif n'est pas de faire un résumé exhaustif des complications mais plutôt une aide dans la prise en charge des patients présentant de telles complications, qui peuvent conduire dans certains cas à de graves séquelles, voire au décès. De nos jours, l'intérêt pour ces complications est grandissant en termes de sensibilisation, d'information et de prévention. Toute complication en lien avec la consommation d'une substance est donc importante à notifier au CEIP-Addictovigilance. less différentes complications somatiques liées à la consommation de substances Tableau présentant le Complications somatiques Complications psychiatriques Complications observées Etat délirant aigu, symptômes psychotiques persistants ou récurrents, dépression, troubles cognitifs, troubles du comportement, récidives du trouble panique, aggravation de la schizophrénie Dépression, anxiété, hallucinations, paranoïa, troubles cognitifs Diminution des fonctions cognitives Anxiété, dépression, idées délirantes, hallucinations, schizophrénie, Aggravation de troubles préexistants Complications neurologiques AVC ischémiques ou hémorragiques Parkinsonisme Complications dermatologiqu es Apparition de "taches violettes" au niveau du site d'injection Vascularite Substance mise en cause Symptômes d'appel Substances de type amphétaminique * Troubles cognitifs avec difficultés d'apprentissage, trouble de la mémoire, diminution de la vitesse de traitement de l'information… Cathinones ** Cannabinoïdes de synthèse Cannabis Cannabis*** Cocaïne Substances de type amphétaminique Fabrication artisanale d'éphédrone synthétisée à partir de pseudoéphédrine et de permanganate de potassium Voie injectable, usager des pays de l'est "Syndrome amotivationnel": Anxiété, irritabilité, indifférence affective, dépression plus ou moins importante Engourdissement soudain du visage, d’un bras ou d’une jambe Trouble de l’élocution Altération de la vue Mal de tête soudain, intense et inhabituel Symptômes compatibles avec une intoxication au manganèse : bradykinésie, rigidité, troubles de la marche, et chute, troubles de la parole et parfois tremblements. Dystonie de la face et des membres, troubles cognitifs et du comportement Subutex, générique buprénorphine +++ 7 Complications somatiques Complications cardiovasculaires Complications respiratoires Complications ORL (usage chronique par voie nasale) Complications ophtalmologique s Complications urologiques/nép hrologiques Syndromes Type de complications observées Substance mise en cause Infarctus du myocarde/ embolie Ischémie des membres Troubles du rythme cardiaque (HTA, tachycardie) douleur thoracique Syndrome coronarien aigu Dysfonction ventriculaire gauche Dissection aortique Thromboses artérielles et veineuses Infarctus du myocarde Bronchospasme Pneumothorax Hémorragies "Crack lung" Cannabis*** Cannabinoïdes de synthèse Cocaïne Substances de type amphétaminique Cathinones Crack Nécrose de la cloison nasale Atteinte de la rétine Cystite amicrobienne Hydronéphrose bilatérale Insuffisance rénale Symptômes d'appel Infarctus du myocarde: Douleurs thoraciques (poitrine, cou, mâchoire, épaule, bras ou dos) Sueurs, sensation d'oppression, nausées, vomissements Douleurs épigastriques Hémiplégie Fièvre, toux, crachats noirs, difficultés respiratoires et fortes douleurs thoraciques Héroïne Cocaïne Douleurs nasales Expectorations purulentes Modification de la voix Poppers Trouble de la vision Kétamine (usage chronique) Insuffisance rénale aiguë Hyperthermie ou Hypothermie (rhabdomyolyse, coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), défaillance viscérale multiple) Cannabinoïdes de synthèse Substances de type amphétaminique Cathinones Cocaïne Sérotoninergique MDMA, cathinones Douleur abdominale basse fréquente, intermittente Difficulté d'évacuer la vessie Douleur musculaire Troubles du comportement (confusion ou hypomanie), agitation, hallucinations, frissons, sueurs, tremblements, tachycardie, nausées, diarrhée, fièvre *type amphétaminique et dérivés : illicites : MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), métamphétamine, MDEA (méthylènedioxyéthamphétamines), MDA (méthylènedioxyamphétamine), PMA (paramethoxyamphétamine), autres phényléthylamines ; médicament : méthylphénidate) **Cathinones: Méphédrone, Pyrovalérone, Naphyrone (plus de 40 substances listées dans cette famille) *** Accidents vasculaires cérébraux ischémiques ou hémorragiques chez des sujets jeunes, sans facteur de risque particulier peuvent survenir chez des consommateurs réguliers de fortes quantités de cannabis. Peuvent également être observés des artérites des membres inférieurs parfois sévères. Les publications ayant permis la rédaction de cette synthèse sont disponible sur demande : pharmacodépendance@chu- montpellier.fr Notre équipe :Dr Hélène Peyrière (Responsable), Dr Céline Eiden, Dr Caroline Diot, Pr Pierre Petit (coordonnateur du département), Virginie Robin (secrétariat) Nos coordonnées : Centre d'Evaluation et d'Information sur les PharmacodépendancesAddictovigilance, Tél : 04-67-33-67-49 / Fax : 04-67-33-67-51 (secrétariat) e-mail : [email protected]. 8