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JkMWiM LABERGE
MODIFICATION DES CROYANCES FACE AUX INQUTÉTUDES SUITE AU
TRAITEMENT DU TROUBLE w ~ T GENÉRALISÉE
É
Mémoire presenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
pour l'obtention
du grade de maître en psychologie (M.Ps.)
École de Psychologie
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES
UNIVERSITÉ LAVAL
O Myriam Laberge, 1999
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Résumé
Les personnes souffrant du trouble d'anxiété géréralisée (TAG)
entretiennent des croyances erronées face à leurs inquiétudes. La présente étude
évalue, à l'aide d'une entrevue structurée, la modification de cinq croyances à
la suite d'un traitement cognitif-comportemental du TAG (N =41). Les
résultats indiquent que toutes les croyances évaluées diminuent de façon
significative suite au traitement. De plus, la croyance à l'effet que l'inquiétude a
une influence sur les autres et celle voulant que l'inquiétude reflète la
personnalité diminuent davantage chez les patients qui présentent une plus
grande diminution des inqui6tudes à la suite de l'intervention. Les résultats
obtenus appuient la pertinence de mesurer les croyances entretenues par les
personnes souffrant du TAG et supportent l'importance d'indure des
interventions spécifiques à propos des croyances reliées aux inquiétudes dans le
traitement du TAG.
AVANT-PROPOS
Ils ont été nombreux à contribuer, à leur façon, à la concrétisation de ce
projet. Voici e d i n Ifoccasionde leur partager ma recomaissance.
D'abord un gros merci à mon superviseur Robert Ladouceur, pour sa
confiance, ses commentaires judicieux, et pour le milieu d'apprentissage
extraordinaire que constitue le laboratoire qu'il dirige.
Je tiens également à souligner la précieuse collaboration de Michel
Dugas, avec qui ce fut un plaisir de bavailler. Sa disponibilité, son
professionalisme et sa grande générosité ont fortement contribué à mener à
terme cet ouvrage.
Sincères remerciements à tous ceux et celles grâce à qui les données de
cette étude ont pu être récoltées. Merci de la grande collaboration dont vous
avez fait preuve aux différentes étapes de la recherche.
Merci à toi René, pour tes encouragements constants et ta présence
unique. Amis, parents et proches, merci de votre support et de votre intérêt
pour mon cheminement. Enfin, un merci tout particulier à la petite Béatrice,
qui a su si bien ensoleiller mon hiver.
TABLE DES MATIÈREs
..
...................................................................................................................... 11
...
AVANT-PROPOS..................................................................................................
111
.
TABLE DES MATIERES......................................................................................
iv
INTRODUCTION GENERALE.............
.
.
.
..-..-..--.............................................
1
RÉsUMÉ
0
PREMIER CHAPITRE:
0
CROYANCES FACE AUX INQUIÉTUDES:
MODEiCATiON SUITE A UN ?TCAITEMENT
COGNITIF-COMPORTEMENTALDU TROUBLE
D'ANXIÉTÉ GÉNÉWISÉE
(Article)
1.1
Page titre.-........................................................................................................ 6
1.2
Résumé ..........................................................................................................
1.3
Introduction .................................................................................................... 8
1.4
Méthode ......................................................................................................... 12
7
1.4.1
Participants...................................................................................... 12
1.4.2
Instruments ......................-...-..........................................................12
1-4.3 Procédure ........................,
.
.
...-................................-................-..13
Résultats...........................
1.5.1
......................................................................
.
.
Changement des croyances des patients de la condition
traitement en comparaison à celui des patients de la
condition de contrôle ...............................................................
15
15
1.5.2
Changement des croyances pré et post-traitement de
l'ensemble des participants ..-....................................................... 16
1.5.3
Changement des croyances des patients présentant une plus
grande diminution des inquiétudes en comparaison à celui
des patients présentant une moins grande diminution des
inquiétudes .................................................................................
.16
Discussion......................................................................................................
17
Références...........
,.,.
.................................................................................... 2 4
Note des auteurs ................... .
.
.................................................................. 27
Tableau
Tableau
Tableau
Titres des figures ..........................................................................................
31
Figure 1...........................................................................................................
32
CONCLUSION GENEIULE ................................................................................. -33
#
#
BIBLIOGRAPHIE ...................,., ...............~............................................................ 3 7
ANNEXE A: Entrevue structurée sur les croyances face aux inquiétudes..42
Une étude épidémiologique récente révèle que plus d'une personne sur
vingt présentera un trouble d'anxiété généralisée (TAG) au cours de sa vie
(Kessler et al., 1994). Avec une prévalence dans la population générale se
siimant autour de 5,1%, le TAG figure parmi les troubles anxieux les plus
répandus. Il est néanmoins le trouble d'anxiété le moins bien compris et le
moins étudié (Dugas, Ladouceur, Boisvert, & Freeston, 1996; Rapee, 1991).
Depuis la révision de la troisieme édition du Diagnostic und Statisticd
Manual of Mental Disorders (DSM-III-R) (MA, 1987), le TAG constitue une
catégorie diagnostique primaire dont la principale caractéristique est la présence
d'inquiétudes excessives. Le diagnostic d u TAG requiert la présence
d'inquiétudes excessives plus d'un jour sur deux depuis au moins six mois. Le
contrôle difficile des inquiétudes, l'interférence q u o t i d i e ~ ecausée par
l'anxiété, de même que la présence de trois symptômes somatiques parmi six
(nervosité ou surexcitation, tendance à être facilement fatigué, difficultés de
concentration ou trous de mémoire, irritabilité, tensions musculaires et
tsoubles de sommeil) figurent également parmi les critères diagnostiques du
TAG.
Le TAG apparst habituellement de façon graduelle enbe l'âge de 15 et 20
anç (Rapee, 1991) et affecte un nombre plus élevé de femmes que d'hommes
(Kessler et al., 1994; Rapee, 1991). Il semble que la détresse des personnes
souffrant du TAG est plus importante que ce qu'ont déjà laissé entrevoir
certains travaux. Par exemple, une étude effectuée par Dugas et ses
collaborateurs (1998a) révèle que le nombre de consultations médicales
présentées par les patients souffrant du TAG est supérieur à celui de patients
souffrant d'autres troubles anxieux. Aussi, le TAG est associé à un plus haut
taux de cornorbidité, plus particulièrement avec la phobie sociale, le trouble
panique, le trouble dysthymique et la phobie simple (de Ruiter, Ruken,
Garssen, van Schaik, & Kraaimaat, 1989; Sanderson, Di Nardo, Rapee, &
Barlow, 1990). Une forte proportion de personnes souffrant du TAG ont
également un diagnostic secondaire de dépression majeure (Dugas et al., 1998a),
ce qui expliquerait en partie les nombreuses tentatives de suicides observées
dans cette population (Angst,1993).
L'augmentation de l'absentéisme au travail e t des consultations
médicales, l'anxiété sociale et la démoralisation constituent quelques-unes des
implications individuelles et sociales du TAG (Angst, 1993; ~radwejnet al.,
1992; Brown & Barlow, 1992; Butler, 1994; Butler, Femel, Robson, & Gelder,
1991; Dugas, Freeston, Blais, & Ladouceur, 1994). Des complications à long
terme comme le cancer, le diabète, l'hypertension artérielle, les troubles cardiovasculaires et les troubles fiés au système immunitaire peuvent également
survenir conjointement au TAG (Craske, Barlow, & O'Leary, 1992). Les
conséquences du TAG sont donc nombreuses et représentent des coûts
humains considérables.
Les processus cognitifs associés aux inquiétudes excessives sont encore
peu expliqués (Davey, Hampton, Farrell & Davidson, 1992; Freeston, Dugas, &
Ladouceur, 1996; MacLeod, Williams, & Bekerian, 1991). Les croyances face aux
inquiétudes, un phénomène cognitif observé par plusieurs cliniciens,
constituent un processus qui a pourtant fait l'objet de kès peu de recherches. En
effet, les personnes inquiètes excessivement semblent entretenir différentes
croyances envers leurs inquiétudes (e.g. Borkovec, 1994; Davey, Tallis, &
Capuzzo, 1996; Dugas et al., 1998b; Wells, 1995). Par exemple, elles croient que
leurs inquiétudes les aident à trouver des solutions à leurs problèmes ou à
prévenir des événements négatifs généralement très improbables (Ladouceur,
Blais, Freeston, & Dugas, 1998; Roemer & Borkovec, 1993).
L'importance des croyances erronées dans le maintien des inquiétudes
pathologiques a été récemment reconnue par certains a u t e u s (e-g. Dave y,
Tallis, & Capuzzo, 1996; Dugas et al., 1998b; Wells & Matthews, 1994). Entre
autres, les croyances à propos des avantages de s'inquiéter ou des coûts associés
au fait de ne pas s'inquiéter entraînent des périodes d'inquiétudes de plus
longue durée (Wells, 1995). Par exemple, un patient qui croit devoir ruminer
un problème jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée sera plus motivé à
recourir à l'inquiétude comme stratégie, ce qui augmentera la durée de ses
épisodes d'inquiétude.
Jusqu'à présent, aucune étude n'a tenté de vérifier si les croyances
entretenues par les personnes souffrant du TAG à l'égard de leurs inquiétudes
pouvaient être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-comportemental.
La présente étude compare le changement des croyances chez des adultes
souffrant d u TAG qui reçoivent un traitement cognitif-comportemental
(groupe traitement) à celui de patients non traités (groupe de contrôle). Les
résultats permettront de vérifier l'importance de mesurer les différents types de
croyances et la pertinence d'inclure dans le traitement du TAG des
interventions spécifiques à propos des croyances reliées aux inquiétudes. Enfin,
ils apporteront un éclairage supplémentaire quant au rôle joué par ces
croyances dans la problématique du TAG.
Croyances face aux inquiétudes 6
Modification des croyances face aux inquiétudes suite au traitement du trouble
d'anxiété généralisée
Myriam Laberge, Michel J. Dugas, & Robert Ladouceur
Université Laval, Québec
Titre abrégé: CROYANCES FACE AUX INQUIÉTUDES
Croyances face aux inquiétudes 7
Résumé
Les personnes souffrant du trouble d'anxiété généralisée (TAG)
entretiennent des croyances erronées face à leurs inqaiétudes. Entre autres,
elles croient que l e m inquiétudes les aident à trouver des solutions à leurs
problèmes, e n plus de prévenir l'occurrence d'événements négatifs
généralement peu probables (Ladouceur, Blais, Freeston, & Dugas, 1998;
Roemer & Borkovec, 1993). La présente étude évalue les croyances entretenues
par des adultes souffrant du TAG &T = 41) avant et après un traitement cognitifcomportemental. Les résultats obtenus révèlent que pour cinq croyances
(Prévention et résolution de problèmes, Influence, Conséquences
émotionnelles, Pensée magique et Personnalité), un plus grand diangement est
observé chez les patients traités comparativement aux patients du groupe de
contrôle. De plus, pour deux des croyances (Influence et Personnalité), une
différence sigruficative est observée entre les patients présentant une plus
grande diminution des inquiétudes et ceux qui présentent une moins grande
diminution. Les résultats obtenus appuient la pertinence de mesurer les
croyances entretenues par les personnes souffrant du TAG. Rs supportent aussi
l'importance d'inclure dans le traitement des interventions spécifiques ciblant
les croyances reliées aux inquiétudes. Finalement, la discussion soulève le rôle
des croyances erronées face aux inquiétudes comme processus aidant à la
compréhension du TAG.
Cm yances face aux inquiétudes 8
Modification des croyances face aux inquiétudes suite au traitement du trouble
d'anxiété généralisée
Une vaste étude épidémiologique situe la prévalence à vie du trouble
d'anxiété généraliçee (TAG) à 5'1% (Kessler et al., 1994). Même si le TAG est
parmi les troubles anxieux les plus répandus et qu'il presente des coûts
personnels et sociaux importants, il demeure le trouble d'anxiété le moins bien
compris et le moins étudié (Rapee, 1991). L'identification en 1987 de
l'inquiétude comme caractéristique principale du TAG a généré beaucoup de
recherches sur les différentes dimensions de l'inquiétude. La définition même
de l'inquiétude ne faisant pas consensus, Madeod, Williams et Bekerian ont
entrepris en 1991 de passer en revue les différentes définitions de l'inquiétude
et d'en identifier les principaux éléments. Ils définissent alors l'inquiétude
comme «un phénomène cognitif qui est accompagné d'anxiété et qui concerne
des événements futurs à la fois incertains et perçus négativement» (p. 478).
De nombreux auteurs déplorent le fait que les processus cognitifs associés
aux inquiétudes excessives sont encore peu expliqués (Davey, Hampton,
Farrell, & Davidson, 1992; Freeston, Dugas & Ladouceur, 1996; MacLeod,
Williams, & Bekerian, 1991). Les observations diniques colligées récemment
indiquent que les patients souffrant du TAG entretiennent certaines croyances
erronées face à leurs inquiétudes. Ladouceur et Dugas (sous presse) ont
remarqué que plusieurs de leurs patients partageaient des idées particulières
concernant les conséquences de leurs pensées. En effet, différentes croyances à
propos des bénéfices de l'inquiétude étaient entretenues par la plupart d'entre
eux. Par exemple, ces croyances pouvaient concerner l'aide apportée par
l'inquiétude pour prévenir ou régler des problèmes, son pouvoir de proteger
contre des émotions négatives ou sa capacité à prévenir des événements
négatifs peu probables. La modification de croyances reliées aux inquiétudes
fera plus particulièrement l'objet de la présente étude.
En 1991, Roemer et al. (dans Borkovec, 1994) ont comparé les croyances
d'étudiants rencontrant les critères du TAG à celles d'étudiants rencontrant
quelques-uns ou aucun de ces critères. Comparativement aux deux autres
groupes, les étudiants rencontrant les critères d u TAG croient davantage que
l'inquiétude les distrait de thèmes émotifs plus dérangeants et qu'elle est une
Croyances face aux inqui6tudes 9
méthode de resolution de problème efficace. La superstition joue également un
plus grand rôle chez les participants qui rencontrent les critères du TAG que
chez ceux qui ne les rencontrent pas.
Certains auteurs ont donc obsewé que les personnes excessivement
inquiètes entretiennent différentes croyances envers leurs inquiétudes.
Toutefois, le rôle spécifique de ces &oyances dans le développement et le
maintien des inquiétudes demeure relativement inexploré. E n ce sens, Wells et
Matthews suggéraient, en 1994, que des modèles cognitifs examinent le contenu
et l'influence de la méta-cognition (Le. l'évaluation du contenu de la pensée ou
des processus cognitifs (Flavell, 1979)) dans l'étiologie et le maintien des
problèmes d'inquiétudes.
Dugas et al. (1998b) ont développé un modèle théorique accordant une
place particulière à l'évaluation que fait l'individu de ses inquiétudes. Wells
(1995) considère lui aussi que lorsque les intrusions cognitives constituent la
caractéristique centrale d'un trouble (comme c'est le cas pour le TAG),
l'évaluation que fait l'individu de ses intrusions est de la plus grande
importance. Il soutient également que l'inquiétude devient cliniquement
problématique pour les personnes soufftant du TAG uniquement lorsqu'elles
développent une méta-inquiétude, c'est-à-dire lorsque l'inquiétude elle-même
devient le focus de la rumination et des efforts de contrôle.
Cinq principales croyances font l'objet d'interventions spécifiques dans le
cadre du traitement du TAG mis au point par l'équipe de Dugas et Ladouceur
(1998). Ces catégories de croyances reflétent les observations diniques effectuées
par cette équipe et recoupent celles rapportées par d'autres auteurs: (1)
l'inquiétude aide à la prévention et à la résolution de problèmes, (2)
l'inquiétude a une influence sur les autres, (3) l'inquiétude permet de réduire
des conséquences émotio~ellesnégatives (ex: m'inquiéter m'aide à ne pas être
déçu si l'événement craint se produit), (4) l'inquiétude peut faire en sorte qu'un
événement se produise ou non (la pensée magique) et (5) l'inquiétude reflète
ma personnalité.
Croyances face a u inquiétudes 10
1. L'inauiétude aide à rév venir et à résoudre des ~roblèrnes
L'inquiétude est perçue comme une méthode de résolution de
problèmes, une bonne façon de composer avec les menaces et de produire des
solutions raisonnables (Davey, Tallis, & Capuzzo, 1994), d'être plus vigilant et
de se préparer à un événement redouté (Borkovec & Lyonfields, 1993). Le
patient peut en venir à croire que l'inquiétude, par la vigilance qu'il lui associe,
l'amène à poser des gestes prévenant les problèines. Cette croyance est renforcée
négativement par la non occurrence de l'événement redouté (Borkovec, 19%).
Aussi, la présence d'inquiétudes pouvant coïncider d e façon intermittente avec
une résolution de problèmes efficace, l'inquiétude et les croyances qui y sont
rattachées peuvent s'en trouver positivement renforcées (Freeston et al., 1994).
2. L'inquiétude a une influence sur les autres
Cette catégorie reflète la croyance voulant que l'inquiétude a une
influence positive ou négative sur les autres par le biais des attitudes ou des
gestes de la personne inquiète. Par exemple, un patient peut croire que le fait de
s'inquiéter rend son enfant plus prudent (influence positive) parce que ses
inquiétudes l'amènent à adopter des comportements très protecteurs à son
égard. À l'opposé, un patient peut malgré tout réaliser que ses inquiétudes ont
une influence négative sur ses proches parce qu'ils sont lassés de l'entendre
parler de ses inquiétudes. Cette perception du patient quant à l'effet négatif de
ses inquiétudes sur les personnes de son entourage est en apparence
paradoxale, car elle ne constitue pas un avantage au fait de s'inquiéter.
Toutefois, une-étude effectuée par Davey, Tallis et Capuzzo en 1996 a démontré
que les personnes présentant une plus grande tendance à s'inquiéter
négatives à propos des
entretiennent plus de croyances positives
conséquences de l'inquiétude. Il apparaît donc justifié d'explorer autant
l'influence positive que négative de l'inquiétude sur l'entourage de la personne
inquiète.
3. L'inquiétude
ermet de réduire des conséauences émotionnelles négatives
Cette catégorie regroupe les croyances selon lesquelles l'inquiétude
permet de ressentir moins fortement certaines émotions negatives (déception,
tristesse, culpabilité, etc.) associées à un événement redouté (Ladouceur &
Croyances face aux inqui6tudes 11
Dugas, sous presse; Wells, 1995). Par exemple, certains patients croient que le
fait de s'inquiéter de leur santé réduira leur déception s'ils apprennent qu'ils
souffrent d'une maladie. D'autres patients peuvent penser qu'ils se -sentiront
moins coupables du décès de leur enfant s'ils s'en sont préoccupés auparavant.
4. Le sim~lefait de sfinauiéter rieut faire en sorte au'un événement se ~roduise
OU
non
En dépit de l'efficacité réelle que l'inquiétude peut avoir pour éviter les
menaces, certaines personnes souffrant du TAG semblent croire que le simple
fait de s'inquiéter d'un événement peut faire en sorte qu'il se produise ou non
Ces croyances peuvent être formulées de M6rentes fagons: «il ne faut pas
tenter le sort par des pensées positives» ou «tant et aussi longtemps que je
m'en inquiète, c'est moins probable que ça se produise». Comme la majorité
des conséquences négatives anticipées par les personnes souffrant du TAG ont
une faible probabilité objective d'apparition, l'inquiétude constante à propos de
ces cons6quences serait souvent renforcée négativement par la non occurrence
de la catastrophe antiapée (Borkovec, 1994; Freeston et al., 1994; Wells, 1995).
5. L'inuuiétude reflète ma iiersomalité
Les personnes souffrant du TAG présentent souvent des inquiétudes
excessives depuis très longtemps, ce qui les porte à croire que leurs inquiétudes
font partie intégrante de leur personnalité (Ladouceur & Dugas, sous presse) et
confirment certains traits (positifs et négatifs) de leur personne. Par exemple,
certains patients peuvent croire que leur tendance à s'inquiéter confirme qu'ils
sont des personnes sensibles, ce qui les *rend plus réticents à modifier leur
niveau d'inquiétudes. La présente catégorie met egalement en lien les
inquiétudes avec des caractéristiques négatives (p.ex. le fait de m'inquiéter
confirme que je suis une personne qui compose mal avec les difficultés). Ainsi,
tout comme dans le cas des croyances portant sur l'influence de l'inquiétude
sur les autres, cette cinquième catégorie porte sur des croyances positives et
négatives à l'égard de l'inquiétude.
Aucune étude n'a encore tenté de vérifier si ces différentes croyances
peuvent être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-comportemental
incluant des interventions spécifiques sur les croyances reliées a w inquiétudes.
Croyances face aux inquiétudes 12
La présente recherche compare donc les croyances pre et post-baitement de
patients souffrant du TAG à celles de patients non traités en prenant pour cible
leur inquiétude prinapale- Le recours à une entrevue structurée-présente
plusieurs avantages. Eue permet d'obtenir des informations idiographiques,
spécifiques au sujet, elle rend possible une administration standardisée
(Doucet, Ladouceur, h g a s , & Freeston, 1995) et elle offre la possibilité de sousquestionner les patients. De plus, l'utilisation d'une entrevue comme
l'Entrevue Structurée sur les Croyances face a w inquiétudes @SC) permet de
récolter certaines informations qui ne pourraient être obtenues à l'aide de
questionnaires (e-g. Blais, Freeston, Ladouceur, & Dugas, 1994). Le recours à ce
type d'instrument apparaît donc approprié à l'étude des croyances face a u
inquiétudes, u n phhomène ayant fait l'objet de peu de recherches jusqu'à
présent.
Méthode
Quarante et un adultes souffrant du TAG, dont 29 femmes et 12 hommes
(M = 41,3 ans, E T = 9.0 ans), ont partiapé à l'étude. De ce nombre, 37 ont
complété l'ensemble des étapes de la recherche, 4 participants du groupe de
contrôle ayant abandonné en cours de traitement. Au pré-test, les participants
des groupes traitement et contrôle ne se distinguent pas quant à leur sexe
(x2(i,N = 41) = 0.77, ns), leur âge (F(139) = 2.01, ns), leur niveau d'éducation
(x2(3r N = 41) = 0.83, ns), la sévérité du TAG (F(139) = 0.38, ns) et le nombre de
diagnostics secondaires (F(139) = O.&&,
ns).
Instruments
Anxietv Disorders Interview Schedule for DSM-IV (ADIS-IV; Brown, Di
Nardo, & Barlow, 1994). L'ADIS-IV, une entrevue structurée, vise d'abord le
diagnostic des troubles anxieux et permet de dépister la présence d'autres
troubles comme les troubles de l'humeur, les troubles somatoformes, les
troubles dus à l'usage de substances psydioactives, Ies troubles psychotiques et
les problèmes médicaux. La section sur le TAG comporte des questions sur les
critères diagnostiques, sur Ie contenu des inquiétudes, sur le pourcentage de la
journée pendant laquelle la personne s'inquiète, sur la détresse genérée par
Croyances face aux inquiétudes 13
l'anxiété et l'inquiétude, ainsi que sur la durée du trouble. En plus de poser un
diagnostic, le clinicien doit évaluer la sévérité des troubles présents à l'aide
d'échelles de type Likert en 9 points (O = absence de symptômes et 8 =
symptômes sévères).
Entrevue structurée sur les crovances face aux inauiétudes (ESC) (Annexe
A). L'ESC est une entrevue structurée évaluant par des questions ouvertes et
fermées (échelle de type Likert en 9 points) cinq principaux types de croyances
reliees aux inquiétudes: (1) l'inquiétude aide à prévenir et à résoudre des
problèmes, (2) l'inqui6tude a une influence sur les autres, (3) l'inquiétude
permet de réduire des conséquences émotionnelles négatives, (4) le fait de
s'inquiéter peut faire en sorte qu'un événement se produise ou non (pensée
magique) et (5) l'inquiétude r d & e ma personnalité. Cette entrevue structurée a
été élaborée à partir de la littérature existante et de l'expgrience clinique de
psychologues expérimentés dans le traitement du TAG.
Ouestionnaire sur les Inouiétudes de Penn State (QIPS; Meyer, Miller,
Metzger, & Borkovec, 1990). Cet instrument unifactoriel évalue la tendance
géngrale à s'inquiéter par 16 items sur une échelle en 5 points. II a démontré
une bonne consistance interne, une bonne fidélité test-retest ainsi que des
indices de validité convergente et discriminante satisfaisants (Meyer et al.,
1990). La version française a également démontré une bonne consistance
interne (a = '91) et une bonne fidélité test-retest a p r h 4 semaines (r = -86)
(Ladouceur et al., 1992).
Procédure
Les participants sont recrutés par le biais d'une annonce paraissant dans
un journal quotidien local. L'annonce vise à recruter des participants adultes
(dont l'âge se situe entre 18 et 59 ans) pour un traitement cognitifcomportemental du TAG. Après une pré-sélection téléphonique, des diniciens
expérimentés procèdent à une entrevue diagnostique (ADIÇ-IV) avec chacune
des personnes retenues afin de s'assurer qu'elles rencontrent les critères
diagnostiques du TAG (APA, 1994) et que ce diagnostic est primaire. Le
diagnostic primaire est celui avec la plus haute cote à l'échelle de sévérité de
I'ADIS-IV. Par la suite, la fidélité diagnostique est évaluée par un juge
indépendant qui écoute la bande audio de cette entrevue. Jusqu'à présent, cette
Croyances face aux inquiétudes 14
entente interjuge a été effectuée pour 60% des participants (étude en cours).
Concernant la sévérité du TAG, la corrélation entre les cotes attribuées par les
deux juges est de .82 (pc.001). L'accord interjuge effectué sur la présence de
diagnostics secondaires varie entre K = .56 pour le trouble panique et K = 1pour
le trouble dysthymique, la moyenne étant de K = .70.Les diagnostics secondaires
très peu prévdents dans l'échantillon (présentés par moins de 3 participants)
ont été retirés du calcul de ces interjuges afin de ne pas surestimer I'accord
obtenu.
Pour participer à la recherche, les patients doivent répondre aux critères
d'indusion suivants: (1) diagnostic primaire de TAG, (2) aucun changement
dans le type ou la dose de médication pendant les huit semaines précédant le
traitement, (3) désir de conserver la médication stable durant la période de
traitement (i.e. aucun changement dans le type de médication N augmentation
de la dose), (4) aucune évidence d'idéation suicidaire, (5) aucune évidence
d'abus de substance actuel, et (6j aucune évidence de schizophr&ie, de trouble
bipolaire ou de trouble mental organique présents ou passés. Les patients
rencontrant les critères d'inclusion sont ensuite répartis aléatoirement dans les
deux conditions. La condition traitement regroupe 23 participants alors que la
condition de contrôle en compte 18.
Une semaine avant le début du traitement, l'expérimentateur, une
étudiante diplômée, rencontre individuellement tous les participants afin
d'administrer une première fois 1'ESC. Le thème d'inquiétude ciblé est celui
qui, aux yeux du patient, est le plus dérangeant au moment de l'entrevue. Cette
inquietude principale a 6té préalablement identifiée par le biais de
questionnaires ou lors de l'entrevue d'évaluation diagnostique.
Les participants du groupe expérimental reçoivent ensuite un traitement
cognitif-comportemental en groupe, d'une durée de 14 semaines ciblant entre
autres, les croyances face aux inquiétudes. Pendant cette période, les participants
du groupe de contrôle ne reçoivent aucun traitement. Après les 14 semaines,
une seconde evaluation des croyances des participants des deux groupes est
effectuée à l'aide de I'ESC. Dans la mesure du possible, l'inquiétude retenue lors
de la première évaluation est ciblée lors de la deuxi8me entrevue, de façon à
permettre une meilleure comparaison. Toutefois, il arrive à l'occasion qu'en
Croyances face aux inquiétudes 15
raison de changements dans la situation du patient, le thème d'inquiétude ablé
ne soit plus pertinent lors d'une évaluation ultérieure. Finalement, les
participants du groupe de contrôle reçoivent un traitement identique à celui
reçu par les participants du groupe traitement, après quoi une troisième
évaluation de leurs croyances est effectuée. Les moments où les croyances des
participants des deux conditions sont évaluées à l'aide de l ' E X sont illustrés
par la figure 1.
Insérer figure 1ici
Résultats
Afin de conhôler l'effet potentiel d'une différence au niveau des thèmes
d'inquiétudes ciblés lors des ESC, un test de Chi carre a été effectué sur le
nombre de fois où l'inquiétude cible n'était pas la même aux deux temps de
mesure. Ce test n'a révélé aucune différence significative entre les deux
conditions ($(1,
= 41)= 1'74, ns).
Chan~ementdes crovances des oatients de la condition traitement en
com~araisonà celui des ~atientsde la condition de contrôle
Dans le but de vérifier si les deux groupes se distinguaient sur certaines
sous-échelles de 1'ESC au moment de la première mesure (Le. pré-attente et
pré-traitement), cinq analyses de variance ont été effectuées. Elles n'ont révélé
aucune différence significative entre les groupes sur les -cinq sous-échelles de
L'ESC au moment de la première mesure de croyances.
Afin de comparer la modification des croyances observée après la période
d'attente à celle observée à la suite du traitement, des analyses de variance à
mesures répétées ont été effectuées pour chacunes des sous-écheUes de 1'ESC.
Les cinq analyses ainsi effectuées ont révélé une interaction significative Temps
x Groupe pour chacune des sous-échelles de 1'ESC: Prévention et résolution de
problème (F(1,37) = 1532,gc-01),Influence (F(1,34)= 4'40, p<.05), Conséquences
émotionnelles (F(1,36) = 835, pc.017), Pensée magique (F(135) = 6/42, pc.025) et
Personnalité (F(137) = 9,74, pc.0125). Des corrections de Bonferroni (Simes,
Croyances face aux inquiétudes 16
1986) ont ét6 appliquées de façon. à atteindre un compromis entre l'erreur de
type 1 et l'erreur de type 2. L'observation des résultats démontre que pour les
cinq sous-échelles, une plus grande diminution est obselvée -chez les
participants du groupe traitement comparativement au groupe de contrôle. Le
tableau 1 présente pour diaque condition la moyenne et l'écart type aux cinq
sous-échelles de l'ESC pour les deux temps de mesure à l'étude.
Insérer tableau 1ici
Changement des crovances ré et ~ost-traitementde l'ensemble des ~articipantç
Afin d'évaluer l'effet du traitement sur le changement des croyances
mesurées par YESC pour l'ensemde des participants, des analyses de variance à
mesures répétées ont été effectuées sur les domées pré et post traitement de
tous les participants ayant complété le traitement. Lorsqu'une correction de
Bonferroni est appliquée (Simes, 1986), les résultats révèlent encore une fois
des différences significatives pour les cinq croyances cibles (Prévention et
résolution de problème (F(1,35) = 27/95, gc.01), Influence (F(l32) = 16,52,
g<-025), Conséquences émotionnelles (F(l,35) = 13/50, ~ c . 0 5 )Pensée
~
magique
(F(133)= 24,09, pc.0125) et Personnalité (F(1,35)= 46/27, gc.017)). Les moyennes
pré et post-traitement, de même que les écarts types des chq sous-échelles sont
présentés dans le tableau 2.
Insérer tableau 2 ici
Changement des crovances des oatients rése entant une plus grande diminution
des inauiétudes en com~araisonà celui des ~ a t i e n t sprésentant une moins
grande diminution des inouiétudes
Afin d'évaluer de façon plus approfondie la modification des croyances
observée, deux groupes ont été formés: les patients présentant une plus grande
diminution des inquiétudes et les patients présentant une moins grande
diminution des inquiétudes. Pour effectuer cette classification, le score total au
Croyances face aux inquiétudes 17
Questionnaire sur les Inquiétudes de Penn State (QIPS; Meyer, Miller, Metzger,
& Borkovec, 1990) a été utilisé. Les participants dont le diangement au niveau
des inquiétudes était inférieur au 50e percentile ont été classifiés dans le groupe
présentant une moins grande diminution des inquiétudes, alors que les
patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes affichaient u n
score de changement supérieur au 50e percentile.
Dans un premier temps, des analyses de variance ont été effectuées afin
de vérifier si au pré-test, le groupe présentant une plus grande diminution des
inquiétudes se distinguait du groupe présentant une moins grande diminution
des inquiétudes sur certaines sous-échelles de 1'ESC. Ces analyses n'ont révélé
aucune différence significative entre les deux groupes au pré-test.
Dans Ie but de vérifier si le changement observé pour certaines croyances
est en relation avec l'ampleur de la diminution des inquiétudes, des analyses
de variance à mesures repétées ont été effectuées sur les cinq sous-échelles de
1'ESC. Elles ont révélé des interactions significatives Temps X Groupe pour
deux d'entre elles, soit l'échelle M u e n c e (F(1,3O) = 4/22' p.05) et l'&&elle
Personnalité (F(1,33) = 439, gc.05). Puisque les données analysées proviennent
toutes de patients traités, diminuant ainsi la puissance statistique, aucune
correction du niveau alpha n'est effectuée. L'obsenration des moyennes permet
de constater qu'une plus grande diminution de ces deux croyances est observée
chez les patients dont la diminution des inquiétudes est plus importante. Le
tableau 3 présente, pour chacune des sous-échelles de I'ESC, la moyenne au prétest et au post-test, de même que l'écart type de chacun des groupes formés.
Insérer tableau 3 ici
Discussion
Le traitement d u TAG dont il était question dans la présente étude ciblait
entre autres les croyances face aux inquiétudes. Les interventions qui visaient à
faire diminuer certaines croyances erronées entretenues par les participants ont
atteint leur objectif: une plus grande diminution des croyances mesurées par
Croyances face aux inquiétudes 18
l'EX est observée à la suite du traitement, comparativement à la période
d'attente. L'efficacité des interventions thérapeutiques effectuées a &téconstatée
pour les cinq types de croyances évaluées, soit: (1) l'inquiétude &de à la
prévention et à la résolution de problèmes, (2) l'inquiétude a une influence sur
les autres, (3) l'inquiétude permet de réduire des conséquences émotionnelles
négatives, (4) l'inquiétude peut faire en sorte qu'un événement se produise ou
non et (5) l'inquiétude reflète ma personnalité.
E n 1996, Davey, TaJJis et Capuzzo ont observé que les personnes qui
présentent une plus grande tendance à s'inquiéter entretiennent plus de
croyances (positives et négatives) à l'égard de leurs inquiétudes. Puisque les
patients de la présente étude affichent une forte diminution de leurs croyances
suite à l'intervention, ils partagent ainsi moins de caractéristiques avec les
personnes qui présentent une forte tendance à s'inquiéter. La forte diminution
des croyances observée ici tend donc à indiquer qu'en ce qui a trait aux
croyances, l'objectif de rendre les patients les plus semblables possible aux
personnes qui ne souffrent pas du TAG semble avoir été atteint.
Il est maintenant possible, par des interventions spécifiques, d'entraîner
une diminution de certaines croyances erronées entretenues par les personnes
souMant d u TAG. L'évaluation rigoureuse de ces croyances apparaît d'autant
plus justifiée puisqu'elle constitue une étape préalable à leur modification. De
plus, étant donné que la diminution observée s'effectue dans des catégories de
croyances relativement distinctes, il est donc important que l'évaluation et
l'intervention couvrent une diversité de croyances. E n effet, les résultats
obtenus indiquent que plus d'un type de croyance peut être modifié à la suite
d'un tel baitement.
L'importance de cibler spécifiquement les croyances reliées aux
inquiétudes dans le traitement du TAG peut être illustrée par l'exemple d'un
patient croyant que le fait de s'inquiéter de sa santé le protège de la maladie. Ce
patient ne répondra pas de façon optimale aux procédures mises en place pour
réduire la fréquence ou modifier le contenu de ses inquiétudes tant et aussi
longtemps que la principale croyance qu'il entretient face à l'utilité de ses
inquiétudes ne sera pas remise en question (eg. Dugas & Ladouceur, 1998;
Wells & Matthews, 1994). Aux yeux d'un tel patient, une diminution de ses
Croyances face aux inquiétudes 19
inquiétudes pourrait avoir des répercussions désastreuses sur sa santé, ce qui
explique sa réticence à diminuer de façon importante la fréquence de ses
inquiétudes. Pour cette raison, l'efficacité du traitement du TAG- pourrait
possiblement être améliorée en faisant précéder les interventions qui visent la
diminution des inquigtudes par une modification des croyances.
Aussi, dans une perspective de prévention de rechute, Ifévaluation des
croyances toujours entretenues par le patient à la fin d u traitement pourrait
s'avérer un indicateur pertinent du risque de rechute. E n effet, un patient qui
perçoit encore une certaine utilité au fait de s'inquiéter risque de craindre une
diminution à long terme de ses inquiétudes. À la fin du traitement,
l'identification et la remise en question des aoyances erronees toujours
entretenues par le patient pourraient s'avérer hautement pertinentes dans le
cadre d'un programme de prévention de rechute. De façon plus générale,
différents auteurs (e.g. Ladouceur & Dugas, sous presse; Wells & Matthews,
1994) ont déjà suggéré que pour maximiser son efficacité, la thérapie cognitive
aurait intérêt à mettre davantage le focus sur Ia modification des croyances
dysfonctionnelles des patients souffrant du TAG.
Le modèle du TAG développé par Dugas et al. (1998b) reconnaît la
contribution spécifique des croyances erronées dans la problématique des
inquiétudes excessives. La validité de ce modèle a d'ailleurs reçu un appui
considérable. Dans une très forte proportion des cas, ses quatre principales
variables (l'intolérance à l'incertitude, les croyances reliées aux inquiétudes, la
faible orientation au problème et l'évitement cognitif) ont permis de
discriminer des patients souffrant du TAG de participants non cliniques. Ce
modèle met en lien le phénomène des croyances reliées aux inquiétudes avec
l'intolérance à l'incertitude, une autre caractéristique cognitive associée de très
près au TAG (Dugas et Ladouceur, 1998; Ladouceur & Dugas, sous presse).
L'intolérance à l'incertitude favoriserait entre autres le développement de
croyances erronées à l'égard des inquiétudes, contribuant ainsi à l'apparition et
au maintien des inquiétudes (Ladouceur & Dugas, sous presse; Dugas et al.,
1998b). Dans la présente étude, la diminution marquée des croyances face aux
inquiétudes apparaît cohérente avec ce modèle selon lequel les croyances
erronées entretenues par les personnes souffrant d u TAG pourraient
contribuer au maintien des inquiétudes pathologiques.
Croyances face aux inqui6tudes 20
Sur deux des cinq catégories de croyances 6tudiées, le changement
observé dans les croyances des patients présentant une plus grande diminution
des inquiétudes se distingue de celui des patients affichant une moins grande
diminution des inquiétudes. Ces deux croyances, soit l'inquiétude reflète la
personnalité et l'inquiétude a une inauence sur les autres, diminuent de façon
plus importante chez les patients qui présentent une plus grande diminution
des inquiétudes. Ces résultats permettent donc de formuler une première
hypothèse voulant que la modification de ces deux catégories de croyances ait
un effet plus important sur la diminution des inquiétudes en comparaison aux
autres croyances évaluées par l'ESC.
La grande majorité des personnes qui consultent pour le TAG rapportent
s'inquiéter «depuis toujours» (Butler et al., 1991). Cela les porte à croire que
l'inquiétude excessive constitue u n trait non modifiable de leur personnalité
(e.g. Dugas et al., 1996; Dugas & Ladouceur, 1997). À la lumière des résultats
obtenus dans la présente étude, on peut supposer qu'une diminution marquée
des inquiétudes entraîne une remise en question de leur caractère immuable. Il
est également possible qu'une modification de la croyance voulant que
l'inquiétude reflète la personnalité contribue à la baisse des iriquiéhides.
Autrement dit, le fait de remettre en question le caractère immuable des
inquiétudes pourrait favoriser le succès de l'intervention thérapeutique. Ceci
apporterait un appui à l'hypothèse voulant que certaines croyances erronées
contribuent au maintien des inquiétudes excessives. Il est donc possible de
supposer que la relation entre cette croyance erronée et le niveau d'inquiétude
soit bi-directionnelle.
L'interprétation de la plus grande diminution de la croyance voulant que
l'inquiétude a une influence sur les autres dans le groupe présentant une plus
forte baisse des inquiétudes s'avère plus délicate. Cette catégorie de croyance
apparaît légèrement différente des autres car elle traite essentiellement des
conséquences indirectes de l'inquiétude (Le. par l'intermédiaire des gestes et
attitudes de la personne inquiète). Puisque les patients qui présentent une plus
grande diminution des inquiétudes manifestent moins de gestes ou d'attitudes
associés aux inquiétudes excessives, cela a pour conséquence logique une moins
grande influence sur leur entourage immédiat. Cette catégorie de croyance
traite également de quelque chose d'observable, et non de l'interprétation des
Croyances face aux inquiétudes 21
effets que pourraient avoir les inquiétudes dans le fuhir, comme c'est le cas
pour d'autres catégories (ex: pensée magique, conséquences émotionnelles). En
ce sens, il est peut-être pertinent de remettre en question le fait que cette
catégorie représente bel et bien une croyance et non une évaluation des
conséquences indirectes de la présence d'inquiétudes excessives. Aussi,
contrairement à d'autres types de croyances plus abstraites dont les
changements suite au traitement sont plus difficiles à évaluer, il est possible
qu'en ce qui a trait à l'influence sur les autres, un changement important au
niveau des inquiétudes a un effet plus facilement quantifiable pour le patient.
La présente étude ne permet pas de déterminer si les différences
observées sur ces deux types de croyances sont le résultat des gains
thérapeutiques ou s'ils y ont contribué. Dans le premier cas, la diminution des
inquiétudes excessives engendrée par le traitement pourrait avoir entraîné une
diminution de certaines croyances entretenues par les patients avant le
traitement. Il est également possible que le changement de croyances ait
favorisé le succès du traitement en raison de la contribution de ces croyances
dans le maintien des inquiétudes excessives. Ces deux avenues n'étant pas
mutuellement exclusives, la relation causale entre les croyances et l'issue du
traitement s'avère probablement bi-directionnelle, c'est-à-dire que le
changement des croyances pourrait en même temps être une des causes et une
des conséquences de la réussite du traitement. Notons que la présence d'une
relation bi-directionnelle entre les croyances et l'issue du traitement n'edève
en rien l'importance de mesurer et de cibler ces croyances dans le traitement du
TAG.
Certaines limites inhérentes à la présente étude doivent néanmoins être
considérées. D'abord, un effet plafond pourrait expliquer que des différences
entre les patients présentant une plus grande diminution des inquiétudes et
ceux affichant une moins grande diminution ont été observées que pour 2 des 5
sous-échelles de lfESC. En effet, la diminution de l'ensemble des croyances dans
les deux groupes formés rend plus difficile l'observation de ciifferences
significatives entre ces groupes sur certaines sous-échelles de l'ESC- II faut
également reconnaître l'influence possible de la désirabilité soude, un biais
particulièrement susceptible d'affecter l'6valuation de croyances irrationnelles
(e.g. Lohr, Bonge, & Jones, 1983; Nederhof, 1985). Bien que certaines précautions
Croyances face a w inquiétudes 22
aient été prises afin de minimiser l'impact d'un tel biais, le recours à des types
d'évaluations complémentaires (un questionnaire auto-administré mesurant
les croyances ou l'ajout d'une échelle de désirabilité sociale) permettrait
d'évaluer la validité des données obtenues lors de l'entrevue. Toutefois,
l'exploratim des croyances par l'unique administration de questionnaires
s'avère une avenue peu intéressante en raison de la complexité du sujet traité
et de l'impossibilité de s'assurer de la b o ~ compréhension
e
des répondants.
La taille de la population dinique étudiée ici est sans contredit une des
forces de cette étude. E n effet, les études sur les croymces reliées aux
inquiétudes ont souvent été effectuées auprès de populations non diniques
( e g . Davey, Tallis, & Capuzzo, 1996)' de populations diniques très restreintes,
d'étudiants rencontrant les critères du TAG par questionnaire (e.g. Borkovec &
Roemer, 1995; Roemer et al., 1991; dam Borkovec, 1994) ou encore à l'aide de
questionnaires auto-administrés (e.g. Dugas et al., 1998b).
La pertinence de procéder à une évaluation des croyances entretenues
par les personnes qui souffrent du TAG est supportée par les résultats de la
présente étude et le processus des croyances face aux inquiétudes apparaît une
cible privilégiée dans le traitement du TAG (e.g. Dugas et Ladouceur, 1998;
Wells & Matthews, 1994). Il serait maintenant souhaitable que des 6tudes
subséquentes s'attardent au développement d'instruments plus complets. Ceu
rendra possible l'évaluation des différents aspects de ces croyances et permettra
d'accéder à une meilleure compréhension de ce processus associé aux
inquiétudes excessives. À titre d'exemple, l'augmentation du nombre d'items
par sous-échelles, de même que le retrait de certains items recoupant plus
d'une sous-échelle permettraient de faire du ESC un outil p l u complet. Il serait
ensuite intéressant d'utiliser un tel instrument auprès d'une population non
clinique afin de comparer de façon plus systématique le profil de croyances de
cette population à celui associé aux inquiétudes pathologiques.
Dans le but de préciser davantage le rôle des croyances dans la
problématique du TAG, il serait pertinent de vérifier si le changement observé
d m les croyances précède ou suit la baisse des inquiétudes. Enfin, la présente
&tudeayant démontré que les croyances entretenues par les personnes souMant
du TAG peuvent être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-
Croyances face aux inquiétudes 23
comportemental, une évaluation du maintien de ces gains pourrait s'avérer
des plus intéressantes. En effet, les croyances reliées aux inquiétudes pourraient
également s'avérer une variable pertinente dans l'évaluation du succès à long
terme des traitements offerts aux personnes souffrant de ce trouble anxieux.
Croyances face aux inquiétudes 24
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Croyances face aux inqui4tudes 27
Note des auteurs
Cette étude a été réalisée alors que la première auteure était récipiendaire
d'une bourse conjointe du FCAR-FRSQ-santé et que le deuxième auteur était
récipiendaire d'une bourse post-doctorale du CRSH. De plus, cette recherche a
été rendue possible grâce au support financier du CRM e t du FRSQ.
Toute correspondance doit être adressée à Myriam Laberge, École de
psychologie, Université Lavai, Que%ec, Qc, G1K 7'4.
Croyances face aux inquietudes 28
Tableau 1
*
ovennes et écarts tvoes des condit~onscontrôle et traitement aux cina sous-échelles de I'ESC aux ~remiereet
euxième ririses de mesure
1
8
I
I
Groupe contrôle
Pré-a t tente
Groupe traitement
Post-attente
Pré-traitement
Post-traitement
Prévention et résolution
de problèmes
3.17
2.34
3.90
1.95
4.26
2.33
1.63
1.34
Consequences
émotionnellesa
2.97
2.31
3.30
2.48
2.63
2.48
0,94
1J9
Pensée magiquea
1.97
2.27
2.13
2.00
2.00
1.90
O150
0.79
No te. a Pré-traitement >Post-traitement
I
Croyances face aux inquiétudes 30
Tableau 3
Groupe presentant une plus grande
diminution des inquibtudes
Groupe presentant une moins grande
diminution des inquiétudes
Post
Pr6
Pré
Post
Prévention et résolution
de probléme
Conséquences
émotiomelles
Pende magique
Personnalitéa
-
-
2.31
2.03
0.29
0.56
1.94
1.88
4,21
2.06
1.59
1.16
3.55
1.56
--
Note. a Pré >Post dans le groupe présentant une plus grande diminution des inquiétudes
-
1.03
1.34
2.04
1.44
-
Croyances face aux inqui4tudes 31
Titres des figures
Fi-me 1
Moments d'administration de l'EX pour les conditions traitement et contrôle.
Croyances face aux inquiétudes 32
Condition traitement
ESC-1
14 semaines
Condition contrôle
traitement
attente
I
ESC-1
14 semaines
La compréhension partielle des processus liés à l'apparition et au
maintien d u trouble d'anxigté généralisée (TAG)rend difficile l'élaboration de
traitements et de programmes de prévention efficaces. C'est par l'identification
et l'étude plus approfondie des variables associées aux inquiétudes excessives
qu'il sera possible de mettre au point des traitements reposant sur des modèles
dont les bases théoriques et cliniques sont solides.
Le modèle du TAG développé par Dugas et al. (1998b), qui a déjà reçu un
appui empirique important, considère la contribution des croyances erronées
dans le maintien des inquiétudes excessives. En effet, à l'avis de plusieurs
auteurs, différentes croyances dysfonctio~euesà l'égard des inquiétudes
seraient entretenues par les personnes souffrant du TAG. La présente étude a
eu recours à une entrevue structurée afin d'évaluer cinq croyances reliées aux
inquiétudes auprès de 41 patients souffrant du TAG.
Une première croyance mesurée soutient que le fait de s'inquiéter
permet de prévenir ou de solutionner un problème. Les patients qui
entretiennent cette croyance attribuent souvent à l'inquiétude la nonoccurrence de la conséquence qu'ils redoutent, ce qui renforce ainsi leur
croyance. D'autres patients croient que les gestes et attitudes engendrés par leur
inquiétude a une influence sur les autres personnes. Le bénéfice associé au fait
de s'inquiéter renforce encore une fois le processus d'inquiétude. Un troisième
type de croyance veut que l'inquiétude fait en sorte qu'on se sente moins déçu
ou moins coupable si ce qui est anticipé se produit, ce qui justifie encore une
fois le recours à l'inquiétude. La pensée magique voulant que l'inquiétude
s e d e puisse faire en sorte qu'un événement se produise ou non constitue
également une des croyances entretenues par certaines personnes souffrant du
TAG. Le fait que les catastrophes redoutées par ces patients ne se produisent que
très rarement entraîne le renforcement de cette croyance, car l'absence de
catastrophe est attribuée au fait de s'être inquiété. Soulignons qu'une étude
récente révèle que seulement 3% des catastrophes redoutées par les patients
souffrant d u TAG finissent par se produire (Borkovec & Newman, sous presse).
Finalement, une cinquième croyance faisait l'objet de la présente étude. Elle
soutient que l'&quietude excessive reflète la personnalité. La tendance à
s'inquiéter constituerait alors u n trait immuable, confirmant certaines
caractéristiques d e l'individu (par exemple sa sensibilité) et rendant presque
impossible aux yeux d u patient la modification de sa tendance à s'inquiéter .
La présente étude tentait de vérifier si ces différentes croyances peuvent
être modifiées à la suite d'un traitement cognitif-comportemental du TAG. Les
r6sultats obtenus ont permis de constata qu'effectivement, le traitement offert
(qui ablait entre autres les croyances face aux inquiétudes) a permis de faire
diminuer de façon significative l'ensemble des croyances mesurees par
l'entrevue structurée. Aussi, deux de ces croyances ont diminué davantage
dans le groupe de patients qui affichaient une plus grande diminution des
inquiétudes suite au traitement: la croyance voulant que l'inquiétude ait une
influence sur Ies autres et celle voulant que l'inquiétude reflète la personnalité.
Les résultats obtenus apparaissent cohérents avec le modèle du TAG
proposé par Dugas et al. (1998b),modèle selon lequel les croyances reliées aux
inquiétudes pourraient contribuer au maintien des inquiétudes excessives.
Aussi, la présente étude ayant permis de démontrer que des interventions
spécifiques peuvent entraûier une diminution de certaines croyances erronées
entretenues par les personnes souffrant d u TAG, l'évaluation rigoureuse et
exhaustive de ces croyances apparaît d'autant plus pertinente car elle est
nécessaire à leur modification ultérieure. Pour ce faire, des instruments
devront être développés afin de mesurer d'une façon valide et complète les
différents aspects de ces croyances. Enfin, le caractère modifiable des croyances
suggère d'intégrer au traitement du TAG des interventions spécifiques au
niveau des différentes croyances erronées entretenues par les patients.
L'exploration des croyantes reliées aux inquiétudes s'avère pertinente à
différentes étapes du processus thérapeutique. Puisque certaines croyances
associent des bénéfices importants à la présence d'inquiétudes, la modification
des croyances en début de traitement pourrait favoriser le succès des
interventions qui visent à faire diminuer la fréquence des inquiétudes. Il
pourrait également être utile de procéder à une évaluation des croyances en fin
de traitement, puisque leur présence pourraient constituer un indicateur
supplémentaire du risque de rechute. Finalement, l'exploration des croyances
entretenues par le patient pourrait permettre de récolter de l'information
36
complémentaire pertinente dans le cadre d'une évaluation du maintien des
gains thérapeutiques.
Finalement, la présente étude permet de proposer certaines pistes p o u
des travaux futurs. D'abord, l'évaluation des croyances auprès d'une population
d'adultes ne souffrant pas du TAG permettrait de mieux comparer le profil des
croyances associées aux inquiétudes pathologiques à celui associé aux
inquiétudes dites «normales». Dans une autre perspective, il serait intéressant
de vérifier si les croyances obsemées ici chez des adultes souffrant du TAG sont
les mêmes que celles manifestées par d'autres groupes d'âge. Enfin, il serait fort
utile de déterminer si la diminution des croyances erronées précède ou suit la
baisse des inquiétudes. Ceu permewa de préciser encore davantage le rôle des
croyances reliées aux inquiétudes dans la problématique du TAG et de parvenir
ainsi à une plus grande compréhension et à un meilleur traitement de ce
trouble anxieux fort répandu.
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Entrevue structurée sur les croyances face aux inquiétudes
(ESCI
Sujet:
Date:
Niveau de détresse:
In trodzrction
"Je vais maintenant vous poser quelques questions sur votre façon de voir vos
inqiuiéfudes. Je crois bien que si vous êtes ici c'est parce que vous trouvez que
vos inquiétudes vous nuisent dans votre oie, vous apportent des désavantages.
Cependant, ça se peut que lorsque vous êtes en train de vous inquiéter, vous
voyez à certains moments de bonnes raisons pour continuer de oous inquiéter,
comme de penser que ça vous aide à régler les problèmes ou que c'est mieux de
s'inquiéter que de ne r i a faire d u tout, pour une raison ou une autre."
1- Inquiétude cible:
"Pour répondre aux prochaines questions, j'aimerais que vous vous référiez
aux moments oii vous oous inquiétez beaucoup au sujet de ..."
Donc commencer chaaue auesfion en rap
êtes en train de vous inauiérer au suiet de ...est-ce au 'il vous arrive de venser
que.. .
1. Résolution de ~roblèmes
a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,-est ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter peut vous
aider à être plus efficace dans votre façon de faire face à cette situation si elle se
produisait? De quelle façon?
b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à
résoudre ce problème s'il se produit?
O
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pas du tout
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3
un peu
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moyennement
6
beaucoup
8
tout à fait
c) Quand vous êtes en t r a i n de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à
mieux vous préparer pour faire face aux problèmes de ce genre?
O
1
pas du tout
2
3
un peu
4
5
moyennement
6
beaucoup
8
tout à fait
d) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à
être vigilant pour réagir plus rapidement o u éviter que ce problème se
produise?
O
1
pas du tout
2
3
un peu
4
5
moyennement
6
beaucoup
7
8
tout à fait
e) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à
penser à plus de solutions possibles et ainsi trouver une meilleure solution si
ce problème se produit?
1
O
pas du tout
2
4
un peu
moyennement
5
6
beaucoup
8
tout à fait
f) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que voire inquiétude peut vous aider à
prévoir les mallieurs qui pourraient arriver et ainsi éviter ces malheurs?
O
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1
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tout à fait
2. Muence sur les autres
a) Quand vous êtes en train de vous inquieter au sujet de
.est ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter peut vous
amener a adopter des attitudes ou poser des gestes qui peuvent influencer
(avoir un effet sur) d'autres personnes? De quelle façon?
b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous aider à
adopter des attitudes ou poser des gestes qui influenceront les autres de façon
positive?
O
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beaucoup
c) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
jusqu'à quel point croyez-vous que votre inquiétude peut vous amener
à adopter des attitudes ou poser des gestes qui influenceront les autres de façon
P t
né~ative?
O
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tout à fait
3. Conséauences érnotiom~eUes
a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
_ , est-ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter peut vous
protéger contre des émotions négatives? (p.ex déception, culpabilité, tristesse)
De quelle fa~on?
b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquieter peut vous
aider à ne pas être décu si le problème se produit?
O
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beaucoup
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tout à fait
c) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter peut vous
aider à ne pas vous sentir c o u ~ a b l esi le problème se produit?
O
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tout à fait
4. Pensée maPiaue
a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,est ce qu'ilvous arrive de penser que le simple fait de vous inquiéter
peut influencer directement les événements? De quelle façon?
b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
-,
jusqu'à quel point croyez-vous que le s i m ~ l efait de vous inquiéter peut
provoquer ce problème?
O
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7
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c) Quand vous êtes en hain de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le simple fait de vous inquiéter peut
faire en sorte que ce problème ne se produise pas?
O
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7
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tout à fait
5. Personnalité
a) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,-est ce qu'il vous arrive de penser que le fait de vous inquiéter contribue
à votre image personnelle, que ce soit de façon positive ou négative? De quelle
façon?
b) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter fait partie
de votre personnalité?
O
I
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tout à fait
c) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à
vos yeux ou aux yeux des autres, que vous êtes une personne sensible? (p.ex.
grand coeur, bonne personne)
O
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tout à fait
d) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à
vos y e w ou aux yeux des autres, que vous n'êtes pas une personne
insouciante? (p.ex. responsable, à son affaire)
O
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beaucoup
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tout à fait
e) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que les gens dans votre entourage
seraient déçus de vous si vous ne vous inquiétiez pas ?
O
1
pas du tout
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u n peu
3
4
moyennement
5
beaucoup
8
tout à fait
f) Quand vous êtes en train de vous inquiéter au sujet de
,jusqutà quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à
vos yeux ou aux yeux des autres, que vous êtes une personne oui comDose mal
. .
avec les difficultés?
O
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5
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beaucoup
7
8
tout à fait
g) Quand vous êtes en train de vous inquieter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à
vos yeux ou aux yeux des autres, que vous êtes une personne ha-de (qui s'en
fait facilement)?
O
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3
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moyennement
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beaucoup
8
tout à fait
h) Quand vous êtes en train de vous inquigter au sujet de
,jusqu'à quel point croyez-vous que le fait de vous inquiéter confirme, à
vos yeux ou aux yew des autres, que vous êtes une personne faible?
O
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beaucoup
7
8
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