LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1944

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LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1944
La nécessité d'une coopération entre États s'impose à l'issue de la 2°GM. Tirant les leçons des échecs des années 1930, les dirigeants du monde
mettent en place des institutions internationales pour garantir la paix et favoriser un retour à la prospérité.
Les Alliés posent les bases d'une nouvelle conception du gouvernement du monde. Ils tentent de réguler l'économie mondiale par la mise en place
d'institutions internationales dans le but de favoriser les échanges et d'éviter de nouvelles crises économiques comme celle des années 1930.
A partir des années 1970, avec l'entrée dans une nouvelle phase de la mondialisation et l'apparition de nouveaux défis mondiaux , ces institutions
apparaissent insuffisantes. L'interdépendance accrue des États et l'affirmation d'acteurs de l'économie et de la société civile contribuent à remettre en
cause le rôle des États dans les relations internationales.
Cette nouvelle conception du gouvernement du monde s'exerce d'abord dans la domaine économique. Face aux crises économiques et financières,
les États réorganisent les institutions internationales et multiplient les sommets. Ni simple coopération entre États, ni gouvernement mondial, une
« gouvernance de la mondialisation » tente de se mettre en place depuis 1991.
Le terme de « gouvernance » est ancien. Il est apparu en Angleterre au Moyen-Age et désignait le mode d'organisation du pouvoir féodal. Il est
ensuite réapparu aux EU dans les années 1930 dans le domaine économique puis s'est répandu dans les années 1980 dans les milieux d'affaires.
Dans son acception la plus récente, ce terme désigne la régulation efficace (cad avec un souci d'équité) et collective des problèmes universels , la
gestion des biens publics mondiaux et surtout la régulation de la mondialisation.
Comment la gouvernance économique mondiale évolue-t-elle depuis la fin de la 2°GM ?
Après la 2°GM, des institutions à l'origine de la gouvernance mondiale sont mises en place sous l'égide des EU (1° partie), mais elles se heurtent à
de multiples crises dans les décennies 1970 à 1990 (2° partie), d'où une redéfinition de cette gouvernance économique mondiale depuis 1990 (3°
partie).
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I: LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE DE 1944 AUX ANNEES 1970 :
Documents p. 370-371 : Les institutions économiques mondiales
A: Un monde sous gouvernance EU:
Après
la
2°GM,
l'économie
mondiale est à reconstruire

En 1944, une économie mondiale à reconstruire :
En 1944, l'économie mondiale est bouleversée. En Europe comme au Japon, les moyens de production ont
été anéantis par les combats, les marchés désorganisés. La livre sterling ne peut pas rivaliser avec le dollar.
Les EU sont de loin la 1° puissance économique mondiale. Ils sont à l'origine de 60% des produits fabriqués
dans le monde, sont les 1° producteurs de charbon et de pétrole, détiennent plus de 70% du stock mondial
d'or, sans avoir aucune reconstruction à conduire puisque leur territoire est indemne. Mais pour garantir leur
équilibre économique, ils doivent assurer des débouchés à leurs productions.
Les dirigeants occidentaux ne souhaitent pas revivre une crise semblable à celle es années 1930 et entendent
bâtir une coopération économique internationale solide. La stabilité monétaire doit garantir la croissance
économique indispensable au maintien de la paix mondiale.
de nouvelles institutions sont Aux origines de la gouvernance économique mondiale, de nouvelles institutions sont créées après la 2°GM
créées par les EU et qui sont à sous l'égide des EU.
l'origine
d'une
gouvernance
économique mondiale

stabiliser les monnaies :
Afin d'assurer la prospérité et pour éviter les désordres monétaires qui avaient affaibli les économies
La priorité est la stabilisation des capitalistes dans les années 1930, les vainqueurs de la 2°GM font de la stabilisation des monnaies une
monnaies, nécessaire à la reprise priorité.
des échanges
Préparés par l'économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1936) et l'Américain Harry Dexter White,
les accords de Bretton Woods en les accords de Bretton Woods sont signés aux EU le 22 juillet 1944 par 44 pays.
1944 font du dollar la monnaie de Chaque État signataire s'engage à définir la valeur de sa monnaie en or ou en dollars, considérés comme « as
référence
good as gold » (les EU détiennent alors les 2/3 du stock d'or mondial). Il s'engage à maintenir le cours de sa
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monnaie sans s' écarter à la hausse ou à la baisse de plus de 1% de la parité fixée. Il veille enfin à l'équilibre
de sa balance des paiements, à ce que le taux d'inflation ne dépasse pas celui des principaux pays
partenaires, pour éviter une perte de compétitivité et une réduction des exportations.
Cependant, en cas de déficit prononcé et durable de la balance des paiements, les pays signataires sont
autorisés à dévaluer. Mais toute dévaluation de plus de 10% doit obtenir au préalable l'accord du FMI.
Le système vise à établir entre les monnaies des taux de change stables, propices au commerce international.

le FMI et la BIRD
FMI et BIRD sont créés pour aider Contrepartie indispensable aux engagements de fixité monétaire, 2 institutions internationales, le FMI et la
les
États
à
engagements
respecter
leurs Banque mondiale, sont les clés de voûte du système de Bretton Woods.
Le FMI est une caisse de secours mutuel chargée de fournir une aide aux pays en difficultés, destinée à éviter
le recours aux dévaluations. La dotation du FMI est constituée de versements des États signataires, effectués
pour ¼ en or, le reste en monnaies nationales, calculées en fonction de la richesse du pays et de son
importance dans le commerce mondial. Les quotes-parts les plus importantes sont celles des EU et du RU.
L'accord crée aussi la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement), plus commue
sous le nom de « Banque mondiale », destinée à accorder des prêts à long terme aux États pour faciliter la
reconstruction des pays dévastés par la guerre et à aider les pays pauvres à se développer.
Les décisions prises à Bretton Woods confirment l'hégémonie des EU et consacrent la prééminence du dollar,
considéré comme l'équivalent de l'or. Le dollar est resté depuis 1944 la monnaie la plus utilisée dans les
règlements internationaux.
Comme l'ONU, le FMI et la Banque mondiale siègent aux EU. Au sein de ces institutions, les EU disposent par
leur nombre de voix ou par leur influence, d'un poids sans égal.

ouvrir les frontières pour favoriser le commerce :
Contrairement à leur tradition protectionniste, les EU affirment leur volonté de libérer le commerce mondial de
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Les
accords
du
GATT
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1947 ses entraves (accords de clearing ou de troc, contingents, barrières douanières ou discriminations entre
mettent en place un libre-échange partenaires...) par le biais de 2 négociations successives :
–
la 1° à Genève débouche le 30 octobre 1947 sur la signature par 23 pays assurant 80% du
commerce mondial, de l'Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT).
–
La 2°, conduite par l'ONU, aboutit en mars 1948 à la Charte de La Havane, qui inclut un code
commercial, un code des investissements, une stabilisation des produits de base et la création de
l'OIC (Organisation Internationale du Commerce), pendant du FMI et de l'ONU. Mais le Congrès
EU, redevenu républicain aux élections de 1947, refuse de ratifier cette charte jugée trop
interventionniste. C'est donc le GATT qui sert de base à la politique d'ouverture.
Véritables forums de discussion et de négociation, les accords du GATT sont pour les EU l'occasion d'affirmer
leur domination. Ces accords sont l'objet de cycles de négociations appelés rounds, qui peuvent durer des
dont
les
régulièrement
modalités
négociées
sont années tant les enjeux financiers et politiques qu'ils soulèvent sont complexes. Ainsi, l'Uruguay Round, qui
entre envisageait des questions aussi diverses que les tarifs des productions agricoles ou ceux des
pays membres
télécommunications, a-t-il été négocié entre 1986 et 1994.
A partir de 1948, dans le cadre du plan Marshall, les EU aident l'Europe de l'Ouest à se reconstruire, ce qui
contribue en outre à stimuler les exportations EU. Les EU apparaissent comme les piliers du système.
B: Les limites et les failles d'un système de gouvernance :
Mais ce système fonctionne mal,

un système à l'efficacité limitée :
les États gardant des initiatives Le système de Bretton Woods fonctionne mal. Les nombreuses dévaluations qui affectent les économies
en dehors du cadre commun
capitalistes (cascades de dévaluations dans toute l'Europe entre 1948 et 1949, à nouveau en France en 1958
et 1969, au RU en 1949 et 1967...) révèlent la difficulté à stabiliser les monnaies.
En outre, de nombreuses initiatives financières et monétaires internationales se font en dehors du cadre fixé à
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Bretton Woods : c'est le cas par exemple du plan Marshall. Entre 1950 et 1958, l'Union européenne des
paiements (UEP), accord ayant pour but de faciliter les transactions et la répartition de l'aide Marshall entre
pays européens, montre que le périmètre d'action des institutions de Bretton Woods est limité.
Par ailleurs, la mise en place des accords du GATT est délicate car nombre d’États (Japon) ou d'organisations
régionales (CEE) refusent d'abaisser de manière trop importante leurs barrières douanières.

les limites et contestations :
Les États socialistes refusent de Le nouveau système monétaire ne fait pas l'unanimité.
signer ces accords
Dans le contexte de GF, les États socialistes refusent de participer à une initiative pilotée par les puissances
capitalistes. Le bloc de l'Est refuse de participer au FMI et d'adhérer au GATT.
les pays récemment décolonisés Les pays issus des décolonisations, confrontés au manque de développement, refusent les logiques du
réclament
économique
un
nouvel
international
juste
ordre monde bipolaire et réclament la mise en place d'un nouvel ordre économique internationale plus juste. Ils
plus entendent peser dans la mondialisation et acceptent mal de devoir se plier à des politiques mises au point par
les puissances du Nord.
La CNUCED est créée en 1964 Créée par l'ONU en 1964, la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement)
pour atténuer les disparités de entend rééquilibrer les échanges mondiaux et atténuer les disparités de développement. Le G77 est créé en
développement
son sein en 1964 (groupe des 77 pays en développement membres de la CNUCED qui militent pour un nouvel
ordre économique mondial). Il réclame l'instauration d'un « nouvel ordre économique mondial » plus favorable
aux intérêts des pays en développement. Il dénonce les inégalités des termes de l'échange : les PED
fournissent les pays industrialisés en produits bruts dont la valeur est fixée par ces mêmes pays.
Bilan partie 1 :
1- Quelles sont les institutions à l'origine de la gouvernance économique mondiale mises en place après la 2°GM ?
2- Quels en sont les buts ?
3- A quels problèmes se heurtent-elles ?
4- Qu'est-ce que la CNUCED ?
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II : LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE A L'EPREUVE DES CRISES : 1971-1990 :
A: La fin du système de Bretton Woods:
Les EU, confrontés à des déficits La croissance économique mondiale connaît un ralentissement dès la fin des années 1960. Les coûts élevés
commerciaux
et
budgétaires de la production (liés aux salaires et aux taxes élevés) expliquent la baisse des profits des entreprises et leurs
majeurs ne sont plus capables difficultés à résister à la concurrence.
d'assurer
la
convertibilité
du De plus, les EU ne peuvent plus financer à la fois la conquête spatiale, la guerre du Vietnam, le maintien de
dollar en or qu'ils suppriment en l'Etat-providence. Le déficit budgétaire augmente. L'inflation mal maîtrisée du dollar a conduit les pays
1971 de façon unilatérale
exportant le plus vers les EU (comme l'Allemagne) à accumuler d'immenses réserves de dollars qu'ils veulent
échanger contre de l'or. C'est pour éviter d'épuiser leur stock d'or que les EU doivent renoncer à la parité ordollar. Face à cette situation, le président EU Nixon annonce le 15 août 1971 la fin de la convertibilité du dollar
en or, marquant la fin du système de Bretton Woods.
C’est une décision unilatérale des États-Unis : cela signifie qu’ils l’ont prise sans consulter leurs alliés et
partenaires économiques. Cette décision est entérinée a posteriori par l’accord de Washington, signé le 18
décembre 1971 par les grandes puissances économiques. Cet accord aboutit à la dévaluation du dollar, à la
réévaluation du Deutsche Mark et du Yen japonais (la RFA et le Japon sont alors les 2 e et 3e économies
mondiales).Les marges de fluctuation des monnaies autorisées à Bretton Woods sont élargies de 1 à 2,25 %.
Cette réforme se révèle insuffisante du point de vue des États-Unis, dont l’économie donne alors de sérieux
Une 2° dévaluation du dollar en signes de faiblesse. Ils décident de dévaluer à nouveau le dollar le 13 février 1973, de 10 % cette fois. Mais
1973
provoque
un
flottement cette décision unilatérale n’est cette fois pas suivie d’un accord : les pays européens décident de ne pas
généralisé des monnaies
suivre cette dévaluation. Il s’ensuit un flottement généralisé des monnaies, hors des limites prévues, le FMI
Le FMI se trouve démuni face à perdant de fait sa capacité de contrôle sur les fluctuations monétaires.
cette nouvelle situation
Les accords de Kingston (capitale de la Jamaïque) signés en janvier 1976 officialisent la fin de ce système, et
Les accords de Kingston de 1976 la disparition de l’or comme étalon monétaire : chaque monnaie peut désormais fluctuer, chaque État membre
légalisent le régime des changes du FMI est libre de décider de sa politique monétaire. Désormais, la valeur des monnaies est décidée par les
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flottants et cela désorganise les marchés.
monnaies des PID
Les capitaux sont orientés vers des placements boursiers plutôt que vers des investissements. Cela
encourage la spéculation monétaire internationale et rend les économies plus instables.
La dépréciation du dollar incite les pays exportateurs de pétrole à revaloriser les prix de leur produit en 1973
De
nouveaux
acteurs
entrent et 1979. En 1973, les pays de l'OPEP décident de multiplier le prix du pétrole par 4, puis par 3 en 1979.
dans l'économie mondiale : pays Ces 2 chocs pétroliers marquent l'entrée dans le jeu économique mondial d'un nouveau groupe d’États : les
exportateurs de pétrole
pays exportateurs de pétrole et mettent en lumière la dépendance des pays industrialisés en matière d'énergie
et les font basculer dans la crise économique.
B: La victoire du libéralisme :
Les
États
réponse
n'apportent
collective
à
aucune Les États, confrontés à la crise économique, ne parviennent pas pour autant à envisager des réponses
la crise collectives.
économique
Cependant,
Dans les pays anglo-saxons, qui attribuent la crise aux perturbations monétaires et aux trop grandes
le
diffuse
libéralisme
se interventions de l’État, on assiste à un retour du libéralisme. La crise économique est perçue comme le
résultat de déséquilibres budgétaires qu'il faut combattre par des politiques de rigueur et l'ouverture toujours
plus grande aux échanges.
Cette attitude se diffuse rapidement à travers le monde.
dans
les
internationales,
négociations La concertation internationale se poursuit et une nouvelle réduction des barrières douanières est négociée
dans le cadre du Tokyo Round (cycle de négociations de 1973 à 1979).
En 1986, s'ouvre le plus grand cycle de négociations du GATT, réunissant 117 pays : avec l'Uruguay Round, la
libéralisation vise toutes les formes de protectionnisme (quotas, normes...).
par le biais du FMI et de la Le FMI et la Banque mondiale changent de politique vis à vis des pays en développement. Désormais, les
Banque mondiale
prêts accordés sont conditionnés à l'adoption de mesures de libéralisation de l'économie : abaissement des
barrières douanières, fin des subventions, réduction du nombre de fonctionnaires, privatisation des
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entreprises.
Ces mesures s'accompagnant de Ces politiques libérales, accompagnées des progrès considérables dans le domaine des transports, depuis le
progrès
des
transports conteneur jusqu'à internet, expliquent l'explosion des échanges de biens et de services et la croissance des
conduisent à une explosion des IDE vers les pays industrialisés et les pays émergents. Les exportations mondiales de marchandises sont
échanges de biens et de services multipliées par 21 en 30 ans.
La dérégulation financière (absence de règles bien définies visant à moraliser les marchés financiers en
et conduisent à la création d'un limitant notamment les spéculations trop risquées) , les privatisations et les dispositifs légaux et illégaux de
marché mondial de capitaux
défiscalisation encouragent la libre circulation des capitaux et les délocalisations. Les années 1980-1990 sont
celles de la création d'un marché mondial de capitaux. On parle de globalisation financière.
Les instances internationales sont de plus en plus critiquées. Le G7 est perçu comme un « club de riches ».
Le FMI est accusé d'aggraver la pauvreté dans les pays du 1/3 monde par la rigueur de sa politique. Le GATT
échoue à empêcher des pratiques protectionnistes, comme les quotas d'importations, et ne couvre pas
certains secteurs comme l'agriculture et les services.
C: L'affirmation de nouveaux acteurs :
Les difficultés économiques des Pour les gouvernements, un nouveau type de gouvernance se profile : il faut trouver des compromis plutôt
années 1970 mettent l'accent sur qu’imposer des décisions à l’intérieur de frontières bousculées par la mondialisation.
la nécessité d'une concertation Les premières tentatives de coordination des États sont issues de l’initiative des pays industrialisés.
plus présente entre les États
En 1974 le G6 :est créé à l'initiative de la France : il réunit les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, le Royaume-
Le G6 est créé en 1974
Uni, la France et l’Italie, c’est-à-dire les six pays démocratiques les plus industrialisés au monde. Il s'ouvre au
Canada en 1975 puis à la Russie en 1998 pour former le G8. Il réunit les dirigeants de ces pays chaque année
Cette
concertation
apparaît lors d 'un sommet. Les discussions sont essentiellement consacrées à l'économie mondiale.
également comme indispensable Les États cherchent de plus en plus à se regrouper en organisations régionales afin de faciliter leurs
face
à
l'apparition
dans échanges. C'est le cas de l'UE qui est la plus avancée dans ce type d'intégration., mais d'autres organisations
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l'économie
mondiale
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de régionales comme l'ASEAN (Association des nations d'Asie du Sud-Est), née en 1967, voient le jour.
nouveaux acteurs :
Les FTN des pays du Nord, où se trouve leur siège social, délocalisent leur production, notamment vers les
- organisations régionales
pays du Sud où le coût de la main-d’œuvre est faible et où elles créent des filiales. Elles constituent ainsi des
- FTN
groupes de pression qui agissent auprès des gouvernements et des institutions internationales pour influencer
la législation nationale, régionale ou internationale.
- NPIA
D’autres acteurs tentent de se faire entendre et revendiquent une place dans un ordre mondial défini sans
eux : Portés par le dynamisme du Japon, les NPIA (Nouveaux Pays industrialisés
d'Asie) comme HK,
Singapour, la Corée du Sud, Taïwan appelés aussi dragons, proposent un modèle de développement inédit
mêlant autoritarisme politique, conquête des marchés extérieurs et nouvelles méthodes de production
(toyotisme).
- Chine
La Chine communiste s'ouvre aux investissements étrangers en 1978.
-ONG
Des acteurs non-étatiques comme les ONG interviennent également. En 1971, est organisé pour la première
fois le World Economic Forum de Davos qui associe États et milieux d’affaires.
Bilan partie 2 :
1- En quoi peut-on évoquer un contexte de crises pour les années 1960-1990?
2- Quelles en sont les conséquences ?
3- Quel en est l'impact sur la gouvernance mondiale ?
III : LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1990 :
A: Les années 1990, une gouvernance économique mondiale sous domination EU:
Avec la fin de la GF, le modèle Dans les années 1990, le modèle capitaliste triomphe.
capitaliste
triomphe
et
mondialisation se renforce
la En 1991, la GF prend fin avec la dissolution de l'URSS. Avec l'effondrement du bloc soviétique à partir de
1989, de nouveaux acteurs tels la Russie, s'ouvrent sur l'extérieur et participent aux institutions comme le FMI.
10 pays ex-communistes d'Europe centrale et orientale (PECO) deviennent membres de l'UE en 2004 et 2007,
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intégrant ainsi un marché régional, tremplin pour s'insérer dans une économie mondialisée..
Les EU deviennent alors les acteurs majeurs de la gouvernance économique mondiale. Leur poids dans les
instances internationales leur permet de faire valoir une idéologie libérale. La mondialisation assimile la
planète à un unique marché global. Elle repose sur une suppression des entraves à la circulation internationale
des hommes, capitaux et produits permettant une interconnexion étroite entre des espaces géographiques
différents.
Le libre-échange est renforcé et Le cycle de négociations commencé en 1986 par le GATT (Uruguay Round) se termine en 1994 par un accord
s'étend
à
la
propriété signé à Marrakech qui abaisse une nouvelle fois les tarifs douaniers. Il concerne pour la 1° fois la propriété
intellectuelle, aux services et à intellectuelle, les services et l'agriculture.
l'agriculture
Les EU accélèrent la mondialisation en encourageant l'expansion du libéralisme par la création de l'OMC
(Organisation mondiale du commerce) en 1995, chargée de remplacer le GATT. Cette organisation fixe les
L'OMC remplace le GATT en 1995 règles qui régissent le commerce international. Elle promeut la réduction des tarifs douaniers, la libéralisation
des services et la concurrence agricole.
Le FMI intervient dans de nombreux pays touchés par des crises financières (endettement excessif) en
imposant ses plans d'ajustement structurel (programmes de réformes économiques imposé par le FMI et la
Banque mondiale aux pays en crises financières en échange de leur aide) : Mexique 1982, 1994 ; Asie 1997 ;
Russie 1998...
Le
libre-échange
l'échelle régionale
s'étend
à Le libre-échange s'étend également à l'échelle régionale. Des flux commerciaux importants s'effectuent au sein
de grandes associations de pays comme le Mercosur (1991), l'ALENA (1994) ou l'UE. Ces accords freinent
toutefois le libre-échange mis en œuvre par l'OMC : ils se font de préférence à l'échelle régionale et non pas
mondiale.
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B: De nouvelles crises :
Documents p. 378-379 : La libéralisation des marchés financiers :
En 2000 une bulle boursière Les spéculations sur l'immobilier, sur les matières premières, sur les titres boursiers des entreprises de la
éclate
nouvelle économie se succèdent. En mars 2000, le Nasdaq enregistre un krach, signal de l'éclatement d'une
bulle boursière. De plus, une série d'événements inquiètent les agents économiques : les attentats du 11
septembre 2001, l'intervention EU en Afghanistan et en Irak, l'augmentation du prix du pétrole.
Les besoins croissants des EU Au lendemain du 11 septembre, les EU décident de baisser les impôts, les taux d'intérêt et maintiennent les
suscitent
un
dynamisme
des dépenses publiques pour relancer la consommation. La demande intérieure des EU absorbe alors 90% de la
échanges mais qui s'accompagne production nationale et exige des importations, entraînant le dynamisme de nombreux pays fournisseurs. Cette
d'une augmentation des déficits nouvelle croissance de 2002 à 2006 fait vite oublier les règles de prudence : les déficits budgétaires
budgétaires
augmentent à nouveau. L'insuffisante gouvernance économique mondiale laisse se succéder les cycles d'une
économie de plus en plus souvent gérée à court terme.
La crise des subprimes EU en En 2006, la crise des subprimes aux EU (crédits hypothécaires à taux variable), entraîne le monde dans une
2006
a
des
répercussions crise de confiance. La pénurie des prêts accordés aux entreprises et aux ménages paralyse alors l'économie
mondiales
La
Grèce
mondiale. Aucune gouvernance mondiale n'a permis de l'empêcher.
subit
une
crise La crise monétaire grecque qui éclate au début de 2010 révèle quant à elle les risques d'un endettement
monétaire grave à partir de 2010
excessif généré par les déficits publics longtemps masqués par le gouvernement. La Grèce ne trouve plus à
emprunter pour couvrir ses déficits.
Toutes ces crises révèlent les Plus largement, en mai 2010, l'ensemble des dettes publiques des pays européens est estimée à près de
limites
mondiale
de
la
gouvernance 8 000 milliards d'euros. Des agences de notation deviennent alors des acteurs essentiels de cette crise.
(entreprises privées qui estiment la solvabilité des pays ou des entreprises. De leur note dépend la confiance
des prêteurs et donc le montant des taux d'intérêt de la dette).
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C: Une gouvernance économique dans l'impasse ?
Les États ont des politiques

Le rôle réaffirmé des États et des organisations régionales :
économiques répondant d'abord La contradiction principale réside aujourd'hui dans la coexistence entre une économie agissant sur un marché
aux intérêts nationaux
mondial et des institutions politiques dont la souveraineté se limite souvent à la défense des intérêts nationaux.
Lors de la crise de 2006, la priorité des États est de voler au secours des banques et de certaines entreprises
afin d'éviter des faillites. Ils leur accordent des prêts, prennent des participations dans leur capital ou les
nationalisent temporairement (Irlande, RU, EU). Ces mesures sont en rupture avec le néolibéralisme.
De même, les 16 pays membres de la zone euro apportent leur aide à la Grèce, sous la forme de prêts,
complétée par une aide du FMI. Le 9 mai 2010 est créée une sorte de fonds monétaire européen qui associe
les 27 pays membres de l'UE, la Commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne pour aider les
pays en difficulté.
et participent de plus en plus à Les pays tendent donc à se regrouper sous l'égide d'organisations
des regroupements régionaux
structurées telle l'UE, l'ALENA, le
Mercosur, l'ASEAN, à l'intérieur desquelles les échanges économiques sont de plus en plus intenses. Il s'agit
de jouer sur la proximité géographique et sur des complémentarités économiques. Ainsi, le projet euro-
freinant par là la mondialisation
méditerranéen ou celui d'une zone de libre-échange des Amériques seraient un rempart aux effets néfastes de
la mondialisation.

L'ébauche de réformes structurelles encourageantes :
Quelques réformes structurelles Au-delà des mesures d'urgence, les institutions internationales et les États ont ébauché quelques réformes. Le
ont été proposées dans le but président EU Obama a envisagé de séparer les opérations de crédit et d'investissement, et de garantir les
d'éviter
de
mondiales
nouvelles
crises dépôts des épargnants. Ces orientations ont été retenues par de nombreux gouvernements sans pour autant
déboucher sur des mesures contraignantes.
Le rôle le plus important revient désormais au G20, groupement des 20 pays concentrant 90% du PIB mondial
Le G20 tient à jouer un rôle et les 2/3 des échanges mondiaux. Lors des différents sommets (Londres puis Pittsburgh en 2009), ses
majeur
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membres manifestent la volonté d'agir sur certains acteurs des marchés financiers en dressant une liste noire
des paradis fiscaux.
Le FMI modère son libéralisme
Le FMI tente de remettre de l'ordre dans les finances publiques de ses 186 membres. Il encourage les États à
poursuivre leur politique de soutien à l'économie, modérant ainsi son libéralisme. Les cotisations des pays
membres augmentent en même temps que l'aide aux pays en difficulté comme la Grèce.

Quel avenir pour la gouvernance économique mondiale ?
Avec la multiplication des crises La succession des crises depuis la fin du XX°s montre que la mondialisation ne fournit pas de cadre
et
des
oppositions
à
la susceptible d'assurer la prospérité. La contestation altermondialiste multiplie les manifestations contre l'OMC
mondialisation, une gouvernance (comme à Seattle en 1999), le G20 ou le FMI. L'association ATTAC demande l'instauration d'une taxe sur les
mondiale
est
mettre en place.
très
difficile
à transactions financières.
Un consensus se forme sur l'idée qu'une révision des normes de fonctionnement de la mondialisation est
nécessaire, mais il y a encore loin du projet de régulation de l'économie mondiale à sa mise en œuvre. Avec la
rapide industrialisation des pays émergents, tels la Chine, se pose aussi la question d'une mondialisation
respectueuse du DD.
Bilan partie 3 :
1- Quelles crises l'économie mondiale connaît-elle dans les années 2000 ?
2- Quelles en sont les conséquences ?
3- En quoi peut-on évoquer une gouvernance mondiale dans l'impasse ?
Conclusion :
Entre 1944 et 1947, se met en place un nouvel ordre économique mondial dont les accords de Bretton Woods sont le socle. Le FMI et la Banque
mondiale sont les clés de voûte du système de Bretton Woods dominé par les EU, la 1° puissance économique mondiale.
Les accords du GATT de 1947 encouragent les États à abaisser leurs barrières douanières.
Mais le système de Bretton Woods a une efficacité limitée, comme le montrent les nombreuses dévaluations de monnaies. Il prend fin en 1971 avec
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la fin de la convertibilité du dollar en or.
La mondialisation s'accélère à partir des années 1980 dans un monde qui devient de plus en plus multipolaire. Le récurrence des crises
économiques, les dérives de la globalisation financière, la montée des inégalités à toutes les échelles et les menaces sur l'environnement conduisent
à repenser la notion de gouvernance. Les pays du 1/3 monde cherchent à participer à la gouvernance mondiale à travers le G77 et réclament un
nouvel ordre économique mondial plus juste.
Après 1991, l'implosion de l'URSS renforce la domination des EU, qui, à travers le FMI ou l'OMC encouragent l'expansion du libéralisme et
accélèrent la mondialisation. De nouveaux acteurs aux intérêts divergents apparaissent : acteurs non étatiques (ONG, altermondialistes, FTN) et
pays émergents rassemblés dans le groupe des BRICS. Ces mutations nécessitent une réorganisation de la gouvernance mondiale : grandes
conférences globales sous l'égide de l'ONU, appel à une réforme des organisations économiques internationales, élargissement du G8 au G20 en
2008.
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