Tes gouvernance eco mondiale depuis 1944

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LA GOUVERNANCE
ÉCONOMIQUE MONDIALE
DEPUIS 1944
La gouvernance désigne l’ensemble des moyens censés assurer le
fonctionnement d’un domaine quel qu’il soit.
La notion de gouvernance mondiale entre en usage dans les années
1990 et renvoie aux tentatives d’instauration de règles, de modes de
coopération
ou
d’institutions
pour
économiques à l’échelle planétaire.
traiter
les
problèmes
L’idée est ancienne :
=> au XIXe siècle, c’est la création des Unions publiques
internationales dans des domaines précis comme l’Union Postale
Universelle en 1874, l’Association internationale pour la protection
légale des travailleurs en 1901 ( ancêtre du Bureau International du
Travail – 1919) …
Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, un nouvel ordre
économique mondial se met en place sous l’égide des USA.
 L’idée est de ne pas reproduire ce qui s’est passé durant les
années 30 et la grande crise économique responsable de la
Seconde Guerre mondiale.
De nombreuses institutions se mettent en place afin d’éviter les
politiques monétaires désastreuses des années 30.
 C’est la naissance du FMI, de la BIRD mais aussi du GATT.
Une partie de ce cadre a volé en éclat dans les années 70.
L’accélération de la mondialisation dans les années 80 et de la
libéralisation financière ont remis en cause cette gouvernance.
=> Ce n’est que depuis quelques années (surtout depuis la crise
de 2008) que l’idée d’une gouvernance économique mondiale
revient sur le devant de la scène avec toutes les difficultés que
cela implique
Problématique :
• Quels sont les formes et les acteurs de la gouvernance
économique mondiale depuis 1944 ?
• Comment ces institutions évoluent-elles pour réguler la
mondialisation financière ?
Frise chronologique p. 361
I. La gouvernance économique mondiale de 1944 au
début des années 1970
A. Un nouvel ordre économique mondial
1) Stabiliser les monnaies
Carte p. 364
L’idée est d’éviter les désordres monétaires des années 30.
Les économistes américains qui bâtissent le système de Bretton
Woods sont profondément marqués par les écrits de Keynes et
d'autres auteurs pour lesquels le traité de Versailles a échoué parce
que ses soubassements économiques étaient inadéquats.
Pour eux W. Wilson en établissant la Société des Nations ne s'était
occupé que des problèmes politiques et avait oublié que la paix
dépendait également des problèmes économiques.
En 1945, Henry Morgenthau, le ministre des finances de Franklin
Delano Roosevelt déclare à ce sujet :
« les mesures collectives pour sauvegarder les peuples du monde
de ce qui menace la paix, ...ne doivent pas être basées seulement
sur une machinerie internationale pour gérer les disputes et
prévenir les agressions, mais aussi sur une coopération
économique entre les nations visant à prévenir et supprimer les
désajustements sociaux et économiques .. »
Deux hommes sont à l’origine de la politique de stabilisation des
monnaies : deux projets s’opposent
celui de John Maynard Keynes ≠ celui d’Harry Dexter White.
Keynes propose une démonétisation de l’or et l’émission d’une
monnaie internationale, le Bancor, émis et géré par une Banque
mondiale, dotée de pouvoirs d’une banque centrale.
Etude p. 366-367
22 juillet 1944 : Signature des accords de Bretton Woods par 44
pays.
 C’est le plan White qui s’impose = retour à un Gold exchange
standard (seul le $ est convertible en or)
Chaque Etat signataire doit définir la valeur de sa monnaie en or
ou en dollars des Etats-Unis.
Il s’engage à maintenir le cours de sa monnaie sans s’écarter, à la
hausse comme à la baisse, de plus de 1 % de la parité fixe.
Il veille à l’équilibre de sa balance des paiements.
 L’idée est de mettre en place des taux de change stables
propice au commerce international
2) Les nouvelles organisations internationales
Le FMI et la Banque mondiale sont les clés de voûte du système
de Bretton Woods.
 Chaque Etat alimente les deux institutions
• La Banque mondiale regroupe deux organismes :
 l’Association internationale pour l’aide au développement
(IDA)
et surtout
 la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD).
Octobre 1947 : Les accords du GATT sont signés à Genève par 23
pays assurant 80 % du commerce mondial (General Agreement on
Tariffs and Trade)
 Le GATT = « un code de bonne conduite libérale et
multilatérale. »
L'objectif principal de l'accord était la liberté des échanges par
l'abaissement des droits de douane et la réduction des restrictions
quantitatives ou qualitatives aux échanges.
Mars 1948 : la charte de La Havane est signée pour la création de
l’Organisation Internationale du Commerce
 mais c’est un échec d’où le retour au GATT (le Congrès des EtatsUnis ne signe pas)
 Les négociations entre 1947 et 1971 ont permis de faire baisser
les tarifs douaniers de 40 % à 15 % sur les produits industriels
Ces accords, conforme à la doctrine libérale, interdisent toute
mesure protectionniste visant à restreindre les échanges.
Ils encouragent à l’abaissement des barrières douanières.
B. L’importance des Etats-Unis dans le nouveau système
• En 1945, les Etats-Unis sont la première puissance économique
mondiale.
Ils représentent 50 % du PIB mondial, ¾ du stock d’or et 21 % des
exportations mondiales
• Ils sont à l’origine du plan Marshall en 1947-48 pour aider et
accélérer la reconstruction de l’Europe.
13 milliards de $ dont 90 % sous forme de dons
La plupart des grandes institutions sont sur le territoire
américain : ONU, FMI, Banque mondiale.
Ils disposent d’un grand nombre de voix du fait de leur
puissance économique importante.
Les accords de Bretton Woods consacrent la suprématie du dollar,
seule monnaie convertible en or.
Depuis 1944, le dollar est la monnaie la plus utilisée dans les
règlements internationaux.
Le GATT montre aussi l’influence des Etats-Unis sur le commerce
international.
C. Les limites et la faillite du système
1) Un système à l’efficacité limitée
• Les nombreuses dévaluations en Europe (toute l’Europe en
1948-1949, France en 1958 et 1969, Royaume-Uni en 1949 et
1967…) montrent la difficulté à stabiliser les monnaies.
• Les négociations du GATT sont compliquées et lentes du fait
des désaccords entre les EU, la CEE et le Japon.
• 1960 : Conférence de Bagdad : Création de l’OPEP
 les pays producteurs de pétrole ne veulent plus dépendre des
compagnies pétrolières pour fixer les prix du baril
2) Les limites
La gouvernance économique reste limitée au monde
occidental du fait de la Guerre froide et des empires
coloniaux.
• Echec de l’OIC (Organisation internationale du commerce) en
1950 du fait du refus des EU de ratifier la charte de La Havane
de 1948 qui visait à harmoniser les politiques commerciales
des 53 pays signataires.
• Les pays décolonisés refusent le système et veulent un
rééquilibrage.
 1964 création de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur
le commerce et le développement)
 Le G 77 réclame un « nouvel ordre économique mondial ».
Coalition de pays en développement, conçue pour promouvoir
les intérêts économiques et politiques collectifs de ses membres
et créer une capacité de négociation accrue aux Nations unies
Doc 3 p. 373
3) La faillite
• La méfiance des pays européens à l’égard du dollar fait que
ceux-ci échangent des dollars contre de l’or comme l’a fait la
France en 1964.
• Le 15 août 1971, les EU suspendent la convertibilité du dollar
en or.
Cela vient de la conséquence de la guerre du Vietnam et de
l’inflation mal maîtrisée du dollar. Afin d’éviter l’épuisement
de leur stock d’or, ils renoncent à la parité or-dollar.
Doc 5 p 369
• Le principe des taux de change fixes prend fin en 1976 avec
les accords de la Jamaïque. On passe aux changes flottants.
II.
Le recul de la gouvernance économique dans les
années 1980-90
A. Le recul de la régulation économique
Les crises des années 1970, hausse des prix du pétrole, inflation,
ralentissement de la croissance économique, chômage de masse,
amènent les Etats à se replier sur eux-mêmes.
Les entreprises commencent à délocaliser. Les FTN, les
organisations régionales sont de nouveaux acteurs de la
mondialisation
A partir des années 1980, des politiques néolibérales remettent en
cause les politiques keynésiennes.
Thatcher au Royaume-Uni et Reagan aux Etats-Unis en sont les
deux exemples emblématiques.
 Les dépenses de l’Etat sont réduites et les activités
économiques sont libéralisées.
La mondialisation remet en cause le pouvoir des Etats dans le
domaine économique.
Les flux de capitaux et d’information explosent sans tenir compte
des frontières nationales
B. Libéralisation et dérèglementation
La crise des années 70 pousse les Etats à accélérer la libéralisation des
échanges
1986 : Uruguay round
 Les négociations portent sur presque tous les domaines d'échanges et
constituent ainsi la plus vaste négociation commerciale de tous les
temps.
Parmi les sujets négociés, figurent notamment les subventions, la propriété intellectuelle, les mesures
concernant les investissements, et les Services.
 1995 : le GATT devient l’OMC.
Le FMI et la Banque mondiale conditionnent l’aide aux pays en
difficulté à des mesures de libéralisation :
 ouverture économique, abandon du contrôle de l’Etat,
privatisations, réformes.
C’est ce que l’on appelle les politiques d’ajustement structurel.
Ex : crise mexicaine en 1982
Etude p. 370-371
 Consensus de Washington : désengagement de l’Etat dans
l’économie
1975 : Les Etats industrialisés (initiative du pdt français VGE)
créent le G6 (France, EU, RU, Allemagne, Italie, Japon) afin de
trouver des solutions aux problèmes économiques puis G7 en
1976 (avec le Canada) et G8 en 1998 (avec la Russie)
La déréglementation des activités financières s’accélère dans les
années 1980.
On fait confiance aux capacités d’autorégulation des marchés et
au contrôle d’autorités indépendantes des Etats : banques
centrales, agences de notation.
La dérèglementation permet une plus grande spéculation
ce qui accroît les risques de krach financiers comme en
1987, 1997
III. Le retour de la gouvernance dans les années 2000
A. Le retour des crises financières
La déréglementation des années 1980 est considérée comme
responsable du retour des crises financières depuis la fin des
années 1990.
• Le scandale Enron en 2001 (société texane de gaz naturel) est un
premier signe de l’insuffisance de la réglementation publique.
 En décembre 2001, Enron fait faillite en raison des pertes
occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de
l'électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des
manipulations comptables.
• Mais il faut attendre la crise des subprimes en 2007 et ses
conséquences pour voir une grande remise en cause du système.
La déréglementation est vue comme une perte d’indépendance
des Etats du fait de l’abaissement des notes, la hausse des taux
d’intérêt et la hausse de l’endettement public.
B. La recherche d’une
économique mondiale
nouvelle
gouvernance
La crise de 2008 a obligé le FMI à réformer son mode de
gouvernance afin de renforcer le poids des économies
émergentes ou en développement mais les Etats-Unis
possèdent toujours une minorité de blocage (16,74 %) et
majorité qualifiée à 85 %.
• L’ONU peut jouer un rôle via le Programme des NU pour le
développement
(PNUD)
ou
bien
l’OIT
(l’Organisation
internationale du travail).
• Les Etats essayent de reprendre le contrôle en formant depuis
1999 le G 20.
• Influence des acteurs non-étatiques comme la société civile,
les ONG, la mouvance altermondialiste (sommet de Seattle en
1999).
 Mise en place du Forum social mondial en 2001 à Porto
Alegre.
C. Les limites de la gouvernance économique
mondiale
• Manque de transparence des institutions internationales.
• Entrave au commerce de la part de certains Etats.
• Echec des négociations au sein de l’OMC : cycle de Doha 2001-
2006 (subventions aux agriculteurs)
• Problème de la solidarité lorsqu’il y a de graves crises comme
dans la zone Euro en ce moment.
• Le G 20 apparaît comme une concertation des Etats riches pour
défendre leurs intérêts. Il existe une concurrence avec les
ensembles régionaux.
• Refus de la Chine de réévaluer le Yuan.
CONCLUSION
La recherche d’une gouvernance économique mondiale n’est pas simple. La
première réussite de Bretton Woods montre que les limites sont très vite
réapparues.
Dans les années 70 puis 80, l’idée de régulation est devenue obsolète au profit
de la dérégulation.
La crise actuelle montre que la notion de gouvernance revient sur le devant de
la scène mais aussi qu’il est très difficile de se mettre d’accord à une vingtaine
de puissance. C’est un travail permanent de négociation.
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