Les buts de cet amphi Comprendre la signification physique du formalisme mis en place Quelle est l’information acquise lors d’une mesure ? Mesure des grandeurs physiques Formulation du principe 3, d’abord sous une forme « faible », puis sous sa forme « forte » Exploiter le lien entre « quantités physiques » et « opérateurs » Valeurs propres et fonctions propres, résolution de l’équation de Schrödinger Chapitre 3 + §3.3 du chapitre 4 2 Mesures de position et d’impulsion Particule ponctuelle de fonction d’onde (x) Densité de probabilité pour la position dP =: | (x)|2 dx x⇥ = x | (x)|2 dx interférence d’électrons (Hitachi) | (x)|2 1. La mesure des grandeurs physiques : position, impulsion, énergie, … x Mesure d’impulsion, par exemple par une expérience de temps de vol (x) TF ⇥ ⇥(p) (p dP = | (p)|2 dp p⇥ = qui s’écrit aussi (isométrie + dérivation) : p⇥ = p | (p)|2 dp (x) d dx i dx px ) Structure commune en termes d’opérateurs La mesure d’une grandeur physique Valeur moyenne de la position x⇥ = Principe 3 (version « faible ») (x) [x̂ (x)] dx : multiplication par x À toute grandeur physique x̂ = h | x̂ i (x) ⇥ x (x) , on peut associer une « observable »   : opérateur linéaire hermitien agissant dans l’espace des fonctions d’onde Valeur moyenne de l’impulsion p⇥ = p̂ (x) [p̂ (x)] dx à = h | p̂ i x (à hai = d (x) (x) ⇥ i dx 1 | = 2i Comment construire l’opérateur position près) p̂ Rappel du produit scalaire « naturel » dans L2 : h quantité physique Si on prépare un grand nombre de systèmes identiques tous dans l’état et qu’on mesure A sur chacun, la moyenne des résultats vaut p̂x : dérivation par rapport Z ⇤ (x) h i (x)  (x) dx = h |  i Opérateur hermitien : Z ⇤ 1 (x) 2 (x) dx h 1 |  2i = h 1 | 2i ce qui entraîne en particulier que hai est réel associé à A ? action de l’opérateur associé sur (⇤r) multiplication par p̂x = impulsion i x p⇤ˆ = énergie totale i p E= + V (⌃r) 2m moment cinétique ⌅ = ⌅r L Lz = xpy pˆ2 = Ĥ = = ypx i z 2. 2 p̂2 + V (⌃rˆ) 2m 2 2m opérateur moment ⌅ˆ = ⌅rˆ L cinétique p⌅ p̂z = i y ⇤ Hamiltonien 2 p̂y = L̂z = i Valeurs propres et fonctions propres d’un opérateur + V (⌅r) p⌅ˆ x y y x ⇥ Définition générale L’exemple de l’opérateur impulsion (x) est une fonction propre de l’opérateur  , associé à une On dit que quantité physique A, si cette fonction n’est pas identiquement nulle et si (x) = a  Valeurs propres q et fonctions propres p̂x q (x) =q p̂ (x) q (x) =q d q iq = dx Le nombre aα (même dimension que A) est la valeur propre associée à (x) q (x) de l’impulsion p̂ = d : i dx q (x) q (x) q = C eiqx/ Les fonctions propres de l’impulsion sont les ondes planes. Le spectre de l’impulsion (ensemble de ses valeurs propres) est l’ensemble des nombres réels R . Théorème spectral : en dimension finie, un opérateur hermitien (du type de ceux qui sont associés aux grandeurs physiques) est diagonalisable : on peut former une base de l’espace de fonctions avec ses vecteurs propres. Subtilités avec notre espace de fonctions, qui est de dimension infinie... Les fonctions propres de l’hamiltonien V (x) Le puits carré infini Fonctions qui vont jouer un rôle crucial pour étudier l’évolution des systèmes Ĥ 2 2m d 2 E (x) dx2 + V (x) E (x) =E E (x) E (x) =E E (x) Ĥ E (x) =E E (x) pour simplifier les notations: (à une dimension) La résolution de cette équation passe en général par un traitement numérique. E (x) x 0 L Il existe cependant quelques cas solubles analytiquement : potentiel harmonique potentiel coulombien potentiel constant par morceau Sandwich de Al Ga As – Ga As – Al Ga As conditions aux limites : continue (x) Les valeurs propres de l’énergie du puits carré infini Si on choisit E réelle négative : pas de solution Pour E réelle et positive : posons k = 2 2m (x) = E (x) (à vérifier en exercice) Les « états stationnaires » du puits carré infini Les fonctions propres de l’hamiltonien s’écrivent donc ⇥n (x) = E = ~2 k 2 /2m 2mE/ (x) = s’écrit alors sin(kn x) L k 2 (x) Normalisation : 0 Forme générale des solutions : Limite en x = 0 :! ⇥(0) = 0 Limite en x = L :! ⇥(L) = 0 ⇤(x) = sin(kx) + ⇥ cos(kx) 2 n (x)| | kn = n /L dx = 1 = 2/L L’ensemble des n forme une « base » orthonormée de l’espace des fonctions d’onde telles que (0) = (L) = 0 =0 L orthonormalité : sin(kL) = 0 avec ⇥n (x) ⇥⇤ (x) dx = n,⇤ 0 sin(kL) = 0 développement d’une fonction d’onde sur cette « base » : + Les vecteurs d’onde k ne peuvent prendre que des valeurs discrètes : n k = kn = L n = 1, 2, . . . (x) = 2 2 2 2mL2 Émission de lumière par un puits quantique E E1 = ⇥n (x) n = 1, 2, . . . n=1 |Cn |2 = 1 similaire à un développement d’une fonction périodique en série de Fourier Bilan pour le puits carré infini E n = n E1 n (x) n=1 et les valeurs propres pour l’énergie sont « quantifiées » : En = n 2 + Cn E3 nitrure de gallium E2 2 2 2mL2 E2 sin(n x/L) E1 x 0 Ordres de grandeur • un électron dans un puits quantique de largeur L = L L=12 couches atomiques E1 0 L=6 couches atomiques L 6 10-9 m E1 = 10 meV • un nucléon (proton ou neutron) dans un noyau de diamètre L = 4 10-15 m E1 = 10 MeV Photo: P. Reiss/CEA Préambule 1 : lien entre « résultats de mesure » et « valeurs propres » 3. Le résultat de la mesure de A est certain (ou prédéterminé) si et seulement si l’état (x) est un état propre de l’observable  Preuve du sens direct de l’équivalence Quantité physique A, décrite par l’observable  : Si discret (ce qui exclut l’opérateur « impulsion ») Base orthonormée de fonctions propres pour tout (x) = C E2 E1 On s’intéresse à la mesure d’une quantité physique A! sur une particule préparée dans l’état (x) Quels résultats pour une mesure individuelle ? Spectre de valeurs propres a E3 ⇥⇥ (x) ⇥ (x) dx = : (x) avec ,⇥ |C |2 = 1 Préambule 1 (suite) (x) = ↵ (x) , alors le résultat de la mesure de A est certain. a⇥ = (x) [ a2 ⇥ = (x) [Â2 (x)] dx = (x)] dx = a2 (x) [a (x)] dx = a a2 = ⇥a2 ⇤ (⇥a⇤)2 = 0 Par exemple, un état propre de l’hamiltonien est un état d’énergie bien définie. Préambule 2 : qu’attend-on d’une mesure ? Preuve du sens réciproque de l’équivalence On suppose que la particule est dans un état (x) tel que la quantité A est « bien définie » : pas de fluctuations des résultats de mesure a⇥ = Alors, a2 = 0 (x) [ (x)] dx La mesure d’une quantité physique fournit un nombre (ou un ensemble de nombres) qui apporte une information sur le système étudié. Tailles d’une population : taux d’apparition (x) est état propre de  avec la valeur propre a⇥ . taille Démonstration : 0= = ( (x) [( [( ⇥a⇤) (x) = 0 ⇥a⇤)2 (x)] dx ⇥a⇤) (x)] [( ⇥a⇤) (x)] dx  (x) = a⇥ (x) Conclusion : le résultat de la mesure de A est certain si et seulement si l’état de la particule est un état propre de  . Le résultat est la valeur propre associée. Pour que l’information fournie ne soit pas factice, il faut que les mesures d’une même quantité (ici la taille d’un individu donné) à deux instants « très proches » donnent le même résultat. « très proches » : l’état du système n’évolue pas de manière significative entre les deux mesures. Quel est l’état de la particule après une mesure ? Exemple d’une mesure d’énergie dans un puits à l’instant t1 E2 E1 une nouvelle mesure de l’énergie sur le même système à un instant t2 « très proche » de t1 doit donner avec certitude le résultat ε# mesure de l’énergie : résultat ε# E3 Quelles sont les valeurs possibles de ε ? Quel est l’état après mesure ? état initial (x) = Cn n (x) n Les résultats possibles pour une mesure individuelle cf. préambule 2 : à l’instant t2 Si on mesure la quantité physique A, les seuls résultats de mesure possibles sont les valeurs propres de l’opérateur  . Si la particule est avant la mesure dans un état quelconque = C alors le résultat sera aléatoirement une des valeurs propres aα. Cette loi se déduit de : (i) ε soit une des valeurs propres En de l’opérateur énergie mesure à t1 :! n de l’opérateur énergie à l’instant (x) ⇥ n (x) Avant la mesure : (x) = ⇥ (x) = a (x) avec |C |2 a [Ân ] dx = . . . = |C |2 an = |C |2 Qu’apprend-on dans une mesure ? (x) Une mesure individuelle, sur une particule donnée, donne un renseignement sur l’état du système après mesure : aα supposée ici non dégénérée C [ ] dx = . . . = ⇥ Loi de probabilité pour aα : p On s’intéresse à la mesure d’une quantité physique A , d’observable   a⇥ = an ⇥ = t2 Version forte du principe de la mesure Valeurs propres aα et fonctions propres orthonormées ψα de  |C |2 = 1 avec Quelle est la loi de probabilité correspondante ? Pour que le résultat à l’instant t2 soit avec certitude égal à ε, il faut (cf. préambule 1) que: (ii) le système soit dans un état propre de  , alors le Si la particule est avant la mesure dans l’état propre résultat est avec certitude la valeur propre aα. inconnu |C | = 1 2 Principe 3 (version « forte ») Le résultat a d’une mesure individuelle de la grandeur physique A est nécessairement une des valeurs propres aα de  La probabilité pα de trouver le résultat aα est p = |C |2 Juste après une mesure ayant donné le résultat aα , la fonction d’onde (x) de la particule est p = |C |2  = appareil de mesure (classique) 0 C a 1 a 2 a 3 Si le résultat est α2, l’état après cette mesure est : = 100 On ne peut pas, avec cette seule mesure, reconstruire l’état On sait seulement que p 2 n’était pas nulle… La fonction d’onde est modifiée de manière irréversible par la mesure : « réduction du paquet d’ondes » 2 Qu’apprend-on dans une mesure (II) ? Si on dispose de N particules préparées dans le même état inconnu, on peut en effectuant une fois la mesure de A sur chaque particule déterminer les probabilités pα# 4. inconnu appareil de mesure (classique) 0 = aα1" p1=N1/N aα2" p2=N2/N aα3" p3=N3/N Etats propres de l’hamiltonien et résolution de l’équation de Schrödinger 100 C i À partir de p = |C |2 , on peut reconstruire (au moins partiellement) p̂2 + V (x̂, t) 2m Les états propres de l’hamiltonien sont des « états stationnaires » On détermine les états propres de l’hamiltonien : Ĥ n (x) = En n (x) n (x) forment une « base » de l’espace des fonctions d’onde Fonction d’onde initiale de la particule : Ĥ = On se limite ici au cas où V ne dépend pas du temps : V (x̂, t) = V (x̂) Évolution d’un état quelconque Les états ⇥ = Ĥ ⇥t (x, 0) = Cn Si on prépare la particule dans un de ces états à t = 0 : (x, 0) = n (x) alors la solution de l’équation de Schrödinger à l’instant t est (x, t) = n (x) n (x) e iEn t/ n (x, t) = Alors la fonction d’onde à l’instant t vaut : Cn n (x) e iEn t/ n ⇤ (x, t) proposé est-il solution de i = Ĥ (x, t)? ⇤t ⇥ ⇤ iEn =i Cn n (x) e iEn t/ = Cn En n (x) e iEn t/ Démonstration : le ⇥ i ⇥t n Ĥ (x, t) = n Cn Ĥ n n (x)e iEn t/ = Cn En n (x) e iEn t/ n La résolution d’un problème de mécanique quantique commence presque toujours par la détermination des fonctions propres de l’énergie. La probabilité de présence n’évolue pas : | (x, t)|2 = | n (x)|2 et il en va de même pour la valeur moyenne de toute quantité physique a⇥(t) = = (x, t)[ (x, t)] dx n (x)[ n (x)] dx Un état d’énergie bien définie n’est pas « en mouvement » ! Le chat de Schrödinger Principe de superposition : si et « éligibles », alors Le rôle de la mesure sont des fonctions d’onde l’est aussi. On ouvre la boîte et on regarde l’état de santé du chat Électron dans l’expérience des trous d’Young : « passé dans le trou de gauche » ET « passé dans le trou de droite » Une chance sur deux de le trouver en vie… Y avait-il moyen de prévoir ce qui allait arriver ? Non ! il ne s’agit pas d’une probabilité classique comme dans un tirage à « pile OU face » Le dispositif diabolique de Schrödinger : Quand le chat meurt-il ? Tant qu’on n’a pas fait la mesure, l’état du système (chat+ atome+ cyanure) est une superposition cohérente des deux situations « vivant » ET « mort » : on pourrait en principe reconstruire ψ Après un temps bien choisi : ET quantique La décohérence Pour un système macroscopique, couplé à l’environnement, la cohérence quantique entre les états « vivant » et « mort » disparaît très rapidement : ET quantique décohérence OU classique Quels sont les plus gros objets sur lesquels on va pouvoir observer le « ET » quantique ? interférences de grosses molécules (virus ?), cohérence quantique dans des boucles de supraconducteurs (SQUID), … importance pratique considérable pour le développement de futurs « ordinateurs quantiques »… OU classique (0)