Hnf1b, un facteur clé dans la formation du pancréas qui ouvre de

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Hnf1b, un facteur clé dans la formation du pancréas qui ouvre de nouvelles pistes
pour le traitement du diabète et du cancer.
Il existe différents types de diabètes. Le diabète de type MODY 5 (Maturity-onset
diabetes of the young) est associé à des mutations dans le gène Hnf1b, codant un
facteur de transcription notamment exprimé dans les cellules du pancréas au cours de
l’embryogénèse.
Pour mieux comprendre le rôle de Hnf1b dans le développement du pancréas, une
étude dirigée par Cécile Haumaitre (1), à l’Institut de Biologie Paris-Seine (IBPS), a
analysé les effets d’une délétion conditionnelle du gène Hnf1b dans les cellules du
pancréas de souris, selon un protocole où le gène peut être délété de façon spécifique
à certaines étapes choisies du développement. Ces résultats sont publiés dans la
revue Development (2).
Les chercheurs ont ainsi pu démontrer le rôle essentiel d’Hnf1b dans le développement et
les fonctions du pancréas. Hnf1b est indispensable aussi bien pour le maintien de l’identité
des cellules exocrines (qui sécrètent des enzymes digestives) que pour les fonctions
endocrines (sécrétion d’hormones qui régulent la glycémie). En absence d’Hnf1b, les cellules
exocrines sont désorganisées et dysfonctionnelles, et aucune cellule endocrine ne se
développe. Cette étude montre l’importance de Hnf1b dans la formation du pancréas, et a
permis d’identifier de nouveaux gènes régulés par Hnf1b, comme Glis3, qui est impliqué
dans la formation des canaux et la régulation des cellules endocrines du pancréas, et Ngn3,
qui contrôle la génération des précurseurs des cellules endocrines. Ces résultats suggèrent
une nouvelle explication à l’apparition du diabète MODY5, qui serait dû à une dérégulation
de l’expression de Ngn3 engendrant une diminution du nombre de cellules ß (qui produisent
l’insuline).
Ces résultats permettent d’envisager de nouvelles cibles et protocoles thérapeutiques pour
le traitement du diabète. Par ailleurs, le cancer du pancréas, qui est dû à un
dysfonctionnement des cellules exocrines, pourrait être dû à la réactivation de signaux
embryonnaires. Il est donc essentiel d’identifier ces signaux au cours du développement.
1. UMR 7622-Biologie du développement (CNRS-UPMC-Inserm). Equipe Régulation
génétique et épigénétique du pancréas.
2. Hnf1b controls pancreas morphogenesis and generation of Ngn3+ endocrine
progenitors. Matias G. De Vas, Janel L. Kopp, Claire Heliot, Maike Sander, Silvia
Cereghini, Cécile Haumaitre (Development 2015 Mar 1;142(5):871-82).
Contact :
Cécile Haumaitre
Chargé de Recherche INSERM
UMR7622 CNRS, Université Pierre et Marie Curie (UPMC), Institut de Biologie Paris-Seine
(IBPS)
[email protected]
Tél : 01 44 27 21 55
Comparaison d’une coupe de pancréas d’un embryon de souris de 16,5 jours normal (A, C,
E) et après délétion du gène Hnf1b (B, D, F). La délétion du gène Hnf1b s’accompagne
d’une désorganisation globale du pancréas (A, B), d’une désorganisation des cellules
acinaires (en vert : C, D), de la perte d’expression de Ngn3 (en rouge : C, D), et de la
disparition des cellules endocrines démontrée par l’absence de détection d’insuline et de
glucagon (marquage rouge et vert respectivement : E, F).
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