Histoire de la construction européenne Bibliographie : Sylvain Schirmann : Quel ordre européen ? I) La situation de l’Europe après la première guerre mondiale 1. Introduction : l’idée de l’Europe unie La coopération européenne n’est pas pareil qu’intégration européenne. La construction européenne englobe la coopération et l’intégration. L’intégration est au delà de la coopération avec un abandon de la souveraineté nationale. Par exemple : le conseil de l’Europe est dans la coopération européenne alors que le droit communautaire est dans l’intégration. On peut se poser la question : c’est quoi l’Europe ? En effet, on a un héritage chrétien, romain et grecs.. Entre les deux guerres, le critère culturel comprend aussi l’économie. Un autre critère est le critère politique avec la démocratie et le respect à un Etat de droit et aux droits de l’Homme. Il prendra davantage d’ampleur après la deuxième guerre mondiale. On peut aussi se référer à l’antiquité et au Moyen-Age. Les Grecs, les romains. Nous avons aussi tout l’héritage d’une Europe médiévale avec les universités, les humanismes, l’Europe culturel.. On peut citer Victor Hugo quand il parle de la paix au congrès. L’idée Européenne, après la première guerre mondiale, on considère un mouvement vers l’intégration. On se méfie de l’Etat nation. Nous avons des précurseurs au XVII chez certains philosophes. On retrouve même chez certains écrivains des idées de la notion d’une société des nations. C’est parfois aussi dans une vision nostalgique de l’Empire chrétien perdu. Cette pensée a déjà ses racines et va se préciser ensuite au XIXème siècle lorsque nous avons la formation des Etats nations. L’idée Européenne est couplée à l’idée de la révolution française. Même l’Europe de Napoléon peut aussi être cité. Il y’a l’idée de valeurs sur lequel se fonde l’Europe et hélas l’idée d’opposition entre les Etats nations et les régions. Proudhon, penseur fédéraliste croit en l’unification. On a aussi le fondement d’une Europe économique et syndical. Mais, nous avons aussi ces pensées qui se trouvent un peu à l’opposée, c’est dire des tentatives de domination de l’Europe basée sur une vision hégémonique. Dans le nationalisme, on n’a pas la pensée européenne car le niveau de gouvernance appartient à la nation. 2. La situation géopolitique en Europe On parle de brutalisation de la société européenne avec une habitude de la violence. La Russie a une évolution politique passant au système communiste, se renfermant sur elle même. Parmi les vainqueurs, ce sont les Etats-Unis qui deviennent la puissance la plus importante. Il ne faut pas oublier que le Japon et nous avons surtout une Europe faible économiquement. Les Européens ne se rendent pas de toute de suite compte du changement de la situation géopolitique avec une infériorité par rapport aux Etats-Unis. Nous avons un traité de paix auquel sont invités les vaincus et vainqueurs. Dans ce traité de Versailles, nous avons la reconnaissance des perdants et la création de nouveaux Etats. On a une sorte de morcèlement de l’Europe. Aussi, nous sommes dans une nouvelle conception de la démocratie se fondant sur le principe de suffrage universel. Cela crée une situation géopolitique toute nouvelle. Des territoires vont alors devenir disputées. Les frontières possèdent des interrogations. Le résultat est l’instabilité de la situation entre les deux guerres. Le Traité de Versailles n’est pas ratifié par les Américains. Cela va aussi poser un problème pour la gestion, l’organisation européenne entre les deux guerres. En plus, ils restent dans une sorte d’isolement. Leur priorité n’est pas l’Europe mais leur propre politique. On est aussi dans une rivalité entre les Américains et les Anglais puisqu’ils n’avaient pas encore compris qu’ils n’étaient pas les meilleurs. De même, on assiste à la création de la Société des Nations. C’est tout de même la première organisation à vocation internationale révolutionnant les relations internationales. Là aussi, les Américains ne vont pas s’y joindre représentant un grand handicap. Ainsi, ils ne peuvent pas jouer le policier de l’Europe. Les Britanniques ne pensent pas qu’ils font partis du continent Européen. Dans leurs têtes, c’est une puissance mondiale au centre du Commonwealth. Ils ont une distance qu’ils maintiennent jusqu’à aujourd’hui. Une mésentente franco-britannique. Ils sont dénommés un « titan fatigué ». Aussi, le rapport spécifique entre l’Allemagne et la France : On observe une sorte de rivalité sur qui va conquérir le marché. Les Français et les Allemands vont tenter de conquérir leurs marchés et créer des alliés politiques, chacun dans un besoin de sécurité. On perçoit une supériorité militaire de la France sur l’Allemagne mais ils ont une fragilité économique. L’Allemagne est intacte économiquement. Mais, le traité de Versailles représente une difficulté pour les Allemands. Ils pensent que c’est trop dur, ils ont été traités injustement. Les Allemands ne vont pas accepter le traité et les Français vont tout le temps insister sur le maintien du traité. D’autre part, le développement d’une nouvelle diplomatie soviétique aura un impact révolutionnaire sur l’Europe. La mise en place du Kominterm prévoyant l’internalisation du communisme. 3. Les données économiques Après la guerre, nous sommes dans une Europe devenue économiquement faible. Il faut alors aider au développement économique de l’Europe. Les Etats-Unis peuvent aider en accordant des prêts. Mais ça ne permet pas à l’Europe de se restructurer. On va aussi imposer aux vaincus de l’argent (Allemands, Autrichiens etc..). Dès lors, une spirale d’endettement. De là, les USA sont forts et les vaincus sont très faibles. De plus, on instaure un système monétaire d’étalon de l’or entraînant un déséquilibre économique. De là, d’anciennes méfiances par rapport aux cicatrices de la guerre. On trouve des questions économiques qui ne sont pas réglés telles que la question des monnaies, la réorientation des réseaux et des voies économiques, des voies de commerce mais aussi de reconstituer les chemins de fer ou les routes. Tout ceci prend du temps. Cette vision du libéralisme économique n’est pas partagée par tous les Européens. Les Français ont une vision plus internationaliste. Chaque Etat fera son choix pour gérer l’économie. Nous allons avoir des coopérations économiques très diverses. 4. Des sociétés brutalisées Les sociétés sont brutalisées en raisons de plusieurs facteurs : 1. Une habitude à la violence, le fait se trouver dans des tranchées pendant des années. 2. Les femmes qui doivent assurer seules toutes les tâches domestiques. 3. Une structure de la famille difficile, reconstituer l’organisation aux retours des hommes. Remise en question de la culture européenne, sommes-nous des bêtes ? Les meilleurs ? On est dans l’idée de changement. Il faut rééduquer les européens. On se rend compte que l’Europe est à bout psychologiquement, il ne faut plus jamais faire de guerre. Cette idée naît chez élites car sinon dans la population civile, banalisation de la violence. Des associations d’anciens combattants sont des personnes sensibles aux données nationalistes. Ainsi, une société brutalisée est liée avec la reconstruction politique. Il y’a une extrême fragilité des régimes politiques après la première guerre mondiale, une faiblesse de dirigence. C’est dans cette période que la pensée nationaliste et communiste va commencer à se développer. II) Hégémonies et coopération en Europe entre 1919 et 1923 Dans cette période, nous avons des desseins pour l’Europe avec les britanniques et les français. Il s’agit de projets qui ne sont pas basés sur le principe d’égalité entre les partenaires. 1. L’Europe de Lloyd Georges Son projet date de 1921. D’abord, à l’issue de la première guerre mondiale, l’Europe est économique et géopolitiquement affaiblie et les britanniques ne souhaitent pas accepter d’être au deuxième rang par rapport aux Etats-Unis. Britanniques veulent être premier ! Pour pouvoir retrouver la puissance voulue, il faut proposer un projet pour la coopération européenne, afin de s’affirmer vis à vis des autres européens. Ils veulent faire un projet hégémonique car ils souhaitent stimuler le relèvement économique de l’Europe à dominance britannique. D’autre part, ils cherchent à acquérir un nouveau rôle dans les relations internationales. Pour devenir de nouveau fort, ils souhaitent faire de la coopération européenne pour pouvoir se présenter comme les leaders de l’Europe et obtenir de la puissance internationale. En janvier 1921, à la conférence de Londres, nous sommes dans une époque de rivalité franco-britannique. Les français ne veulent pas du projet anglais. Le projet va permettre de sortir du dialogue exclusif avec la France élargissant les coopérations européennes au delà du partenaire français. Ils ne proposent pas leur projet contre les Etats-Unis mais avec leur participation dans le but d’être fort pour les britanniques. Projet à grande échelle renforçant les Britanniques. C’est en fait un peu comme l’ancien concert européen basé sur l’équilibre des puissances. C’est uniquement comme ça que l’on pourra atteindre la paix. De plus, le contexte est de reconstruction et de punition envers les allemands. La fixation des réparations pour les Allemands a eu lieu en mai 1921 et c’est un verdict très compliqué à 132 milliards de mark. Ainsi, la tension va continuer à s’accroitre. De même, la menace Russe qui pèse sur l’Europe et le système soviétique va se tourner contre les puissances occidentales avec d’autres philosophies économiques. En réponse, les britanniques veulent insérer les Russes dans le concert européen pour établir l’équilibre des forces voulus. Le projet sera finalisé en décembre 1921 proposant une coopération économique. C’est de vouloir mettre en place un consortium international. 1. Les britanniques proposent en premier d’instaurer un capital commun de 20 millions de livres favorisant la coopération entre les entreprises. 2. Ils se rendent compte qu’il va falloir changer d’approche vis à vis de l’Allemagne et donc, ils vont proposer pour arriver à une coopération européenne d’instaurer un moratoire pour les Allemands. 3. De même, les britanniques proposent une association entre la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni pour favoriser le relèvement économique de la Russie adoptant la real politik. Les Russes vont évidemment refuser une telle approche. Le projet ainsi modifié n’est pas non plus accepté par les partenaires européens. Une conférence à Gênes en 1922 où on discute du projet en détail et un accord n’est pas trouvé notamment par la France. En effet, la France craint la menace britannique et ne veut pas s’associer non plus avec les Etats-Unis. En outre, un problème avec les Allemands eux mêmes puisqu’ils pratiquent leur politique entre l’ouest et l’est, le « finassiem ». En bref, le principal problème est la rivalité entre la France et les britanniques 2. Les desseins français pour l’Europe Les français sont aussi sortis de la guerre avec des faiblesses et veulent reconquérir une place importante. Mais on retrouve deux points très différents : 1. Une hégémonie française sur l’Europe dans des besoins sécuritaires. Ils ont peur de nouvelles agressions et ont besoin de protéger leurs frontières. 2. Ils ont besoin des réparations allemandes pour pouvoir améliorer leur économie. Chronologiquement, la France propose son projet après l’échec britannique. En 1921, les français vont essayer de trouver des alliances avec des partenaires en Europe comme la petite entente (Tchèque, Yougoslavie, Roumanie). Tout est dans le but devenir le premier sur le continent Européen. Aussi, un projet d’union économique entre la Belgique et le Luxembourg et les français vont tenter de s’associer avec ce petit noyau. L’accord devient économique et militaire allant dans le sens de sécurité et de coopération économique. Le projet français s’appelle le grand dessein et sera proposé en 1922. Il est basé sur la livraison de charbons et d’aciers allemands. Les français vont proposer une coopération afin d’avoir une assurance. Cela inclus la nécessite pour les Allemands de livrer le charbon aux français. En même temps, on se tourne vers l’est, proposant des investissements économiques en Europe centrale et orientale. Ce sont des pays qui ne sont pas réellement industrialisés et recherchent ces investissements. De plus, les français veulent continuer à développer leurs colonies en leur insérant des projets économiques. Le grand dessein français va également échouer pour des raisons politiques et économiques : 1. Economiques car la France elle même à des problèmes de productions et pour pouvoir investir, on a besoin de capitaux. Ce que la France n’a pas.. 2. Politique car le 11 janvier 1923, la France occupe la Ruhr utilisant des forces militaires. On se questionne sur l’avenir de l’Allemagne avec une séparation de la Rhénanie. 3. L’ordre européen et les petites et moyennes puissances D’autres pays comme l’Italie, la Grèce, le Benelux, l’Autriche, la Hongrie et la Pologne veulent également une place dans l’ordre européen. 1. La Pologne va commencer dès le début des années 1920 à devenir une grande Pologne. Cela commence avec l’annexion de Vilnius en 1921. Aussi, des tentatives de coopérer avec ses voisins directs (Allemagne, Russie). 2. De même, la petite entente qui est formée contre l’Autriche et la Hongrie. Des tentatives de mise en place de structures mais qui ne vont pas fonctionner. C’est aussi pour gagner du poids économique. En fin de compte les partenaires de la petite entente vont toujours choisir de suivre le grand pays avec lequel ils sont alliés. 3. Quand à l’Italie, elle a aussi des envies d’hégémonie. Son désir est surtout de contrôler l’adriatique. Les projets sont accompagnés par de véritables opérations militaires pour récupérer des territoires. Elle va développer une politique coloniale vis à vis des Balkans et on va établir un protectorat en Albanie. Dans la réalité, les puissances agissent comme avant la première guerre mondiale. L’unique but de coopération est d’élargir leur cercle d’influence et on ne trouve pas de techniques originales. Une différence fondamentale est que les petites et moyennes puissances se trouvent dans le continent européen même. Quant aux Britanniques, ils s’intéressent plus à devenir un grand. 4. Les formes de coopération en Europe : la Société des Nations La SDN a été proposée parmi les 14 points du président Wilson et manque de chance, les Etats-Unis ont décidé de ne pas se joindre à cette société. L’idée est d’avoir une organisation internationale qui puisse être le gardien de la paix. On instaure un système de sécurité collective avec l’article 16 du pacte. « Si un membre de la société recourt à la guerre.. il est considéré comme ayant commis un acte de guerre contre tout les autres membres de la société » Si la première sanction est de couper les relations, il n’y a en revanche pas d’armées communes. A la SDN, les grandes puissances doivent être en accord entre elles. La SDN a la prévision d’exclure des pays qui ne respectent pas le pacte. De même, on trouve un organisme permanent qui est instauré à Genève avec un secrétariat général. De là, un conseil où siège les grandes puissances. Au début, nous avons ni l’Allemagne, ni la Russie, ils seront pris ensuite dans le moule. Par ailleurs, la non ratification des Etats-Unis est cruciale puisqu’elle n’ils ne sont pas inclues dans l’organisation de l’Europe. Les sanctions militaires ne sont pas obligatoires sinon facultatives et les règles de votes sont à l’unanimité. Aussi un problème est du au contexte international. Le Traité de Versailles ne règle pas les problèmes économiques ni les problèmes de certaines frontières et luttes territoriales (problématique de la Sar, de la Sinusie, de Vilnius, de la Ruhr. On trouve un conseil, une assemblée et un secrétariat général qu’est commun et permanent. L’un des succès de la SDN est qu’elle va avoir la chance de disposer de secrétaires généraux très compétents. Un britannique Eric Drummond, Jean Monnet, Arthur Salter. On retrouve également organes subsidiaires techniques et des organes subsidiaires politiques. 1. Des organes techniques : On retrouve plein d’organismes qui vont s’occuper de toutes sortes de problèmes de sociétés, d’hygiènes.. On a un centre d’étude sur la lèpre, organisation financière et économique, organisation de coopération intellectuelle, institut de cinématographie éducatif, institut international pour l’unification du droit privé, commission pour les questions sociales, commission en matière d’esclavage, un comité de l’opium. De même, des organismes qui ne dépendent pas directement de la SDN mais qui y sont reliés. Tel est le cas de l’Organisation International du Travail, de la Cour de Justice, de l’union internationale de secours et puis un certain nombre de bureaux internationaux qui relèvent de l’article 24 du pacte et dans lequel on va retrouver un nombre de travaux très intéressants comme en matière culturelle, bureau de contrôle sur le commerce en Afrique. On a là, un appareil de commissions spécialisées. C’est le début d’une sorte de technocratie internationale. 2. Des organes politiques : C’est le cas du haut commissariat pour les étrangers, une commission du gouvernement du territoire de la Sar, un haut commissariat au port de Dantzig.. Le succès de la SDN réside dans ses méthodes de travail, dans ses dirigeants compétents, dans la création de l’OIT, dans ses missions humanitaires et en matière économiques et financières. 1. Pour la SDN, on trouve des personnes qui y croient et que c’est le cadre parfait pour réaliser une vision d’intégration européenne. 2, D’autres, y voient une mauvaise méthode et souhaitent créer de nouvelles institutions et de nouveaux organismes européens. Dans la réalité, on crée tout de suite l’ONU après la 2nd guerre mondiale. Les Dates clés à retenir : 8 janvier 1918 : les 14 points de Wilson 28 juin 1919 : Ratification du Traité de Versailles 10 janvier 1920 : Première réunion de la SDN Juillet 1920 : Conférence à Spa, réparations allemandes 1921 : Conflits résolus avec la SDN : Iles d’Aland. Novembre 1921 : conférence rapports de forces navales 1924 : Esprit de Genève 1930 : échec de la SDN On voit bien que la SDN travaille sur tout les fronts et tout de suite avec déjà des résultats mitigés. III) Visions d’Europe des années 20 I) Les origines de l’européisme d’après guerre Après la première guerre mondiale, l’Europe est en déclin. En 1919, Paul Valery, Nietzsche évoquent ce malaise européen. Ainsi, nous sommes dans une première phase d’europessimisme. Ortega y Gasset, Spengler, Stefan Zweig, Julien Benda sont des partisans d’une Europe. D’autres pensent que pour pouvoir relever l’Europe, il faut s’orienter vers le « Mitteleuropa ». Gaston Riou : « s’unir ou mourir. » La population européenne croit plus facilement au communisme et au fascisme. Alors, nous avons un contexte difficile car avec les 14 points de Wilson, il y’avait la proposition des démocraties et nous allons trouver paradoxalement assez rapidement un déclin de cette idéologie. II) Quelle Europe unie : politique, économique, culturelle ? Deux propositions d’unification politique de l’Europe: 1. Coudenhove-Kalergi en 1922 2. Christian Heerfordt en 1924 Heerfodt va proposer son idée en 1924 avec la mise en place d’une Pan Europe (L’Europe est-ouest plus l’Afrique.) Mais à la grande surprise, la Grande-Bretagne est exclue par sa vision insulaire de l’Europe. La Pan Europe ne peut fonctionner que par la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Pour Coudenhove le Pan Europe n’est qu’un élément dans les relations internationales. En effet on trouve le Pan Europe, l’empire britannique, l’union soviétique, Pan Amérique, Pan Asie. Pour réaliser son idée, il va fonder un mouvement avec une conférence Pan Européenne. Il va prévoir la mise en place d’un traité d’arbitrage pour pouvoir éviter des conflits entre les différents empires, il va faire l’objet d’une confédération européen, prévoyant aussi une union douanière à l’intérieure de cette Pan Europe. Dans les années 20, il va organiser un Congrès, c’est un mouvement réservé aux élites politiques. Entre 1927 et 1930, elles vont essayer d’exporter la Pan Europe. Le deuxième projet qui n’est pas concurrent est l’Europe politique telle qu’elle est vue par un danois Christian Heerfordt. Il propose son projet dans un article qu’il publie en 1924. Sa vision n’est pas géographique mais culturelle par une appartenance à la civilisation européenne dans le sens de réunir le peuple européen. Il prévoit des institutions quasi supranationales pour régir ce projet et des éléments structurant fort dépassant une simple construction. Plus tard, d’autres initiatives verront le jour : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Un Comité de coopération européenne fondé en 1928 Wilhelm Heile en 1926 Emile Borel 1927. Un industriel Emile Mayrisch va initier une réconciliation. L’entente européenne de Paul Bénazet Trotzki en 1923 par une idée révolutionnaire et communiste. Dans les projets économiques : 1. Une approche globale, 2. Et une approche sectorielle. Keynes propose d’abord une liberté des échanges et une stabilité monétaire. Dans le même ordre d’idées, nous pouvons citer Walter Rathenau, Joseph Caillaux, Elemer Hanots en 1925. Mais on observe toujours une rivalité enter le politique et l’économie. Si l’Europe ne fonctionne pas bien économiquement, c’est difficile de proposer un projet politique. En 1926, on assiste création de l’entente internationale de l’acier par Emile Mayrisch qu’est une approche sectorielle, de coopération des entreprises. Charles Gides propose alors en 1927 la création de l’union douanière européenne A ne pas confondre avec la CECA qu’est un cartel public. Nous avons Francis Delaisi proposant une coopération entre l’Europe de l’ouest et de l’est sur la base de la complémentarité économique. L’Europe centrale et orientale plutôt sur l’agricole, l’Europe de l’ouest sur le secteur industrielle. De là, une coopération. Dannie Heinemann veut la coopération en matière monétaire et propose la mise en place d’un institut financier qui ferait l’arbitre et qui veillerait au maintien de la concurrence. Dans les projets culturels : Les projets sont mis en avants par des écrivains. Certains mettent l’accent sur un triple héritage de la civilisation européenne (grec, romain, judéo-chrétien). Paul Valéry, Lucien Romier, Heinrich Mann, Ortega y Gasset, Spengler, Hermann Hesse, Hugo von Hofmannsthal, Hermann Keyserling. Cet accent a pour objectif de trouver des bases et sont tous d’accord sur la mauvaise santé de l’Europe. La civilisation européenne est menacée et certains pensent que la régénération est possible. Il faut retrouver une identité européenne. III) Comment construire l’Europe unie ? Il ne suffit pas d’avoir un concept, une idée il faut savoir comment peut-on réaliser cet objectif ? 1. Ceux qui ne pensent pas que la SDN soit suffisante. Son reproche est le manque d’universalisme. De plus, on a pas de division d’une Europe dans la SDN. Heerfordt reproche le manque de caractère supranational. 2. Ceux pensant que la SDN soi suffisante. Georges Scelle pense qu’on peut créer une fédération européenne avec l’aide de la SDN en créant des ensembles régionaux. D’autres pensent que la SDN peut devenir une confédération européenne. Albert Thomas propose de rénover la SDN dans une coopération technique européenne mais manquant de volet politique. L’Europe va de pair avec une fédération universelle. Ceux qui y croient pensent que le progrès de la coopération en Europe passe par un progrès au niveau de la SDN. 1. Pour certains, l’objectif principal est de travailler l’économie. C’est d’abord par la réduction des barrières douanières amenant à la coopération économique. Il faut établir la libéralisation des échanges. Cela passe par la mise en place de certains organismes. Les cartels sont sectoriels. La plupart des projets économiques n’ont pas beaucoup confiance dans le politique. Une méfiance, les Etats ne veulent pas se soumettre. 2. Woytinski et d’autres pensent à une combinaison entre les deux par des projets proposés par l’Europe central 3. Enfin, on retrouve ceux pensant une priorité du politique disant qu’une union économique n’est pas possible sans une union politique. De même, on retrouve une méthodologie autour d’une Europe nationale avec l’idée de Thomas Masaryk proposant une union Austro-Allemande ou encore le projet du Benelux De 1927 avec un projet d’un état fédéral de la méditerranée. IV) L’idée européenne une nécessité ? La question principale : Est-ce que cette unification européenne est-elle une nécessité ? La plupart des zélateurs de la construction d’une Europe unie ont toujours insisté sur la nécessité d’une telle architecture. Pour Lucien Broard « L’Europe est trop petite et morcelée en un trop grand nombre de nations à territoires trop restreints ». Il faut ainsi changer d’échelle dans l’organisation de l’économie européenne. La construction d’une Europe unie répond ainsi à la volonté de conserver une forme d’hégémonie. Albert Demangeon « Il se prépare un nouveau classement des régions de la terre où l’Europe ne tiendra plus seule la tête. C’est une rupture d’équilibre qui s’accomplit au détriment e l’Europe. L’enjeu est alors le maintien d’une certaine culture et d’une âme occidentale. La certitude se fait jour que l’Europe se fédérera ou se détruira. C’est-à-dire, le choix entre l’Utopie et l’enfer. A qui revient la responsabilité de construire une telle Europe ? Pour Coudenhove, comme pour Heerfordt par exemple, il s’agit d’abord de solliciter les hommes politiques. Mais l’exemple de Mayrisch, illustre bien le rôle que les élites économiques peuvent jouer dans le processus. Derrière ces souhaits se profile l’idée que, sans un leadership d’un Etat, la fédération européenne n’est pas possible. Cela se retrouve chez Coudenhove, et dans d’autres courants qui espèrent une construction autour d’un couple franco-allemand. Cependant, le Hongrois Hantos ou le Belge Hymans proposent la conclusion d’unions régionales qui constitueraient le point de départ d’une construction d’ensemble. Par ailleurs, une autre question est la frontière de l’Europe ? Si l’on suit Coudenhove, l’Europe unie n’inclut ni le Royaume-Uni, ni la Russie. De même, on ne peut pas parler d’Europe dans ces années sans évoquer l’existence des empires coloniaux. Ainsi, l’extrême diversité des projets européens ne dispense pas cependant de réfléchir au sens de la quête d’une Europe unie. En effet, certains écrits empruntent souvent aux discours religieux. C’est-à-dire, mettre en œuvre le triomphe d’une idée. On peut citer alors les combats en faveur d’un humanisme occidental laïc tel que Riou « l’Europe, le sanctuaire de la personne humaine ». La construction d’une Europe unie relève d’abord des théories fédéralistes, dans la mesure où elle s’inscrit dans la logique proudhonienne du contrat et de la solidarité. L’Europe, c’est le dépassement en même temps que la réalisation de l’Etat-nation, dans une vision téléologique de l’histoire, comme l’écrivent Ortega y Gasset ou Bertand de Jouvenel. Les principaux avocats de la cause européenne font très souvent référence au modèle américain. Mais l’idée d’Europe unie relève également du libéralisme politique (Wilson). L’Européisme se fixe un objectif limité : la réalisation d’une Europe unie. IV) La mise en pratique : coopération en Europe entre 1924-1929 Dans ces années là, on observe un esprit de coopération entre la France et l’Allemagne. C’est un point de vu positif des relations et les objectifs de la conciliation. Cela favorise la possibilité de se voir réaliser les projets de coopération européenne. Cette coopération franco-allemande remplace une période où nous avions une opposition entre la France et l’Allemagne. A l’intérieur de la SDN, on retrouve de nombreux projets. C’est l’âge d’or de la SDN et on l’utilise comme cadre d’organisation des coopérations européennes. I) La coopération au sein de la SDN A l’intérieur de la SDN, on va essayer d’utiliser des techniques d’arbitrages, de réaliser des conférences afin d’aboutir à une sécurité pour l’Europe. Ainsi, se met en place, un processus de désarmement en Europe. Le protocole de Genève adopté le 2 octobre 1924 tente d’améliorer les possibilités pour la SDN de faire de l’arbitrage. C’est un renforcement de l’article 10 de la SDN. De même, c’est l’intervention militaire en dernier lieu qui l’emportera. Mais, il faut savoir comment en intervient, avec qui. Cela reste des questions très sensibles. A cette époque, on parle d’un esprit de Genève. Mais malheureusement, le protocole de Genève fut refusé par les britanniques en 1925. D’autre part, on observe une commission sur le désarmement se mettant en place et aboutissant à un accord établissant une Convention prévoyant jusqu’à l’année 1930, un gel des armements. La SDN a également tout le volet de l’action économique et social. De là, les fameuses conférences économiques qui vont être proposées par les européistes. En 1927, Louis Loucheur, propose une conférence économique. On propose de valoriser les actes économiques, les coopérations, on peut créer des cartels, une coopération au niveau des Etats mais aussi au niveau des industries. II) Des conditions politiques et économiques favorables Le climat est favorable avant l’arrivée de la crise de 1929. Pour permettre la création d’un climat propice, on va créer au sein de la SDN, un comité consultatif économique. Ainsi, Nous sommes dans la vraie coopération internationale. Un autre élément est l’introduction d’un principe de gestion tripartite. Les pouvoirs publics, le patronat et les ouvriers. Des conventions seront négociées entre ces 3 personnes. Nous avons également toute l’action humanitaire concernant le domaine de la santé. On réfléchit sur les groupes de travail sur 4 domaines d’interventions : 1. L’hygiène, il faut faire un état des lieux, regarder les installations. 2. Secteur public sanitaire et pour la santé. Donner des aides financières pour aider à la mise en place d’hôpitaux.. 3. Problème de nutrition, d’alimentation. La faim, la malnutrition.. 4. Les réfugiés, problèmes de frontières, d’expulsions. Eclatement de certains empires, certaines entités politiques.. Le passeport de Nansen est établi. Il l’avait créé pour les Russes et en 1924, il est proposé aux Arméniens. Question de rapatriements des étrangers dans leur nation d’origine. Une Commission internationale de la coopération culturelle est mise en place se questionnant sur la possibilité de coopérer dans les domaines de la culture. A Paris, on créé un institut de la coopération internationale culturelle avec l’introduction du principe des respects du droit de l’homme humaniste dans la coopération européenne. Ces esprits ont pour objectif d’établir un nouvel ordre européen basé sur un principe de paix. En matière économique, on observe une philosophie libérale, ouverte avec des marchés couplés avec un volet social. 1. Le 16 octobre 1925, c’est la reconnaissance des frontières occidentale par le traité de Locarno. Cela signifie une réconciliation franco-allemande et une stabilisation des relations. 2. En 1927, on perçoit l’abolition de la Commission interallié des contrôles militaires provoquant un apaisement des relations. 3. En août 1927, nous avons la conclusion d’un accord commercial franco-allemand avec la notion de la clause de la nation la plus favorisée. De même, l’adoption du pacte Briand-Kellog comme pacte de sécurité traitant de l’interdiction de se faire de la guerre. Ainsi, on parle de cette période, on n’a pas que le couple franco-allemand. Cependant, le système de réparation ne fonctionne pas car les américains avaient imposés des intérêts durs et les alliés ont du mal à effectuer. Ce cycle de réparation ne fonctionne pas du tout et on assiste à la création de gros problèmes économiques. Ceci remet en question la stabilité monétaire de certains pays. C’est alors qu’apparaît en juillet 1924 le Plan Dawes : Le Plan établit une somme à 10 milliards que l’Allemagne devra payer sur 5 ans. Pour qu’elle puisse payer, on lui accorde un emprunt international de 800 millions de mark. Mais surgit également le problème de la dette des alliées et des dettes interalliées. Par la consolidation des dettes, on assiste à des conditions moins dures pour leur remboursement. Cela permet alors à l’Europe une stabilisation économique par leur monnaie clé : livre sterling, le franc et la mark. Cet équilibre sera de courte durée et le plan d’oz proposé pour l’Allemagne. En 1929, il faut refaire un nouvel accord sur les réparations par le plan Young qui va refixer le solde de la dette allemande. Le plan Young fixe le solde de la dette allemande due au titre des réparations à 109, 6 milliards de Reichsmarks, dont le remboursement est prévu sur 59 années. Il institue « une pâle ébauche de liens entre les réparations et les dettes interalliées ». Cela débouche sur la surpression de la Commission des réparations. Le plan d’oz allemand ne marchera pas et on va créer une banque des règlements internationaux. Economiquement, la coopération européenne ne se suffit pas et il faut le renfort américain. III) Les initiatives privées en faveur de la coopération Nous devons citer en premier lieu Coudenhove-Kelargi. L’Union paneuropéenne est créée à Vienne en octobre 1923, l’association dispose de sa propre maison d’édition, puis à partir de 1924, d’une revue, Paneuropa. Coudenhove multiplie les initiatives et les contacts afin de créer des connexions entre les mondes politiques, économiques et culturels. Il organise un congrès en 1926 sur l’union pan européenne et il décide de lancer un projet, une confédération pour l’Europe. Il va envisager d’avoir les anglais et va surtout lancer une idée de programme économique pour libéraliser les échanges. Le mouvement essaye de développer un sentiment national européen. Sinon, on a Louis Laugeur qui va utiliser la SDN en lançant de nombreuses initiatives en faveur d’un noyau franco-allemand. D’autre part, certains souhaitent faire émerger des ensembles, ou des fédérations régionales. Ces conceptions se développent surtout dans l’espace centre européen ou danubien, et visent à récréer l’unité économique de l’ancien Empire austro-hongrois. Anto, von Rohan issu du Kulturbund, a en tête la création d’une nouvelle aristocratie européenne transcendant les mythes nationaux. Ceci doit venir des intellectuels. D’autre mouvements sont plus nationaux tels que Notre temps fondé en 1927 par Jean Luchaire. Ce groupe rencontre sur ce terrain les réseaux catholiques. En effet, les initiatives catholiques se structurent tardivement, au cours de la seconde moitié des années 1920. Le premier groupe à propose une telle politique est celui des anciens du Sillon autour de Marc Sangnier par un idéalisme général. Egalement l’initiative de Vaussard et du Bulletin catholiqeu international. L’attitude de ces réseaux catholiques prépare des initiatives plus politiques. Il faudra attendre la fin des années 20 pour que la confiance se rétablisse progressivement entre les syndicalistes des pays vaincus et ceux des pays vainqueurs. Un Comité franco-allemand d’information et de documentation se fonde en mai 1926 par l’industriel luxembourgeois Emile Mayrisch, directeur de l’ARBED. L’idée, c’est une union autour du Rhin. Au bout du compte, ces différents cercles se ressemblent par leur composition, leurs méthodes et leurs actions. Reposant souvent sur des élites proches des sphères de décision politique, ils regroupent intellectuels, hommes d’affaires et certains responsables politiques. Rencontres périodiques, publications régulières, et contacts avec les dirigeants politiques en vue doivent assurer la promotion de l’idée d’Europe unie. Cependant, la constitution du premier cartel de l’acier, l’Entente internationale de l’acier (EIA), marque indéniablement les esprits. Favorise un mouvement de cartellisation en Europe. Mais il faut immédiatement ajouter que, dans beaucoup de branches, les surcapacités incitent à conclure des accords de cartels, pour maintenir l’activité et éviter des guerres des prix. C’est particulièrement vrai pour la chimie, l’industrie électrique et la sidérurgie Le marché européen, ou à défaut l’union économique et régionale procède enfin d’une volonté d’affirmation face aux Etats-Unis. IV) Les obstacles : nationalisme et problèmes économiques Dès 1921, Aristide Briand souhaite intégrer l’Allemagne dans le concert international. Le mot sanction disparaît progressivement au profit du mot paix. Mais l’affaire de la Ruhr met à jour les faiblesses françaises. Il y’a dans la politique de Briand, le pari de consolider la démocratie en Allemagne et donc l’esprit de paix chez les allemands. Stresemann peut-il accepter cette logique ? Pour lui, ce rapprochement est indispensable pour retrouver une marge de manœuvre et pour accroître la puissance du Reich. Stresemann n’est pas insensible à l’idée d’une solidarité économique de l’Europe, dont la base serait la coopération économique franco-allemande. Cependant, le traité de Locarno ne garantit aucune frontière en Europe orientale. La politique de révision à l’est de l’Europe passe pour Berlin par un accord avec l’URSS. Le traité de Berlin du 24 avril 1926 prolonge ce que les deux gouvernements avaient élaboré en 1922 à Rapallo. C’est un pacte de non-agression et de neutralité, conclu pour une durée de cinq ans perçu en Pologne comme prémisse d’un nouveau partage. L’Europe balkanique est également dans la proie d’ambitions. Mussolini s’appuie sur le révisionnisme de certains Etats pour mener sa politique. Ahmed Zogou se tourne vers Rome pour obtenir de l’aide. La Hongrie sera un autre point d’ancrage. Le but de Mussolini est de freiner l’hégémonie française. La stratégie italienne vise à se rapprocher de tous les Etats qui, à des degrés divers, sont des adversaires du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes. Qui dès lors peut garantir la pacification du continent ? L’Angleterre s’engage aussi dans une politique prudente en Europe. Elle cherche à éviter les périls en donnant son appui aux puissances momentanément faibles. Cette politique, habile diplomatiquement, suffira-elle ? La seconde moitié des années 20 est marquée par la consolidation des régimes autoritaires apparus dès le début des années 20. Tous ne sont pas nécessairement fascistes. La Hongrie, tout d’abord confie, dès 1920, le pouvoir à l’amiral Horthy. En mai 1926, le putsch conduit par le maréchal Pilsudski permet progressivement l’installation en Pologne d’un régime fort et conservateur. En Espagne, le général Primo de Rivera veut reconstruire l’ordre et le progrès. Mais c’est surtout l’Italie fasciste qui peut, dans cette seconde moitié des années 20, perturber le jeu diplomatique. Le changement d’orientation vise à lancer l’Italie dans la rêve impérial que professe l’idéologie. Quant à l’Europe occidentale, elle se rallie dans la détente pour autant que cela puisse servir les intérêts nationaux. Ceci permet au Reich allemand de ménager l’avenir, tout comme elle répond au besoin de sécurité de la France et le repli impérial britannique. A l’est du continent, l’instabilité reste de mise. En ce qui concerne le contrôle économique, en Europe centrale, des luttes d’influences se jouent. L’Europe médiane reste encore un marché intéressant pour le Reich. Mais les rivalités économiques nationales s’observent également au niveau des producteurs privés par la création des cartels. De même la croissance européenne repose sur un endettement croissant et au bout du compte, la reprise européenne repose sur le crédit et ainsi, cela suppose des ventes européennes. De cette situation de « crise avant la crise », l’Allemagne offre sans doute l’exemple le plus significatif. De 1926 à 1929, les salaires progressent plus rapidement que la productivité du travail et le coût de la vie. Ils sont plus de 2 millions de chômeurs en Allemagne à la fin de l’année 1928. Erreurs d’investissement effectué depuis 1920. De même, la position délicate du livre sterling. Stabilisé à son taux d’avant 1914 au printemps 1925, celle-ci est indéniablement surévaluée. Dès lors, c’est une prospérité relative qui stabilise l’économie européenne. Elle favorise le repli des antagonismes nationaux, non leur disparition. La fragilité économique laisse l’Europe à la merci de la moindre perturbation. Ainsi, la seconde moitié des années 20 constitue un de ces moments où on aurait pu être proche d’une première ébauche d’unité européenne. Une Europe unie passe par : 1. La paix, la croissance économique, la démocratie par la SDN. 2. Des difficultés économiques surmontées notamment par la création d’un marché européen, la stabilisation des monnaies.. 3. Une communauté de valeurs universelles. Mais il faut l’implication des Etats-Unis. Il faut intégrer le monde ouvrier. Cependant, le projet européen d’inspiration libérale a ses soutiens principalement au sein d’une élite européiste. Les nationalismes restent bien présents et la prospérité économique repose sur des sables mouvants. L’Europe est encore convalescente. V) Les projets pour l’Europe entre 1929-1933 La coopération interétatique peut être le remède à la crise économique qui touche le continent à la fin des années 1920. C’est d’ailleurs au moment où les menaces se font plus sérieuses, à la fois dans le domaine politique que économique, que Briand et Hymans lancent, chacun avec ses visions, un projet européen. I) Le projet d’organisation économique de l’Europe (Paul Hymans) Paul Hymans semble davantage intéressé que Briand par la perspective du marché européen. Dans son discours du 5 septembre 1929, Hymans se plaint du haut degré de protectionnisme en Europe. Le ministre belge lance un appel en faveur d’une trêve douanière préconisant la division du continent en blocs économiques homogènes. On installerait ainsi progressivement le libre échange en Europe, mais chaque nation ou chaque groupe régional y irait à son rythme. Se forge ainsi le concept d’une Fédération économique européenne. Sa proposition débouche sur une conférence de la trêve douanière s’ouvrant à Genève le 17 février 1930. Dès l’ouverture des travaux, le président de la Conférence, le Danois Moltke, trace les objectifs. Malheureusement, faute d’accord entre les partenaires, la Conférence d’action économique est obligée de reconnaître l’impossibilité de se lancer dans la trêve douanière en mars 1931. La situation préoccupante des pays agraires de l’Europe centrale et orientale amène Genève à vouloir organiser le crédit agricole. Ainsi, s’envisage la création d’un institut international, qui emprunterait pour son compte les sommes sur les marchés pour les prêter contre une garantie hypothécaire, à des instituts nationaux ou locaux. Au printemps 1931, ce plan débouche sur la constitution d’une Société internationale hypothécaire de crédit agricole. Le capital est fixé à 5 millions avec un objectif de 50 millions. Cependant, à la fin de l’année 1931, seuls trois Etats ont ratifié une convention, qui dès lors n’a plus de raison d’être. Les problèmes agraires de l’Europe de l’Est amènent les Etats à envisager d’autres perspectives de coopération économique. A la conférence de Stresa de septembre 1932, les questions agricoles sont au centre de la reconstruction économique de l’Europe. On y discute d’une convention multilatérale sur le régime des préférences, et du principe d’un fonds de secours et de revalorisation des céréales. Au cours de l’été 1930, les pays de l’est Européen se sont souvent retrouvés à Varsovie pour des conférences agraires. L’idée qui germe est celle d’une cartellisation de l’agriculture. En se quittant le 30 août 1930, les délégués de l’Europe de l’Est ont fait « le premier pas vers le bloc agraire de l’Europe orientale ». Mais ces Etats ont toutefois, du mal à faire admettre le bien-fondé de leurs positions auprès des grandes puissances européennes. Ils ont du mal à résister aux accords commerciaux bilatéraux proposés par les grandes puissances. Mais l’importance de ces questions ne doit pas faire oublier les autres chantiers. La SDN se préoccupe de la clause de la nation la plus favorisée et du protectionnisme indirect. Ils se prononcent sur un renforcement des cartels en Europe. Albert Thomas et ses collaborateurs suggèrent, en effet, en avril 1931 de créer une Bourse européenne du travail et de lancer des grands travaux publics européens. Mais il se heurte à un double front : les syndicats regrettent que le BIT n’ait pas songé à la réduction de la durée du travail pour s’attaquer à la question du chômage ; quant aux instances patronales, elles s’interrogent sur le financement de ces mesures. Finalement, Genève doit accepter que les frontières se ferment en Europe. Pour protéger leur monnaie, les Etats pratiquent un contrôle de changes ou déprécient. II) La coopération monétaire et financière Au cours de l’année 1931, les questions financières et monétaires prennent de plus en plus d’importance. En mai, les difficultés du KreditAnstalt de Vienne plongent l’Autriche et l’Europe danubienne dans la faillite. En septembre, les responsables britanniques sont dans l’obligation de dévaluer la livre sterling. Trois Europe monétaires apparaissent alors : 1. Le contrôle des changes, où toute sortie de devises non compensée par des entrées d’argent est interdit : Allemagne. 2. Celle des monnaies dépréciées, qui bénéficie de ce fait d’une aide indirecte à l’exportation : Royaume-Uni 3. Celle des Etats qui restent fidèles à l’étalon-or : France. Il faut alors penser à organiser la coopération et à réfléchir éventuellement à un autre système monétaire en Europe. D’abord, il faut sauver les pays de l’Europe danubienne. L’Allemagne représente le cas le plus délicat car face à la faillite de juin 1931, le président américain Hoover propose un moratoire d’un an sur les dettes intergouvernementales. Accepté en juillet 1931, celui-ci dispense l’Allemagne du paiement des réparations pendant un an. Les six derniers mois de l’année 1931 ont vu la fin du cycle installé par la diplomatie du dollar. A en juin-juillet 1932 à Lausanne, les réparations sont d’une somme finale de 3 milliards de RM. Le comité financier de la SDN porte un intérêt réel à la création d’une Banque des Règlements Internationaux (BRI). L’organisation genevoise souhaite une coopération entre les instituts d’émission, et même envisage de faire de la BRI, une banque centrale internationale. Elle remplirait la fonction d’un fonds de stabilisation monétaire. Aussi l’idée d’un fonds de normalisation des changes, troisième pilier de l’ordre monétaire envisagé par la SDN. La conférence de Stresa de 1932 étudie sérieusement cette piste. Mais quel est el critère de contribution des Etats ? A qui doit-on confier l’administration ? Ces différents projets échouent au cours de l’année 1933. A la conférence de Londres de 1933, la SDN se convainc enfin de la nécessité de rétablir un ordre monétaire international qui engloberait l’Europe. L’action en faveur des pays de l’Europe centrale et balkanique illustre le premier type d’action. A la suite d’enquêtes, le Comité financier émet des recommandations. La SDN tente dans un second temps de promouvoir à travers un fonds de normalisation des changes, un ordre européen. La création du fonds fait l’objet de la conférence de Stresa en 1932. Au cours de l’année 1932, la SDN prend en charge l’organisation d’une conférence économique internationale prévue à Londres pour l’été 1933. Mais les Etats, vont refuser les mesures internationales pour rétablir un système monétaire. Londres marque l’échec de la SDN en matière de coopération monétaire internationale. III) Le mémorandum de Briand En indiquant qu’il se propose de travailler à l’approfondissement du lien fédéral entre les peuples européens, Briand donne, le 5 septembre 1929, une dimension politique à la coopération européenne. Assurer la sécurité de la France. Envoyé aux différents gouvernements, le 17 mai 1930, le mémorandum balise les objectifs de Briand. L’Union envisagée par Briand dans le cadre de la SDN repose, d’abord, sur l’entière souveraineté des Etats. Pour que cette structure fonctionne, il faut des organes institutionnels : 1. Un organe représentatif constitué par les délégués des gouvernements européen. 2. Un organe exécutif appelé Comité politique permanent. 3. Un secrétariat. Le mémorandum insiste sur « la subordination du problème économique au problème politique ». Les réactions au projet français sont assez diverses. L’Allemagne indique l’égalité entre les puissances, l’Italie l’affaiblissement de la SDN et l’Angleterre ne veut surtout pas qu’une coopération entre européens se fasse au détriment des intérêts de pays situés hors d’Europe. Paris compte ses meilleurs soutiens parmi ses alliés d’Europe centrale : Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie donnant priorité au politique. Le 17 septembre 1930, l’Assemblée autorise les gouvernements européens à constituer une Commission : la Commission d’études pour l’Union européenne dont Briand sera président le 23 septembre et Sir Eric Drummond le secrétaire. Faut-il élargir cette Commission ? Les positions de chacun sont dictées par des considérations nationales. Briand est réservé, pour lui les travaux de la CEUE s’inscrivent dans le cadre de la SDN. Le 20 janvier 1931, une résolution invitant l’URSS, la Turquie et l’Islande à participer aux travaux de la CEUE est adoptée. La CEUE fait souvent double emploi avec les comités techniques de la SDN. En 1932, par la disparition de Briand, elle amorce son déclin et les associations paneuropéennes tentent alors de porter le projet d’une Europe politique. Coudenhove se démène beaucoup sur le « front européen » au moment du débat autour du projet Briand. Il présente en février 1930, son projet de « Pacte Européen », comme sorte d’entente régionale au sein de la SDN. En février 1932, il envoie aux autorités allemands un Mémorandum sur la révision du Traité de Versailles et en octobre 1932, il fait adopter la création d’un « Parti Européen ». Le but est une Confédération d’Etats européens avec une garantie de la souveraineté nationale. Mais ces projets vont échouer, mais des projets régionalistes vont fleurir à partir de 1931. IV) Des projets régionalistes pour l’Europe Des groupements régionaux tentent de s’organiser en Europe à partir de la seconde moitié des années 1930. C’est progressivement l’organisation de l’Europe centrale et danubienne qui est au cœur des préoccupations des puissances européennes. En effet, les pays agraires de l’Est et du Sud-Est européen vont vouloir constituer un front face aux pays industrialisés de l’Europe occidentale. Ils songent alors à des organismes communs d’étude et à des installations communes de stockage des récoltes. Dès lors s’affirme une identité régionale. La décision du bloc d’adopter à Genève, lors des travaux de la conférence d’action économique concertée, des positions communes illustre bien ce désir de dépasser des rivalités nationales contre-productives face aux difficultés économiques, qui assaillent ces puissances. L’initiative de ces conférences revient au trio constitué par la Roumanie, la Yougoslavie et la Hongrie. De ce fait, c’est la Petite Entente qui propose la réorganisation de l’Europe centrale et danubienne. Les Balkans sont également concernés par l’ascension du régionalisme. Mais ce qui pose problème dans cette partie de l’Europe, c’est l’absence d’infrastructures et de moyens de communication. Les Etats libéraux ne restent pas à l’écart de ce processus de régionalisation qui affecte l’Europe. Les accords signés entre la Norvège, la Suède, le Danemark, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas à Oslo le 22 décembre 1930, marquent le point de départ d’une coopération entre des Etats attachés au libéralisme. La convention cherche à créer une solidarité entre les pays libéraux. En juin 1932, Belges, Luxembourgeois et Néerlandais vont encore plus loin. Par la convention d’Ouchy, les trois Etats signataires instituent entre eux une trêve douanière conclue pour une durée de 5 ans. Cette convention reste ouverte à la signature d’autres Etats. Le régionalisme apparaît alors comme un mode de construction adapté. Mais il change de dimension avec le projet Curtius-Schöber d’une union économique austro-allemande. Le 21 mars 1931, l’Allemagne et l’Autriche rendent public un texte signé à Vienne le 19 mars. Les deux ministres, Curtius pour l’Allemagne et Schöber pour l’Autriche, y ont en effet jeté les bases d’une union douanière entre les deux pays. Ce projet est dans le cadre de l’Union européenne de Briand. Le plan constructif français présenté à la CEUE le 16 mai 1931 se veut une réponse au projet CurtiusSchöber. Le plan français met l’accent sur deux régimes préférentiels parallèles : 1. L’un pour les céréales de l’Europe danubienne 2. L’autre en faveur de l’Autriche. La réflexion du gouvernement français englobe ainsi l’Autriche, à la différence du projet Curtius-Schöber, dans une organisation régionale de l’Europe danubienne et centrale. Mis en échec à l’automne 1931, le projet de C-S est remplacé progressivement par la perspective d’une confédération danubienne. Le 3 mars 1932, Paris saisit la SDN d’un mémorandum connu sous le nom de plan Tardieu. Le texte propose l’établissement de tarifs préférentiels entre l’Autriche, la Hongrie et les Etats de la Petite Entente. L’objectif à terme est une union monétaire dans l’espace danubien. La conférence de Londres examine le plan Tardieu en avril 1932. A la conférence de Lausanne de juin 1932, les Etats européens se rangent à l’idée d’un accord collectif concernant un règlement des exportations de céréales dans l’espace centre européen. Plusieurs suggestions sont retenues : 1. 2. 3. 4. Revaloriser le prix des céréales. Un programme de travaux publics. Un régime de transports. Un régime préférentiel. Mais finalement, les Etats préfèrent attendre la tenue de la conférence économique internationale de Londres pour envisager des mesures concrètes. De plus, l’arrivée au pouvoir d’Hitler en janvier 1933 précipite l’évolution de la Petite Entente vers davantage d’intégration. Les trois Etats vont conclure un pacte le 16 février 1933 dirigé contre la menace Hitlérienne avec l’institution d’un Comité : Benés « vers une intégration.. ». Cela condamne le plan Tardieu En prônant la construction de l’Europe à partir de noyaux, les concepteurs du projet européen mettent progressivement au centre de leurs préoccupations la crise et la sécurité. Elemér Hantos, dont la réflexion européenne s’est développée au cours des années 1920 dans le sens d’une organisation de la Mitteleuropa, cherche, par le plan qu’il dépose à Genève le 22 avril 1932, à associer Paris et Berlin au relèvement économique de l’Europe centrale. Le 25 avril 1932, Jacques Bardoux dans le « Le Temps », propose une solution qui repose sur l’idée d’une Europe en cercles concentriques. Au cœur de son système, les Etats danubiens s’accorderaient sur des tarifs préférentiels. 1. Un premier cercle autour de l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie. 2. Un deuxième cercle avec des Etats qui accueilleraient des produits agricoles danubiens, renoncerait à la clause de la nation la plus favorisée ou qui participeraient au redressement financier des cinq nations danubiennes envisagées par le plan Tardieu. 3. Un troisième cercle avec ceux qui n’accepteraient pas ces conditions. Par ailleurs, Milan Hodza responsable politique Slovaque et futur président du Conseil Tchécoslovaque propose de rassembler dans une organisation les petits pays proches en termes de civilisation, et placés géographiquement entre la Russie et l’Europe occidentale. Hodza dessine les contours d’une Europe où trois ensembles pèseraient : l’Allemagne, la France et une Europe centrale réorganisée. Mais ceci ne peut se faire que sous l’impulsion de la Petite Entente, au sein de laquelle Prague occupe une place privilégiée. Mais, on a des réactions hostiles de Moscou et Berlin. Au final, au moment de l’arrivée d’Hitler à la chancellerie du Reich, seuls deux ensembles économiques sont constitués : 1. Les pays libéraux s’organisent dans le cadre de la convention d’Oslo, 2. Et la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas vont plus loin en signant à Ouchy un accord jetant les fondements du futur Benelux. D’une façon générale, ces échecs traduisent les difficultés de la coopération internationale en temps de crise. Reste à s’interroger sur la nature de ces difficultés, et donc sur les causes de l’échec. V) La crise entre 1929 et 1933 La conférence économique internationale de Londres en juin 1933 sonne le glas de la coopération économique et financière entre Etats. « L’esprit de Genève » n’habite plus les responsables des Etats. Qui en est responsable ? Il est facile de désigner la crise économique comme l’unique bouc émissaire du repli nationale. Mais, ne pouvait-elle pas permettre de remettre en question l’ordre établi par les traités de paix ? 1. La crise économique et ses conséquences En Allemagne, la production diminue de 25% au cours de l’année 1930. Les taux d’intérêts suivent la même évolution. Le nombre de chômeurs passe de 3 millions en 1929 à 5 millions en février 1931. Elle est atteinte dès 1928 par ce dérèglement par des erreurs d’investissement, la cartellisation, licenciements. En 1931, une crise bancaire sans précèdent vient frapper l’économie amenant l’Allemagne à introduire le contrôle des changes et demander une réduction des dettes, des moratoires pour les paiements. Les aides accordées, sous forme d’accords d’immobilisation et de suppression des réparations, permettent en 1932 une reprise de la production. Au Royaume-Uni, la crise semble plus atténuée. La stabilisation de la livre à un niveau élevé handicape les prix britanniques. Les entreprises ont alors du mal à s’adapter. Londres à la chance de se procurer des marchandises dans son Empire à des prix avantageux et dispose des revenus des capitaux placés à l’étranger. Mais le pays va dévaluer le 21 septembre 1931 par une spéculation de la livre. En Italie, le programme de la lire forte a un prix. La structure en autarcie constitue un frein à la crise. Mais les difficultés d’exportation et la politique de rigueur entraînent le chômage et le recul de la production (moins 33% en 1930) En France, la dépression débute à la fin de l’année 1930. C’est un paradoxe car elle s’enlise dans la dépression, alors que le second semestre 1932 permet à l’Allemagne de redresser la tête. Autrement plus dramatique est la situation de l’Europe centrale et orientale marquée par de fortes disparités. L’Autriche et la Tchécoslovaquie voient leurs ventes s’effondrer et les Etats plus agraires se sont quasiment fermés aux importations. La politique déflationniste pratiquée par l’Autriche dès les années 20 y a développé un chômage chronique et sa production va baisser de 40% de 1928 à 1931. La situation des pays agricoles de l’espace danubien est paradoxale. En effet, elle s’est améliorée mais seulement par une chute spectaculaire des importations compensant la diminution des exportations. On a rien de commun entre la crise industrielle de l’Europe de l’Ouest et la crise agricole de l’Est. La réalité de la crie amène les Etats à aller vers le donnant-donnant. La crise éloigne l’Europe du marché unique, que la conférence de 1927 et celle de l’action économique concertée ont voulu instaurer. Elle cloisonne le continent en binômes de combinaisons commerciales spécifiques. 2. L’instrumentalisation de la crise par les pouvoirs politiques Dès septembre 1929, le discours d’Hymans et de Briand répond à des objectifs politiques. Par la crise, les Etats-Unis et l’URSS sont pleinement concernés par les problèmes européens. Les relations entre la France et l’Allemagne passent par une phase de tensions dès l’automne 1929 et l’opinion allemande se déchaîne contre le plan Young. De plus, l’attitude réservée du Reich à l’égard des propositions Briand accentue la méfiance française. (renforcée par le succès des nazis le 14 septembre 1930). La France veut enlever toute possibilité d’action à l’Allemagne en Europe centrale et orientale. Ainsi, encadrée par les alliés de la France, l’entente ne peut que donner satisfaction à Paris, car son action garantirait le statu quo à l’Est. Locarno oriental au rabais. On retrouve ainsi la main de la France derrière les projets de réorganisation de l’Europe centrale. Dans le cadre du plan constructif, du projet de Tardieu ou encore de la conférence de Stresa, les experts français proposent systématiquement la constitution de fonds monétaires, tantôt pour soutenir le cours des céréales, tantôt pour mettre fin aux contrôles des changes. L’Autriche s’écarte également de l’Europe danubienne. L’Allemagne espère alors constituer le noyau dur du futur espace économique de la Mitteleuropa. Mais l’Allemagne n’est pas la seule puissance à penser à la révision du statu quo en Europe danubienne. L’Italie y est intéressée de la même manière. Le Duce a des objectifs clairs : 1. Isoler la Yougoslavie 2. Espace danubo-balkanien : un Hinterland italien Mussolini se lance alors dans des relations économiques bilatérales qu’il préfère à toute solution multilatérale. Quant à l’URSS, elle n’accepte pas l’ordre des Traités de paix, s’oppose aux réparations et au plan Young et à peur d’une organisation de l’Europe centrale contre elle. Elle n’a donc aucune raison de ne pas poursuivre le dialogue inauguré avec le Reich allemand à Rapallo en avril 1922. Les échanges germano-soviétiques vont devenir fructueux (la moitié du commerce soviétique se fait avec le Reich). Les succès nazis vont inquiéter Moscou. Pour la Grande-Bretagne, elle a perdu sa suprématie maritime et les affaires européennes sont reléguées au second plan, privilégie l’unité de l’Empire. Egalement, les Américains se replient par le relèvement des tarifs Hawley-Smoot fermant le marché aux européens. La conférence du désarmement s’ouvre à Genève en février 1932. Paris refuse de désarmer sans garanties alors que l’Allemagne voit le réarmement comme une mesure de justice. Le Royaume-Uni n’entend pas parler d’une réduction des armements navals. Berlin exige l’égalité des droits. La France n’en veut pas. Isolée, Paris est obligée de céder en décembre 1932, et l’égalité des droits reconnue au Reich. Ainsi, la conférence sur le désarmement aboutit à l’autorisation dans certaines limites du réarmement allemand. La France n’est pas prête à prendre le risque de sacrifier une partie de ses réserves en or. Ainsi, les américains vont mettre en avant le côté national. D’autre part, on assiste au durcissement de l’antagonisme franco-allemand dès le départ de Stresemann. Malgré les tentatives de Coudenhove, le renforcement de cette rivalité l’amène à prendre d’autres initiatives. Il envisage alors une exploitation conjointe des colonies africaines, créer un parti européen, établir une confédération européenne, réalisation d’une union douanière européenne.. Mais Coudenhove ne pourra pas empêcher l’arrivée au pouvoir d’Hitler. D’autres groupements, comme le Comité fédéral de coopération européenne de Borel, concentrent leurs efforts sur le terrain économique. En 1933, est organisé un Institut international de coopération intellectuel mais, dominé par le pessimisme. Georges Duhamel : « Un énorme, un affreux silence est tombé sur le génie européen. » Des personnes comme Rohan pensent que l’idéologie fasciste à réussi à dépasser l’opposition entre l’individualisme et le collectivisme. Résumé : D’une part, une Europe libérale et d’autre part, une Europe protectionniste. De même, des partisans des Traités de paix et des personnes contre le Traités de paix. Les projets d’organisation de l’Europe sont soumis aux luttes des grandes puissances. Aussi, un retrait des pays libéraux : Angleterre, Etats-Unis. D’autre part, la crise financière amène à redéfinir les liens entre créanciers et débiteurs, pays à monnaie forte et dépréciée et Etats pratiquant le contrôle des changes. La conférence de Stresa est celle des dernières grandes initiatives. Les Etats assistent à une succession d’échecs : du sauvetage de l’Europe agraire de l’Est, du fonds de stabilisation monétaire international, de la conférence économique de Londres. Le débat européen fut riche. VI) Les projets pour l’Europe entre 1933 et 1939 Les conférences internationales ont échoué les unes après les autres entraînant une perte d’influence des instances internationales et d’un certain repli. Cependant, avec le rapprochement germano-italien, l’Allemagne est en route vers l’hégémonie en Europe, ce que l’Anschluss de l’Autriche confirme en 1938. Comment réagissent les courants européistes ? 1. L’évolution des rapports de force en Europe entre 1933 et 1939 Les rapports de force se modifient rapidement car en 4 ans, l’ordre européen hérité du Traité de Versailles est défait. L’ordre européen est mis au profit des Etats n’acceptant pas Versailles. Hitler envoie alors des marques de sympathie au dictateur Italien. Le Grand Conseil Fasciste du 9 mars 1933 propose un directoire par l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. Rétablir le concert des nations. L’égalité en matière d’armement inquiète alors la France et le Royaume-Uni. Mais le pacte a aussi pour but de freiner l’ambition hitlérienne sur l’Autriche. Le projet fasciste suscite de nombreuses réverses (Petite Entente). l’Allemagne se retire de la SDN en octobre 1933. Les Britanniques souhaitent un recul de l’intransigeance française sur le désarmement et que l’Allemagne ait une influence plus conforme à sa puissance en Europe centrale. La France cherche à renforcer ses liens avec ses alliés et à fragiliser l’Allemagne. Elle est satisfaite de la signature le 9 février 1934 d’un pacte balkanique entre la Roumanie, la Grèce, la Yougoslavie et la Turquie. Elle cherche également à approfondir ses relations avec l’URSS. Mais le principal est l’entente avec le Royaume-Uni. Il faut agir vite car le 26 janvier 1934, on assiste à un traité de non-agression germano-polonais. Varsovie est ainsi la première puissance qui signe un traité avec l’adversaire potentiel. L’initiative polonaise pourrait conduire à la désagrégation, pierre par pierre, de l’édifice français. Bartou veut mettre fin à cela en resserrant les alliances françaises. En outre, une tentative de coup d’Etat nazi en Autriche avec l’assassinat le 25 juillet 1934 du chancelier Dollfuss. Mussolini réagit en évoquant que l’Autriche relève de sa sphère d’influence. Bartou se fait également l’avocat de l’entrée de l’URSS à la SDN qu’il obtient en septembre 1934. En avril 1935, la conférence de Stresa est celle des occasions perdues. Si des discussions militaires franco-italiennes progressent en juin 35, Mussolini doute rapidement des britanniques. A ce titre, le R-U signe un accord naval avec l’Allemagne. La guerre d’Ethiopie fait voler en éclat le « front de Stresa ». Au début de l’année 1936, les démocraties montrent leurs faiblesses de façon criarde. En mars 1936, l’armée allemande, en violation des accords de Locarno, s’installe sur la rive gauche du Rhin et occupe la Rhénanie. Ni Londres, ni Paris, pourtant concernées au premier chef, ne réagissent. La conquête coloniale rapproche Mussolini et l’Allemagne. Ceci va être renforcé par la guerre d’Espagne de juillet 1936. Mussolini traite alors d’une « verticale Berlin-Rome ». Et le 6 novembre 1937, il adhère au pacte antiKomintern. Pour l’Allemagne nazie, la première victime est l’Autriche rattachée au Reich en mars 1938, sans qu’il y’ait eu concertation avec Mussolini, comme le Führer s’était engagé à le faire. Il accepte le fait accompli. Staline médite longuement sur les faiblesses européennes. 2. Initiatives pour l’Europe entre 1933 et 1939 D’abord, l’interdiction de Pan Europa et les mesures contre les sympathisants du mouvement provoquent la fin des activités sur le sol allemand. Coudenhove essaie alors de mettre son mouvement au service de l’indépendance Autrichienne. Mais tant que l’Allemagne sera soumis au national-socialisme, toutes les solutions seront transitoires. Mais recul et apparition d’une forme d’européisme. La Commission d’Etudes pour l’Union européenne est elle-même silencieuse depuis la disparition de Briand en 1932. Mais l’essoufflement du mouvement européen n’empêche pas des initiatives venues d’ailleurs. Celles-ci sont l’œuvre de personnalités politiques, d’Etats, et ne s’opposent pas à de nouvelles propositions vers 37-38. Benés par exemple met l’accent sur une collaboration centro-européenne. Tout comme Hodza, ils souhaitent des conventions multilatérales. R. Girault traite lui d’un régionalisme atlantique : Etats-Unis, R-U et France. Van Zeeland, assisté par Maurice Frère, consulte l’ensemble des gouvernements européens et les autorités américaines. Les consultations débouchent en janvier 1938 sur un Rapport sur la possibilité d’obtenir une réduction générale des obstacles au commerce international. Connu sous le nom de rapport Zeeland, ce texte projette de gagner la paix à travers une réorganisation de l’économie européenne. Apologie de la coopération comme remède aux difficultés. La libéralisation du commerce s’accompagnerait également d’un retour au système de l’étalon-or durant une période transitoire. Il faut aussi une approche multilatérale. Il propose d’internationaliser les mandats de la SDN, généraliser le système de la porte ouverte dans les colonies, créer des compagnies internationales pour leur mise en valeur, lancer des grands travaux, reconnaître la possibilité d’échange entre matières premières coloniales et produits industriels. Il faut alors un pacte mais il faut que les grandes nations soient prêtes à un effort. Mais ces projets ne correspondent plus aux ambitions de l’heure. Le « régionalisme », dont rêve Hitler, lui assure d’abord la prééminence en Europe centrale, et lui permet ensuite de dominer l’Europe. A partir de 1938, on prend le chemin de l’Europe allemande et national-socialiste. VII) Vers une nouvelle tentative hégémonique 1933-1939 Très tôt, Hitler a exposé sa vision d’une Europe allemande. Il entreprend dès 1938, la constitution d’une Mitteleuropa allemande. 1. Une réorganisation de l’Europe autour de Berlin ? Les idéologues nazis ont toujours dénoncé les courants européistes de l’entredeux-guerres. Les propos rapportés par Rauschning, considère le mouvement européen comme une utopie qui prépare la ruine de l’Europe. Ceci ignore complètement la nécessaire qualité raciale d’une Union européenne. Les dirigeants nazis n’opposent pas à l’européisme une idée d’Europe nationalsocialiste. Ils se bornent simplement à mettre en œuvre leurs principes de politique extérieure : Il s’agit de construire le Reich millénaire sur la base de la purification ethnique, de l’aryanisation, et de la constitution d’une élite germanique. Primordial, c’est l’extension territoriale du Reich. Le Führer a arrêté se choix : il faut régler au plus vite le cas de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie avant d’envisager la question de la Pologne et la constitution du Lebensraum à l’est. Le judaïsme, le bolchévisme et la France sont les trois ennemis à abattre. Tout ceci commence en 1938, lorsque Hitler choisit de régler le sort de l’Autriche. Hitler reconstitue une Mitteleuropa allemande en intégrant les anciens empires. Le gouvernement Hongrois de l’amiral Horthy choisit de s’aligner, tant en politique extérieure qu’en politique intérieure sur l’Allemagne. L’Italie maintien ses liens avec la Yougoslavie en signant en 1937, un pacte de non agression, et avec la Bulgarie et la Roumanie. Elle prépare également l’annexion de l’Albanie. En Espagne, la victoire de Franco qui compte sur l’Allemagne pour construire le pays. L’Europe s’organise autour de l’axe. A noter également le Pacte d’acier signé entre Mussolini et Hitler au printemps 1939. En face, champions de la politique d’apaisement, les gouvernements britanniques et français croient pouvoir obtenir la paix en échange de concessions géopolitiques et économiques. L’Allemagne est un pôle de commerce avec les Britanniques. Ils restent aussi persuadés de l’existence au sein du régime nazi d’une lutte entre des modérés et des jusqu’au boutistes. Cette ligne s’accentue par les accords de Munich et sur la déclaration francoallemande du 6 décembre 1938. Incapable de s’opposer au Reich, la France traite avec lui. L’apaisement devient une nécessité stratégique. Munich représente, comme l’écrivent R. Girault et R. Frank « le chef d’œuvre de l’apaisement ». Les 4 puissances réunies dans la capitale bavaroise croient chacune satisfaire des intérêts nationaux en acceptant le démembrement de la Tchécoslovaquie. Mais une seule, le Reich allemand, obtient un gain immédiat. Les autres espèrent un résultat favorable à terme. Dans ces derniers mois de paix et au premier temps de la guerre, la SDN essaie, elle aussi, d’impulser une politique nouvelle. L’échec de la politique des sanctions contre l’Italie en 35-36 et l’incapacité à lutter contre le Reich hitlérien amène l’organisation à réfléchir à des mécanismes, qui puissent à la fois sauver et garantir la paix. Mais que faut-il faire ? C’est un changement de cap politique qui s’impose. Pour le secrétaire général Avenol, si la SDN a échoué dans sa dimension politique, il est, en revanche, un domaine dans lequel elle a contribué à d’importantes avancées, celui de la coopération technique 2. Le climat nationaliste et la défaillance des européistes L’Europe est loin des projets des milieux européistes de l’entre-deux-guerres. Cet échec s’explique par l’ambiance nationaliste qui imprègne le contexte de cette période. En effet, dès la fin de la Première Guerre mondiale, l’Europe se scinde en deux camps : 1. Les puissances victorieuses 2. Les Etats révisionnistes. L’opinion publique allemande court après la restauration d’un Reich retrouvant la plénitude de ses moyens. Impact du nationalisme dans la société allemande. En Angleterre, on est braqué sur la défense de la livre sterling, symbole de puissance. Tenté à plusieurs reprises (Locarno, Pacte à Quatre), le concert des nations échoue face aux ambitions intactes des uns et des autres. Les Etats entretiennent le mythe de l’autosuffisance, hérité de l’organisation des temps de guerre. Seule l’autarcie, pense-t-on, permettra une résurrection nationale. L’entre-deux-guerres consacre le nationalisme économique. A aucun moment les droits de douane ne sont réduits, à aucun moment le protectionnisme ne s’est affaibli. L’autarcie cultive l’illusion que la mobilisation des ressources nationales débouche à nouveau sur la puissance. L’Europe se réorganise ainsi sur le principe des nationalités à la sortie de la guerre : une nation, un Etat. La SDN est une société d’Etats souverains, le mémorandum Briand lui-même consacre cette souveraineté nationale. Aucun Etat n’est prêt à dissoudre des pans de son identité dans une fédération européenne. La conséquence la plus importante du nationalisme se retrouve à travers le « chauvinisme de l’européisme ». Que d’européistes convaincus ont pensé que leur pays devait être le fédérateur de l’Europe, car les intrinsèques qualités nationales sont par nature européennes. Il ne faut dès lors guère être surpris de la xénophobie qui s’infiltre dans les interstices de l’espace européen. De même, l’attachement des Etats européens à leurs empires fragilise le processus de construction d’une Europe unie. La construction d’une Europe unie peut-elle se substituer au rêve colonial ? En 1923, Coudenhove évoquait déjà que « Les adversaires de l’idée paneuropéenne avanceront toujours cet aphorisme que cette idée est plus limitée que celle de la SDN et qu’il est immoral et impolitique de vouloir restreindre géographiquement à une partie du monde un groupement pour la paix.. ». De plus, le courant européiste est loin d’être homogène et les différents projets se divisent. L’Europe unie devant faire disparaître « les égoïsmes qu’incarnent essentiellement les nationalismes ». Ce projet politique est donc une réponse à une crise spirituelle. L’Europe unie n’est pas la finalité, mais un moyen vers une nouvelle morale. Pour d’autres, l’Europe est un projet politique et économique au service d’une ambition de puissance. L’Europe est enfin, pour reprendre les propos de Jean-Luc Chabot, « un instrument du combat idéologique ». Les promoteurs des mouvements européens sont ainsi desservis par les multiples finalités que comportait leur projet politique. L’écrit et le verbe constituent les vecteurs principaux de diffusion de l’idée européenne. Est-ce suffisant pour mobiliser des opinions publiques ? De vastes parties du continent est moins touché par ces discussions et « L’Européen ne se conçoit pas lui-même comme européen ». Le débat se cantonne à une élite. Briand et Stresemann constituent des exemples célèbres d’hommes d’Etat membres du mouvement paneuropéen. La coopération, pour Stresemann, sert les intérêts de l’Allemagne; le marché commun danubien ceux de la France, pour Tardieu. Confrontées à la dynamique des Etats totalitaires, les démocraties européennes tentent de sauver la paix. L’invasion de la Pologne, puis le Blitz en 1940 sonnent le glas des espérances. Opinions et Etats restent davantage sensible à la consécration de la puissance nationale qu’à la coopération internationale. Ainsi, Hitler a en main la réorganisation de l’Europe. Le Führer la voit soumise à la suprématie allemande Mais il faut encore gagne la guerre. Du conflit dépend la configuration de l’Europe future. VIII) La Seconde Guerre Mondiale 1940-1945 Hitler avait coutume de dire que « L’Allemagne dominera le monde, ou cessera d’exister ». C’est après la victoire sur la France en 1940, que s’élabore une vision européenne du national-socialiste. Les divers projets obéissent souvent à des logiques idéologiques. 1. Le concept d’Europe nazi Hitler poursuit des objectifs au-delà de la réorganisation européenne : 1. 2. 3. 4. Elimination des juifs Victoire sur la France Conquête d’un espace vital à l’est de l’Europe Concrétisation du darwinisme social donnant à l’aryen le droit de dominer les autres races. Hitler n’est pas européiste. La priorité des priorités est une Europe allemande dans une vision raciale. A terme, le but est d’être à l’égal des Etats-Unis, du Japon et de l’Empire Britannique. Se joueraient alors entre les quatre, la domination mondiale. Le cœur de l’organisation se situe entre l’Europe du Nord-Ouest, le monde scandinave et le centre de l’Europe. L’une des lignes de la réorganisation européenne est exposée par Karl Ritter. Son mémorandum du 1er juin 1940 traite du grand espace européen sous la direction du Reich. Le centre économique et politique de cette entité serait la Grande Allemagne, avec la Bohème, la Moravie et la Pologne. On éloignerait ainsi la Russie et le R-U. De la France, elle n’est pas traitée. Clodius est également auteur d’un mémorandum le 30 ma 1940. Pour lui, la Grande Allemagne doit conserver des relations économiques étroites avec la Russie, l’Italie, la Turquie et le Proche-Orient. Mais pas de lien avec le R-U. Clodius expose le projet d’une autarcie européenne dirigée contre les Américains. De 1940 à 1943, presse et élites allemandes multiplient les prises de position quant à l’organisation d’une Europe national-socialiste. Richard Ganzer met en avant la faculté créatrice du peuple allemand en matière de colonisation. Carl Schmitt, dans une série de conférences rééditées en 1941, précise les différents concepts sur lesquels se fonde cette réorganisation. Le territoire national, c’est l’Allemagne, qui ne groupe que des populations allemandes. Au delà, dirigé par l’élément allemand, comprend des communautés raciales non allemandes auxquelles on garantit le respect des particularismes. Mais celles-ci restent dominées. Ainsi, le Reich domine l’Europe. Discours d’Hitler le 11 décembre 1941 « Il n’y a pas de définition géographique de notre continent, mais seulement une définition ethnique et culturelle ». Au final, une Europe organisée selon le principe des cercles concentriques : 1. Un noyau constitué par le Reich. 2. Système de dépendances plus ou moins lâches. La marque de cette organisation sera l’autarcie. 2. Projets de collaborateurs et l’ordre Nazi Certains pensent qu’Hitler peut jouer un rôle « progressiste » dans l’histoire, dans la mesure où il balaie ces structures « vieillottes » du capitalisme et de la démocratie. Henri de Man croit ainsi possible d’établir la paix européenne sur la base de cette « Europe unifiée par les armes ». Francis Delaisi caresse le même espoir dans La Révolution Européenne. Aux Pays-Bas, Mussert ou Van Tonningen rêvent également à une nouvelle organisation de l’Europe. En France également, certains « croisés de l’Europe nouvelle » n’hésitent pas à apporter leur contribution au débat. Ils viennent du monde catholique, comme d’une certaine gauche marquée par le pacte germano-soviétique, ou encore tentant la synthèse de l’héritage du Front populaire et de l’européisme. Déat pense parvenir à faire renaître une puissance française en proposant de l’Europe une définition économique considérant le continent comme un « grand espace vital commun, où s’ordonnent les solidarités inévitables ». Une telle structure dépasse le nationalisme, et fait de l’Europe « la patrie des patries ». Certains expliquent même que c’est la moindre des choses que d’envoyer des ouvriers français sur les chantiers de cette nouvelle Europe, quand d’autres offrent leur sang pour sa réalisation. Drieu la Rochelle rappelle que « dans toute fédération, il y a hégémonie ». L’Allemagne, seule, est en mesure de l’assumer, car elle a réussi à constituer an centre de l’Europe une nation homogène, nombreuse et dont les vertus en matière d’organisation ne sont plus à démontrer. L’Allemagne possède « la solution d’aujourd’hui et de demain ». Dès lors et pour toutes sortes de raisons, des hommes aux origines diverses en viennent à « souhaiter la victoire de l’Allemagne », pour reprendre les termes du discours de Laval en 1942. Mussolini espère alors tirer profit de la situation pour réaliser son grand dessein, un Empire italien en Europe. Mais, il lui faut aller au bout avec Hitler. En 1942, l’Europe allemande obéit à une double logique : 1. Préparer l’Europe de l’après guerre 2. Renforcer l’effort de guerre du Reich. IX) Projets de réorganisation de l’Europe 1940-1945 En 1942, le grand Reich allemand englobe : l’Allemagne, les territoires annexés, la Pologne, la Slovénie, la Bohème, la Moravie, les pays baltes, les Pays-Bas, la Biélorussie. Il y’a même au mois de mars 1943 un projet de Ribbentrop : Il traite d’une confédération européenne basée sur la domination allemande. Au centre, nous avons le Reich incluant les territoires destinés à la germinasation. Hitler n’aurait pas pu instaurer son ordre nazi s’il n’avait pas eu la contribution des Etats. Techniquement, ça n’aurait pas été possible. Domination allemande -> exploitation économique du continent européen. Les pays occupés lui serve comme réservoir pour les produits de guerre. Pour la résistance, il faut distinguer : 1. La résistance allemande 2. La résistance européenne 1. La résistance allemande Les résistants ont leur propre vision de l’Europe venant des mouvements de résistance. Les mouvements européens sont exilés un peu partout comme aux Etats-Unis, à Londres ou dans des pays neutres comme la Suisse. La section paneuropéenne s’est refugiée en Suisse dès 1934 et qui publie un journal dès 1940 s’intitulant « Der Europäer ». On va retrouver l’idée d’une nouvelle Europe libérée des nazis qui serait fédérale alliée aux Etats-Unis. Idée d’une communauté atlantique. Cette idée aura une influence croissante et c’est cette vision qui sera réalisée. Ce n’est pas seulement une alliance de type militaire, sinon un alliage de culture, de valeur, une identification commune (démocratie, libéralisme économique). D’autre part, Thomas Mann continue à publier contre l’Europe nazie. Il imagine une Allemagne libérée, démocratique, socialiste, une confédération de tous les Etats libérés. Heinrich Mann espère l’unification de l’Europe sur la base d’une union franco-allemande. Ceci implique une réconciliation. Cette nouvelle union serait évidemment basée sur des fondements humanitaires (droits de l’homme). Stefan Zweig se prononce sur une Europe basée sur des valeurs humaines, pour une nouvelle moralité. Mais il va se suicider en 1942 s’apercevant de sa non réalisation de son Europe. Cela montre bien le manque d’impact des écris des intellectuels. D’autre part, nous avons les chrétiens qui sont actifs. Ces écrits vont se réaliser car après la seconde guerre mondiale, ce sont les chrétiens démocrates qui vont faire ça. C’est une certaine vision de la moralité qui s’impose. Les chrétiens démocrates : une grande force Cette imprégnation chrétienne de l’Europe est une question soulevée à nouveau lors de la rédaction du TECE en 2004. Aussi des socialistes allemands qui sont exilés et qui vont aussi se prononcer en faveur de projet de fédération européenne. L’Internationale Socialiste œuvre pour la libération et qui propose de créer une nouvelle République Allemande qui serait ensuite insérée dans une nouvelle confédération européenne. Hermann Brill propose de réutiliser la SDN pou la nouvelle organisation de l’Europe. A Londres, l’union des socialistes allemands va publier en 1943 une publication sur la politique internationale proposant la mise en place d’une nouvelle Europe fédérale incluant l’Allemagne une fois libérée. Willy Brandt rédige en 1944 un papier sur la contribution des socialistes allemands à la politique d’après guerre. Ensuite, des résistants se trouvant dans des camps de concentration. Le manifeste de Buchenwald de 1945 par Hermann Brill. Il se prononce pour une communauté politique européenne se fondant sur une entente franco-allemande et polo-germanaise. Ce manifeste voit où il est nécessaire de faire le travail de réconciliation. Il est rédigé juste avant la redéfinition des frontières. Aussi des courants de droites : Gördeler propose une unification de l’Europe sur la base d’une confédération où l’Allemagne serait au centre. Ce projet est assez précis sur l’organisation économique prévoyant la mise en place d’un conseil économique chargé de supprimer le protectionnisme. Un rétablissement d’un libéralisme économique. Des cercles protestants : Bonhöffer et Schönfeld se base sur une Europe chrétienne protestante. Ils proposent la mise en place d’une rééducation des européens. C’est-à-dire, de nouvelles valeurs. Kreisau : Von Moltke avait proposer la mise en place d’une confédération européenne s’étendant du Portugal à la Russie mais sans elle, associant l’Angleterre et l’Irlande. L’importance était l’Allemagne et l’humanisme chrétien. 2. Résistances européennes On trouve trois critères de résistances européennes : 1. Libérer l’Europe 2. Sauvegarder la paix. 3. Comment organiser l’Europe unie. Les Européens ont une attitude haine, un réflexe de haine couplé à l’idée de vengeance. C’est important car on le retrouve après la seconde guerre mondiale dans les projets de réorganisation. Tous ces mouvements sont convaincus que le Reich allemand est acquis. Ils luttent contre un ordre établi. Il n’est pas question de démembrer l’Allemagne, mais plutôt rééduquer les allemands. Sur cette base là, on peut reconstruire l’Europe. Mais déjà à l’époque chez les résistants, il faut envisager une Allemagne dépourvue de toute industrie lourde car c’est à cause de cela que l’Allemagne a pu reconstituer une armée. Priver l’Allemagne de son industrie lourde. Aussi, de nombreux mouvements différents et on a pas d’accord sur la nouvelle architecture : 1. 2. 3. 4. 5. Une Europe atlantique ? Une fédération ? Une confédération ? Une Europe basée sur le modèle soviétique ? Une véritable union politique ? Cependant, un accord sur l’évitement du nationalisme et plutôt insérer le redressement des Etats-nations, de l’Europe dans un cadre international. C’est la même pensée qu’après la première guerre mondiale par la création de la SDN. Henri Frenet va proposer la constitution d’une Europe unie sur la base des valeurs françaises. Pour les courants socialistes, ils envisagent la reconstruction de l’Europe sur une base sociale. D’autre part, des idées d’une fédération économique en remettant en cause tout le système de l’économie de guerre et du protectionnisme. Cela pose la question de la Russie ? Faut-il le faire avec l’Union Soviétique ? Est-ce que cette union économique se fait la GrandeBretagne ? Des résistants veulent aussi retourner au projet d’une petite Europe. Cette petite Europe serait basée sur le Bénelux mais aussi, avec la France. On voit le noyau de la communauté du charbon et de l’acier de 1950. Se pose la question du positionnement des Etats-Unis. Est-ce qu’ils seront liés à cette Europe ? Pratiqueront-ils le protectionnisme ? La plupart souhaitent qu’ils soutiennent l’Europe. De nombreux résistants pensent que l’initiative doit revenir à l’Angleterre. Paul Henry Spaak est convaincu que ce sont les britanniques qui doivent prendre l’initiative. Il est vrai que ce sont eux qui vont le faire. On oublie vite qu’ils sont à l’origine des mouvements importants. Aussi, l’idée de la communauté atlantique : C’est un peu aberrant en terme géographique. Nous avons toute une réflexion à l’époque, d’union autour des mers. C’est une conception géopolitique plaçant ces océans au centre de l’organisation. Il faut quand même dire que dans la Communauté, une mer est une séparation entre les peuples. Au niveau économique et mondial : La mise en place d’une instance régulatrice des relations économiques au niveau mondial. Au sein de la SDN, dans les comités techniques, on pense aussi à la mise en place d’une nouvelle organisation internationale. On abolirait alors le protectionnisme, remettrait en place le libre échange. Tout ceci entraînera la création de Bretton Woods. Une différence entre les internationalistes et les européistes : Espoir d’un renouveau d’une civilisation européenne, d’un renouveau avec un pouvoir très fort dans le but d’assurer la prospérité en Europe et dans le but d’une réconciliation entre les peuples européens. Cette idée là se trouve au Royaume-Uni. Si Churchill propose un fédéralisme européen, c’est pour constituer une force contre l’Union Soviétique et pour avoir l’Europe comme troisième force propre dans le monde. Dans le manifeste de Ventotene, il est rédigé par Spinelli et Rossi en 1941 et devient Manifeste en 1944. Outre la libération de l’Europe, il propose la Constitution d’une fédération européenne avec un gouvernement et une forcée armée. Il a eu beaucoup d’impact dans la construction européenne car les principes furent importés dans le Congrès de la Haye. Les projets de fédération européenne ne proposent pas forcément la coopération au sein de la SDN. Les écrivains du manifeste de Ventotene furent déçus de la SDN. En Suisse, les propositions sont intéressantes établissant une Europe fédérale sur le modèle Helvétique. C’est intéressant car par la suite, la Suisse ne se joindra pas au pays. Dans la guerre, nous avons d’un côté le mouvement européiste, les résistants, mais aussi les alliés qui font la guerre conter Hitler et qui ont aussi des projets pour l’Europe. 3. Le projet des alliés pour l’Europe En 1941, les anglais et les américains fixent déjà dans la charte de l’atlantique et en 1942, dans la déclaration des Nations-Unies les bases pour un nouvel ordre international. Tout ceci dans l’objectif de détruire le régime Hitlérien. Roosevelt souhaite établir un nouvel ordre mondial sur les mêmes bases que Wilson après la guerre mondiale : 1. Les libertés, 2. Les droits fondamentaux, 3. Une place pour l’Europe. On peut comparer l’après deuxième à l’après première guerre mondiale. Les outils sont aussi les mêmes. La révolution n’est donc pas en 1945, mais en 1919 avec les quatorze points de Wilson. Churchill est aussi un acteur principal. Il n’abandonne pas l’idée du Royaume-Uni qui resterait au centre d’un Commonwealth fort (pas encore de décolonisation). Churchill a une vision eurocentriste. C’est aussi l’idée que les Anglais se considèrent comme une puissance mondiale, ne se soumettant pas à la suprématie des Etats-Unis ou d’une Europe forte. 1. Un modèle anglo-saxon américain 2. Un modèle Soviétique. Aboutissement d’une Europe divisée. Parmi les alliés à l’ouest, ils sont convaincus en 1943 qu’ils vont gagner la guerre et peuvent, organiser la suite à travers les conférences des alliés. La grande différence entre la première et la deuxième guerre mondiale est que la première guerre mondiale se solde par un Traité de paix alors que la seconde est caractérisée par l’absence de Traité et l’organisation de conférences. Il n’y a pas de Traités de paix car on a pas d’accord entre les alliés : entre Staline et les autres. Les conférences des alliés étaient préparées pour gagner la guerre, réorganiser l’Europe. Mais si on a pas réussi à aller jusqu’au bout, c’est par défaut d’un véritable accord. Les frontières de l’Europe ne sont pas définitivement établies jusqu’en 1991. Les conférences : 1. Une conférence à Moscou avec les ministres des affaires étrangères : Américains, les anglais et les Russes. Ils vont poser les bases pour le futur ordre européen. Les américains veulent une future organisation internationale veillant à l’ordre mondial. Les soviétiques veulent une marche de manœuvre en Europe central. Les Britanniques vont obtenir la responsabilité d’organiser une commission consultative pour régler le sort de l’Allemagne. Ils veulent éviter une Balkanisation de l’Europe et un morcèlement de l’Allemagne. 2. Une conférence en décembre 1943 à Téhéran avec Churchill, Roosevelt et Staline : La proposition de Churchill est d’établir des conseils régionaux. Cette proposition ne va pas se réaliser. En revanche, Staline va obtenir des territoires à l’est comme les Pays Baltes, le principe de pouvoir s’établir en glassis politique, l’Ukraine, la Biélorussie.. A cette réunion déjà, il s’avère un manque d’accord sur l’Allemagne. En 1944, Staline assure son expansion à l’est et les américains veulent assurer l’ONU pour assurer également un nouvel ordre monétaire (Bretton Woods). Le problème de l’ONU dès le départ est le Conseil de Sécurité. Cette idée était pour remédier aux problèmes de la SDN qui ne se mettait jamais d’accord. De même, un accord sur l’instauration du Fond Monétaire International. Les principes institutionnels pour l’ONU sont fixés en septembre 1944. Un accord doit intervenir aussi l’Europe Balkanique. Aussi, un certain partage d’influence car la Grande-Bretagne « obtient » la Grèce alors que l’Union Soviétique s’assure la partie est des Balkans. La France obtient le droit de siéger à la Commission sur le sort de l’Allemagne qui lui permettra de négocier. 3. Conférence de Yalta : A Yalta, les soviétiques se montrent plutôt ouvert (élections libres). Aussi, Staline est d’accord pour participer à l’ONU. On ne va pas trouver d’accord, mais un accord sur le principe du désarmement de l’Allemagne, démilitarisé, des réparations et même, un accord de démembrement. Le plan des gouvernements en exil ? Ils vont tous reconnaître la nécessité d’une réorganisation du continent avec la conviction que les pays occupés doivent se regrouper, s’entendre, coopérer. Les Polonais et les Tchèques vont être très actif en prévoyant une confédération européenne future qui va être constitué par plusieurs entités régionales comme l’Europe centrale et danubienne. Cette confédération sera accompagnée d’une union douanière et même, une alliance militaire pour se protéger.Le projet proposé ne va pas aboutir. Certains veulent aller au delà d’une entité régionale en Europe centrale et s’associer avec des pays à l’ouest. C’est le cas du gouvernement polonais essayant de négocier avec les Benelux, mais aussi avec les Norvégiens pour pouvoir constituer une Europe plus large. Les Tchèques proposent pendant la guerre l’idée d’un pool d’un charbon et de l’acier. Les pays nordiques proposent une Europe organisée sous le leadership britannique. Ils envisagent d’associer l’Allemagne. Van Zeeland va s’investir pour que le Benelux devienne une véritable Union douanière. Elle va même prévoir une association de la France et en mars 45, un accord économique. Le gouvernement français exilé avec de Gaulle et Monnet, proposant la mise en place d’une unité économique commune. Il veut mettre ensemble la production de l’industrie lourde. Son idée de CECA a déjà émergé. Aussi des propositions de constituer une future union politique européenne notamment par le Comité d’Alger par une fédération faite par la France en associant les Benelux. Dans cette fédération, un volet économique et leur projet exclue les britanniques. Tout de même des exceptions et ce qui va être intéressant est que c’est l’exception qui va se confirmer. Jean Monnet propose en octobre 1943 l’idée d’une petite Europe avec la Sarre, la Rhénanie, la Ruhr, le Luxembourg, le Benelux. De Gaulle va annoncer la position officielle de la France libre le 18 mars 1944. Cette position se rallie à l’idée de former des groupements régionaux sans aucun abandon de souveraineté. Une coopération économique se structurant autour du Rhin, de la Ruhr, de la Sarre. Il va pouvoir influencer réellement car il va se trouver dans les conférences. En 1943 et 1944 c’est surtout la nécessité de récupérer le charbon qui va dominer. Seulement, nous trouvons les mêmes projets que dans l’entre-deux-guerres. Les Américains vont avoir un grand impact. On va proposer la mise en place d’un cadre législatif favorisant le libéralisme économique. Ce modèle va être incorporé dans la nouvelle Allemagne. Résumé : Après la victoire des alliés, c’est la fin de l’Europe allemande qui n’était pas une Europe selon l’idéal européiste. De là, une nouvelle Europe qui va tenter de mettre l’homme au centre de l’échiquier. Cette volonté va se confronter à l’impact de la guerre froide, mais nous avons la volonté de réorganiser l’Europe. Les principes pour fonder l’Europe : 1. Protection des droits de l’Homme, 1. Un modèle démocratique, 2. Un modèle fédéraliste avec le dépassement du nationalisme. Comme après la première guerre mondiale, la réalisation de l’Europe dépend d’abord de la réalité militaire et des négociations des alliés. Ici, deux grandes puissances sont dominantes : 1. Les Etats-Unis, 2. L’Union Soviétique. Aussi à partir de 1946, la réalité de la construction européenne va se réaliser dans un monde bipolaire. Conclusion