NIVET Emmanuelle NZIGAMASABO Irène 08/03/2011 Sémiologie Radio, Cardiologie nucléaire et scintigraphie pulmonaire Poly sur le réseau pédagogique Cardiologie Nucléaire Tomo signifie : section, coupe. La tomoscintigraphie myocardique c'est l'étude de la perfusion et de la viabilité du myocarde. La perfusion c'est la quantité de sang qui arrive pour alimenter le myocarde. I – Rappel A – Anatomie La perfusion du muscle cardiaque est assurée par les artères coronaires. Il y a le tronc coronaire gauche et l'artère coronaire droite. Le tronc coronaire gauche se divise en artère inter ventriculaire antérieure (IVA) et artère circonflexe. L'IVA vascularise la paroi antérieure, l'apex et le septum du ventricule gauche, la circonflexe vascularise la paroi latérale du ventricule gauche. La coronaire droite vascularise la paroi inferieure du ventricule gauche et le ventricule droit. 1 /25 B – Physiologie Les besoins en oxygène (O2) du myocarde augmentent à l'effort (donc le débit coronaire doit augmenter pour satisfaire les besoins). Si le réseau est normal, il y a un équilibre entre les besoins et l'augmentation des apports. Lors d'une maladie coronaire (grande cause de mortalité), les artères coronaires se bouchent petit a petit, entrainant une sténose (réduction du calibre des artères). Il y a alors une insuffisance d'apport en O2 au cours de l'effort. S'il n'y a pas de problèmes au repos, il s'agit d'une ischémie. C’est un phénomène réversible. Au stade ultime, il y a obstruction complète des artères (il n'y a plus d'O2) ce qui conduit à la mort cellulaire, c'est l'infarctus. C’est un phénomène irréversible. Il y aura donc des troubles de la vascularisation a l'effort et au repos. Le rapport du débit coronarien maximal sur le débit coronarien basal (au repos) correspond à la réserve coronaire. La réserve coronaire correspond à la capacité à augmenter le débit coronarien, elle est étudiée en comparant la scintigraphie myocardique à l’effort et la scintigraphie au repos. L’insuffisance d’augmentation du flux coronaire en réponse au stress est la principale détérioration fonctionnelle de la maladie coronarienne: c’est la diminution de la réserve coronaire. Pour que le débit coronarien diminue à l'effort il faut une sténose de plus de 50%. Donc sur des images de scanner ou de coronarographie, on peut visualiser des sténoses sans ischémie associée. Ce qu'il est important de savoir c'est l'existence de conséquences fonctionnelles. Pour avoir des anomalies au repos il faut une sténose de plus de 85%. 2 /25 La sténose coronaire n'est pas toujours associée à une maladie coronarienne (cela dépend du degré de la sténose). II – La tomoscintigraphie myocardique A – Définition et principe 1 – Généralités Tomoscintigraphie myocardique: examen permettant d’analyser en trois dimensions, la répartition de la fixation cardiaque d’un radiotraceur de la perfusion myocardique. L'intérêt de la scintigraphie myocardique est d'analyser la perfusion myocardique. On injecte un traceur qui émet un rayonnement, il se fixe sur le muscle cardiaque proportionnellement au débit sanguin régional (=reflet de la perfusion myocardique lors de l’injection). Si le débit est correct, on a une fixation normale. Si le débit est insuffisant, on a une hypofixation du traceur en regard de l'endroit mal perfuse. La tomoscintigraphie myocardique synchronisée à l'ECG (Gated SPECT) permet de savoir pendant l'examen a quelle période du cycle cardiaque on se situe, permet également une analyse conjointe des contractilités (cinétiques) segmentaire et globale du VG (ventricule gauche), l’évaluation de la FEVG (fraction d'éjection du ventricule gauche) et des volumes du VG, au repos et a l’effort, et enfin étudier la cinétique du mouvement des parois du ventricule. 2 – Traceurs On utilise deux catégories de traceurs : - traceurs historique : le thallium 201 · T=73h · 2 rayonnements : principalement (70-80%) faiblement énergétique (EX = 71 keV) et 20-30% γ (Eγ = 167 keV) · perfusion et viabilite -traceurs techneties : on utilise l'isotope Tc99m (utilise dans 90% des scintigraphies) couple à Sestamibi et tetrofosmine. · T=6h · 1γ Eγ = 140 keV (bonne qualité d’image) · perfusion Actuellement, on utilise presque uniquement le Tc99m. En effet, les deux types de traceurs ont la même efficacité (même performance diagnostique) cependant la dose délivrée au patient est supérieure pour le thallium 201, l'image est de moins bonne qualité car le rayonnement est 3 /25 faiblement énergétique, il est plus irradiant et il coute beaucoup plus cher. Donc le Tc99m présente de nombreux avantages. 3 – Information et préparation du patient On veut étudier la réserve coronarienne, on réalise deux examens : un a l'effort et un au repos. Il faut environ une demie journée, il n'y a pas besoin d'être a jeun. Les patients ne doivent toutefois pas consommer de the, café, chocolat, coca-cola, banane dans les 12H précédent le test car durant l'examen on est susceptible d'injecter un produit de type dipyridamole ou adenosine dont l'action est gênée par ces produits (caféine, théine....). Pour les mêmes raisons, il faut arrêter les médicaments contenant des bases xanthiques. Il faut arrêter les médicaments contre l'angine de poitrine mais ceci dépend de l'information recherchée. Lors d'un diagnostic initial on stoppe les médicaments susceptibles d'avoir un effet anti angineux pour voir l'état coronaire du patient. Pour tester l'efficacité du traitement on garde les médicaments. On informe le patient (épreuve de stimulation cardiaque, scintigraphie de stress et de repos, immobilité importante lors des acquisitions), on pose une voie veineuse périphérique (injection radio traceur; médicaments si incidents). Il n'y a pas beaucoup de contre-indications, elles ne sont pas absolues pour les examens de médecine nucléaire, mais il faut éviter les rayonnements chez la femme enceinte et suspendre l'allaitement 24H après l'examen. B – Déroulement 1 – Épreuve de stimulation cardiaque Réalisé par un cardiologue Surveillance de la fréquence cardiaque, tension artérielle et ECG 3 types : Épreuve d’effort Epreuve pharmacologique Epreuve mixte a) Epreuve d’effort C'est une épreuve d'effort classique réalisée sur un vélo. Le patient réalise un effort et on surveille sa fréquence cardiaque, la tension artérielle et on réalise un ECG. C'est le test de dépistage des maladies coronariennes de première intention. Cependant les performances diagnostiques sont faibles (spécificité et sensibilité d'environ 60%). But: atteindre au moins 85% de la FMT (= 220 – âge), pour une charge significative (Watts). 4 /25 CI: angor instable, CMO, AAA, dissection AO, AVC récent Non indications: BBG, PM, pathologie appareil locomoteur Arrêt: but atteint, positivité clinique et/ou ECG franche, fatigue, chute tensionnelle, arythmie importante Injection du traceur: au maximum de l’effort, poursuite de l’effort pendant 1 min post-injection Surveillance pendant phase de récupération. Au moindre doute du cardiologue, on réalise une scintigraphie myocardique car la sensibilité et la spécificité sont d'environ de 90%, mais c'est un examen moins disponible et plus cher donc de deuxième intention. Il arrive parfois que le patient n'arrive pas à fournir un effort assez grand, on a donc recours a une épreuve pharmacologique. b) Epreuve pharmacologique But: obtenir une bonne dilatation des A coronaires (et donc une augmentation du débit coronaire) soit par vasodilatateur (dipyridamole/adénosine) soit par augmentation du travail cardiaque (dobu) CI: angor instable, BPCO, HTAP, AVC récent, grande dysfonction VG, sténose carotidienne serrée Intérêt: indépendant du patient (couché) Dipyridamole: perfusion de 0,56 mg/Kg sur 4 min Injection 3-5 min après la fin de la perfusion Surveillance c) Epreuve mixte Souvent on associe les deux. On commence par un test d'effort et si le patient n'arrive pas à fournir l'effort maximal on injecte le produit pharmacologique. On réalise donc une épreuve mixte. Si le patient n'arrive pas du tout à faire un effort, on utilise uniquement la méthode pharmacologique. Pour visualiser l'intensité de l'effort on utilise la fréquence cardiaque maximale (220 – âge) En résume, il y a trois types d'épreuves : effort, pharmacologique et mixte. 2 – Protocoles (pas très important) Il existe plusieurs protocoles possibles: 5 /25 · Traceurs techneties: Examen de repos-stress (effort) le même jour Stress-repos le même jour Stress-repos sur 2 jour (quand grande surcharge pondérale par exemple) · Thallium: Classique:stress-redistribution-reinjection repos Simplifie: stress-réinjection repos Repos-redistribution => viabilite uniquement Repos (201Tl)-stress (99m Tc) double isotopes le même jour C – Résultats 1 – Acquisition des images Le patient réalise un effort, quand il est maximal on injecte le traceur qui se fixe. Puis on réalise une image avec un γ camera classique (camera multi-tètes, collimateurs basse énergie haute résolution) qui détecte les rayons γ. Le patient est le plus souvent en décubitus ventral (meilleure qualité de l'image), plus rarement en décubitus dorsal. La position doit être identique pour l'examen de stress et de repos et les bras en dehors du champ d'acquisition. Les tètes de détections tournent (même principe que le scanner) autour de patient sur 180° de l'oreillette antérieure droite vers l'oreillette postérieure gauche, puis traitement informatique et on obtient une image tomographique en 3D. On fait 32 projections (~30s/projection). C'est une matrice 64x64 zoom: 1,2-1,5 => pixel~5-7mm 2 – Traitement des images Il se réalise en plusieurs temps. : · Contrôle de la qualité de l'acquisition : le patient a bouge ? · Reconstruction : on détermine la région d'intérêt (le cœur) car le produit ne se fixe pas que sur le cœur (il y a toujours de l'élimination). Ici le produit s'élimine par voie hépatobiliaire (donc forte fixation au niveau du foie) et par voie salivaire. · On donne au logiciel la région d'intérêt et on détermine des axes pour faire des coupes. · Réorientation. · Normalisation des images. · Affichage des images. Il existe trois axes de référence : · le petit axe : on voit le cœur d'avant en arrière. · le grand axe horizontal : on voit le cœur de haut en bas. 6 /25 · le grand axe vertical : on voit le cœur de gauche à droite. Sur le petit axe on voit la paroi antérieure du ventricule gauche, la paroi septale, la paroi inferieure et la paroi latérale. On s'intéresse au ventricule gauche car c'est lui qui est responsable de la fonction cardiaque. Sur le grand axe horizontal, on voit la paroi latérale, l'apex et la paroi septale. Sur le grand axe vertical, on voit la paroi antérieure, inferieure et l'apex. Il faut savoir quelle paroi est atteinte et sur quelle coupe on est pour pouvoir interpréter l'image. Le rendu d'examen donne une planche avec les trois axes, chaque rectangle noir correspond a un axe. De haut en bas : le petit axe, le grand axe vertical et le grand axe horizontal. Chacun des axes (et donc chaque rectangle noir) possède deux lignes : par convention la première est le résultat à l'effort et le deuxième est le résultat au repos. Le but est de comparer les deux sur chaque coupe. 3 – Analyse des images Pour chaque coupes du VG, comparaison de la distribution myocardique du traceur (= perfusion), à l’effort et au repos normale à l’effort = perfusion normale défaut de fixation (= déficit perfusionnel) à l’effort normalisation au repos (réversible) = ischémie persistance du déficit au repos (non réversible) = nécrose, séquelle d’infarctus. Il existe un codage couleur : - rouge : normal - jaune : hypofixation plus ou moins sévère Fixation normale > 80-100% du maximum suspecte 70-80% du max modérément anormale 50-70% du max 7 /25 sévèrement anormale < 50% du maximum Physiologiquement, il existe des zones hypofixantes (apparent en jaune) : septum membraneux de manière inconstante : postéro-basal en décubitus dorsal chez homme lie a l'atténuation par le diaphragme antéro-apical en décubitus ventral chez femme (atténuation d'origine mammaire) De même, physiologiquement le maximum d’activité se situe au niveau de la paroi latérale du VG (apparait en blanc). Pour interpréter on vérifie s'il n'existe pas de fixations extracardiaques (cas de certaines tumeurs). On vérifie également s'il existe des signes indirects de dysfonction du VG tels que : dilatation VG, haut niveau d’activité pulmonaire ou haut niveau d’activité de la paroi libre du VD. On recherche également des zones d'hypofixation qui traduisent des anomalies de perfusion. On apprécie la sévérité (profondeur, étendue), la réversibilité et on décrit la localisation (on en déduit quelle artère est responsable). On s'intéresse aussi aux anomalies irréversibles, selon le niveau de fixation (< 50% : non viable, >50% viable). Pour localiser précisément l'atteinte, on utilise la segmentation du VG en 17 segments ce qui permet de faire une analyse semi-quantitative visuelle. Cette segmentation est également utilisée pour d'autres imageries telles que l'IRM => EN RESUME : On injecte en intraveineux un traceur qui se repartit dans le cœur en fonction du débit sanguin régional. On compare la perfusion à l'effort et au repos. La scintigraphie myocardique est l'examen le plus performant pour le diagnostic et le suivi des maladies coronariennes. On étudie la réserve coronaire et le métabolisme cellulaire. C'est une technique non invasive par rapport a la coronarographie qui peut produire des complications graves à cause de l'introduction d'un cathéter dans les artères. 8 /25 Si le muscle cardiaque est bien perfuse à l'effort et au repos c'est normal. Si le muscle cardiaque est bien perfuse au repos mais pas à l'effort c'est une ischémie. Si le muscle cardiaque est mal perfuse à l'effort et au repos c'est la nécrose (infarctus). III – Exemples A – Cas N°1 Examen normal. Légère hypofixation à droite sur la ligne du haut mais elle est physiologique. B – Cas N°2 Il y a une hypofixation (jaune) étendue à l'effort qui intéresse la paroi antérieure et l'apex. Les parois inferieure, latérale et septale. Au repos la situation se normalise. Il s'agit donc d'une ischémie au niveau de la paroi antérieure et de l'apex. Celle-ci est suffisamment étendue pour avoir recours a une geste de revascularisation (pontage, angioplastie, sent). A partir de deux segments d'ischémie, il existe un bénéfice pour réaliser une revascularisation. En revanche, quand l'ischémie est trop localisée (moins de deux segments) il n'y pas suffisamment de bénéfice pour cette technique, le traitement médical est donc la meilleure solution (même bénéfice). Dans cet exemple, la revascularisation est indiquée au niveau de l'IVA (sténose). 9 /25 C – Cas N°3 Il existe une hypofixation au niveau de la paroi antérieure, latérale et inferieure a l'effort. Au repos cela se normalise. C'est également une ischémie assez étendue qui intéresse l'IVA (responsable de l'hypofixation de la paroi antérieure), l'artère circonflexe (paroi latérale) et la coronaire droite (paroi inferieure). Le triple pontage est indique. 10 /25 D – Cas N°4 Il y a une hypofixation sévère de la paroi antérieure, septum, apex a l'effort. Normalisation au repos. Il s'agit d'une ischémie. Étant donne la sévérité du défaut de perfusion à l'effort il faut traiter en urgence. L'étape suivante de la maladie sans traitement : le patient va boucher son artère et faire un infarctus. E – Cas N°5 Il y a une hypofixation de la partie postérieure de la paroi inferieure à l'effort qui persiste au repos. Cela traduit un infarctus a ce niveau. Les maladies coronariennes n'entrainent pas toujours de douleur de poitrine. Dans certains cas il n'y a pas de douleur alors que l'artère est bouchée (infarctus) et on ne s'aperçoit de la maladie coronaire que lors de l'évolution de la maladie vers l'insuffisance cardiaque (car le muscle cardiaque est nécrose). Quand on suspecte une maladie coronarienne chez un patient présentant des facteurs de risques (artériopathie oblitérant des membres inferieurs (AOMI), sténose carotidienne...) on réalise un examen de dépistage par scintigraphie pour dépister la maladie au stade précoce et la traiter au plus vite (et plus facilement). 11 /25 IV – Indications · Diagnostic de la maladie coronaire (Facteur de risque, douleurs thoraciques atypiques, si EE seule difficile…). · Suivi des coronariens connus: ▪ recherche de restenose après angioplastie (dans le but de dépister précocement car il N’y a pas toujours de symptômes) ▪ Après pontage (ou autres gestes de revascularisation) ▪ Évaluation de l’efficacité du traitement médical · Dépistage de l’ischémie silencieuse chez le diabétique. · Dépistage en pré-op chez le patient poly vasculaire (AOMI, angine de poitrine,....) Susceptible d'avoir une maladie coronarienne. Pour éviter les complications, sécuriser les Opérations, on vérifie si le cœur peut supporter une chirurgie lourde (ex : avant une Transplantation). V – Tomographie myocardique synchronisée à l’ECG Principe : Cycle cardiaque divisé en 8séquences successives correspond au temps RR/8. Chaque onde R sert de référence. On superpose chaque séquence homologue sur plusieurs centaines de cycles cardiaques. On crée 8 images représentatives d ’une partie du cycle cardiaque. 12 /25 Le blanc correspond aux contours. On peut réassembler les différentes images pour voir le cœur bouger. Normalement, tout bouge bien. En cas d’infarctus, une paroi bouge mal. On est capable de mesurer les volumes de chaque partie, on peut donc calculer la fraction d’éjection. VI – Angioscintigraphie cavitaire C’est l’étude de la fraction d’éjection ventriculaire. A) Principes : Angioscintigraphie cardiaque à l’équilibre ou fraction d’éjection ventriculaire gauche isotopique : Marquage du pool sanguin par radioisotopes, l’activité du pool sanguin cardiaque étant ensuite enregistrée par la g-camera. Recueil d’index quantifiant la fonction ventriculaire gauche . On ne parlera que de l’étude à l’équilibre Etude équilibre : impose que le traceur reste dans l ’espace intra-vasculaire. 2 traceurs possibles Marquage des GR in vivo au Tc99m Sérum albumine humaine-Tc99m 13 /25 Marquage des hématies Injection de pyrophosphate stanneux (traceur froid) se fixe sur les GR 30 min + tard 740 MBq de 99mTc04- IV 5 min GLOBULES ROUGES MARQUÉS in vivo B) Acquisition des images à l’équilibre Synchronisation ECG obligatoire +++ Principe : Cycle cardiaque divisé en n séquences successives svt 16 correspond au temps RR/n ou RR/16. Chaque onde R sert de référence. On superpose chaque séquence homologue sur plusieurs centaines de cycles cardiaques. On crée 16 images représentatives d ’une partie du cycle cardiaque dont la première correspond à la diastole et environ la 7 ou 8 la systole. Images planaires : Oblique antérieur Gauche 45° (meilleure séparation du VG et du VD), Face ant, profil G si besoin Durée : 10 min ou 500 cycles acceptés Spectrométrie réglée sur le pic du Tc99m Limite : rythme cardiaque irrégulier +++ C) Analyse de la fonction du VG 1) analyse de la fonction globale Distribution homogène et stable du traceur dans le compartiment vasculaire Calcul de la FE globale du VG Sélection d’une région d’intérêt en fin de diastole et en fin de systole Comparaison des comptages (Coups Cps) respectifs dans la ROI en systole et la ROI en diastole FEV (%) = Coups en Dias - Coups en Sys/ Coups en Dias FE normale 55 ± 5% 14 /25 Courbe d’activité volumique du VG en fonction du temps Courbe rouge : Maximum : 100 % Ensuite le VG se vide : 41% donc la fraction d’éjection est de 59% VG se remplit 2 ) Analyse cinétique régionale Évaluation visuelle qualitative à partir de l ’acquisition en mode cinématographique Trouble de la cinétique pariétale normal hypokinétique : diminution de l’amplitude akinétique : absence de mouvement dyskinesie : mouvement paradoxal 15 /25 D) Images paramétriques ou fonctionelles Principe: analyse de l’évolution de la radioactivité au niveau de chaque pixel (unité de l’image) associée à un codage couleur 2 types d’images paramétriques: images de phase images d’amplitude 1) Images de phase Phase: délai au bout duquel les pixels se vident=les pixels de même couleur ont des moments de diminution de radioactivité synchrones Différentiation de certaines structures cardiaques (oreillettes et ventricules) Identification de zones de contraction asynchrones Image de phase représente le temps écoulé entre le début du cycle et le minimum de la sinusoïde. Image ressemble à une cartographie d ’activation cardiaque. Les oreillettes sont toutes les 2 en orange, et les ventricules en vert. 16 /25 Sur l’autre image du poly, on voit que l’un des ventricules est vert : VG, et l’autre est jaune. Le VG se contracte donc avant le VD. Le patient a un bloc de branche droit. 2) Images d’amplitude Les pixels qui ont la même couleur ont des amplitudes de diminution du signal équivalentes. identification des parois ventriculaires pour lesquelles l’amplitude de contraction est diminuée (ex:infarctus) E) Principales Indications Valeur pronostique de la mesure de la FE après IDM, recherche d’anomalie cinétique associée, d’anévrysme Evaluation de la FE chez des patients traités en oncologie par des chimiothérapies myotoxiques (Anthracyclines) Evaluation des troubles de conduction 17 /25 La scintigraphie pulmonaire L'indication principale est le diagnostic d'embolie pulmonaire. On peut l'utiliser beaucoup plus rarement pour un bilan fonctionnel pré-operatoire (cancer du poumon par ex) ou pour rechercher des shunts droit – gauche (pour des pathologies particulières). I – Embolie pulmonaire Il s'agit d'une obstruction brutale d'une artère pulmonaire par un thrombus, un caillot de sang en Général. Il faut poser un diagnostique d'urgence et de certitude car il peut emmener au décès du patient, risque de récidive, même si ce n’est pas une embolie pulmonaire il faut en être sur pour ne pas administrer des anticoagulants qui pourraient alors causer une hémorragie A – Clinique Au début de l'embolie pulmonaire on a souvent une phlébite (caillot) puis sans forcement s'en apercevoir le caillot migre et se bloque au niveau de l'artère pulmonaire et provoque l'embolie pulmonaire. Un des problèmes de l'embolie pulmonaire pour le diagnostic est que les signes cliniques et les premiers examens sont non spécifiques et inconstants. On peut avoir une douleur de poitrine, parfois intense en coup de poignard, malaise inexpliqué, dyspnée dyspnée+/- toux sèche, hémoptysie inconstante, anxiété. D'où l'intérêt de la scintigraphie pour résoudre ce problème. On recherche un contexte emboligène: post opératoire, immobilisation MI, post-partum, alitement prolongé, voyage long, TVP, néoplasie sous- jacente(hypercoagulité), tabac+ pilules, coagulopathies(congénitales ou acquises) . B – Examens paracliniques ECG Radio pulmonaire Gazométrie artérielle Dosage des D-Dimères (prise de sang) : quand le dosage est normal on est sur qu'il n'y a pas de phlébite ni d'embolie pulmonaire. Si le dosage est positif cela ne permet pas d'affirmer qu'il y a une embolie pulmonaire (car c'est positif dans plusieurs situations). En général on a un faisceau d’arguments sans diagnostic formel. II – Examens d'analyse Il existe deux types d'examens : l'angioscanner thoracique et la scintigraphie pulmonaire. 18 /25 A – L'angioscanner pulmonaire C'est un type particulier de scanner avec utilisation de produit de contraste au niveau de l'artère pulmonaire. Il met en évidence les éventuelles thromboses. Il n'est pas disponible partout, il existe certaines contre-indications comme la grossesse( à cause des rayonnements), l'insuffisance rénale , les biguanides(les deux dernières situations ne vont pas de pair avec une injection) Il est parfois difficile de faire le diagnostic d'embolie pulmonaire car cet examen ce fait en apnée alors que le patient qui fait une embolie pulmonaire peut être déjà dyspnéique, ou encore l'examen peut être difficile si il y a un thrombus sous-segmentaire. Quand on ne peut pas faire d'angioscanner pulmonaire, on réalise une scintigraphie pulmonaire. B- La scintigraphie pulmonaire C'est l'étude de la ventilation pulmonaire et de la perfusion des tissus. Quand il y a une embolie pulmonaire, on a une atteinte de la perfusion mais une ventilation normale sur le même territoire. Pourquoi réaliser un examen de ventilation en plus de l'examen de perfusion ? =>S'il existe une maladie autre que l'embolie (ex : BPCO bronchopneumopathie chronique obstructive) il y aura des troubles de la perfusion accompagnés de troubles de la ventilation. Les deux images (perfusion + ventilation) seront superposables. C'est pourquoi on réalise toujours les deux en systématique. 1 – Scintigraphie de ventilation On fait respirer un aérosol au patient et on réalise plusieurs cliches en décubitus dorsal : 6 incidences (deux de face (antérieur et postérieur), deux de profil, deux en oblique postérieur). On obtient une image de la distribution régionale de la ventilation. Les traceurs utilisés sont : · Aérosols technetiés (Technegas) · Krypton (Kr 81m): gaz directement radioactif a)Technique d'examen pour le krypton 81m traceur de ½ vie courte :13 sec produit par un générateur inhalation par un masque naso-buccal sous la caméra énergie: 190 Kev donc on peut réaliser en même temps les images de perfusion au Tc (140 Kev) car la machine peut faire la différence entre les 2 Problème: commande du générateur à l'avance+ durée de vie de 4h :les examens en urgence ne sont pas possible coût ++ b)Technique d'examen pour le Technegas système de technegas: dispersion ultrafine de particules de carbone marqué au Tc99m de taille 0,10 19 /25 micron. Cet aérosol est assimilé à un gaz et se distribue jusqu'au alvéoles. Sa fixation est stable ce qui assure un taux de comptage suffisant pour une imagerie de bonne qualité. Pour chaque patient on utilisera un ensemble de ventilation comprenant un tubule d’administration, embout buccal, et un creuset de carbone (voir photos sur le poly). L'activité de petechnetate introduite dans le creuset est comprise entre 260 et 400MBq sous 0,1 ml. 2 – Scintigraphie de perfusion On injecte en intraveineux (et en décubitus dorsal) un traceur et on réalise les mêmes incidences que pour la ventilation. Le traceur correspond a des macro-agrégats de sérum albumine humaine, particules biodégradables marqués au Tc99m, lorsqu'il arrive au niveau des capillaires pulmonaire il ne peut plus passer : donc une zone non perfusée donnera une hypofixation dite defect perfusionnel. Le but est de comparer la ventilation et la perfusion (mêmes images) Si de plus on fait la ventilation au krypton: acquisition double isotope, les 2 images en même temps. Si on utilise le technegas: ventilation( au Technétium ) puis perfusion avec activité injectée lors de la perfusion déterminée de façon à obtenir un taux de comptage en perfusion 4 fois supérieur à celui de la ventilation. 3 – Contre-indications Il n'y a pas de contre-indications absolues cependant on réalise chez la femme enceinte uniquement l'image de perfusion , la ventilation ne sera réalisée que si c'est vraiment nécessaire. Cela permet de diminuer la dose de rayonnement reçue. Le rapport bénéfice/risque est favorable. 4 – Interprétation Elle nécessite une radio pulmonaire récente. Quand la scintigraphie est normale cela élimine le diagnostic d'embolie à 100%. S'il existe un defect perfusionnel en territoire normo ventilé sans anomalie radiologique associée en regard, il s'agit d'une embolie. Intérêt pour le diagnostic et le suivi âpres traitement( séquelles ou pas, récidives) Il existe une segmentation pulmonaire qui permet de décrire précisément l'anomalie et d'apprécier la gravite. 20 /25 III – Exemples A – Cas clinique N°1 ATCD d' embolie pulmonaire(EP) massive bilatérale sur TVP du membre inférieur gauche en 2003. Il y a réapparition d'une dyspnée. On recherche les signes d'une EP ou de séquelles postembolitiques. Ventilation Perfusion Il y a deux plages (perfusion + ventilation) à comparer. La première ligne correspond a l'incidence de face, la deuxième aux profils et la troisième aux 21 /25 images obliques postérieurs. Pour la ventilation on voit bien la trachée . Sur ce cas, il y a une hypofixation sur le cliché de face antérieur qui correspond à l'ombre cardiaque (physiologique) . Les bases sont plus perfusées que les sommets (normal car le patient est couché sur le dos). Il s'agit d'un examen normal. La ventilation est homogène, la perfusion également. Il n’y a ni séquelles et ni EP récente. B – Cas clinique N°2 Femme de 29 ans , en post partum présentant des douleurs basi-thoraciques droite. On suspecte une EP. Il s'agit d'un examen normal également sur le cliche de ventilation il y a une activité liée a la trachée car l'aérosol se dépose sur sa paroi. La ventilation est homogène, la perfusion homogène également. Pas d'EP. C – Cas clinique N°3 Une patiente en surcharge pondérale présente une insuffisance veineuse. Elle est allergique à l'iode(œdème de Quincke)donc on ne lui fera pas d'angioscanner. Elle a une dyspnée brutale. A l'ECG on note une tachycardie, les gaz du sang montrent une hypoxie et normocapnie et sur la radio pulmonaire RAS. On suspecte une EP. La ventilation est homogène de façon bilatérale, la perfusion montre de multiples défets per fusionnels systématisés bilatéraux (à droite: LM,LI, segments du LS, et à gauche: LS) processus emboligène bilatéral récent. 22 /25 D – Cas clinique N°4 Une femme de 36 ans avec des ATCD d'EP massive en 1994 ayant récidivé en 2004 présente actuellement des douleurs thoraciques atypiques basi-thoraciques gauche et précordiales avec gène respiratoire sans réelle dyspnée, depuis 3-4 jours. On recherche alors une récidive embolique. Scintigraphie pulmonaire du 05/10/06 ventilation perfusion perfusion de contrôle de 2004 perfusion En comparant à l'examen de contrôle de 2004, les clichés perfusionnels sont supperposables ( defects perfusionnels LSG). Quant à la ventilation, elle est homogène. Séquelle embolique, pas d'EP récente. 23 /25 Remarque: il existe des pièges , on peut avoir une hypofixation et celle -ci n'est pas obligatoirement pathologique . Par exemple une personne avec un pace-maker( phénomène d'atténuation) Bilan fonctionnel pré-opératoire Il est important en cancérologie Contribution perfusionnelle et ventilatoire de chaque poumon. Le but est d'estimer la fonction résiduelle post-opératoire avant d'opérer. L'association EFR(fonction pré-op) et scintigraphie(part de fonction revenant au lobe ou au poumon que l'on va retirer) a partir de régions d'intérêt on calcule la moyenne géométrique de fixation pour chaque poumon, si 24 /25 les deux poumons sont être asymétriques ou si c'est un seul poumon qui a fixé on regarde d'abord la fonction de celui-ci avant de l'enlever, si c'est 50 % vaut mieux ne pas enlever l'autre Recherche de shunt droit- gauche Trajet anormal des MAA-Tc: injection IV , passent dans OD, VD, artères pulmonaires puis blocage dans les capillaires pulmonaires . Si on a un shunt droit-gauche: passage des MAA dans la grande circulation. On a alors une fixation anormale de micro-agrégat au niveau cérébral, rénal, thyroïde avec la possibilité de les quantifier. 25 /25