Embolie pulmonaire et scintigraphie en 2012 Eric ZERBIB Médecine Nucléaire, CIMEN Centre Chirurgical Val d ’Or, [email protected] Rationnel Eléments d’orientation + critères de Wells : Contexte clinique Douleur, dyspnée… Effet shunt gazométrique Elévation des D-dimères S1Q3 sur l’ECG Elévation des PAP à l’échographie (Thrombus veineux sur le doppler des MI) Rationnel Diagnostic positif : Scintigraphie ou Angioscanner -----> Forte tendance à réaliser d’emblée un angioscanner Rationnel Examens Décisionnels L’angioscan : Avantages : diagnostic diagnostic différentiel Inconvénients : injection d’iode. rapide, opérateur Prix : 142,39 Euros disponible dépendant, 24H/24, relativement permet un irradiant, Rationnel Examens Décisionnels La scintigraphie : Avantages : peu irradiant, pas d’injection d’iode Inconvénients : dure un vingtaine de minutes, disponible aux « heures de bureau », peu de diagnostics différentiels Prix scintigraphie : 357,29 Euros Rappels pratiques La scintigraphie : Ventilation : inhalation d’un gaz radioactif (Technegas ou Krypton) permettant une étude de la ventilation. Perfusion : injection de macro-agrégats d’albumine humaine marqués au Technetium L’interprétation se fait sur la comparaison des images de ventilation et de perfusion. Ventilation Perfusion Performances diagnostiques Résultats de PIOPED I : The PIOPED invectigator, JAMA 1990, 2753-59 15 15 ---> 70 % de probabilité intermédiaire % % scintigraphie Nale Forte probabilité ou subNale : faible probabilité d’EP d’EP PIOPED : 1ère étude rigoureuse incluant la scintigraphie dans l’EP ; étude catastrophique sur le plan méthologique le traceur utilisé pour la ventilation étant le Xenon (traceur dynamique inadapté pour l’EP !) et réalisée sur 68 % de patients hospitalisés avec des troubles ventilatoires connus P E R F U S I O N Ventilation Perfusion Performances diagnostiques PIOPED II Stein PD, N Eng J Med, Med, 2006, 2317-27 Les performances diagnostiques de l’angioscan ne sont pas supérieures à celles de la scintigraphie Etude canadienne : Anderson DR, JAMA 2007, 2743-53 Prospective randomisée sur 1417 patients Sensibilité un peu supérieure de l’angioscan sur la scinti mais sur de toutes petites embolies ---> excès d’AC Depuis 2007, les performances de l’angioscan ont progressé ceux de la scintigraphie aussi Nouveautés techniques La scintigraphie « upgradée » : SPECT/CT Améliore la sensibilité et la spécificité de la scintigraphie ; performances tout à fait comparables à l’angioscan Roach PJ, Semin Nucl Med 2008, 441-449 Nécessite un apprentissage et une méthodologie rigoureuse Risque de surestimation diagnostique ? Freeman LM, Semin Nucl Med 2012, 3-10 Quelle place pour la scintigraphie en 2012 ? Pas de systématisme dogmatique : Degré de la suspicion clinique du patient, état du patient, contexte, D-Dimères etc.. (" différentiel) Disponibilité des équipements de l’établissement et état clinique du patient (transportabilité) Existence de pathologie associée : insuffisance rénale, allergie à l’iode… pulmonaire connue, Prendre en compte l’aspect dosimétrique pour les seins Dosimétrie Dose équivalente reçue au sein : Pour un angioscan 4 barrettes : 20 à 60 mSv Brenner DJ, N Eng J Med 2007, 2277-84 Parker MS, Am J Roent 2005, Pour un coroscanner 64 barrettes : 50 à 80 mSv Einstein AL, JAMA 2007, 317-323 Pour une scintigraphie V/P : 0,22 à 0,28 mSv Pahade JK, Radiographics 2009, 639-54 Mammographie : 3 mSv Parker MS, Am J Roent 2005 Quel examen pour quel patient ? Néanmoins… Intérêt de la scintigraphie pulmonaire chez la femme enceinte (perfusion seule ou perfusion + krypton) En cas d’insuffisance rénale ou d’allergie à l’iode En cas de suspicion clinique avec TVP documentée Après angioscan positif pour évaluation thérapeutique +++ : évaluation de l’efficacité des AC mais surtout pour des images de référence si suspicion de récidive embolique Cas clinique : 31 Dec 2009 Patiente de 47 ans adressée pour dyspnée et douleur du mollet droit dans un contexte post opératoire. Ventilation RAS : Cas clinique : 31 Dec 2009 Patiente de 47 ans adressée pour dyspnée et douleur du mollet droit dans un contexte post opératoire. Perfusion : défauts bilatéraux intéressant environ 40 % de l’amputation perfusionnelle Cas clinique : 25 fev 2010 Même patiente 2 mois plus tard après AC efficace. Ventilation : RAS (meilleure qualité) Cas clinique : 25 fev 2010 Même patiente 2 mois plus tard après AC efficace. Perfusion : Nette amélioration persistance defauts sous segmentaires dans le LM et LSD Cas clinique : 25 nov 2011 Même Patiente. Dyspnée +++ Arrêt des AC en juillet 2011 Perfusion : persistance des mêmes defauts sous segmentaires dans le LM et LSD qu’en fev 2010 Pas de récidive Aspect séquellaire Cas clinique : 2 mai 2012 Patiente 27 ans 36 SA Dyspnée+++ et Douleur thoracique gauche Perfusion seule: Normale : pas d’embolie pulmonaire Conclusion Scintigraphie et Embolie pulmonaire en 2012… PIOPED I définitivement dépassé (gaz radioactifs adaptés + progrès techniques des gamma-caméras) La scintigraphie pulmonaire garde une place le diagnostic d’embolie pulmonaire dans situations cliniques (allergie à l’iode, I enceinte et femmes en général). importante dans de nombreuses Rénale, femme Elément important pour le suivi thérapeutique et la suspicion de récidive de l’embolie pulmonaire +++