Concepts fondamentaux de l`analyse économique I

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QUEL EST LE ROLE JOUE PAR LES PRIX DANS LES DECISIONS DE L’HOMO ŒCONOMICUS
?
Introduction :
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définition de la notion de prix :
o le prix relatif d’un bien X est la quantité d’un bien Y qui doit être donnée en échange
d’une unité de X. Le prix est absolu si le bien Y sert de numéraire ;
o les prix se forment par le jeu de l’offre et de la demande. Sur les marchés
néoclassiques, les agents économiques offrent des biens ou des services à prix
minimum et demandent ces mêmes biens et services à prix maximum. De cette
confrontation de l’offre et de la demande naît un prix d’équilibre. Cf. Léon Walras,
Eléments d’économie politique pure ou théorie de la richesse sociale (textes associés à
la troisième leçon du cours magistral) : « Comme acheteurs, les échangeurs
demandent à l’enchère, comme vendeurs, ils offrent au rabais, et leur concours amène
ainsi une certaine valeur d’échange des marchandises tantôt ascendante, tantôt
descendante et tantôt stationnaire. » ;
présentation de la notion d’homo œconomicus : pièce centrale de l’analyse économique
néoclassique, ce modèle caractérise un individu rationnel qui cherche à maximiser son utilité
(sous contrainte de budget pour le consommateur ; sous contrainte de temps pour l’offreur de
travail) ou son profit (sous contrainte de coût pour le producteur).
1. Les prix de marché sont essentiels pour orienter les décisions de l’agent économique rationnel
qu’est l’homo œconomicus.
11. Indicateurs de la rareté des biens, les prix guident les arbitrages auxquels procèdent les agents
économiques.
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Les prix sont un indicateur de la rareté des biens échangés. Seuls les biens économiques,
qui sont les biens que leur rareté fait entrer dans le champ de l’analyse économique, ont un
prix.
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Le caractère limité des ressources disponibles contraint les agents économiques à procéder à
des arbitrages et à tenir compte du coût d’opportunité associé à leurs décisions.
12. C’est en fonction des prix que les agents économiques prennent leurs décisions.
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Sur un marché parfait, les prix résultant de la confrontation de l’offre et de la demande sont
une donnée exogène pour chaque agent économique pris isolément : ils s’imposent à lui.
Exemple de la demande à la firme en concurrence pure et parfaite : alors que la demande
adressée au marché est une fonction décroissante du prix, la demande à la firme est
parfaitement élastique parce que son prix de vente lui est imposé par le marché (elle est
« preneuse de prix »).
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Les décisions des agents économiques sont prises en fonction des prix :
o cas du consommateur : le consommateur choisit un panier de biens en fonction de
leurs prix relatifs. Cf. construction de la droite de contrainte budgétaire : dans un
monde réduit à deux biens X et Y, la pente de la droite de budget du consommateur =
- Px/Py ;
o cas de l’offreur de travail : la pente de sa droite de budget est = -w ;
o cas du producteur : la pente de sa droite d’isocoût est = - PK/PL ;
1
o
pour le consommateur comme pour l’offreur de travail et le producteur, l’équilibre se
forme au point de tangence entre la droite de budget (ou d’isocoût) et la courbe
d’indifférence (ou l’isoquante) la plus élevée possible.
13. Lorsque les marchés sont parfaits, les choix de l’homo œconomicus fondés sur les prix
construisent un optimum parétien.
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Un optimum parétien est un équilibre.
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L’équilibre de marché est un équilibre parétien : aucun échange supplémentaire, aucune
production supplémentaire ne peuvent être réalisés.
2. Mais les prix de marché ne peuvent prétendre suffire à expliquer le comportement de l’homo
œconomicus.
21. D’abord parce que d’autres éléments que les prix entrent en ligne de compte.
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Les préférences.
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Les dotations.
22. Ensuite parce que sur les marchés réels, les échanges ne se font pas toujours aux prix de
marché.
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Dans la réalité du fonctionnement de nombreux marchés, les échanges se font à prix faux.
L’ajustement par les prix suppose que les échanges ne commencent qu’après que les prix ont
été fixés par la confrontation de l’offre totale et de la demande totale ; or en réalité, les
échanges se font à un prix proposé par l’offreur et convenant au demandeur. Le prix
d’équilibre ne peut donc se former, et l’ajustement à court terme se fait par les quantités.
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Sur les marchés de clientèle, les prix ne sont pas parfaitement flexibles mais visqueux, ce pour
deux raisons : l’information étant imparfaite, les agents ne réagissent pas immédiatement à
une baisse de prix ; une baisse de prix peut être interprétée comme une baisse de qualité.
23. Enfin parce que les prix peuvent être utilisés comme des variables stratégiques sur les marchés
imparfaits.
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L’imperfection des marchés donne aux agents économiques une influence sur les prix :
o cas du monopole et de la concurrence monopolistique : l’offreur est « faiseur de
prix » ;
o cas des oligopoles agressifs : dans un oligopole de Bertrand, l’oligopoleur fixe son
prix en fonction des prix pratiqués par ses concurrents.
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L’imperfection de l’information sur un marché de clientèle donne aux offreurs un pouvoir
sur les prix : les offreurs fixent leurs prix de manière à conquérir ou à conserver une clientèle.
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