l`emploi de la virgule

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L'EMPLOI DE LA VIRGULE EN FRANCAIS
Chapitre 1 - L'EMPLOI GRAMMATICAL DE LA VIRGULE.
I - LA VIRGULE D'ADDITION
1° Règle générale
La virgule permet de LIER deux éléments, comme le fait la conjonction de coordination.
Ex. : Il vient le matin et l'après-midi.
Il vient le matin, l'après midi.
2° Règle concernant les conjonctions de coordination.
a) Observons les exemples suivants :
- Il vient le matin et le soir ; il ne vient ni le matin ni le soir.
- Il ne vient ni le matin, ni le midi, ni le soir.
Règle : Avec les conjonctions ET, OU, NI, on ne met pas de virgule, sauf dans le cas où NI est
répété plus de deux fois.
b) Observons les exemples suivants :
- Il vient le matin, mais pas le soir ;
- Il vient demain, donc il ne passera pas ce soir.
Règle : Toutes les conjonctions autres que ET, OU, NI ne sont pas des particules de liaison, mais
d'OPPOSITION ou de DEMONSTRATION ; la virgule d' ADDITION est alors indispensable.
c) Remarque sur l'emploi de OR : cette conjonction est toujours suivie d'une virgule.
Ex. : Il est venu ce matin ; or, il m'avait dit qu'il ne viendrait pas.
II - LA VIRGULE D'INVERSION.
1° Règle générale : L'ordre banal des éléments d'une phrase est le suivant :
- Phrase simple : Sujet + Verbe + COD + compléments circonstanciels.
- Phrase complexe : Proposition principale + Proposition subordonnée.
Dans le cas d'une INVERSION, la virgule permet d'isoler, de SEPARER les éléments inversés.
Ex. : - Chaque matin, il vient avec un bouquet de fleurs.
- Chaque fois qu'il vient, il apporte un bouquet de fleurs.
2° Remarque : L'emploi de la virgule reste affaire d'interprétation personnelle quand il s'agit d'un
terme isolé et non d'un groupe de mots (dans les cas d'inversion et de soustraction).
Ex. : Malheureusement je ne puis vous venir en aide.
III - LA VIRGULE DE SOUSTRACTION
1° Règle générale.
a) Comparons les exemples suivants :
- Pierre lui est sympathique.
- Pierre, lui, est sympathique.
b) Règle : la virgule ISOLE un élément qui peut être SOUSTRAIT, RETIRE de l'énoncé sans le
rendre incompréhensible.
C'est le cas chaque fois qu'il s'agit :
- d'une APPOSITION. Ex. : Pierre, mon ami, vient demain.
- d'une APOSTROPHE. Ex. : Pierre, viens-tu demain ?
- d'une INCISE. Ex. : Pierre, me dit-il, vient demain.
- d'une INTERJECTION. Ex. : Eh bien, quand vient-il ?
M. Théry, lycée St-Rémi, Roubaix
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c) L'emploi de la virgule permet ainsi d'éviter certaines CONFUSIONS :
- Le patron, déclare le délégué du personnel, exagère.
- Le patron déclare :"Le délégué du personnel exagère".
- Avant la soirée, ils allaient au restaurant.
- Avant, la soirée était consacrée à la lecture.
-
De plus célèbres qu'eux ont échoué.
De plus, célèbres sont ceux qui ont déjà échoué.
-
Je ne le ferais certes pas.
Certes, je ne ferais pas cela. Je ne ferais pas cela, certes.
-
Cet orchestre me plaît ; en effet, il joue admirablement.
Il ne pourra sortir ; il est, en effet, fortement enrhumé.
On constate :
- que la virgule permet de distinguer la nature du mot (adverbe employé comme terme de
liaison ou préposition…):
- que l'adverbe CERTES est séparé par la virgule en début ou en fin de phrase, mais non quand
il se trouve inclus dans le texte.
2° CAS DES RELATIVES :
a) Comparons les exemples suivants :
- Les arbres, qui étaient une gêne pour la circulation, furent abattus.
- Les arbres qui étaient une gêne pour la circulation furent abattus.
-
L'élève qui bavarde sera sanctionné.
Cet élève, qui bavarde, sera sanctionné.
-
Un élève qui le connaît est venu.
Un élève qui le connaît et qui est du même lycée, est venu.
-
Voici un élève de cette classe qui est très forte.
Voici un élève de cette classe, qui est très fort.
-
Voici un élève de cette classe qui est très jeune d'esprit.
Voici un élève de cette classe, qui est très jeune d'esprit.
-
Il a rencontré un camarade qui était du même collège que lui.
Il a rencontré un camarade, lequel était du même collège que lui.
b) Règle
En principe, l'antécédent est suivi du relatif, il ne peut être séparé par une virgule.
La virgule s'emploie cependant :
1) si la relative n'est pas indispensable au sens (cas de soustraction) : c'est le cas des relatives
EXPLICATIVES, à ne pas confondre avec les relatives DETERMINATIVES ;
2) si la relative a une valeur CIRCONSTANCIELLE ;
3) Si le sujet de la principale est trop ELOIGNE du verbe ;
4) Si l'antécédent ne peut être suivi immédiatement du relatif ;
5) Si la relative est introduite par LEQUEL (ou un pronom de même valeur)
3° Emploi de TEL et de TEL QUE
- J'ai vu des bêtes fauves, tels le lion et l'ours :
- J'ai vu des bêtes fauves telles que le lion et l'ours.
M. Théry, lycée St-Rémi, Roubaix
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Chapitre 2. - LE ROLE EXPRESSIF DE LA VIRGULE.
Il arrive que la virgule ait une fonction purement expressive ou stylistique.
1° Elle peut remplacer un terme sous-entendu quand la phrase est découpée en propositions
elliptiques.
Ex.
- On a toujours raison ; le destin, toujours tort.
- Vous possédez tout ; moi, rien.
- "Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance,
Un modeste regard, et pourtant l'œil luisant" (La Fontaine, VI, 5)
("marqueté" et "longue queue" n'ont pas la même fonction : "longue queue" est COD
du verbe "il a" qui est sous-entendu).
2° Elle peut contribuer à attirer l'attention sur certains éléments de la phrase.
Ex. : - "Le marché rit, joyeux, bruyant, multicolore." (Samain)
- "Marie-Antoinette s'essuie les joues, lentement." (J. Delteil)
- "Le poilu se hâte, vers Verdun." (J. Delteil)
3° Elle peut s'insérer entre la principale et la subordonnée qui la suit si cette dernière a une valeur
explicative ou accessoire (cas de soustraction) ou qu'elle exprime un changement de plan ; la
subordonnée n'est plus liée intimement par le sens à la principale.
Ex. : - Je le veux bien, puisque vous le voulez.
- On a entendu trois témoins, lesquels ont dit… (= et ceux-ci…)
4° Elle peut s'ajouter à la conjonction ET
a) pour marquer une idée d'opposition, de conséquence ou de surprise.
Ex. : "Je plie, et ne romps pas." (La Fontaine)
b) pour exprimer un renchérissement.
Ex. : "Elle (la grenouille) s'étend, et s'enfle, et se travaille" (La Fontaine)
c) pour séparer des sujets différents
Ex. Le roi paraît, et les courtisans se taisent.
5° Elle peut marquer un temps de réflexion, d'hésitation.
Ex. : - Mais, êtes-vous marié ?
- Enfin, vous voilà !
Chapitre 3 - L'EMPLOI DE LA VIRGULE DANS LA CORRESPONDANCE
On emploie la virgule dans le texte de la lettre
a) pour séparer le LIEU et la DATE . Ex. Lille, le 18 décembre 2004.
b) pour les formules de POLITESSE. Ex. : Monsieur le Ministre,
J'ai l'honneur….
Bien respectueusement,
Jean Dupont.
Rem. : Sur l'enveloppe, on ne met plus la virgule pour séparer le numéro de l'immeuble du nom de la
rue pour ne pas gêner la lecture optique des machines automatiques de la Poste.
Ex. : Monsieur Jean Leroux
20 av. de la Gare
M. Théry, lycée St-Rémi, Roubaix
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LE POINT -VIRGULE (vaut moins que le point et plus que la virgule)
1) Il remplace fréquemment la virgule dans les cas d'ADDITION
- soit pour marquer une nette opposition entre éléments juxtaposés
Ex. : L'arbre tient bon ; le roseau plie.
- soit pour marquer une nette opposition entre éléments coordonnés
Ex. : "Il ne faut jamais se moquer des misérables ; car qui peut s'assurer d'être toujours
heureux ?" (La Fontaine, V 17)
-
Soit pour séparer des membres de phrase où figure déjà une virgule.
Ex. :"Elle part, elle s'évertue ; elle se hâte avec lenteur". (La Fontaine)
2) Il permet de marquer le lien entre plusieurs membres de phrase se rattachant à une idée
commune (= éléments d'une phrase descriptive, narrative, d'une période oratoire, d'un
raisonnement) ;
3) Il ponctue les différents éléments d'une énumération ;
4) Il sépare les différents attendus dans les phrases longues de certains textes ou documents
administratifs.
LES DEUX POINTS
1) Ils introduisent le discours direct et le dialogue ;
2) Ils servent à introduire une citation lorsque celle-ci commence par le début d'une phrase et n'est
pas stylistiquement raccordée au texte de l'auteur qui cite :
Ex. : Voltaire a écrit :"Les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-mêmes la
moitié".
(mais) : Voltaire a écrit que "les livres les plus utiles…"
3) Ils annoncent souvent une énumération
4) Ils peuvent introduire la mention d'un terme, titre, enseigne, raison sociale :
Ex. : A la table des matières, l'indication : Mer des Sargasses, suit immédiatement : Prélude.
5) Ils peuvent enfin remplacer la virgule dans les cas d'ADDITION :
- chaque fois qu'on sous-entend, non une simple particule de liaison (et, ou …), mais une
conjonction exprimant la cause, la conséquence, l'explication ...(= car, donc, en effet, à savoir,
c'est-à-dire, c'est pourquoi, etc.)
Ex. : "Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours qu'il faut chômer : on nous ruine en
fêtes" (= car on nous ruine…)
- ils peuvent ainsi annoncer une conclusion, exprimer une synthèse, préparer la chute d'une
phrase :
Ex.: Au téléphone, il résuma ce qu'il venait d'apprendre des otages : peu de choses.
LES AUTRES SIGNES DE PONCTUATION
1) Ils sont surtout utilisés dans les cas de SOUSTRACTION : Point d'interrogation ou
d'exclamation, parenthèses, crochets, doubles tirets.
2) Quant aux POINTS DE SUSPENSION et aux GUILLEMETS, il permettent de remplacer le
point et la virgule dans leurs emplois expressifs.
Ex. : Marie-Antoinette s'essuie les joues… lentement.
BIBLIOGRAPHIE.
- R. Thimonnier, Code orthographique et grammatical, Hatier, 1970.
- R. Thimonnier, Les 30 problèmes de l'orthographe, Classiques Hachette, 1979
- J. Cl. Chevalier, … Grammaire Larousse du français contemporain, 1964.
- J.P. Colignon, La ponctuation, art et finesse, Ed. Eole, 1981.
- A. Doppagne, La bonne ponctuation, Duculot, 1978
M. Théry, lycée St-Rémi, Roubaix
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