Voyages en avion et thrombose veineuse

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Voyages en avion et thrombose veineuse
Feuille d’information destinée au patient
D’après un article paru sur le site du groupe INATE et légèrement modifié par le GITA
http://www.gita-thrombose.com
Les thromboses veineuses au cours ou au décours des voyages en
avion, connues sous le nom de «syndrome de la classe économique»
ont été largement abordées dans les journaux ou à la télévision. Peut-on
pour autant penser que les thromboses veineuses constituent un risque
important chez les voyageurs ? Cet article a comme objectif de faire la
part entre mythe et réalité.
La thrombose veineuse est un caillot sanguin qui se développe au
niveau d’une veine. Elle survient habituellement dans les veines
profondes, à l’intérieur des muscles des jambes ou du pelvis, et est à
l’origine d’une pathologie appelée thrombose veineuse profonde ou TVP.
La TVP ne constitue pas en elle-même un risque vital, mais peut parfois
être à l’origine d’une pathologie sévère appelée l’embolie pulmonaire.
L’embolie pulmonaire survient quand le caillot sanguin se détache de la
veine et se mobilise jusqu’aux poumons, où il peut stopper la circulation
sanguine privant les poumons d’oxygène.
Qui est à risque de thrombose ?
La thrombose veineuse est un problème médical assez fréquent. Il existe
plusieurs facteurs qui jouent sur le risque de développer une thrombose
à un moment donné. Les plus importants sont les suivants :
- un âge avancé
- une opération chirurgicale majeure,
- les traumatismes (fracture)
- certaines maladies
- le cancer et son traitement
- un épisode de thrombose veineuse antérieur
- l’immobilité ou l’absence de mouvement
- les varices sévères
- la grossesse
- certains contraceptifs oraux
- l’obésité
- les thrombophilies
- les voyages de longue durée
Ainsi, les voyages de longue durée ne sont qu’un des facteurs de risque
de thrombose. Au cours des longs voyages en bus, car ou avion, vous
pouvez rester assis pendant de longues périodes. Cette absence de
mouvement peut ralentir le flux de sang dans les veines, ce
ralentissement pouvant favoriser le développement de caillots sanguins.
Les voyages en avion augmentent-ils le risque de thrombose ?
Un long voyage peut augmenter le risque de développer une thrombose,
uniquement du fait de la position assise prolongée. Il existe également
d’autres facteurs qui interviennent sur le développement de caillots
sanguin au cours de ces voyages en avion :
- la pression dans un avion est inférieure à la pression de l’air normale et
cela pourrait favoriser la formation de caillot
- l’ingestion d’alcool, de calmants ou de pilules pour dormir peut diminuer
encore plus les mouvements et ainsi favoriser la diminution du flux
sanguin et donc le risque de caillot
- les boissons à base de caféine ou d’alcool peuvent favoriser la
déshydratation ce qui provoque un épaississement du sang qui circule
donc plus difficilement et favorise ainsi la formation de caillot.
De plus, si certains passagers ont un ou plusieurs facteurs de risque de
thrombose (voir plus haut), les voyages en avion peuvent augmenter
encore ce risque. Cependant, les résultats d’une étude réalisée en
France sur une période de 7 ans montrent qu’il n’y a eu que 56 cas
d’embolie pulmonaire sur un total de 135 millions de passagers ayant
pris l’avion.
Les experts n’ont actuellement pas de données permettant de définir le
risque réel de thrombose chez les passagers et sont encore au stade de
recherche et de discussion sur ce sujet. Par exemple, une étude a porté
sur des personnes qui avaient toutes déjà eu un épisode de thrombose
veineuse profonde et a comparé les voyageurs et les non-voyageurs. Il
n’existait aucune différence en termes de risque de développer une
thrombose entre ces deux groupes étudiés. Le terme de « syndrome de
la classe économique » pourrait être trompeur. Il existe peu de données
montrant que la classe dans laquelle vous voyagez (par exemple la
place que vous avez pour vos jambes) influe sur le risque de développer
une thrombose. Les passagers de la classe « business » ou de première
classe pourraient avoir a priori le même risque de thrombose que ceux
de la classe économique. L’utilisation de lits à l’intérieur des avions
devrait réduire ce risque.
Les experts s’accordent tous pour dire que le risque de développer une
thrombose augmente avec la longueur du voyage. Le risque semble être
de plus en plus important pour les voyages au delà de 8 heures. De plus,
si vous avez un ou plusieurs facteurs de risque cités plus haut, le risque
de développer une thrombose augmente également.
Il est souhaitable de consulter un médecin avant un vol de longue durée
si :
- vous avez déjà eu un épisode de thrombose et vous n’êtes pas sous
traitement anticoagulant
- vous êtes enceinte (d’autant plus que vous avez déjà eu un épisode de
thrombose)
- vous avez un plâtre pour un fracture de jambe
- vous avez une thrombophilie
- vous venez de subir une opération chirurgicale.
Comment puis-je réduire mon risque ?
Il n’existe pas de consensus sur le meilleur moyen à utiliser pour réduire
le risque de thrombose au cours des vols de longue durée, mais il est
recommandé à tous les passagers de :
- de mobiliser ses jambes toutes les demi-heure afin de conserver un
flux sanguin le plus proche de la normale. Votre médecin ou une hôtesse
peut vous conseiller les exercices à faire lorsque vous êtes assis.
- boire beaucoup de boisson sans caféine et sans alcool comme l’eau,
les jus de fruit
- éviter l’alcool, les calmants ou les pilules pour dormir.
Si vous avez un risque important de thrombose, votre médecin peut vous
recommander des chaussettes ou des bas de contention pendant les
voyages de longue durée. Ces chaussettes augmentent le flux sanguin
de la partie inférieure de vos jambes vers la partie supérieure.
Si vous avez des varices sévères ou si vous avez déjà eu un épisode de
thrombose, les bas de contention sont recommandés. En effet, il existe
des preuves montrant que ces bas de contention préviennent la
formation de caillot. Ils sont peu coûteux et sont déjà utilisés en
prévention des thromboses au cours des actes chirurgicaux.
Si vous avez déjà eu une thrombose et que vous n’êtes pas sous
traitement anticoagulant, si vous êtes enceinte et que vous avez
également d’autres facteur de risque de thrombose ou si vous avez une
thrombophilie votre médecin peut vous prescrire un traitement
anticoagulant avant un vol de longue durée. Ainsi l’aspirine pourrait
diminuer le risque de thrombose, mais les anticoagulants, comme les
héparines de bas poids moléculaires, sont plus efficaces. Ces
traitements sont administrés par piqûre sous la peau (ou injection souscutanée).
Quels sont les signes précurseurs de thrombose ?
Seul un petit pourcentage des passagers qui voyagent sur des vols de
plus de 8 heures risque de développer une thrombose au niveau des
veines profondes des jambes. Cependant, la plupart de ces caillots ne
donnent aucun signe de thrombose et disparaissent naturellement. Si
des symptômes surviennent, c’est plus souvent quelques jours après la
fin du voyage que pendant le voyage lui-même. Les signes au niveau de
la jambe sont les suivants : gonflement (œdème), douleur ou sensation
douloureuse au niveau d’un mollet ou de la cuisse, douleur et/ou
rougeur. En général l’une des deux jambes, et plus souvent la gauche,
est concernée.
Les signes d’embolie pulmonaire sont les suivants : accélération du
rythme respiratoire avec essoufflement, douleur aiguë dans la poitrine
(douleur thoracique) qui s’aggrave au cours des mouvements
respiratoires, accélération du pouls (tachycardie).
Il est important de savoir que ces symptômes peuvent traduire d’autres
maladies que thrombose ou embolie pulmonaire. Si vous vous inquiétez,
consultez un médecin dès que possible afin de rechercher une cause à
ces symptômes.
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