Les malades atteints de la maladie d`Alzheimer souffrent

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La maladie d’Alzheimer :
Où sont mes clés ? Qu’est-ce que je voulais faire ? Je perds mes mots ! Attention, ce sont
peut-être les prémices de la maladie d’Alzheimer.
La maladie d'Alzheimer est la plus courante des maladies neurodégénératives. Elle fut décrite
pour la première fois en 1906 par un médecin allemand Dr Alois Alzheimer. Il décrivit des
altérations anatomiques observées sur le cerveau d’une patiente de 51 ans atteinte de démence,
d'hallucinations et de troubles de l'orientation.
La fréquence globale de cette maladie, après 65 ans, varie entre 1 et 5,8 %. Elle augmente
avec l'âge, atteignant près de 10 % après 85 ans et près de 20% pour les plus de 90 ans. Cette
maladie est en voie de devenir un fléau sanitaire et socio-économique dans les pays
industrialisés, où l'espérance de vie ne cesse d'augmenter. En France, il y aurait actuellement
860 000 personnes atteintes et 220 000 nouveaux cas par an. Les projections pour l'avenir sont
alarmantes : 1 200 000 cas en 2020 et 2 100 000 en 2040. 30000000 à 40000000 de personnes
seraient affectées dans le monde.
-
Quels sont les caractéristiques de la maladie ?
Comment peut-on la dépister ?
Qu’est-ce qui la déclenche ?
Comment lutter efficacement contre elle ?
Pour répondre à ces problématiques, nous étudieront :
-
Les caractéristiques de la maladie dans un premier temps ;
Les causes de la maladie dans un second temps ;
La lutte contre la maladie dans un dernier temps.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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Quatre maladies liées à l’âge :
Informations Incidence
Traitement
actuels
Voies de
recherche
Symptômes
Principale cause
de décès dans le
monde avec 15
millions par an
et causant de
nombreuses
séquelles chez les
rescapés
(paralysies).
Aspirine et molécules
anti-agrégantes, antithrombotiques dans
le cas d’AVC de type
athérosclérose,
chirurgie dans le cas
des AVC d’origine
malformation
vasculaire
Molécules
neuroprotectrices,
antioxydant,
vasodilatateurs,
thérapie génique,
recherche de gènes
de susceptibilité.
Paralysie d’un membre
ou d’un côté, baisse
brutale, unilatérale de la
vision ou vision double,
troubles de la sensibilité
d’un membre ou d’un
côté, troubles du
langage, difficulté à
parler, troubles de
l’équilibre, troubles de la
compréhension.
Atteint une
femme sur deux
de plus de 50 ans
en France, 70000
nouveaux cas en
France chaque
année, quelques
milliers
d’homme
touchés.
Prévention :
Œstrogènes,
progestérones,
alimentation
équilibrée riche en
vitamine D et
calcium, exercice.
Traitements :
biphosphanates
(inhibe la résorption
osseuse), sels de
fluor, calcitonine
(hormones régulant
le métabolisme du
calcium), molécules
régulant les
récepteurs aux
œstrogènes.
L-dopa et lévodopa
qui augmente le taux
de dopamine associé
à un inhibiteur de
décarboxylase
Recherche de
marqueurs de la
densité osseuse, étude
de la régulation et de
l’expression des
gènes des cellules
osseuses.
Fracture chez les femmes
ménopausée, personne
qui se voutent,
diminution de la taille.
Vaccins, recherche
de molécules
neuroprotectrices,
thérapie cellulaire
par transplantation
de neurones fœtaux,
recherche de gènes
de susceptibilité.
Destruction des neurones
dopaminergiques.
Le début de la maladie :
réduction de l’activité,
fatigabilité anormale,
douleurs mal localisées,
difficultés d’écriture,
tremblement d’une
main, raideur fluctuante,
etc.
Puis :
L’akinésie ("lenteur"
des mouvements),
l’hypertonie (rigidité) et
tremblement.
Maladies
Accidents
vasculaires
cérébraux (AVC)
Ostéoporose
Maladie de
Parkinson
(maladie
neurodégénérative)
Près de 1% de la
population après
60 ans, surtout
les hommes,
100000 malades
en France et
8000 nouveaux
cas chaque
année.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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Touche près de
9000 hommes
par ans en
France chaque
année, surtout
après 65 ans.
Cancer de la
prostate
Dépistage par dosage
antigénique
(marqueurs
spécifiques
d’anticorps),
radiothérapie,
chimiothérapie et
chirurgie.
Recherches des gènes
et des protéines
impliquées dans la
progression tumorale
et pouvant être des
cibles thérapeutiques
(inhibition des
vaisseaux sanguin
par exemple),
thérapie génique,
immunothérapie
(utiliser des anticorps
contre les antigènes
des cellules tumorales
ou utiliser des
anticorps porteurs de
médicaments,
radiothérapie.
Difficultés au moment
d’uriner : de la difficulté
à commencer à uriner ou
à retenir l'urine, une
incapacité à uriner, un
besoin d'uriner
fréquemment (surtout la
nuit), un faible débit
urinaire, une sensation
de brûlure ou de douleur
au moment d’uriner, du
sang dans l’urine ou le
sperme, douleurs ou
raideurs fréquentes au
bas du dos, aux hanches
ou au haut des cuisses,
difficulté à obtenir une
érection (rare).
Tableau décrivant les caractéristiques de quatre maladies liées à l’âge.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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I-
Carctéristiques de cette maladie :
Ne pas confondre sénilité dûe à l’âge et sénilité dûe à Alzheimer.
A- Les symptômes :
1- Fonctionnement de la mémoire :
Quand un souvenir se met en place, plusieurs neurones et cerveau sont activés en même temps
et la transmission du message de l'un à l'autre est facilitée. Pour rappeler un souvenir, le même
réseau de neurones est réactivé.
On distingue plusieurs types de mémoire :

La mémoire à court terme (ou mémoire de travail) permet de retenir une information
pendant une courte durée. Par exemple, nous pouvons retenir une adresse avant de la
noter. La mémoire de travail utilise une région située dans le cortex préfrontal.

La mémoire à long terme peut être séparée entre mémoire implicite (ou procédurale)
et explicite (ou déclarative). La mémoire implicite est la mémoire des processus
inconscients, comme les capacités motrices (faire du vélo, nager...). La mémoire
explicite comprend quant à elle la mémoire épisodique (ou autobiographique) et la
mémoire sémantique (culture générale). La mémoire épisodique utilise des réseaux
neuronaux situés dans la partie médiane du cerveau. Ces réseaux forment le "circuit de
Papez". L'hippocampe est le principal élément de ce circuit ; il est situé dans la partie
interne de chaque lobe temporal. L'acétylcholine et le glutamate sont deux molécules
essentielles au fonctionnement de l'hippocampe. La mémoire implicite est
indépendante de ce réseau.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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L’organisation du cortex cérébral :
Localisation des différentes aires cérébrales
Localisation de l’hippocampe
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2- Comportement des malades :
Les malades atteints de la maladie d’Alzheimer souffrent :
-
-
Troubles du langage (manque de mot, problème du langage écrit, problème dans le
langage basique…) ;
Syndromes amnésiques (perte de la mémoire à court terme, de travail, épisodique, à
long terme, mémoire sémantique (dénomination des objets, complément de
phrase…) ;
Perte des gestes du quotidien ;
Perte de l’appétit ;
Dépression ;
Perte d’autonomie.
Le développement de la maladie s’effectue en trois phases :
a- La phase initiale : stade léger (2 à 4 ans).
Capacités touchées
Capacités mentales
Humeurs et émotions
Comportements
Capacités physiques
Symptômes typiques
• oublis bénins ;
• difficulté à assimiler de nouvelles
informations et à suivre des conversations ;
• difficulté à se concentrer ou attention
limitée (ex : problème dans la gestion du
budget) ;
• problèmes d'orientation comme perdre son
chemin ou ne pas suivre la bonne direction ;
• difficulté à communiquer comme trouver le
mot juste.
• Sautes d’humeur ;
• Dépression.
• Passivité ;
• Retrait d’activités habituelles ;
• Agitation.
• Légers problèmes de coordination
Tableau montrant les modifications observées chez un patient en phase initiale d’Alzheimer.
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b- La phase intermédiaire : la phase modérée (1 à 4 ans).
Capacités touchées
Capacités mentales
Humeurs et émotions
Comportements
Capacités physiques
Symptômes typiques
• les pertes de mémoire continuent ;
• la personne oublie progressivement son
passé ;
• elle ne reconnaît plus ses amis et sa famille ;
• elle perd l'orientation dans le temps et
l'espace.
• changements de personnalité ;
• confusion ;
• méfiance ;
• sautes d'humeur ;
• colère ;
• tristesse/dépression ;
• hostilité ;
• anxiété/appréhension.
• de moins en moins capable de se
concentrer ;
• agitation (fait les cent pas, erre)
• répétition ;
• hallucinations ;
• agressivité ;
• comportements sans inhibition ;
• passivité.
• a besoin d'aide pour les tâches quotidiennes
(par ex., s'habiller, se laver, aller aux toilettes) ;
• difficulté à dormir ;
• fluctuations de l'appétit ;
• difficultés de langage ;
• difficulté à se situer dans l'espace.
Tableau montrant les modifications observées chez un patient en phase intermédiaire d’Alzheimer.
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c- La phase avancée : stade sévère (6 mois à 3 ans).
Capacités touchées
Capacités mentales
Humeurs et émotions
Comportements
Capacités physiques
Symptômes typiques
• la personne perd la capacité de se souvenir,
de communiquer ou de fonctionner ;
• elle est incapable de traiter l'information
reçue ;
• elle a beaucoup de difficulté à parler ;
• elle perd complètement l'orientation dans le
temps et l'espace et devient très confuse quant
aux gens qui l'entourent.
• il est possible qu'elle se replie sur ellemême.
• elle communique de façon non verbale
(regarder dans les yeux, pleurer, gémir).
• elle dort plus longtemps et plus souvent
• elle devient immobile (alitée) ;
• elle perd la capacité de parler ;
• elle perd la maîtrise de sa vessie et de ses
intestins ;
• elle a de la difficulté à manger et elle a du
mal à avaler ;
• elle est incapable de s'habiller et de se laver
• elle peut perdre du poids.
Tableau montrant les modifications observées chez un patient en phase avancée d’Alzheimer.
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B- Diagnostiques de la maladie :
1- Les tests cliniques :
Différents tests existent pour dépister la maladie. Le plus utilisé est le test MMSE (Mini
Mental State Examination) voir feuille suivante.
Graphique présentant l’évolution des symptômes de la maladie d’Alzheimer au cours des années.
Lexique :
-
-
MMSE : Mini Mental State Examination (test de détermination de la maladie
d’Alzheimer).
MCI : Mild Cognitive Impairement (déficit cognitif léger).
AVQ : Activité de la Vie Quotidienne.
SPCD : Symptômes Psycho-Comportementaux au Cours de la Démence chez la
personne âgée.
Anosmie : troubles de l’odorat se traduisant par une perte ou diminution forte de la
sensibilité aux odeurs.
Aphasie : trouble du langage affectant l'expression ou la compréhension du langage
parlé ou écrit survenant en dehors de tout déficit sensoriel ou de dysfonctionnement de
l'appareil phonatoire.
Apathie : L'apathie est, en médecine, un état de fatigue physique ou intellectuelle
profond, le plus souvent réversible, se caractérisant par une indifférence à l'émotion et
aux désirs.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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Mini Mental State Examination (MMSE) (Version consensuelle
du GRECO)
Orientation / 10
Je vais vous poser quelques questions pour apprécier le fonctionnement votre mémoire.
Les unes sont très simples, les autres un peu moins. Vous devez répondre du mieux que vous
pouvez.
Quelle est la date complète d’aujourd’hui ?
Si la réponse est incorrecte ou incomplète, posées les questions restées sans réponse, dans
l’ordre suivant :
1. En quelle année sommes-nous ?
2. En quelle saison ?
3. En quel mois ?
4. Quel jour du mois ?
5. Quel jour de la semaine ?
Je vais vous poser maintenant quelques questions sur l’endroit où nous trouvons.
6. Quel est le nom de l’hôpital où nous sommes ?*
7. Dans quelle ville se trouve-t-il ?
8. Quel est le nom du département dans lequel est située cette ville ?**
9. Dans quelle province ou région est située ce département ?
10. A quel étage sommes-nous ?
Apprentissage / 3
Je vais vous dire trois mots ; je vous voudrais que vous me les répétiez et que vous essayiez
de les retenir car je vous les redemanderai tout à l’heure.
11. Cigare ; Citron ; Fauteuil
12. Fleur ; Clé ; Tulipe
13. Porte ; Ballon ; Canard
Répéter les 3 mots.
Attention et calcul / 5
Voulez-vous compter à partir de 100 en retirant 7 à chaque fois ?*
14. 93
15. 86
16. 79
17. 72
18. 65
Pour tous les sujets, même pour ceux qui ont obtenu le maximum de points, demander :
Voulez-vous épeler le mot MONDE à l’envers ?**
Rappel/ 3
Pouvez-vous me dire quels étaient les 3 mots que je vous ai demandés de répéter et de retenir
tout à l’heure ?
11. Cigare Citron Fauteuil
12. Fleur ou Clé ou Tulipe
13. Porte Ballon Canard
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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Langage / 8
Montrer un crayon. 22. Quel est le nom de cet objet ?*
Montrer votre montre. 23. Quel est le nom de cet objet ?**
24. Ecoutez bien et répétez après moi : « PAS DE MAIS, DE SI, NI DE ET »***
Poser une feuille de papier sur le bureau, la montrer au sujet en lui disant : « Ecoutez bien et
faites ce que je vais vous dire :
25. Prenez cette feuille de papier avec votre main droite,
26. Pliez-la en deux,
27. Et jetez-la par terre. »****
Tendre au sujet une feuille de papier sur laquelle est écrit en gros caractère : « FERMEZ LES
YEUX » et dire au sujet :
28. « Faites ce qui est écrit ».
Tendre au sujet une feuille de papier et un stylo, en disant :
29. « Voulez-vous m’écrire une phrase, ce que vous voulez, mais une phrase entière. »*****
Praxies constructives / 1
Tendre au sujet une feuille de papier et lui demander :
30. « Voulez-vous recopier ce dessin ? »
« FERMEZ LES
YEUX »
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Interprétation des résultats:
Le score normal maximal est de 30
- Si le score est inférieur à 10, l'atteinte cognitive est sévère.
- Si le score est inférieur à 18, l'atteinte cognitive est modérée.
- Si le score est supérieur ou égale à 23, l'atteinte cognitive est légère.
En pratique, on considère qu'il existe une probabilité de développer une maladie d'Alzheimer
si le MMS est inférieur à 26.
Toutefois ces scores doivent être nuancés par le niveau d'étude, une personne ayant le
baccalauréat est considérée comme saine si son MMS est entre 26 et 30 alors qu'un patient
n'ayant pas le certificat d'étude peut être sain avec un MMS allant jusqu'à 22 ou 23.
Pour une exploration plus précise des capacités cognitives, on réalise le test de Dubois.
Celui-ci consiste à montrer cinq mots au patient :
MUSEE
LIMONADE
SAUTERELLE
PASSOIRE
CAMION
Le médecin réalise trois niveaux d'encodages afin que le patient mémorise ces mots:
- le premier niveau est une lecture à voix haute des mots par le médecin ;
- le second consiste à décrire ces mots : "il y a un bâtiment, une boisson, un insecte, un
accessoire de cuisine et un véhicule ;
- le dernier repose sur le fait que le patient doit par exemple indiquer quel est le bâtiment.
On demande alors au patient un rappel immédiat des cinq mots (pas forcément dans l'ordre) :
chaque bonne réponse vaut 1 point, cette première restitution est donc notée sur 5
S'il a fallu réaliser un indicage (le mot qui vous manque est un bâtiment) avant d'obtenir une
bonne réponse alors le point est tout de même accordé.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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S'il y a intrusion (école au lieu de musée) alors le point n'est pas donné.
Environ 6 à 7 min plus tard, on demande un rappel différé des mots noté lui aussi sur 5.
Si le score est inférieur ou égal à 7 alors une suspections de la maladie d'Alzheimer est
établie.
Au cours du temps nécessaire entre les deux rappels, d'autres tests rapides peuvent être
pratiqués.
- le médecin fournit une feuille sur laquelle il a dessiné un cercle représentant une horloge,
puis il demande au patient de replacer les heures puis de dessiner les aiguilles sur 10h 10min
- le médecin fournit une feuille sur laquelle trois bouteilles sont dessinées (une verticale, une
horizontale et une oblique), puis le praticien dessine un niveau d'eau dans les deux premières
bouteilles (environ 1/3 du volume) avant de demander au patient de mettre le niveau d'eau
dans la bouteille inclinée.
- le médecin demande au patient de dessiner un cube (il faut alors savoir qu'environ 15% de la
population saine ne peut pas le faire du premier coup sans erreur).
Si tous les indicateurs vont en direction d'un déficit des fonctions cognitives, praxiques
ou gnosiques alors des examens complémentaires sont réalisés par un neuropsychiatre.
Le médecin demande également une IRM pour éliminer un autre type de démence telle que la
démence vasculaire et éventuellement révéler le niveau d'atteinte de l'hippocampe qui est la
première zone cérébrale à s'atrophier en cas de maladie d'Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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2- IRM cérébral :
Fig. 1. Coupes coronales d’IRM pondérées en T1 montrant l’atrophie hippocampique ; a : hippocampe normal chez un sujet
âge´ sain ; b : atrophie hippocampique débutante chez un patient Alzheimer ; c : atrophie hippocampique plus marquée. Les
hippocampes sont indiqués par des flèches.
Lexique :
-
Hippocampe : repli du cortex cérébral de la face interne inférieure du lobe temporal.
Il permet la consolidation de la mémoire et permet la mémoire à court terme.
Atrophie : c’est la diminution de volume ou de taille, plus ou moins importante, d'un
membre, d'un organe ou d'un tissu, d'origine pathologique ou physiologique.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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3- L’IRM cérébral fonctionnel :
a
b
a- IRM fonctionnel cérébral d’un individu atteint d’Alzheimer.
b- IRM fonctionnel cérébral d’un individu sain.
Les images présentent la différence d’activation métabolique entre un sujet atteint
d’Alzheimer et un sujet sain.
Chez le sujet sain, l’activation des zones cérébrale est modérée et s’effectue de façon
bilatérale.
Chez le malade, l’activation est beaucoup plus étendue témoignant d’une importante plasticité
cérébrale fonctionnelle.
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4- Microscopie du tissu cérébral :
Photographie prises au microscope optique de tissu cérébral d’un patient atteint de la maladie
d‘Alzheimer.
Les flèches montrent la présence de plaques séniles.
Représentation en 3D des neurones d’un patient sains et ceux d’un patient atteint d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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II-
Les causes de la maladie :
Il existe deux formes d’Alzheimer : la forme sporadique (débute vers 65 ans) et la forme
familiale (débute entre 30 et 65 ans).
Deux causes ont été décelées :
A- Le rôle de la bêta amyloïde :
Chez certains patients, on note la présence de plaque β amyloïde au niveau du cortex cérébral
et leur absence chez les sujets sains.
Schéma bilan montrant le rôle de la β amyloïde et de l’alipoprotéine sur la mort des
neurones :
Gène de la préséniline 1
(chr 14) ou préséniline 2
(chr 1)
Alipoprotéine E4
Agrégation
insoluble
Formation de plaques β
amyloïdes
Préséniline 1 ou 2
Peptides β amyloïde
Stimulation
Clivage par
sécrétase
Membrane cytoplasmique
Récépteur
RAGE
Précurseur amyloïde
muté APP (codon
717, 670, 671)
Stimulation de mécanismes en
cascade (péroxyde, Ca2+,
calmoduline, caspase...)
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
Destruction des neurones donc plus
d’acétylcholine (absence de transmission
de l’information neurale)
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→ Les alipoprotéines sont produites par les cellules gliales du cerveau. Ils sont codés par le
gène APOE localisé sur le chromosome 19. Ils ont des rôles multiples notamment dans le
transport et la distribution de cholestérol et la fixation de la protéine Tau (voir II B).
Ce gène est fortement suspecté dans la forme sporadique d’Alzheimer. Le gène APOE a
trois allèles principaux : e2, e3 et e4. Il s’agit de trois versions du gène qui, sans être des
mutations délétères conduisant à des protéines dysfonctionnelles comme pour la forme
familiale d’Alzheimer (voir II C).
Dans le cas du gène APOE, on trouve les trois variantes en proportion variable :
-
51% pour APOE2 ;
80% pour APOE3 ;
15% pour APOE4.
La forme la plus connue e3, n’a pas d’effet sur Alzheimer. L’allèle e2 quant à lui, diminuerait
l’incidence de l’Alzheimer chez ceux qui le possède. Ceux possédant l’allèle e4 sont plus
susceptibles de développer l’Alzheimer. En effet, les hétérozygotes pour l’allèle e4 voient le
risque d’avoir l’Alzheimer augmenter de trois fois alors que les homozygotes pour ce même
gène le voient de onze fois environ.
→ APP ou protéine précurseur de l’amyloïde est synthétisée par le gène APP présent sur le
chromosome 21. Si une personne hérite de ce gène rendu défectueux par une mutation, elle
développera la forme familiale de l’Alzheimer (voir II C). Cette protéine jouerait un rôle
dans la plasticité neuronale, mais son rôle précis reste inconnu.
→ Les gènes mutés codant pour les protéines préséniline 1 et 2 seraient responsables, si au
moins un des deux est présent, de la mise en place de la forme familiale de l’Alzheimer.
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B- La protéine Tau :
La forme des neurones est permise grâce à la présence de microtubule (molécules de natures
protéiniques faisant parties du cytosquelette).
Chaque microtubule est formé de 11 doublets de protofilament de tubuline alpha et béta. Les
microtubules sont stabilisés grâce à l’intervention de protéines (MAP : microtubule associeted
protéin) : les protéines Tau.
Ces microtubules permettent d’acheminer depuis le corps cellulaire des neurones jusqu’à la
synapse les précurseurs permettant la fabrication de l’acétylcholine.
La présence d’une protéine Tau anormalement phosphorylée provoque la dégénérescence des
microtubules et donc l’impossibilité de synthétiser de l’acétylcholine. Le transfert de
messages nerveux entre neurones ne s’effectuera plus.
Immunohistochimie de la protéine Tau anormalement phosphorylée: la protéine est colorée en brun.
Le corps cellulaire d’un neurone porteur d’une dégénérescence neurofibrillaire est marqué (flèche verte).
La flèche noire pointe vers des prolongements nerveux d’une plaque sénile où des protéines tau
anormalement phosphorylées se sont accumulées.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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III-
Lutte contre cette maladie :
A- Dépistage de la maladie :
1- Etude d’une famille à risque :
La forme génétique de la maladie est autosomique dominante. Si l’un des parents est porteur
de la maladie, il y a 1 risque sur deux que les enfants à naître soient porteurs de l’allèle muté
(échiquier de croisement).
Comment dépister qu’un enfant à naître soit porteur de l’allèle muté ?
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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2- La méthode Sangers :
Principe : À partir d'un fragment d’ADN simple brin, la méthode consiste à synthétiser son
brin complémentaire en présence de nucléotides particuliers qui bloquent la synthèse de façon
spécifique :



On réalise en parallèle 4 synthèses du brin complémentaire
Ces synthèses débutent à partir d’une amorce
o complémentaire de l’extrémité 3’ du brin
Chaque synthèse a lieu en présence
o D’ADN polymérase I (ADN dépendante) : catalyse la synthèse ;
o Des nucléosides triphosphate (+ Mg2+) : dATP, dCTP, dGTP et dTTP ;
o D’un didésoyribonucléoside triphosphate marqué (chaud ou froid :
radioactivité ou fluorescence) : ddATP pour l’une, ddCTP pour la seconde, etc.
Ces ddNTP ne possèdent pas de groupement OH en 2’ ni en 3’ :
Ils bloquent donc la synthèse lorsqu’ils sont incorporés au brin.
Le rapport des concentrations dNTP et ddNTP est prévu de façon à avoir une
incorporation au hasard et à toutes les positions possibles. (1/100)
On obtient donc une série de fragments de taille différente, possédant un didésoxynucléotide
marqué en 3’
Ces fragments sont ensuite soumis en parallèle à une électrophorèse en gel de polyacrylamide
verticale ou capillaire (fluorescence) qui les sépare en fonction de leur taille : leur
positionnement permet de connaître :
o Leur taille (nombre de nucléotides) ;
o La nature de la base positionnée en 3’.
On détermine alors sur ce gel la séquence (5’-3’) du brin complémentaire à partir de laquelle
on peut déterminer la séquence du brin à séquencer.
Remarques :



Le pouvoir résolutif est de 1 base près;
La taille des fragments étudiés ne dépasse pas 600 à 800 pb;
Une PCR en amont du séquençage permet d'avoir une quantité importante de brin
matrice à séquencer.
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Schéma du séquençage par la méthode “didésoxy” de F.Sanger
1. La synthèse par l’ADN polymérase du
brin complémentaire est bloquée par des
analogues des 4 bases
2. L’électrophorèse des 4 jeux de fragments
donne la séquence complémentaire
Cette méthode permettra d’identifier la présence éventuelle de gènes mutés responsable de la
maladie.
Comment prévenir le risque d’avoir Alzheimer ?
B- Prévenir la maladie :
1- Facteurs à risque :
Certains facteurs accroissent les risques d’Alzheimer :
-
Traumatismes crâniens avec pertes de connaissances ;
La consommation d’aluminium ;
Le faible niveau d'instruction (19 %)
Le tabagisme (14 %)
L'inactivité physique (13 %)
La dépression (1 %)
L'hypertenson artérielle (5 %)
L'obésité (2 %)
Le diabète (2 %).
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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Pour les femmes, la prise de progestatifs après la ménopause diminuerait les risques d’avoir
Alzheimer. De même, la consommation régulière d’alcool (sans excés) limiterait également
les risques.
2- Dépistage moléculaire :
La recherche de concentration de protéine Tau et de béta amyloïde permet de détecter un
éventuel Azheimer.
C- Profilaxie la maladie :
Il faut toujours envisager des soins palliatifs diminuant l'intensité des symptômes. Certains
antidépresseurs peuvent être prescrits pour améliorer l'humeur du malade et diminuer son
anxiété, mais il faut surtout éviter d'utiliser les antidépresseurs tricycliques en raison de
leurs propriétés anticholinergiques. D'une manière générale, il faut proscrire tout médicament
anticholinergique. En fait, l'essentiel du traitement repose sur la prise en charge du malade par
ses proches dans un premier temps, si c'est possible, ou par une aide à domicile. L'accueil de
jour temporaire (A.D.J.) permet à l'entourage de trouver un répit. Dans tous les cas,
l'autonomie du patient et son maintien à domicile doivent être préservés le plus longtemps
possible. L'entourage doit bénéficier d'une information et d'un soutien. Le rôle des
associations est important. L'hospitalisation ne doit être envisagée qu'à la phase ultime de la
maladie et doit être préparée avec l'entourage.
Différents médicaments qui pallient la carence en acétylcholine peuvent permettre une
amélioration des symptômes et ralentir l'évolution de la maladie. La tacrine a d'abord été
utilisée, mais ses effets secondaires sur le foie lui font préférer le donépézil ou la rivastigmine,
mieux tolérés. La galantamine et la mémantine viennent compléter les moyens thérapeutiques
actuels.
La maladie d’Alzheimer 2012 Frédéric Faucheux
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