La maladie d’Alzheimer C.R de la réunion du 15/03/05 à Draveil C’est Aloïs Alzheimer qui parle pour la première fois de cette maladie en 1906 à propos d’une patiente de 48 ans. Il parlera à cette époque de « désintégration intellectuelle ». Quelques chiffres à ce jour : 860000 cas en France, 12000 en Essonne dont 5000 seulement sont pris en charge pour leur maladie) ; cette maladie est corrélée à l’âge : 6,5% entre 75 et 79 ans ; 27,6% entre 85 et 89 ans ; 47% après 90 ans. En 2050, on en prévoit 4 fois plus pour les plus de 80 ans. (explosion de la maladie). L’évolution de cette maladie se fait sur 3 à 20 ans. Prédispositions à cette maladie : - hérédité : on note des formes familiales avec des déterminants génétiques mais alors elles touchent des sujets assez jeunes (aux alentours de 50 ans) - un niveau d’éducation assez bas est un facteur de risque important - des maladies prédisposant : hypertension, le diabète, la dépression. C’est une maladie somatique qui présente une atteinte d’une partie précise du cerveau : atrophie de l’hippocampe qui se voit à l’IRM dès le début de la maladie. Cette maladie est due à la baisse d’un neuromédiateur l’acétylcoline.Cette maladie est dite dégénérative et entraîne différents symptômes qui sont : - Importante perte de la mémoire avec des difficultés importantes à mémoriser de nouvelles informations, une mémoire épisodique, une mémoire autobiographique (événements importants avec une connotation affective très forte sont préservés) - Troubles du langage : manque de plus en plus de mots - Troubles de la compréhension - Troubles du raisonnement et du jugement - Troubles de l’orientation (espace et temps) - Apraxie (non reconnaissance des objets par rapport à leur utilité) - Difficultés de plus en plus importante pour s’habiller, pour la toilette - Non reconnaissance des personnes - Perte de plus en plus importante d’autonomie - Troubles du comportement : dépression /euphorie -troubles émotionnels : labilité émotionnelle -émoussement affectif, indifférence Troubles anxieux : déambulation, questionnement incessant, agitation, agressivité (en générale verbale) - Troubles psychotiques : idées délirantes, hallucinations, trouble de l’identification (ne se reconnaît pas elle-même) - Troubles des conduites élémentaires : trouble des conduites alimentaires (anorexie) Troubles de la sexualité : dés inhibition ; troubles du rythme veille, sommeil ; troubles sphinctériens. Traitement : ralentit l’évolution en améliorant les signes de la maladie. Il existe sur le marché 3 anticholinestérasiques auquel on associe un traitement qui améliore les troubles du comportement (antidépresseurs).la durée du traitement est à vie sinon il y a une perte de tout le bénéfice Recherche : un vaccin qui avait de bons résultats chez la souris a été stoppé chez l’homme à cause des risques constatés sur certains (décès, encéphalopathies etc. )D’autres recherches sont en cours. Conseil à donner : en cas de doute, consulter le plus tôt possible un centre de consultation « mémoire » pour une prise en charge spécialisée et la mise en place rapide du traitement.Il existe 7 consultations en Essonne de ce type. Cette maladie pour le traitement est prise en charge à 100% par la sécurité sociale. Quelques chiffres alarmants : 75% de ces malades vivent à domicile avec un membre de leur famille (dans un stade plus avancé de la maladie 48% sont toujours à domicile dont 30% qui ne vivent sans aucun intervenant professionnel pour aider).Plusieurs causes à cela : - un manque de personnel efficace formé - le prix d’un placement institutionnel : environ 3000€ / mois à la charge du malade - 1 à 2 ans d’attente dans ces institutions Il est a noté une forte augmentation de la mortalité des conjoints (63%) usés par l’accompagnement de cette maladie.(grand danger des familles) Quelques remarques générales : 50% des plus de 50 ans se plaignent de troubles de la mémoire. Les causes principales de ces troubles : le stress en premier lieu, la prise régulière de psychotropes durant de longues années (la France en est un des plus gros consommateurs), la démotivation qui entraîne une absence de concentration.. A retenir : ce n’est jamais le malade qui se plaint des troubles mais son entourage. Le vieillissement normal présente un ralentissement des capacités mais ces capacités existent toujours (plus dans la maladie d’Alzheimer) Chercher à repérer des signes d’alerte : changements dans les habitudes, perte des convenances sociales (se détectent plus facilement dans l’intimité sociale ou familiale.) Chez ces personnes, pas de passage à l’acte même si des phases de conscience et de présence sont réelles durant toute la maladie car elles ne sont pas capables de l’organiser). Cette maladie touche plus la femme que l’homme à cause de la longévité de la vie ; Si ces personnes ont des délires, il ne sert à rien d’essayer de rétablir « des vérités ».Lui faire affronter ses erreurs augmente l’agressivité, mais plutôt se servir du sujet évoqué pour le présenter autrement. Le portage à domicile des repas pour ces personnes n’est pas adapté (oubli de la livraison). On préfèrera la solution d’une aide ménagère qui stimulera la personne à la confection du repas quand cela est possible et qui veillera à ce que le repas soit consommé).Dans cette maladie toute stimulation est importante. On notera aussi que des personnes qui croient en Dieu supportent mieux l’accompagnement de ces malades car elles devinent plus facilement un autre mode de communication (le regard, le geste etc.) Des facteurs de moindre risque de cette maladie : la stimulation intellectuelle, une vie sociale riche, le bénévolat Pour les familles il existe vraiment un soutien important d’écoute (n° à appeler, rencontres avec partage des difficultés, séances de formation à l’accompagnement de la maladie etc. cela est délivré par l’association France Alzheimer)