la voie veineuse centrale - IFSI Salon 2007-2010

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LA VOIE VEINEUSE CENTRALE
La pose d'une voie veineuse centrale est un acte médical dont la surveillance et
l'entretien sont de la responsabilité de l'infirmier (ère) (Article 4 du décret n°93 345 du
15 mars 1993).
DEFINITION :
Cathéter vient du grec " plonger " ;
Ce sont des appareils tubulaires en contact avec le milieu sanguin destinés :
 à la perfusion de médicaments, de solutés ou dérivés sanguins
 aux prélèvements sanguins,
 à permettre la prise de pression
Un cathéter veineux est dit central quand son extrémité distale se situe au
niveau de la veine cave supérieure.
Les veines jugulaires internes et sous-clavières sont les plus communément
utilisées.
 Différents types de cathéters veineux centraux :
 Les cathéters veineux longs > 80 mm, radio-opaques

 Simple lumière (2 longueurs : 20 et 30 cm, 2 tailles : 1,7 et 2 mm = 4 cathéters
au choix),
 Multilumières à 2 voies (16 et 20 cm).
 Multilumières à 3 voies (16 et 20 cm) utilisés en réanimation
 Les cathéters flottants à thermodilution : mesure de pression et de débit
cardiaque (sonde de Swan Ganz)
 Les cathéters utilisés en dialyse : Shedon, Bard, Cannaud
 Les abords sont de plusieurs types :




Sous clavier
Jugulaire
Fémoral
Basilique (niveau du bras)
INDICATIONS :
Le monitorage des pressions de remplissage (pression veineuse centrale et de
l'artère pulmonaire), la nutrition parentérale et le remplissage rapide représentent les
indications les plus fréquemment rencontrées en anesthésie-réanimation.
• VVP impossible,
• Administration prolongée de substances veino-toxiques (solutés hyperosmolaires, certains antibiotiques, chimiothérapie, potassium, Cordarone…)
• Administration de catécholamines,
• Surveillance d’un état de choc et de l’efficacité du traitement,
• Nutrition parentérale (rôle démontré de l’intérêt de celle-ci chez le
polytraumatisé),
• Mesure de la saturation veineuse des jugulaires (SjVO2) dans le choc
septique,
• Dialyse (Hémoclave).
Monitorage des pressions de remplissage
pression veineuse centrale
pression de l'artère pulmonaire
Administration de médicaments
drogues vasoactives ou irritantes par voie périphérique
administration chronique de médicaments
- nutrition parentérale
- chimiothérapie
- antibiothérapie au long cours
Remplissage rapide
Aspiration d'une embolie gazeuse
Impossibilité de trouver un accès veineux périphérique
CONTRE INDICATIONS :
o
Ponction veineuse profonde non comprimable si trouble de la
coagulation,
o Ponction bilatérale à moins de 48 heures d’intervalle au niveau sousclavier ou jugulaire (risque de pneumothorax bilatéral) ,
o Ponction controlatérale d’une pathologie pulmonaire,
o Hypothermie
PREPARATION DU MATERIEL :
 Pour l’infirmier et le médecin :
o 1 sarrau stérile pour l'opérateur

o 1 sarrau propre pour l'aide
o 2 charlottes
o
2 masques
 Pour le patient
1.
o charlotte
2.
o Masque si patient non intubé et en fonction de son état respiratoire
3.
 Pour la mise en place du cathéter veineux central
 Produits pour l'asepsie
1.
o Savon antiseptique BETADINE® Scrub
o Solution antiseptique BETADINE® dermique (si utilisation d’un autre
antiseptique, utiliser la même gamme pour le savon et la solution
antiseptique par exemple HIBISCRUB® et HIBITANE® Champ à 0,5
%)
2.
o Eau stérile
 Produits autres
a.
o Le ou les solutés à perfuser (suivant le type de cathéter)

o Un flacon de Xylocaïne à 2 %

 Matériel non stérile
o Container à aiguilles
o Sac DASRI
o Sac noir
o 1coupe fil
o 1 tondeuse chirurgicale
o 1 support de rampe
o 1 alèse de protection à usage unique (type ABSORBEX)

 Matériel stérile
o Rampe stérile avec valves anti-reflux
o Un "plateau VVC" emballé dans une feuille "crêpe" non imperméable
(pouvant servir de champ de table pour déposer du matériel sec)
comprenant :
o
o
o
o
o
pinces Kocher (1 avec griffes et 1 sans griffes)
pince à disséquer sans griffes
cupule
paire de ciseau 14 cm (mousse/pointu)
10 compresses (5 grandes, 5 petites)
 Un "Pack linge" comprenant :
o 1 sarrau + 1 essuie-mains stérile
o 2 champs ordinaires (1mx1m)
o Un champ à usage unique fenêtré adhésif imperméable (70/90 ou
160/150 cm)
o Des lames stériles de tondeuse
o Une paire de gants stériles
o Des compresses stériles : 1 paquet de 5 grandes (pour la 1ère
antisepsie)
o Une seringue stérile de 10 ml ou 20 ml
o Une aiguille I.M.
o Fil 2/0 PETERLON (aiguille droite)
o Un ou plusieurs perfuseurs simples (fonction du nombre de voies du
cathéter)
o Un pansement adhésif transparent semi-perméable stérile (10 cm x
12 cm) peut-être utilisé pour protéger les raccords du cathéter
multilumière (à la place des protège-raccords).
o Un cathéter veineux central à une ou plusieurs voies (lumières)
o Tégaderm
PREPARATION DU PATIENT :
La pose d'une voie veineuse centrale s'effectue :
 La toilette du patient faite, linge de corps propre
 La chambre propre, le ménage fait selon le protocole de nettoyage et
désinfection en vigueur dans l'établissement, procéder à distance du
ménage (> 1/2 heure)
 Le lit refait avec du linge propre (prévoir également une protection pour
glisser sous le dos du patient)
 Aucune allée et venue ne doit avoir lieu pendant la pose
 Le nombre de personnes sera limité
Epilation et désinfection par une solution antiseptique de la zone de ponction. Cette
dernière est limitée par des champs stériles. Une anesthésie locale peut être réalisée
par infiltration sous-cutanée chez les patients conscients.
Abord sous-clavier
La voie d'Aubaniac est la plus répandue. Le patient est étendu en décubitus dorsal
strict, les bras le long du corps, la tête tournée du côté opposée à la ponction. Cette
dernière est réalisée à 1 cm sous le bord inférieur de la clavicule à la jonction du tiers
moyen et du tiers interne de celle-ci. L'aiguille est dirigée en dedans, légèrement en
haut et en arrière, en direction de la face postérieure de la fourchette sternale.
Abord jugulaire interne
Le côté droit est choisi préférentiellement. La tête du patient est tournée vers la
gauche et le cou discrètement étendu. La majorité des techniques insiste sur la
relation de la veine jugulaire interne et du muscle sterno-cléido-mastoïdien. La voie
de Daily est la plus utilisée. Le point de ponction se situe au centre du triangle de
Sédillot. L'aiguille est enfoncée en direction caudale, parallèlement au plan sagittal et
faisant un angle de 30° avec le plan frontal.
Abord axillaire
Le patient est installé en décubitus dorsal, le bras en abduction et en rotation
externe, la tête tournée du côté de la ponction. La ponction s'effectue en dedans des
battements de l'artère axillaire et dans l'axe du bras.
Abord fémoral
Le patient est installé en décubitus dorsal et en léger proclive. Le membre inférieur
choisi est placé en abduction et en rotation externe. La ponction est réalisée en
dedans de l'artère fémorale, en dessous de l'arcade crurale. L'aiguille est orientée
dans l'axe du membre, avec un angle de 30° par rapport à la peau.
Autres voies d'abord
Les veines jugulaires externes , basiliques et céphaliques peuvent être
ponctionnées. Cependant, le taux de réussite est faible par rapport aux voies
précédentes (25 à 70 %) et le cathétérisme prolongé de ces veines exposerait à un
risque accru de thromboses et de thrombophlébites.
SURVEILLANCE ET COMPLICATIONS :
Toute manipulation des flacons de perfusion, des tubulures et du cathéter doivent
s'effectuer de manière stérile. La surveillance du point de ponction est quotidienne à
la recherche d'une complication mécanique et/ou infectieuse. Le caillotage à
l'intérieur du cathéter est prévenu en assurant un débit de perfusion régulier et en
rinçant les tubulures au sérum physiologique après chaque injection, prélèvement ou
transfusion.
Le retrait du cathéter doit être effectué avec les mêmes conditions d'asepsie que les
soins quotidiens. Les derniers centimètres du cathéter peuvent être mis en culture.
Effectuer un contrôle radiologique après la pose pour s’assurer de la bonne mise en
place de la voie.
Surveillance locale
 Surveillance du montage (robinet (s), prolongateur, rampe,…), s'assurer
de son étanchéité et de sa propreté
 Humidifier les mousses des boîtiers avec l'antiseptique 3 fois/24 h

 8 h, 16 h et 24 h (Bétadine® dermique ou Hibitane® champ o,5 % selon
le service)
 Surveillance du pansement : la réfection du pansement s'effectue
impérativement dès qu'il est souillé ou non occlusif
 Surveillance à chaque pansement du point d'entrée, de la bonne
fixation du cathéter
Signaler au médecin toute inflammation ou suintement de l'orifice cutané.
Contrôle
du reflux :

Le bon
 fonctionnement du cathéter (perméabilité, positionnement) est vérifié en
effectuant un retour veineux (en abaissant le flacon de perfusion en-dessous du plan
du patient) à 8 h et 20 h.
Pour les autres services, le retour veineux est vérifié si dysfonctionnement du
cathéter.
Si cathéter bouché : désobstruction du cathéter interdite notamment par manœuvre
de surpression à la seringue, appeler le médecin.
Complications :
Malgré un nombre important de techniques de ponction, les taux d'échecs et de
complications restent constants (10 à 20 %).L'échec et l'infection du cathéter sont
les complications les plus fréquentes.
La réduction de la fréquence des complications ne peut se concevoir qu'en portant
les bonnes indications de nutrition parentérale, de mesure des pressions de
remplissage et de remplissage rapide.
Cependant, la ponction d'une veine profonde de gros calibre, réalisée selon un
repérage anatomique, expose à un risque de blessure des organes voisins.
Dans ce cadre, l'échec du cathétérisme est observé dans 10 % des cas environ. La
ponction accidentelle d'une artère voisine et le pneumothorax pour l'abord sousclavier s'observent environ dans 5 et 2 % des cas. Les infections restent la principale
complication.
o Infections (intérêt des voies tunnellisables),
o
Complications mécaniques, pneumothorax, hémothorax, lésion de la veine
cave, lésion nerveuse, troubles du rythme,
o
Embolie gazeuse.
Survenant dans 10 à 20 % des cas, elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Le
risque s'accroît avec la durée d'implantation du cathéter, le site jugulaire, l'existence
de foyers infectieux annexes et l'utilisation d'un matériel en téflon. L'origine est
essentiellement cutanée ou a pour point de départ la colonisation du cathéter par sa
lumière interne. Le staphylocoque épidermidis reste le germe le plus fréquemment
trouvé. Le diagnostic repose encore sur les cultures (préférentiellement quantitatives)
du cathéter après retrait de celui-ci. Cependant, le retrait du cathéter reste la priorité
chez un malade en choc septique ou devant un sepsis grave évolutif. La prévention
de ces infections repose sur une mise en place des cathéters dans des conditions
d'asepsie chirurgicale, sur le remplacement régulier des tubulures et robinets et de
leur utilisation la plus stérile possible. L'emploi de manchon sous-cutané en
collagène ou en argent, et la tunnellisation de l'extrémité distale du cathéter ne
semblent pas diminuer le risque infectieux. Enfin, le changement systématique du
cathéter expose aux risques de complications mécaniques sans diminuer le risque
d'infection.
Complications de ponction
ponction artérielle
hématome
hémothorax
chylothorax
effusion médiastinale ou pleurale
pneumothorax
blessure nerveuse
- plexus brachial
- ganglion stellaire
embolie gazeuse
embolie de cathéter cisaillé
Complications à l'insertion du cathéter
perforation cardiaque
troubles du rythme cardiaque
bloc de branche
Complications d'entretien
thrombose et thromboembolie
infection
endocardite
troubles du rythme cardiaque
Remarques ;
La voie veineuse centrale doit être laissée en place 21jours avant d’être changée. Si
le médecin veut la remettre au même endroit il doit attendre 48H.
Le premier pansement est à faire 48h après la pose et sera à changer tous les deux
jours.
LE TRILUMIERE
• Voie distale :
Réhydratation,
Nutrition,
Flash divers
PVC (robinet le plus proche du patient)
• Voie médiane :
Lyse ou amines seules si besoin
• Voie proximale :
Amines
• Intérêt d’un tri lumière :
Débit constant des amines (intérêt de la préparation des doubles
seringues d’amines pour le relais),
Mesure de la PVC,
Prélèvement veineux pour le SjVO2
MESURE DE LA PVC :
Intérêt : surveillance hémodynamique et surveillance de l’efficacité et de la tolérance
du traitement (expansion volémique et soutien en amines). La PVC se situe entre 6
et 10 cm Hg.
1. Le patient est en décubitus dorsal sans oreiller.
2. Le cathéter doit être à l’entrée de l’oreillette droite (position vérifiée par la
radio du thorax ou de l’ASP).
3. La mesure se fait par le robinet toujours le plus proche du patient et sur la
voie distale en tri lumière.
4. Faire le zéro (référence : oreillette droite).
5. Mettre en contact le patient au niveau du robinet distal avec l’air sur une
réglette de PVC et avec la poche à pression si le patient est équipé d’un cathéter
artériel (la valeur de la PVC sera alors la valeur moyenne).
6. Quand la valeur de la PVC se stabilise, si l’état du patient le permet,
débrancher le respirateur.
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