Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques

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Les nouvelles cibles thérapeutiques.
Les nouvelles thérapeutiques ciblées
P. Fumoleau, M. Campone, N. Isambert, E. Bourbouloux, F. Mayer
et B. Coudert
Ces dernières années, des avancées importantes ont été réalisées dans le domaine de
la recherche fondamentale et de transfert concernant les mécanismes impliqués
dans les processus d’acquisition d’un phénotype cancéreux par une cellule normale
du sein. Ces nouvelles acquisitions ont concerné la transduction du signal, le cycle
cellulaire, l’apoptose, l’angiogenèse, la migration et l’invasion cellulaire. Des nouvelles cibles thérapeutiques potentielles ont ainsi été identifiées et de nouvelles thérapeutiques ciblées sont de ce fait développées par des institutions académiques, des
sociétés de biotechnologie et des compagnies pharmaceutiques. Certains de ces
agents agissant sur des nouvelles cibles thérapeutiques sont déjà utilisés en clinique,
d’autres sont en évaluation. Nous nous intéresserons essentiellement aux nouveaux
agents intervenant au niveau de la transduction du signal. L’hormonothérapie des
cancers du sein étant une thérapeutique ciblée au niveau des récepteurs hormonaux
estrogéniques, nous évoquerons les échanges « cross talks » entre cette voie classique
et la transduction du signal.
Le passage d’une cellule eucaryote de la phase quiescente (G0) à la phase de
mitose (M), en réponse à des stimuli extérieurs est un processus multi-étape.
Il requiert la transduction de signaux divers (prolifération, migration, différenciation) et l’activation de protéines intracellulaires. Ce processus finement régulé est
altéré au sein des cellules néoplasiques, engendrant une prolifération, une migration
et une différenciation cellulaire non contrôlée.
Cette communication inter- et intra-cellulaire peut être schématiquement
divisée en trois étapes. La première étape consiste en la fixation sur un récepteur
trans-membranaire d’un signal extracellulaire. La deuxième étape est l’activation de
seconds messagers intracellulaires aboutissant à l’activation de facteurs de transcriptions qui vont pouvoir agir directement sur la transcription de gènes impliqués dans
les processus de prolifération, de migration et de différenciation cellulaire. La troisième étape correspond au cycle cellulaire.
234 Cancer du sein
Les récepteurs trans-membranaires, des cibles thérapeutiques
Sont actuellement décrites six familles (tableau 1) de récepteurs tyrosine kinase qui
se différencient par leur ligand et leur structure chimique, mais qui possèdent des
caractéristiques communes, et sept récepteurs « orphelins » (1) :
– un domaine extra-cellulaire, site de fixation du ligand (partie N terminale de la
molécule) ;
– un domaine transmembranaire, site d’ancrage dans la membrane cytoplasmique ;
– un domaine intracellulaire riche en résidu tyrosine, possédant une activité tyrosine kinase.
Tableau 1 - Récepteurs tyrosine kinase.
Famille
de récepteur
Classe I :
ErbB
Classe II :
FGF
Ligand
EGF, TGF,
AR, HB-EGF,
SDGF,
Hereguline,
Bêtacelluline
FGF 1 à 8
HGF
Insuline,
IGF-1
IGF-2
NGF
BDNF
NT-3 à 5
PDGF-A et B
VEGF
CSF-1
SCF
PIGF
HER-1
HER-2
HER-3
HER-4
FGFR-1
FGFR-2
FGFR-3
FGFR-4
MET
IR
IGFI-R
TRKA
TRKB
TRKC
PDGFR alpha
et bêta
CSF-1R
SCFR
FLT
KDR
Récepteur
Classe III : Classe IV :
Classe V :
Classe VI :
HGF
insuline neurotrophines PDGF
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 235
La famille ErbB
Elle comprend quatre récepteurs tyrosine kinase, ErbB-1 (aussi appelé epidermal
growth factor receptor [EGFR] ou HER1), ErbB-2 (mieux connu sous le nom de
HER2/neu), ErbB-3 (HER3), et ErbB-4 (HER4).
Les récepteurs ErbB
Ils ont un rôle important au niveau de la croissance normale et le développement.
Il sont associés à des processus divers comme la division cellulaire, la survie, l’angiogenèse, la motilité et l’adhésion (2). Une altération du signal au niveau de ces récepteurs ErbB peut ainsi déstabiliser ces processus et contribuer à la transformation
maligne (3). La relation entre les récepteurs ErbB et le cancer a été rapporté dans les
années 1980 quand il a été découvert que l’oncogène contenu dans la tumeur érythroblastique aviaire codait pour une forme mutée de ErbB-1/EGFR
(v-erbB) (3, 4). Depuis, de nombreuses études ont démontré une association entre
des taux élevés ou des formes mutées des récepteurs ErbB et de nombreuses
tumeurs (2, 5). De plus, la présence d’un récepteur ErbB hyper exprimé ou muté est
associé à un mauvais pronostic et/ou à une diminution de la réponse à la chimiothérapie dans beaucoup de tumeurs (2, 5). Ainsi, dans le cancer du sein, une hyperexpression de ErbB-1 est retrouvée dans 14 à 91% des études et, pour ErbB-2, dans
10 à 37 %. Les récepteurs ErbB hyperexprimés ou mutés sont toujours capables de
répondre à des stimuli extérieurs. Cet élément fait qu’ils sont des candidats pour le
développement des agents thérapeutiques ciblés.
L’interaction avec un ligand
Elle induit une dimérisation du récepteur, élément critique pour l’initiation du
signal intracellulaire. Les récepteurs dimérisés sont alors activés via à la fois une
autophosphorylation et une transphosphorylation transmoléculaire des résidus clés
de type tyrosine kinase au niveau des domaines cytoplasmiques (5). Ces phosphorylations des résidus tyrosines servent de sites de liaisons pour d’autres molécules
d’amont intervenant dans la transduction du signal à travers des kinases additionnelles. Des molécules adaptatrices possédant un domaine d’homologie Src (SH2
domaine) et un domaine de fixation à tyrosine sont à leur tour activées. Deux
grandes voies de la transduction du signal sont privilégiées : la voie Ras/Raf/MAKKMEK/ERK, la voie des phospho-inositol/PI3Kinase/AKT, mais aussi les voies passant par la phospholipase C et la voie STATS (PAK-JNKK-JNK). Elles vont induire
la phosphorylation de facteurs de transcription, Jun, Fos, myc, cycline D1, induisant
la transcription de protéines impliquées dans les mécanismes de prolifération cellulaire, d’angiogenèse, de migration, de différenciation cellulaire ou bien encore dans
la survie cellulaire.
Les paires de récepteurs identiques sont appelées homodimères, alors que les
paires composées de différents récepteurs sont des hétérodimères. Dans la famille
ErbB, les deux types de combinaison sont possibles. Mais il semble exister une hié-
236 Cancer du sein
rarchie bien définie pour la formation de ces dimères. Ainsi, ErbB-2 qui n’apparaît
pas avoir de ligand est le partenaire favori de dimérisation des autres récepteurs
ErbB (7). Les hétérodimères contenant ErbB-2 ont des caractéristiques particulières, comme une dissociation avec le ligand et une endocytose plus lentes, induisant un signal d’amont plus prolongé et plus puissant permettant une prolifération
cellulaire plus importante (3).
Homo- et hétérodimères
Voie d’activation de signalisation ErbB
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 237
L’activation des récepteurs ErbB
Elle induit aussi l’internalisation cytoplasmique du récepteur via un processus
incluant l’endocytose. Les récepteurs internalisés sont, soit dégradés dans les compartiments endosomales, soit recyclés avec retour au niveau de la surface cellulaire.
Ces phénomènes dépendent de la composition des dimères. Les homo- ou hétérodimères contenant ErbB-1 sont le plus souvent dégradés, ceux contenant ErbB-3
sont recyclés et ceux contenant ErbB-2 bénéficient d’une endocytose plus lente et
d’un recyclage plus important au niveau de la surface cellulaire. Ces processus
impliquent l’ubiquitine ligase c-Cbl qui induit une poly-ubiquitination des homodimères ErbB1 orientés ensuite vers une dégradation lysosomale.
L’activation du signal à partir de ErbB
Elle est retrouvée dans plusieurs types tumoraux, en particulier dans le cancer du
sein. Différents mécanismes peuvent contribuer à une dysrégulation incluant une
hyperexpression des récepteurs et/ou des ligands et des mutations géniques induisant des récepteurs constitutivement actifs. Concernant ErbB-1, la mutation la plus
fréquente est EGFRvIII (8). Cette mutation est induite par une délétion des exons
2 à 7 aboutissant à une réduction du domaine extracellulaire (8, 5). Ce récepteur ne
peu plus se lié au ligand, cependant cette mutation induit l’activation constitutive
du domaine kinase, ce qui peut contribuer à la transformation cancéreuse.
EGFRvIII n’est pas exprimé par les cellules normales, mais retrouvé dans différents
types tumoraux comme les gliomes et certains cancers du sein, de la prostate et du
poumon non à petites cellules (9, 5).
La dysrégulation peut aussi se produire à travers l’hyperexpression du récepteur
et/ou du ligand. Des études in vitro suggèrent que, dans le cas d’ErbB-1, l’expression
du ligand est nécessaire pour la transformation induite par l’hyperexpression du
récepteur non muté. Une co-hyperexpression d’ErbB-1 et de ses ligands, particulièrement EGF et TGF-α, est fréquemment retrouvée au niveau des tumeurs primitives, créant ainsi une boucle autocrine pour la croissance tumorale (10).
À l’inverse, l’hyper-expression du récepteur non muté ErbB-2 permet une activation des voies de signalisation indépendamment du ligand. L’hyperexpression de
ErbB-2 est une caractéristique de 20 à 25 % des cancers du sein (11).
ErbB-2
Il est exprimé sous la forme d’une protéine trans-membranaire de 185-kD qui peut
faire l’objet d’un clivage protéolytique à la surface cellulaire et aboutissant au relargage (shedding) d’un fragment ECD (extra cellular domain) et à la persistance d’un
fragment de 95-kD contenant les domaines transmembranaires et cytoplasmiques
(12,13). Il a été montré que ce fragment 95-kD gardait une activité kinase in vitro
(13, 14), suggérant qu’il pouvait être constitutivement actif avec augmentation
in vivo du potentiel de transformation. La présence du fragment p95 dans de nombreuses tumeurs primitives mammaires est corrélée avec l’importance de l’envahissement ganglionnaire (13, 15). De plus, le taux d’ECD circulant semble être
238 Cancer du sein
inversement corrélé avec le taux de réponse à la chimiothérapie et à l’hormonothérapie (15, 16).
Clivage protéolytique d’ErbB-2
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 239
Le récepteur IGF-R (insulin growth factor receptor)
Il semble jouer un rôle important dans l’activation des signalisations, en particulier
au niveau de la voie Akt.
Il existe un rationnel pour utiliser le blocage des récepteurs tyrosine kinase
Les membres de la famille des récepteurs jouent un rôle crucial dans la croissance et
la survie des cellules normales (17, 3). Ces récepteurs sont aussi associés à une diminution du taux de survie dans de nombreux cancers, faisant penser que les membres
de cette famille sont des candidats attractifs vers une thérapeutique ciblée (18, 19).
In vitro, des études ont montré que le blocage de la voie ErbB-1 pouvait induire le
blocage de la croissance tumorale, alors que le blocage ErbB-2 induit l’apoptose
dans certaines lignées tumorales (20, 21).
Les stratégies pour inhiber ErbB
Il existe plusieurs stratégies qui peuvent être potentiellement utilisées pour bloquer
la signalisation au niveau des récepteurs ErbB :
– des anticorps monoclonaux dirigés vers le domaine extracellulaire du récepteur
peuvent être utilisés pour prévenir les liaisons avec le ligand. Cette approche peut
aussi moduler la signalisation, la dimérisation ou l’expression du récepteur au
240 Cancer du sein
niveau de la surface cellulaire, aussi bien que le cytotoxicité anticorps dépendante
ou faisant intervenir le complément ;
– des petites molécules se liant au domaine kinase peuvent inhiber la phosphorylation et l’activation de la voie de signalisation en amont ;
– des antagonistes des récepteurs peuvent être utilisés en bloquant de façon compétitive la liaison avec le ligand ;
– des ligands ou des anticorps spécifiques des récepteurs peuvent être couplés à des
toxines létales. Après liaison avec le récepteur, la toxine est internalisée et tue la
cellule tumorale ;
– des oligo-nucléotides antisenses peuvent être utilisés pour inhiber l’expression du
récepteur ErbB ou des ligands ;
– des vaccins peuvent être élaborés pour cibler le système immunitaire afin
d’agresser les cellules tumorales exprimant des récepteurs ErbB normaux ou
mutés.
Bien que toutes ces stratégies puissent potentiellement être utilisées pour
inhiber les récepteurs ErbB, en fait seuls les anticorps monoclonaux et les petites
molécules inhibitrices des kinases ont été développés en clinique.
Des différences existent entre ces deux dernières approches de thérapeutiques
ciblées. Concernant les anticorps monoclonaux, en sachant que l’épitope où l’anticorps monoclonal se lie est situé au niveau du domaine extracellulaire, celui-ci peut
être absent sur des récepteurs possédant un domaine extracellulaire muté ou
tronqué. De plus, des taux élevés de ligand peuvent potentiellement saturer les sites
de liaison avec le récepteur et ainsi diminuer l’efficacité de l’anticorps monoclonal.
À l’inverse, les petites molécules inhibitrices des kinases peuvent être actives au
niveau des récepteurs isoformes contenant des domaines extracellulaires mutés ou
tronqués comme EGFRvIII ou ErbB2. De plus, ces petites molécules peuvent être
efficaces même en présence de taux élevés de ligands.
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 241
Les anticorps monoclonaux
Le trastuzumab (Herceptin®)
C’est un anticorps monoclonal recombinant de type Ig G1 humanisé, dirigé contre
le récepteur trans-membranaire HER-2. Les modèles précliniques démontrent que
cet anticorps possède des propriétés cytostatiques et qu’il a, en association avec certains agents cytotoxiques (sels de platine et taxanes), une action synergique ou additive (12). Son activité cytotoxique observée in vitro est confirmée par des études cliniques de phase II en monothérapie et en association aux agents cytotoxiques, cisplatine, taxane, vinorelbine. Le tableau résume l’activité clinique de l’Herceptin®
dans le traitement du cancer du sein métastatique chez des patientes avec hyperexpression de ErbB2. Nous ne détaillerons pas les quelques études retenues.
Protocole
Taux de réponse
Herceptin® seul, patientes prétraitées
12 %
Herceptin® seul, patientes prétraitées
15 %
Herceptin® seul, patientes non prétraitées
26 %
Herceptin® plus anthracycline-cyclophosphamide
56 %
Herceptin® plus Taxol®
41- 61 %
Herceptin® plus docetaxel
61 %
Herceptin® plus docetaxel - cisplatine
79 %
Herceptin® plus docetaxel - carboplatine
59 %
Herceptin® plus vinorelbine
75 %
Références
Baselga et al.. (1996)
Cobleigh et al. (1999)
Vogel et al. (2002)
Slamon et al. (2001)
Slamon (2001) - Seidman (2001)
Marty et al. (2003)
Pegram et al. (2004)
Pegram et al. (2004)
Burstein et al. (2001)
Le pertuzumab (Omnitarg®)
C’est un anticorps monoclonal humanisé de type IgG1 qui se lie spécifiquement à
la partie extracellulaire de ErbB2 au niveau d’un épitope différent de celui de
l’Herceptin®. À l’inverse de l’Herceptin®, il peut inhiber les hétérodimérisations
(ErbB2- ErbB1, ErbB2-ErbB3, ErbB2-ErbB4).
En pré-clinique, in vivo et in vitro, une activité a été retrouvée sur des modèles
expérimentaux de cancers (sein, prostate, ovaire et poumon). Cet anticorps inhibe
la croissance tumorale des tumeurs présentant une hyper-expression importante,
mais aussi modérée, d’ErbB2. Il existe une synergie avec les agents cytotoxiques. Une
étude de phase I a été effectuée et les essais de phase II précoce sont en cours.
L’Omnitarg® pourrait est plus actif que l’Herceptin® chez les patients avec faible
expression d’ErbB2.
242 Cancer du sein
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 243
Le C225 (cetuximab, erbitux)
Il s’agit d’un anticorps chimérique (partie variable d’origine murine et partie
constante d’origine humaine). Les données précliniques démontrent que cet anticorps possède une grande affinité pour le récepteur ErbB1, en inhibant son autophosphorylation (23, 24). Il induit un arrêt du cycle cellulaire (25-28) en favorisant
la synthèse de la protéine p27 (inhibiteur de cycline) et entraîne une diminution du
taux circulant du facteur angiogénique, VGEF (29-30). Sur les modèles de xénogreffe, le C225 semble être actif contre les tumeurs malignes épidermoïdes, de la
prostate, du rein et du côlon (31-33).
En association aux agents cytotoxiques, on constate une réponse dose dépendante et additive (34, 35). En association à la radiothérapie l’action est synergique
(36). Cet agent a été essentiellement développé dans les tumeurs coliques et de la
tête et du cou.
Le VEGF
Les anticorps monoclonaux peuvent être dirigés contre des ligands ou des récepteurs de type tyrosine kinase spécifiques des cellules endothéliales ou des péricytes.
C’est particulièrement le cas du vascular epithelial growth factor (VEGF) et de son
récepteur VEGFR. L’anticorps anti-VEGF le plus connu est le bevacizumab
(Avastin®) (93 % humain, 7 % murin, reconnaît tous les isoformes du VEGF, Kd =
8 x 10-10 M, demi-vie de 17-21 jours). Cet agent a montré une activité dans le traitement du cancer du rein utilisé seul ou en association avec la chimiothérapie dans
le cancer du côlon. Les résultats obtenus dans le cancer du sein en association avec
la capécitabine sont décevants. Le VEGF Trap (Regeneron®, Aventis) est une protéine de fusion contenant des portions du domaine extracellulaire de VEGFR 1 & 2
liée à la région Fc (C-terminale) d'un Ac humain. Le VEGF trap se lie à VEGF, l'empêchant de stimuler VEGFR et est efficace en préclinique. Les études de phase I sont
en cours. Enfin, des anticorps monoclonaux anti-VEGFR sont en développement,
tel scFv anti-VEGFR2. En préclinique, cet agent induit l'apoptose des cellules endothéliales et réduit la densité des vaisseaux. Il a, de plus, une action synergique avec
la chimiothérapie ou la radiothérapie.
Les petites molécules, inhibitrices de l’activité tyrosine kinase
(TK)
Nous avons vu que, pour que ces récepteurs soient fonctionnels, il faut que le ligand
se fixe au domaine extracellulaire du récepteur pour induire une dimérisation et
une autophosphorylation des résidus tyrosine du domaine intracellulaire. De
petites molécules capables d’inhiber cette activité TK en inhibant la phosphorylation du récepteur ont été développées (22).
Cette inhibition TK peut concerner un seul récepteur ErbB, deux récepteurs
(dual inhibiteur) ou l’ensemble des quatre récepteurs (pan inhibiteur). De plus,
244 Cancer du sein
cette inhibition peut être réversible ou irréversible. Le tableau résume les principaux
agents à différents stades du développement.
Agents
Irréversible
Gefitinib (Iressa)
Erlotinib (Tarceva)
Lapatinib GW2016
CI-1033
EKR-569
AEE-788
Non
Non
Non
Oui
Oui
Non
Cibles
Type tumoral
Stade du développement
ErbB1
ErbB1
ErbB1 & ErbB2
Pan ErbB
ErbB1
ErbB1 & ErbB2
Poumon, ORL, prostate,
sein
Poumon, ORL, prostate,
ovaire
Sein
Poumon, peau
côlon
Phase III
Phase III
Phase II
Phase II
Phase II
Phase I
Gefitinib
Cette molécule appartient à la famille des aniloquinazolines (37). Elle est active par
voie orale. Elle inhibe de manière réversible l’activité TK de HER-1. Les données
pré-cliniques démontrent que cet agent induit une diminution des capacités de la
cellule tumorale en terme de migration, d’adhésion, de prolifération cellulaire, d’angiogenèse (38-41). Dans les modèles de xénogreffe, cet agent diminue la croissance
tumorale de manière dose-dépendante (38, 39).
Il existe une potentialisation, additive et synergique, en association avec les
agents cytotoxiques (taxanes, sels de platine, anthracyclines, étoposide, topotecan),
à la radiothérapie et au trastuzumab (39, 40, 42-50). Les résultats dans le cancer du
sein sont décevants. Une meilleure sélection des patientes en fonction du caractère
muté d’ErbB1 doit être envisagée.
Erlotinib
Il s’agit d’un dérivé quinazoline qui possède une activité inhibitrice TK réversible
sur ErbB1 par voie orale (51, 52). La molécule peut inhiber la forme mutée
EGFRvIII. Cette molécule induit un arrêt du cycle cellulaire en G1 avec une accumulation de la protéine p27, inhibitrice de cycline, et une entrée des cellules tumorales en apoptose (51, 52). En association avec le CDDP, son action est potentialisée
(51). Cette molécule n’a pas été développée dans le cancer du sein.
Lapatinib
Le lapatinib est une petite molécule de la classe des 4-anilinoquinazolines inhibant
de façon réversible par voie orale l’activité tyrosine kinase à la fois des récepteurs
ErbB1 et ErbB2. Il agit à l’intérieur de la cellule et peut donc agir sur la signalisation
à partir des récepteurs ayant perdu ou muté leur domaine extracellulaire. De plus,
en agissant sur deux récepteurs, ce multiple-kinase inhibiteur serait potentiellement
plus efficace qu’une molécule agissant au niveau d’un seul récepteur. La tolérance
du lapatinib a été évaluée en phase I chez des patients lourdement prétraités, hyper-
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 245
exprimant ErbB1 et/ou ErbB2. En général, la molécule est bien tolérée jusqu’à
1 500 mg/j, qui est la dose recommandée. Les toxicités les plus fréquentes sont des
rashs cutanés, des diarrhées et de la fatigue. La dose optimale biologique efficace est
obtenue à partir de 650 mg/j, avec une inhibition maximum d’inhibition du signal
à 1 600 mg/j. Des résultats prometteurs ont été obtenus dans le cancer du sein en
monothérapie après échec de l’Herceptin®, en association avec les taxanes ou
l’Herceptin®. Le cancer du sein inflammatoire ayant une biologie moléculaire spécifique semble est une niche intéressante pour le développement du lapatinib.
Mécanisme d’action du lapatinib versus d’autres agents.
246 Cancer du sein
Mécanisme d’action du lapatinib versus d’autres agents.
CI-1033
Il s’agit d’un dérivé quinazoline qui à une action inhibitrice sur l’activité TK de
ErbB1, 2,4 et EGFR-vIII (forme mutée ErbB1). Le produit ne présente pas d’activité
inhibitrice sur HER-3 car ce dernier ne possède pas d’activité TK (53, 54). Le CI1033 peut aussi inhiber d’autres récepteurs TK comme le FGF-R et le PDGF-R.
Il existerait une synergie d’action avec le cisplatine. Le CI-1033 inhiberait les capacités de la cellule à réparer les dommages induits sur l’ADN par le cisplatine (53, 54).
Aucune donnée concernant l’efficacité dans le cancer du sein n’est à ce jour disponible.
SU 11248
Certaines molécules anti-angiogéniques présentent une activité TK inhibitrice au
niveau de plusieurs récepteurs endothéliaux, et aussi au niveau du stroma et des cellules tumorales. C’est particulièrement le cas du SU 11248 qui, en plus de son inhibition au niveau du récepteur du VEGF de la cellule endothéliale, possède une activité inhibitrice au niveau des récepteurs PDFGR, c-kit, Lyn, Fyn, PhK et CK1, pouvant être présent au niveau des cellules tumorales. Les premiers résultats concernant
l’utilisation du SU 11248 dans le cancer du sein sont encourageants. D’autres molécules pourront être développées à l’avenir.
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 247
Composé
VEGFR
PDGFR
C-Kit
CSF-1R
Flt3
FGFR
Autres kinases
SU-11248
++
++
++
+
++
-
Lyn, Fyn, Phk, CK1
SU-14813
++
++
++
+
++
-
id SU-11248
AG013736
++
+
+
-
-
-
Non connu
AG028262
++
-
-
-
?
-
CP-547632
++
-
?
?
?
++
ZD6474
++
++
BIBF1120
++
++
AMG 706
++
BAY 43-9006
++
++
BAY 57-9352
++
++
++
++
++
PTK787/ZK 222584
Roche 4
++
RTK : récepteur tyrosine kinase
Non connu
Tie2
++
++
ErBb1
RET
Raf
++
248 Cancer du sein
La transduction du signal : les seconds messagers
Une fois le récepteur trans-membranaire activé, il va s’en suivre une cascade d’événements. Une molécule adaptatrice va se fixer sur le site phosphorylé du récepteur
via un domaine d’homologie SH2. Cette molécule Shc activée va activer à son tour
une protéine G intracytoplasmique. Cette protéine G va recruter une protéine
« d’échange de guanine nucléotide », la protéine SOS 1. Cette protéine est nécessaire
à l’activation de Ras. La protéine Ras-GDP devient active sous la forme Ras-GTP,
permettant l’activation de facteur en amont, notamment :
– la voie Raf/Mitogen Activated Phosphoryled Kinase Kinase (MAPKK ou
MEK/MAPK ou ERK) qui va activer des facteurs de transcription comme fos, cjun, c-myc ;
– la voie Rho/Rac impliquée dans la réorganisation du cytosquelette : invasion et
adhésion cellulaire ;
– la voie PI3K (Phopho-Inositol tri phosphate Kinase)/AKT, qui est impliquée dans
la survie cellulaire et l’initiation de la traduction protéique.
La voie Ras/Raf/MEK/MAPK-ERK
Molécules agissant sur Ras
Les protéines de la famille Ras sont mutées dans 30 % des cancers chez l’homme,
mais uniquement dans 5 % des cancers du sein. Cependant, il est évident que des
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 249
altérations portant sur des acteurs situés en amont de Ras, amplification de HER-1
et HER-2, ont des conséquences sur la voie de transduction du signal médié par
RAS. Sont décrits trois proto-oncogènes, Ras, H-ras, K-Ras et N-Ras, qui codent
pour quatre protéines de 21 KD : H-Ras, N-Ras, K-Ras-4A et K-Ras-4B. Le gène Ras
code pour une protéine de 21 Kda constituée de 188 à 189 acides aminés. Pour être
active, cette protéine doit être localisée à la face interne de la membrane cytoplasmique. Les quatre derniers acides aminés en position C terminale jouent un rôle
primordial : séquence CAAX (C représente un résidu cystéine, AA un acide aminé
aliphatique et X une méthionine ou une sérine). Cette protéine est synthétisée sous
la forme d’un pro-peptide qui va nécessiter des modifications post-traductionnelles
sur sa partie C terminale, augmentant l’hydrophobie de la molécule et permettant
ainsi son ancrage à la face interne de la membrane cytoplasmique (55-57).
Les processus post-transcriptionnels sont les suivants (58-61) :
– une farnésylation : l’adjonction d’un résidu d’isoprène à 15 carbones, groupement
farnésyl, à l’extrémité C-terminale de la protéine. Cette réaction est catalysée par
une enzyme nommée farnésyl transférase (FT). La protéine K-Ras-4B possède la
propriété de pouvoir être prénylée aussi par un groupement géranygéranyl via une
géranylgéranyltransférase. La forme génranylgéranyl est plus hydrophobe que la
forme farnylée. La protéine K-Ras peut même être palmytolée ;
– un clivage par une protéase après le C terminal : AAX ;
– une carboxy-méthylation sur le nouveau C terminal : réaction catalysée par une
carboxyl-méthylase.
Différentes stratégies (58) sont actuellement développées afin de bloquer l’activité de Ras, soit en agissant directement (action spécifique) sur cette dernière via
l’utilisation de sonde anti-messager, soit en agissant sur le fait que, pour être actif,
Ras doit être fixé sur la face interne de la membrane cellulaire via l’action de la FT
(action peu spécifique). Il a été démontré sur des données expérimentales que les
inhibiteurs de farnesyl transférase (FTI) pouvaient avoir d’autres cibles potentielles.
La protéine Rho est une protéine de 21 kDa impliquée dans l’organisation du cytosquelette activé par Ras. Rho induit par ailleurs une inhibition de p21 (inhibiteur de
cycline), une entrée de la cellule dans le cycle cellulaire (G1/S) et un signal de survie
cellulaire. L’inhibition de la farnésylation de Rho entraîne une accumulation de la
forme géranylée, induisant une inhibition de la prolifération cellulaire et une entrée
en apoptose de la cellule (62-65). En agissant sur la voie PI3 kinase/AKT, les FTI bloquent la traduction protéique en inhibant la protéine ribosomale S6 kinase
(p70S6K) et inhibent la phosphorylation de Bad, induisant une hétérodimérisation
bad/bcl-xl favorisant l’apoptose (66, 67). Les FTI inhibent aussi la prénylation des
protéines centromériques, CENP-E et CENP-F, inhibant ainsi l’organisation des
centromères au décours de la mitose cellulaire (68, 69).
La classification des agents inhibant la farnesyl transférase (FT) est la suivante :
– utilisation de substrats qui vont entrer en compétition avec le substrat naturel de
la FT, farnesyl diphosphate analogue ;
– utilisation de tétrapeptide contenant la région CAAX box : les peptido-mimétiques (substitution des acides aminés aliphatiques par des acides aminés aromatiques, modification de la réaction de méthylation en C terminal) ;
250 Cancer du sein
– utilisation de bi-substrat analogue possédant à la fois un groupement farnésyl
diphosphate et une séquence CAAX box ;
– des agents inhibiteurs non peptidomimétiques.
Les inhibiteurs de FT
Peptidomémitique
L778-123
Diphosphate analogue
α-hydroxyfarnesylphosphonic acid
Bi substrat inhibiteur
BMS-186511
Inhibiteur non peptidomimétique
R-115777 (Zarnestra)
SCH-66336 (Sarasar)
Le R-115777 (Zarnestra®)
Il s’agit d’un inhibiteur non peptidomimétique qui est actif sur les lignées cellulaires
Ras non muté ou bien présentant une mutation de H-Ras ou N-Ras, mais peu sur
les lignées K-Ras. Les résultats in vivo semblent démontrer que cet agent a des propriétés anti-angiogéniques et inhibe la prolifération cellulaire (70).
Quatre études (71-74) de phase I ont été conduites selon deux schémas d’administration différents :
– deux prises orales quotidiennes en continue (71) ;
– deux prises orales quotidiennes pendant 5 jours et reprise au jour 14 (72) ;
– deux prises orales quotidiennes pendant 21 jours et reprise à J28 (73) ;
– deux prises orales quotidiennes pendant 28 jours et arrêt de J35 à J42 (74).
Selon le schéma, la DMT varie entre 600 mg/j à 1 000 mg/j. Les toxicités doselimitantes (DLT) (71, 72) sont des toxicités hématologiques (myélosuppression) et
neurologiques (déficit neuromoteur et neurosensoriel, polyneuropathie). Sont aussi
décrites par les auteurs des toxicités non limitantes cutanées (71). Des réponses cliniques (72) sont rapportées (cancer broncho-pulmonaire, cancer colorectal, cancer
du pancréas).
En association, des études ont été conduites avec la gemcitabine, le topotecan, le
docétaxel, la capécitabine, le trastuzumab et l’association 5-fluorouracil/Leucovorin® (75-82). La dose maximale recommandée varie entre 200 et
400 mg x 2/j et les DLT rapportées sont essentiellement myélotoxiques.
Une réponse complète et une réponse partielle ont été rapportées en association
avec le docetaxel (Zanestra® de J1 à J14) et une réponse partielle avec la capécitabine. Nous disposons actuellement des résultats d’une phase II chez 76 patientes
présentant un cancer du sein métastatique en première ou deuxième ligne de traitement. Deux cohortes ont été définies selon le schéma d’administration (83). La
première cohorte comportait 41 patientes dont 69 % avaient reçu une première
ligne hormonale pour maladie métastatique et 49 % une première ligne de chimiothérapie. Le Zarnestra® était pris en continu à la dose initiale de 400 mg x 2/j puis à
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 251
300 mg x 2/j. Les auteurs ne rapportent aucune réponse complète, 10 % de RP et
15 % de maladie stable. La deuxième cohorte a comporté 35 patientes (83 % avaient
bénéficié d’une première ligne hormonale et 68 % d’une première ligne de chimiothérapie) selon un schéma de prise quotidienne à la dose de 300 mg x 2 /j pendant
vingt et un jours suivis de sept jours d’arrêt. Aucune réponse complète n’est rapportée : 11 % de RP et 11 % de maladie stable. Les toxicités rapportées sont hématologiques et neurologiques. Il semblerait que la tolérance soit meilleure avec le
schéma de prise en discontinu.
Le SCH-66336 (lonafanib, Sarasar®)
Il s’agit d’un inhibiteur non peptidomimétique tricyclique (84). Les données in vitro
et in vitro démontrent que cet inhibiteur est actif sur des lignées cellulaires qui présentent ou non une mutation de Ras (H-Ras, K-Ras), mais aussi sur des lignées cellulaires qui présentent une surexpression du ErbB1 (85, 86) ou de la protéine de
fusion bcl-abr (87). Dans les modèles de xénogreffe, il existe une synergie d’action
avec la cyclophosphamide, la vincristine, les taxanes, les sels de platine et le 5-fluorouracile.
Trois études testant trois modes d’administration différents ont été conduites en
phase I par voie orale (88-90). La première étude a porté sur un schéma d’administration de deux prises quotidiennes pendant sept jours et reprise à J21 (88). La
dose maximale tolérée (DMT) est de 800 mg/j et la dose recommandée est de
350 mg x 2/j.
Les toxicités limitantes sont d’ordre digestif (nausée, vomissement, diarrhée).
Les auteurs ont rapporté une corrélation entre la réponse clinique et la diminution de la farnélysation de la prélamine A.
La deuxième étude a étudié la prise orale biquotidienne en continue (89). La
DMT est de 300 mg x 2/j et la dose recommandée est de 200 mg x 2/j. Les toxicités
décrites sont d’ordre hématologique (neutropénie et thrombopénie de grade 4, ainsi
que des troubles neurologiques centraux à type de confusion et de désorientation
temporo-spatiale). Des études d’association avec la chimiothérapie (paclitaxel,
docetaxel) sont en cours dans les cancers du sein.
Des études d’association ont été menées avec la gemcitabine et le paclitaxel. En
association à la gemcitabine (90), cette dernière est administrée à J1, J8 et J15 avec
reprise à J28 et le SCH66366 en deux prises quotidiennes en continu. La DMT est
de 1 000 mg/m2 pour la gemcitabine et de 100 à 150 x 2/j pour le FTI. Les DLT sont
d’ordre digestif et hématologique (lignées granulocytaires).
En association avec le paclitaxel, la DMT est 175 mg/m2 pour le paclitaxel et de
100 mg x 2/j pour le FTI (91, 92). Les DLT rapportées sont les suivants : déshydratation, fièvre, neutropénie fébrile, élévation de la bilirubine.
Inhibiteurs de Raf kinase et de MEK
Raf peut être activé par Ras, mais aussi via la protéine kinase C et la protéine antiapoptotique Bcl-2. Raf est impliqué dans les mécanismes de chimiorésistance
médiés par la Pgp.
252 Cancer du sein
Les modèles précliniques portant sur la molécule ISIS 5132 ont montré que cet
agent était hépatotoxique et pouvait activer le complément induisant des syndromes
hémorragiques. Cet agent est une sonde anti-messager qui inhibe la traduction au
niveau ribosomal de l’ARNm de Raf. L’ISIS 5132 a fait l’objet de trois études de
phase I (93, 95). La première étude a été conduite sur 31 patients selon une administration trois fois par semaine, pendant trois semaines en une perfusion de deux
heures (93). Aucune DLT n’est rapportée. Les effets secondaires décrits sont un syndrome fébrile (non dose-dépendant), une anémie et une asthénie. La deuxième
étude a porté sur 34 patients (94). Cette sonde anti-messager était administrée en
perfusion continue sur vingt et un jours. Les auteurs rapportent un syndrome
fébrile associé à une hypotension (grade 3), à une thrombopénie (grade 3) et à une
cytolyse hépatique (grade 3). Dans la troisième étude de phase I (95), les auteurs ont
administré cet agent en une perfusion de vingt-quatre heures toutes les semaines.
Sur les 14 premiers patients inclus, la DMT n’était pas atteinte. Une DLT de grade 3
est rapportée chez un patient. Le patient a présenté une activation du complément
associé à un allongement du temps de la thromboplastine sans manifestation clinique. La sonde anti-messager ISIS 3521 est dirigée contre ARNm de la PKC.
L’agent BAY 43-9006 est une petite molécule inhibant Raf-I kinase active in vivo
sur diverses lignées tumorales et tumeurs xénogreffées, incluant une cellule avec Ras
de type sauvage ou muté, mais avec une expression ErbB1 & ErbB2 aberrante (96).
Des résultats de phase I ont montré que cette molécule était bien tolérée et active
dans certains types de cancers (97).
Des résultats des études de phases I ont été rapportés concernant les inhibiteurs
de MEK-1 et 2, en particulier le CI-1040. Le CI-1040 est administré par voie orale,
en deux prises pendant vingt et un jours et reprise après sept jours d’arrêt (98). La
dose recommandée est de 800 mg x 2/j par voie orale. Les effets secondaires décrits
sont : diarrhée, asthénie, nausée, rash, vomissements, œdèmes périphériques. Il
existe une corrélation dose-dépendante avec l’inhibition de l’activité MAPK sur les
cellules mononuclées sanguines, avec une inhibition de 100 % pour une concentration plasmatique du CI-1040 à 200 ng/ml. Dans la deuxième étude de phase I, le CI1040 est administré en continu pendant vingt et un jours et reprise au J28 du cycle
(99). La dose recommandée est, comme pour la première étude phase I, de 800 mg
x 2/j. Aucune DLT n’est rapportée. Les auteurs rapportent une réponse partielle chez
un patient présentant un cancer du pancréas.
Voie PI3K/PTEN/AKT/mTor
Description de cette voie
Les lipides trans-membranaires jouent un rôle important dans la transduction de
second messager. Ils sont riches en résidu phosphatidylinosotol (PtdIns). Le 4,5phosphatidylinositoldiphosphate, après l’action de la phopholipase C, donne naissance à deux seconds messagers : le diacyglécerol et l’inositol- tri-phosphate (100).
Ces phopholipides peuvent être activés par des réactions de phosphorylation en
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 253
position 3’ par une phosphoinositol 3 kinase (PI3K). Il s’agit d’une famille enzymatique constituée d’une sous-unité catalytique, p110, et d’une sous-unité régulatrice,
p85 (100-102).
Il a été démontré sur des modèles cellulaires qu’une sur-expression de la sousunité catalytique pouvait induire des tumeurs et qu’une mutation de la sous-unité
régulatrice pouvait induire des lymphomes chez la souris athymique (100).
Sont décrites, en fonction de la spécificité du substrat et des sous-unités catalytiques et régulatrices, trois classes de PI3K. L’activation de ces phospholipides (3,4
diPtdIndPhosphate et 3,4,5 TriPtdIndPhosphate) par la PI3K permet d’activer un
certain nombre d’effecteurs en aval, impliqués dans les processus d’invasion et de
métastase, d’angiogenèse, de prolifération, de différenciation, de survie cellulaire et
d’organisation du cytosquelette (137,138). Le principal effecteur est la kinase AKT
(103). Cette enzyme existe sous trois isoformes (AKT1, 2, 3). Elle possède un
domaine kinase central, en position N terminale un domaine PH (pleckstrin) nécessaire aux interactions protéine-protéine ou protéine-lipide, et en position C terminale un domaine riche en proline (région hydrophobe) et un domaine Tail. Pour
être active, cette enzyme va subir un certain nombre de modifications post-traductionnelles. Les seconds messagers engendrés par la PI3K vont se fixer au domaine
PH de AKT, entraînant une délocalisation de l’enzyme du cytoplasme à la face
interne de la membrane cellulaire. La fixation du complexe kinase PDK1
(3 phospho-inosotide dépendant-protéine kinase)/PRK2 engendre une modification de conformation de AKT et, par la suite, une phosphorylation (résidu sérine et
thréonine) par PDK1 seule. AKT, ainsi active, va phosphoryler un certain nombre
de protéines impliquées dans l’apoptose cellulaire : Bad, facteur de transcription
Forkhead, caspase 9, IKB.
AKT favorise la phosphorylation de Bad, qui va ainsi être séquestré dans le cytoplasme à la protéine chaperonne 14-3-3. Le complexe Bad/Bcl-Xl est dissocié à la
face interne de la mitochondrie et Bcl-Xl peut ainsi s’opposer à l’entrée en apoptose
de la cellule. AKT va moduler l’expression de gène impliqué dans l’exécution de
l’apoptose en neutralisant les membres de la famille de transcription Forkhead
(FKHR). FKHR, une fois phosphorylé, est séquestré dans le cytoplasme par la protéine 14-3-3. AKT va dissocier le complexe IkB/NFkB en activant la kinase IKKB.
IkB va être dégradé par le protéosone (ubiquination) et le facteur de transcription
NFkB va pouvoir induire la transcription de gène impliqué dans la survie cellulaire
(protéine de la famille bcl2 et inhibiteur des caspases : IAP).
AKT peut être aussi activé par la voie médiée par la protéine kinase A (PKA). La
PKA va augmenter la concentration intracellulaire du calcium. Le calcium va se
fixer au complexe calcium/calmoduline, qui va activer une kinase (calcium/calmoduline/kinase kinase), qui à son tour va pouvoir activer AKT (103).
L’activité oncogénique de PI3K est contrebalancée par une protéine suppresseur
de tumeur PTEN (101, 102, 104), Phosphatase and Tensin homologue deleted on
chromosome Ten.
Il s’agit d’une enzyme qui déphosphoryle les groupements 3’ hydroxyinositol
des phospholipides membranaires et notamment des composées PtdIns. Dans le
cancer du sein, cet anti-oncogène peut être inactivé de différentes manières. Sont
254 Cancer du sein
décrites des mutations germinales responsables du syndrome de Cowden (association de tumeurs bénignes et malignes, cancer du sein bilatéral chez les sujets
jeunes) (105), des mutations somatiques responsables de cas sporadiques, de délétion hétérozygote sur le chromosome 10 (LOH10q23) et d’inactivation du gène par
inactivation de son site promoteur (102). Elle contre-balance l’action de la PI
3Kinase. Cette protéine de 55kd, une fois activée, induit un arrêt du cycle cellulaire
en G1 avec accumulation de la protéine p27 inhibitrice des cyclines A, D et de la
kinase CDK2. Elle induit une entrée en apoptose des cellules et un arrêt de la
traduction protéique.
Voie PI3K/PTEN/AKT/mTor
Les inhibiteurs de cette voie
Actuellement, nous sommes au tout début de travaux de recherche portant sur l’inhibition de cette voie de transduction du signal. Les travaux portent sur trois axes
(100).
Inhibition de la PI 3 kinase
Nous disposons de deux composés inhibiteurs de la PI3 kinase. La Wortmannin
(106) est un métabolite d’un champignon qui se fixe sur le site ATP de la PI3 K de
manière covalente, irréversible et non compétitive. Le deuxième composé est un
inhibiteur réversible qui se fixe sur le même site que la Wortmanin et qui est un
dérivé morphino du quercertin (107). Ces deux agents ne sont actuellement pas en
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 255
expérimentation clinique. D’autres molécules sont en développement. Les pistes de
ciblage portent sur la neutralisation de la sous-unité catalytique en agissant sur son
domaine Sh2 (molécules IRS-1) ou bien sur la sous-unité régulatrice en favorisant
sa déphosphorylation (action d’une phosphatase).
Restauration de la fonction du gène PTEN
Concernant le gène PTEN, des modèles cellulaires visant à réintroduire le gène par
thérapie cellulaire sont à l’étude.
Neutralisation d’une des voies terminales de la transduction de ce signal (la
voie mTor mammaliam Target of rapamycine)
La rapamycine et ses dérivés (CCI-779, RAD001) inhibent la voie médiée par mTor.
Le mammalian Target of rapamycine est aussi appelé FRAP, RAFT1, RAPT1 (108,
109). Elle appartient à une famille de kinases (PI3 kinase kinases). Cette kinase joue
un rôle prépondérant dans la transduction de signaux de prolifération (145-147)
via la voie PI3K/AKT, régulant l’initiation de la transduction protéique via la phosphorylation de la protéine 4E-BP1 (eucaryote initiation factor 4 E-Binding Protein)
et la protéine p70-S6K (p70kDa S3 kinase). La protéine 4E-BP sous sa forme non
phosphorylée est associée à son inhibiteur eIF-4E (ARNm cap binding sub-unit of
the eucaryote initiation factor 4). La phosphorylation du complexe aboutit à une dissociation du complexe et la protéine 4EB-BP va induire la traduction de la protéine
cycline D1 et de l’ornithine décarboxylase (108, 109). La protéine p70 phosphorylée
induit la constitution du complexe ribosomal 40S-proteineS6, permettant l’initiation de la traduction (108, 110). L’inhibition de la voie mTor abolit les signaux
induits par la voie PI3K/AKT, engendrant un arrêt du cycle cellulaire en G1 et une
entrée en apoptose de la cellule.
Des agents ont été développés pour inhiber la voie mTor, comme la rapamycine.
La rapamycine est un macrolide qui dérive d’un champignon, Steptomyces
hydroscopius. Elle possède des propriétés immuno-suppressives, anti-microbiennes
et anti-tumorales (111-117). Les modèles précliniques ont démontré qu’elle agissait
sur la croissance tumorale en inhibant l’initiation de la traduction : passage G1/S.
La rapamycine va se fixer au complexe protéique intracellulaire immunophilline
FKBP (117).
Un certain nombre de dérivés, tout particulièrement le CCI-779, ont une activité tumorale supérieure à la rapamycine (118). Les essais thérapeutiques avec le
CCI-779 ont été réalisés aux États-Unis (perfusion de J1 à J5 en IV toutes les deux
semaines) (119) et en Europe (120) selon un schéma hebdomadaire. Les DLT observées sont : rashs cutanés, mucite, neutropénie, thrombopénie, réaction d’hypersensibilité, hyperlipidémie. Ont été rapportées des réponses cliniques et, à tous les
paliers de doses, une patiente en réponse partielle présentait un cancer du sein. Un
essai thérapeutique de phase II dans le cancer du sein à la dose de 75 et 250 mg
toutes les deux semaines a été effectué (121). Une efficacité clinique a été démontrée
chez des patientes après échec d’une hormonothérapie et de plusieurs lignes de chimiothérapie et aux deux niveaux de doses. Les toxicités de grade 3-4 décrites sont
256 Cancer du sein
des leucopénies, infections, mucites, diarrhées, élévations des γGT, hypokaliémie,
syndromes dépressifs, hyperglycémies.
Les inhibiteurs du cycle cellulaire
Les cyclines sont des protéines d’aval exprimées à différents points du cycle cellulaire qui régulent la progression de celui-ci au niveau de plusieurs points de contrôle
(check point). L’activité des cyclines est régulée par des cyclines dépendantes-kinases
(CDK’s), formant des complexes protéine-protéine, eux-mêmes régulés par des
petites protéines appelées CDK inhibiteurs (CDK inh). Beaucoup de ces CDK’s sont
considérées comme des gènes suppresseurs de tumeurs qui peuvent contribuer, en
cas de délétion, à une progression non contrôlée au niveau du cycle cellulaire (par
exemple la perte de p16 dans le mélanome malin). Des stratégies thérapeutiques ont
été développées de façon à bloquer la progression du cycle cellulaire au niveau des
points de contrôle, en développant des inhibiteurs pharmacologiques des CDKs.
Des composés comme le flavopiridol, l’UCN-01 et l’E7070 sont en cours de développement.
Les associations thérapeutiques ciblées et chimiothérapie /
hormonothérapie
Il existe en préclinique des synergies entre les produits cytotoxiques et les thérapeutiques ciblées. Le meilleur exemple est l’utilisation de l’Herceptin® avec différents
produits de chimiothérapie comme les taxanes, les sels de platine (122) et la navelbine. Nous ne reviendrons pas sur ce point déjà vu plus haut (voir le chapitre
Inhibition des récepteurs Erb, Herceptin®). Plus récentes sont les possibilités de l’association hormonothérapie des cancers du sein et thérapeutiques ciblées. Cette
association a un rationnel préclinique.
Croissance tumorale des cancers du sein régulée par des hormones stéroïdiennes
(via les récepteurs estrogéniques), des hormones polypeptidiques et des facteurs de
croissance (thérapeutiques ciblées)
L'hormonothérapie a été développée de façon à interrompre la signalisation
estrogénique avec blocage du récepteur estrogénique (ER) et diminution du taux
d'estrogènes au niveau de la cellule tumorale. L'hormonothérapie est efficace, mais
des résistances de novo ou acquises sont fréquentes. Des preuves de plus en plus
importantes suggèrent qu'un cross-talk entre ER et récepteurs de facteurs de croissance (R-TK) contribue au développement de ces résistances.
Action des récepteurs estrogéniques (ER) activés au niveau de la transduction
du signal
– ER augmente la transcription des gènes c-jun & c-fos (Kushner et al., J Steroid
Biochem Mol Biol 2000).
– ER lié à l’estradiol et aussi au tamoxifène active ErbB1 et ErbB2 via l’activation de
src (Razandi et al., J Biol Chem, 2003, Levin et al., Mol Endocrinol, 2003).
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 257
– ER alpha interagit avec la sous unité p85 de PI3K, d'où activation de cette kinase
(Simoncini et al., Nature, 2000).
Activation des ER par les voies de transduction du signal
Les kinases médiées par ces voies peuvent réguler l’activité des ER en augmentant par phosphorylation l’activité des coactivateurs de ER comme AIB1 ou CREBbinding protein (Font de Mora et al., Mol Cell Biol, 2000).
Des opportunités thérapeutiques sont ainsi possibles, de façon à augmenter l’efficacité de l’hormonothérapie et diminuer l’induction des résistances :
– hormonothérapie plus Ac monoclonal anti- ErbB1 ou anti- ErbB2, par exemple
anti aromatase ou tamoxifène plus Herceptin® (essais en cours) ;
– hormonothérapie plus inhibiteurs tyrosine kinase ErbB1 ou anti- ErbB2 / ErbB2,
par exemple anti-aromatase ou tamoxifène plus Iressa® ou lapatinib (essais en
cours) ;
– hormonothérapie plus FTI’s par exemple anti-aromatase plus Zarnestra (essais en
cours) ;
– hormonothérapie plus inhibiteur de Raf kinase ;
– hormonothérapie plus inhibiteur de MEK ;
– hormonothérapie plus inhibiteur de PI3 kinase ;
– hormonothérapie plus inhibiteur de mTor, par exemple anti-aromatase plus CCI779 (essais en cours) :
– hormonothérapie plus inhibiteur des CDK’s.
Conclusion (123)
Nos connaissances ces dernières années en sciences fondamentales nous ont permis
de mieux connaître les étapes de la transduction du signal, depuis la fixation d’un
258 Cancer du sein
ligand à son récepteur, jusqu’à la transcription de gènes impliqués dans les prolifération, différenciation, invasion et angiogenèse cellulaires. La collaboration entre les
chercheurs et les cliniciens a permis de mettre au point de nouveaux agents thérapeutiques biologiques. Un certain nombre de ces agents sont actuellement en cours
d’évaluation. Actuellement, dans le cancer du sein, seul le trastuzumab a démontré
son impact sur la survie des patientes traitées en phase métastatique et les études en
adjuvant et néo-adjuvant sont en cours.
Cependant, de nombreux points d’ombre restent à clarifier. Dans un certain
nombre de pathologies, ces nouveaux agents ne semblent pas donner en phase III
les résultats tant espérés sur la survie (Iressa dans les cancers broncho-pulmonaires
non à petites cellules). De plus, une toxicité accrue en comparaison avec le bras chimiothérapie seul peut être rapportée.
Cela doit nous conduire à nous poser un certain nombre de questions. Ces
agents sont dirigés contre une cible souvent identifiée in vitro et in vivo, mais dont
on ne tient pas forcément compte dans les études cliniques. Les modèles précliniques sont-ils le reflet de la réalité ? Une tumeur est constituée de différentes populations cellulaires, avec une carte génomique différente. Dans les études de phase I,
actuellement, ces agents biologiques sont développés comme des agents cytotoxiques. Les études de phase I déterminent la dose maximale tolérée, mais en
aucune manière la dose biologique optimale. Nous avons vu que, pour le CCI-779,
les auteurs rapportent des réponses à tous les paliers de doses. Les études de phase I
conduites actuellement ne sont pas toujours adaptées à ces nouveaux agents. Il faut
définir des marqueurs de la réponse biologique. En dehors de la situation néo-adjuvante qui reste le modèle par excellence, il est actuellement difficile, pour des raisons
techniques et éthiques, de réaliser des prélèvements tissulaires avant tout traitement
et après traitement de la tumeur des patientes pour étudier la réponse en fonction
de la dose.
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