epidemiologie des urgences vitales potentielles aux

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EPIDEMIOLOGIE DES
URGENCES VITALES
POTENTIELLES AUX URGENCES
ADULTES DU CHU D’ANGERS
Membres du jury
Monsieur le Professeur BAUFRETON Christophe | Président
Monsieur le Docteur SCHOTTE Thibault | Directeur
Monsieur le Professeur CAILLIEZ Éric | Membre
Monsieur le Professeur LASOCKI Sigismond | Membre
Madame le Docteur MAZET Betty | Membre
Monsieur le Docteur MOUMNEH Thomas | Membre
ENGAGEMENT
DE NON PLAGIAT
LISTE DES ENSEIGNANTS DE L’UFR SANTÉ D’ANGERS
Directeur de l'UFR : Pr Isabelle Richard
Directeur adjoint de l'UFR et directeur du département de pharmacie : Pr Frédéric Lagarce
Directeur du département de médecine : Pr Nicolas Lerolle
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS
ABRAHAM Pierre
ASFAR Pierre
AUBE Christophe
AUDRAN Maurice
AZZOUZI Abdel Rahmène
BARON-HAURY Céline
BARTHELAIX Annick
BATAILLE François-Régis
BAUFRETON Christophe
BEAUCHET Olivier
BENOIT Jean-Pierre
BEYDON Laurent
BIZOT Pascal
BONNEAU Dominique
BOUCHARA Jean-Philippe
BRIET Marie
CAILLIEZ Eric
CALES Paul
CAMPONE Mario
CAROLI-BOSC François-xavier
CHABASSE Dominique
CHAPPARD Daniel
CONNAN Laurent
COUTANT Régis
COUTURIER Olivier
CUSTAUD Marc-Antoine
DARSONVAL Vincent
DE BRUX Jean-Louis
DESCAMPS Philippe
DIQUET Bertrand
DUVAL Olivier
DUVERGER Philippe
ENON Bernard
EVEILLARD Mathieu
FANELLO Serge
FAURE Sébastien
FOURNIER Henri-Dominique
FURBER Alain
GAGNADOUX Frédéric
GARNIER François
GARRE Jean-Bernard
GOHIER Bénédicte
GRANRY Jean-Claude
GUARDIOLA Philippe
GUILET David
Physiologie
Réanimation
Radiologie et imagerie médicale
Rhumatologie
Urologie
Médecine générale
Biologie cellulaire
Hématologie ; transfusion
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Gériatrie et biologie du vieillissement
Pharmacotechnie
Anesthésiologie-réanimation
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Génétique
Parasitologie et mycologie
Pharmacologie
Médecine générale
Gastroentérologe ; hépatologie
Cancérologie ; radiothérapie
Gastroentérologe ; hépatologie
Parasitologie et mycologie
Cytologie et histologie
Médecine générale
Pédiatrie
Biophysique et médecine nucléaire
Physiologie
Chirurgie plastique, reconstructrice et
esthétique
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Gynécologie-obstétrique
Pharmacologie
Chimie thérapeutique
Pédopsychiatrie
Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire
Bactériologie-virologie
Épidémiologie ; économie de la santé et
prévention
Pharmacologie physiologie
Anatomie
Cardiologie
Pneumologie
Médecine générale
Psychiatrie d'adultes
Psychiatrie d'adultes
Anesthésiologie-réanimation
Hématologie ; transfusion
Chimie analytique
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
HAMY Antoine
HUEZ Jean-François
HUNAULT-BERGER Mathilde
IFRAH Norbert
JARDEL Alain
JEANNIN Pascale
JOLY-GUILLOU Marie-Laure
LACCOURREYE Laurent
LAGARCE Frédéric
LARCHER Gérald
LASOCKI Sigismond
LAUMONIER Frédéric
LEFTHERIOTIS Georges
LEGRAND Erick
LERMITE Emilie
LEROLLE Nicolas
LUNEL-FABIANI Françoise
MARCHAIS Véronique
MARTIN Ludovic
MENEI Philippe
MERCAT Alain
MERCIER Philippe
MILEA Dan
PAPON Nicolas
PASSIRANI Catherine
PELLIER Isabelle
PICHARD Eric
PICQUET Jean
PODEVIN Guillaume
PROCACCIO Vincent
PRUNIER Fabrice
REYNIER Pascal
RICHARD Isabelle
RICHOMME Pascal
RODIEN Patrice
ROHMER Vincent
ROQUELAURE Yves
ROUGE-MAILLART Clotilde
ROUSSEAU Audrey
ROUSSEAU Pascal
ROUSSELET M.-Christine
ROY Pierre-Marie
SAINT-ANDRE Jean-Paul
SAULNIER Patrick
SENTILHES Loïc
SERAPHIN Denis
SUBRA Jean-François
UGO Valérie
URBAN Thierry
VENIER Marie-Claire
VERNY Christophe
WILLOTEAUX Serge
ZAHAR Jean-Ralph
ZANDECKI Marc
Chirurgie générale
Médecine générale
Hématologie ; transfusion
Hématologie ; transfusion
Physiologie
Immunologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Oto-rhino-laryngologie
Biopharmacie
Biochimie et biologie moléculaires
Anesthésiologie-réanimation
Chirurgie infantile
Physiologie
Rhumatologie
Chirurgie générale
Réanimation
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Bactériologie-virologie
Dermato-vénéréologie
Neurochirurgie
Réanimation
Anatomie
Ophtalmologie
Parasitologie mycologie
Chimie générale
Pédiatrie
Maladies infectieuses ; maladies tropicales
Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire
Chirurgie infantile
Génétique
Cardiologie
Biochimie et biologie moléculaire
Médecine physique et de réadaptation
Pharmacognosie
Endocrinologie, diabète et maladies
métaboliques
Endocrinologie, diabète et maladies
métaboliques
Médecine et santé au travail
Médecine légale et droit de la santé
Anatomie et cytologie pathologiques
Chirurgie plastique, reconstructrice et
esthétique
Anatomie et cytologie pathologiques
Thérapeutique
Anatomie et cytologie pathologiques
Biophysique pharmaceutique et biostatistique
Gynécologie-obstétrique
Chimie organique
Néphrologie
Hématologie ; transfusion
Pneumologie
Pharmacotechnie
Neurologie
Radiologie et imagerie médicale
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Hématologie ; transfusion
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
MAÎTRES DE CONFÉRENCES
ANNAIX Véronique
ANNWEILER Cédric
AUGUSTO Jean-François
BAGLIN Isabelle
BASTIAT Guillaume
BEAUVILLAIN Céline
BELIZNA Cristina
BELLANGER William
BENOIT Jacqueline
BIGOT Pierre
BLANCHET Odile
BOISARD Séverine
BOURSIER Jérôme
CAPITAIN Olivier
CASSEREAU Julien
CHEVAILLER Alain
CHEVALIER Sylvie
CLERE Nicolas
CRONIER Patrick
DE CASABIANCA Catherine
DERBRE Séverine
DESHAYES Caroline
DINOMAIS Mickaël
DUCANCELLE Alexandra
FERRE Marc
FLEURY Maxime
FORTRAT Jacques-Olivier
HELESBEUX Jean-Jacques
HINDRE François
JEANGUILLAUME Christian
JOUSSET-THULLIER Nathalie
KEMPF Marie
LACOEUILLE Franck
LANDREAU Anne
LE RAY-RICHOMME Anne-Marie
LEPELTIER Elise
LETOURNEL Franck
LIBOUBAN Hélène
MALLET Sabine
MAROT Agnès
MAY-PANLOUP Pascale
MESLIER Nicole
MOUILLIE Jean-Marc
NAIL BILLAUD Sandrine
PAPON Xavier
PASCO-PAPON Anne
PECH Brigitte
PENCHAUD Anne-Laurence
PETIT Audrey
PIHET Marc
PRUNIER Delphine
RIOU Jérémie
ROGER Emilie
SCHINKOWITZ Andréas
SIMARD Gilles
Biochimie et biologie moléculaires
Gériatrie et biologie du vieillissement
Néphrologie
Pharmaco-chimie
Biophysique et biostatistique
Immunologie
Médecine interne
Médecine générale
Pharmacologie et pharmacocinétique
Urologie
Hématologie ; transfusion
Chimie analytique
Gastroentérologie ; hépatologie
Cancérologie ; radiothérapie
Neurologie
Immunologie
Biologie cellulaire
Pharmacologie
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Médecine générale
Pharmacognosie
Bactériologie virologie
Médecine physique et de réadaptation
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Biologie moléculaire
Immunologie
Physiologie
Chimie organique
Biophysique
Biophysique et médecine nucléaire
Médecine légale et droit de la santé
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Biophysique et médecine nucléaire
Botanique
Valorisation des substances naturelles
Chimie générale Nanovectorisation
Biologie cellulaire
Histologie
Chimie Analytique et bromatologie
Parasitologie et mycologie médicale
Biologie et médecine du développement et de
la reproduction
Physiologie
Philosophie
Immunologie
Anatomie
Radiologie et imagerie médicale
Pharmacotechnie
Sociologie
Médecine et santé au travail
Parasitologie et mycologie
Biochimie et biologie moléculaire
Biostatistique
Pharmacotechnie
Pharmacognosie
Biochimie et biologie moléculaire
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
TANGUY-SCHMIDT Aline
TRICAUD Anne
TURCANT Alain
Hématologie ; transfusion
Biologie cellulaire
Pharmacologie
Médecine
Pharmacie
Médecine
Informatique
Anglais
Anglais
Pharmacie Industrielle
Économie-Gestion
Anglais
Officine
Coordination ingénierie de formation
Anglais
Médecine
Médecine
Pharmacie
Pharmacie
Médecine
Médecine
Pharmacie
Médecine
Médecine
AUTRES ENSEIGNANTS
AMIARD Stéphane
AUTRET Erwan
BRUNOIS-DEBU Isabelle
CAVAILLON Pascal
CHIKH Yamina
FISBACH Martine
LAFFILHE Jean-Louis
LETERTRE Elisabeth
O’SULLIVAN Kayleigh
REMERCIEMENTS
Liste des abréviations
AVC CCMU
CIMU
CEE
CHU
DREES ECG IAO IGS IMV IOT LATA MCE MRC SAMU SAU SAUV SMUR UHCD UMH UNV USI USIC VI VNI Accident Vasculaire Cérébral
Classification Clinique des Malades aux Urgences
Classification Infirmière des Malades aux Urgences
Choc Electrique Externe
Centre Hospitalier Universitaire
Direction de la Recherche, des Etudes, et de l’Evaluation des Statistiques
Electrocardiogramme
Infirmière d’Accueil et d’Orientation
Indice de Gravité Simplifié
Intoxication Médicamenteuse Volontaire
Intubation Oro-Trachéale
Limitation et Arrêt des Thérapeutiques Actives
Massage Cardiaque Externe
Médecin Régulateur et Coordinateur
Service d’Aide Médicale Urgente
Service d’Accueil et de Traitement des Urgences
Salle d’Accueil des Urgences Vitales
Structure Mobile d’Urgence et de Réanimation
Unité d’Hospitalisation de Courte Durée
Unité Mobile Hospitalière
Unité Neuro-Vasculaire
Unité de Soins Intensifs
Unité de Soins Intensifs Cardiologiques
Ventilation Invasive
Ventilation Non Invasive
Plan
RESUME INTRODUCTION MATERIEL ET MÉTHODE RÉSULTATS 1. 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 2. 2.1. 2.2. 2.3. 2.3.1. 2.3.2. 2.3.3. 2.3.4. 2.4. 2.5. 2.6. 2.7. 2.8. 2.9. Description épidémiologique Flowchart Population générale Population étudiée Orientation, devenir Passage à l’UHCD Familles de Pathologies suspectées Objectifs secondaires : évaluation de la prise en charge Tri à l’accueil Délai de prise en charge en fonction du tri initial Délai de prise en charge en fonction du moment de la journée Comparatif jour / nuit Comparatif semaine / weekend Comparatif semaine de jour / weekend de jour Comparatif semaine de nuit / weekend de nuit Seniorisation des dossiers Gestes lourds Thérapeutiques d’urgences administrées Limitations thérapeutiques Soins lourds Durée de prise en charge moyenne DISCUSSION 1. 2. 3. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 3.6. 3.7. 3.8. Résultats principaux Les limites de l’étude Population étudiée Choix des critères d’inclusion Orientation Familles de pathologies Respect des objectifs de tri Seniorisation Soins lourds Durée de prise en charge Perspectives BIBLIOGRAPHIE LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX TABLE DES MATIERES ANNEXES RESUME
Introduction : Au CHU d’Angers la prise en charge des urgences vitales passe par l’admission directe dans des filières
de soins spécifiques dédiées. Néanmoins, il semblerait qu’une part non négligeable de celles-ci soit accueillie au service
d’accueil des urgences (SAU).
Le but de ce travail consiste en une évaluation objective de l’épidémiologie des urgences vitales potentielles et de la
qualité de leur prise en charge.
Sujets et Méthodes/Matériels et Méthodes : Cette étude est rétrospective, descriptive et observationnelle ; du 1 janvier
au 31 décembre 2015. L’urgence vitale potentielle a été définie par un tri CIMU 1 ou 2 à l’accueil, une admission
directe par UMH, un transfert dans un service de soins intensifs/réanimation ou un décès dans le service.
Ont été recueillies les données suivantes : sexe ratio, âge moyen, tris CIMU, pathologies suspectées, délai de prise en
charge médicale, durée de passage aux urgences, orientations des patients à la sortie des urgences, le respect du délai
de prise en charge en fonction du tri CIMU, la séniorisation des dossiers et les soins lourds effectués.
Résultats : Parmi les 54101 patients ayant consulté aux urgences adultes du CHU d’Angers en 2015, 6152 (11%)
étaient en situation d’urgence vitale potentielle. Répartis de la façon suivante :
70% correspondaient à des tris CIMU 1 et 2, 10% ont été transportés aux urgences par une UMH et 20% ne
correspondant pas à ces critères, ont été transférés secondairement dans un service de soins intensifs ou de réanimation.
Les familles de pathologies suspectées étaient majoritairement des défaillances neurologiques (29%) des défaillances
cardio vasculaires (20%) et des traumatisés graves (16%).
Sur le plan qualitatif, 27 % des patients ont été pris en charge dans les délais impartis à leurs tris CIMU. 19% ont
nécessité des soins lourds. Et 17% des dossiers n’ont pas été seniorisés. La durée moyenne de prise en charge au SAU
était de 9heures et 42 minutes.
Conclusion : Malgré la filiarisation directe des urgences vitales régulées, il persiste une prévalence non négligeable de
celles-ci prise en charge au SAU. La création d’une filière dédiée au sein de ce service permettrait d’optimiser leur
prise en charge.
Mots clés :
Hôpitaux – service des urgences – médecine d’urgence – tri aux urgences -SAUV - urgences vitales – CHU d’Angers
1
INTRODUCTION
L'existence de filières de soins est primordiale pour une optimisation de la prise en charge des urgences vitales,
celles-ci permettent de réduire les délais de prise en charge médicale en fonction du tri initial.
Dans cette organisation, la régulation médicale et la prise en charge des patients en état grave en pré-hospitalier sont
des tâches aussi importantes que nécessaires assurées par le Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU). (1)
Dans la majorité des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), des filières dédiées aux urgences vitales sont mises en
place ; avec des particularités locales propres à chaque site. (2)(3)(4)
Au CHU d'Angers, la prise en charge des douleurs thoraciques est prévue au « CDT » (Centre de la Douleur Thoracique)
ou à l’unité de soins intensifs cardiologiques (USIC). Pour les Accidents vasculaires cérébraux (AVC), il existe une
filière thrombolyse avec l'Unité Neuro Vasculaire (UNV).(5)(6) Le déchocage, unité gérée par le service de réanimation
chirurgicale, accueille les urgences vitales traumatologiques ; le plateau technique de réanimation médicale effectue
des entrées directes pour les urgences vitales et les intoxications.
Des recommandations organisationnelles existent pour les urgences, notamment pour la prise en charge des urgences
vitales (Recommandations concernant la mise en place, la gestion, l’utilisation, et l’évaluation d’une Salle d’Accueil
des Urgences Vitales (= SAUV)). (7)
Aux urgences adultes du CHU d'Angers, ces recommandations ne sont pas appliquées, en rapport avec l’organisation
historique de l’hôpital.
Devant l’existence de toutes ces filières, on pourrait donc supposer que le nombre d’urgences vitales prises en charge
au Service d’Accueil des Urgences (SAU) est faible.
Il semblait intéressant d’effectuer une évaluation objective de l’activité en lien avec ce type de patients, d’appréhender
leur épidémiologie et ainsi que la qualité des soins prodigués.
2
MATERIEL ET MÉTHODE
A. OBJECTIF
L’objectif principal de cette étude est d’analyser l’épidémiologie des urgences vitales potentielles prises en
charge aux urgences adultes du CHU d’Angers :
Description et analyse descriptive des urgences vitales potentielles prises en charge au sein des urgences.
Description de la prévalence des différentes pathologies traitées, délais et durées de prise en charge aux urgences,
orientations des patients à la sortie des urgences, passage ou non à l’UHCD.
Les objectifs secondaires sont d’effectuer une évaluation qualitative de la prise en charge :
- Analyse de la pertinence du tri CIMU Initial.
- Respect du délai de prise en charge médicale pour chaque tri CIMU en fonction des recommandations.
- Analyse comparative de ces taux d’adéquation aux recommandations entre les différents tri CIMU.
- Analyse comparative de ces taux d’adéquation en fonction du moment de la prise en charge (Jour/nuit,
semaine/week-end).
- Evaluation de la seniorisation de ces urgences vitales.
- Description des soins lourds réalisés (gestes et thérapeutiques d’urgences).
Cela s’inscrit dans une démarche d’amélioration des pratiques, par une réflexion globale sur les filières de
soins au sein du CHU d’Angers.
B. TYPE DE L’ETUDE
C’est une étude observationnelle, rétrospective, descriptive, mono centrique, réalisée au service des urgences
adultes du CHU d’Angers. La période observée est du 1er janvier au 31 décembre 2015 inclus.
C. POPULATION ETUDIEE
1) CRITÈRES D’INCLUSION
Les patients correspondants aux critères suivants ont été inclus :
- Patient trié à l’accueil des Urgences tri 1 ou tri 2 d’après l’échelle de Tri de la Classification Infirmière des
Malades aux Urgences (CIMU) (Annexe 1)(8) est réalisée à l’arrivée de chaque patient dans le service par l’Infirmier
d’Orientation et d’Accueil (IOA) et/ou le Médecin Régulateur Coordinateur (MRC). Pour rappel, un patient tri 1 est un
3
patient dont le pronostic vital est menacé immédiatement en raison d’une détresse vitale majeure, et doit donc bénéficier
d’une prise en charge médicale immédiate (inférieure à 5 minutes). Un Tri 2 est un patient dont le pronostic vital est
menacé de façon patente à court terme (inférieur à 24 heures) et qui nécessite donc une prise en charge médicale dans
les vingt minutes. (9)(10)(11)(12)(13)(14)
- Patient amené aux urgences par une Unité Mobile Hospitalière (UMH).(1)
- Patient transféré, après son passage aux urgences, dans un service de réanimation ou de soins intensifs :
Réanimation médicale, Réanimation chirurgicale, unité de soins intensifs (USI) de cardiologie, USI de neurochirurgie,
USI neurovasculaire, USI d’hépato gastro-entérologie ou l’unité de déchocage du service de réanimation chirurgicale.
- Patient décédé aux urgences ou à l’Unité d’Hospitalisation de Courte Durée (UHCD).
2) CRITÈRES D’EXCLUSION
Les critères d’exclusion sont les dossiers incomplets, les erreurs de saisies administratives, ou les patients n’ayant pas
bénéficié d’une prise en charge aux urgences adultes.
D. METHODE
Ce travail de thèse a été soumis au comité d’éthique du CHU d’Angers et accepté en date du 3 mars 2016.
La méthode de recueil est informatique à partir du logiciel URQUAL utilisé dans le service.
Par une lecture exhaustive de chaque dossier informatisé inclus, une fiche de recueil (Annexe 1) est complétée afin
de collecter les éléments suivants :
- Informations relatives au patient : Sexe du patient, âge,
- Informations relatives à son entrée : arrivée en UMH, heure d’arrivée, heure de prise en charge médicale
interne et/ou senior, calcul du délai de prise en charge, et tri CIMU.
- Gestes lourds réalisés : Ventilation Invasive (VI) ou Ventilation Non Invasive (VNI), Intubation Oro-Trachéale
(IOT), Massage Cardiaque Externe (MCE), Choc Electrique Externe (CEE), drain thoracique.
- Thérapeutique d’urgence administrée : Transfusion de produit sanguin labile, fibrinolytique, hypnotiques et
sédatifs (hypnovel/Kétamine/morphinique), amines (adrénaline, noradrénaline, Isoprénaline), antidotes
(Naloxone, Flumazénil, N-acétyl-cystéine), antagonistes des anticoagulants, traitements psychotropes
4
d’urgence (Loxapine, contentions physiques), traitements vaso-actifs intra-veineux (Nicardipine, isosorbide
dinitrate).
- Les décisions de limitation ou arrêt des thérapeutiques actives.
- Devenir du patient : durée de prise en charge au SAU, passage à l’UHCD, et orientation du patient
(Réanimation ou soins intensifs, service conventionnel, retour à domicile, sortie avant la fin des soins).
Une relecture des dossiers non triés, et ne correspondant pas aux critères d’inclusion, à également été réalisée afin
de rechercher ceux qui correspondent à des tris CIMU 1 ou 2.
La sélection des malades transférés dans les Services de Réanimation et soins intensifs est réalisée par recherche des
codes UF de sortie sur le logiciel URQUAL. Voici le détail des UF retenues :
☐ réanimation médicale : UF 1727
☐ réanimation chirurgicale et déchocage : UF 7501, 5011 et 5013
☐ bloc d’urgence/Salle de réveil : UF 2054, 5131 et 5132
☐ USIC et salle d’urgences cardiologiques : UF 7142 et 7145
☐ UNV : UF 7122 et 7127
☐ soins intensifs de neurochirurgie : UF 7345 et 7346
☐ USC gastro : UF 8634
Le délai de prise en charge médicale équivaut au temps écoulé entre l’entrée administrative du patient et la déclaration
informatique (« log ») par le médecin senior ou l’interne du début sa prise en charge.
Pour étudier le délai de prise en charge en fonction du moment de la journée nous définissons plusieurs périodes :
- La journée : est définie pour une heure de début de prise en charge comprise entre 8h30 et 18h30.
- La nuit : est définie pour une heure de début de prise en charge comprise entre 18h30 et 8h30 ce qui correspond à la
garde.
- La semaine : est définie par un début de prise en charge du lundi 0h00 jusqu’au vendredi à 23h59 inclus.
- Le weekend : est défini du samedi à 0h00 au dimanche à 23h59 inclus.
E. CRITERES DE JUGEMENTS
Critères de jugements principaux :
-Caractéristiques épidémiologiques de la population étudiée : sexe ratio, âge moyen
5
-Comparaison de l’âge moyen et du sexe ratio entre la population d’intérêt et la population générale
-Répartition des tris CIMU au sein de la population
-Prévalence des différentes pathologies
-Délai moyen de prise en charge médicale (sénior/interne)
-Durée moyenne de passage aux urgences
-Répartition des orientations des patients à la sortie des urgences
-Analyse des patients passés par L’UHCD avant orientation
Critères de jugements secondaires :
-Taux d’adéquation au délai de prise en charge recommandé selon le tri CIMU
-Analyse comparative des taux d’adéquations selon le tri CIMU et en fonction du temps
-Pourcentage de dossiers seniorisés
-Pourcentage de soins lourds effectués au sein des urgences
F. ANALYSE STATISTIQUE
Les résultats sont consignés et codés pour constituer une base de données utilisant le logiciel Microsoft Excel. Les
données sont analysées à l’aide de celui-ci ainsi que du site web Biostatgv.
Une analyse descriptive est conduite sur l’ensemble de la population.
Les variables quantitatives sont exprimées sous forme de moyenne et des extrêmes.
Les variables qualitatives sont exprimées en pourcentage.
Les analyses comparatives de variables qualitatives ont été réalisées par le test du chi2 avec correction de Yates si
besoin. Le seuil alpha de significativité́ est fixé à 0,05 et la puissance a priori à 80%.
6
RÉSULTATS
1. Description épidémiologique
1.1. Flowchart
54101 entrées aux urgences adultes du CHU d'Angers en 2015
Critères d'inclusion:
-­‐ 133 tris 1
-­‐ 4216 tris 2
-­‐ 138 décès
-­‐ 622 entrées UMH
-­‐ 2073 transferts secondaires en Réanimation /USI
-­‐ 1696 dossiers non triés dont 51 correspondant à des tris 2 CIMU
6215 patients
63 patients EXCLUS
-­‐ 48 transferts directs dans un autre service (bloc d'urgence/ déchocage...)
-­‐ 8 erreurs administratives -­‐ 4 dossiers sans examen clinique ni conclusion
-­‐ 2 erreurs de saisie de la provenance
-­‐ 1 patient sortie avant la prise en charge médicale
6152 patients étudiés
Figure 1 : Flowchart de l’étude
7
1.2. Population générale
Durant la période analysée, 54101 patients ont consulté au service d’accueil des urgences adultes du CHU
d’Angers : 148 entrées quotidiennes en moyenne.
Leur âge moyen est de 51,7 ans (8-109).
Le Sexe Ratio Homme/femme est de 1,11 : 25589 femmes (47%) et 28512 hommes (53%).
1.3. Population étudiée
Sur les 54101 patients qui ont consulté aux urgences adultes du CHU d’Angers, 6152 étaient en situation
d’urgence vitale avérée ou potentielle (11%), soit une moyenne de 17 patients par jour.
Leur âge moyen est de 61,9 ans dans la population étudiée (8-106).
Le sexe ratio homme/femme est de 1,18 : avec 2826 femmes (46%) et 3326 hommes (54%).
Répartition des critères d’inclusion :
Les 6152 patients définis en urgence vitale potentielle sont inclus de la façon suivante :
-130 tris 1 (2%)
-4195 tris 2 (68%)
-50 sans tri initial présentant les critères CIMU du tri 2 (1%)
-612 transportés aux urgences par une UMH (10%)
-138 patients décédés aux urgences où à l’UHCD (2%)
-2030 transférés secondairement dans un service de soins intensifs ou de réanimation. (33%)
(En détail, 368 dans un service de réanimation médicale, 60 en Réanimation
chirurgicale/déchocage, aucun en Salle de réveil/bloc d’urgence, 523 en USIC et salle
d’urgence cardiologique, 624 à l’UNV, 268 au bloc ou Soins intensifs de Neurochirurgie, et 187
patients en USC de Gastro-entérologie).
Parmi les 2030 patients transférés secondairement en soins intensifs ou en réanimation on peut différencier cette sous
population en deux groupes :
- Ceux qui ont été inclus exclusivement sur le critère de transfert secondaire ; qui représentent 1200 patients (20%).
- Et ceux qui présentent au moins un autre critère d’inclusion ; (tri CIMU 1 ou 2, et / ou transport UMH, et / ou décès
aux urgences) qui représentent 830 patients (13%).
8
Tableau I : Caractéristiques des populations
Nombre total
sur 2015 :
Nombre
moyen
par jour
Age
moyen
Ages
extrêmes
Sexe ratio
Homme/femme
Population
totale :
54101
148
51,7
8-109
1,11
Population
étudiée :
6152
17
61,9
8-106
1,18
4500
Non triés équivalents Tris 2
50
4000
3500
3000
2500
2000
Tri 2
4195
1500
2030
1000
500
0
Tri 1
130
Tri IOA
612
UMH
138
transfert soins intensifs
Décès
Figure 2 : Critères d’inclusion de la population étudiée
9
1.4. Orientation, devenir
L’orientation à la sortie du service des urgences adultes des patients en situation d’urgence vitale potentielle est la
suivante :
- 2158 patients (35%) sont transférés dans un service de soins intensifs ou de réanimation :
- UNV : 624 (10%)
- USIC et salle d’urgence du CDT : 523 (9%)
- Réanimation médicale : 368 (6%)
- Soins intensifs de Neurochirurgie : 268 (4%)
- USC Gastro : 187 (3%)
- Bloc d’urgence/salle de réveil : 128 (2%)
- Réanimation chirurgicale/déchocage : 60 (1%)
- 2063 patients (34%) sont transférés dans un service d’hospitalisation conventionnelle.
- 1931 patients (31%) ne sont pas hospitalisés :
- 1793 patients (29%) sortent des urgences (retour à domicile ou en structure, fugue, sortie avant la
fin des soins ou contre avis médical).
- 138 patients (2%) sont décédés aux urgences ou à l’UHCD.
Réanimation médicale
6%
Réanimation chirurgicale/ déchocage
1%
bloc/salle de réveil
2%
USIC/CDT
9%
autre (retour à domicile, sortie avant la fin des soins)
29%
UNV
10%
Soins intensifs de neurochirurgie
4%
décès
2%
Hospitalisation conventionelle
34%
USC Gastroentérologie
3%
Figure 3 : Devenir des urgences vitales potentielles
10
1.5. Passage à l’UHCD
1029 patients (16,7%) bénéficient d’un passage par l’Unité d’hospitalisation de courte durée.
Après passage par l’UHCD 136 patients (13%) sont secondairement transférés vers un service de soins intensifs ou de
réanimation. 471 patients (46%) sont hospitalisés dans un service d’hospitalisation conventionnelle.
97 patients (9%) sont décédés et 325 patients (32%) sortent de l’hôpital (pour retour à domicile ou en structure, fugue,
sortie avant la fin des soins ou contre avis médical).
autre (retour a domicile)
32%
soins intensifs
13%
hospitalisation conventionnelle
46%
décés
9%
Figure 4 : Orientation des patients post UHCD
1.6. Familles de Pathologies suspectées
Les familles de pathologies suspectées sont :
-les défaillances neurologiques avec 1770 patients (29%)
-les défaillances cardio vasculaires avec 1235 (20%)
-les traumatisés graves avec 977 patients (16%)
-les défaillances respiratoires 625 patients (10%)
-les états septiques graves 426 (7%)
-les hémorragies digestives 182 (3%)
-les urgences métaboliques 211 (3%)
- les IMV 57 (1%)
- les urgences psychiatriques autres que IMV : 287 (5%)
11
-et 382 patients (6%) présentent d’autres pathologies qui ne correspondent pas aux familles de
pathologies citées ci dessus.
Ces autres pathologies regroupent les ischémies mésentériques, les intoxications iatrogènes (comme les surdosages
morphiniques ou de benzodiazépines) les épistaxis sous anticoagulants, les hémoptysies, les hémorragies, les états de
choc sans étiologie évidente, les urgences chirurgicales (hernies étranglées, torsions testiculaires, occlusions intestinales
etc.) les pancréatites aiguës, les brulés, électrisés, et les angio œdèmes neurotiques.
La figure 5 résume les différentes familles de pathologies suspectées à l’arrivée des patients.
Urgences psychiatriques
5%
IMV
1%
Urgences métaboliques
3%
Autres
6%
cardiologiques
20%
Septiques
7%
Hémorragies digestives
3%
Respiratoires
10%
Traumatisés graves
16%
Neurologiques
29%
Figure 5 : Familles de pathologies suspectées
12
2. Objectifs secondaires : évaluation de la prise en charge
2.1. Tri à l’accueil
Parmi les 6152 patients inclus dans l’étude, 130 (2%) sont des tris 1 CIMU, 4245 (69%) correspondent à des
tris 2, 1070 (18%) sont des tris 3, 142 (2%) sont des tris 4, et 565 (9%) patients sont non triés.
IL n’y pas de TRI 5 CIMU.
La figure 6 résume le tri CIMU des urgences vitales potentielles.
50
4500
4000
3500
3000
4195
2500
2000
1500
1000
500
1070
130
565
142
0
TRI 1
TRI 2
TRI 3
Tri àl'accueil des patients inclus
TRI 4
NON triés
correspondant TRI 2
Figure 6 : Tri CIMU des urgences vitales potentielles
2.2. Délai de prise en charge en fonction du tri initial
Pour les 6152 patients, le délai moyen de prise en charge est de 49 minutes (1–521).
1508 patients (27 %) bénéficient d’une prise en charge dans les délais impartis à leurs tris CIMU.
Les TRI 1 ont un délai moyen de prise en charge de 28 minutes (4-253).
2 patients (1,5%) bénéficient d’une prise en charge dans les délais.
Les TRI 2 ont un délai moyen de prise en charge de 39 minutes (2-358).
985 patients (23,2%) bénéficient d’une prise en charge dans les délais.
13
Les TRI 3 ont un délai moyen de prise en charge de 97 minutes (7–467).
439 patients (41,0%) bénéficient d’une prise en charge dans les délais.
Les TRI 4 ont un délai moyen de prise en charge de 120 minutes (9–426).
82 patients (57,7%) bénéficient d’une prise en charge dans les délais.
Les non triés ont un délai moyen de prise en charge de 27 minutes (1–521).
Le tableau II résume les délais de prise en charge en fonction du tri, et le nombre de dossiers qui respectent les objectifs.
Tableau II : Délais de prise en charge en fonction du tri
Nombre de
patients
(%)
Délai
recommandé
de prise en
charge
en minutes
Délai moyen
de prise en
charge
en minutes
(mini–Maxi)
Nombre de
patients pris
en charge
dans le délai
recommandé
(%)
Tous patients
inclus
Non triés
Tri 1
Tri2
Tri3
Tri4
6152
565
130
4245
1070
142
(100%)
(9%)
(2%)
(69%)
(18%)
(2%)
-
-
Immédiat
< 20
< 60
< 120
(<5minutes)
49 min
27 min
28 min
39 min
97 min
120 min
(1-521)
(1-521)
(4-253)
(2-358)
(7-467)
(9-426)
1508/5587
-
2
985
439
82
(1,5%)
(23,2%)
(41%)
(57,7%)
(27%)
14
2.3. Délai de prise en charge en fonction du moment de la journée
2.3.1. Comparatif jour / nuit
Le jour, il a été pris en charge 2964 patients parmi notre population étudiée.
864 patients (29,2%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge de jour est de 44 minutes.
La nuit, 2623 patients de notre population ont été pris en charge.
644 patients (24,6%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge sur la garde est de 56 minutes.
L’analyse comparative des tris CIMU entre les deux périodes objective des répartitions similaires.
Tableau III : Comparaisons des populations entre le jour et la nuit
Jour : 2964
Nuit : 2623
Valeur p =
Nombre de Tris 1
66
64
0,67
(%)
(2%)
(2%)
Nombre de Tris 2
2267
1978
(%)
(77%)
(76%)
Nombre de Tris 3
545
525
(%)
(18%)
(20%)
Nombre de Tris 4
86
56
(%)
(3%)
(2%)
0,74
0,22
0,09
L’analyse comparative des délais de prise en charge entre les deux périodes d’intérêt retrouve une différence
significative (P < 0,001).
15
2.3.2. Comparatif semaine / weekend
La semaine, il a été pris en charge 3953 patients qui correspondent à notre population étudiée.
1079 patients (27,3%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge la semaine est de 49 minutes.
Le weekend end, 1634 patients de notre population ont été pris en charge.
429 patients (26,3%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge sur la garde est de 56 minutes.
L’analyse comparative de la répartition des tris CIMU sur les 2 périodes objective une différence significative
concernant la prévalence de tri 3.
Tableau IV : Comparaisons des populations entre la semaine et le weekend
semaine : 3953
Week-end : 1634
Valeur p =
Nombre de Tris 1
93
37
0,92
(%)
(2%)
(2%)
Nombre de Tris 2
2952
1293
(%)
(75%)
(79%)
Nombre de Tris 3
800
270
(%)
(20%)
(17%)
Nombre de Tris 4
108
34
(%)
(3 %)
(2%)
0,20
0,01
0,20
L’analyse comparative des délais de prise en charge entre les deux périodes d’intérêt ne retrouve pas de différence
significative (P =0,39).
16
2.3.3. Comparatif semaine de jour / weekend de jour
La semaine de jour, il a été pris en charge 2051 patients correspondant à notre population étudiée.
643 patients (31,4%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge en semaine de jour est de 42 minutes.
Le weekend de jour, il a été pris en charge 913 patients correspondant à notre population étudiée.
221 patients (24,2%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge le weekend de jour est de 47 minutes.
L’analyse comparative de la répartition des tris CIMU entre les deux périodes objective des prévalences homogènes.
Tableau V : Comparaisons des populations entre la semaine de jour et le weekend de jour
semaine jour :
Week-end jour :
2051
913
Nombre de Tris 1
46
20
(%)
(2%)
(2%)
Nombre de Tris 2
1538
729
(%)
(75%)
(80%)
Nombre de Tris 3
400
145
(%)
(20%)
(16%)
Nombre de Tris 4
67
19
(%)
(3%)
(2%)
Valeur p =
0,96
0,31
0,06
0,11
L’analyse comparative des délais de prise en charge entre les deux périodes d’intérêt retrouve une différence
significative P<0,001 (5,9X10-5).
17
2.3.4. Comparatif semaine de nuit / weekend de nuit
La semaine de nuit, il a été pris en charge 1902 patients correspondant à notre population étudiée.
436 patients (22,9%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge en semaine de nuit est de 57 minutes.
Le weekend de nuit, il a été pris en charge 721 patients correspondant à notre population étudiée.
208 patients (28,8%) sont pris en charge dans le délai recommandé par leur tri.
Le délai moyen de prise en charge le weekend de nuit est de 53 minutes.
L’analyse comparative de la répartition des tris CIMU entre les deux périodes objective des prévalences homogènes.
Tableau VI : Comparaisons des populations entre la semaine de nuit et le weekend de nuit
semaine nuit :
Week-end nuit :
1902
721
Nombre de Tris 1
47
17
(%)
(2%)
(2%)
Nombre de Tris 2
1414
564
(%)
(75%)
(78%)
Nombre de Tris 3
400
125
(%)
(21%)
(18%)
Nombre de Tris 4
41
15
(%)
(2%)
(2%)
Valeur p =
0,98
0,46
0,09
0,97
L’analyse comparative des délais de prise en charge entre les deux périodes d’intérêt retrouve une différence
significative (P < 0,002).
18
2.4. Seniorisation des dossiers
Sur les 6152 patients en situation d’urgence vitale potentielle, 1988 patients (32%) ont été pris en charge par un médecin
sénior seul.
3157 patients (51%) ont été pris en charge conjointement par un interne et un médecin senior.
Et 1007 patients (17%) ont été pris en charge par un interne seul.
Au total, 5145 dossiers (83%) sont seniorisés.
interne seul
17%
Senior seul
32%
interne et senior
51%
Figure 7 : La séniorisation des dossiers
2.5. Gestes lourds
179 patients sur 6152 (2,9 %) ont bénéficié d’au moins un geste lourd aux urgences, leur répartition est la suivante :
- Ventilation non invasive (VNI) : 140 (71%)
- Intubation orotrachéale (IOT) : 28 (14%)
- Massage cardiaque externe (MCE) :18 (9%)
- Pose de drains thoraciques : 6 (3%)
- Choc électrique externe (CEE) :6 (3%)
Soit un total de 198 gestes lourds concernant 179 patients.
19
La figure 8 résume le type de gestes lourds réalisés dans notre population.
drains thoraciques
3%
MCE
9%
CEE
3%
IOT
14%
VNI/CPAP
71%
Figure 8 : Gestes lourds réalisés aux urgences
2.6. Thérapeutiques d’urgences administrées
Sur les 6152 patients, 1073 (17, 5%) ont bénéficié d’au moins une thérapeutique d’urgence.
Voici le détail des thérapeutiques prescrites :
- Traitements vasoactifs par voie intra veineuse (Nicardipine / Risordan) : 524 (43%)
- Transfusion de produit sanguin : 186 (15%)
- Hypnotiques (Kétamine/Midazolam/Morphinique) : 127 (10%)
- Loxapine : 92 (8%)
- Contentions Physiques : 79 (7%)
- Fibrinolytique : 62 (5%)
- Antagonisation d’un traitement anticoagulant par vitamine K et/ou facteurs de la coagulation: 64 (5%)
- Amines (adrénaline, Noradrénaline, Isoprénaline) : 63 (5%)
- Antidotes (Naloxone, Flumazénil, N-acétyl-Cystéine) : 20 (2%)
20
Soit un total de 1217 thérapeutiques d’urgences concernant 1073 patients.
La figure 9 résume la proportion des différents types de thérapeutiques d’urgences réalisées au SAU.
Transfusions de produits sanguins
15%
traitements vaso actifs
43%
Fibrinolyses
5%
Hypnotiques
10%
Amines
5%
antidotes
2%
contentions
7%
loxapine
8%
antagonisation anticoagulants
5%
Figure 9 : Types de thérapeutiques administrées au SAU
2.7. Limitations thérapeutiques
Sur la période observée, la prise en charge de 409 patients (6,6%) se solde par une limitation et/ou arrêt des
thérapeutiques actives.
2.8. Soins lourds
Les soins lourds définissent le nombre total de patients recevant au moins un geste lourd et/ou au moins une
thérapeutique d’urgence.
Le nombre total de patients ayant nécessité des soins lourds est de 1164 (19 %) soit 3 patients par jour en moyenne.
21
2.9. Durée de prise en charge moyenne
La durée moyenne de prise en charge globale est de 582 minutes soit 9h et 42 minutes, avec pour valeurs extrêmes 9
minutes et 6635 minutes.
Sans passage par l’UHCD cette durée moyenne de prise en charge globale est de 408 minutes (6h42mn).
Et avec passage par l’UHCD cette durée de prise en charge globale est de 1443 minutes soit 1 jour 0 heure et 3 minutes.
La figure 10 résume les durées de prise en charge moyenne des patients selon leur orientation, et en fonction de leur
passage ou non par l’UHCD.
Le Tableau VII résume la durée de prise en charge moyennes des patients de notre population en fonction de leur
orientation à la sortie des urgences.
1443
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
1372
1356
1567
1321
1040
408
362
276
287
267
334
287
460
404
sans UHCD
520
497
Globale
720
412
349
458
395
1353
1218
928
661
582
1487
1284
475
583
533
352
avec UHCD
Figure 10 : Durée de prise en charge moyenne en minute des patients en fonction de leur orientation à la sortie du SAU
22
Tableau VII : Résumé des durées de prise en charge moyennes en fonction de l’orientation des patients
Durée de prise en charge
moyenne en minutes
Durée de prise en
charge moyenne en
minutes sans
passage à l’UHCD
(hh/mm)
Durée de prise en
charge moyenne en
minutes avec passage
à l’UHCD
(hh/mm)
582
408
1443
(9h42)
(6h42)
(24h03)
362
276
1372
(6h02)
(4h36)
(22h52)
287
267
661
(4h47)
(4h27)
(11h01)
334
287
1356
(5h34)
(4h47)
(22h36)
460
404
1321
(7h40)
(6h44)
(22h01)
520
497
1040
(8h40)
(8h17)
(17h20)
412
349
1284
(6h52)
(5h49)
(21h24)
458
395
928
(7h38)
(6h35)
(15h28)
720
475
1567
(12h00)
(7h55)
(26h07)
1218
583
1487
(20h18)
(9h43)
(24h47)
533
352
1353
(8h53)
(5h52)
(22h33)
(hh/mm)
Globale :
Réanimation médicale :
Réanimation
chirurgicale :
Bloc/salle de réveil
USIC /salle d’urgence
cardio
UNV
Bloc/soins intensifs de
neurochirurgie
USC Gastro
Hospitalisation
conventionnelle
décès
autres
23
DISCUSSION
Cette étude, menée sur l’ensemble des passages aux urgences en 2015, objective une proportion non
négligeable (11%) d’urgences vitales potentielles parmi eux. Leur prise en charge nécessite à chaque fois une
mobilisation rapide des moyens humains et matériels du service. L’analyse qualitative nous a permis de mieux
appréhender leur parcours de soins dans une démarche d’amélioration des pratiques à venir. (15)
1. Résultats principaux
Les urgences vitales potentielles représentent 17 patients par jour aux Urgences. Ceux-ci regroupent à la fois :
-Les patients identifiés dès l’accueil comme présentant une défaillance vitale potentielle ou avérée (71%) : leur
prise en charge nécessite une évaluation médicale rapide, la réalisation d’examens paracliniques et de soins
paramédicaux dans les plus brefs délais.
-Les transferts médicalisés par UMH (10%) nécessitant une continuité immédiate de la prise en charge, la
poursuite de la surveillance et des soins lourds initiés en pré-hospitalier.
-Les patients dont la gravité de la pathologie n’est pas diagnostiquée dès l’accueil, (c’est à dire ne
correspondants pas aux critères précédents) mais dont l’évolution défavorable dans le service et les soins lourds débutés
nécessitent la poursuite de leur prise en charge en réanimation ou soins intensifs (19%).
Les pathologies concernées sont majoritairement les défaillances neurologiques (29%), les défaillances cardiovasculaires (20%) et les traumatisés graves (16%).
Ces patients en urgence vitale potentielle séjournent de façon prolongée dans le service (10H) avant leur
orientation. 17% d’entre eux restent initialement en surveillance à l’UHCD avant prise de décision selon l’évolution
clinique. Au final un tiers est transféré en réanimation/soins intensifs, un tiers en service conventionnel et un tiers vers
la sortie.
Lorsque la gravité initiale du malade est clairement identifiée et justifie un transfert en soins intensifs/réanimation,
la prise en charge au sein du service est loin d’être ponctuelle avec un délai moyen de passage de 7 heures et 22 minutes.
Ainsi, 19% d’entre eux, soit 3 patients par jour, nécessiteront la réalisation de soins lourds au sein même du service
des urgences.
Par ailleurs, pour 7% des patients en urgence vitale potentielle, une LATA est décidée ; 2% des prises en charge
se soldent par un décès.
24
Sur le plan qualitatif, 17% des dossiers ne sont pas clairement séniorisés alors qu’il s’agit des patients
potentiellement les plus graves.
Moins d’un patient sur 3 est pris en charge dans les délais recommandés en rapport avec l’urgence vitale suspectée.
Une amélioration significative est logiquement objectivée sur les périodes à présence accrue en personnel mais reste
insuffisante.
2. Les limites de l’étude
Notre étude, est rétrospective, descriptive et observationnelle, elle est donc limitée par la perte de données
inhérente à ce mode de recueil.
Il existe probablement une surestimation du nombre d’urgences vitales potentielles. En effet, nous avons dû
nous baser pour les critères d’inclusion en partie sur les tris réalisés par l’IOA ou le MAO.
Une étude réalisée au CHU d’Angers (16) montre que les évaluations des patients à l’accueil par l’IAO ou par
le médecin d’accueil avant examen sont concordantes dans 90% des cas. L’IAO surestime la gravité de 16% des patients
à l’accueil, 10% pour le médecin. A l’inverse le médecin sous-estime la gravité dans 5% des cas, ces erreurs ne sont
pas moins fréquentes avec l’IAO. En conclusion de l’étude, l’évaluation de la gravité du malade à l’accueil des urgences
par un médecin plutôt que par une infirmière ne diminue pas les erreurs par sous estimation de la gravité. Et en acceptant
6% de tri par excès, ce tri peut être fait par l’IAO.
3. Population étudiée
L’analyse épidémiologique des urgences vitales potentielles retrouve un âge supérieur à la population générale.
Cela semble cohérent au vu de la typologie des patients concernés, souffrant la plupart de temps de comorbités
associées.
Dans la littérature, peu d’études françaises, portent sur l’épidémiologie des urgences vitales. Les chiffres
disponibles sont très hétérogènes en fonction des études en lien direct avec le choix des critères d’inclusion.(17)(18)
25
3.1. Choix des critères d’inclusion
Des travaux similaires réalisés aux urgences du CHU de Caen (19) ou de Besançon (20) retrouvent une
proportion de malades en urgence vitale similaire (respectivement 9,2% et 11% de leurs passages aux urgences).
Les caractéristiques épidémiologiques de leur population (Age moyen, sexe ratio) rejoignent également nos
résultats.
En revanche une étude de 2011 au CH de Toulon n’identifie que 1,5% d’urgences vitales parmi leur patientèle
(20). Mais leurs critères d’inclusion ne se basaient que sur l’urgence vitale confirmée. Or la problématique d’un service
d’urgence réside dans un premier temps en l’identification au sein de l’afflux de patients des urgences vitales
potentielles (Tri CIMU) ; puis en leur sein, la confirmation des urgences vitales avérées. L’évaluation objective de la
filière de soins à l’intérieur du service, des urgences vitales, nécessite l’inclusion de l’ensemble des candidats potentiels,
mobilisant les moyens humains et matériels au même titre que les élus finaux. Il en est de même pour l’utilisation de
la Classification Clinique des Malades aux Urgences (CCMU) comme critère d’inclusion. Celle-ci est réalisée a
posteriori lors de la sortie du service. Ainsi son utilisation occulte la proportion importante de patients présentant une
urgence vitale potentielle, nécessitant initialement la même mobilisation du service. Ce n’est qu’une fois l’évaluation
médicale complète et les résultats paracliniques obtenus que la classification CCMU pourra s’avérer rassurante.
De la même façon, le choix d’inclure les patients orientés secondairement en soins intensifs/réanimation est basé
sur la même réflexion. L’identification secondaire de ces urgences vitales avérées fait supposer une intensification des
moyens de prise en charge au sein même des urgences avant transfert. Selon l’article D6123-33 du code de la santé
publique : « les soins de réanimation sont destinés à des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter
plusieurs défaillances viscérales aigües mettant directement en jeu le pronostic vital et impliquant le recours à des
méthodes de suppléances»(21). D’autre part, selon l’article D6124-104 du code de la santé publique, « les soins intensifs
sont pratiqués dans les établissements de santé comprenant une ou plusieurs unités organisées pour prendre en charge
des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter une défaillance aiguë de l’organe concerné par la spécialité
au titre de laquelle ils sont traités mettant directement en jeu à court terme leur pronostic vital et impliquant le recours
à une méthode de suppléance »(22). L’initiation aux urgences de cette prise en charge spécialisée est évidente et
nécessite une organisation de service similaire transitoirement.
Enfin les patients amenés aux urgences par les différentes UMH sont par définition même en urgence vitale
potentielle au minimum. En effet, après régulation par le SAMU, la présentation clinique du patient a motivé l’envoi
de moyen médicalisé. Le patient présentait donc une défaillance potentielle nécessitant une expertise médicale sur place
et/ou un geste lourd adapté. L’orientation du malade vers le service d’urgence par une UMH est justifiée par la nécessité
d’une surveillance rapprochée et la poursuite de la démarche diagnostique et/ou thérapeutique. En revanche, en présence
26
d’une urgence vitale avérée, le SAMU orientera préférentiellement les patients directement dans la filière de soins
concernée. Il persiste néanmoins parmi eux une proportion orientée par défaut aux urgences faute de place dans les
services d’aval. Nous n’avons pas quantifié celle-ci car ce n’était pas le but de notre étude mais cela pourrait être
intéressant.
Dans un souci d’exhaustivité, nous avons pris parti de relire l’ensemble des dossiers informatisés non triés à
l’accueil des urgences. En appliquant scrupuleusement les critères CIMU, 3% d’entre eux ont pu être inclus.
A l’inverse, aucun dossier n’a été inclus pas l’intermédiaire de la recherche informatique de l’UF bloc urgence.
Cela provient d’une habitude informatique de l’ensemble des médecins urgentistes, clôturant systématiquement le
dossier par l’UF de la spécialité chirurgicale impliquée (orthopédie, chirurgie viscérale, vasculaire…). A l’inverse il
n’était pas réalisable de sélectionner l’ensemble des patients orientés informatiquement vers chacune des spécialités
chirurgicales car seule une infime proportion d’entre eux relevait d’urgence vitale. A travers ces limites informatiques,
nous avons probablement en partie minoré le nombre d’inclus.
3.2. Orientation
Concernant le devenir des malades, on constate qu’environ 1/3 des patients sont transférés en réanimation ou
dans un service de soins intensifs ce qui correspond aux patients présentant un état d’urgence vitale avérée. Un tiers
des patients est hospitalisé dans un service de médecine conventionnelle.
Enfin un tiers des patients quitte l’hôpital pour un retour à domicile ou dans leur structure antérieure, voire une sortie
avant la fin des soins. Ce dernier pourcentage peut sembler surprenant et discréditant la pertinence des critères
d’inclusions. Or cela peut s’expliquer par la prise en charge d’urgence vitale potentielle dont l’évaluation médicale et
les explorations paracliniques permettent d’écarter définitivement celle-ci. Les accidents de la voie publique, les
douleurs thoraciques à ECG non modifié (23) ou encore les alertes thrombolyses peuvent rentrer dans cette catégorie
par exemple. Depuis l’étude angevine pointant la pertinence des critères de Vittel (24)(25) pour le recours au scanner
corps entier systématique, une proportion importante de patients pris en charge aux urgences est considérée comme
traumatisé grave jusqu'à preuve du contraire (Tri CIMU 2 minimum). Après réalisation de l’imagerie sans lésion
objectivée, il est fréquent que les patients puissent retourner à domicile le jour même. (26) Il en est de même pour les
alertes thrombolyses dont les explorations s’avèrent rassurantes (migraine avec aura, troubles psychosomatiques,…)
ou les douleurs thoraciques sans signe de gravité après explorations initiales pouvant être prises en charge en externe.
Concernant le passage à l’UHCD, 17% des urgences vitales potentielles sont hospitalisées en son sein.
27
Nous avons pris le parti de considérer que les patients hospitalisés à l’UHCD étaient toujours pris en charge aux
urgences, c ‘est pourquoi nous n’avons pas coté l’UHCD comme une orientation de sortie. En effet, celle-ci fait partie
intégrante du service dont le fonctionnement repose sur le personnel des urgences.
L’UHCD est donc un gros pourvoyeur de lit d’aval pour les urgences vitales potentielles. Et parfois ces
hospitalisations semblent servir d’unité de surveillance continue, car 13% de ces patients seront transférés
secondairement en réanimation ou en soins intensifs. Ces résultats concordent avec l’étude menée en 2013 au CHU
d’Angers montrant que 43% des patients admis à l’UHCD relèveraient d’unité de soins continus en se basant notamment
sur le score IGS2 (indice de gravité simplifié). (27)(28)(29)
3.3. Familles de pathologies
Les défaillances neurologiques sont majoritaires, essentiellement représentées par les alertes thrombolyses.
Avec l’existence en parallèle d’une filière thrombolyse assurée par les neurologues directement dans un autre bâtiment
du CHU, on constate la persistance d’une proportion importante de passages par les urgences. Cela s’explique par
l’absence fréquente de régulation préalable des patients et l’existence uniquement en journée de la filière thrombolyse
déportée. On ne dénombre que 62 thrombolyses réalisées aux urgences sur l’année 2015. Ainsi beaucoup de patients
doivent bénéficier d’une prise en charge « thrombolyse like » pour peu d’élus au final. L’organisation du service doit
permettre à tout moment de mettre en œuvre pour ces patients la même disponibilité, réactivité et intensité de soins
qu’en UNV.
Malgré l’existence de filières dédiées à la prise en charge des urgences cardiologiques (USIC, centre de la
douleur thoracique), il persiste une part importante de cette typologie de patient au sein des urgences. Ces données sont
comparables avec la littérature.(30) Les raisons semblent être multifactorielles. D’une part, à l’image des suspicions
d’AVC, une part des douleurs thoraciques se présente directement aux urgences sans régulation du SAMU
préalable.(31) D’autre part, face à cette symptomatologie aux étiologies multiples, il est fréquent que la démarche
diagnostique soit initiée aux urgences en priorité, pour orienter secondairement les patients dans la bonne filière de
soins. Enfin cela est en lien avec la fermeture du centre de la douleur thoracique durant la nuit et l’indisponibilité de
lits en USIC parfois. Un travail de thèse sur cette problématique est d’ailleurs en cours afin d’identifier les raisons et
quantifier précisément les réorientations secondaires de douleur thoracique vers la cardiologie.
Les traumatisés graves potentiels sont également fortement représentés dans notre population d’intérêt. On
peut expliquer cette prévalence par la pertinence même des critères d’identification des traumatisés graves (annexe
3).(24)(25) En effet, on distingue deux types de critères :
-Ceux objectivant une défaillance avérée : en temps normal, la plupart bénéficient d’une prise en
charge médicale préhospitalière et sont orientés majoritairement dans la filière « déchocage ».
28
-Ceux subjectifs, basés sur des critères d’accidentologie, les circonstances, le terrain… En présence
de ces critères sans signe de gravité clinique initial, les patients sont orientés dans un premier temps vers le service
d’urgence.
Ainsi une proportion importante de traumatisés graves est évaluée dans le service d’urgence. Jusqu'à preuve du
contraire, ils doivent bénéficier d’une prise en charge optimale, comparable à celle dispensée au sein du déchocage.
De façon historique, les patients intoxiqués sont directement orientés vers le plateau technique de réanimation
médicale, en étroite collaboration avec le centre antipoison. Comme attendu, leur proportion au sein de notre population
est minime.
3.4. Respect des objectifs de tri
Les patients non triés bénéficient du meilleur délai moyen de prise en charge (27minutes). Ce résultat d’aspect
surprenant, s’explique par le mode d’entrée au sein des urgences. En effet la quasi totalité provient d’un transfert par
UMH. De ce fait, la transmission du patient est prioritaire permettant de libérer rapidement l’équipe pré-hospitalière.
La continuité des soins et de la surveillance est primordiale et se fait directement au lit du malade.
Pour les patients en tri CIMU 1, nous pouvons expliquer ce délai de prise en charge inadapté par le fait que
l’on s’occupe du malade en détresse vitale immédiatement avant de signifier informatiquement que l’on s’occupe de
lui. Il existe un biais en lien avec le critère de jugement recueilli rétrospectivement.
Concernant les patients en tri CIMU 2, ils requièrent une évaluation médicale dans les 20 minutes. Le taux
d’adéquation aux recommandations est également grandement insatisfaisant (23,2%). Ce résultat pointe directement
les difficultés organisationnelles du service. A tout moment il est nécessaire de pouvoir dégager du temps médical, et
paramédical, ainsi que de libérer une salle d’examen pour accueillir ces patients particulièrement à risque. La création
des SAUV au sein des services d’urgence découle directement de cette réflexion et ce constat. (7)
Pour les patients de tri CIMU 3 ou 4, les taux d’adéquation sont davantage satisfaisants. Cela peut s’expliquer
par des objectifs temporels allongés. Mais en suivant la logique instaurée par le tri CIMU, le taux de respect des délais
de prise en charge devrait être corrélé à la gravité initiale suspectée. Dans une organisation idéale, les équipes doivent
prioritairement concentrer leurs attentions sur les tris 1 et 2. Les tris 3 et surtout 4 ne doivent être pris en charge qu’en
l’absence d’autre tri de niveau de gravité supérieure.
29
Si les résultats sont ainsi, cela peut traduire une certaine embolisation du service par les tris 3-4 et l’absence
de réactivité possible des équipes et moyens à l’arrivée d’un patient grave. Cela conforte de nouveau l’intérêt d’une
identification préalable d’une équipe et de locaux dédiés prioritairement aux urgences vitales potentielles.
On peut, par ailleurs, s’étonner de retrouver des tris CIMU 4 au sein de notre population d’urgences vitales.
Même si ceux-ci sont marginaux (2%), cela doit conduire à une réflexion sur la pertinence du tri CIMU. Il serait
intéressant d’étudier spécifiquement ce sous-groupe de patient afin d’identifier les raisons : erreur de tri initial par nonrespect des critères CIMU, lacunes du tri CIMU, évolution défavorable du patient au cours du temps, prise en charge
inadaptée…
Concernant la différence du taux d’adéquation aux recommandations en fonction du moment de la prise en
charge du malade, on constate de meilleurs résultats en journée la semaine. La présence d’une densité en personnel
supérieure durant cette période semble pouvoir expliquer cela.
Par ailleurs, de façon surprenante, il semblerait qu’à effectif constant et population comparable, les délais de
prise en charge sont améliorés durant les nuits du week-end. Il serait nécessaire de comparer les caractéristiques de la
population générale passant aux urgences en semaine et le week-end. En effet, les graphiques d’affluence dans le service
objectivent des fluctuations en fonction des jours de la semaine, des différences de motifs de consultation… Une étude
épidémiologique complémentaire serait nécessaire pour étayer ce résultat et déterminer les facteurs explicatifs.
3.5. Seniorisation
Concernant la supervision des prises en charge des patients en urgence vitale potentielle, il persiste une part
non négligeable de dossiers sans trace de séniorisation (17%). Au-delà de l’aspect médico-légal, la gravité suspectée
de ces patients doit bénéficier systématiquement d’un œil « expert ». Les risques encourus par le patient en cas de prise
en charge inadaptée sont majeurs, tout particulièrement dans cette population étudiée.
Dans la littérature un état des lieux des centres universitaires retrouve que les internes participent seuls à la prise en
charge des urgences vitales dans 6% des cas.(32)
Nous devons par ailleurs tempérer ce résultat par la méthodologie de notre étude rétrospective. Il est probable
qu’à la relecture de l’ensemble des dossiers, nous aurions pu identifier des « indices » de séniorisation effectuée.
Au-delà des urgences vitales potentielles étudiées, une réflexion globale est en cours dans le service afin de
rendre obligatoire la séniorisation de l’ensemble des patients pris en charge.
30
3.6. Soins lourds
La prévalence de soins lourds effectués dans le service semble faible, avec en moyenne 3 patients intéressés
par jour.
En premier lieu, nous pouvons critiquer notre mode de recueil. En effet, malgré la relecture des dossiers et la
cotation des actes, il est très probable qu’un nombre important de soins lourds n’aient pas été notés dans les dossiers
informatisés.
De plus, en l’absence de locaux et personnels dédiés à la réalisation de tels soins, il est difficile de respecter
aux urgences les conditions décrites dans les référentiels édités par les sociétés savantes (pose de voies centrales,
pression invasive, drain pleural, sédation procédurale…).(33) De ce fait, il est devenu habituel de différer les soins
lourds dans l’attente du transfert dans une structure plus adaptée (Soins intensifs/Réanimation). Cette pratique est
fortement discutable devant la perte de chance potentielle engendrée et la qualité de la prise en charge en résultant.
Avec l’avènement du DESC et très prochainement du DES de médecine d’urgence, les urgentistes ont les
compétences initiales pour la réalisation de ces soins lourds. Devant l’absence de structure dédiée au sein du service et
la faible prévalence de réalisation qui en découle, cela soulève la problématique du maintien de compétences. (34)(35)
L’analyse plus précise des gestes lourds réalisés aux urgences note une nette prédominance de la ventilation
non invasive. Dans les habitudes organisationnelles historiques de l’établissement, celle-ci est réalisée quasi
exclusivement en réanimation. Il est de bon ton de constater que la ventilation non invasive a intégré l’arsenal
thérapeutique de l’urgentiste comme préconisé par les sociétés savantes. (36)(37)(38)(39) Mais sa bonne réalisation
nécessite une surveillance rapprochée avec la possibilité de recourir aisément à la ventilation invasive en cas d’échec.
Au sujet des thérapeutiques lourdes, les médicaments vaso-actifs et la transfusion sanguine sont majoritaires.
De façon similaire, l’utilisation de telles thérapeutiques nécessite une surveillance rapprochée paramédicale ce qui est
chronophage. Par ailleurs, la sédation procédurale semble trop peu utilisée au sein du service. Pourtant fortement
recommandée dans la littérature médicale(40)(41)(42) pour la prise en charge efficiente de la douleur, les conditions
de réalisation dans le service peuvent être un frein à son utilisation.(43) Une marge d’amélioration importante semble
possible sur cet objectif de santé publique. (44)(45)
3.7. Durée de prise en charge
La durée de prise en charge moyenne pour nos patients aux urgences avoisine les 10 heures. Même en ne
s’intéressant qu’aux patients non hospitalisés à l’UHCD, la durée de passage aux urgences reste longue (7heures).
Même en cas d’urgence vitale avérée pour laquelle le transfert en soins intensifs/réanimation est directement identifié,
31
la prise en charge initiale est loin d’être ponctuelle (4h36). Quelles qu’en soient les raisons, les urgences vitales
représentent un réel investissement prolongé dans le temps en moyen et en personnel.
En comparant avec la littérature, la durée de prise en charge des patients en situation d’urgence vitale est
surtout évaluée dans les SAUV. On retrouve des durées variables en fonction des CHU et des organisations locales :
2h40 au CH de Toulon (46) ; 3h31 au CHU de Poitiers (47) ; 4h25 au CHU de Clermont Ferrand (48) et de 5h56 à
8H21 au CHU de Caen en fonction de l’orientation finale du patient.(19)
3.8. Perspectives
Malgré l’existence de filières de soins bien définies, il persiste une proportion importante de patients en
urgence vitale potentielle prise en charge quotidiennement aux urgences du CHU d’Angers. L’utilisation du tri CIMU
à l’accueil permet un premier repérage de ceux-ci. La qualité de leur prise en charge réside essentiellement dans la
disponibilité de locaux adaptés et de personnels dédiés.
Au décours de l’évaluation initiale ayant permis d’affiner la gravité du malade, certains nécessiteront
l’initiation de thérapeutiques spécifiques, la réalisation de gestes lourds et une surveillance rapprochée durant plusieurs
heures avant transfert. Afin de garantir la qualité et la sécurité de telles prises en charge, il semblerait intéressant de
créer une filière de soins spécifique au sein même du service : locaux dédiés, équipes clairement identifiées, matériel
adapté. Le référentiel de la SFMU sur les SAUV plaide d’ailleurs pour l’existence d’une telle organisation : « le nombre
d’emplacements dans la SAUV doit être adapté à son activité (nombre de passages aux urgences, gravité des patients,
durée attendue de séjour dans la SAUV) ». Celle-ci doit être composée « d’au moins 2 emplacements pour les services
d’urgences dont l’activité est supérieure à 1500 passages/an ». (7)
Une évaluation post interventionnelle pourrait être réalisée au décours de la mise en place d’un tel
fonctionnement afin d’objectiver clairement son intérêt.
32
CONCLUSION
Malgré l’existence de filières de soins permettant l’orientation directe de patients en situation d’urgence vitale dans les
différents services spécialisés, il persiste une proportion non négligeable de ces patients pris en charge quotidiennement
aux urgences adultes du CHU d’Angers.
La qualité des soins prodigués semble perfectible et nécessite une réflexion organisationnelle du service. Une
filière dédiée, comme le recommandent les référentiels des sociétés savantes, pourrait être pourvoyeuse d’amélioration
et de sécurisation de leurs prises en charge.
33
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38
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Flowchart de l’étude
7
Figure 2 : Critères d’inclusion de la population étudiée
9
Figure 3 : Devenir des urgences vitales potentielles
10
Figure 4 : Orientation des patients post UHCD
11
Figure 5 : Familles de pathologies suspectées
12
Figure 6 : Tri CIMU des urgences vitales potentielles
13
Figure 7 : La séniorisation des dossiers
19
Figure 8 : Gestes lourds réalisés aux urgences
20
Figure 9 : Types de thérapeutiques administrées au SAU
21
Figure 10 : Durée de prise en charge moyenne en minute des patients en fonction de leur orientation
à la sortie du SAU
22
39
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Caractéristiques des populations
9
Tableau II : Délais de prise en charge en fonction du tri
14
Tableau III : Comparaisons des populations entre le jour et la nuit
15
Tableau IV : Comparaisons des populations entre la semaine et le weekend
16
Tableau V : Comparaisons des populations entre la semaine de jour et le weekend de jour
17
Tableau VI : Comparaisons des populations entre la semaine de nuit et le weekend de nuit
18
Tableau VII : Résumé des durées de prise en charge moyennes en fonction de l’orientation des patients
23
40
TABLE DES MATIERES
RESUME .............................................................................................................................................. 1 INTRODUCTION ................................................................................................................................... 2 MATERIEL ET MÉTHODE ....................................................................................................................... 3 RÉSULTATS ......................................................................................................................................... 7 1. 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. Description épidémiologique .......................................................................................................... 7 Flowchart ................................................................................................................................. 7 Population générale ...................................................................................................................... 8 Population étudiée ....................................................................................................................... 8 Orientation, devenir .................................................................................................................... 10 Passage à l’UHCD ..................................................................................................................... 11 Familles de Pathologies suspectées ................................................................................................... 11 2. 2.1. 2.2. 2.3. 2.3.1. 2.3.2. 2.3.3. 2.3.4. 2.4. 2.5. 2.6. 2.7. 2.8. 2.9. Objectifs secondaires : évaluation de la prise en charge ......................................................................... 13 Tri à l’accueil .......................................................................................................................... 13 Délai de prise en charge en fonction du tri initial .................................................................................... 13 Délai de prise en charge en fonction du moment de la journée ...................................................................... 15 Comparatif jour / nuit .................................................................................................................. 15 Comparatif semaine / weekend ........................................................................................................ 16 Comparatif semaine de jour / weekend de jour ....................................................................................... 17 Comparatif semaine de nuit / weekend de nuit ....................................................................................... 18 Seniorisation des dossiers ............................................................................................................. 19 Gestes lourds ........................................................................................................................... 19 Thérapeutiques d’urgences administrées ............................................................................................. 20 Limitations thérapeutiques ............................................................................................................ 21 Soins lourds ............................................................................................................................ 21 Durée de prise en charge moyenne .................................................................................................... 22 DISCUSSION ....................................................................................................................................... 24 1. Résultats principaux ................................................................................................................. 24 2. Les limites de l’étude ................................................................................................................. 25 3. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 3.6. 3.7. 3.8. Population étudiée .................................................................................................................... 25 Choix des critères d’inclusion ......................................................................................................... 26 Orientation ............................................................................................................................. 27 Familles de pathologies ................................................................................................................ 28 Respect des objectifs de tri ............................................................................................................ 29 Seniorisation ........................................................................................................................... 30 Soins lourds ............................................................................................................................ 31 Durée de prise en charge .............................................................................................................. 31 Perspectives ............................................................................................................................ 32 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. 34 LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ 39 LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................... 40 TABLE DES MATIERES ......................................................................................................................... 41 ANNEXES ............................................................................................................................................. I 41
ANNEXES
Annexe 1 : Classification Infirmière des Malades aux Urgences :(8)
I
Annexe 2 : fiche de recueil :
Fiche de recueil
IEP
Date d’entrée
Heure d’entrée administrative
heure de PEC médicale senior
et/ou
heure de PEC médicale interne (NB : PEC = Prise en charge).
1-Délai entre heure d’arrivée et heure de PEC médicale : (en minutes)
2-Respect du délai de prise en charge en fonction du tri initial CIMU : ☐ oui = 1 ☐ non = 0
3-Seniorisation :
Date de sortie
☐ senior seul = 1
☐ non trié= néant
☐ interne seul = 2 ☐ Senior + interne = 3
heure de sortie
4-durée de passage : (en minutes)
5-Jour de prise en charge (prendre l’heure de premier log Médical pour classement) : Semaine = 1
week-end et jour férié = 2
6-Horaire de la prise en charge jour (prendre l’heure de premier log Médical pour classement) :
(8h30 à 18h30) = 1 garde (18h30 à 8h30) = 2
7-Sexe :
☐ Masculin = M
☐ Féminin = F
8-Age : en années
9- Transfert SMUR (UMH) :
☐ oui = 1
☐ non = 0
10-Tri CIMU à l’arrivée au SAU : ☐ non trié = néant ☐ tri 1 = 1 ☐ tri 2 = 2 ☐ tri 3 = 3 ☐ tri 4 = 4
☐ tri 5 = 5
11-Orientation/devenir :
☐ soins intensifs de neurochirurgie = 1 (7345, 7346)
☐ réanimation médicale = 2 (1727)
☐ réanimation chirurgicale et déchocage = 3 (7501, 5011, 5013)
☐ bloc d’urgence/Salle de réveil = 4 (2054, 5131, 5132)
☐ USIC et salle d’urgences cardiologiques = 5 (7142, 7145)
☐ UNV = 6 (7122, 7127)
☐ USC gastro = 7 (8634)
☐ hospitalisation conventionnelle = 8
☐ décès = 9
☐ autre (dont retour à domicile, sortie avant la fin des soins) =10
12-Gestes lourds :
☐ Aucun = 0
☐ VNI/CPAP = 1
☐ IOT = 2
☐ Pose de drain thoracique = 3
II
☐ MCE = 4
☐ CEE = 5
13-Thérapeutiques d’urgences vitales administrées :
☐ Aucune = 0
☐ Transfusion de produit sanguin labile = 1
☐ Fibrinolyse/thrombolyse = 2
☐ Sédation/Analgésie (Kétamine, hypnovel, Morphinique) = 3
☐ Amines (Adrénaline, Noradrénaline, Isoprénaline) = 4
☐ Antidotes (Naloxone, Flumazénil, N-acétyl-cystéine) = 5
☐ Antagonisation traitement anticoagulant (Facteurs de la coagulation Kaskadil*, Kanokad*) = 6
☐ Traitement psychotrope (loxapine) = 7
☐ contentions physiques = 8
☐ Traitement vaso actif intra veineux : (Dérivés nitrés Nicardipine/ Isosorbide dinitrate) = 9
☐ LATA = 10
14-Familles de pathologies Suspectées :
☐ Défaillance cardio-vasculaire (douleur thoracique/SCA/anaphylaxie) = 1
☐ Défaillance respiratoire = 2
☐ Défaillance neurologique (troubles de conscience/ déficit neurologique) = 3
☐ Traumatisés graves = 4
☐ Hémorragies digestives = 5
☐ Etat septique grave = 6
☐ Urgences Métaboliques (Hypo/hyper : glycémie/kaliémie/calcémie) = 7
☐ IMV = 8
☐ Urgences Psychiatriques (autres que IMV) = 9
☐ Autre = 10
15-Passage à l’UHCD :
☐ Non = 0
☐ oui = 1
III
Annexe 3 : Algorithme décisionnel de Vittel, pour le patient polytraumatisé en pré hospitalier d’après Riou et al.(24)(25)
IV
SERMENT D’HIPPOCRATE
« Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois
de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de
promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je
respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination
selon leur état ou leurs convictions.
J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur
intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes
connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions
envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance
et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas
influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.
Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira
pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances.
Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort
délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je
n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai
pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses
; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque ».
PASSEBON Jérémy
RÉSUMÉ
Epidémiologie des urgences vitales potentielles aux urgences adultes du CHU
d’Angers
Mots-clés : Hôpitaux - service des urgences - médecine d’urgence - tri aux urgences - SAUV - urgences
vitales - CHU d’Angers.
ABSTRACT
Epidemiology of potential life-threatening emergencies in adult emergency
department of the CHU d’Angers
Keywords : Hospitals - Emergency Service - Emergency Medicine - classification emergency – lifethreatening emergencies - CHU d'Angers.
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