Les raisons de la venue des patients dans les services d'urgence JL Ducassé, C Sagnes-Raffy En réponse à un appel à projet du conseil scientifique de la CNAMTS, une enquête prospective transversale à été menée du 10 au 17 mars 2003 dans 9 services d'urgence (SU) de Midi-Pyrénées auprès des patients ne présentant pas d'urgence vitale (CCMU 1 et 2). Cette étude réalisée par des enquêteurs spécifiquement formés visait à connaître les raisons qui amènent ces patients à se présenter dans un SU public ou privé plutôt que de faire appel à la médecine de ville ainsi qu'à approcher leur satisfaction. Elle est analysée au regard des données médico-administratives collectées par l'ORU-MiP depuis le 1er janvier 2001 dans les 36 SU de la région. Résultats sultats 1892 questionnaires ont été recueillis. L'échantillon est représentatif des urgences non vitales accueillies dans les urgences de MidiPyrénées. 40 % des patients sont venus aux urgences après avoir pris un avis médical. Cet avis, téléphonique dans 44 % des cas, est pris auprès du SAMU pour plus d'un patient sur 2. 94 % de ces patients disent être adressés par leur médecin et 57 % ont un courrier à l'arrivée. Les patients venant après avis médical sont plus âgés et présentent plus souvent un motif non traumatique. 39 % des patients se présentent sur décision personnelle, évoquant en priorité le souhait d'une prise en charge adaptée et l'absence de leur médecin. 58,2 % viennent aux heures d'ouverture des cabinets médicaux. 21 % viennent sur décision d'une autre personne, essentiellement de la famille. 90 % ont moins de 18 ans. 31 % des patients sont déjà venus dans un SU au cours des 12 derniers mois. En première intention pour le même problème clinique, 47 % des personnes interrogées retourneraient dans ce SU, 33 % iraient consulter un médecin non hospitalier et 20 % iraient dans un autre SU. Discussion et conclusion Ces résultats soulèvent le problème de l'orientation des patients en état stable vers les SU lors de la régulation par le SAMU. La venue des patients aux urgences correspond souvent à une méconnaissance du système de soins en ville. 1 patient sur 3 s'orienterait vers une prise en charge en médecine de ville pour une situation clinique identique. Ainsi, une meilleure organisation de la permanence de soins avec régulation libérale et l'amélioration de la connaissance du dispositif par l'usager (rôle des médias) sont susceptibles de permettre une prise en charge mieux adaptée des urgences non vitales et répondant aux souhaits des usagers. Ce travail a bénéficié d'un financement de la CNAMTS Réalisation graphique : Françoise Dumoulin, avril 2004