OMéDIT région Centre-Val de Loire – Commissions des anti-infectieux et gériatrie : fiche infections urinaires en EHPAD 2/2
Disponible sur www.omedit-centre.fr
1 Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte, 2014, SPILF
2 Critères de Fried: perte de poids involontaire, vitesse de marche lente, faible endurance, faible activité physique, faiblesse (Frailty in older
adults: evidence for a phenotype., Fried LP and al, J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2001 Mar;56(3):M146-56.)
3 Fiche infections urinaires en milieu gériatrique, juin 2009, OMéDIT Centre-Val de Loire
Chez la femme : Cystite aigue à risque de complication
• Le diagnostic repose sur l’existence de :
- signes fonctionnels urinaires ou de signes non spécifiques,
- associés à un examen biologique BU/ECBU positif.
• Le traitement associe les mesures suivantes : favoriser l’hydratation en prescrivant si besoin une perfusion
sous-cutanée, réguler le transit et traiter un éventuel fécalome.
• Initier un traitement par antibiotique (ATB) : si la situation clinique le permet, il sera adapté d’emblée aux
résultats de l’antibiogramme afin de limiter le risque de résistance, après évaluation de la fonction rénale
selon la formule de Cockcroft.
Ö ATB probabiliste, en 1ère intention Nitrofurantoïne (contre indiqué en cas d’IR)
(ou 2ème intention : Céfixime ou une fluoroquinolone)
Ö ATB adapté à l’antibiogramme :
en 1ère intention : Amoxicilline 1g PO x 3/j pendant 7 jours (à adapter en fonction de l’IR)
ou Pivmecillinam 400 mg PO x 2/j pendant 7 jours (à adapter en fonction de l’IR)
ou Nitrofurantoïne 100 mg PO x 3/j pendant 7 jours (contre indiqué en cas d’IR)
en 2ème intention (si résistances aux ATB précédents), pendant 7 jours :
Céfixime 200 mg PO x 2/j Amoxicilline-acide clavulanique (adapter en fonction de l’IR) 1g PO x 3/j
Chez l’homme : Infection urinaire masculine (prostatite aiguë)
• Toute infection urinaire, hors sondage urinaire, survenant chez un homme, doit être considérée et traitée
comme une prostatite aiguë.
• Discuter une hospitalisation en fonction de l’état clinique et de la présence de critères de gravité.
• Le traitement repose sur une antibiothérapie (cf fiche OMéDIT « Traitement des infections urinaires chez
l’homme (prostatites aiguës) »)
pyélonéphrite aiguë
(cf fiche OMéDIT « Traitement pyélonéphrite aiguë (PNA) hors grossesse »)
• Suspecter une pyélonéphrite aiguë devant la présence d’une fièvre > 38°C, de frissons, d’une douleur de la
fosse lombaire spontanée ou provoquée, avec ou sans signe urinaire, de troubles digestifs. Ce tableau peut se
compliquer d’un sepsis plus ou moins sévère avec défaillance d’organes.
• Une hospitalisation est indiquée car le traitement repose sur une antibiothérapie par voie intraveineuse et la
réalisation d’examens complémentaires.
Cas particuliers3
n Les patients porteurs d’une sonde urinaire à demeure :
- En l’absence de signes cliniques, il n’est pas justifié de réaliser une BU ou un ECBU même si les urines
semblent troubles. Dans cette situation, majorer l’hydratation.
- En cas de suspicion d‘infection urinaire, il est nécessaire de changer la sonde puis de réaliser un ECBU
après avoir clampé la sonde pendant 1 à 2 heures.
- Le rythme de changement de sonde varie selon le type de sonde.
o Surveillance des BMR à portage chronique :
- En l’absence de symptôme clinique, aucun traitement par antibiotique n’est justifié. Toutefois, la mise en
place de précautions complémentaires de contact est nécessaire.
- Une surveillance par ECBU semestriel paraît opportune pour décider du maintien ou non des précautions.
Préciser sur le bon d’ECBU : « surveillance de BMR ».
p Le cas particulier des infections urinaires récidivantes chez la femme est traité dans la fiche suivante :
cf fiche OMéDIT « Conduite à tenir face à des cystites récidivantes de la femme »