Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur

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Techniques neuromusculaires appliquées
au membre supérieur
D. Bonneau
Service de Gynécologie-Obstétrique - CHU Carémeau - 30029 Nîmes cedex 9
Institut Supérieur de Thérapeutique Manuelle - 23, avenue des Lierres - 84000 Avignon
www.medecinemanuelle.fr
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
L’approche thérapeutique manuelle est essentiellement empirique et de nombreuses
théories, expliquant le mode d’action, sont
avancées, mais leur évaluation se heurte à la
difficulté de réaliser une technique placebo
au sein d’une étude en double aveugle sans
contact corporel.
Actuellement, il est admis que les techniques
cutanées font intervenir les structures nerveuses du derme et de l’hypoderme, comme
la plupart des réflexothérapies telles que
l’acupuncture dont la stimulation des points,
qui ont une réalité physique et histologique
(complexe neurovasculaire), met en jeu des
récepteurs spécialisés intervenant dans la régulation du message nociceptif (gate control
de Melzac et Wall) mais aussi entraîne la production de neuromédiateur comme l’ont démontré les expériences de transfert sérique
de l’analgésie acupuncturale.
En ce qui concerne les techniques tendinomusculaires, la connaissance du mode de
fonctionnement de la contraction musculaire,
tant aux niveaux des capteurs spécialisés que
des voies et des centres, apporte un certain
nombre de réponse aux interrogations posées
par les résultats de techniques pratiquées
(réflexe myotatique, inhibition réciproque,
boucle gamma…).
Nous abordons dans ce chapitre les techniques neuromusculaires appliquées à la pathologie mécanique du membre supérieur
rencontrée en Médecine du sport.
L’étirement post-isométrique s’applique préférentiellement à un muscle douloureux et
hypo-extensible. Si cette technique est indispensable en regard des muscles du squelette
axial ou du membre inférieur, qui sont en majorité toniques, elle est relativement moins
utilisée au niveau du membre supérieur où
prédominent des muscles phasiques.
La pression glissée le remplace très souvent,
agissant sur la peau, le fascia, l’aponévrose et
les fibres musculaires.
Le raccourcissement musculaire est indispensable, d’autant qu’il s’applique essentiellement sur un muscle douloureux et normoextensible, situation la plus fréquemment
rencontrée au niveau du membre supérieur,
en l’absence de pathologie articulaire ou tendineuse associée.
Le décordage tendineux est utile, son action à
proximité de l’insertion osseuse est en faveur
d’une sollicitation des organes neurotendineux de Golgi.
1 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Principes des techniques
neuromusculaires
Elles reposent sur les mécanismes de régulation de la contraction musculaire.
Rappel sur la régulation de
la contraction musculaire
[5, 19]
“Le muscle crie la douleur de l’articulation qui
souffre”.
Il est doté d’un capteur de longueur et plus précisément de raideur, le fuseau neuromusculaire
dont l’étirement est le stimulus privilégié.
À son extrémité se positionne un capteur de
force, l’organe neurotendineux de Golgi, qui
analyse les efforts transmis au levier squelettique sur lequel il se fixe.
Le muscle est un activateur unidirectionnel
qui ne possède pas de marche arrière. Cette
situation nécessite, pour assurer la réversibilité de l’action, de lui adjoindre un muscle
antagoniste. Mais ce dernier ne se contente
pas de réaliser cette rétroaction, car il contrôle aussi la bonne marche du mouvement programmé se réservant à tout moment la possibilité de freiner ce dernier.
La régulation de ce système dépend donc de
la boucle Gamma et son fonctionnement fondamental, le réflexe myotatique, est quotidiennement utilisé par tout médecin dans la
recherche des réflexes ostéo-tendineux.
Le muscle possède quatre états :
-Deux physiologiques, qualifiés d’intrinsèques
car ils sont sous la dépendance du contrôle
conscient de la motricité volontaire :
.l’état contracté,
.l’état relâché.
-( 2
-Deux états, dits extrinsèques, imposent la
mise en jeu d’une force extérieure, celle du
thérapeute :
.l’état étiré,
.l’état raccourci.
Ce sont ces deux derniers états qui sont privilégiés en thérapeutiques manuelles, car ils
permettent, de manière élective, une réinitialisation des capteurs musculaires.
En effet, lors de l’étirement, la stimulation du
fuseau neuromusculaire est optimale, alors
que, durant le raccourcissement maximal, il
est mis totalement au repos.
Le fonctionnement de l’innervation réciproque permet de comprendre que la mise en
raccourcissement d’un muscle a un effet potentialisé par la mise en étirement maximal
de l’antagoniste. Le facteur temps est primordial, potentialisant l’effet. La position de
raccourcissement maximal est maintenue
90 secondes.
L’étirement post-isométrique
[1, 6, 8, 12, 20]
Appelée aussi myotensif, cette méthode dérive du contracter-relacher, employé en rééducation. Le but est d’étirer et décontracter le
muscle spasmé.
Cette technique s’applique en priorité à une
pathologie musculaire douloureuse associée
à une restriction de mobilité en rapport avec
la contracture musculaire.
L’application la plus classique est le syndrome myo-fascial qui se caractérise par une
douleur projetée, le plus souvent dans les
dermatomes correspondant aux racines motrices du muscle en cause. Cette particularité
la distingue de la douleur strictement uni-métamérique témoin d’une dysfonction segmentaire vertébrale.
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
Le praticien réalise un examen programmé
régional à la recherche d’une limitation d’amplitude articulaire d’origine musculaire.
Ce qui sous-entend d’éliminer une cause
ostéo-cartilagineuse dégénérative, inflammatoire ou traumatique par l’imagerie et la
biologie.
Au terme de cette contraction, après un temps
mort d’une à deux secondes, nécessaire au
relâchement de l’ensemble des fibres musculaires, le muscle est amené à la position
d’étirement identifiée par la perception d’une
résistance appelée barrière motrice. Cet étirement est maintenu une douzaine de secondes, sans à-coup (fig. 1).
Le contexte post-traumatique oriente vers
une cause cicatricielle d’origine capsulo-ligamentaire.
Une nouvelle contraction est demandée, suivie d’un étirement, puis renouvelée jusqu’au
gain d’amplitude désirée.
En pratique, après avoir identifié le muscle ou
le plus souvent un groupe de muscles agonistes, on demande au patient d’effectuer une
contraction isométrique (sans déplacement
des leviers articulaires), dont l’intensité de la
force est faible.
Les variantes sont nombreuses et se différencient par le nombre de cycles et leur durée.
Il est inutile que le patient développe une
force importante, l’objectif est de mettre en
jeu la boucle neuromusculaire et non de “fatiguer” le muscle.
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Une résistance manuelle est appliquée sur le
segment mobile par le thérapeute. Le vecteur
de cette résistance est directement appliqué
dans le sens inverse du mouvement provoqué
par le muscle que l’on veut étirer. Cette contraction est maintenue durant six secondes.
On peut utiliser la respiration en demandant
au patient d’inspirer lentement durant la
contraction isométrique et de souffler durant
la période d’étirement.
Pression glissée
Il est parfois utile d’associer en fin de l’étirement post-isométrique une pression glissée
en regard du muscle traité.
Cette manœuvre associe une action superficielle
cutanée, proche du massage réflexe, et une
action profonde sur la contracture musculaire.
Fig. 1 : Étirement post-isométrique de l’élévateur de la scapula : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite
3 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
La réalisation de cette manœuvre s’effectue
selon le protocole suivant : Après avoir palpé
en profondeur le ou les muscles péri-articulaires de l’articulation lésée et mis en évidence une zone contracturée douloureuse (après
avoir pris soin d’éliminer par échographie, en
cas de doute une autre atteinte tel un hématome récent), le muscle est mis en position
d’étirement et le praticien exerce des pressions glissées profondes, dans le sens des
fibres, en insistant sur la zone de contracture,
jusqu’à l’obtention de l’atténuation objective
de la contracture. L’amélioration subjective
par le patient est parfois vécue comme une
“douleur qui fait du bien” !
Le décordage [7, 16]
Le décordage interépineux
Il s’applique en regard du segment rachidien
impliqué dans le territoire d’innervation du
membre supérieur, soit de C8 à T7 pour l’innervation neuro-végétative (tractus intermédio-latéralis, centre du système nerveux sympathique) et C4-T1 pour l’innervation somatique
(plexus brachial).
La réalisation de cette technique est précédée
d’un diagnostic palpatoire, doux et léger, à la
recherche d’une modification de la structure
du tissu sous-cutané traduisant un dysfonctionnement sous-jacent. On recherche la vertèbre qui “sort” témoin, au niveau cervical, d’une
attitude antalgique en rectitude avec perte de
la lordose physiologique. L’efficacité étant appréciée par la modification de la texture du
conjonctif sous-cutané et, bien entendu, de la
perception de la vertèbre “rentrée”, due à la
restauration de la lordose physiologique.
La technique demande beaucoup de dextérité, le geste utilise soit l’inter-phalangienne
proximale de l’index soit la pulpe distale des
doigts dans les zones plus “sensibles”.
-( 4
Dans un premier temps, on repère le processus-épineux et sa face latérale (la droite pour
le praticien droitier) sur laquelle on applique
la base de la deuxième phalange de l’index, la
métacarpo-phalangienne est en extension les
inter-phalangiennes en flexion. Tout en maintenant une pression sur la face latérale de
l’épineuse on remonte crânialement jusqu’à
la perception de l’espace interépineux et son
environnement cutanéo-tendino-musculaire.
À ce moment-là, on majore la pression de
droite à gauche, perpendiculairement à l’axe
rachidien, on met en tension trois secondes et
on accentue brièvement la pression pour passer en “pont” dans l’espace en réalisant le mécanisme sec d’une lame de canif qui se replie.
L’acquisition du doigt “canif” requiert une
pratique quotidienne, permettant en outre
l’obtention d’un cal dorsal interphalangien
proximal (fig. 2).
Fig. 2 : Décordage interépineux du rachis cervical
Le décordage musculaire
Comparable au précédent, il consiste à la réalisation d’un étirement transversal, bref et
rapide du tendon musculaire, le plus proche
possible de l’insertion osseuse.
Cette technique peut se moduler selon la pathologie incriminée :
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
-Le décordage métamérique : Dans les pathologies radiculaires séquellaires, en effet
cette méthode est fortement déconseillée
dans les radiculites aiguës, on “décorde” les
muscles dépendant de l’étage métamérique
en cause.
-Le décordage péri-articulaire : Dans les pathologies articulaires périphériques, on décorde certains des tendons des muscles
moteurs de l’articulation atteinte.
Le positionnement ou le
raccourcissement maximal [9]
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Cette technique dérive de la méthode décrite
par L.H.J. Jones : Strain and counterstrain. La
technique originale découle de l’examen ostéopathique. La mise en évidence de la lésion
définie par la restriction de la mobilité articulaire est complétée par la recherche palpatoire manuelle d’un point sensible appelé par
l’auteur “tender point”. Une fois le point localisé, le thérapeute recherche la position de
confort maximal qui permet de faire disparaître la douleur du point ou de l’atténuer des
2/3 de son intensité. Cette position de confort
est maintenue durant 90 secondes, sans
aucune participation du patient.
Après repérage du point douloureux musculaire, tout en maintenant la pression digitale,
on recherche la position idéale de raccourcissement du muscle en cause. Cette position
doit apporter une diminution nette de la douleur (au moins des deux tiers). On conserve la
position de sédation durant 90 secondes. Le
retour doit être totalement passif et réalisé
avec lenteur et douceur (fig. 3).
Un contrôle immédiat de la sensibilité du
point, qui doit avoir diminué au moins des
deux tiers de son intensité, permet de juger
de l’efficacité de la technique.
Fig. 3 : Positionnement du muscle supinateur
La technique que nous proposons ne s’applique pas à une lésion ostéopathique mais exclusivement à un point douloureux musculaire.
Application des techniques
neuromusculaires au membre
supérieur [6-10, 12, 15, 16, 18, 20]
Cette méthode s’utilise préférentiellement en
cas de douleur sans limitation articulaire, situation que l’on rencontre fréquemment en
fin de séance, après avoir réalisé un étirement
post-isométrique.
Comme nous l’avons écrit dans l’introduction,
la technique en raccourcissement prédomine
sur l’étirement post-isométrique.
Ainsi, nous ne décrivons que les muscles qui
tirent le plus de bénéfice de l’étirement.
Le choix du muscle à traiter repose sur l’examen clinique et la mise en évidence de points
sensibles, du repérage des cordons myalgiques, en respectant soigneusement lors de la
réalisation de la technique, la direction des
fibres musculaires.
Étirement post-isométrique
Après présentation de chaque muscle, rappelant ses insertions proximales et distales, son
innervation et son action, nous illustrons la
5 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
technique par des photographies montrant la
position de départ et d’arrivée pour l’étirement post-isométrique. Dans cette méthode,
il est fondamental de respecter le tempo (six
secondes de contraction isométrique, contemporain d’un temps inspiratoire, suivi de deux
secondes de relâchement, avant de mettre le
muscle en position d’étirement qui est maintenue douze secondes).
Petit pectoral et subclavier (fig. 4 et 5)
Petit pectoral
-Insertion : 3, 4, 5e côtes
-Terminaison : bord médial du processus coracoïde
-Action : abaisseur et antépulseur de la
scapula
-Innervation : nerf pectoral médial (C8-T1)
Subclavier
-Insertion : face supérieure du premier cartilage costal et de la première cote
-Terminaison : partie moyenne de la face inférieure de la clavicule
-Action : abaisseur de la clavicule et inspirateur accessoire
-Innervation : nerf du subclavier (C5-C6)
Elévateur de la scapula (fig. 6 et 7)
Fig. 4 : Insertions des muscles
petit pectoral et sous-clavier
Elévateur de la scapula
-Insertion : processus transverse de C1 à C4
(tubercule dorsal de C3 et C4)
-Terminaison : bord médial de la scapula, entre son angle supérieur et la racine de l’épine.
Les fibres de ce muscle subissent une torsion, puisque la fibre issue de C1 a un trajet
vertical et superficiel vers le bord médial de
la scapula, alors que les fibres issues de C4
ont une direction oblique pour se terminer le
plus latéralement sur l’angle de la scapula.
Fig. 5 : Étirement post-isométrique du petit pectoral : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite
-( 6
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
Extenseurs de la main et des
doigts (fig. 8 et 9)
Extenseur ulnaire du carpe
-Insertion : épicondyle latéral
-Terminaison : base du cinquième métacarpien
-Action : extension et inclinaison ulnaire du
carpe
-Innervation : nerf radial (C6, C7, C8)
Fig. 6 : Insertions des muscles élévateurs de la
scapula et du rhomboïde
-Innervation : C3, C4, C5 nerf dorsal de la
scapula
-Action : élévation de la scapula, latéro-fléchisseur et rotateur homolatéral du RC
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Rhomboïde
-Insertion : processus épineux de C7 à T5
-Terminaison : bord médial de la scapula
-Innervation : branche ventrale de C4 et C5
-Action : adduction et élévation de la scapula
(contre bascule de la scapula en couple
avec le petit pectoral)
Fig. 8 : Insertions des muscles extenseurs de la
main et des doigts
Fig. 7 : EPI de l’élévateur de la scapula : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite
7 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Fig. 9 : EPI des extenseurs du poignet et des doigts : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite
Court extenseur radial du carpe
-Insertion : crête sus-épicondylienne
-Terminaison : base du deuxième métacarpien
-Action : extension et inclinaison radiale du
carpe
-Innervation : nerf radial (C6, C7, C8)
-Action : extenseur de l’IPP et de l’IPD
-Innervation : nerf radial
Supinateur (fig. 10 et 11)
Long extenseur radial du carpe
-Insertion : épicondyle latéral
-Terminaison : base du troisième métacarpien
-Action : extension et inclinaison latérale du
carpe
-Innervation : nerf radial (C6, C7, C8)
Extenseurs des doigts
-Insertion : épicondyle
-Terminaison : deuxième et troisième phalanges des doigts
Fig. 10 : Insertions du muscle supinateur
Fig. 11 : EPI du court supinateur : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite
-( 8
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
-Insertion : épicondyle latéral
-Terminaison : 1/3 proximal de la face latérale du radius
-Action : supinateur
-Innervation : nerf radial (C5, C6, C7)
Fléchisseurs du poignet et des
doigts (fig. 12 et 13)
Fléchisseur du carpe
-Insertion : épicondyle médial
-Terminaison : retinaculum des fléchisseurs
et aponévrose palmaire superficielle
-Action : fléchisseur du poignet
-Innervation : nerf médian (C7, C8)
Fléchisseur radial du carpe
-Insertion : épicondyle médial
-Terminaison : base du deuxième métacarpien
-Action : fléchisseur radial du poignet
-Innervation : nerf médian (C7-C8)
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Fléchisseur ulnaire du carpe
-Insertion : épicondyle médial pour le chef
huméral et bord médial de l’olécrâne pour le
chef ulnaire
-Terminaison : pisiforme
-Action : fléchisseur ulnaire du poignet
-Innervation : nerf ulnaire (C8-T1)
Fléchisseur profond des doigts
-Insertion : ¾ proximal de la face médiale de
l’ulna, membrane interosseuse
-Terminaison : par quatre tendons sur la face
palmaire de P3
-Action : fléchisseur de l’inter-phalangienne
distale
-Innervation : nerf médian (C7-C8) pour les
chefs latéraux ou radiaux destinés au 2e et
3e doigts et nerf ulnaire pour le 4e et 5e doigts
Fléchisseur superficiel des doigts
-Insertion : épicondyle médial pour le chef
huméral, bord médial du processus coronoïde pour le chef ulnaire et ligne oblique du
radius pour le chef radial
-Terminaison : par quatre tendons sur la face
palmaire de P2
-Action : fléchisseur de l’inter-phalangienne
proximale
-Innervation : nerf médian (C7-C8) pour les
chefs latéraux ou radiaux destinés au 2e et
3e doigts et nerf ulnaire pour le 4e et 5e doigts
Fig. 12 : Insertions des muscles fléchisseurs du carpe et des doigts
9 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Fig. 13 : EPI des fléchisseurs palmaires du poignet et des doigts :
Position de départ à gauche et d’arrivée à droite
Décordage et pression glissée
La pression glissée s’effectue selon les modalités suivantes :
-Après avoir palpé en profondeur le ou les
muscles péri-articulaires de l’articulation
lésée et mis en évidence une zone contracturée douloureuse (après avoir pris soin
d’éliminer par échographie, en cas de doute
une autre atteinte tel un hématome récent).
-Le muscle est mis en position d’étirement et
le praticien exerce des pressions glissées
profondes, dans le sens des fibres, en insistant sur la zone de contracture, jusqu’à l’ob-
Fig. 14 : Décordage du rhomboïde
-( 10
tention de l’atténuation objective de la
contracture.
Le décordage musculaire consiste à la réalisation d’un étirement transversal, bref et rapide du tendon musculaire, le plus proche
possible de l’insertion osseuse.
Décordage du rhomboïde (fig. 14)
Pression glissée du rhomboïde
(fig. 15)
Fig. 15 : Pression glissée du rhomboïde
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
Décordage de l’élévateur de la
scapula (fig. 16)
Décordage du deltoïde (fig. 18)
Fig. 18 : Décordage du faisceau antérieur du deltoïde
Fig. 16 : Décordage de l’élévateur de la scapula
Décordage du petit rond (fig. 19)
Pression glissée de l’élévateur de
la scapula (fig. 17)
Fig. 19 : Décordage du petit rond
Pression glissée de l’infra-épineux
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
(fig. 20)
Fig. 17 : Pression glissée de l’élévateur de la scapula
Fig. 20 : Pression glissée de l’infra-épineux
11 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Décordage du triceps brachial (fig. 21)
Décordage du coraco-brachial (fig. 24)
Fig. 21 : Décordage du triceps brachial
Fig. 24 : Décordage du coraco-brachial
Pression glissée du triceps
brachial (fig. 22)
Décordage du biceps brachial (fig. 25)
Fig. 22 : Pression glissée du triceps brachial
Fig. 25 : Décordage du biceps brachial
Décordage du petit pectoral (fig. 23)
Fig. 23 : Décordage du petit pectoral
-( 12
Pression glissée de l’extenseur
radial du carpe (fig. 26)
Fig. 26 : Pression glissée de l’extenseur radial du carpe
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
Décordage de l’extenseur radial du
carpe (fig. 27)
Technique de
raccourcissement musculaire
Le choix du muscle à traiter repose sur l’examen clinique et la mise en évidence de points
sensibles, du repérage des cordons myalgiques, en respectant soigneusement lors de la
réalisation de la technique, la direction des
fibres musculaires.
Fig. 27 : Décordage de l’extenseur radial du carpe
Pression glissée des fléchisseurs
des doigts (fig. 28)
Après repérage du point douloureux musculaire, tout en maintenant la pression digitale,
on recherche la position idéale de raccourcissement du muscle en cause. Cette position
doit apporter une diminution nette de la douleur (au moins des deux tiers). On conserve la
position de sédation durant 90 secondes. Le
retour doit être totalement passif et réalisé
avec lenteur et douceur. Pour chaque muscle,
une photographie illustre la position de raccourcissement musculaire.
Position pour le muscle petit
pectoral (fig. 30)
Fig. 28 : Pression glissée des fléchisseurs des doigts
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Décordage des fléchisseurs des
doigts (fig. 29)
Fig. 29 : Décodage des fléchisseurs des doigts
Décubitus
Médecin assis côté opposé au côté à traiter
Prise manuelle de la main homolatérale au
niveau de la crête iliaque controlatérale et
traction en diagonale
Appui scapulaire homolatéral
Fig. 30 : Raccourcissement du petit pectoral
13 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Fig. 31 : Raccourcissement de l’élévateur (détail du positionnement du doigt sur le point sensible à droite)
Position pour le muscle élévateur
de la scapula (fig. 31)
Position pour le muscle supraépineux (fig. 33 et 34)
Décubitus
Latéroflexion homolatérale du rachis cervical
Prise manuelle du coude homolatéral
Ascension du bras
Epaule contre l’oreille
Décubitus
Abduction du bras à 45°, antépulsion de 45°,
rotation à régler en fonction de l’antalgie.
Contre-appui sur la métaphyse humérale
proximale
Position pour le muscle rhomboïde
Rappel des insertions du supra-épineux
Procubitus
Rotation controlatérale de la tête
Prise manuelle du coude provoquant une ascension et une adduction de la scapula
Insertion : fosse supra-épineuse de la scapula
Terminaison : facette supérieure du tubercule
majeur de l’humérus
Action : abducteur, coapteur actif de la tête
humérale
Innervation : nerf supra-scapulaire (C5)
(fig. 32)
Position pour le muscle sousscapulaire (fig. 35 et 36)
Décubitus
Main en position rétro thoracique, la paume
reposant sur le plan de la table
Le médecin repousse le coude en position
ventrale
Fig. 32 : Raccourcissement du muscle du rhomboïde
-( 14
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
Fig. 33 : Raccourcissement du muscle supra-épineux
Rappel des insertions du sous-scapulaire
-Insertion : face antérieure de la scapula
-Terminaison : partie supéro-médiale du tubercule mineur de la scapula
-Action : rotateur médial et adducteur
-Innervation : nerfs subscapulaires supérieur
et inférieur (C5-C6)
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Fig. 34 : Insertions du supra-épineux
Fig. 36 : Insertions du subscapulaire
Position pour le muscle coracobrachial (fig. 37 et 38)
Fig. 35 : Raccourcissement du muscle subscapulaire
Décubitus
Appui sous le coude
Adduction et ascension du bras
Impaction crâniale de l’humérus, en fixant
l’acromion et la clavicule
15 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Biceps
-Insertion : processus coracoïde de la scapula, bord supérieur de la cavité glénoïde de
la scapula
-Terminaison : tubérosité du radius
-Action : flexion du coude, antépulsion du bras,
adduction du bras, supination de l’avant-bras
-Innervation : nerf musculocutané (C5-C6)
Position pour le muscle biceps (fig 39)
Décubitus
Paume sur le front
Coude en flexion et en supination, bras en
antéposition
Fig. 37 : Raccourcissement du muscle
coraco-brachial
Rappel des insertions du biceps
et du coraco-brachial
Coraco-brachial
-Insertion : processus coracoïde de la scapula
-Terminaison : face médiale de l’humérus
-Action : flexion et adduction du bras
-Innervation : nerf musculocutané (C5-C6)
Fig. 39 : Raccourcissement du biceps brachial
Position pour les muscles
extenseurs radiaux du carpe (fig. 40)
Assis ou décubitus
Poignet et doigts en extension
Fig. 38 : Insertions du biceps et du coraco-brachial
-( 16
Fig. 40 : Raccourcissement
des extenseurs radiaux du carpe
Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur
Position pour le muscle supinateur
Position pour les muscles
fléchisseurs des doigts (fig. 42)
Assis ou décubitus
Coude en flexion à 90°, supination maximum
Mise en flexion palmaire du poignet et des
doigts
Réglage fin en jouant sur les inclinaisons ulnaire ou radiale
(fig. 41)
Intrinsèques du pouce (fig. 43)
Fig. 41 : Raccourcissement du supinateur
Dans le cadre d’un syndrome douloureux
lors d’une poussée de rhizarthrose, il est
utile de rechercher le point le plus sensible
dans l’éminence thénar et rechercher la position qui atténue cette sensibilité. La position permet d’identifier le muscle en cause.
Voici un bref rappel des muscles thénariens
ainsi que le moyen mnémotechnique (COCA)
permettant de les situer de la superficie vers
la profondeur :
-C : Court abducteur du pouce : Antépulsion
palmaire de la colonne
-O : Opposant du pouce : Torsion sur l’axe et
opposition
-C : Court fléchisseur du pouce : Flexion métacarpo-phalangienne
-A : Adducteur du pouce : Adduction
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Fig. 42 : Raccourcissement
des fléchisseurs des doigts
Fig. 43 : Insertions
des muscles
intrinsèques du pouce
17 )-
Médecine du sport et thérapies manuelles
Position pour le muscle court
abducteur du pouce (fig. 44)
traumatiques des affections rencontrées en
médecine du sport. Elles s’intègrent aux
autres méthodes (articulaires et cutanées réflexes) selon un protocole propre à chaque
pathologie.
Antéposition de la colonne du pouce
Réglage fin sur l’opposition
Fig. 44 : Raccourcissement du court
abducteur du pouce
Conclusion
Les techniques neuromusculaires occupent
une place de choix dans la prise en charge
des conséquences traumatiques et micro-
Si l’on prend l’exemple d’une tendinopathie
de la coiffe des rotateurs. Après l’étape diagnostique, le premier temps est articulaire
visant à recentrer la tête humérale en bas et
en arrière, agir sur les liens avec le squelette
axial représentés par les articulations sternoet acromio-claviculaire. Puis on recherche les
muscles contracturés, hypoextensibles, que
l’on étire par un étirement post-isométrique,
complété par un décordage et une pression
glissée. Le temps rachidien consiste à réaliser un décordage interépineux cervico-thoracique de C4 à T7. Enfin, un nouvel examen
recherche les points douloureux musculaires
résiduels qui seront traités par la méthode en
raccourcissement. La séance est terminée
par l’apprentissage par le patient de la
manœuvre d’auto-rééducation afin de stabiliser les résultats du traitement manuel.
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