Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur D. Bonneau Service de Gynécologie-Obstétrique - CHU Carémeau - 30029 Nîmes cedex 9 Institut Supérieur de Thérapeutique Manuelle - 23, avenue des Lierres - 84000 Avignon www.medecinemanuelle.fr © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. L’approche thérapeutique manuelle est essentiellement empirique et de nombreuses théories, expliquant le mode d’action, sont avancées, mais leur évaluation se heurte à la difficulté de réaliser une technique placebo au sein d’une étude en double aveugle sans contact corporel. Actuellement, il est admis que les techniques cutanées font intervenir les structures nerveuses du derme et de l’hypoderme, comme la plupart des réflexothérapies telles que l’acupuncture dont la stimulation des points, qui ont une réalité physique et histologique (complexe neurovasculaire), met en jeu des récepteurs spécialisés intervenant dans la régulation du message nociceptif (gate control de Melzac et Wall) mais aussi entraîne la production de neuromédiateur comme l’ont démontré les expériences de transfert sérique de l’analgésie acupuncturale. En ce qui concerne les techniques tendinomusculaires, la connaissance du mode de fonctionnement de la contraction musculaire, tant aux niveaux des capteurs spécialisés que des voies et des centres, apporte un certain nombre de réponse aux interrogations posées par les résultats de techniques pratiquées (réflexe myotatique, inhibition réciproque, boucle gamma…). Nous abordons dans ce chapitre les techniques neuromusculaires appliquées à la pathologie mécanique du membre supérieur rencontrée en Médecine du sport. L’étirement post-isométrique s’applique préférentiellement à un muscle douloureux et hypo-extensible. Si cette technique est indispensable en regard des muscles du squelette axial ou du membre inférieur, qui sont en majorité toniques, elle est relativement moins utilisée au niveau du membre supérieur où prédominent des muscles phasiques. La pression glissée le remplace très souvent, agissant sur la peau, le fascia, l’aponévrose et les fibres musculaires. Le raccourcissement musculaire est indispensable, d’autant qu’il s’applique essentiellement sur un muscle douloureux et normoextensible, situation la plus fréquemment rencontrée au niveau du membre supérieur, en l’absence de pathologie articulaire ou tendineuse associée. Le décordage tendineux est utile, son action à proximité de l’insertion osseuse est en faveur d’une sollicitation des organes neurotendineux de Golgi. 1 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Principes des techniques neuromusculaires Elles reposent sur les mécanismes de régulation de la contraction musculaire. Rappel sur la régulation de la contraction musculaire [5, 19] “Le muscle crie la douleur de l’articulation qui souffre”. Il est doté d’un capteur de longueur et plus précisément de raideur, le fuseau neuromusculaire dont l’étirement est le stimulus privilégié. À son extrémité se positionne un capteur de force, l’organe neurotendineux de Golgi, qui analyse les efforts transmis au levier squelettique sur lequel il se fixe. Le muscle est un activateur unidirectionnel qui ne possède pas de marche arrière. Cette situation nécessite, pour assurer la réversibilité de l’action, de lui adjoindre un muscle antagoniste. Mais ce dernier ne se contente pas de réaliser cette rétroaction, car il contrôle aussi la bonne marche du mouvement programmé se réservant à tout moment la possibilité de freiner ce dernier. La régulation de ce système dépend donc de la boucle Gamma et son fonctionnement fondamental, le réflexe myotatique, est quotidiennement utilisé par tout médecin dans la recherche des réflexes ostéo-tendineux. Le muscle possède quatre états : -Deux physiologiques, qualifiés d’intrinsèques car ils sont sous la dépendance du contrôle conscient de la motricité volontaire : .l’état contracté, .l’état relâché. -( 2 -Deux états, dits extrinsèques, imposent la mise en jeu d’une force extérieure, celle du thérapeute : .l’état étiré, .l’état raccourci. Ce sont ces deux derniers états qui sont privilégiés en thérapeutiques manuelles, car ils permettent, de manière élective, une réinitialisation des capteurs musculaires. En effet, lors de l’étirement, la stimulation du fuseau neuromusculaire est optimale, alors que, durant le raccourcissement maximal, il est mis totalement au repos. Le fonctionnement de l’innervation réciproque permet de comprendre que la mise en raccourcissement d’un muscle a un effet potentialisé par la mise en étirement maximal de l’antagoniste. Le facteur temps est primordial, potentialisant l’effet. La position de raccourcissement maximal est maintenue 90 secondes. L’étirement post-isométrique [1, 6, 8, 12, 20] Appelée aussi myotensif, cette méthode dérive du contracter-relacher, employé en rééducation. Le but est d’étirer et décontracter le muscle spasmé. Cette technique s’applique en priorité à une pathologie musculaire douloureuse associée à une restriction de mobilité en rapport avec la contracture musculaire. L’application la plus classique est le syndrome myo-fascial qui se caractérise par une douleur projetée, le plus souvent dans les dermatomes correspondant aux racines motrices du muscle en cause. Cette particularité la distingue de la douleur strictement uni-métamérique témoin d’une dysfonction segmentaire vertébrale. Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur Le praticien réalise un examen programmé régional à la recherche d’une limitation d’amplitude articulaire d’origine musculaire. Ce qui sous-entend d’éliminer une cause ostéo-cartilagineuse dégénérative, inflammatoire ou traumatique par l’imagerie et la biologie. Au terme de cette contraction, après un temps mort d’une à deux secondes, nécessaire au relâchement de l’ensemble des fibres musculaires, le muscle est amené à la position d’étirement identifiée par la perception d’une résistance appelée barrière motrice. Cet étirement est maintenu une douzaine de secondes, sans à-coup (fig. 1). Le contexte post-traumatique oriente vers une cause cicatricielle d’origine capsulo-ligamentaire. Une nouvelle contraction est demandée, suivie d’un étirement, puis renouvelée jusqu’au gain d’amplitude désirée. En pratique, après avoir identifié le muscle ou le plus souvent un groupe de muscles agonistes, on demande au patient d’effectuer une contraction isométrique (sans déplacement des leviers articulaires), dont l’intensité de la force est faible. Les variantes sont nombreuses et se différencient par le nombre de cycles et leur durée. Il est inutile que le patient développe une force importante, l’objectif est de mettre en jeu la boucle neuromusculaire et non de “fatiguer” le muscle. © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Une résistance manuelle est appliquée sur le segment mobile par le thérapeute. Le vecteur de cette résistance est directement appliqué dans le sens inverse du mouvement provoqué par le muscle que l’on veut étirer. Cette contraction est maintenue durant six secondes. On peut utiliser la respiration en demandant au patient d’inspirer lentement durant la contraction isométrique et de souffler durant la période d’étirement. Pression glissée Il est parfois utile d’associer en fin de l’étirement post-isométrique une pression glissée en regard du muscle traité. Cette manœuvre associe une action superficielle cutanée, proche du massage réflexe, et une action profonde sur la contracture musculaire. Fig. 1 : Étirement post-isométrique de l’élévateur de la scapula : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite 3 )- Médecine du sport et thérapies manuelles La réalisation de cette manœuvre s’effectue selon le protocole suivant : Après avoir palpé en profondeur le ou les muscles péri-articulaires de l’articulation lésée et mis en évidence une zone contracturée douloureuse (après avoir pris soin d’éliminer par échographie, en cas de doute une autre atteinte tel un hématome récent), le muscle est mis en position d’étirement et le praticien exerce des pressions glissées profondes, dans le sens des fibres, en insistant sur la zone de contracture, jusqu’à l’obtention de l’atténuation objective de la contracture. L’amélioration subjective par le patient est parfois vécue comme une “douleur qui fait du bien” ! Le décordage [7, 16] Le décordage interépineux Il s’applique en regard du segment rachidien impliqué dans le territoire d’innervation du membre supérieur, soit de C8 à T7 pour l’innervation neuro-végétative (tractus intermédio-latéralis, centre du système nerveux sympathique) et C4-T1 pour l’innervation somatique (plexus brachial). La réalisation de cette technique est précédée d’un diagnostic palpatoire, doux et léger, à la recherche d’une modification de la structure du tissu sous-cutané traduisant un dysfonctionnement sous-jacent. On recherche la vertèbre qui “sort” témoin, au niveau cervical, d’une attitude antalgique en rectitude avec perte de la lordose physiologique. L’efficacité étant appréciée par la modification de la texture du conjonctif sous-cutané et, bien entendu, de la perception de la vertèbre “rentrée”, due à la restauration de la lordose physiologique. La technique demande beaucoup de dextérité, le geste utilise soit l’inter-phalangienne proximale de l’index soit la pulpe distale des doigts dans les zones plus “sensibles”. -( 4 Dans un premier temps, on repère le processus-épineux et sa face latérale (la droite pour le praticien droitier) sur laquelle on applique la base de la deuxième phalange de l’index, la métacarpo-phalangienne est en extension les inter-phalangiennes en flexion. Tout en maintenant une pression sur la face latérale de l’épineuse on remonte crânialement jusqu’à la perception de l’espace interépineux et son environnement cutanéo-tendino-musculaire. À ce moment-là, on majore la pression de droite à gauche, perpendiculairement à l’axe rachidien, on met en tension trois secondes et on accentue brièvement la pression pour passer en “pont” dans l’espace en réalisant le mécanisme sec d’une lame de canif qui se replie. L’acquisition du doigt “canif” requiert une pratique quotidienne, permettant en outre l’obtention d’un cal dorsal interphalangien proximal (fig. 2). Fig. 2 : Décordage interépineux du rachis cervical Le décordage musculaire Comparable au précédent, il consiste à la réalisation d’un étirement transversal, bref et rapide du tendon musculaire, le plus proche possible de l’insertion osseuse. Cette technique peut se moduler selon la pathologie incriminée : Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur -Le décordage métamérique : Dans les pathologies radiculaires séquellaires, en effet cette méthode est fortement déconseillée dans les radiculites aiguës, on “décorde” les muscles dépendant de l’étage métamérique en cause. -Le décordage péri-articulaire : Dans les pathologies articulaires périphériques, on décorde certains des tendons des muscles moteurs de l’articulation atteinte. Le positionnement ou le raccourcissement maximal [9] © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Cette technique dérive de la méthode décrite par L.H.J. Jones : Strain and counterstrain. La technique originale découle de l’examen ostéopathique. La mise en évidence de la lésion définie par la restriction de la mobilité articulaire est complétée par la recherche palpatoire manuelle d’un point sensible appelé par l’auteur “tender point”. Une fois le point localisé, le thérapeute recherche la position de confort maximal qui permet de faire disparaître la douleur du point ou de l’atténuer des 2/3 de son intensité. Cette position de confort est maintenue durant 90 secondes, sans aucune participation du patient. Après repérage du point douloureux musculaire, tout en maintenant la pression digitale, on recherche la position idéale de raccourcissement du muscle en cause. Cette position doit apporter une diminution nette de la douleur (au moins des deux tiers). On conserve la position de sédation durant 90 secondes. Le retour doit être totalement passif et réalisé avec lenteur et douceur (fig. 3). Un contrôle immédiat de la sensibilité du point, qui doit avoir diminué au moins des deux tiers de son intensité, permet de juger de l’efficacité de la technique. Fig. 3 : Positionnement du muscle supinateur La technique que nous proposons ne s’applique pas à une lésion ostéopathique mais exclusivement à un point douloureux musculaire. Application des techniques neuromusculaires au membre supérieur [6-10, 12, 15, 16, 18, 20] Cette méthode s’utilise préférentiellement en cas de douleur sans limitation articulaire, situation que l’on rencontre fréquemment en fin de séance, après avoir réalisé un étirement post-isométrique. Comme nous l’avons écrit dans l’introduction, la technique en raccourcissement prédomine sur l’étirement post-isométrique. Ainsi, nous ne décrivons que les muscles qui tirent le plus de bénéfice de l’étirement. Le choix du muscle à traiter repose sur l’examen clinique et la mise en évidence de points sensibles, du repérage des cordons myalgiques, en respectant soigneusement lors de la réalisation de la technique, la direction des fibres musculaires. Étirement post-isométrique Après présentation de chaque muscle, rappelant ses insertions proximales et distales, son innervation et son action, nous illustrons la 5 )- Médecine du sport et thérapies manuelles technique par des photographies montrant la position de départ et d’arrivée pour l’étirement post-isométrique. Dans cette méthode, il est fondamental de respecter le tempo (six secondes de contraction isométrique, contemporain d’un temps inspiratoire, suivi de deux secondes de relâchement, avant de mettre le muscle en position d’étirement qui est maintenue douze secondes). Petit pectoral et subclavier (fig. 4 et 5) Petit pectoral -Insertion : 3, 4, 5e côtes -Terminaison : bord médial du processus coracoïde -Action : abaisseur et antépulseur de la scapula -Innervation : nerf pectoral médial (C8-T1) Subclavier -Insertion : face supérieure du premier cartilage costal et de la première cote -Terminaison : partie moyenne de la face inférieure de la clavicule -Action : abaisseur de la clavicule et inspirateur accessoire -Innervation : nerf du subclavier (C5-C6) Elévateur de la scapula (fig. 6 et 7) Fig. 4 : Insertions des muscles petit pectoral et sous-clavier Elévateur de la scapula -Insertion : processus transverse de C1 à C4 (tubercule dorsal de C3 et C4) -Terminaison : bord médial de la scapula, entre son angle supérieur et la racine de l’épine. Les fibres de ce muscle subissent une torsion, puisque la fibre issue de C1 a un trajet vertical et superficiel vers le bord médial de la scapula, alors que les fibres issues de C4 ont une direction oblique pour se terminer le plus latéralement sur l’angle de la scapula. Fig. 5 : Étirement post-isométrique du petit pectoral : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite -( 6 Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur Extenseurs de la main et des doigts (fig. 8 et 9) Extenseur ulnaire du carpe -Insertion : épicondyle latéral -Terminaison : base du cinquième métacarpien -Action : extension et inclinaison ulnaire du carpe -Innervation : nerf radial (C6, C7, C8) Fig. 6 : Insertions des muscles élévateurs de la scapula et du rhomboïde -Innervation : C3, C4, C5 nerf dorsal de la scapula -Action : élévation de la scapula, latéro-fléchisseur et rotateur homolatéral du RC © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Rhomboïde -Insertion : processus épineux de C7 à T5 -Terminaison : bord médial de la scapula -Innervation : branche ventrale de C4 et C5 -Action : adduction et élévation de la scapula (contre bascule de la scapula en couple avec le petit pectoral) Fig. 8 : Insertions des muscles extenseurs de la main et des doigts Fig. 7 : EPI de l’élévateur de la scapula : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite 7 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Fig. 9 : EPI des extenseurs du poignet et des doigts : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite Court extenseur radial du carpe -Insertion : crête sus-épicondylienne -Terminaison : base du deuxième métacarpien -Action : extension et inclinaison radiale du carpe -Innervation : nerf radial (C6, C7, C8) -Action : extenseur de l’IPP et de l’IPD -Innervation : nerf radial Supinateur (fig. 10 et 11) Long extenseur radial du carpe -Insertion : épicondyle latéral -Terminaison : base du troisième métacarpien -Action : extension et inclinaison latérale du carpe -Innervation : nerf radial (C6, C7, C8) Extenseurs des doigts -Insertion : épicondyle -Terminaison : deuxième et troisième phalanges des doigts Fig. 10 : Insertions du muscle supinateur Fig. 11 : EPI du court supinateur : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite -( 8 Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur -Insertion : épicondyle latéral -Terminaison : 1/3 proximal de la face latérale du radius -Action : supinateur -Innervation : nerf radial (C5, C6, C7) Fléchisseurs du poignet et des doigts (fig. 12 et 13) Fléchisseur du carpe -Insertion : épicondyle médial -Terminaison : retinaculum des fléchisseurs et aponévrose palmaire superficielle -Action : fléchisseur du poignet -Innervation : nerf médian (C7, C8) Fléchisseur radial du carpe -Insertion : épicondyle médial -Terminaison : base du deuxième métacarpien -Action : fléchisseur radial du poignet -Innervation : nerf médian (C7-C8) © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fléchisseur ulnaire du carpe -Insertion : épicondyle médial pour le chef huméral et bord médial de l’olécrâne pour le chef ulnaire -Terminaison : pisiforme -Action : fléchisseur ulnaire du poignet -Innervation : nerf ulnaire (C8-T1) Fléchisseur profond des doigts -Insertion : ¾ proximal de la face médiale de l’ulna, membrane interosseuse -Terminaison : par quatre tendons sur la face palmaire de P3 -Action : fléchisseur de l’inter-phalangienne distale -Innervation : nerf médian (C7-C8) pour les chefs latéraux ou radiaux destinés au 2e et 3e doigts et nerf ulnaire pour le 4e et 5e doigts Fléchisseur superficiel des doigts -Insertion : épicondyle médial pour le chef huméral, bord médial du processus coronoïde pour le chef ulnaire et ligne oblique du radius pour le chef radial -Terminaison : par quatre tendons sur la face palmaire de P2 -Action : fléchisseur de l’inter-phalangienne proximale -Innervation : nerf médian (C7-C8) pour les chefs latéraux ou radiaux destinés au 2e et 3e doigts et nerf ulnaire pour le 4e et 5e doigts Fig. 12 : Insertions des muscles fléchisseurs du carpe et des doigts 9 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Fig. 13 : EPI des fléchisseurs palmaires du poignet et des doigts : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite Décordage et pression glissée La pression glissée s’effectue selon les modalités suivantes : -Après avoir palpé en profondeur le ou les muscles péri-articulaires de l’articulation lésée et mis en évidence une zone contracturée douloureuse (après avoir pris soin d’éliminer par échographie, en cas de doute une autre atteinte tel un hématome récent). -Le muscle est mis en position d’étirement et le praticien exerce des pressions glissées profondes, dans le sens des fibres, en insistant sur la zone de contracture, jusqu’à l’ob- Fig. 14 : Décordage du rhomboïde -( 10 tention de l’atténuation objective de la contracture. Le décordage musculaire consiste à la réalisation d’un étirement transversal, bref et rapide du tendon musculaire, le plus proche possible de l’insertion osseuse. Décordage du rhomboïde (fig. 14) Pression glissée du rhomboïde (fig. 15) Fig. 15 : Pression glissée du rhomboïde Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur Décordage de l’élévateur de la scapula (fig. 16) Décordage du deltoïde (fig. 18) Fig. 18 : Décordage du faisceau antérieur du deltoïde Fig. 16 : Décordage de l’élévateur de la scapula Décordage du petit rond (fig. 19) Pression glissée de l’élévateur de la scapula (fig. 17) Fig. 19 : Décordage du petit rond Pression glissée de l’infra-épineux © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. (fig. 20) Fig. 17 : Pression glissée de l’élévateur de la scapula Fig. 20 : Pression glissée de l’infra-épineux 11 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Décordage du triceps brachial (fig. 21) Décordage du coraco-brachial (fig. 24) Fig. 21 : Décordage du triceps brachial Fig. 24 : Décordage du coraco-brachial Pression glissée du triceps brachial (fig. 22) Décordage du biceps brachial (fig. 25) Fig. 22 : Pression glissée du triceps brachial Fig. 25 : Décordage du biceps brachial Décordage du petit pectoral (fig. 23) Fig. 23 : Décordage du petit pectoral -( 12 Pression glissée de l’extenseur radial du carpe (fig. 26) Fig. 26 : Pression glissée de l’extenseur radial du carpe Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur Décordage de l’extenseur radial du carpe (fig. 27) Technique de raccourcissement musculaire Le choix du muscle à traiter repose sur l’examen clinique et la mise en évidence de points sensibles, du repérage des cordons myalgiques, en respectant soigneusement lors de la réalisation de la technique, la direction des fibres musculaires. Fig. 27 : Décordage de l’extenseur radial du carpe Pression glissée des fléchisseurs des doigts (fig. 28) Après repérage du point douloureux musculaire, tout en maintenant la pression digitale, on recherche la position idéale de raccourcissement du muscle en cause. Cette position doit apporter une diminution nette de la douleur (au moins des deux tiers). On conserve la position de sédation durant 90 secondes. Le retour doit être totalement passif et réalisé avec lenteur et douceur. Pour chaque muscle, une photographie illustre la position de raccourcissement musculaire. Position pour le muscle petit pectoral (fig. 30) Fig. 28 : Pression glissée des fléchisseurs des doigts © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Décordage des fléchisseurs des doigts (fig. 29) Fig. 29 : Décodage des fléchisseurs des doigts Décubitus Médecin assis côté opposé au côté à traiter Prise manuelle de la main homolatérale au niveau de la crête iliaque controlatérale et traction en diagonale Appui scapulaire homolatéral Fig. 30 : Raccourcissement du petit pectoral 13 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Fig. 31 : Raccourcissement de l’élévateur (détail du positionnement du doigt sur le point sensible à droite) Position pour le muscle élévateur de la scapula (fig. 31) Position pour le muscle supraépineux (fig. 33 et 34) Décubitus Latéroflexion homolatérale du rachis cervical Prise manuelle du coude homolatéral Ascension du bras Epaule contre l’oreille Décubitus Abduction du bras à 45°, antépulsion de 45°, rotation à régler en fonction de l’antalgie. Contre-appui sur la métaphyse humérale proximale Position pour le muscle rhomboïde Rappel des insertions du supra-épineux Procubitus Rotation controlatérale de la tête Prise manuelle du coude provoquant une ascension et une adduction de la scapula Insertion : fosse supra-épineuse de la scapula Terminaison : facette supérieure du tubercule majeur de l’humérus Action : abducteur, coapteur actif de la tête humérale Innervation : nerf supra-scapulaire (C5) (fig. 32) Position pour le muscle sousscapulaire (fig. 35 et 36) Décubitus Main en position rétro thoracique, la paume reposant sur le plan de la table Le médecin repousse le coude en position ventrale Fig. 32 : Raccourcissement du muscle du rhomboïde -( 14 Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur Fig. 33 : Raccourcissement du muscle supra-épineux Rappel des insertions du sous-scapulaire -Insertion : face antérieure de la scapula -Terminaison : partie supéro-médiale du tubercule mineur de la scapula -Action : rotateur médial et adducteur -Innervation : nerfs subscapulaires supérieur et inférieur (C5-C6) © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fig. 34 : Insertions du supra-épineux Fig. 36 : Insertions du subscapulaire Position pour le muscle coracobrachial (fig. 37 et 38) Fig. 35 : Raccourcissement du muscle subscapulaire Décubitus Appui sous le coude Adduction et ascension du bras Impaction crâniale de l’humérus, en fixant l’acromion et la clavicule 15 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Biceps -Insertion : processus coracoïde de la scapula, bord supérieur de la cavité glénoïde de la scapula -Terminaison : tubérosité du radius -Action : flexion du coude, antépulsion du bras, adduction du bras, supination de l’avant-bras -Innervation : nerf musculocutané (C5-C6) Position pour le muscle biceps (fig 39) Décubitus Paume sur le front Coude en flexion et en supination, bras en antéposition Fig. 37 : Raccourcissement du muscle coraco-brachial Rappel des insertions du biceps et du coraco-brachial Coraco-brachial -Insertion : processus coracoïde de la scapula -Terminaison : face médiale de l’humérus -Action : flexion et adduction du bras -Innervation : nerf musculocutané (C5-C6) Fig. 39 : Raccourcissement du biceps brachial Position pour les muscles extenseurs radiaux du carpe (fig. 40) Assis ou décubitus Poignet et doigts en extension Fig. 38 : Insertions du biceps et du coraco-brachial -( 16 Fig. 40 : Raccourcissement des extenseurs radiaux du carpe Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur Position pour le muscle supinateur Position pour les muscles fléchisseurs des doigts (fig. 42) Assis ou décubitus Coude en flexion à 90°, supination maximum Mise en flexion palmaire du poignet et des doigts Réglage fin en jouant sur les inclinaisons ulnaire ou radiale (fig. 41) Intrinsèques du pouce (fig. 43) Fig. 41 : Raccourcissement du supinateur Dans le cadre d’un syndrome douloureux lors d’une poussée de rhizarthrose, il est utile de rechercher le point le plus sensible dans l’éminence thénar et rechercher la position qui atténue cette sensibilité. La position permet d’identifier le muscle en cause. Voici un bref rappel des muscles thénariens ainsi que le moyen mnémotechnique (COCA) permettant de les situer de la superficie vers la profondeur : -C : Court abducteur du pouce : Antépulsion palmaire de la colonne -O : Opposant du pouce : Torsion sur l’axe et opposition -C : Court fléchisseur du pouce : Flexion métacarpo-phalangienne -A : Adducteur du pouce : Adduction © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fig. 42 : Raccourcissement des fléchisseurs des doigts Fig. 43 : Insertions des muscles intrinsèques du pouce 17 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Position pour le muscle court abducteur du pouce (fig. 44) traumatiques des affections rencontrées en médecine du sport. Elles s’intègrent aux autres méthodes (articulaires et cutanées réflexes) selon un protocole propre à chaque pathologie. Antéposition de la colonne du pouce Réglage fin sur l’opposition Fig. 44 : Raccourcissement du court abducteur du pouce Conclusion Les techniques neuromusculaires occupent une place de choix dans la prise en charge des conséquences traumatiques et micro- Si l’on prend l’exemple d’une tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Après l’étape diagnostique, le premier temps est articulaire visant à recentrer la tête humérale en bas et en arrière, agir sur les liens avec le squelette axial représentés par les articulations sternoet acromio-claviculaire. Puis on recherche les muscles contracturés, hypoextensibles, que l’on étire par un étirement post-isométrique, complété par un décordage et une pression glissée. Le temps rachidien consiste à réaliser un décordage interépineux cervico-thoracique de C4 à T7. Enfin, un nouvel examen recherche les points douloureux musculaires résiduels qui seront traités par la méthode en raccourcissement. La séance est terminée par l’apprentissage par le patient de la manœuvre d’auto-rééducation afin de stabiliser les résultats du traitement manuel. Références [1] Bonneau D. Une approche diagnostique et thérapeutique en Médecine Manuelle. Revue de Médecine Vertébrale & des articulations périphériques, 2004 : 12. [2] Bossy J. Bases neurophysiologique des réflexothérapies. Paris : Masson, 1985. [3] Bossy J. Neuroanatomie, Anatomie Clinique. Paris : Springer-Verlag, 1990. [4] Delacherie L. Valorisation du rôle de la peau dans les thérapies manuelles. Th Med, Paris 7, 2002. [5] Fitzgerald MJT, Folan-Curran J. Neuro-Anatomie et neurosciences connexes. Paris : Maloine, 2003. [6] Frères M. Méthode rythmique d’harmonisation myotensives. Charleroi : OMC, 1985. [7] Gautschi R. Manuelle Triggerpunkt-Therapie. Stuttgard : Thieme, 2012. [8] Greenman PE. Principes de médecine manuelle. Paris: Pradel, 1998. [9] Jones LHJ. Correction spontanée par positionnement, collection SBO, OMC, Charleroi, 1985. 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