Médecine du sport et thérapies manuelles
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La réalisation de cette manœuvre s’effectue
selon le protocole suivant : Après avoir palpé
en profondeur le ou les muscles péri-articu-
laires de l’articulation lésée et mis en éviden-
ce une zone contracturée douloureuse (après
avoir pris soin d’éliminer par échographie, en
cas de doute une autre atteinte tel un héma-
tome récent), le muscle est mis en position
d’étirement et le praticien exerce des pres-
sions glissées profondes, dans le sens des
fibres, en insistant sur la zone de contracture,
jusqu’à l’obtention de l’atténuation objective
de la contracture. L’amélioration subjective
par le patient est parfois vécue comme une
“douleur qui fait du bien” !
LE DÉCORDAGE [7, 16]
Le décordage interépineux
Il s’applique en regard du segment rachidien
impliqué dans le territoire d’innervation du
membre supérieur, soit de C8 à T7 pour l’in-
nervation neuro-végétative (tractus intermé-
dio-latéralis, centre du système nerveux sym-
pathique) et C4-T1 pour l’innervation somatique
(plexus brachial).
La réalisation de cette technique est précédée
d’un diagnostic palpatoire, doux et léger, à la
recherche d’une modification de la structure
du tissu sous-cutané traduisant un dysfonc-
tionnement sous-jacent. On recherche la vertè-
bre qui “sort” témoin, au niveau cervical, d’une
attitude antalgique en rectitude avec perte de
la lordose physiologique. L’efficacité étant ap-
préciée par la modification de la texture du
conjonctif sous-cutané et, bien entendu, de la
perception de la vertèbre “rentrée”, due à la
restauration de la lordose physiologique.
La technique demande beaucoup de dextéri-
té, le geste utilise soit l’inter-phalangienne
proximale de l’index soit la pulpe distale des
doigts dans les zones plus “sensibles”.
Dans un premier temps, on repère le proces-
sus-épineux et sa face latérale (la droite pour
le praticien droitier) sur laquelle on applique
la base de la deuxième phalange de l’index, la
métacarpo-phalangienne est en extension les
inter-phalangiennes en flexion. Tout en main-
tenant une pression sur la face latérale de
l’épineuse on remonte crânialement jusqu’à
la perception de l’espace interépineux et son
environnement cutanéo-tendino-musculaire.
À ce moment-là, on majore la pression de
droite à gauche, perpendiculairement à l’axe
rachidien, on met en tension trois secondes et
on accentue brièvement la pression pour pas-
ser en “pont” dans l’espace en réalisant le mé-
canisme sec d’une lame de canif qui se replie.
L’acquisition du doigt “canif” requiert une
pratique quotidienne, permettant en outre
l’obtention d’un cal dorsal interphalangien
proximal (fig. 2).
Le décordage musculaire
Comparable au précédent, il consiste à la réa-
lisation d’un étirement transversal, bref et
rapide du tendon musculaire, le plus proche
possible de l’insertion osseuse.
Cette technique peut se moduler selon la pa-
thologie incriminée :
Fig. 2 : Décordage interépineux du rachis cervical