30 juin 2011
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Plan local de maîtrise d’une épidémie à entérobactéries
productrices de carbapénémase ou entérocoques résistants
aux glycopeptides
Proposition du CCLIN Ouest
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La résistance des bactéries aux antibiotiques est un sujet d’actualité et préoccupant
devant l’augmentation régulière des résistances qui touche maintenant l’ensemble des
espèces bactériennes d’importance médicale et la totalité des antibiotiques disponibles.
Des recommandations ont été émises par le HCSP en novembre 2010 dans l’objectif de
maîtriser la diffusion de bactéries commensales porteuses de mécanismes de résistance
émergents présentes à l’étranger mais ayant diffusé en France seulement sur un mode
sporadique ou épidémique limité.
BMR CONCERNEES
- Entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC) (Circulaire du 6 décembre 2010)
- Entérocoques résistants aux glycopeptides (ERV).
PATIENTS CONCERNES
Les patients à risque d’être infectés ou colonisés par ces bactéries hautement résistantes sont :
- Les patients rapatriés d’un établissement de santé étranger, quel que soit le mode
d’admission dans l’établissement de santé en France, que ce soit pour un séjour ou des
séances répétées (hors consultation).
- Patients ayant des antécédents récents (dans l’année) d’hospitalisation à l’étranger, qui
seraient hospitalisés dans un établissement de santé français.
ORGANISATION – PRE-REQUIS
1 Le laboratoire doit mettre en œuvre les techniques de dépistage et diagnostic des EPC et
ERV (ces techniques microbiologiques permettent également de détecter P. aeruginosa et
A.baumannii multirésistants).
2 Le service des urgences doit être informé de cette possibilité de dépister les patients à
risque.
3 Des recommandations de bon usage des antibiotiques sont émises en particulier concernant
les carbapénèmes : ces antibiotiques sont à dispensation contrôlée (avis d’un référent
infectieux obligatoire). La prescription doit être réévaluée après 48 – 72h et après 7 à 10 jours.
4 Dès la suspicion d’une EPC ou d’un ERV, le biologiste prévient l’EOH et le service du patient
concerné (de même pour les germes cités ci-dessus).
5 Dès l’identification possible d’une EPC ou d’un ERV, l’EOH et le responsable de signalement
effectuent le signalement externe au CCLIN et ARS.
6 Si deux cas groupés surviennent dans le même établissement, organiser une cellule de crise
(Direction ES, EOH, biologiste, pharmacien, infectiologue, chef de service, cadre du service
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concerné, ARS, CCLIN/ARLIN). Cette cellule proposera de mettre en place les mesures décrites
ci-dessous, effectuera un suivi et la levée des mesures en fin d’épidémie.
7 La direction met en place une stratégie de communication externe (patients, public, autres
établissements de la région).
8 La direction assure la gestion financière des mesures mises en place.
CONDUITE A TENIR
Pour rapatriement sanitaire, suspicion d’un patient porteur de bactérie hautement
résistante, découverte fortuite d’un porteur de bactérie hautement résistante (BHR)
Circuit du patient
- Accueillir le patient rapatrié dans le service de soins, sans passage aux urgences
- Accueillir le patient en chambre individuelle.
- Informer le patient
- Informer l’EOH
- Notifier dans le dossier médical la notion de rapatriement ou le portage de bactérie hautement
résistante et les mesures appliquées.
Organisation des soins
- Appliquer immédiatement les précautions standard + précautions complémentaires contact
(PCC)
- Effectuer pour la recherche d’EPC et ERV un écouvillonnage rectal (l’écouvillon doit être
teinté) ou une coproculture
- Lever les précautions si le résultat du dépistage est négatif
- Si le résultat de dépistage est positif (EPC ou ERV):
Etape 1
- Alerter la Direction de l’hôpital dont l’appui est indispensable pour l’organisation des mesures
à prendre
- Organiser le dépistage de tous les patients contact c'est-à-dire ayant partagé le même
personnel soignant (le porteur d’ERV doit faire l’objet d’un dépistage de SARM. Si le
dépistage est positif le patient sera décolonisé)
- Arrêter les transferts du patient index et de ces contacts vers d’autres unités, services ou
établissements afin de limiter la diffusion
- Limiter les admissions dans l’unité aux seules urgences qui ne peuvent être orientées vers
d’autres unités ou établissements.
Etape 2
- Renforcer le bionettoyage quotidien de l’environnement des porteurs
- Etablir la liste des patients contacts déjà transférés et du lieu de leur transfert.
- Contacter (EOH) les services d’accueil de ces patients contact pour :
Les mettre en chambre individuelle et PCC
Les dépister
Définir avec le référent infectieux le traitement antibiotique le plus adapté au profil de résistance
de la souche impliquée en cas de survenue d’infections.
Pour les autres BHR, à voir au cas par cas les mesures à mettre en place (contact CCLIN / ARLIN).
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Etape 3
Assurer le suivi des résultats de laboratoire des dépistages (EOH). Tenir à jour la liste des
patients porteurs et contact.
Organiser le service en 3 secteurs :
- patients porteurs
- patients contact
- patients indemnes
Cette organisation doit permettre la reprise des admissions dans le secteur indemne.
Pour les patients porteurs :
- Regrouper les patients porteurs au fur et à mesure de leur détection
- Organiser la prise en charge médicale en limitant les intervenants
- Limiter le transfert vers d’autres unités, services, établissements
- Favoriser les sorties à domicile
- Informer le patient et son médecin traitant de son statut de patient porteur de bactérie
hautement résistante. Ce statut doit être communiqué aux équipes soignantes dès
l’admission lors d’une ré-hospitalisation.
Pour les patients contact :
- Organiser le dépistage hebdomadaire : prélèvements à j0, j7, j15. En cas d’hospitalisation
prolongée les prélèvements pourront être espacés. Dans tous les cas renouveler le
dépistage dès lors qu’un antibiotique est prescrit
- S’il devient porteur, tous les patients contact de ce patient doivent être dépistés
- Favoriser les sorties à domicile
- Limiter les transferts
- Après trois prélèvements de dépistage négatifs, réalisés à une semaine d’intervalle, les
patients contact deviennent des patients standard.
Bibliographie :
Circulaire n°DGS/RI/DGOS/PF/2010/413 du 6 décembre 2010 relative à la mise en œuvre de mesure de
contrôles des cas importés d’entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC)
HCSP. Maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes aux antibiotiques importées en France par
des patients rapatriés ou ayant des antécédents d’hospitalisation à l’étranger, recommandations, 2ème
version, novembre 2010
APHP. Prévention de l’émergence des entérobactéries résistantes à l’imipénème par carbapénémase,
recommandations du 6 février 2009
Circulaire interministerielle N°DGS/DHOS/DGAS/2009/264 du 19 août 2009 relative à la mise en œuvre du
plan stratégique national 2009-2013 de prévention des infections associées aux soins
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