Guide visite Gde Guerre 2004 - Communauté de Communes du

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Les
Champs de Bataille de La Somme
La Somme, terre préservée
vers
Boulogne,
Calais
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A29
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Ailly-surNoye
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VillersBretonneux
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Seine-Maritime
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Poixde-Picardie
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Rouen
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Valenciennes
Longueval
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BeaumontHamel
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Pas-de-Calais
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Montdidier
vers
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Noyon
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10 km
Bruges
Anvers
Calais
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Boulogne
Abbeville
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A
Le Havre
La Somme est proche de chez vous.
A2
Par les autoroutes
En avion
A1 (Paris-Lille)
A16 (Paris-Calais)
A26 et A29 (Reims-Amiens)
Aéroport Roissy-Charles de Gaulle
Aéroport Beauvais-Tillé
VERS
Cologne
Albert
Amiens
A29
Bruxelles
Lille
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A2
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Saint-Quentin
Beauvais
En train
A16
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Rouen
VERS
Strasbourg
A4
Reims
Lignes Paris-Lille
et Paris-Calais
En bateau
Ports de Dieppe et Calais
(Ferries et Tunnel sous la Manche)
Paris
COMITÉ DU TOURISME
DE LA SOMME
21 rue Ernest-Cauvin
80000 AMIENS
FRANCE
Tél : +33 (0) 322 71 22 71
Fax : +33 (0) 322 71 22 69
e-mail : [email protected]
www.somme-battlefields.com
Le Guide
de visite des
Champs de Bataille
Notice d’utilisation du
Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme :
PÉRONNE
Commune où se trouvent
un ou plusieurs sites d’intérêt majeur.
COMBLES
Le Circuit du Souvenir,
itinéraire jalonné de
panneaux semblables à
celui ci-dessus, relie les
deux villes symboles de la
Grande Guerre, Albert et
Péronne, et vous
permettra de découvrir les
principaux sites des
Champs de Bataille de
La Somme.
Carte du secteur des Champs
de bataille de la Somme
Combats de 1916
Extrait carte IGN Somme 1999. 1 cm ≈ 1,4 km
Carte départementale IGN © IGN-2002. Autorisation n° 60.22019
1er Juillet
14 Juillet
30 Septembre
Mi-Novembre
La signalisation étant à double sens,
des panneaux vous indiquant les directions d’Albert et de Péronne (points de
départ et d’arrivée de l’itinéraire) ont
été posés à certains endroits.
Le chapitre “A la découverte du front
britannique” vous présente les 16 communes qui jalonnent le circuit de
Péronne à Albert.
Commune où se trouvent
un ou plusieurs sites à
découvrir également.
A proximité : Commune ou site situés en
dehors du circuit balisé.
Site exceptionnel.
Site très intéressant.
Site intéressant.
Site d’intérêt secondaire.
Edition Avril 2004
Photos : Cry, Feret, Davy, Goemaere, Ogier, Laroussinie, Cheuva, Medmoun,
Musée Somme 1916, APPEVA, CDT, Imperial War Museum,
Historial de la Grande Guerre,
John Buchan - The South-African Forces in France. Jagd in Flanders Himmel
Official history of Australia in the war of 1914-1918
(Volume XII - Photographic record of the war)
En couverture :
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne, cliché Yazid Medmoun.
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Notes personnelles :
Les
Champs de Bataille de La Somme
Le Guide
de visite des
Champs de Bataille
Cette brochure a été réalisée par l’équipe
du Comité du Tourisme de La Somme
et les membres du groupe de travail “Promotion et Marketing Grande Guerre”
avec l’aide précieuse de
Monsieur Jean-Pierre Thierry,
président de l’Association franco-australienne de Villers-Bretonneux
et grâce aux financements
du Conseil général de la Somme.
SOMMAIRE
Le contexte historique . . . . . . . . . . . . . 4
A la découverte
du front britannique . . . . . . . . . . . . . . 8
A la découverte
du front français . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
A découvrir également
dans La Somme . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
• Doullens : le Commandement Unique . . . . . . . . . .27
• L’intervention des Etats-Unis :
Cantigny et Bony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
• Amiens : une ville de “l’arrière” . . . . . . . . . . . . . . .28
• La participation chinoise :
Noyelles-sur-Mer - Nolette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
• La présence de l’Australie :
Villers-Bretonneux et Le Hamel . . . . . . . . . . . . . . . .28
Ailleurs en France
et en Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Merci de respecter
la paix et la tranquillité de
ces lieux de mémoire.
• Vimy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
• Verdun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
• Ypres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
• Le Chemin des Dames . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Un 1er juillet au
mémorial franco-britannique
de Thiepval.
• Compiègne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le contexte historique
Le 28 juin 1914, l’Archiduc d’Autriche,
François-Ferdinand est assassiné à
Sarajévo, en Autriche-Hongrie. Dès lors,
c’est l’engrenage des déclarations de guerre : Allemagne,
Russie, France, Grande-Bretagne, Belgique, AutricheHongrie, Serbie… Presque tous les pions sont en place et la
sinistre partie, que chacun croyait devoir se terminer à l’hiver, va durer plus de 4 ans. La “Belle Epoque” est révolue
et l’Europe va connaître sa plus meurtrière guerre civile.
L’armée allemande occupe Liège, Charleroi, arrive en
Picardie et le 31 août 1914 entre à Amiens qu’elle abandonne 8 jours plus tard, car Von Kluck a donné l’ordre de
retraite après la bataille de la Marne : le plan Schlieffen
a échoué et sa tenaille ne se refermera pas sur Paris. Puis,
du 20 au 30 septembre, se déroule la 1ère bataille de la
Somme lors de “la course à la mer”. Les monuments
d’Ovillers, Guillemont, Flers témoignent des combats de
ces premiers mois. A partir d’octobre, le front se stabilise
sur 750 km, de l’Yser à la frontière suisse ; à la stratégie de
l’enveloppement succède celle de la percée qui prévaudra
pendant 3 ans 1/2.
Le front de la Somme, tenu à cette époque par l’armée
française, est une ligne Nord-Sud qui passe devant les villages de Beaumont-Hamel, Thiepval, La Boisselle, Fricourt,
Maricourt (en faisant un double angle droit), Curlu (en utilisant un demi-méandre de la Somme), Dompierre, Fay,
1914
Le chemin creux de
Berny-en-Santerre.
Collections Historial de la
Grande Guerre - Péronne
Chaulnes et Maucourt, les Allemands occupant les
lignes de crête qui surplombent les vallées de l’Ancre et
de la Somme. Chaque armée creuse ses lignes de tranchées
et de communication, ses abris souterrains, construit ses
défenses de surface, installe ses réseaux de barbelés souvent épais de 40 m et séparant un no man’s land, large de
50 à parfois 300 m.
sera l’année des grandes offensives destinées à “percer” mais qui échoueront toutes : Champagne, Artois, Argonne,
Vosges ; en Turquie, l’opération des Dardanelles est un
échec ; échec aussi à Ypres. Dans notre région, pas d’offensive majeure, mais des raids, des coups de main et la
guerre des mines (Fricourt, Fay).
1915
La Bataille de la Somme de 1916 s’est
déroulée sur une large zone de ce département depuis Beaumont-Hamel et
Bapaume au nord jusqu’à Chilly au sud de Chaulnes. Les
Britanniques tenaient le front au nord jusqu’à Maricourt
tandis que les Français – à cheval sur la vallée – tenaient le
sud.
La stratégie générale pour 1916 sur les fronts français,
russe et italien avait été exposée à la conférence inter-alliée
1916
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
de décembre 1915 au Q.G. de Chantilly où Joffre avait clairement défini l’offensive de la Somme : “le but stratégique que je me proposais était de porter une masse de
manœuvre sur le faisceau de lignes de communication
de l’ennemi, que jalonnent Cambrai, le Cateau,
Maubeuge. La route de Bapaume-Cambrai matérialisait
donc l’axe initial de notre progression. Le front à atteindre
tout d’abord était jalonné par Miraumont, Le Sars, Ginchy,
Guillemont, Maurepas, Hem, le plateau de Flaucourt”
(Mémoires de Joffre). Mais “la fournaise de Verdun” oblige les commandements alliés à raccourcir le front et à
inverser les rôles : celui de l’armée britannique allait devenir primordial.
Le commandement allemand
s’attendait à une offensive de grande
envergure au nord de la Somme et
avait donc eu le temps de considérablement consolider ses positions. Il
avait ainsi immédiatement compensé
son handicap numérique par une
remarquable utilisation de la topographie, aménageant des fortifications de béton, renforçant les tranchées qui, dans tous les cas, surplombaient les lignes adverses, creusant
d’innombrables réseaux souterrains de
communications (parfois jusqu’à 12 m
de profondeur), d’abris et de casernes
(redoute des souabes, à Thiepval).
La préparation de l’offensive se
poursuit dans chaque armée et c’est en fait une ville provisoire qui s’installe : il faut ouvrir de nouvelles routes, en
consolider d’autres, construire des ponts, des gares et des
voies ferrées pour acheminer le ravitaillement, le fourrage,
le matériel, les munitions, creuser d’autres tranchées, des
parallèles de départ et des boyaux d’accès, prévoir des postes de secours et des hôpitaux, aménager des positions de
batterie, des terrains d’aviation, des places d’armes, des
postes d’observation.
Britanniques, Allemands, Français constitueront ultérieurement une formidable concentration d’environ
1 million d’hommes et de 200 000 chevaux qui vivront
dans un mouvement incessant de renforts et de relèves et
dans le fracas des explosions. La bataille commence le
24 juin par une préparation d’artillerie alliée qui, de jour
comme de nuit, doit pulvériser les réseaux de barbelés et
niveler les positions allemandes. Mais les mauvaises
conditions météorologiques empêchent la destruction
complète des ouvrages de surface et les réseaux souterrains sont intacts…
Le 1er juillet 1916
Le 1er juillet, à 7h30 précises, quelques minutes après
l’explosion simultanée de plusieurs formidables fourneaux
de mines (“Hawthorn” à BeaumontHamel, “Lochnagar” à La Boisselle, “the
Tambour” à Fricourt, etc…) et juste derrière le barrage roulant de l’artillerie,
l’infanterie française et britannique bondit hors de ses tranchées (les unités
françaises, au sud de la Somme, attaqueront 2h plus tard, en diversion).
Du côté français, VIe Armée, général
Fayolle, les premiers objectifs sont
atteints le soir même :
- au sud de la Somme, la 1ère ligne
allemande Fay-Dompierre est enlevée
au pas de charge par le 1er Corps
Colonial,
- au nord, Curlu et Hardecourt sont
atteints plus difficilement.
Par contre, du côté britannique,
IIIe Armée, général Allenby, IVe Armée,
général Rawlinson, la situation est
catastrophique ; les jeunes divisions
inexpérimentées viennent se fracasser
sur les collines de Thiepval (tour d’Ulster, monument à la
division irlandaise) et de Beaumont-Hamel (mémorial national terre-neuvien). Au sud de La Boisselle, le front n’est
percé que de part et d’autre de Fricourt.
Le 2 juillet, les chiffres des pertes tombent, horribles :
58 000 hommes dont 20 000 tués, 32 bataillons ont
perdu plus de 500 hommes (pour un effectif moyen de
800), celui de Terre-Neuve plus de
700 en 30 minutes. Jamais la
Grande-Bretagne et ses alliés du
Commonwealth, impliqués dans un
conflit d’une telle ampleur, n’ont
connu une telle catastrophe militaire. L’aile gauche de l’armée britannique a tellement souffert que
Haig renonce momentanément à
attaquer par l’ouest la crête de
Pozières-Thiepval.
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
L’entretien des cimetières
et des monuments
MINISTÈRE
DE LA
DÉFENSE
L
es services du Ministère de la Défense sont chargés de l’entretien des nécropoles françaises,
remarquables d’homogénéité et de sobriété. Elles
comportent systématiquement des ossuaires et un mât
où flotte le drapeau français. Le département de la
Somme compte 20 cimetières nationaux.
DUPONT Paul
“VOLKSBUND DEUTSCHE
KRIEGSGRÄBERFÜRSORGE”
“V
olksbund Deutsche KriegsgräberfürSorge”
est une organisation humanitaire créée en
1919 qui a pour mission de recenser les
tombes des soldats allemands se trouvant à l’étranger,
de les préserver et de les entretenir.
La plus importante des 13 nécropoles allemandes de la
Somme est située à Vermandovillers (26 000 corps).
Ernst SPILKER
MUSKETIER
† 15 · 7 · 1918
CAPITAINE 265EME RI
MORT POUR LA FRANCE LE 01-07-1916
Alfred STOLKE
GEFREITER
† 13 · 7 · 1918
Nom et prénom du soldat
Grade / Unité
Mention : “Mort pour la France”
Date du décès
Nom et prénom du soldat
Grade
Date du décès
“AMERICAN BATTLES MONUMENTS
COMMISSION” (A.B.M.C)
“COMMONWEALTH
WAR
GRAVES COMMISSION”
C
réée en 1917 par charte royale, l’“Imperial War
Graves Commission”, appelée aujourd’hui
“Commonwealth War Graves Commission”, a
pour tâche essentielle l’entretien des sépultures des
membres des forces de l’empire (plus tard le
Commonwealth) décédés pendant les deux guerres
mondiales et autres conflits locaux. Sa deuxième tâche
primordiale est dans la construction et l’entretien des
très nombreux mémoriaux et monuments.
Chaque cimetière comprend la “croix du sacrifice” sertie d’un glaive et la “pierre du souvenir” gravée d’une
citation de l’“Ecclesiasticus” “Their name liveth for
evermore” (“Que leur nom vive à jamais”) et presque
toujours un abri pour les visiteurs. Le tout constitue
un ensemble architectural remarquable. La Commission entretient dans la Somme 410 cimetières qui
contiennent 129 237 tombes.
C
réée en 1923 par décision fédérale, le service
des sépultures de guerre nord-américaines a
pour tâche essentielle l’entretien des nécropoles
où sont enterrés les 131 593 hommes et femmes ayant
trouvé la mort au cours des différents conflits (guerre
du Mexique, 1ère et 2e Guerres mondiales, Corée,
Vietnam) tant à l’étranger que sur le sol national.
L’autre tâche consiste en l’érection et l’entretien des
mémoriaux, plaques ou monuments. Chaque défunt,
identifié ou non, est commémoré individuellement par
une croix chrétienne ou une stèle juive de marbre
blanc ; les noms de celles ou ceux n’ayant pas de
tombe identifiée ou portés disparus sont alors gravés
sur les murs intérieurs de la chapelle œcuménique
située dans le cimetière lui-même.
Juillet se termine par une progression d’ensemble
(monument à la division galloise à Mametz), dont les résultats irréguliers tiennent aux avances décalées des 2 armées
– en dépit de succès remportés à Fricourt, Mametz,
Longueval (mémorial et musée sud-africains), Pozières
(monuments australiens). Les Français sont devant Biaches,
La Maisonnette, à 2 km de Péronne que, jusqu’à la fin de
l’offensive, la barrière infranchissable de la Somme leur
interdira d’occuper.
Des offensives coûteuses et limitées sont menées en
août ; néanmoins, les Franco-britanniques se rendent maîtres de la 2e position allemande : Pozières, Bazentin,
Maurepas (monument au 1er R.I., plaque au 9e Zouaves),
Hem, Herbécourt. Mais les forteresses naturelles de
Thiepval et de Beaumont-Hamel restent inexpugnables. Et
les Allemands creusent à la hâte leur 3e ligne de tranchées.
Ils ont, en outre, dû prélever des éléments d’artillerie et d’aviation ainsi que 4 divisions à destination du front austrohongrois, annihilant ainsi leurs prévisions de contreattaque sur la Somme.
Une nouvelle offensive générale est à nouveau lancée
en septembre, particulièrement à l’est de Pozières ; les
Britanniques lancent leur première attaque de chars
(monument des tanks à Pozières), prennent Flers (monument au Tommy de la 41e division), Martinpuich,
Courcelette (mémorial canadien) et s’emparent enfin de
Thiepval, investissent Combles conjointement avec les
Français qui, eux, occupent Bouchavesnes (statue de Foch),
Rancourt, Cléry-sur-Somme et Déniécourt, Vermandovillers
et, plus au sud, Chilly. Mais le front allemand n’a toujours
pas craqué.
La 3e position allemande, qui va de Gueudecourt à la
Somme, est enlevée début octobre, mais les Britanniques
sont stoppés à la butte de Warlencourt (monument de la
Western Front Association), les Français dans Sailly-Saillisel
et au bois de St Pierre-Vast où les pertes sont très lourdes
(chapelle du Souvenir Français à Rancourt). BeaumontHamel ne tombera aux mains de l’armée britannique qu’à
la mi-novembre, 4 mois 1/2 après le début de l’offensive.
Les pluies torrentielles et incessantes transforment le
terrain en un immense cloaque dans lequel sont englués
hommes, animaux, armes. Le champ de bataille est devenu
“une immonde bouillie brune où tout s’enfonce”
(Pierre Loti).
L’eau éteint le feu et les armées vont prendre leur quartier d’hiver et reconstituer leurs unités. En quatre mois 1/2
de combats, les Britanniques ont progressé d’environ
12 km, les Français -moins nombreux- de 5 à 8 km, quatre
mois 1/2 durant lesquels environ 1 200 000 hommes ont
été mis hors de combat pour un effectif total de
3 000 000 ; les objectifs fixés en décembre 1915 n’ont pas
été atteints. Et si les alliés occupent les villes de Péronne et
de Bapaume en mars 1917, c’est que le commandement
allemand, voulant à nouveau rester maître du choix de
son terrain comme en 1914, a décidé un repli général de
ses troupes sur “la ligne Hindenburg” (Arras, Soissons) ;
cette opération lui permit d’économiser quelque 70 km de
front et 8 divisions et fut, au dire des spécialistes, une
remarquable réussite stratégique.
Le front occidental sera principalement
marqué en 1917 par :
- la tragique offensive française du
Chemin des Dames et les désordres qui s’en suivront, en
avril
- la 3e bataille britannique d’Ypres, de juin à octobre
- le désastre italien de Caporetto
- la bataille de Cambrai, 1ère opération blindée britannique de grande envergure (381 chars), en novembre.
1917
sera l’année où le potentiel occidental
allemand se verra renforcé par l’arrivée
des divisions dégagées des opérations
orientales après le traité germano-russe de BrestLitovsk ; elle sera marquée par l’ultime offensive allemande du 21 mars, la retraite britannique, la création du
Commandement Unique confié le 26 mars à Foch à
Doullens (Hôtel de Ville), l’arrêt de l’offensive par les troupes australiennes à Villers-Bretonneux (mémorial national
australien) et l’intervention des troupes américaines (monument de Cantigny). Le mémorial aux 14 700 disparus britanniques (21 mars – 7 août) au cimetière de Pozières, le
monument au XXXIe Corps d’armée français à Moreuil, le
monument à la 2e division australienne à Péronne (MontSaint-Quentin), le mémorial canadien de Le Quesnel et les
très nombreux cimetières britanniques jalonnent, sur le
Santerre, la contre-offensive alliée qui conduira à l’armistice signé le 11 novembre à Compiègne (Oise).
1918
A la fin de la guerre, les Britanniques ont marqué fortement le terrain de ces combats meurtriers en le jalonnant
de cimetières et de mémoriaux, tandis que les Français incitaient les familles au rapatriement des dépouilles de leurs
soldats, celles qui sont restées sont regroupées dans de vastes nécropoles.
Ainsi, au cours de votre visite, pouvez-vous découvrir
une zone britannique jalonnée de multiples témoignages
et souvenirs parfois spectaculaires au nord, alors qu’au sud
le secteur français intéressera des visiteurs plus spécialisés
car les vestiges et les monuments y sont modestes mais
néanmoins évocateurs.
Jean-Pierre Thierry.
Badge du régiment
ou de la nationalité
ED GEE
SERGT. 371 INF. 93 DIV.
SOUTH CAROLINA SEPT. 30, 1918
MAJOR
R. G. RAPER
S. STAFFORDSHIRE REGT
2ND JULY 1916
Grade
Nom du soldat
Unité d’appartenance
Date du décès
Nom et prénom du soldat
Grade et unité
Etat d'origine
date du décès
7
Poste d’observation
allemand.
Collections Historial de la
Grande Guerre - Péronne
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
A la découverte
du front britannique
Tous les villages qui jalonnent notre itinéraire ont connu les combats de l’invasion d’août et la
“course à la mer” de septembre 1914, la Bataille de la Somme de juillet-novembre 1916 et les
batailles de Picardie de mars-septembre 1918. Tous ont été totalement détruits, certains même
avaient disparu de la carte. L’œil exercé pourra encore voir de place en place de petites et simples maisons provisoires si caractéristiques de la période de reconstruction des années 20.
Pour mieux comprendre les événements, il est conseillé de se rappeler l’orientation très schématique de deux axes :
- l’orientation du front de la Somme : nord-sud
- la direction générale des offensives et contre-offensives de 1916 et 1918, est-ouest ou ouest-est.
Hébuterne
Puisieux
Bapaume
Miraumont
Beaumont
Auchonvillers
ARMÉE
BRITANNIQUE
Beaucourt
01/10
Courcelette
Thiepval
Martinpuich
Martinsart
01/
09
Pozières
Ovillers
Contalmaison
Aveluy
Bazentin
Longueval
La Boisselle
7
/0
01
Combles
01
/0
9
01/08
Fricourt
Rancourt
Maurepas
Hardecourt
-aux-Bois
Carnoy
re
Maricourt
c
ARMÉE
FRANÇAISE
VIE ARMÉE
Document Historial de la
Grande Guerre - Péronne
Bray-sur-Somme
me
Som
a ville de Péronne connut l’occupation allemande dès août 1914,
devenant immédiatement un centre de grande activité militaire et
de logistique, particulièrement pendant la Bataille de la Somme. Bien
que très bombardée par l’artillerie française pendant 8 mois, elle resta
aux mains des Allemands qui ne l’évacuèrent qu’en mars 1917, lors de
leur repli sur la ligne Hindenburg. A nouveau occupée en mars 1918,
elle fut délivrée le 2 septembre par la deuxième division australienne
(drapeau à l’intérieur de la mairie).
Chaque jour, le carillon de l’hôtel de ville ponctue les heures de midi
et 18h des accords de “la Madelon” ! En novembre 1916, après des
semaines de pluies torrentielles générant un océan de boue, l’offensive française vint mourir au pied de la colline fortifiée de Mont-SaintQuentin, dont on aperçoit la masse imposante depuis la route de
Bouchavesnes. Cette position clé fut finalement – et chèrement –
investie par les Australiens le 31 août 1918.
Poètes et écrivains dans la Grande Guerre
Guillemont
Montauban
Mametz
An
SaillySaillisel
Ginchy
Historial de la Grande Guerre
La partie moderne du musée est imbriquée dans une très
imposante fortification qui fut elle-même endommagée pendant les combats comme le reste de ville. On y trouve les souvenirs militaires ou personnels des soldats des principales
nations en guerre, de ces misérables qui, comme l’écrivait L.F.
Céline ont “engraissé la terre”. On découvre la vie quotidienne des civils britanniques, allemands ou français rapidement
impliqués dans la 1ère “guerre totale” dont l’Historial montre
les gigantesques efforts d’industrialisation, de propagande et
d’implication sociale. L’Historial projette 56 films d’époque,
de la visite de Poincaré en Russie en juillet 1914 au retour
des troupes allemandes qui défilent acclamées par la foule
sous la porte de Brandenbourg en 1918.
Les collections de l’Historial sont exceptionnelles : affiches,
tableaux, objets du quotidien civils et militaires, choisis
méthodiquement pour apporter aux visiteurs un éclairage
précis et fidèle de la guerre, au front et à l’arrière.
On découvre également le témoignage filmé du poète britannique et ancien combattant Harry Fellows, qui raconte à l’aide
d’images d’archives l’engagement volontaire de ses concitoyens.
Subtile et ambitieuse muséographie qui montre combien l’horreur d’une telle guerre est en vérité indicible et combien la souffrance est partagée par toutes les nations. L’Historial est donc
plus qu’un musée ; il est un lieu universel qui raconte sobrement
l’histoire d’une époque qui a conditionné le XXe siècle.
L
IERE ARMÉE
2 0 /1 1
Le Sars
St-Pierre-Divion
IV E ARMÉE
Albert
PÉRONNE
ARMÉE
ALLEMANDE
Péronne
Chez tous les belligérants, la mobilisation réunit des hommes de
toutes les couches socioprofessionnelles, y compris les “intellectuels”. Chez les Britanniques (où la poésie est un phénomène très
spécifique) des gens comme Wilfred OWEN, Robert GRAVES,
Siegfried SASSOON. Chez les Français, Georges DUHAMEL,
Blaise CENDRARS, Jean COCTEAU. Chez les Allemands,
Ernst JUNGER, Alfred LICHTENSTEIN, REINHARD,
“Johannes” SORGE. Leurs oeuvres sont de notoriété différente.
Notons en particulier “Poèmes” (Owen), “Adieu à tout cela”
(Graves), “Mémoires d’un officier d’infanterie” (Sassoon),
“Civilisation” (Duhamel), “La main coupée” (Cendrars), “Thomas
l’imposteur” (Cocteau), “Orages d’acier” (Jünger).
9
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
A proximité :
Sur la façade de l’hôtel de ville, plaque commémorant la libération de Péronne par
les Australiens en 1918.
Monument aux morts : ce curieux monument, intitulé “ Picarde maudissant la
guerre “ (de son poing vengeur), est l’œuvre du sculpteur Paul Auban. Il est situé à
l’emplacement de la caserne Foy qui accueillit 3 000 hommes au début du conflit.
A la sortie de la ville en direction de Paris (RN 17), dans le cimetière militaire de
la Chapelette, des tombes rappellent la contribution de l’Inde et de l’Egypte au
conflit.
A proximité : M O I S L A I N S
F
in août 1914 : l’armée française est en déroute. Le 307e régiment
d’infanterie d’Angoulême et le 308e de Bergerac, retraitent de
Douai, se dirigent le 28 vers le sud, via Péronne. Un corps d’armée
allemand, arrivé la veille à Manancourt, Moislains et Bouchavesnes, les
intercepte au nord de Moislains. C’est la surprise et le désastre. Des
2 200 hommes que comptait le 307e régiment, seuls 580, épuisés,
rejoignent Arras le 28 au soir. Le 308e régiment a perdu plus de 1 300
hommes.
Eglise paroissiale de Moislains : trop souvent fermée, elle constitue un bel
exemple de l’architecture Art Déco qui marqua la période de la reconstruction vers
les années 30. Œuvre de l’architecte Lucien Faille, elle renferme de beaux vitraux de
Gérard Ansart et surtout, un ensemble décoratif très homogène (chemin de croix et
maître-autel en mosaïque, bancs, confessionnal…).
Monument à la 2e division
australienne
Situé à gauche sur la RN 17 (avenue
des Australiens, direction
Arras/Bapaume) et inauguré le
2 septembre 1971, il remplace le
monument réalisé en 1925 qui avait
été démonté en 1940 par les
Allemands. Il s’orne aujourd’hui de
la statue d’un “digger” australien
(chercheur d’or) en uniforme.
C
omme à Rancourt, l’importance stratégique de la prise de
Bouchavesnes était évidente. Le 12 septembre, la brigade de
chasseurs, commandée par l’ancien ministre de la guerre, Messimy,
s’empare, baïonnette au canon, de la position allemande, parallèle à
l’actuelle route nationale.
Mais Bouchavesnes demeura sur la ligne d’avance extrême française
du champ de bataille de 1916, l’offensive générale s’était enlisée dans la boue à la mi-novembre. Depuis
Maricourt, le 1er juillet, on avait progressé de 10 kilomètres…
Dans son livre “ L’arrondissement de Péronne sous
l’occupation allemande “, Fasol rappelle comment
Bouchavesnes est devenu un symbole après la
guerre : “un ami de la France, riche industriel norvégien, Mr Wallem Haackon, qui voulait témoigner
sa sympathie et son admiration à notre pays et
venir en aide à une commune dévastée, demande
au maréchal Foch de lui indiquer quel a été, à son
avis, le point culminant de la Bataille de la
Somme. Le maréchal, sans hésitation, désigna
Bouchavesnes”.
C’est ainsi que Bergen en Norvège devint la
généreuse marraine de la commune qui
porte maintenant son nom.
Monument à la 20e division britannique
Monument français : il évoque les combats meurtriers d’août 1914 et rend hommage aux “glorieux soldats du 265 e régiment d’infanterie”.
C
omme à Thiepval, les Allemands avaient puissamment fortifié ce
gros village en utilisant les caves des maisons et les souterrains du
château (emplacement de l’actuelle mairie). Encerclée par les
Britanniques et les Français, la garnison allemande résista jusqu’au
26 septembre 1916 : elle venait de perdre une position clé.
A proximité :
Deux entrées bétonnées d’un abri allemand enterré qui ont échappé aux destructions de la guerre et de l’après-guerre (dans une pâture).
A gauche, à l’entrée de l’agglomération, à proximité de l’A 1, monument au
sous-lieutenant français Dansette, tué le 25 septembre, lors de la reprise du
village.
Croix à la 16e division irlandaise
Cette croix de pierre, ornée du trèfle irlandais, est dédiée à la 16e division irlandaise, victorieuse à Guillemont et à Ginchy les 3 et 9 septembre 1916 et à tous les Irlandais qui ont perdu la vie au cours de la
Première Guerre mondiale.
Croix au commandant Dickens : située à la sortie du village, direction
Guillemont, sur la droite, à 300 m de la route, cette simple croix de bois est dédiée
au Major Dickens, petit-fils du célèbre écrivain.
VERS
A partir d’ici, on passe du secteur français au secteur britannique.
D2
GUILLEMONT
GINCHY
A
RANCOURT
’importance de la prise de ce village était, outre la poursuite de la
direction générale de l’offensive vers l’est, la rupture de l’important lien de communication allemand constitué par la route BapaumePéronne. Telle fut la mission confiée au 32e corps d’armée français le
25 septembre 1916. Rancourt a aujourd’hui le triste privilège de
regrouper sur son territoire 3 cimetières : français, britannique et allemand. C’est aussi le haut-lieu – et presque le seul – du souvenir de la
participation française à la Bataille de la Somme.
Chapelle du Souvenir Français et nécropole française
(RN 17)
0
N
lors que Longueval, si proche, avait été libéré à la mi-juillet 1916,
Guillemont ne tomba que le 23 août aux mains d’une brigade de
la 16e division irlandaise et de la 20e division britannique.
Jünger s’y est battu. Il relate cette expérience dans son ouvrage
“Orage d’acier”.
Guillemont
125 m
D64
“Orage d’acier” d’Ernst Jünger
Extrait
Croix à la
16 e division
irlandaise
Entrées
d'abris
VERS
“Le village de Guillemont ne se distinguait du reste du terrain
qu’en ce que les entonnoirs y étaient d’une couleur blanchâtre
due aux pierres pulvérisées des maisons. En face de nous, se
trouvait la gare de Guillemont, aplatie comme un jouet d’enfant
et plus loin en arrière, le bois Delville déchiqueté.”
Le village de Guillemont
Cette chapelle, en pierre de taille,
fut non pas le fait d’une décision
officielle mais d’une initiative privée : la famille du Bos, originaire de
la région, voulut ériger un monument à la mémoire de son fils et de
ses camarades de combat tués le
25 septembre 1916. C’est le
Souvenir Français qui, en 1937,
prit en compte la gestion du
bâtiment et l’animation du
mémorial. Le cimetière de
Rancourt est la plus grande
nécropole française de la
Somme (8 566 soldats – 28 000 m2). Il atteste de la violence
des combats des 3 derniers mois de l’offensive (septembre
– novembre 1916).
A proximité : cimetière allemand (avant d’arriver à la
chapelle, prendre la route à gauche qui mène à
Combles -RD 20).
Située dans la rue principale du village, sur la gauche, cette statue de
bronze est tournée vers les lignes
allemandes.
Constantes
transhumances.
Photograph courtesy of the
Imperial War Museum London.
1 1
VERS
COMBLES
D20
Monument
à la 20 e
Monument division
français
MONTAUBANDE-PICARDIE
Statue de Foch
A proximité : façade de la mairie qui s’orne de
deux médaillons : la ville de Bergen et le portrait
de Monsieur Haackon (prendre la première à droite à l’entrée du village).
VERS
LONGUEVAL
Au fond du cimetière militaire de Moislains (route de Sailly-Saillisel), monument
aux Charentais.
L
B O U C H AV E S N E S - B E R G E N
COMBLES
D20E
Eglise Saint Jean-Baptiste : cet édifice de style gothique porte encore les stigmates du conflit sur sa façade et sur l’un de ses côtés.
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Mémorial national sud-africain
Le Bois Delville, lieu de l’engagement de la brigade d’infanterie sud-africaine en juillet 1916,
d’une superficie de 63 hectares,
fut acheté en 1920 par le gouvernement sud-africain pour le
site du mémorial national.
Le monument, inauguré en 1926,
se situe à l’extrémité d’une avenue bordée de chênes dont les
glands provenaient d’Afrique du
Sud. L’arche du monument est
surmontée d’une statue en bronze représentant Castor et Pollux
retenant une même monture,
symbole de tous les peuples
d’Afrique du Sud.
Musée national sud-africain
Situé en arrière du monument, bâti autour de la Croix de la
Consécration et inauguré en 1986, le Musée est une réplique
du Fort du Cap. Il commémore la contribution sud-africaine
durant la Première Guerre mondiale (sur le front occidental et
dans les colonies allemandes en Afrique), la Seconde Guerre
mondiale, le Blocus de Berlin (1948-1949) et la Guerre de
Corée (1950-1953).
Nancy, la mascotte du 4 e régiment sud-africain.
L O N G U E VA L
Envoi de Mme Von Sidow à son époux sur le front. La tradition allemande du
sapin de Noël se popularisera en France à partir de la Guerre.
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
L
a prise du Bois Delville, indispensable à toute progression vers l’Est,
fut confiée aux Sud-Africains qui connurent là leur baptême du feu
sur le front occidental du 15 au 20 juillet 1916. Pris sous de très violents tirs d’artillerie – jusqu’à 400 coups à la minute –, à peine protégés par des abris construits à la hâte, coupés de l’arrière, ils y vécurent
un véritable cauchemar. A l’heure de la relève, des 3 200 hommes qui
constituaient la brigade, seuls 143 sortirent indemnes de leurs tranchées.
Longueval est également le lieu de la mémoire de la Nouvelle-Zélande.
C’est en effet le 15 septembre 1916 que la division néo-zélandaise,
appuyée par ses tanks, s’élança de sa ligne de départ (entre Longueval
et le bois des Fourcaux) vers son objectif, Flers, atteint le jour même.
Le bois des Fourcaux – le fameux “ High Wood “ – tomba aux mains
de la 47e (London) division le 15 septembre.
VERS
MARTINPUICH
VERS
Monument
Cairnis écossais
FLERS
Bo
de
London
Cemetery
s Fo
ureaux
Mémorial
néo-zélandais
e village était de ceux qui, à la mi-septembre, constituaient l’objectif de l’attaque des tanks ; ceux-ci soutenaient ici précisément
les fantassins de la 47e (London) division.
A proximité dans le village :
Don britannique : constitué d’un portail en pierre (mémorial à la 47e division) et
d’un préau équipé de bancs, c’est un lieu de rencontre pour les habitants du village
(au carrefour, se diriger vers la droite, près de l’église et de la mairie).
Monument aux morts : cette œuvre du picard Albert Roze porte la statue d’un
“poilu”.
Plaque commémorative allemande : déposée en 1964 par une délégation
d’anciens combattants allemands au pied du monument aux morts, elle porte l’inscription : “1914-1964, Aux camarades braves – Res. Inft. Reg. 109”.
Mémorial néo-zélandais :
Il commémore la participation de la division néo-zélandaise à la
Bataille de la Somme de 1916.
A la sortie du village, route de Bazentin, dans une pâture, subsiste un très rare abri
allemand en béton, de forme semi-cylindrique (au carrefour, se diriger vers la gauche).
Croix du 12e bataillon du régiment de Gloucestershire
A proximité : stèle de la Western Front Association
Sur la RD 929, à droite, on aperçoit la butte de Warlencourt. Parce que
très puissamment fortifié par les Allemands, ce site constitue un des
points d’arrêt de l’offensive britannique à la mi-novembre 1916.
Propriété de la Western Front Association, une stèle y a été inaugurée
en juin 1990.
Monument écossais du 1st Cameron Highlanders et du
1st Black Watch : ils livrèrent ici un combat dramatique le
3 septembre 1916.
125 m
Longueval
BAZENTIN
C
Cimetière de “Caterpillar Valley” : il abrite le mémorial
des disparus néo-zélandais de la bataille de la Somme de
1916. Composé de 11 panneaux en pierre de Portland, il
porte l’inscription de 1 205 noms de soldats néo-zélandais et
maoris qui n’ont pas de sépulture connue.
Monument
à la 47 e division
N
VERS
MARTINPUICH
Croix au
régiment de
Gloucestershire
Caterpillar
Valley Cemetery
Musée
sud-africain
Mémorial nationa
sud-africain
VERS
Monument
GINCHY
aux morts
VERS
GUILLEMONT
Le village de Longueval
Monument à la 47e division : il rend hommage aux soldats de cette unité tombés lors de la prise d’High Wood le
15 septembre 1916.
Cairn : constitué de 192 pierres provenant
d’Ecosse, il fut érigé à la mémoire de
192 soldats du 9e bataillon Highland Light
Infantry (Glasgow Highlanders), qui périrent à High Wood les 15 et 16 juillet 1916.
COURCELETTE
L
es Canadiens participèrent eux aussi à la Bataille de la Somme avec
2 de leurs divisions. Leur secteur s’étendait de la Ferme du
Mouquet au nord du village de Courcelette. Appuyés par les tanks, ils
s’illustrèrent dans la prise de Courcelette, le 15 septembre, et après la
capture de la fameuse tranchée “Régina”.
Sur votre gauche, pittoresque
London cemetery.
Mémorial canadien
Le mémorial néo-zélandais
Lettre de l’officier allemand Fuchs du 17e régiment d’artillerie
écrite depuis Bapaume le 17 août 1916.
Sur la RD 929, à droite, dans un vaste parc, ce monument en granit
porte une inscription bilingue : “l’armée canadienne prit une part glorieuse à la rupture du front allemand sur ces côtes pendant la Bataille
de la Somme, 3 septembre – 18 novembre 1916”. Les Canadiens y perdirent 24 000 des leurs.
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
1 3
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
POZIÈRES
T H I E P VA L
C
ette colline, ainsi que le village lui-même et le château (aujourd’hui disparu), fut avec Hamel un des piliers de la défense allemande sur la partie nord du secteur britannique. Cette véritable forteresse naturelle était protégée à sa base par les marécages de l’Ancre,
et par de nombreux et très profonds souterrains. Elle constituait le
saillant de Leipzig et fut, le 1er juillet, l’un des principaux théâtres du
désastre de l’aile gauche britannique. Ayant perdu 58 000 des siens
dont 20 000 tués, la Grande-Bretagne y connut la plus grande tragédie de son histoire à laquelle le nom de Thiepval reste à jamais attaché.
Les combats pour la prise de Thiepval, commencés le 1er juillet, se termineront le 26 septembre 1916.
La 36e division irlandaise, dont le secteur opérationnel s’étendait
depuis la lisière du Bois de Thiepval jusqu’au village d’Hamel, fut la
seule unité à avoir atteint son objectif le 1er juillet. Mais les malheureux
Irlandais furent pris sous le feu du barrage roulant de l’artillerie britannique et sous celui des mitrailleuses allemandes dont les servants
venaient de sortir des abris souterrains de la Redoute des Souabes.
Ayant perdu plus de 5 500 hommes en quelques heures, la division
dut être évacuée dès le lendemain.
C
e bourg était le verrou qu’il fallait faire sauter pour investir d’abord la Ferme du Mouquet, puis la colline de Thiepval. Cet objectif de contournement fut en majeure partie confié aux troupes
d’Australie dont la plupart rentraient de Gallipoli.
Le village se situait sur une crête traversée par un double réseau de
tranchées constituant la 2e ligne allemande et flanquée de 2 blockhaus-observatoires dominant tout le champ de bataille (côté Albert,
“Gibraltar” – côté Bapaume, “le Moulin à Vent”). Arrivés le 23 juillet
1916 et après s’être emparés de Pozières, les Australiens, épuisés par
d’incessantes contre-attaques d’artillerie, furent relevés le 5 septembre
par les Canadiens à la Ferme du Mouquet. Trois de leurs divisions
étaient passées par le secteur de Pozières et avaient subi des pertes
supérieures au tiers des effectifs engagés. Quant au village, il avait
totalement disparu. Le nom de Pozières possède une telle renommée
dans la mémoire australienne qu’il a été donné, après la guerre, à un
petit village du Queensland (Australie). Le 15 septembre 1916, les
chars apparurent pour la première fois sur un champ de bataille. Des
32 tanks britanniques Mark I qui se déployèrent sur une ligne
Courcelette-Longueval, seulement 9 atteignirent leurs objectifs.
Néanmoins cette date marque le début d’une progression britannique
plus équilibrée.
Eglise paroissiale : cet édifice de brique et de pierre, aux volumes disproportionnés, a la particularité d’intégrer le monument aux morts dans sa structure.
VERS
COURCELETTE
VERS
"Le Moulin VERS
à vent" BAPAUME
THIEPVAL
Tour d’Ulster ou Tour Helen
Erigée en 1921 grâce à une souscription publique, cette tour, de style
gothique troubadour, est la réplique exacte d’une tour située près de
Belfast sur le terrain d’entraînement de la 36e division. Monument
irlandais pour la Bataille de la
Somme, elle est aussi le mémorial à
tous les soldats de l’Ulster morts
pendant la Grande Guerre. Centre
d’accueil sur place. Dans le parc,
une plaque fut apposée par le
“Royal Irish Rangers” à la mémoire
des soldats de la 36e division
(Irlande) et des 9 décorés de la
Victoria Cross. Au fond du parc, un
portillon donne accès au petit
mémorial à la mémoire des
Irlandais de l’Institution d’Orange,
inauguré en 1994.
Mémorial franco-britannique
Le gouvernement britannique décida en 1932 d’ériger à
Thiepval le grand Mémorial de la Somme. Cet imposant
monument, en brique et pierre, œuvre de l’architecte Sir
Edwin Lutyens et haut de 45 m, visible à des kilomètres à la
ronde, est le mémorial aux 73 367 disparus britanniques et
sud-africains tombés entre juillet 1915 et mars 1918 et qui
n’ont pas de tombes connues. Leurs noms sont gravés sur les
16 piliers qui constituent la base de l’édifice. Une inscription
orne cet arc de triomphe : “ Aux armées françaises et britanniques, l’Empire britannique reconnaissant “.
D73
Monument à la 18e division qui rappelle l’action du 26 septembre 1916 et la
prise de Thiepval.
Monument
aux tanks
N
D9
125 m
Monument
australien
29
D7 3
Pozières
D147
"Le Gibraltar"
Cimetière
militaire
de Pozières
L’horreur de la guerre n’exclut pas les moments de détente
et de bonne humeur dans tous les camps.
Croix aux King's Royal
Rifle Corps Battalions
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
VERS
ALBERT
Le village de Pozières
“Le Gibraltar”
De ce gigantesque blockhaus-observatoire de
3 mètres de haut, il ne
reste que les fondations.
Aujourd’hui propriété du
Conseil général de la
Somme, ce site a été aménagé de façon à mieux
expliquer le combat qui s’y
déroula (table d’orientation
au sommet d’une tour-belvédère, parking, panneaux
d’information, espace
pique-nique,…). L’accès y
est libre et gratuit toute
l’année.
Monument aux tanks
Ce sobre obélisque en pierre s’orne, aux angles, de
quatre modèles réduits de
tanks en bronze utilisés
dans les années 1916-1918.
“ Le Moulin à Vent “ : un
moulin fut implanté sur ce site
dès 1610 mais, au cours du premier conflit mondial, on y érigea
un blockhaus qui a, aujourd’hui,
presque entièrement disparu. Ce
tertre herbeux est maintenant
équipé d’une plaque en fonte,
qui fait office de mémorial à la
seconde division australienne, et
d’un banc gravé : “Le Moulin à
Vent de Pozières, dont vous pouvez voir les vestiges, était au
cœur du combat qui se déroula, en juillet et en août 1916, dans cette partie des
champs de bataille de la Somme. Les troupes australiennes s’en emparèrent le
4 août mais elles perdirent, sur cette crête, plus d’hommes que sur tous les autres
champs de bataille de la guerre”.
Monument à la 1ère division australienne
A proximité :
Croix aux King’s Royal Rifle Corps Battalions
Mémorial du cimetière militaire de Pozières
Direction Thiepval, à droite, petit monument australien orné d’une plaque
Bastiaan qui signale l’emplacement d’origine de la Ferme du Mouquet.
1 4
Le mémorial francobritannique de Thiepval.
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Monument écossais du 8e Argyll and Sutherland Highlanders
(Beaumont) : cette haute croix en pierre blanche, ornée de nombreux motifs décoratifs, est implantée à la sortie de Beaumont. Elle se situe à l’endroit où cette unité
s’empara de la 1ère tranchée allemande le 13 novembre 1916.
Talus criblé d’alvéoles (Beaumont) : ce sont les vestiges, soit d’emplacements de
pièces d’artillerie, soit, plus vraisemblablement, d’entrées d’abris (sur votre droite).
Monument aux morts (Auchonvillers) également du sculpteur Charles Gern.
Mémorial terre-neuvien
Dû à l’architecte-paysagiste Rudolph Cochius, le parc s’étend
sur 16 hectares et fut inauguré en 1925. A l’entrée, monument
à la 29e division à laquelle appartenait le régiment de TerreNeuve. Un chemin conduit à une table d’orientation, au sommet de la butte du Caribou - appelée ainsi car elle est couronnée d’une statue de caribou en bronze, insigne du Royal
Newfoundland Regiment, œuvre du sculpteur anglais Basil
Gotto -, d’où une vue d’ensemble de tout le champ de bataille
permet la compréhension du “système” des tranchées. Trois
plaques scellées à la base de la butte font office de mémorial
national aux disparus. Un seul arbre, pétrifié, a échappé à la
dévastation du lieu : c’est le squelette de “l’arbre du danger”,
ainsi nommé parce que situé à un point d’observation particulièrement exposé. La 1ère ligne allemande passait au fond du
parc, près de la statue de l’Ecossais en kilt de la 51e division
des Highlands, qui s’empara de la position ennemie le
13 novembre 1916… De jeunes étudiants canadiens bilingues
effectuent des visites guidées de début avril à fin novembre.
Centre d’interprétation sur place.
Le caribou, insigne du
régiment terre-neuvien.
B E A U M O N T- H A M E L
Monument
écossais
A
vant d’entrer dans ce bourg qui
se situait immédiatement à l’arrière de la 1ère ligne britannique, on a,
face à l’actuel cimetière communal, une vue panoramique sur
l’imposante et sinistre colline de
Thiepval. En dehors des périodes
de forte végétation des cultures, par
temps humide, il est fréquent d’apercevoir les lignes de tranchées.
OVILLERS
D2
D20
Monument
à la 34 e Division
0
Monument
à la 19 e Western
Division
Monument
aux Brigades
N
125 m
VERS
Monument aux morts (en face de la
mairie) : cette piéta en pierre blanche du
sculpteur Charles Gern, exprime le deuil
et l’affliction.
ALBERT
D9
29
Lochnagar
Crater
Le village de La Boisselle
Lochnagar Crater
Ce cratère de mine, de 100 mètres de diamètre et de
30 mètres de profondeur, propriété d’un Anglais, Richard
Dunning, est maintenant le seul accessible au public.
AV E L U Y (Bois d’Aveluy)
Beaucourt
sur-l'Anc
L
0
D5
Monument
aux morts
Hamel
Le secteur de Beaumont-Hamel
Monument à la 19e Western division qui s’empara du village le 4 juillet.
a première ligne britannique franchissait perpendiculairement la
grande route, à hauteur de l’actuel monument aux brigades
Tyneside Irish et Tyneside Scottish. C’est en effet de là que les hommes
de ces unités bondirent de leurs positions de départ le 1er juillet 1916
à 7h30. Ils ignoraient qu’ils se ruaient vers une mort imminente.
Français et Allemands avaient commencé à creuser leurs tranchées en
octobre 1914 et s’étaient livrés dès l’hiver à une longue guerre de
mines ; le sol boursouflé de la pâture située au bord de la route de
Contalmaison évoque cette phase si particulière du conflit.
Le 1er juillet 1916, quelques minutes avant l’assaut de l’infanterie, plusieurs explosions destinées à rompre la première ligne allemande creusèrent de profonds cratères, identiques à celui de La Boisselle :
“Lochnagar Crater”.
125 m
D7
A proximité :
LA BOISSELLE
Monument
à la divisi
navale
63
Mémorial
Terre-Neuvien
N
VERS
Sur la gauche, pittoresque “Aveluy Wood Cemetery”.
Monument
aux Morts
Auchonvillers
VERS
BAPAUME
Beaumont
D1
OVILLERS
gauche, peu après l’entrée du bois, une autre vue sur l’impressionnante colline de Thiepval laisse aisément imaginer les efforts
que les “Tommies”, croulant sous le poids de leurs équipements et de
leur matériel, durent fournir pour accéder à leurs tranchées de départ.
De Hamel à Aveluy, les Britanniques avaient été contraints de construire une douzaine de ponts pour franchir la rivière Ancre, afin d’amener au plus près hommes, munitions, ravitaillement, etc…
Les grands arbres du bois d’Aveluy abritaient de la vue des observateurs allemands, les troupes au bivouac, les importants dépôts de ravitaillement et de munitions, ainsi que les grosses pièces d’artillerie qui,
pendant les sept derniers jours de juin, préparèrent l’offensive de l’infanterie. Malgré l’érosion du temps, de nombreuses tranchées existent
toujours, bien visibles l’hiver (mais il est interdit de pénétrer dans le
bois, propriété privée).
C
Monument
aux Morts
VERS
H A M E L (Commune de Beaumont-Hamel)
A
ette commune regroupe les villages de Beaumont, Gare-deBeaucourt et Hamel.
Ces villages étaient situés à l’arrière immédiat des lignes allemandes.
Terre-Neuve était, à l’époque de la guerre, une colonie britannique et
– à ce titre, comme tous les autres pays de l’Empire – avait levé une
armée de volontaires. Le 1er juillet 1916, à 9h, les hommes du régiment terre-neuvien, à peine sortis de leurs tranchées, se trouvèrent
pris sous le feu des mitrailleuses allemandes. Une demi-heure plus
tard, ils n’étaient plus que 68 valides. Tous les officiers avaient été tués
ou blessés. Proportionnellement aux effectifs engagés, cette action fut
l’une des plus meurtrières de l’offensive de la Somme.
Talus
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
3
Ancre cemetery
A proximité, dans la commune de Beaucourt-sur-l’Ancre : Monument à la division navale.
Monument aux morts (Beaumont) : cette œuvre du sculpteur Charles Gern
commémore les soldats, les victimes civiles mais aussi des hommes et des femmes
du village “morts en captivité”.
1 6
A voir également à Gueudecourt : mémorial terre-neuvien (RD 574) qui évoque
l’action des Terre-neuviens en octobre 1916 à Gueudecourt et s’orne également
d’une statue de caribou perchée sur un massif rocheux, œuvre de Basil Gotto.
A proximité :
A proximité : nécropole nationale française de Serre-Hébuterne et chapelle (RD 919, direction Puisieux). En face du cimetière, fut construite, par souscription, une chapelle en brique et pierre, pour célébrer le culte des morts. Une association se charge de son entretien et de sa sauvegarde.
Calvaire breton (Ovillers) : ce Christ en croix porte, à sa base, une inscription :
“Je n’abandonne pas mes Bretons. A la mémoire des braves du 19e d’infanterie”.
Le chemin d’accès est très souvent rendu impraticable par la boue.
Monument à la 34e division, composée d’Ecossais et d’Irlandais, qui attaqua le
village le 1er juillet 1916. Cet obélisque en pierre blanche est surmonté d’une statue
dite de “ la Madelon “. Pour y accéder, empruntez le chemin situé au pied du château d’eau, à gauche (aucune indication sur place).
Monument aux brigades Tyneside Irish
et Tyneside Scottish
Il fut inauguré en 1922 par le maréchal Foch et s’orne d’un bas-relief
en bronze qui représente Saint Georges terrassant le dragon, de la
croix de Saint André (écossaise) et de la harpe celtique (irlandaise).
Une inscription bilingue, gravée dans la pierre, relate la bataille du
1er juillet 1916.
Cimetière militaire mixte d’Ovillers.
1 7
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
La Reconstruction
La ville d’Albert fut à 90 % détruite au cours de la Première Guerre mondiale. Elle
fut reconstruite dans les années 20-30, avec l’aide de la ville de Birmingham, dans
le style Art Déco. Aujourd’hui, la perspective gare-basilique-hôtel de ville est très
caractéristique du style architectural de la reconstruction.
ALBERT
L
ourdement chargée d’histoire et ayant connu au XIXe siècle un
essor industriel considérable, la ville comptait 7 343 habitants en
1914 et… 120 en janvier 1919.
Occupée par les Allemands du 29 août au 14 septembre 1914 puis
évacuée après la bataille de la Marne, elle fut l’objet d’incessants bombardements dès la stabilisation du front en octobre sur la ligne La
Boisselle-Ovillers-Thiepval. C’est en janvier 1915 qu’un obus allemand
toucha le clocher de la basilique. La statue de la Vierge Dorée resta
suspendue à l’horizontale jusqu’en 1918, date à laquelle elle s’écroula. Surnommée “ la Vierge Penchée “, elle donna naissance à une
croyance chez les soldats qui pensaient que sa chute signifierait la fin
de la guerre. La relève de l’armée française par l’armée britannique
s’effectua en juillet 1915. La ville devint alors un centre d’intenses activités militaires, particulièrement lors de l’offensive sur la Somme
(états-majors, cantonnements, dépôts de matériel et de munitions,
hôpitaux, convois incessants de troupes et de véhicules montant en
ligne ou en revenant, etc…). Elle est restée ville-symbole pour les
Britanniques. Après sa reprise par les Allemands en mars 1918, puis
par les Britanniques en août, la ville n’était plus qu’un vaste champ de
ruines. La grande nécropole française, d’une part, et le carré militaire
du cimetière civil, d’autre part, (monument aux soldats bretons 19141918) témoignent de la lourde contribution apportée par les régiments bretons engagés dans ce secteur depuis août 1914 jusqu’à
juillet 1915.
Basilique Notre-Dame de Brebières
Une légende est à l’origine de l’édification de la basilique Notre-Dame
de Brebières. Au Moyen-Âge, un berger aurait découvert, dans les
champs, une statue miraculeuse de la Vierge qui donna naissance à un
pèlerinage. De style néo-byzantin, elle fut édifiée entre 1885 et 1895,
par l’architecte picard Edmond Duthoit. Fortement endommagée au
cours de la Première Guerre mondiale, elle fut reconstruite entre 1927
et 1929 par le fils et le petit-fils de l’architecte. La Vierge à l’Enfant qui
la surmonte est due à l’architecte Albert Roze (réplique à la reconstruction). Le pèlerinage de Notre-Dame de Brebières se déroule encore
aujourd’hui au cours de la première quinzaine de septembre. La statue
de la Vierge miraculeuse du XIe siècle est exposée dans la chapelle
absidiale. En outre, la basilique offre une décoration intérieure très
riche de fresques et de mosaïques.
Musée “Somme 1916”
Ce musée retrace la vie des soldats dans les tranchées lors de
l’offensive du 1er juillet 1916. Une quinzaine d’alcôves et des
vitrines sont installées dans un souterrain de 230 mètres utilisé comme abri anti-aérien lors de la Seconde Guerre mondiale. Bruitages, images et lumières plongent les visiteurs dans le
quotidien vécu par ces soldats. En outre, 18 vitrines exposent
des objets et documents divers, souvent émouvants, du matériel et des
armes de l’époque.
mars-avril 1918. Dès 1923, les architectes Morel et Petit
débutent l’édification d’une nouvelle église de style
néo-roman. Coullemelle est surtout remarquable pour
sa décoration intérieure confiée en 1925 à Pierre et
Gérard Ansart (voûtes en brique creuse, chapiteaux
stylisés, maître-autel, vitraux, chemin de croix en
mosaïque et frise en sgraffite de Gaudin).
L’église de Moreuil voit sa reconstruction débuter en
1929 sous les ordres des architectes Duval et Gonse.
A la nef et au chœur du XIXe siècle
est accolée une façade résolument moderne par
les matériaux (béton
armé, ciment), par
les lignes architecturales (formes géométriques et
lignes verticales) et par les sculptures réalisées par Couvègnes.
L’église de Moreuil abrite en
outre d’intéressants vitraux que
l’on doit aux verriers Rinuy et
Hébert Stevens.
L’église de Roye présente
elle aussi une grande particularité : on y a conservé
l’abside du XVe siècle à
laquelle on a accolé une nef
résolument moderne en béton
armé et brique.
Enfin, l’église de FresnesMazancourt, dont on doit l’architecture aux frères Duthoit
et les vitraux à Gérard Ansart,
mérite elle aussi le détour.
Bien des découvertes sont à
faire dans ce département qui
renferme des trésors de cette
époque (églises de
Moislains, de VillersBretonneux, de Brie,
d’Authuille, de MesnilMartinsart…). Elles sont
presque toutes hélas fermées. Les amateurs s’adresseront aux mairies.
L
e département de la Somme est en grande partie
occupé et donc dévasté au cours des années
1914-1918. On parle même de ces quatre années
comme celles de “la crucifixion de la Picardie”. Albert,
Péronne et Montdidier sont réduites à un tas de gravats.
Dans les années 1920 est organisé un remembrement
des terres. Le morcellement d’avant-guerre s’efface au
profit de vastes espaces. A la même époque débute la
reconstruction. Elle ne s’appuie que trop rarement sur
une réelle réflexion, on édifie à la hâte maisons et
bâtiments publics sur les plans d’avant-guerre en
adoptant cependant un modèle architectural spécifique. La maisonnette en brique est typique de cette
période. La maison comprend une cuisine, une ou
deux chambres, un grenier et une cave. On construit
également de plus grandes fermes aux murs de brique
enduits. Les théories hygiénistes de l’époque encouragent la conception de rues plus larges et le report
des cimetières en périphérie des villes.
Cependant, certaines villes conçoivent une politique
urbanistique cohérente qui reflète de nouvelles
modes architecturales. Albert, par exemple, illustre
l’apogée de l’Art Déco.
D’autre part, deux types d’édifices, les églises et les
mairies ou hôtels de ville, font l’objet de soins particuliers. Les hôtels de ville d’Albert, de Moreuil et de
Montdidier, de style Art Déco, présentent des dimensions et une décoration impressionnantes.
Si certaines églises sont parfois reconstruites à la
hâte en style néo-roman ou néo-gothique et présentent alors peu d’intérêt, d’autres sont traitées
avec une grande attention. A Albert, la basilique
Notre-Dame de Brebières est reconstruite à
l’identique en style néo-byzantin (voir page précédente). D’autres sont confiées à des architectes
qui élaborent de nouveaux styles :
L’église Saint-Nicolas de Coullemelle est détruite
aux trois-quart lors de l’ultime offensive allemande de
La Vierge dorée de la
Basilique Notre-Dame
de Brebières.
Gare
Le plafond de la gare, entièrement rénovée, s’orne d’un avion Potez
36. Henry Potez, pionnier de l’aéronautique, était originaire d’Albert.
En 1922, il implanta à Méaulte une usine d’aviation à l’importance
croissante qui deviendra, en 1970, l’Aérospatiale puis EADS Airbus
Industrie. On lui doit le développement de l’industrie aéronautique de
la ville d’Albert.
Hôtel de Ville
L’immense Hôtel de Ville, reconstruit en style néo-flamand, est surmonté d’un beffroi de 64 mètres de haut. La richesse de sa décoration intérieure Art Déco (vitraux) et ses dimensions, qui peuvent sembler démesurées, rappellent la prospérité de cette cité industrielle durant l’entredeux-guerres (machine-outil, aéronautique). Il fut inauguré par le
Président de la République Albert Lebrun en 1932.
Dans le hall de l’hôtel de ville d’inspiration flamande, une grande
plaque commémorative souligne l’importance que l’Etat a voulu donner à la reconstruction des régions sinistrées. A l’extérieur, une autre
plaque a été apposée à la mémoire des 175 000 soldats britanniques
ayant combattu dans le corps des mitrailleurs.
1 8
La “Vierge penchée” 1915-1918
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
1 9
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
M O N TA U B A N - D E - P I C A R D I E
FRICOURT
Un des héros de
l’aviation militaire :
C
omme Thiepval et Combles, ce village – puissamment fortifié par
d’importantes installations reliant caves et souterrains, et par des
ouvrages bétonnés en surface – constituait un point d’appui du
fameux “saillant de Fricourt” que les Allemands considéraient comme
un pilier de leur système de défense. Il ne justifia pas l’espoir qu’ils
fondaient en lui, puisqu’il tomba aux mains des Britanniques dès le
2 juillet 1916. Les noms des rues du village (Major Raper, Clémenceau,
Foch, de Pithiviers, d’Ipswich) évoquent eux aussi, le souvenir de la
Grande Guerre, omniprésent à Fricourt.
C’est près du Bois d’Engremont (appelé “Bois français” par les
Britanniques) que le poète Siegfried Sassoon s’est vu décerner sa
“Military Cross” en juin 1915.
Manfred von
Richthofen, dit le
Baron Rouge
L
a prise de ce village est l’exemple même de la réussite tactique des
Britanniques sur leur aile droite, puisqu’il fut conquis (par la
30e division) le 1er juillet 1916 à 9h30, 2 heures seulement après l’attaque. Comme beaucoup de villages avoisinants, Montauban se
situait dans la zone des combats d’août-septembre-octobre 1914. Peu
de traces subsistent. La route de Mametz, dominant le champ de
bataille, était, pour les Allemands, d’une importance stratégique capitale. En contrebas, peu avant l’entrée du village de Mametz, on
découvre, derrière le cimetière Dantzig Alley, la lisière est du fameux
bois de Mametz.
La partie de football
A proximité :
D
ès l’âge de douze ans, Manfred von Richthofen
intègre une école militaire de Silésie puis
l’Académie militaire de Lichterfede à Potsdam
d’où il sort officier de cavalerie uhlan en 1911.
Lorsqu’éclate la guerre en 1914, Manfred est appelé sur
le front français, et comme beaucoup de cavaliers,
demande son transfert dans les troupes aériennes.
D’abord observateur, il vole pour la première fois en
juillet 1915, puis intègre l’escadrille Jagdstaffel II dont il
prendra le commandement en 1917 avant de former une
nouvelle unité : Jagdeschwader I, groupement mobile de
chasse, qui ne cessa de se déplacer sur le front occidental.
Fin mars 1918, l’escadrille est basée à Cappy. Le 21 avril,
aux prises avec deux avions canadiens, il ne se rend pas
compte qu’il survole les lignes australiennes : les
mitrailleuses australiennes le prennent alors pour cible. Il
est tué en plein vol, son avion s’écrase près de Corbie
au lieu-dit “la briqueterie”. Les Australiens l’enterrent à
Bertangles avec les honneurs militaires. Le corps sera
transféré dans le cimetière allemand de Fricourt en 1925,
inhumé à Berlin puis définitivement enterré à Wiesbaden
(quatre panneaux d’information ont été implantés à
Cappy, Vaux-sur-Somme, Bertangles et Fricourt).
Le très aristocrate Manfred von Richthofen était devenu
la terreur du ciel entre 1914 et 1918, abattant à lui seul
80 avions alliés. Il devait son surnom à la couleur “sang”
de son triplan. L’ensemble de son escadrille était
d’ailleurs appelé “le cirque volant” en raison des couleurs criardes des appareils.
“Le Point 110” présente des vestiges de tranchées et un trou de mine. Sur la
route Albert-Péronne, empruntez, sur votre droite, le chemin qui conduit au balltrap puis, continuez tout droit. “Le Point 110” se trouve sur votre gauche, après le
virage, dans une pâture. Terrain privé.
“Le Tambour”, situé à la lisière ouest du village, est marqué par des cratères de
mines français et britanniques de 1915 et 1916. L’accès s’effectue à pied uniquement. Empruntez le chemin de terre face au monument aux morts. Terrain privé.
D147
Les couleurs bleue et blanche des vitraux et des murs de l’église créent une
curieuse pénombre qui permet à peine la lecture de 5 plaques commémoratives.
Vous pouvez retirer la clé au café-tabac.
VERS
CONTALMAISON
Le Tambour
VERS
MAMETZ
N
D93
8
D64
125 m
VERS
PERONNE
VERS
ALBERT
Bois
d'Engremont
Point 110
Le village de Fricourt
MARICOURT
Von Richthofen à l’aérodrome de Cappy avant le départ
pour son ultime mission.
M
aricourt fut l’un des points de départ de l’offensive alliée de
juillet 1916. Sans grande importance stratégique, sauf pour
l’artillerie, il marque surtout la limite entre les secteurs britannique au
nord et français au sud, lors du déclenchement de l’offensive de 1916.
La rue de l’église porte le nom “du 45e RI, sept. 1914”.
«Dans une attaque qu’il conduisait devant Montauban contre un
détachement de la garde prussienne, le Capitaine Neville (son
corps repose au cimetière militaire de Carnoy), du 8e East
Surrey, donna le signal de l’assaut en lançant du pied le ballon
hors de la tranchée de départ. Les hommes partirent en courant
derrière ce ballon, le
poussant vers la tranchée allemande avec
entrain, sous un feu
pourtant terrible.
Retrouvé plus tard,
par les survivants,
dans les positions
conquises, le ballon
désormais historique
fut rapporté triomphalement...».
L’illlustration n°3830
29 juillet 1916 - p 111
Illustration de cet épisode
au Musée Somme 1916
(Albert).
Croix au capitaine de Monclin (à l’entrée du village (RD 64), sur la
gauche) “du 69e RI et aux soldats de la 5e compagnie, morts pour la
France le 28 septembre 1914 “.
Monument aux morts (situé à proximité de la mairie et de l’église,
sur la gauche) : il s’orne de la statue d’une vieille femme au visage
empreint de tristesse.
Mémorial aux régiments de Liverpool et Manchester : ils prirent part à la libération du village le 1er juillet 1916 (à la sortie du village, sur la droite).
Monument au lieutenant Brody (à l’extérieur du village en direction de
Péronne - RD 938, sur la gauche) du 224e RI. Ce lieutenant et ses hommes furent
tués dans un engagement le 17 décembre 1914.
Photograph courtesy of the Imperial War Museum.
2 0
Mémorial à la division galloise
MAMETZ
C
ontournant le “saillant de Fricourt” par le Sud, la 7e division britannique s’empara du village le 1er juillet 1916 dans l’après-midi.
Mais le nom de Mametz est resté lié au bois qui se situe au nord-est.
Ce nid de résistance gênait toute progression vers l’est ; il tomba, dans
sa presque totalité, aux mains de la 3e division galloise le 12 juillet
1916, après 8 jours de combats acharnés et au prix de très lourdes
pertes.
Mémorial au Régiment de Manchester (près du monument aux morts) : il fut
inauguré en 1994 par la Western Front Association.
A proximité : Mémorial à la division galloise
Il s’orne d’un dragon rouge, emblème du Pays de Galles, et fut inauguré le 11 juillet 1987. A partir de Mametz, le “chemin des Gallois” y
conduit.
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
A la découverte
du front français
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
VA L L É E D E L A S O M M E
P
our découvrir la beauté de la Vallée de la Somme, l’itinéraire
conduit sur les pas de Blaise Cendrars à travers les villages
d’Eclusier-Vaux, de Frise évoqués dans son ouvrage “La main coupée”
et de Feuillères.
VERS
BIACHES
Flaucourt
N
Belvédère de Vaux
125 m
Ce remarquable point de vue sur la vallée de la Somme, ses méandres et ses
marais, était très prisé durant la guerre et servit d’observatoire aux soldats français.
D1
Durant la Bataille de la Somme en 1916, le front franco-allemand était localisé dans le sud-est du département. Cette
partie du front “actif” s’étendait initialement de Maricourt à Estrées mais à partir d’août il s’allongera vers le sud jusqu’à Chilly.
Le secteur de notre itinéraire sera tenu par les Français de septembre 1914 à décembre 1916, passera aux mains des
Britanniques jusqu’en mars 1918 et des Allemands d’avril à août, puis à nouveau des Britanniques en août-septembre.
Monument
Allemand
48
Le village de Flaucourt
FAY
La Bataille de la Somme
Au sud de la Somme, les Français attaquent le 1er juillet à 9h30, à la plus grande stupéfaction des Allemands qui
avaient interprété la préparation d’artillerie de sept jours comme une action de diversion.
La percée est foudroyante grâce à l’action des réservistes bretons et normands mais surtout des troupes coloniales
(tirailleurs nord-africains -algériens surtout-, tirailleurs “sénégalais”, Légion Etrangère et fantassins métropolitains
d’infanterie coloniale). Le soir du 1er juillet, les objectifs fixés -s’emparer de la première ligne- sont atteints, voire parfois dépassés, mais si l’ennemi est surpris, le commandement français ne l’est pas moins et veut se donner le temps
de la réflexion par rapport aux prévisions. Cette indécision, à partir du 3 juillet, va permettre aux Allemands de se
ressaisir en acheminant des renforts prélevés en Champagne et dans l’Aisne et en consolidant leurs positions.
Dès la mi-juillet, des divergences d’appréciation stratégiques et tactiques apparaissent à l’intérieur même de l’étatmajor français et chez les alliés : les Britanniques sont immobilisés sur leur aile gauche (Pozières, Thiepval,
Beaumont-Hamel).
Finalement, à partir de septembre, les Français décident de pousser vers l’est et le sud afin d’envelopper les
Allemands. Les plans élaborés au grand quartier général de Chantilly fin 1915 sont ainsi totalement et définitivement bouleversés. Les noms de Deniécourt, Soyécourt, Vermandovillers, Chaulnes, Chilly vont désormais apparaître dans les communiqués de presse.
A partir de début octobre, après quelques succès locaux, la bataille s’enlise dans la boue provoquée par des pluies
torrentielles et incessantes qui, d’abord handicape, puis interdit tout déplacement d’hommes et de matériel.
Le commandement allié décide de prendre les quartiers d’hiver avant d’attaquer à nouveau au printemps. Mais
Joffre, général en chef, sera “muté” en décembre. Il sera nommé maréchal de France et prendra la tête d’une mission militaire aux Etats-Unis…
A
près la stabilisation du front en octobre 1914, les environs immédiats du village ont été secoués par la meurtrière guerre des
mines de 1915.
Situé sur la première ligne, Fay est enlevé de haute lutte par les troupes coloniales françaises le 1er juillet 1916.
Blotti avant guerre au fond d’une vallée sèche et à flanc de coteau, il
sera reconstruit quelques centaines de mètres vers l’est, sur le plateau.
Selon la période, des vestiges du village sont visibles dans les champs
labourés (briques, carrelages).
Circuit de randonnée “Le marais de Frise”
Ce circuit vous mène sur les traces de l’écrivain Blaise Cendrars, qui a
combattu à Frise durant la Première Guerre mondiale (cf : topo-guide
de randonnée pédestre “ La Somme : Le Pays du Trait Vert, La Haute
Somme “ – réf : 801, circuit n°8).
A proximité : à quelques kilomètres, entre les communes de Biaches et de
Flaucourt, vous pourrez découvrir, sur la gauche, dominant la route, un monument
allemand en brique, seul vestige d’un de ces nombreux petits cimetières de
champs de bataille. Il est agrémenté d’une plaque gravée : “Zur Ehr der für Kaiser
und Reich Gefallenen Söhne Deutschlands” (En l’honneur des fils d’Allemagne tombés pour l’empereur et l’empire).
Vestiges de l’ancien village de Fay
Les vestiges de l’ancienne église et d’un corps de ferme ont été aménagés dernièrement par le Conseil général de la Somme (visite libre,
panneaux explicatifs). Pour y accéder, suivre les panneaux bruns ornés
du coquelicot.
Extrait des carnets
du soldat Barberon.
Collections Historial de la
Grande Guerre - Péronne
Vue aérienne du champ de bataille à Vermandovillers
2 3
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
SOYÉCOURT
LIHONS
Blaise Cendrars
N
ous nous trouvons dans la partie sud du secteur français jusqu’à
Chilly (sud de Chaulnes) où l’on se battra d’août 1916 à la fin de
l’offensive. Le village fut délivré le 4 septembre après une intense préparation d’artillerie. Les troupes s’en étaient emparé d’un seul élan, en
direction de Deniécourt, après qu’elles eussent investi la première
ligne allemande qui longeait l’ouest du village et le petit bois de
Wallieux.
B
laise Cendrars, de son vrai nom Frédéric
Sauser, naquit en 1887 à la Chaud-deFonds en Suisse. Très tôt, il fut, avec son
ami Guillaume Apollinaire, l’un des inventeurs de
la poésie moderne, à la recherche de pathétique.
Le 29 juillet 1914, il signe son engagement dans
la légion étrangère après avoir écrit à ses amis :
“cette guerre est une douloureuse délivrance pour
accoucher de la liberté”.
Après bien des difficultés, il monte à pied, avec
son régiment, vers le front de la Somme où,
comme partout sur le front occidental, s’installe
cette longue guerre de tranchée.
Dès la mi-décembre jusqu’en février 1915, il est
en position à Frise (aux lieux-dits de la
Grenouillère et du Bois de la Vache) où, avec les
copains de son escouade, il va monter des coups
de main qu’il décrira dans ses fameux ouvrages
“La main coupée” et “J’ai tué” : “Au Bois de la
Vache, à la Corne au Bois, nous tenions un petit
poste qui n’était séparé du petit poste allemand
que par quelques sacs de terre. On aurait pu
s’embrocher à la baïonnette d’une tranchée
à l’autre”.
Puis il rejoint les tranchées d’Herbécourt, toujours
dans la Somme. Son régiment est ensuite déplacé
sur le front d’Artois, au nord d’Arras, à Souchez,
particulièrement sur la crête de Vimy. Puis, il
reviendra dans la Somme au début du mois de
mai, à Tilloloy précisément.
C’est au cours des meurtrières attaques de
Champagne (septembre 1915) que Blaise perdra
son bras droit à Navarin, près de Souain, le
28 septembre. Il sera, bien sûr, réformé.
Jusqu’à sa mort, en 1961, son œuvre constituera
une épopée littéraire de l’aventurier moderne.
Site du Bois Wallieux
Aujourd’hui propriété du Conseil général de la Somme, le “Bois
Wallieux” a été aménagé de façon à mieux comprendre le combat qui
s’y déroula. Vous pourrez en particulier y découvrir d’importantes traces de tranchées (parking, panneaux explicatifs). Pour y accéder, suivre
les panneaux bruns ornés du coquelicot.
Vestiges de l’ancien cimetière communal, situés à côté et derrière l’actuelle
église (celle-ci fut reconstruite en 1926, l’ancienne ayant été détruite dès le
28 novembre 1914).
A proximité : “P’tit Train de la Haute-Somme” et musée
des chemins de fer militaires et industriels
L
e
maréchal-des-logis
Murat,
engagé volontaire au 5e Cuirassiers
à pied, fut tué ici même à l’âge de
20 ans, le 21 août 1916. Il était le petit
neveu de Napoléon Ier.
A partir d’Eclusier-Vaux, on peut se rendre à Cappy et à la gare de
Froissy d’où part la ligne du chemin de fer touristique à voie étroite, la
même qui approvisionnait le champ de bataille.
Héritier de ces tortillards utilisés par les poilus en 1914-1918 pour
approvisionner en hommes, vivres et munitions les champs de bataille,
le “p’tit train de la Haute-Somme” propose une promenade d’une
heure et demie entre Froissy et Dompierre. C’est l’occasion rêvée de
découvrir la richesse et la diversité du paysage picard avec ses profondes vallées et ses vastes plateaux.
Le Musée des Chemins de Fer Militaires et Industriels, aménagé au
départ du “p’tit train de la Haute-Somme”, présente une des plus
riches collections mondiales consacrées au matériel à voie étroite : des
locomotives à vapeur ou diesel, des voitures, des wagons, des voies,
des documents et un pont tournant. Des panneaux d’information expliquent les pièces exposées et l’histoire de ces petits trains à voie étroite. Toujours avec le souci de faire vivre le matériel, les bénévoles de
l’association APPEVA (Association Picarde pour la Préservation et
l’Entretien des Véhicules Anciens) n’ont de cesse, au fil des ans, d’enrichir et d’améliorer cette collection.
Tombe du Prince Murat
Le mémorial en pierre blanche est
surmonté de la statue d’un aigle.
Des vestiges fortement érodés du
champ de bataille sont encore visibles sur le site. A l’entrée de Lihons,
en venant de Vermandovillers,
emprunter la petite route à gauche
après le cimetière communal.
P R O YA R T
L
e 5 août 1914, l’armée allemande entre en Belgique. Après la prise
de Mons et de Charleroi (Bataille des Frontières du 21 au 23 août),
elle pénètre en France et déferle sur le Nord du pays et plus particulièrement dans la Somme (monuments de Flers, de Guillemont et de
Ginchy). Après s’être emparé de Péronne le 28, elle progresse vers
Bray-sur-Somme et Chuignolles et, le 29, à Proyart, elle se heurte très
violemment à des éléments français dépêchés à la hâte depuis l’Est de
la France. L’engagement est bref et meurtrier. En dépit des pertes élevées, elle pénètre dans Amiens le 31 août. Proyart connaîtra les brutalités de la guerre fin septembre de la même année (“Course à la
Mer”). Après quoi, le front se stabilisera à quelques kilomètres à l’est
du village.
Arc de triomphe
Le monument aux morts municipal, de dimensions exceptionnelles
pour un petit village, est en fait un véritable arc de triomphe sous
lequel la statue d’un “ poilu “, de haute taille, le fusil à la main, symbolise la bravoure et la détermination du soldat français. Deux basreliefs latéraux illustrent “ Le départ “ et “ La France reconnaissante “.
Au sommet du fronton et de face sont gravés les noms des principales
offensives ainsi que la devise “ Pro patria “. Ce mémorial fut financé
par Monsieur Normand, riche négociant en vin de Champagne (dont le
fils unique avait été tué au combat) et inauguré, en grande pompe, par
le général et député de Castelnau.
“Civilisations 1914-1918” de Georges Duhamel
Extrait
“De petits tacots sur rail montraient de l’indépendance et hurlaient avec emphase, bas sur pattes, le dos chargé de millions de
cartouches, entre les caisses, des bonshommes étaient accroupis
et somnolaient…”
CHAULNES
T
rès puissamment fortifié, ce chef-lieu de canton était le verrou du
système de défense allemand que les Français, dans leurs nombreuses et courageuses offensives à partir du 4 septembre, ne parvinrent pas à faire sauter.
Monument aux infirmières américaines et françaises : ce monument était à
l’origine une fontaine publique, don de la Croix Rouge française et américaine. Il se
compose d’un simple mur orné d’illustrations peintes, de la sculpture en relief d’une
infirmière et d’une inscription : “A Chaulnes ressuscité, 1917-1919” (au croisement
de la rue Ernest Boitel et de la rue Roger Salengro).
Monument allemand (rue Jules Lebas) : ce monument de cimetière, en pierre
blanche, dédié au 16e régiment d’infanterie bavarois, fut déplacé en 1992 par de
jeunes Allemands volontaires venus aider, sous la direction du Service d’Entretien
des Sépultures Militaires Allemandes (SESMA), à l’entretien des cimetières. A l’intérieur se trouvait une bouteille contenant une liste de soldats allemands, venue enrichir les fonds de l’Historial.
Extrait des carnets du soldat Barberon qui a découvert (et traduit) ce poème
gravé sur la tombe d’un soldat allemand près de Dompierre.
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
2 5
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
N1
D940
A découvrir également
dans La Somme
Noyelles-sur-Mer
DOULLENS
Le commandement unique
D4
Doullens
0
1
28
A1
6
Combles
Albert
Le Hamel
Corbie
N29
N 29
Péronne
A1
AMIENS
Bray-surSomme
Gare
TGV
A29
Ailly-surNoye
D9
34
Cantigny
TG V
N1
A16
Villers-Bretonneux
N1
7
L
A
D 23
N
e 21 mars 1918, Ludendorff lance, depuis la ligne Hindenburg et
sur un front de 70 km, la plus formidable offensive de la guerre.
L’objectif est double : séparer les armées française et britannique et
prendre Amiens. La poussée allemande ouvre une large brèche autour
de Saint-Quentin, provoquée par la déroute de la 5e armée britannique. La situation, si elle persiste, peut conduire à une catastrophe
militaire irréversible. Le 26 mars, les présidents Poincaré et
Clemenceau, les généraux Pétain et Foch, Lord Milner et le général
Haig se réunissent dans la mairie de Doullens et décident de créer un
commandement unique. “Les gouvernements britannique, français et
américain confèrent au général Foch la direction stratégique des opérations militaires” (Georges Clemenceau) : le 18 juillet, Foch lancera
son ultime contre-offensive qui conduira à l’armistice du 11 novembre.
N25
Abbeville
Roye
Ham
Montdidier
CANTIGNY et BONY
L’intervention des Etats-Unis
Salle du Commandement Unique
Située dans la mairie de Doullens, elle évoque l’événement par un
vitrail de Gérard Ansart, deux peintures de Lucien Jonas, des bustes et
des photographies.
V
ingt-huit mai 1918 : tandis que les Allemands viennent de réoccuper le Chemin des Dames et de prendre Soissons, les
Américains déclenchent leur 1ère intervention d’envergure sur le front
de l’ouest en engageant leur première division dans le secteur de
Cantigny. En dépit d’un intense bombardement et de violentes contreattaques, celle-ci s’empare du village le 31 mai. Le fait d’armes n’a
qu’une portée stratégique locale, mais prend des dimensions psychologiques évidentes et différentes selon les belligérants. Les soldats des
différentes unités américaines décédés durant les combats de 19171918 sont inhumés dans le grandiose “Cimetière américain de la
Somme” à Bony (Aisne) non loin de l’imposant mémorial de Bellicourt
(RN 44 bis). Ce cimetière est doté d’une chapelle, d’un secrétariat et
d’un lieu d’accueil.
Mémorial américain (Cantigny)
La citadelle abrita un hôpital militaire canadien et fut bombardée le 30 mai 1918.
A proximité : le château du Valvion, près de Beauquesne, à une dizaine de kilomètres de Doullens, a abrité le quartier général des armées britanniques dès les
premiers mois de la guerre.
Monument à la Big Red One Division (Cantigny, sur le bord de la RD 26, direction Montdidier).
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
2 7
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
AMIENS
Une ville de “l’arrière”
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Musée franco-australien de l’Ecole Victoria
Les Australiens
dans la Somme
L
a Grande Guerre a laissé peu de traces dans la capitale picarde (et
encore moins depuis les destructions d’août 1944). Et pourtant,
quelle vie intense y a-t-elle généré pendant plus de quatre ans !
Depuis la réquisition des otages par les Allemands lors de leur occupation de la ville en 1914 (31 août – 10 septembre) jusqu’à la messe
de Te Deum dite en la cathédrale le 17 novembre 1918, la cité a connu
des activités multiples et variées : industrielles dans les usines de
guerre, militaires d’états-majors, sanitaires avec les hôpitaux temporaires, ainsi que les distractions et commerces de tous ordres… Elle a
connu aussi les moments tragiques que furent les accueils des réfugiés
du nord, les évacuations des populations, les restrictions, les bombardements.
Au premier étage de cette école, “don des enfants des écoles de
Victoria aux enfants de Villers-Bretonneux”, est installé le musée franco-australien. Il illustre le rôle des troupes australiennes durant la
Première Guerre mondiale (photographies, maquettes, uniformes,
armes,…). Il comprend également un centre de documentation et
une salle vidéo.
L
Cathédrale Notre-Dame
Sur les piliers du bras droit du transept sont scellées quelques plaques
commémoratives : elles rendent hommage au maréchal Foch, au général Leclerc de Hautecloque, aux soldats de toutes nationalités ayant
participé aux combats de la Première Guerre mondiale. Dans la chapelle dite du Sacré-Cœur sont accrochés six drapeaux de belligérants
alliés.
Cet exceptionnel monument gothique, classé au Patrimoine mondial
par l’Unesco, mérite votre visite indépendamment de l’intérêt lié aux
batailles de la Somme.
Soldats australiens avec leur mascotte.
La présence de l’Australie
Villers-Bretonneux
S
i Villers-Bretonneux a connu les combats d’août 1914 et les incessants mouvements de troupes françaises et britanniques durant
les 4 années qui suivirent, le nom de ce gros bourg est entré dans l’histoire de la guerre le 24 avril 1918, lorsque les troupes australiennes
arrêtèrent définitivement l’offensive allemande de mars. Depuis la
construction de l’école Victoria en 1927 et l’inauguration du mémorial en 1938, les liens officiels et privés avec l’Australie n’ont cessé de
se resserrer. Le jumelage avec Robinvale et l’exhumation du Soldat
inconnu australien en novembre 1993 ont confirmé cette relation privilégiée. L’histoire, la venue annuelle de l’ambassadeur pour la commémoration de l’Anzac Day et les visites de très nombreux Australiens
tout au long de l’année ont donné à cette ville en Australie une aura
qu’il est difficile d’imaginer ici.
Cimetière Adélaide
(en venant d’Amiens, sur la RN 29, à l’entrée de l’agglomération, sur la
gauche). Le corps du soldat inconnu australien fut exhumé, en 1993,
du cimetière Adélaide pour être enterré à Canberra. Une stèle gravée
rappelle cet événement.
NOYELLES-SUR-MER
Hameau de Nolette
La participation chinoise
Mémorial australien
A
la suite d’un accord passé entre les gouvernements britannique
et chinois, est créé un “Corps de travailleurs chinois” dont le
1er contingent arrive en France en avril 1917. Son rôle : la construction
des infrastructures militaires britanniques. L’effectif passe de 54 000
hommes à la fin 1917 à 96 000 au moment de l’armistice. En mai
1919, 80 000 sont encore au travail, essentiellement employés au
déblaiement des régions dévastées. Au carrefour de la route qui mène
au cimetière, deux lions de marbre indiquent que le village a été
jumelé en juin 1985 avec le petit village chinois de Tungkang.
RD 23, direction Fouilloy/Corbie. Cet imposant mémorial de
pierre blanche, précédé du cimetière, se compose d’une haute
tour centrale reliée aux deux pavillons d’angle par de simples
murs sur lesquels se trouvent inscrits les noms des soldats
sans sépulture. Il fut inauguré en 1938 et chaque année s’y
déroule la célébration de l’Anzac Day.
Cimetière chinois de Nolette
Les 849 hommes inhumés ici décédèrent de maladies à l’hôpital du
“Native Labour”, situé près du très important camp de Noyelles-surMer. Le porche d’entrée du cimetière tient lieu de mémorial.
2 8
’Australie, comme tous
les autres pays de
l’empire britannique,
se range au côté de la
“mother country” dès le
début des hostilités en
août. Ainsi naît l’Australian
Imperial Forces (A.I.F), commandée par le général britannique Birdwood et composée uniquement de volontaires.
Avec ses voisins de Nouvelle-Zélande, cette force, en
route pour le front, constitue alors le fameux Australian
and New Zealand Army Corps ou “ANZAC”, dont la première mission d’importance consiste, avec les Français, les
Britanniques, les Terre-neuviens et les Indiens, à mener
une offensive contre la Turquie, alliée de l’Allemagne
(débarquement le 25 avril 1915 sur la péninsule de
Gallipoli). La première intervention sanglante en France a
lieu à Fromelles (Nord) le 19 juillet 1916 dans le but de
faire diversion à l’offensive franco-britannique lancée le
1er juillet sur la Somme. Arrivés le 23 juillet à Pozières
(cf p.14), les Australiens ont pour objectif de “déverrouiller” Thiepval (cf p.15). Après de furieux combats
(“Gibraltar”, “Moulin à Vent”), ils se rendent maîtres du
village mais échouent devant la Ferme du Mouquet
(cf p.14) où les Canadiens les relèvent le 5 septembre.
Envoyés au repos après Pozières, les “Diggers” reviennent
dans la Somme en octobre dans le secteur de FlersGueudecourt (cf p.16) et subissent les rigueurs d’un hiver
exceptionnellement rigoureux.
La Bataille de la Somme ayant cessé à la mi-novembre, ils
prennent leur quartier d’hiver comme les Britanniques, les
Français et les Allemands.
Ils sont de retour dans la Somme en 1918 lors de la grande offensive allemande qu’ils tentent d’arrêter à SaillyLaurette le 28 mars, à Villers-Bretonneux le 4 avril, à
Dernancourt le 5 ; mais ils s’illustrent en l’arrêtant définitivement à Villers-Bretonneux le 25, date du 3e anniversaire de Gallipoli !
La contre-offensive alliée, “jour de deuil” de l’armée allemande, commence le 8 août ; les Australiens libèrent le
territoire depuis Villers-Bretonneux jusqu’à
Montbrehain (Aisne), après avoir libéré le 2 septembre et
enfoncé, aux côtés des Amiénois, la ligne Hindenburg à
Bellenglise (Aisne) et au tunnel du canal de SaintQuentin. Ils partent en repos en octobre, ne se doutant
pas que l’armistice serait signé un mois plus tard.
Outre son effort financier et industriel, l’Australie a été, de
tous les dominions britanniques, celui dont la contribution
militaire fut la plus importante : 331 000 engagés volontaires pour une population de 4 875 000 habitants, mais
aussi celui dont le chiffre des pertes fut le plus élevé :
64,8 % soit 58 500 hommes, dont 16 000 tués, mais, paradoxalement, sa participation à la Première Guerre mondiale et sa propre tragédie seront une contribution à la naissance de cette toute nouvelle nation.
Le Hamel
C
e village et le site environnant sont des points forts de l’histoire
militaire australienne. C’est en effet le 4 juillet 1918 qu’avec l’appui des Américains, le général Monash lança une attaque victorieuse
d’envergure en alliant pour la première fois infanterie, artillerie, aviation, blindés et parachutages, préfigurant ainsi la tactique de guerre
moderne.
Parc-mémorial australien
Ce parc a été aménagé par
l’Etat australien. Outre un
mémorial dont les pierres
sont venues d’Australie,
l’”Australian Corps
Memorial”, inauguré le
7 août 1998, le site permet, par un système de
découverte panoramique
et par un jalonnement de
panneaux explicatifs, de
comprendre l’enjeu stratégique qu’il représentait
pendant la bataille.
Quelques tranchées y ont
été conservées. Ce site,
ouvert toute l’année, est
libre et gratuit d’accès
(parking, sanitaires, aire de
pique-nique). Les touristes
anglophones peuvent se
procurer la brochure de l’itinéraire spécial VillersBretonneux/Le Hamel au
musée de VillersBretonneux (cassetteaudio).
A proximité de l’église, une plaque commémorative australienne, offerte par Ross
Bastiaan, relate les combats qui se sont déroulés à Le Hamel.
2 9
Le Guide de visite des Champs de Bataille de La Somme
Ailleurs en France
et en Belgique
Ypres (Belgique)
Vimy (Pas-de-Calais - France)
Le musée “In Flander Fields” et les environs de Ypres qui comportent
beaucoup de mémoriaux, nécropoles et vestiges de champs de
bataille.
- Le champ de bataille lui-même où subsistent encore de nombreux
vestiges (tranchées, cratères de mines…).
- Le mémorial national canadien, “Tunnel Grange” et le centre d’interprétation historique.
Ces sites, d’accès gratuit, sont ouverts au public toute l’année.
Compiègne (Oise - France)
Le Wagon de l’Armistice, dans la clairière de Rethondes, réplique de
celui qui fut utilisé lors de la signature de l’armistice en novembre
1918. Des salles d’exposition, consacrées aux deux guerres mondiales,
sont ouvertes au public.
Verdun (Meuse - France)
• Sur le champ de bataille :
- le mémorial de la bataille de Verdun
- l’ossuaire de Douaumont
- les forts de Vaux et de Douaumont
• En ville :
- la citadelle
- le centre mondial de la paix
• Hors-circuit, le champ de bataille de la Crête des Eparges avec ses
vestiges de tranchées, ses fortins et ses mémoriaux.
Le Chemin des Dames (Aisne - France)
- Le circuit récemment balisé avec panneaux explicatifs (monument
des Basques…) ouvert toute l’année et d’accès gratuit.
- La Caverne du Dragon
Ces deux sites ont fait l’objet, ces dernières années, d’aménagements
et de transformations par le Conseil général de l’Aisne.
Les Nations dans la Guerre
P
• France et ex-empire : Burkina-Faso,
Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal,
Viêt-Nam, Madagascar, Algérie, Tunisie,
Maroc.
• Royaume-Uni et ex-empire : Afrique du Sud,
Australie, Canada, Terre-Neuve (alors indépendant),
Nouvelle-Zélande, Inde, Birmanie, Pakistan, Barbade,
Rhodésie, République d’Irlande.
• Russie, Belgique, Italie, Etats-Unis, Chine, Egypte.
• Des hommes provenant d’autres pays sont également
venus dans la Somme, mais à titre individuel (Espagnols Catalans, Roumains, Suisses, Suédois, Monténégrins,…).
En noir, les pays engagés
dans le conflit aux côtés des Alliés.
3 0
Collections Historial de la Grande Guerre - Péronne
armi les pays engagés dans cette Première
Guerre Mondiale, plusieurs possédaient
alors des Empires Coloniaux.
Aussi tous ces pays ayant accédé à
l’indépendance, la liste est impressionnante des nations actuelles
qui ont été engagées dans ce
conflit. Pour la seule Bataille de
la Somme, trente nations au
moins sont ainsi recensées aux côtés des
alliés :
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