THÉÂTRE “Les derniers jours de l’humanité” (Karl KRAUS)
Mardi 10 mai 2016 (Sur inscription, 16h-18h)
Espace culturel (Site Gambetta)
Gigantesque œuvre d’art engagée en cinq actes et deux cent neuf scènes, objet théâtral non identifiable, récit interminable
aux quelque cinq cent personnages, la pièce Les derniers jours de l’humanité fut rédigée pendant la Première Guerre
mondiale par un journaliste, pamphlétaire et intellectuel pacifiste d’origine autrichienne, Karl Kraus, et publiée en 1919. Ce
dernier conçut sa pièce comme une vaste fresque, terrible et cynique, une peinture des atrocités du conflit mondial marquant
le début du XXe siècle, une épopée grotesque et apocalyptique d’un genre humain à la dérive, assoiffé de haine et de
possessions, une mise au pilori des profiteurs de guerre et des brutes nationalistes, un carnaval tragique et bigarré de
l’inexcusable barbarie savante, où l’on sent planer Dante et Shakespeare, où défilent, pêle-mêle, des banquiers vêtus de
dépouilles arrachées aux défunts, des soldats au visage de cendres, des civils aux gestes saccadés, confus, affectés, où des
pantins désarticulés font jaillir de leur bouche d’ombre la poésie et le chant, ou prêtent leurs voix d’outre-tombe à la presse,
aux témoignages authentiques, jusqu’au deus ex machina final. Sur la guerre et ses ministres, Kraus répand le souffle
titanesque du rire désespéré, destructeur et salvateur.
Mot de l’auteur : « Ce DRAME, dont la représentation, mesurée en temps terrestre, s’étendrait sur une dizaine de soirées, est conçu pour un théâtre martien. Les
spectateurs de ce monde-ci n’y résisteraient pas. Car il est fait du sang de leur sang, et son contenu est arraché à ces années irréelles, impensables, inimaginables pour
un esprit éveillé, inaccessibles au souvenir et conservées seulement dans un rêve sanglant, années durant lesquelles des personnages d’opérette ont joué la tragédie de
l’humanité. » (Traduction de Jean-Louis Besson et Henri Christophe, 2005)
Ce sont quelques extraits de ce drame « martien », marqué du sceau de l’humour noir, que les élèves de 1ère de l’Option
Théâtre dirigés par M. Limon vous proposent de découvrir. Ce spectacle d’une durée d’1h30 est le fruit du travail d’une
année.
Pour en savoir plus : http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?spi[d=1475&id=209
[La pièce a été jouée ce début d’année à la Comédie Française, qui s’inspire de ce qui se fait à Gambetta-Carnot ;)]
CONFÉRENCE “Thiepval 1916/2016 : Du champ de bataille
au musée” (Jean-François BIREBENT, Historial de la Grande
Guerre, Péronne)
Jeudi 12 mai 2016 (Sur inscription, 14h-16h)
Espace Bizet (Site Carnot)
À l’instar de la bataille de Verdun pour les Français, la bataille de la Somme occupe une place centrale dans la mémoire
britannique de la Première Guerre mondiale.
Le premier jour de l’offensive, le 1er juillet 1916, est considéré comme le « jour le plus sanglant » de l’histoire de l’Angleterre.
Sur les 120 000 soldats britanniques engagés dans la bataille, 60 000 sont mis hors d’état de combattre, dont 30 000 au cours
de la première demi-heure de l’attaque.
Comment s’est construite la mémoire de la bataille de la Somme ? Comment le nouvel espace muséal de Thiepval, organisé
autour de la bande dessinée de Joe Sacco (La Grande Guerre, le premier jour de la bataille de la Somme, Futuropolis, 2014),
qui sera inauguré en grandes pompes le 1er juillet prochain, tente-t-il de rendre compte de cet épisode majeur de la Première
Guerre mondiale ?
Pour en savoir plus : http://www.historial.org/Champs-de-bataille-de-la-Somme/Thiepval/Le-centre-d-accueil-en-
chantier et http://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/bande-dessinee/reportage/la-fresque-de-joe-sacco-
bataille-de-la-somme