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la réserve. Nombreux parmi eux sont des employés qualifiés, appartenant aux états-majors des
services. Dès lors, nous verrons comment l’établissement gère son personnel pour faire face
aux impératifs militaires et professionnels, alors même que les affaires courantes continuent,
doublées bientôt des campagnes de lancement des emprunts pour la Défense nationale. Nous
observerons ensuite comment les personnels de cet établissement se sont comportés au front
et à l’arrière, et enfin comment, face à la difficile gestion des personnels dans la Guerre,
confrontée à partir de 1917 à deux nouveaux défis, l’inflation galopante et l’instabilité
chronique du personnel, l’administration décide de créer une nouvelle direction dans
l’entreprise, la direction du Personnel.
Les retombées de la Grande Guerre sur la Société générale : stratégie, savoir-faire, gestion
par Hubert Bonin, professeur d’histoire contemporaine, Groupe de recherche en économie
théorique et appliquée, CNRS-université de Bordeaux
Résumé :
L’objectif est d’évaluer comment la Société générale a traversé la guerre et quels en ont été
les effets durables. Les pertes (hommes, agences, marché russe) et les gains (opérations
financières, Alsace-Lorraine, etc.) seront évalués. La remise en cause de la stratégie de la
banque sera soupesée, au niveau de la gestion, de la direction, du déploiement européen et
méditerranéen, et du portefeuille de métiers. Une comparaison sera établie avec les autres
établissements, afin d’évaluer l’évolution des rapports de force entre les années 1910 et les
années 1920.
Paribas ou l’impact de la guerre sur la stratégie d’une banque d’affaires
par Éric Bussière, professeur d’histoire contemporaine, directeur du laboratoire Identités,
relations internationales et civilisations de l’Europe, Paris1-Paris4-CNRS
Résumé :
La Guerre a représenté pour Paribas une série d’inflexions, apparemment contradictoires, qui
prolongent pour partie des évolutions engagées dès le début du siècle. La mobilisation
industrielle liée au conflit a amplifié une tendance perceptible au début du XXe siècle qui
avait conduit la banque à développer ses activités de financement de l’industrie, en France et à
l’étranger. Cette tendance se transforme en une stratégie conduite de manière plus
systématique durant la Guerre où les initiatives liées à la Défense nationale trouvent leur
prolongement dans une série de projets développés à la fin du conflit. La banque prête aussi
son concours au financement extérieur de la Guerre à travers la mobilisation des avoirs
français en valeurs étrangères notamment nord-américaines. Si le conflit représente une
rupture quant à la capacité de Paribas à conduire désormais de grandes opérations financières
internationales, elle représente une consolidation quant à l’émergence d’une stratégie
américaine cette fois-ci orientée vers la promotion de partenariats industriels avec les États-
Unis.