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ANEMIE : COMMENT RETROUVER UNE SANTE DE FER ?
En France, près d'une femme sur quatre en âge de procréer a un déficit en fer. Fatigue, pâleur du
teint et essoufflement anormal à l'effort sont les trois manifestations les plus révélatrices de
l'anémie, stade ultime de la carence martiale.
Parmi les nombreuses causes d'anémie (il en existe environ 150), la plus fréquente est la carence en fer.
Cet oligo-élément joue un rôle essentiel : il intervient dans la synthèse des globules rouges, mais aussi
dans la "respiration" cellulaire. C'est le principal constituant de l'hémoglobine, ce pigment des globules
rouges qui transporte l'oxygène des poumons vers le reste de l'organisme. Or, comme l'a confirmé
l'étude EPIFER (mise en place en 1994 dans le cadre de l'étude SUVIMAX) qui a porté sur 9 941
volontaires âgés de 35 à 60 ans, provenant de différentes régions françaises, une fraction non
négligeable de la population présente un déficit en fer préjudiciable pour la santé. Les hommes sont peu
concernés. En revanche, près d'un quart des femmes en âge de procréer ont une carence en fer et
moins de 5 % d'entre elles ont une anémie (ferriprive). Plusieurs raisons expliquent pourquoi les femmes
sont davantage sujettes à la carence martiale : les menstruations (pertes de fer par saignements), les
grossesses et l'allaitement (augmentation des besoins en fer), mais aussi de moindres apports
alimentaires -en moyenne, les femmes mangent moins que les hommes- qui ne leur permettent pas de
couvrir leur besoin en fer. Le mode contraceptif choisi a un impact important sur le statut en fer : en
réduisant l'abondance des règles, la pilule exerce un effet protecteur. A l'inverse, le stérilet augmente le
volume des menstruations, surtout pendant la première année d'utilisation.
D'autres groupes sont à risque : les adolescents (la période de croissance consomme beaucoup de fer),
les personnes souffrant de saignements importants ou répétés (en cas de maladies gastro-intestinales
telles l'ulcère duodénal, la hernie hiatale ou les hémorroïdes, de fibromes utérins, d'endométriose,
affection de la muqueuse tapissant l'utérus, etc.), les sportifs pratiquant une activité d'endurance de haut
niveau comme la course ou le ski de fond qui peut exposer à des saignements invisibles d'origine
digestive, les malades qui suivent un traitement long, à base d'aspirine ou d'anticoagulant.
Fatigue et moindre résistance aux infections
Le stade ultime de la carence en fer est l'anémie. On en parle quand les résultats d'une prise de sang
retrouvent un niveau d'hémoglobine insuffisant pour assurer une bonne oxygénation des tissus (en
dessous de 13 g pour 100 ml de sang chez l'homme, de 12 g chez la femme et de 11 g chez la femme
enceinte). Plus que le nombre total de globules rouges, c'est en effet le taux d'hémoglobine qui compte
car il reflète bien la quantité d'oxygène transportée par le sang. L'organisme peut supporter longtemps
une anémie sans manifester de troubles surtout si elle s'est installée progressivement. Des signes
doivent cependant alerter. Ils peuvent apparaître lors de déficiences en fer, avant même le stade de
l'anémie : une pâleur de la peau et des muqueuses, des ongles fragiles et plats, des cheveux qui
deviennent fins et cassants, un essoufflement et des palpitations au moindre effort, une diminution des
capacités intellectuelles, une grande fatigue, des vertiges, des bourdonnements d'oreille, une moindre
résistance aux infections, une anomalie de la thermogenèse (frilosité)… Une carence en fer pourrait
aussi perturber le déroulement d'une grossesse et l'issue de la gestation (interruption de la grossesse,
prématurité, faible poids à la naissance).
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Après avoir demandé des analyses de sang (les statuts en fer peuvent être appréciés en dosant la
ferritine, forme de réserve du fer, la transferrine, fer qui circule dans le sang, et l'hémoglobine des
globules rouges), le médecin cherchera à traiter la cause de la carence en fer. Il donnera aussi des
conseils alimentaires (privilégier les aliments riches en fer héminique - voir encadré) et pourra
éventuellement recourir à une supplémentation. Celle-ci peut être préventive et destinée à maintenir des
réserves optimales en fer, chez les femmes enceintes (à partir de la douzième semaine) ou celles à
risque (règles très abondantes, stérilet). Attention, il n'est pas conseillé de se supplémenter de son
propre chef car trop de fer n'est pas sans risque, non plus. En cas d'excès, il favorise l'oxydation des
cellules et augmente la production de radicaux libres. Comme toujours, la santé passe par un bon
équilibre. Ni trop, ni trop peu.
Hélène Meyer
OU TROUVER LE FER ?
Il existe deux types de fer dans l’alimentation. Le fer dit « héminique » se présente sous la forme d’un sel
ferreux très bien assimilé par l’organisme. On le trouve dans les abats, surtout les foies et les rognons, le
boudin noir, la viande (rouge surtout), le poisson et certains fruits de mer (clovisses, moules, coques).
L’autre type de fer, dit « non héminique » est moins bien utilisable. Il provient du lait, des œufs et des
végétaux (légumineuses, légumes verts…). Cependant, son absorption peut être augmentée si on
consomme en même temps des protéines (viande) ou de la vitamine C (agrumes, jus de fruits). Mais
attention ! les tanins (thé, café, vin, bière), l’acide phytique et les fibres (céréales complètes, son), en
revanche, gênent son assimilation. Enfin, terminons sur une réputation injustifiée : les épinards ne sont
pas très ferrugineux, n’en déplaise à Popeye, le marin qui en a fait une belle promotion ! Cette croyance
vient tout bêtement d’une faute de frappe qui s’est glissée dans une table des aliments américaine (34
mg au lieu de 3,4 mg). L’erreur fut reprise d’article en article et d’année en année…
H.M
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