Pour accomplir mon existence, dois-je renoncer à ma liberté ?
Dans le tableau ci dessous vous trouverez
A DROITE LA COPIE DE L'ELEVE, INTEGRALEMENT RECOPIEE
A GAUCHE, DES ANNOTATIONS QUI EN MONTRENT LES QUALITES ET LES DEFAUTS
Selon vous, quelle note mérite cette copie ?
Accroche pertinente et en rapport
avec le sujet.
L'analyse du sujet est à sa place.
Le verbe devoir aurait mérité
quelque précision
Alors que liberté et
accomplissement de soi sont
plutôt bien définis.
La problématique est plutôt
bonne parce que les questions
s'enchaînent avec logique, c'est
fluide et intelligent.
L'élève a bien compris qu'on
pouvait prendre le mot liberté en
deux sens.
Voyez en gras, la variété des
concepts utilisés
Toute cette partie contient une
utilisation pertinente de Calliclès
et Freud, mais beaucoup trop
rapide.
Pour gagner des points,
développez vos paragraphes,
(voir la correction que nous
avons faite ensemble.
Le contenu des parties est ainsi
le point faible de ce devoir : ça va
trop vite
Voyez par contre que la
transition est à sa place : il y a
bien un renversement
dialectique de la première
partie.
En début de deuxième partie cet
effort de transition se poursuit :
Dans Full Metal Alchemist, manga japonais, le jeune Edward Elric préfère
sacrifier son alchimie ainsi que l'usage d'une de ses jambes afin de sauver son
petit frère.
Pour accomplir mon existence, dois-je renoncer à la liberté ?
Le terme « pour » exprime un but. L'expression « accomplir mon
existence » renvoie à la notion d'accomplissement de soi, c'est-à-dire la
satisfaction du besoin le plus important dans la vie d'un homme, qui pourrait
être résumé par la volonté d'atteindre tout simplement le bonheur selon les
personnes. Le verbe « devoir » renvoie quant à lui à l'obligation. La
« liberté » signifie dans le langage quotidien faire ce que l'on veut. Cependant
la liberté humaine dépasse cette définition et est définie par l'autonomie, la
capacité à faire des choix et établir des règles, des maximes ; renoncer à sa
liberté peut donc vouloir dire renoncer à faire ce que l'on veut. Nous nous
demandons donc si une des conditions nécessaires à l'accomplissement de soi
est l'obligation de renoncer à sa liberté, à faire ce que l'on veut.
La liberté étant le fait de pouvoir réaliser ce que l'on souhaite, n'est-
elle pas nécessaire à l'accomplissement de mon existence ? Cependant la
satisfaction d'un désir à un moment précis permet-elle vraiment de
l'accomplir ? Le véritable accomplissement n'est-il pas l'atteinte du bonheur,
une satisfaction et un sentiment de bien être durable ? Dès lors, ne sommes
nous pas dans l'obligation de renoncer à notre liberté naturelle ?
L'obligation étant l'action de se donner des règles et des maximes et de faire
le choix de les respecter au lieu de suivre son instinct et ses pulsions, ne
parvenons nous pas à une liberté encore plus grande, de par cette libération
par rapport à l'instinct ?
Tout d'abord, nous pouvons définir l'accomplissement de soi comme
un besoin très important à satisfaire. Selon Calliclès, il s'agirait simplement
de « vivre comme il faut », sans réprimer aucun de nos désirs, c'est-à-dire
suivre nos pulsions et satisfaire toutes nos envies. Le bonheur serait
impossible à atteindre sans cela. La justice et la tempérance ne sont que des
excuses qu'utilisent les hommes n'ayant pas le courage et étant incapables de
se procurer les plaisirs qu'ils voudraient.
Freud rejoint en quelque sorte l'avis de Calliclès. L'homme serait un
être dominé par ses pulsions, pulsions pouvant devenir dangereuses et
entraîner la mort d'autrui et la désagrégation de sociétés, de cultures.
L'accomplissement de soi est tout simplement « être heureux », assouvir ses
désirs et apaiser les excitations dues à nos pulsions.
Cependant, je ne suis pas sur que cela corresponde véritablement au
bonheur et à être libre. Cette liberté ne serait que factice car elle se limiterait
seulement à assouvir ses pulsions et à en être esclave finalement. Il s'agirait
de la même « liberté » que celle de l'animal livré à lui-même dans la nature.
Dès lors nous pouvons dire que le véritable accomplissement de
l'existence, et donc le bonheur, n'est pas l'obtention d'un plaisir à un moment