Dieu et Darwin : sont-ils compatibles?
cerveau, ou un mollusque avec des capacités mentales exceptionnelles… Là où je veux en venir est que je
pense que, finalement, dans les conditions que nous avons dans cet univers, vous auriez un organisme
capable de réflexion, auto-conscient et intelligent, ce qui veut dire que vous auriez quelque chose qui nous
ressemble. Il est fort possible qu’il ne vienne pas des primates, et qu’il vienne d’autre part. »
— Kenneth Miller, évolutionniste théiste et biologiste de l’Université Brown aux Etats-Unis, commentaires
donnés à la conférence « Shifting Ground », Bedford, NH, Etats-Unis, 24 mars 2007.
3. Que sait Dieu?
« Si nous prenons au sérieux les résultats de la science moderne, il est difficile de croire que Dieu soit
omnipotent et omniscient au sens des philosophes scolastiques… Supposons que Dieu possédait la théorie
du tout, connaissait toutes les lois de la physique, toutes les forces fondamentales. Même dans ces
conditions, Dieu n’aurait pas pu connaître avec certitude si la vie humaine apparaîtrait. Si nous acceptons le
point de vue scientifique selon lequel, en plus des processus nécessaires et des immenses opportunités
offertes par l’univers, il se trouve également des processus aléatoires, alors il apparaît que même Dieu ne
pouvait pas savoir avec certitude ce qui en sortirait. »
— George Coyne, prêtre catholique évolutionniste théiste dans "The Dance of the Fertile Universe," p. 7.
4. Quel est l’impact de la théorie de Darwin sur la foi ?
“Grâce à Darwin, il a été possible d’être un athée intellectuellement accompli.”
— Richard Dawkins, biologiste évolutionniste dans The Blind Watchmaker: Why the Evidence of Evolution
Reveals a Universe Without Design (New York: W.W. Norton and Co., 1996), p. 6.
“En associant les variations non-dirigées et sans but au processus aveugle et froid de la sélection naturelle,
Darwin a rendu superflues les explications théologiques ou spirituelles des processus de la vie. »
—Douglas Futuyma, Evolutionary Biology, troisième édition (1998), p. 5.
« J’en vins progressivement à rejeter la croyance au christianisme en tant que révélation divine…
L’incrédulité pénétra très lentement dans mon cœur, mais a été en définitive complète… L’ancien argument
qui reposait sur l’existence d’un dessein dans la Nature… et qui auparavant me semblait si concluant n’avait
plus aucune force maintenant que la loi de la sélection naturelle avait été découverte… Auparavant,
j’écrivais que pendant que je me tenais au milieu de la grandeur de la forêt brésilienne, « il n’est pas
possible de donner une idée adéquate des sentiments les plus élevés d’émerveillement, d’admiration et de
dévotion qui remplissent et élèvent l’esprit. » Je me souviens bien de ma conviction qu’en l’homme il y a
plus que le souffle de son corps ; mais maintenant les spectacles les plus grands ne produisent plus de
telles convictions en moi. »
—Charles Darwin (1809-1882) dans son Autobiographie.
5. Comment la tension entre la foi et Darwin peut-elle être résolue ?
« Lorsque nous comprenons le caractère désordonné et erratique des processus par lesquels la vie se
développe, toute conception doit être jugée comme étant largement inintelligente, tout Créateur comme, au
mieux, bizarre et capricieux. Une religion reposant sur la Providence ne peut être soutenue qu’en supposant
que le dessein divin est un mystère incompréhensible… [Néanmoins], la critique [darwinienne] du
providentialisme et du surnaturalisme laissent ouverte la possibilité de ce que j’appelle une « religion
spirituelle ». Chacun des principaux monothéismes occidentaux peut générer une version de la religion
spirituelle en abandonnant la vérité littérale des récits contestés par les Lumières. Comment cela peut-il se
faire ? Je vais illustrer cette possibilité en prenant l’exemple du christianisme. Les chrétiens spirituels
abandonnent pratiquement tous les récits originaux de la vie de Jésus. Ils abandonnent sa naissance
extraordinaire, ses miracles, sa résurrection littérale. Ce qui survit, ce sont les enseignements, les
préceptes et les paraboles, et la montée finale de Jésus vers Jérusalem ainsi que le moment culminant de
sa crucifixion. Ce moment de souffrance et de sacrifice est vu, non pas comme le prélude d’un quelconque