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RÉSUMÉ
Ce rapport présente les résultats d’un projet d’intervention et d’évaluation mené à l’été
2000 dans deux établissements de détention de la Direction générale des services
correctionnels du Québec (DGSC). Des taux élevés au niveau des antécédents
suicidaires, de la gravité de ces antécédents, du risque et de l’urgence suicidaire, et des
troubles mentaux ont été observés dans un échantillon de 243 hommes incarcérés. De ce
nombre 43 personnes incarcérées (17,7%) présentaient une urgence suicidaire élevée ou
un trouble mental grave. L’analyse des dossiers institutionnels de ces individus en
difficulté a révélé que seulement 35% d’entre eux avaient été dépistés formellement mais
que 75% avaient au moins été identifiés informellement. Les dossiers étaient peu annotés
et ne rendaient peut-être pas justice au travail clinique qui n’est pas toujours consigné.
Néanmoins, ce manque d’informations pouvait laisser entrevoir un problème au niveau du
suivi des individus. Par delà ces observations, de grandes différences étaient observées
entre les détenus des deux établissements. Or, les services psychiatriques et de
déjudiciarisation offerts dans les communautés respectives pourraient expliquer ces
différences au niveau des prisons. Cela tendrait à démontrer que la prise en charge
communautaire des délinquants suicidaires ou souffrant de troubles mentaux peut avoir
une influence sur la qualité de vie de ces derniers mais aussi, indirectement, sur celle des
personnes vivant ou travaillant en milieu carcéral. En parallèle à ces observations, une
étude psychométrique a été réalisée pour évaluer la possibilité d’utiliser un formulaire plus
succinct de dépistage des individus suicidaires. Pour cette étape, des données recueillies
antérieurement au Service correctionnel du Canada ont aussi été utilisées. Cette
démarche permet alors de recommander l’utilisation de l’Échelle d’évaluation du risque
suicidaire (ÉÉRS) qui ne comprend que neuf éléments à vérifier par les agents des
services correctionnels préposés à l’admission des personnes incarcérées.
Note : Sauf indication contraire, le genre masculin utilisé dans ce document désigne aussi bien les femmes
que les hommes.