De l'œuf à l'autruchon L'incubation des œufs d'autruche Edouard Hansets Les presses agronomiques de gembloux 2013 © 2013, LES PRESSES AGRONOMIQUES DE GEMBLOUX, A.S.B.L. Passage des Déportés 2 - B-5030 Gembloux (Belgique) Tél. : +32 (0) 81 62 22 42 – Fax : +32 (0) 81 62 25 52 E-mail : [email protected] URL : www.pressesagro.be D/2013/1665/xx ISBN 978-2-87016-xxx-x Cette œuvre est sous licence Creative Commons. 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Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l’autorisation du titulaire des droits sur cette œuvre. Rien dans ce contrat ne diminue ou ne restreint le droit moral de l’auteur. Table des matières PRéFACE................................................................................................................................. VII 1. RAPPELS D’OOLOGIE ET D’EMBRYOLOGIE...................................................................... 1 1.1. Description de l’œuf....................................................................................................... 1 1.2. Composition de l’œuf.................................................................................................... 2 1.3. Protections naturelles.................................................................................................... 3 1.4. Développement de l’embryon........................................................................................ 4 2. INCUBATION......................................................................................................................... 7 2.1. Incubation naturelle........................................................................................................ 7 2.2. Incubation artificielle...................................................................................................... 8 2.2.1. Historique............................................................................................................ 8 2.2.2. Collecte des œufs................................................................................................ 8 2.2.3. Transport des œufs.............................................................................................. 9 2.2.4. Nettoyage des œufs............................................................................................ 9 2.2.5. Désinfection des œufs....................................................................................... 10 2.2.6. Marquage des œufs........................................................................................... 11 2.2.7. Stockage des œufs............................................................................................ 11 2.2.8. Les paramètres de l’incubation artificielle......................................................... 12 2.2.9. La salle d’incubation et les locaux annexes...................................................... 22 2.2.10. L’incubateur..................................................................................................... 23 2.2.11. Développement de l’embryon pendant l’incubation........................................ 25 3. éCLOSION.......................................................................................................................... 29 3.1. éclosoirs...................................................................................................................... 29 3.2. L’éclosion..................................................................................................................... 31 3.3. Interventions à l’éclosion............................................................................................. 32 4. AUTRUCHONS.................................................................................................................... 35 4.1. Premiers soins............................................................................................................. 35 4.2. Problèmes des premiers jours..................................................................................... 36 5. LES CAUSES DE NON-RéUSSITE..................................................................................... 39 5.1. Infertilité des œufs....................................................................................................... 39 5.2. Importance de la ration des géniteurs......................................................................... 40 5.3. Mortalité embryonnaire................................................................................................ 40 5.4. Problèmes à l’éclosion................................................................................................. 41 5.5. Défauts des autruchons............................................................................................... 42 6. FICHES ET DOCUMENTS................................................................................................... 51 6.1. Fiche de récolte des œufs........................................................................................... 51 6.2. Fiche d’incubation....................................................................................................... 51 6.3. Fiche de perte de poids pendant l’incubation............................................................. 52 6.4. Calendriers des incubations — éclosions.................................................................... 53 OUVRAGES CONSULTéS....................................................................................................... 55 Préface L’ouvrage publié par les Presses agronomiques en 1998 et intitulé « L’autruche. élevage et rentabilité » démontrait clairement l’importance de l’incubation dans les résultats économiques observés au niveau des élevages. L’analyse de sensibilité confirmait l’importance de ce paramètre sur les performances technico-économiques. Dans ce contexte, le livre rédigé par Edouard HANSETS représente un complément fort utile pour le candidat éleveur. L’auteur, en ayant accepté la rédaction de cet ouvrage, met en effet à la disposition du public l’incontestable expérience qu’il a accumulée au cours de nombreuses années. En qualité de praticien, les conseils et les recommandations qu’il formule seront appréciés par les différents opérateurs de cette filière autruche qui se développe en Belgique et en Europe. « De l’œuf à l’autruchon » aborde les différents points critiques que l’on peut rencontrer dans l’élevage de l’autruche en les envisageant respectivement au niveau de l’incubation, l’éclosion et les soins aux autruchons. L’incubation est sans conteste une phase particulièrement importante dans la réussite de l’élevage. Les différents paramètres pris généralement en compte sont analysés et de nombreuses recommandations sont formulées en insistant sur les aspects pratiques de la mise en œuvre. En considérant la faiblesse des informations disponibles sur ce sujet, les éleveurs apprécieront la mise à disposition de données précises et quantifiées sur ce sujet. En guise de conclusion, l’auteur propose une liste de contrôle qui permettra à chacun de situer ses performances et d’analyser objectivement les causes de nonréussite ou de succès au niveau de cette étape primordiale dans l’élevage de l’autruche qu’est la « naissance des animaux ». Enfin, des fiches pratiques sont proposées afin que chacun puisse améliorer le suivi de ses œufs et ainsi gérer avec plus de rigueur son exploitation. Philippe LEBAILLY Professeur à la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux 1 rappels d’OOLOGIe et d’embryologie 1.1. Description de l’œuf Les œufs d’autruche sont les plus gros œufs d’oiseaux actuels. Par contre, par rapport au poids de l’animal, ils sont parmi les plus petits : ils n’atteignent que 1,5 % du poids total de l’animal, comparé à 7 à 15 % en moyenne chez les autres types d’oiseaux. Les œufs de Struthio camelus camelus ne se distinguent de ceux des autres sousespèces (S. camelus massaicus, S. c. molybdophanes, S. c. australis et S. c. syriacus) que par l’aspect de la coquille et par la taille. Les premiers sont unis et polis, les seconds ont par contre une coquille marquée de nombreux petits pores et sont plus petits. Les autres caractéristiques des œufs de S. camelus se résument comme suit pour l’ensemble des sous-espèces domestiquées, y compris les nombreux hybrides : – longueur : de 135 à 175 mm – largeur : de 110 à 145 mm – poids : de 1200 à 1900 g – couleur : blanc crème – épaisseur de la coquille : 2 mm – coquille :± 15 à 20 % du poids total de l’œuf – contenu : ± 80 à 85 % du poids total de l’œuf dont 1/4 de jaune et 3/4 de blanc – résistance à l’écrasement :120 kg dans l’axe de la largeur 150 kg dans l’axe de la longueur. 2 De l'œuf à l'autruchon 1.2. Composition de l’œuf L’humidité ainsi que les taux en protéines et calcium sont génétiquement fixés et ne dépendent pas de l’alimentation. Ils sont semblables chez la poule et chez l’autruche. Par contre, les taux en vitamine E et en sélénium dépendent de l’alimentation et sont plus élevés dans l’œuf d’autruche (Tableau 1). La teneur en vitamines de l’œuf interfère directement sur l’éclosabilité et sur la viabilité des autruchons. L’alimentation des reproducteurs doit donc fournir vitamines et minéraux en quantités suffisantes. Tableau 1 — Comparaison entre l’œuf d’autruche et l’œuf de poule [d’après Fowler, 1991 ; Angel 1994]. Volume (ml) Autruche Poule 950-1210 55 Poids total (g) 1195-1525 60 Albumen (%) 59,4 58,1 Jaune (%) 20,9 31,8 17,7-20,5 10,1 Humidité (% MF) 74,3 74,6 Protéines (% MS) 47,9 47,8 Matières grasses (% MS) 42,4 43,9 Phosphore (% MS) 0,84 0,71 Sodium (% MS) 0,67 0,54 Potassium (% MS) 0,40 0,51 Calcium (% MS) 0,24 0,22 Vitamine A (UI/g) 18,5 20,5 Vitamine E (mg/g) 0,22 0,12 Magnésium (ppm) 608 472 Coquille (%) Zinc (ppm) 53 56,7 Thiamine (ppm) 3,43 2,90 Sélénium (ppm) 1,09 0,60 Acide folique (ppm) 0,84 0,51 MF = matière fraîche, MS = matière sèche, hors coquille. Rappels d'oologie et d'embryologie 3 1.3. Protections naturelles L’œuf dresse naturellement trois barrières successives à la pénétration des germes (Figure 1) : – la cuticule – les membranes – l’albumen. La coquille est dotée de milliers de pores (Figure 2) dont la plupart sont obstrués par la cuticule, diminuant ainsi la pénétration des germes. La pénétration des bactéries dans l’œuf est favorisée lorsque la surface de la coquille est mouillée. Les deux membranes internes de la coquille agissent en tant que barrière supplémentaire à la pénétration. Les bactéries s’y développent plus lentement du fait de la présence de substances antibactériennes comme le lysozyme. Le blanc (ou albumen) joue également un rôle de protection antibactérienne, il contient une série de substances à action antibactérienne. On peut citer le lysozyme qui a une activité contre les staphylocoques, et la conalbumine qui synthétise des molécules emprisonnant le fer, bloquant par la même occasion la croissance des bactéries. Figure 1 — Coupe transversale dans un œuf d’autruche fécondé. 1. Coquille et membrane externe. 2. Chambre à air. 3. Membrane interne. 4. Blanc épais. 5. Blanc mince. 6. Chalazes. 7. Disque germinal. 8. Futures membranes de l’embryon [in Kreibich, Sommer, 1995]. 4 De l'œuf à l'autruchon Figure 2 — Pores de la coquille de l’œuf d’autruche (échelle 1/1). 1.4. Développement de l’embryon Les modalités du développement de l’œuf d’autruche sont rarement décrites dans la littérature. On se référera donc à l’exemple de la poule. Le développement embryonnaire des oiseaux est comparable à celui des amphibiens et bénéficie des mêmes avantages, à savoir «l’invention» de deux nouvelles annexes embryonnaires qui s’ajoutent à la vésicule ombilicale héritée des poissons : la cavité amniotique et la vésicule allantoïdienne. Ce sont des dispositifs visant à assurer la protection, la nutrition, la respiration et l’élimination des déchets métaboliques de l’embryon. L’œuf de l’oiseau est télolécithe, c’est-à-dire que la partie embryonnaire au sens strict n’est constituée que par une zone superficielle discoïdale, localisée au pôle supérieur du jaune (disque germinatif où se dérouleront les segmentations). L’œuf est fécondé dans les voies génitales de la femelle et plus précisément dans l’oviducte gauche, le droit étant atrophié. En descendant dans l’oviducte, l’œuf s’entoure de plusieurs couches d’albumen, des membranes et de la coquille. Lors de cette descente, les parois de l’oviducte impriment à l’œuf un mouvement de rotation autour de son grand axe. Le sens de cette rotation est attesté par la torsion des chalazes (Figure 1), deux cordons résultant d’une Rappels d'oologie et d'embryologie 5 condensation mucilagineuse et maintenant la masse du jaune en position centrale au sein de l’albumen. La succession des différentes segmentations de l’embryon mènera à la neurula et à la mise en place d’une vésicule ombilicale qui circonscrit le vitellus, il s’agit du processus d’épibolie. L’embryon, d’abord étroitement appliqué à cette vésicule, tend ensuite à s’en dégager par un soulèvement au-dessus du jaune et par pédonculisation, mais lui reste associé par le pédicule vitellin (Figure 3). La vésicule ombilicale régressera progressivement à mesure que le vitellus qu’elle contient sera consommé par l’embryon. L’annexe suivante, la cavité amniotique, sera formée par le soulèvement circulaire de l’ectoderme et de la somatopleure qui formeront des replis emprisonnant l’embryon dans une chambre entièrement close (Figure 3) ; la cavité amniotique, par l’activité sécrétrice de ses parois, s’emplit d’un liquide physiologique : le liquide amniotique. La membrane entourant la cavité amniotique, l’amnios, est elle-même entourée par le cœlome extra-embryonnaire et par la séreuse (ou chorion) qui s’accole à la membrane coquillère de l’œuf. L’amnios joue un rôle de protection, par ailleurs le liquide amniotique constitue une réserve aqueuse pour l’embryon. D’autre part, dans l’intestin postérieur se forme une évagination endoblastique, le diverticule allantoïdien, tapissée par la splanchnopleure extra-embryonnaire. Ce diverticule s’introduit dans le cœlome extra-embryonnaire. Il s’applique contre la séreuse avec laquelle il fusionne pour former l’allanto-chorion, une membrane épaisse très vascularisée. Cette vascularisation joue un rôle majeur dans le cadre des fonctions exercées par l’allantoïde : – l’allanto-chorion établit des contacts avec la membrane coquillière, ce qui permet d’assurer les échanges respiratoires de l’embryon avec l’extérieur ; – l’allanto-chorion résorbe les sels minéraux (principalement les sels de calcium) stockés dans la coquille et qui sont utilisés par l’embryon, en particulier lors de l’édification du squelette ; – c’est aussi grâce à sa riche vascularisation que l’allanto-chorion assure l’absorption, au niveau des villosités de l’allantoïde, de la plus grande partie de l’albumen. La vésicule allantoïdienne a pour fonction de recueillir les déchets du métabolisme de l’embryon. L’albumen est totalement utilisé pendant l’incubation. Au moment de l’éclosion, le chorion, l’amnios et l’allantoïde sont éliminés en même temps que les débris de la coquille. Le reste du vitellus (jaune), soit 25 % de la masse initiale, se rétracte dans la cavité abdominale au niveau de l’intestin moyen et sert de réserve au poussin dans les premières heures qui suivent l’éclosion, plusieurs jours chez l’autruche. 6 De l'œuf à l'autruchon Figure 3 — Coupe sagittale dans l’embryon, l’amnios, la vésicule ombilicale et l’allantoïde de poule. 1. Séreuse (chorion). 2. Cœlome extra-embryonnaire. 3. Amnios. 4. Endoderme. 5. Splanchnopleure extra-embryonnaire. 6. Paroi de l’allantoïde. 7. Futur allanto-chorion. 8. Raphe séro-amniotique. 9. Cavité amniotique. 10. Embryon (région céphalique). 11. Intestin. 12. Pédicule vitellin. 13. Allantoïde. 14. Paroi de la vésicule ombilicale. 15. Vésicule ombilicale. 16. Jaune (vitellus) [Gallien, 1976]. On peut donc définir trois phases dans le développement embryonnaire. – La première phase s’étend du début de l’incubation au développement complet du bec. Pendant cette phase, on assiste à la mise en place des organes et des membranes. – La deuxième phase s’étend jusqu’à la formation significative des plumes du corps. Cette période s’accompagne d’un accroissement des organes sans réelle différenciation. – La dernière phase se poursuit jusqu’à l’éclosion et inclut la rétraction du vitellus, ainsi que le passage du système respiratoire de l’allanto-chorion à celui des poumons. 2 incubation 2.1. Incubation naturelle L’incubation naturelle est définie par une couvaison faite par les parents, sans intervention humaine. Les observations sur les autruches en captivité et sur les autruches sauvages ont permis de mettre en évidence les caractéristiques de l’incubation naturelle chez ces oiseaux. Alors que les variations journalières de température atteignent souvent 20 °C (de 17,8 à 38,9 °C), la température des œufs couvés reste quasi constante (de 30,8 à 33,8 °C) ainsi que celle du nid (de 31 à 34,5 °C). De même, l’humidité relative au sein du nid (de 31 à 52 %) est plus constante et plus basse que celle de l’air ambiant (de 39 à 72 %). Le mâle couve les œufs de la fin de l’après-midi au lendemain matin, soit durant 15 à 20 heures. La femelle couve le reste du temps. La durée de l’incubation est de 38 à 46 jours. En milieu naturel, un étrange manège intrigue depuis toujours les biologistes éthologues. Alors que la femelle est tranquillement installée sur son nid, plusieurs autres femelles attendent leur tour afin d’y déposer leurs propres œufs. Ce manège peut durer plusieurs jours et l’on compte jusqu’à 12 ou 15 femelles venant déposer de 40 à 50 œufs en tout, dont seulement un faible pourcentage sont fécondés. Le mâle et la femelle ne commencent réellement à couver qu’à la fin de la ponte car la couvaison des œufs incombe au mâle et à la femelle dominante, les autres femelles étant alors chassées. L’intervalle entre le début de la ponte et le début de la couvaison est d’environ 16 jours. 8 De l'œuf à l'autruchon Les autruches quittent parfois le nid pour aller se nourrir, la femelle s’absente plus souvent que le mâle. La durée de l’incubation dépend en partie du temps d’absence des parents sur le nid, qui est cependant assez rare. Pendant l’incubation naturelle, l’oiseau assis va périodiquement se lever et bouger les œufs du nid. Ceci ne veut pas nécessairement dire que les œufs sont retournés, mais ils changent de position. Ce mouvement périodique des œufs se produit de façon aléatoire. Le retournement des œufs est nécessaire pour égaliser la température de l’œuf en éliminant les gradients de température que subit un œuf sous l’oiseau. Le dessus de l’œuf est en contact avec l’oiseau et est plus chaud que la face inférieure qui se trouve en contact avec le nid. D’autres raisons de la nécessité du retournement des œufs seront exposées au chapitre du retournement dans les incubateurs (p. 18). 2.2. Incubation artificielle 2.2.1. Historique Bien que l’autruche ait parcouru les siècles, et par conséquent traversé de multiples civilisations (égyptienne, grecque, romaine, bushman, etc.), ce n’est qu’à partir de 1870 que son exploitation devint une industrie grâce à l’invention de l’incubateur artificiel. L’inventeur en fut Arthur Douglas, pionnier des éleveurs de Grahamstown (République d’Afrique du Sud). Voici ce qu’était l’incubation artificielle au début du siècle (Méthode du Dr Ménégaux in Poisson, 1926) : « ...l’incubateur a une température de 39 degrés. Cette température est abaissée vers le quinzième jour entre 37 et 38 degrés, on continue à l’abaisser jusqu’à la fin de l’incubation de manière qu’elle soit comprise entre 36,8 et 37 degrés. Pendant les deux premiers jours, on ne doit pas toucher aux œufs, après le deuxième jour, on les laisse refroidir un peu sur une couverture pendant trente minutes et pendant les cinq jours qui suivent, on les fait refroidir pendant une durée de trente à cinquante minutes. Il est nécessaire d’avoir un degré hygrométrique constant dans la salle d’incubation et une ventilation parfaite, pas trop violente mais bien assurée. Pour maintenir une humidité dans le local, on arrose le matin des nattes qui absorbent une quantité d’eau suffisante. Au quinzième jour, on mire les œufs ... » Nous pouvons comprendre que les résultats obtenus étaient très loin de ce que nous réussissons aujourd’hui avec les incubateurs modernes. 2.2.2. Collecte des œufs Une fois les œufs pondus, il est nécessaire de les récolter le plus rapidement possible pour éviter tout risque de contamination et d’altération de l’embryon. En retirant les œufs du nid on empêche également les autruches de couver et ainsi elles continuent à pondre. incubation 9 Il faut se méfier du mâle qui peut être très agressif pendant la période de ponte. Deux personnes seront nécessaires pour la collecte, une pour distraire le mâle et une autre qui va chercher les œufs. Les infections bactériennes pénètrent plus facilement dans des œufs fraîchement pondus. En effet, la coquille de l’œuf n’offre pas encore toute sa résistance, car elle n’est pas encore sèche, d’où la nécessité de faire un ramassage directement après la ponte. Tous les moyens de prévention doivent être mis en place afin de limiter le nombre de germes sur les œufs. (1) La première précaution à prendre est de récolter des œufs propres et pour ce faire, il faut inciter les autruches à pondre dans les nids confectionnés par l’éleveur à un endroit sec sous abri. Une excavation de deux mètres de diamètre dans du sable et recouverte d’un toit fera très bien l’affaire. (2) Les œufs sont ramassés avec des gants et chaque œuf peut être mis individuellement dans un sac plastique neuf pour éviter une contamination entre les œufs (contamination horizontale). Un marquage provisoire peut se faire au ramassage. (3) Les œufs présentant un coup ou une coquille fêlée sont directement écartés. Il est inutile de vouloir incuber de tels œufs. (4) Une hygiène parfaite des mains de l’éleveur est recommandée. Se laver les mains avant toute manipulation des œufs. (5) Dès que les œufs sont récoltés, il est bon de les mirer pour constater l’état de la coquille. Pour examiner les œufs, une lampe à mirer sera utile. Cette lampe sera puissante avec une focalisation précise. En général la lampe se place à une des pointes de l’œuf, celle où se trouve la chambre à air. (6) La manipulation des œufs doit se faire avec précaution, sans mouvements brusques, afin de ne pas endommager les tissus embryonnaires. 2.2.3. Transport des œufs Les œufs sont transportés dans des caisses conditionnées avec des alvéoles en mousse afin d’amortir les trépidations pendant le transport. Il faut toujours éviter que les œufs ne soient en contact entre eux pour prévenir les fêlures de coquilles dues aux chocs et la propagation des germes pathogènes. Les trépidations pendant les trajets, surtout si les œufs doivent subir un long voyage, ont pour conséquence de diminuer le taux de fécondité. Une diminution de plus de 10 % a été constatée lors de transports de quelques heures en voiture (par exemple lors du transport des œufs vers un centre d’accouvage). 2.2.4. Nettoyage des œufs Un œuf récolté propre et sec ne nécessite aucun soin particulier. Un nettoyage inopportun peut même endommager la cuticule qui protège la coquille et affaiblir ainsi la résistance naturelle de l’œuf à la pénétration des agents pathogènes. 10 De l'œuf à l'autruchon Les œufs souillés seront nettoyés avec une brosse douce, à sec, pour les débarrasser des traces de terre et de matières organiques. Tout œuf souillé sera systématiquement désinfecté afin de limiter le risque de contamination horizontale dans l’incubateur. Comme il a été dit plus haut, les œufs seront mirés pour écarter ceux qui ont une coquille fêlée ou présentant des dommages. 2.2.5. Désinfection des œufs Il existe deux types d’infection ou contamination : la contamination verticale qui est congénitale et a lieu au niveau des ovaires et de l’oviducte (salmonelle, mycoplasme, virus...) et la contamination horizontale, non congénitale, qui a lieu après l’oviposition. à ce moment l’œuf est chaud et humide et sa température diminue rapidement. Il s’opère alors une rétraction naturelle du contenu de l’œuf (permettant la formation de la chambre à air) accompagnée d’un phénomène de succion des germes au travers de la coquille. La désinfection des œufs avant l’incubation est obligatoire. Une bonne désinfection augmente les chances de succès de l’incubation, la qualité microbiologique des œufs étant un facteur primordial. En aviculture moderne, deux méthodes de désinfection sont possibles. • Méthode sèche ou fumigation La fumigation peut se faire par l’adjonction de 10 ml de formaldéhyde (bactéricide et fongicide) à 40 % à 5 g de permanganate de potassium par m3 de volume du local. Les œufs sont déposés sur des supports en plastique et placés dans une enceinte hermétique (boîte ou local selon le nombre d’œufs) qui fait office de chambre à gaz. On dépose les cristaux de permanganate dans un petit récipient dans la chambre à gaz, puis on y verse le formol avant de refermer celle-ci. La fumigation doit durer au moins une demi-heure. Les gaz de la fumigation sont toxiques pour l’homme et la manipulation exige le port d’un masque intégral. Après la fumigation, on laisse échapper les gaz soit en ouvrant la boîte à l’extérieur, soit par une ventilation si il s’agit d’un local, et on laisse reposer les œufs pendant une heure à l’air. La fumigation peut aussi se faire directement dans l’incubateur, mais jamais pendant les quatre premiers jours de l’incubation. • Méthode humide par aspersion Les méthodes de désinfection par voie humide sont plus efficaces vu l’emploi de produits ayant un plus large spectre d’action : en effet, il existe des produits qui sont en même temps bactéricides, virucides et fongicides (H.A.C.Ò, Hospital Antiseptic Concentrate, ou le Désogerme 3A® agriculture des Laboratoires ACI de Lyon en France). Le Désogerme 3A® est une solution aqueuse stabilisée d’ammonium quaternaire et de trois aldéhydes associés à différents additifs. Ce produit est exempt de composés incubation 11 chlorés, iodés ou phénoliques. Le fabricant recommande l’application d’une solution contenant 25 ml de Désogerme par litre d’eau pour la pulvérisation sur les œufs. La température idéale de la solution à utiliser est de ± 30 °C. Lors de la désinfection des œufs par aspersion, il faut impérativement que la solution ait une température supérieure à celle des œufs. Si on applique sur les œufs une solution plus froide, le liquide sera aspiré par les pores et on augmentera le risque d’y faire pénétrer les agents pathogènes. Ce phénomène d’aspiration apparaît également lorsqu’un œuf est pondu dans une flaque d’eau. L’œuf ayant la température du corps de l’autruche au moment de la ponte, l’intérieur se rétracte au contact de l’eau froide contaminée, et donc aspire cette eau porteuse de microbes à travers la coquille. Par contre, si la solution utilisée pour la désinfection est trop chaude, il y a un risque d’altérer l’albumen, les protéines ou les membranes de l’œuf. Après désinfection, les œufs seront essuyés de manière à ne pas avoir d’eau qui coule puis laissés à sécher à l’air libre. La désinfection des œufs ne supprime jamais tous les agents pathogènes. Elle permet seulement d’en diminuer le nombre et par conséquent, permet d’augmenter les chances de réussite de l’incubation. Une désinfection bien gérée peut rendre une coquille quasi exempte de germes pathogènes. 2.2.6. Marquage des œufs Après le nettoyage des œufs, une marque (par exemple un numéro) sera apposée sur la coquille du côté de la chambre à air, au moyen d’un crayon ou d’un feutre indélébile ou encore d’une étiquette, afin de pouvoir les identifier. Le numéro sera reporté sur la liste reprenant les pontes de votre élevage (voir fiche de récolte des œufs, p. 51). 2.2.7. Stockage des œufs Le stockage est une étape indispensable durant laquelle la chambre à air va se former, du côté le plus large de l’œuf où les pores sont plus nombreux et laissent passer l’air entre la membrane interne et la membrane externe. Lorsque l’œuf est laissé au repos quelques jours (au minimum 2 jours), l’albumen se dégrade et permet à l’embryon de se rapprocher de la chambre à air, pour autant que l’œuf soit maintenu en position verticale, côté large vers le haut, la densité du jaune étant inférieure à celle de l’albumen. L’embryon minuscule entrera dans un état de latence et pourra être conservé sans danger jusqu’à un maximum de 10 jours. Ses chances d’évoluer correc-tement ne seront pas diminuées par cette latence pour autant qu’elle se fasse dans de bonnes conditions de température, d’humidité et de retournement de l’œuf. Le stockage favorise même la perte en eau durant l’incubation sans pour autant avoir d’effets négatifs sur l’éclosabilité. 12 De l'œuf à l'autruchon Le local de stockage des œufs doit être propre, bien ventilé et à l’abri de toute condensation et prédation. Sa température optimale sera de 15 °C. Il n’y a cependant pas de différence observée à l’éclosion pour des températures comprises entre 13 et 18 °C. Le taux d’humidité relative doit être assez élevé sans pour autant atteindre le point de rosée ou condensation. Aucune vapeur ne peut être produite dans ce local. Le retournement des œufs pendant cette période est conseillé et sera effectué une fois toutes les 12 heures. Souvent les œufs sont stockés en position horizontale mais certains éleveurs les conservent en position dressée avec la chambre à air vers le haut. Enfin, le stockage des œufs permet de constituer des lots d’œufs qui seront mis en même temps dans l’incubateur et avoir ainsi des groupes d’autruches de même âge. 2.2.8. Les paramètres de l’incubation artificielle • Température L’embryon commence à se développer quand l’œuf d’autruche fécondé est exposé à une température supérieure à 30 °C. La durée de l’incubation est fonction de la température, pour autant que celle-ci soit comprise entre 35 et 37 °C. Ce sont toujours les éclosions à terme (42 jours) qui donnent les plus hauts pourcentages de réussite et les meilleurs poussins. On a constaté que les œufs d’autruche tolèrent, sans perturbation du développement de l’embryon, des variations de température de 1,5 °C en plus ou en moins. Dans ces limites physiologiques, l’embryon se développe plus rapidement quand la température est plus élevée et le temps d’incubation est donc plus court. Il est évident que la température des incubateurs doit se rapprocher le plus possible de ce qui se passe dans la nature. La température optimale est de 36,3 °C. Un thermomètre (au mercure) supplémentaire à celui de la sonde permettra de vérifier la bonne régulation dans l’incubateur. Les effets observés de la température sur l’œuf et l’embryon sont les suivants (Tableau 2). – Inférieure à 10 °C : l’exposition trop longue (plus de 24 h) d’un œuf à une température inférieure à 10 °C a pour conséquence la mort de l’embryon. – De 11 à 19 °C : il n’y a pas de multiplication cellulaire donc pas de dévelop-pement embryonnaire. C’est la température idéale pour le stockage des œufs. – De 20 à 29 °C : le développement correct de l’embryon n’est pas possible, il y a une faible activité cellulaire des cellules de l’embryon, mais qui conduira à la mort certaine de celui-ci. – De 30 à 34 °C : le développement de l’embryon est lent, avec des possibilités d’anomalies, des éclosions très tardives et un faible taux de réussite des éclosions. – De 35 à 38 °C : c’est la plage de températures qui donne les meilleurs résultats pour le développement embryonnaire et l’éclosion des œufs. 13 incubation – Supérieure à 38 °C : des embryons morts-nés, des anomalies physiques, très peu d’éclosions, et un taux élevé de mortalité après éclosion sont observés. Tableau 2 — Défauts dus à une température d’incubation inadéquate. Température trop élevée Température trop basse prématurée tardive apathique et petit poisseux, gluant, puant, ou mort ombilic sanglant, mal cicatrisé omphalite éclosion Poussin Cordon ombilical • Hygrométrie Le taux d’humidité relative dans un incubateur est un paramètre déterminant pour la réussite de l’incubation artificielle (Tableau 3). Les fluctuations du taux d’humidité ne sont pas aussi destructrices que celles de la température. Un taux d’humidité adéquat permet une meilleure assimilation du calcium et augmente la taille de l’embryon. Pour une température d’incubation de 36,3 °C dans l’incubateur, le taux optimal d’humidité relative se situe entre 20 et 25 %. Tableau 3 — Conséquences d’une mauvaise hygrométrie dans l’incubateur. Hygrométrie trop élevée Œuf Embryon Hygrométrie trop basse augmentation de la contamination fuite hydrique entraînant des et développement des bactéries adhérences mort tardive par défaut de perte d’eau éclosion prématurée éclosion tardive Poussin faible, non mobile, poisseux, sec, petit, déshydraté, adhérant œdèmes sous-cutanés à la coquille mal cicatrisé sec Cordon ombilical L’humidité relative, ou état hygrométrique de l’air, peut être déterminée au moyen du psychromètre à deux thermomètres. à condition que les échanges de chaleur sous l’effet du rayonnement et de la conductibilité, des bulbes des thermomètres soient négligeables durant les échanges par convection (thermomètre à bulbe ventilé), l’un des thermomètres dont le bulbe est nu donne la température sèche et l’autre thermomètre dont le bulbe est recouvert d’une mèche saturée d’eau donne la température humide. L’eau de la mèche, en s’évaporant, emprunte des calories au milieu ambiant et provoque donc une diminution de la température autour de ce thermomètre. Dans des conditions d’humidité faible, l’évaporation sera plus forte et le refroidissement qu’elle provoque sera plus grand ; inversement pour des conditions de forte humidité. La différence entre les températures lues au thermomètre sec et au thermomètre humide, d’autant plus grande que le milieu est plus sec, est corrélée à la 14 De l'œuf à l'autruchon valeur de l’humidité relative dans l’espace contrôlé, en tenant compte de la pression atmosphérique. Le tableau 4 permet de déterminer l’humidité relative à partir de la différence des températures sèche et humide et de la pression atmosphérique. Tableau 4 — Différence de températures entre le thermomètre sec et le thermomètre humide en fonction de l’humidité relative (H.R.) et de la pression atmosphérique. H.R. Pression atmosphérique (hPa) 820 840 860 880 900 920 940 960 980 1000 1020 1040 19,1 19.0 18,9 18,8 18,7 18,6 18,4 18,3 18,2 18,1 17,9 17,8 16 18,9 18,8 18,7 18,5 18,4 18,3 18,1 18 17,9 17,8 17,6 17,5 17 18,6 18,5 18,3 18,2 18,1 17,9 17,8 17,7 17,6 17,5 17,3 17,2 18 18,3 18,1 17.0 17,9 17,8 17,6 17,5 17,4 17,3 17,2 17.0 16,9 19 18.0 17,8 17,7 17,6 17,4 17,3 17,2 17,1 17.0 16,9 16,8 16,7 20 17,6 17,5 17,4 17,3 17,1 17.0 16,9 16,8 16,7 16,6 16,5 16,4 21 17,3 17,2 17,1 17.0 16,8 16,7 16,6 16,5 16,4 16,3 16,2 16,1 22 17.0 16,9 16,8 16,7 16,6 16,4 16,3 16,2 16,1 16 15,9 15,8 23 16,7 16,6 16,5 16,4 16,2 16,1 16.0 15,9 15,8 15,7 15,6 16,6 24 16,4 16,3 16,2 16,1 15,9 15,9 15,8 15,7 15,6 15,5 15,4 15,3 25 16,1 16.0 15,9 15,8 15,7 15,6 15,5 15,4 15,3 15,2 15.0 14,9 26 15,8 15,7 15,6 15,5 15,4 15,3 15,2 15.0 14,9 14,8 14,7 14,7 27 15,5 15,4 15,3 15,2 15,1 14,9 14,8 14,8 14,7 14,6 14,5 14,4 28 15,2 15,1 15.0 14,8 14,8 14,7 14,6 14,5 14,4 14,3 14,2 14,2 29 14,9 14,8 14,7 14,6 14,5 14,4 14,3 14,2 14,2 14,1 14.0 13,9 30 14,6 14,5 14,4 14,3 14,2 14,1 14,1 14.0 13,9 13,8 13,7 13,7 31 14,3 14,2 14,1 14.0 14.0 13,9 13,8 13,7 13,6 13,6 13,5 13,4 32 14.0 14.0 13,9 13,8 13,7 13,6 13,5 13,5 13,4 13,3 13,2 13,2 33 13,8 13,7 13,6 13,5 13,4 13,4 13,3 13,2 13,1 13,1 13.0 12,9 34 13,5 13,4 13,3 13,3 13,2 13,1 13.0 13.0 12,9 12,8 12,7 12,7 35 13,2 13,2 13,1 13.0 12,9 12,8 12,8 12,7 12,6 12,5 12,5 12,4 36 13.0 12,9 12,8 12,7 12,7 12,6 12,5 12,4 12,4 12,3 12,2 12,1 37 12,7 12,6 12,5 12,5 12,4 12,3 12,2 12,2 12,1 12.0 12.0 11,9 38 12,4 12,4 12,3 12,2 12,1 12,1 12 11,9 11,9 11,8 11,7 11,7 39 12,2 12,1 12.0 11,9 11,9 11,8 11,7 11,7 11,6 11,6 11,5 11,4 40 11,9 11,8 11,8 11,7 11,6 11,6 11,5 11,4 11,4 11,3 11,2 11,2 (%) 15 incubation Exemple : la température du thermomètre sec est de 36,5 °C (température ambiante dans un incubateur), la température du thermomètre humide est de 22,3 °C, la différence est de 14,2 °C. Si la pression atmosphérique est de 900 hPa, le tableau 4 indique une humidité relative (H.R.) de 30 %. Les valeurs optimales d’humidité relative recommandées dans la littérature varient fortement d’un auteur à l’autre. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est important que l’œuf perde 15 % de sa masse pendant la période d’incubation. C’est en surveillant ce paramètre que l’on déterminera le taux idéal d’humidité relative. Si le pourcentage de masse perdue est trop élevé par rapport à la courbe de poids optimale, on augmentera de 3 à 4 % l’humidité relative par % de masse perdue en excès. Si le pourcentage de masse perdue est trop faible, on abaissera de 3 à 4 % le taux d’humidité relative par % de masse à perdre (voir Tableau 6). Si le taux d’humidité relative n’arrive pas à descendre suffisamment bas dans l’incubateur, il faudra agir sur la température et le taux d’humidité dans la salle d’incubation avec un condition-nement d’air et un déshumidificateur. Le conditionnement d’air a pour but de stabiliser la température du local sans quoi il n’est pas possible de gérer et stabiliser le taux d’humidité. Plus l’air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d’eau (g/m3) à l’état de vapeur. En maintenant la température aux alentours de 20 °C dans le local où sont placés les incubateurs, on est certain de ne pas avoir d’excès d’humidité. Le tableau 5 permet de savoir à quel taux d’humidité relative doit se trouver le local d’incubation en fonction de sa température (qui sera gérée et stabilisée par le conditionnement d’air) et en fonction du taux d’humidité relative que l’on désire obtenir dans l’incubateur. Il est en effet plus facile de gérer le taux d’humidité dans le local avec un déshumidificateur que de vouloir extraire l’humidité de l’incubateur. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de système de régulation de l’humidité dans les incubateurs pour œufs d’autruche. Exemple : Si vous désirez obtenir 19 % d’humidité relative (H.R.) dans votre incubateur et que la température du local est de 22 °C, vous devrez avoir une humidité relative de 44 % dans le local. Tableau 5 — Humidité relative du local (en %) en fonction de sa température et de l’humidité relative requise dans l’incubateur. H.R. dans Température du local D’Incubation l’ incubateur 20 °C 21 °C 22 °C 23 °C 24 °C 25 °C 26 °C 27 °C 28 °C 29 °C 20 % 51 48 45 42 40 38 36 34 33 31 19 % 50 47 44 41 39 37 35 33 31 29 18 % 47 45 42 40 37 35 33 31 29 27 17 % 45 42 40 38 35 33 31 29 27 26 16 De l'œuf à l'autruchon La perte de poids des œufs d’autruche suit une pente relativement constante au cours des six semaines d’incubation (Figure 4 et Tableau 6). La comparaison des courbes d’évolution du poids des œufs fécondés avec celles des œufs non fécondés ne révèle pas de différence significative. Aussi, la perte de poids au cours de l’incubation représente-t-elle un phénomène physique, essentiellement passif, indépendant du développement de l’embryon. Elle est liée d’une part au volume de l’œuf et d’autre part au réglage de l’incubateur. Ainsi, selon la température et l’hygrométrie utilisées, on obtient des valeurs de perte de poids de l’œuf différentes d’un élevage à l’autre. Figure 4 — Exemple de perte de poids pour un œuf de 1620 g au départ (la perte de poids totale est de 15 %). • Poids de l’œuf Il existe une relation entre la taille de l’œuf et son éclosabilité. D’après l’expérience de Deeming en 1994, les œufs dont le poids se situe entre 1100 et 1400 g, éclosent sans assistance dans plus de 70 % des cas alors que le taux d’éclosion des œufs dépassant 1600 g n’atteint pas 50 %. La fréquence d’autruchons poisseux ou œdémateux augmente avec le poids de l’œuf. Lorsque la taille de l’œuf augmente, le rapport entre sa surface et son volume diminue, ce qui rend moins efficaces les échanges de gaz et de chaleur. En fin d’incubation, le catabolisme de l’embryon produit de la chaleur qu’il doit évacuer sous peine de voir augmenter sa température interne. La surchauffe de l’embryon provoque des dommages irréparables aux tissus, augmente le besoin en oxygène et par conséquent la mortalité embryonnaire. Si on incube deux œufs dont la porosité de la coquille est identique mais dont les poids sont respectivement de 1200 g et 1600 g, à 30 % d’humidité relative, le premier va perdre 15 % de son poids, l’autre 11,25 %. à terme, l’embryon du second va emmagasiner plus d’eau dans ses tissus, et se mouvoir dans un espace proportionnellement plus restreint. Dans ces conditions, on comprend aisément que la proportion d’autruchons 17 incubation Tableau 6 — Perte de poids pendant l’incubation (perte théorique de 15 %) aux conditions de T° et d’H.R. POIDS POIDS DE L’ŒUF AU JOUR INITIAL 7 14 21 28 35 42 1800 1755 1710 1665 1620 1575 1530 1775 1731 1686 1642 1598 1553 1509 1750 1706 1663 1619 1575 1531 1488 1725 1682 1639 1596 1553 1509 1466 1700 1658 1615 1573 1530 1488 1445 1675 1633 1591 1549 1508 1466 1424 1650 1609 1568 1526 1485 1444 1403 1625 1584 1544 1503 1463 1422 1381 1600 1560 1520 1480 1440 1400 1360 1575 1536 1496 1457 1418 1378 1339 1550 1511 1473 1434 1395 1356 1318 1525 1487 1449 1411 1373 1334 1296 1500 1463 1425 1388 1350 1313 1275 1475 1438 1401 1364 1328 1291 1254 1450 1414 1378 1341 1305 1269 1233 1425 1389 1354 1318 1283 1247 1211 1400 1365 1330 1295 1260 1225 1190 1375 1341 1306 1272 1238 1203 1169 1350 1316 1283 1249 1215 1181 1148 1325 1292 1259 1226 1193 1159 1126 1300 1268 1235 1203 1170 1138 1105 1275 1243 1211 1179 1148 1116 1084 1250 1219 1188 1156 1125 1094 1063 1225 1194 1164 1133 1103 1072 1041 1200 1170 1140 1110 1080 1050 1020 1175 1146 1116 1087 1058 1028 999 1150 1121 1093 1064 1035 1006 978 1125 1097 1069 1041 1013 984 956 1100 1073 1045 1018 990 963 935 poisseux ou œdémateux soit plus importante avec les gros œufs si on n’a pas adapté le taux d’H.R. dans l’incubateur. Les œufs de grande taille ont besoin de perdre une plus grande quantité d’eau pour atteindre une perte de poids de 15 %. Un œuf de 1200 g doit perdre seulement 180 g tandis qu’un œuf de 1600 g devra perdre 240 g soit 60 g de plus (Tableau 6). Cette constatation, couplée au rapport surface/volume plus faible dans le cas des gros œufs, explique la difficulté pour ces derniers à perdre du poids dans des conditions d’ambiance fixées (T°, H.R., ventilation). 18 De l'œuf à l'autruchon En conclusion, le faible taux d’éclosion associé aux œufs de grande taille peut être mis en relation avec une température trop élevée de l’œuf, une perte de poids trop faible et un déficit en oxygène. On peut remédier à ce problème en incubant les œufs à des températures différentes en fonction de leur poids. Les œufs les plus lourds seront incubés à une température plus basse (0,5 °C) et une humidité relative plus faible (2 à 3 °C de moins au thermomètre humide) pour faciliter la perte de poids. En conséquence, le développement embryonnaire sera plus lent, les besoins en oxygène moindres et le temps d’incubation prolongé de deux jours. • Retournement des œufs En incubation naturelle, le retournement des œufs paraît justifié par le gradient de température qu’un œuf subit sous l’oiseau (différence de température entre le dessus et le dessous de l’œuf). Dans un incubateur à courant d’air forcé, il n’y a pas de gradient de température et pourtant le retournement des œufs est d’une importance capitale pour le développement correct de l’embryon. Normalement, quand un œuf est basculé, le jaune est libre d’y tourner à l’intérieur grâce à la différence de densité entre le haut et le bas de celui-ci, ce qui permet à l’embryon de flotter toujours vers le haut de l’œuf. Chez les œufs non retournés, il semble que l’embryon se colle à la membrane externe de la coquille. De plus, des études concernant le développement embryonnaire des œufs de volaille ont montré qu’il y a des effets plus profonds qu’une simple adhérence de l’embryon à la membrane externe de la coquille. Des œufs de poules retournés ont été comparés avec des œufs non retournés pendant l’incubation dans un même incubateur. En même temps qu’il y a une période critique, du 3e au 7e jour, durant laquelle le retournement est indispensable, il y a quatre types d’influence du retournement sur la croissance et le développement de l’embryon : – au niveau de la croissance des membranes extra-embryonnaires, – au niveau de la balance des fluides de l’embryon, – au niveau de la nutrition de l’embryon, – au niveau de la croissance de l’embryon. Ne retourner les œufs que pendant la période critique donne d’aussi bons résultats qu’un retournement régulier pendant toute la période d’incubation. Par contre, si des œufs sont retournés à un autre moment, à l’exclusion de la période critique du 3e au 7e jour, les résultats sont identiques à ceux observés avec des œufs non retournés. Dès que la chambre à air a été localisée, l’œuf doit être placé avec cette chambre vers le haut. L’angle entre l’axe de l’œuf et la verticale sera de 45°. Il est recommandé de basculer l’œuf de 90° par rapport à sa position initiale et de répéter ce mouvement toutes les deux ou trois heures et ceci pendant l’incubation proprement dite, jamais pendant l’éclosion (Figure 5). Si la chambre à air n’a pas été localisée, les œufs seront disposés horizontalement et devront subir une rotation suivant l’axe horizontal de +180°, puis -180° (Figure incubation 19 5). Il convient de prendre des précautions importantes lors de ces manipulations, car une étude sur des œufs fertiles mais non éclos (Ley, 1986) a montré qu’une cause de la mort des embryons semblait être une mauvaise position de la tête, opposée à la chambre à air. Cette position anormale (dite malposition II) serait le résultat soit d’une incubation horizontale, soit d’une orientation de la chambre à air vers la bas ou encore d’une mauvaise rotation des œufs. Figure 5 — Mouvements de rotation de l’œuf dans l’incubateur (à gauche pour les œufs incubés verticalement, à droite, horizontalement). Le manque de retournement des œufs ralentit la croissance de la zone vasculaire. La membrane du sac contenant le vitellus, riche en vaisseaux sanguins, croît autour de celui-ci. Cette membrane est importante dans la formation du fluide sous-embryonnaire et pour l’absorption du vitellus. Au 3e jour, il n’y a aucune différence entre un œuf retourné et un œuf non retourné ; par contre, au 7e jour, la zone vascularisée des œufs non retournés est plus petite de 17 %. Plus tard, au cours du processus d’incubation, on observera aussi une réduction de la croissance de l’allanto-chorion. La membrane qui délimite la surface interne de la coquille agit comme le poumon de l’embryon (voir chap. 1). L’allanto-chorion croît aussi autour de l’albumen formant un sac d’albumen complet ; ainsi, pendant une incubation normale, il est complet au 12e jour. Mais ceci n’est pas le cas dans beaucoup d’œufs non retournés. Dans ce cas, une formation incomplète du sac d’albumen empêche l’éclosion. Pendant la première semaine du développement, l’embryon utilise la zone vasculaire pour pomper des sels et de l’eau de l’albumen dans le jaune pour former le fluide sous-embryonnaire. Ce fluide est alors utilisé au cours de la deuxième semaine du développement pour produire les liquides amniotique et allantoïque. Le premier sert à protéger l’embryon et le second agit comme sa vessie. Dans les œufs non retournés, moins d’eau est transférée de l’albumen au liquide sous-embryonnaire et ceci se remarque plus tard par une réduction du liquide allantoïque. 20 De l'œuf à l'autruchon Le manque de retournement des œufs diminue la nutrition de l’embryon. Dans un premier temps, une zone vasculaire plus petite réduit l’absorption du jaune d’œuf. L’utilisation d’albumen riche en protéines est significativement affectée par le manque de retournement. Au 12e jour d’incubation, chez la poule, une série de petits trous apparaissent dans la membrane séparant l’albumen du liquide amniotique. De l’albumen migre alors dans le liquide amniotique et est assimilé par l’embryon pour la croissance. Les protéines en excès sont simplement transférées dans le sac vitellin pour utilisation ultérieure après l’éclosion. Dans des œufs non retournés, l’albumen n’est pas déshydraté complètement et tend à reposer au fond de l’œuf en dessous du jaune, et souvent il n’est pas entouré complètement par la membrane chorio-allantoïque. La migration de l’albumen dans le liquide amniotique est limitée et retardée, et l’embryon est privé d’une source importante d’éléments nutritifs avec comme conséquence une croissance limitée. Pendant la deuxième partie de l’incubation, le taux de croissance d’un embryon non retourné est retardé par rapport à celui des œufs retournés. L’absence de retournement des œufs affecte donc plusieurs processus de croissance et physiologiques qui se combinent pour empêcher l’embryon d’utiliser l’albumen de l’œuf. Cependant, les conséquences du manque de retournement des œufs pendant la première partie de l’incubation ne sont vraiment visibles que pendant la seconde partie de l’incubation et il est alors trop tard pour les corriger. Par contre, le manque de retournement pendant la deuxième partie de l’incubation n’aura que des effets négatifs faibles sur le développement. Pour l’autruche, la période critique n’a pas été définie expérimentalement. C’est pourquoi on pratiquera le retournement pendant toute la période du séjour de l’œuf dans l’incubateur, suivant en cela le principe de précaution. En résumé, si l’albumen n’est pas utilisé dans son entièreté, l’embryon aura un faible taux de croissance et n’atteindra pas les critères nécessaires pour son éclosion. Il ne peut pas rester d’albumen non assimilé dans la coquille au moment de l’éclosion ; l’embryon ne pourra pas prolonger sa période d’incubation pour utiliser l’albumen restant et donc une mortalité à la naissance est certaine (Tableau 7). • Ventilation La consommation en oxygène de l’œuf suit une fonction exponentielle jusqu’aux environs du 30e jour de la période d’incubation, puis elle ralentit avant de passer par un maximum de consommation six jours avant l’éclosion, pour décroître ensuite lentement jusqu’à l’éclosion (Figure 6). Cette dernière phase correspond au ralentissement de la croissance de l’embryon pendant que celui-ci résorbe le vitellus à l’intérieur de son corps. 21 incubation Tableau 7 — Résumé des effets du manque de retournement de l’œuf d’autruche. Jour de l’incubation Effets 6 possibilité d’adhérence de la membrane sur la coquille 10 mauvais développement de la zone vasculaire 14 formation restreinte du liquide sous embryonnaire 16 grand volume d’albumen dilué 18 mauvais positionnement de l’embryon 22 faible croissance de la membrane chorio-allantoïque 24 faible développement du sac d’albumen 26 croissance embryonnaire retardée 28 transfert restreint d’albumen dans le liquide amniotique 32 mauvaise oxygénation du sang embryonnaire 36 albumen résiduel 40 mauvais positionnement de l’embryon pour l’éclosion 42 faible taux d’éclosion Figure 6 — Consommation d’oxygène par œuf et par heure au cours des six semaines d’incubation. Si l’œuf absorbe de l’oxygène, son métabolisme entraîne le rejet de CO2 et de vapeur d’eau. La concentration en oxygène et en CO2 à l’extérieur de l’œuf influence directement ces échanges gazeux. Ceci montre la grande importance d’une ventilation efficace de l’incubateur, qui permettra de renouveler continuellement l’air dans celui-ci. Si la ventilation est insuffisante, le taux d’oxygène décroît rapidement et la concentration en CO2 augmente. Le taux normal d’oxygène dans l’air est de 21 % en volume. Si ce taux décroît de 1 %, le taux d’éclosion, lui, diminuera de 5 %. 22 De l'œuf à l'autruchon Une concentration de 0,03 % de CO2 est celle de l’air pur, on atteint 0,15 % dans une salle de réunion, et 3 % dans un abri anti-aérien ; mais à 10 %, il y a danger mortel immédiat pour l’homme. L’embryon d’autruche est plus sensible : à la concentration de 2 %, le CO2 réduit le taux d’éclosion et au-dessus de 5 %, le taux d’éclosion est nul. Les symptômes d’une concentration en CO2 trop élevée sont les suivants : – un pourcentage réduit d’éclosion des œufs, – des poussins qui meurent dès l’entrée dans la chambre à air, – une mauvaise occlusion de l’ombilic, – une absorption incomplète du vitellus, – des poussins sans vigueur. Une ventilation insuffisante a aussi pour conséquence l’apparition de coins humides dans l’incubateur et une augmentation de l’humidité à la surface des œufs (création d’un microclimat favorisant la croissance de germes pathogènes). D’autre part, une circulation défectueuse induit une distribution inégale de la chaleur dans l’incubateur. Le renouvellement d’air conseillé dans un incubateur varie, selon les auteurs, de 300 à 700 m3 d’air par jour et pour 100 œufs. L’équilibre des trois facteurs (température, humidité et ventilation) doit être adapté à la porosité de la coquille de l’œuf. Une plus grande porosité augmente l’évaporation et le risque d’infections par des germes pathogènes. Il faut donc une température plus basse et une humidité relative plus haute. Des œufs insuffisamment poreux sont problématiques à cause d’une chambre à air trop peu volumineuse. L’embryon pourrait alors être asphyxié, ou souffrir de dommages irréversibles causés par une concentration en CO2 trop élevée. 2.2.9. La salle d’incubation et les locaux annexes La disposition des pièces annexes à la salle d’incubation doit être telle que l’on puisse toujours quitter les locaux d’incubation sans revenir sur ses pas ni repasser par les locaux par où l’on est entré (voir Figure 3.2 p. 57 in Cornette et Lebailly, 1998). Les locaux nécessaires sont les suivants : – un local sanitaire de désinfection pour le personnel, avec évier, pharmacie, pédiluve, vestiaire...), – un local pour le pré-conditionnement de l’air, – le local de réception des œufs, – le local de désinfection et fumigation des œufs, – le local de stockage des œufs, – la salle des incubateurs, – la salle d’éclosion qui abrite les éclosoirs. Tous ces locaux doivent répondre à des paramètres d’ambiance plus ou moins exigeants (Tableau 8) et seront soumis à de strictes règles d’hygiène. 23 incubation Avant d’entrer dans chacun de ces locaux, il faut utiliser un pédiluve pour désinfecter les souliers. Se laver les mains et porter des vêtements spécifiques comme cache-poussière, protège-tête, gants, masque respiratoire, chaussures, contribuera à éviter les contaminations des œufs. Les locaux seront désinfectés entièrement au moins deux fois par an, avant et après la saison de ponte. Le local de pré-conditionnement de l’air servira à filtrer et conditionner l’air avant son entrée dans les différents locaux de l’unité d’incubation. Les locaux seront impérativement et uniquement réservés aux accouveurs (pas de visites). Tableau 8 — Résumé des paramètres d’ambiance pour l’incubation des œufs d’autruche. TEMPéRATURE HUMIDITé VENTILATION Rotation °C RELATIVE par 100 œufs/h r / jour Salle de stockage 13 à 18 60 à 80 % 1 m3 4x Salle d’incubation 21 à 25 35 à 60 % 1,4 m3 36,1 à 36,4 18 à 36 % 2 m3 21 à 25 50 à 90 % 3 m3 35,5 à 36,5 70 % 3 m3 Incubateur Salle d’éclosion éclosoir 12 x 0 2.2.10. L’incubateur L’incubateur est un appareil consistant essentiellement en une enceinte close, aseptique, maintenue à température et humidité constantes par des systèmes de régulation, et où sont placés les œufs pour la durée de leur incubation (Figure 7). Les matériaux utilisés pour l’enceinte doivent être non poreux et d’entretien aisé pour le nettoyage ; le PVC est idéal pour cet usage. Ils doivent aussi être isothermiques pour éviter les déperditions de calories. Les systèmes de régulation de la température (thermostats) sont de plusieurs types : bilames, tubes de mercure à contacts électriques, ou thermostats électro-niques à micro-processeurs. Ces derniers sont préférables aux autres du fait de leur précision de régulation. Un système de retournement automatique des œufs sera plus commode que le retournement manuel. L’incubateur disposera d’ouïes réglables pour permettre l’entrée et la sortie d’air pour le renouvellement de celui-ci dans l’enceinte. Les incubateurs peuvent être de capacité différentes (50, 100, 250, 1000, … œufs) allant même jusqu’à la taille d’un local entier. En résumé, l’incubateur idéal doit répondre aux critères suivants : – contrôle et régulation de la température avec une précision de 0,1 °C 24 De l'œuf à l'autruchon – lecture de l’humidité relative (hygromètre) – retournement automatique des œufs à fréquence réglable – circulation et renouvellement de l’air – construction avec un matériau isothermique et d’un nettoyage facile – alarme en cas de panne (dépassement de la température de consigne). Les prix varient en fonction de la capacité (nombre d’œufs), de l’instrumen-tation (différents contrôles, précision des contrôles) et de la qualité de la finition. Le calcul de la capacité de l’incubateur suit le raisonnement suivant. Une femelle pondant trois œufs par semaine en moyenne et la durée de l’incubation étant de six semaines, par femelle, la capacité de l’incubateur sera de 6 x 3 = 18 œufs. Exemple : pour trois trios, soit six femelles, une capacité de 108 œufs (6 x 18) suffira, soit un incubateur de 120 œufs ou, mieux, deux incubateurs de 60, pour des raisons d’hygiène (contamination horizontale) et de gestion de la perte de poids des œufs. Figure 7 — Incubateur 60 œufs (INCUBEL). 25 incubation 2.2.11. Développement de l’embryon pendant l’incubation Les repères visuels qui permettent de suivre les stades du développement embryonnaire pendant l’incubation sont les suivants (Tableau 9, Figures 8 et 9) : – Jour 1. La poche d’air (ou chambre à air) est toute petite. L’ombre du jaune est faible et très mobile. Le blanc est très clair. – Jour 3. La chambre à air est en formation. Développement de l’embryon (peu visible) du côté de la chambre à air. – Jour 7. La chambre à air est clairement définie et l’ombre de l’embryon s’assombrit. – Jour 14. élargissement de la chambre à air. L’embryon apparaît clairement comme une masse foncée qui occupe environ la moitié de l’œuf. – Jour 21. La chambre à air occupe le 1/6 de l’œuf et l’embryon la moitié. – Jour 28. La chambre à air occupe le 1/5 de l’œuf et l’embryon les 2/3. – Jour 35. La chambre à air occupe 22 % de la longueur de l’œuf et l’embryon les 7/8. – Jour 39. L’embryon remplit la totalité de l’œuf. La masse claire (côté opposé à la chambre à air) a disparu. Les mouvements de l’embryon peuvent être perçus. Une bosse sur la membrane nous indique la tête. Tableau 9 — évolution de l’embryon et de la chambre à air pendant l’incubation. Longueur (mm) Jour 1 Poids (g) 2 Chambre à air (%) 5 Jour 7 10 0,9 7 Jour 14 30 2,8 12 Jour 21 85 18 16 Jour 28 155 150 20 Jour 35 235 250 22 Jour 41 270 910 30 Figure 8 — évolution du poids u et de la longueur n de l’embryon pendant l’incubation. 26 De l'œuf à l'autruchon Jour 1 Jour 7 Jour 14 Jour 21 incubation Jour 28 Jour 35 Jour 39 Figure 9 — Développement de l’embryon d’autruche. à gauche : observation par mirage, à droite : ouverture de l’œuf. 27 3 éCLOSION 3.1. éclosoirs Le temps d’éclosion dépend de l’âge des parents, du poids de l’œuf, du temps de stockage, des conditions de stockage, de la température d’incubation et de l’humidité relative. Aux environs du 39e jour, les œufs sont déplacés de l’incubateur à l’éclosoir placé dans la salle d’éclosion. L’éclosoir ressemble à un incubateur, à la seule différence qu’il ne faut pas de système de retournement des œufs. Les œufs y sont déposés à plat dans des compartiments avec ou sans séparations (Figures 10 et 11). Si les œufs sont en contact les uns avec les autres pendant l’éclosion, il y a une stimulation réciproque entre les œufs, étant donné que les poussins entendent leurs voisins quand ils émettent des petits cris ou tapent sur la coquille (bêchage de coquille). La température dans l’éclosoir oscillera autour de 35,5 à 36,5 °C pour une température de 21 à 25 °C dans la salle. On demande moins de précision dans la régulation de la température dans l’éclosoir que dans l’incubateur. Le poussin produit énormément de chaleur puisque sa température avoisine 39 °C. L’humidité relative de l’air sera plus importante dans la salle d’éclosion que dans la salle d’incubation. Un taux d’H.R. de 50 à 90 % dans la salle et 70 % dans l’éclosoir représente l’idéal. La salle d’éclosion demande une bonne aération pour que les éclosoirs puissent renouveler leur air intérieur. La demande en oxygène des poussins est grande à ce moment de leur évolution. Une désinfection de la chambre d’éclosion est recommandée. Le résumé des paramètres d’ambiance pour l’éclosion des œufs d’autruche est repris au tableau 8 (page 23). Enfin, une lampe à mirer est indispensable pour examiner à l’intérieur des œufs les mouvements du futur autruchon. 30 De l'œuf à l'autruchon Figure 10 — éclosoir à cloisonnements. Figure 11 — éclosoir à tiroirs, sans cloison (INCUBEL). éclosion 31 3.2. L’éclosion L’éclosion est déclenchée par la demande en oxygène des poussins, cette demande ne pouvant plus être satisfaite par la diffusion. Afin de ne pas suffoquer, le poussin met sa tête au-dessus de ses pattes et pousse son bec dans la poche d’air pour commencer sa respiration pulmonaire (internal pipping). Son entrée dans la chambre à air lui permet de vivre 24 heures (Figure 12). Figure 12 — Stades de l’éclosion. 1. Avant le becquetage de la coquille. 2. Becquetage de la coquille. 3. Picage de la coquille. 4. Consolidation du trou de la coquille. 5. émergence. 6. Séchage de l’autruchon [d’après Deeming, 1995]. 32 De l'œuf à l'autruchon Cette ouverture initiale lui donne accès à une quantité limitée d’oxygène, lui permettant de poursuivre ses efforts. Une petite excroissance dure se développe au bout de son bec qui lui permet de casser la coquille. Cette excroissance disparaîtra quelques jours après sa naissance. Les muscles du cou se raidissent et permettent à la tête de casser la coquille (bêchage de la coquille). Les premiers poussins sortis émettent un son qui encourage les autres à faire de même. Les poussins doivent être maintenus dans l’éclosoir tant qu’ils ne sont pas complètement secs et tant qu’ils ne peuvent pas se tenir debout et marcher (Figure 13). Figure 13 — éclosion dans un bac sans séparation. 3.3. Interventions à l’éclosion Les oiseaux les plus actifs casseront leur coquille 12 à 18 heures après qu’ils aient introduit leur bec dans la poche d’air. En général, les poussins capables de casser leur coquille par leurs propres moyens le feront dans un délai de 24 à 36 heures après la première éclosion. La technique du mirage permet de visualiser l’activité du poussin dans l’œuf. Les œufs présentant des poussins immobiles ou très peu actifs sont ceux qui devront subir une intervention. Il est conseillé d’attendre 36 heures avant de casser la coquille des poussins en retard. Certains éleveurs préfèrent attendre plus longtemps encore avant d’intervenir. éclosion 33 Une fois que la coquille a été cassée, de nombreux changements interviennent et l’éleveur est obligé d’assister le poussin jusqu’à la fin du processus d’éclosion. La coquille doit être cassée au niveau de la poche d’air. Si le poussin a déjà introduit sa tête dans cette poche, l’œuf peut être replacé dans l’éclosoir. Dans la plupart des cas, le poussin s’en sortira sans trop de difficultés. Deux possibilités se présentent si le poussin n’a pas encore introduit sa tête dans la poche d’air, soit il se trouve en position normale, soit en position anormale (Figures 14 et 15). • Intervention en cas de position normale Dans la majorité des cas, il se trouvera en position normale. Le bec et la tête pourront être définis au niveau de la membrane restée intacte. Il faudra soigneusement percer cette membrane à l’aide d’une pince à épiler ou d’une pointe de ciseau afin que le poussin puisse respirer. Figure 14 — Position normale de l’autruchon par rapport à la chambre à air : séquence des mouvements avant éclosion. Figure 15 — Malposition de l’embryon par rapport à la chambre à air. L’œuf pourra ensuite être replacé dans l’éclosoir, mais il devra être surveillé le plus régulièrement possible (toutes les heures). à chaque examen, il faudra délicatement prélever la membrane desséchée collée au poussin. La coquille peut être cassée progressivement à l’aide d’un poinçon et d’un petit marteau pour aider le poussin à éclore. Il ne faudra en aucun cas retirer le poussin de sa coquille, il faut que le sac vitellin soit complètement résorbé à la sortie du poussin. 34 De l'œuf à l'autruchon • Intervention en cas de malposition Dans certains cas, le poussin se trouve dans une position anormale (malposition). Il s’agira alors de localiser le bec et la tête qui ne se situent pas au niveau de la poche d’air (Figure 16). Pour trouver le bec du poussin, il faudra localiser une région décolorée entre la coquille et la membrane (il s’agit ici de la membrane qui recouvre directement le poussin). La décoloration est le résultat du frottement continu du bec du poussin contre la coquille qui provoque une dévascularisation de la membrane. L’éleveur est souvent obligé de casser une grande partie de la coquille afin de trouver la décoloration, et donc l’empla-cement du bec. Il percera ensuite la membrane pour permettre au poussin de sortir son bec. L’œuf sera replacé dans l’éclosoir et l’éleveur s’en occupera avec attention jusqu’à la fin de l’éclosion. Figure 16 — Mauvaise position de l’autruchon. Bec situé à l’opposé de la poche d’air. A. A la lampe à mirer. B. Avant ouverture, coquille + membrane. C. Après ouverture. éclosion 35 4 AUTRUCHONS 4.1. Premiers soins Dès la sortie de l’œuf, la désinfection du nombril est absolument nécessaire pour éviter une infection du vitellus et un risque de septicémie qui conduit à la mort (désinfection au chloramphénicol ou au mercurochrome). Une fois né, l’autruchon restera soit dans l’éclosoir soit sous une lampe chauffante à une température de 32 °C minimum. Le séjour sans boire ni manger durera de 3 à 6 jours. Cette période de diète permettra à l’autruchon d’assimiler le vitellus (le restant du jaune de l’œuf) contenu dans le sac vitellin. Le contenu du sac vitellin pourrait lui permettre de survivre pendant 12 jours. Il est recommandé cependant de ne pas attendre aussi longtemps pour initier l’autruchon à manger. Donc après ces 3 à 6 jours de diète, on commencera par lui donner des petits cailloux ou du gravier (grit pour pigeon) et ensuite de la nourriture et de l’eau. Une puce électronique (microchips), porteuse du numéro d’identification du poussin, peut être introduite avec une seringue à l’arrière du cou, 1 à 2 cm en dessous de l’oreille droite. Actuellement, il n’existe aucune réglementation spécifique pour l’autruche. Les poussins seront ensuite transférés dans une pièce où la température est de 22 à 27 °C avec des points plus chauds (32 °C) sous une lampe. Une hygiène stricte est recommandée car le poussin n’a pas encore un système immunitaire suffisamment développé. L’immunité héréditaire des poussins les protège 38 De l'œuf à l'autruchon en effet contre les agents pathogènes présents dans le milieu des parents, qui, dans un élevage, est souvent différent du milieu où sont élevés les jeunes. Il est important que les jeunes puissent ingérer des bactéries non pathogènes qui coloniseront l’intestin et contribueront à protéger le jeune contre une prolifération de bactéries pathogènes. Dans la nature, les jeunes mangent les matières fécales des parents qui leur procurent les micro-organismes du tractus digestif des adultes. Se basant sur cette constatation, certains éleveurs donnent aux jeunes les fèces des parents ou des probiotiques (produits favorisant la flore microbienne). Les poussins sont maintenus à l’intérieur les deux premières semaines de leur existence, mais si le temps le permet, les sorties sont vivement conseillées. La chaleur et le mouvement sont deux éléments décisifs au début de la vie des autruchons. Le genre de substrat sur lequel sont placés les poussins est important pour éviter les obstructions intestinales et les maladies par contamination. Le respect des températures dans les locaux est capital car l’autruchon n’a pas un bon système de régulation de sa température au début de sa vie. Une hypothermie peut lui être fatale. Une température trop élevée n’est pas à conseiller non plus car elle peut interférer sur le système immunitaire et ainsi rendre l’autruchon plus vulnérable aux maladies. 4.2. Problèmes des premiers jours • Le sac vitellin La non-résorption du contenu du sac vitellin est une des premières causes de mortalité des autruchons. à la naissance, le sac vitellin représente environ 40 % du poids de l’autruchon. Après 9 à 10 jours, il ne pèse plus que 30 g. Il sera entièrement résorbé après 2 à 3 semaines. Si la température est trop basse, la digestion du contenu du sac vitellin est fortement ralentie. La non-résorption du vitellus peut aussi être due à la présence de bactéries (Escherichia coli, Klebsiella, Streptomyces faecalis) suite à l’infection de l’ombilic. Les antibiotiques sont sans effet et l’excision du sac vitellin est trop onéreuse. Seule reste la prévention par l’hygiène à toutes les étapes de l’incubation. • Stress Il faut éviter tout stress à l’autruchon. Un refroidissement, des courants d’air, une humidité excessive, un manque de lumière, un manque de place, peuvent être la cause de stress. Selon les recommandations européennes, des poussins de 4 jours à 3 semaines nécessitent une superficie minimale de 0,25 à 1,2 m2 par poussin sous abri et 10 m2 par poussin dans les paddocks. autruchons 39 • L’impaction ou obstruction intestinale L’autruchon, suite à l’ennui, au stress ou au fait de se trouver dans un endroit trop restreint, se met à manger n’importe quoi et de façon excessive. Ceci provoque dans l’estomac une accumulation de matières en forme de boule difficilement digestible. Cette boule forme un bouchon qui obstrue le tube digestif, c’est l’impaction. Lorsqu’on s’aperçoit que l’autruchon s’affaiblit, du fait qu’il ne se nourrit plus, il est généralement trop tard et la mort est quasi certaine. Un traitement avec de la paraffine liquide peut parfois le sauver (par gavage directement dans l’œsophage). On peut également utiliser des graines de psillium ou de lin. Préventivement, il vaut mieux éviter de laisser à disposition du jeune animal toutes matières susceptibles de provoquer ce phénomène (paille, herbe longue ou en grande quantité, sable, plumes de ses congénères, détritus, etc.). • Malformations des doigts La cause principale des déformations des doigts – torsion du doigt vers l’intérieur – est le mauvais équilibre de la ration alimentaire donnée aux parents, et surtout une carence en vitamine B12. La torsion du doigt vers l’extérieur ou vers l’intérieur peut être due au contact avec une surface glissante, le doigt repose alors sur sa surface latérale. Parfois cette déformation apparaît si le poussin est très gros à la naissance et se met à marcher trop tôt et sur une surface glissante. Pour redresser les doigts tordus, l’utilisation d’une attelle pendant deux à trois jours permet d’obtenir de bons résultats. • Déformations des os Torsion et déviation des pattes, genoux élargis, déplacement du tendon, faiblesse des pattes, sont les manifestations du syndrome de la jambe en arc. Le déséquilibre de l’alimentation des parents (mauvais rapport Ca/P), une alimentation trop riche en protéines pour les autruchons, une mauvaise absorption du manganèse et du zinc, provoquent ce syndrome. Seuls des remèdes préventifs sont à envisager en donnant du calcium, du phosphore, et des vitamines D3 tant aux parents qu’aux jeunes, ou une injection de minéraux (manganèse et zinc) aux jeunes d’une semaine ou encore faire courir les autruchons (exercices) sur des surfaces non glissantes. • Infection respiratoire Provoquée par le stress et une température trop basse qui rendent le poussin plus réceptif aux microbes. • Entérite à bactéries Gram- et septicémie La diarrhée suivie de déshydratation sont les premiers symptômes provoqués par les salmonelles. 40 De l'œuf à l'autruchon D’autres bactéries sont responsables d’entérite, comme certaines souches d’E. coli ou Pseudomonas aeruginosa. On constate à l’autopsie un gonflement du foie avec des petits points nécrosés, et une inflammation des sacs aériens. Le traitement curatif arrive souvent trop tard et la mort est fatale. Les remèdes sont le plus souvent préventifs : administration d’antibiotiques à l’âge d’un jour, puis un traitement aux probiotiques (Enteroferm, Chevita). Figure 17 — Parcours pour autruchons. 5 LES CAUSES DE NON-RéUSSITE Pour juger des résultats de l’incubation on peut les comparer aux normes généralement admises dans la littérature. Voici quelques pourcentages acceptables : – fertilité des œufs : de 92 à 96 % – mortalité dans l’œuf (DIS – death in shell) précoce : 3 % vers le milieu de l’incubation : 2 % tardive : 7 % – éclosions réussies : 85 à 90 %. En dehors de ces normes, il y a lieu de se poser des questions quant aux raisons de la non-réussite. Les problèmes peuvent se situer soit au niveau de l’œuf, soit au cours de l’incubation, soit lors de l’éclosion. On trouvera au tableau 11 (p. 44 à 50) un récapitulatif des symptômes et des causes. 5.1. Infertilité des œufs Les causes à l’origine de l’infertilité des œufs peuvent être nombreuses : – incompatibilité des parents (problèmes de dominance) – mâle trop jeune ou stérile – stress chez les parents (climat, manipulations, chien) – début du cycle trop tôt ou trop tard – maladies des parents – ration alimentaire carencée des reproducteurs. 42 De l'œuf à l'autruchon 5.2. Importance de la ration des géniteurs La qualité de la nourriture donnée aux géniteurs a une très grande importance pour la qualité des œufs à incuber. La liste ci-dessous énumère les problèmes rencontrés pendant l’incubation et dus à une alimentation carencée chez les parents. – Vitamine A : mortalité de l’embryon du 2e au 6e jour – Vitamine D3 : poussin chétif, ossature faible – Riboflavine (vitamine B2) : mort entre le 18e et 28e jour , poussin chétif – Acide pantothénique : hémorragie sous-cutanée – Vitamine B12 : mauvaise position à l’éclosion (malposition I), œdèmes, faiblesse des muscles, doigts recroquevillés, mort entre le 16e et 28e jour – Vitamine K : hémorragie dans l’embryon et aux membranes – Vitamine E : grande mortalité entre le 1er et le 6e jour – Biotine : mortalité en première et dernière semaine, os tordus – Acide folique : idem biotine – Calcium : éclosion difficile, pattes courtes et épaisses, déformations du bec, ailes et pattes, abdomen proéminent, œdème du cou – Phosphore : bec mou et pattes flasques, mortalité entre le 28e et 36e jour – Zinc : anomalies du squelette, ailes ou pattes parfois absentes – Manganèse : forte mortalité entre le 36e et 42e jour, bec de perroquet – Sélénium : faible taux de réussite d’éclosion, liquide sous la peau 5.3. Mortalité embryonnaire La mortalité embryonnaire peut s’observer à partir du 16e jour, cependant les causes peuvent intervenir dès la ponte et la mort peut survenir plus tôt (Tableau 10). • Mortalité embryonnaire précoce (de 0 à 2 semaines) Ramassage tardif des œufs (nids oubliés) Température de stockage élevée Durée de stockage trop courte Infection des œufs Ration alimentaire des reproducteurs (voir carences) • Mortalité embryonnaire à mi-parcours (de 2 à 4 semaines) Œufs infectés Manipulations brutales des œufs lors du mirage Mauvais retournement des œufs Ration alimentaire des reproducteurs (carences) 43 résultats de l'incubation • Mortalité embryonnaire tardive (de 4 à 6 semaines) Œufs infectés Mauvaises ventilation et aération de la salle d’incubation et de l’incubateur Température instable dans l’incubateur Ration alimentaire des reproducteurs (carences). Tableau 10 — Causes de mortalité et période d’apparition de cette dernière durant l’incubation. semaine 1semaine 2 Carence en vitamine A ******** Carence en vitamine E ********** Carence en biotine ******** semaine 3 semaine 4 semaine 5 semaine 6 ************ Carence en manganèse ************ Carence en vitamine B12 ************************ Carence en riboflavine ************************ Carence en phosphore ************* Température de stockage trop élevée *************************** Température trop élevée ou trop basse ************************************************ Température variable ******** Humidité trop basse ou trop élevée ***************** ************************** Œuf trop gros Problèmes génétiques Insuffisance de retournement Mauvaise ventilation ou aération Infections horizontales ************ ********************** *********************************** *********************** ****************************************************************************** Malpositions ***** Le pic de mortalité en début d’incubation n’atteint que la moitié de celui observé en fin de période. En général, un tiers des mortalités embryonnaires a lieu pendant la première semaine et les deux autres tiers pendant la dernière semaine (Figure 18). 5.4. Problèmes à l’éclosion • Percement de la chambre à air sans éclosion Défaut de température (ou trop haute ou trop basse) Humidité relative trop élevée Mauvaise ventilation de l’éclosoir (défaut d’oxygénation de l’éclosoir) Manque de stimulation par contact avec d’autres œufs Transfert vers l’éclosoir trop précoce 44 De l'œuf à l'autruchon Figure 18 — Répartition de la mortalité au cours de l’incubation. • éclosion précoce (avant le 39e jour) Œufs trop petits Température d’incubation trop élevée • éclosion tardive (après le 46e jour) Œufs trop gros Température d’incubation trop basse Mauvaise durée du stockage • Mauvais positionnement du poussin dans l’œuf (malposition) Mauvais retournement des œufs Œufs incubés horizontalement Manipulation brutale au 35e jour Ration alimentaire des reproducteurs (carences). 5.5. Défauts des autruchons • Poussins mal formés Température d’incubation trop élevée Mauvaise position dans l’œuf Manipulation brutale Mutation génétique Substances tératogènes Ration alimentaire des reproducteurs (carences) • Poussins à œdèmes (Figure 19) Mauvaise circulation de l’air dans l’incubateur Trop d’humidité dans l’incubateur résultats de l'incubation Œuf trop gros Coquille trop épaisse, trop peu poreuse Ration alimentaire des reproducteurs (carences) • Poussins trop petits Œuf trop petit Incubateur trop sec Coquille trop fine • Poussins poisseux Humidité trop élevée dans l’incubateur • Sac vitellin à l’extérieur Intervention trop rapide à l’éclosion Œufs infectés Poussins œdémateux Température d’incubation trop haute Température d’incubation fluctuante • Infection du vitellus Intervention trop rapide à l’éclosion Mauvaise désinfection de l’ombilic Manque d’hygiène dans les installations Œufs infectés • Doigts de pieds recroquevillés vers l’arrière Température d’incubation trop élevée. Figure 19 – Poussin avec œdème au cou. 45 46 De l'œuf à l'autruchon Tableau 11 — Récapitulatif des symptômes des échecs de l’incubation et des corrections proposées. SYMPTOMES 1. Œuf clair, pas de développement embryonnaire 2. Œuf clair (mais on aperçoit une légère tache indiquant la formation d’un embryon), mais embryon mort au tout début de l’incubation. CAUSES 1A. Œuf non fécondé dû à : trop peu ou trop de mâles dans un groupe mâles trop vieux nourriture inadéquate ou insuffisance d’eau CORRECTIONS → Constituer des trios → → Changer de mâles Donner une nourriture équilibrée pour la période de ponte et de l’eau fraîche tous les jours Donner un espace suffisant aux oiseaux Ne pas incuber ces œufs là Contrôles et analyses pour détecter les maladies Voir le nid et les conditions de ponte Durée maximale de 10 jours aux bonnes conditions de T° et HR trop d’animaux dans un parcours fin de la saison de reproduction maladies dans le cheptel 1B. Œufs endommagés 1C. Stockage des œufs trop longtemps ou dans de mauvaises conditions de température et d’humidité 1D. Mauvaise fumigation → 2A. Œuf ayant subi un refroidissement ou une surchauffe pendant le stockage → 2B. Mauvaise température dans l’incubateur pendant la première période de l’incubation 2C. Mauvaise fumigation 2D. Reproducteurs en mauvaise santé 2E. Alimentation inadéquate des reproducteurs 2F. Durée de stockage trop longue ou dans de mauvaises conditions de T° et H.R. → → → → → → → → → → Ne pas faire de fumigation dans l’incubateur dans les 4 premiers jours d’incubation, mieux vaut faire celle-ci avant de placer les œufs dans l’incubateur Prendre des précautions pour le stockage des œufs, respecter le température de consigne Vérifier la régulation de la température dans l’incubateur Voir 1D Ne pas couver les œufs d’oiseaux malades Rééquilibrer la ration alimentaire Voir stockage des œufs résultats de l'incubation 3. Beaucoup d’embryons morts entre le 7e et le 12e jour d’incubation 2G. Infection verticale de l’embryon (due à la mère) 2H. Infection horizontale (sur la coquille) → 2I. Génétique → 3A. Température trop haute ou trop basse dans l’incubateur 3B. Manque de ventilation → 3C. Mauvais retournement des œufs → 3D. Voir les causes 2C à 2H 4. énormément d’embryons morts entre le 12e et le 30e jour, alors que normalement la mortalité pendant cette période est faible → → → 4A. Température beaucoup trop élevée 4B. Infection des embryons idem 2G → 4C. Manque de ventilation 4D. Déséquilibre alimentaire et surtout carence en vitamines chez les géniteurs → → → 47 état de santé de la mère (oviducte) Respecter les conditions de propreté lors de la manipulation des œufs et les conditions d’hygiène des locaux. Désinfecter les œufs directement après la ponte et la récolte Sélection des reproducteurs et élimination des géniteurs donnant systématiquement de mauvais résultats à l’incubation Vérifier le thermomètre de l’incubateur et la régulation Avoir une ventilation et une aération adéquate dans les locaux. Vérifier la ventilation dans l’incubateur et surtout l’entrée et la sortie d’air de la machine Un minimum de 6 retournements par jour ou, de préférence, toutes les 2 heures à partir du 3e jour Voir les suggestions correspondantes Vérifier l’incubateur Problèmes d’hygiène tant chez les animaux que dans les locaux et les conditions de manipulation et de stockage des œufs. Voir aussi 2G Voir 3B Apport en vitamines 48 De l'œuf à l'autruchon 5A. Taux d’humidité trop bas dans l’incubateur, une humidité trop haute ou trop basse lors du transfert dans l’éclosoir 5B. Voir aussi les causes 3A, 3B et 3C 5C. Température anormale dans l’éclosoir, souvent trop haute 5D. Manque d’aération dans l’éclosoir → Vérifier ces paramètres → 5E. Refroidissement de l’œuf lors des examens 5F. Infections de l’embryon, voir 2G, 2H 5G. Maladies du cheptel 6A. Taux d’humidité trop 6. Le poussin se bas dans l’incubateur et dans manifeste mais l’éclosoir meurt dans la coquille. Le trou 6B. Manque de ventilation ou dans la coquille est un excès de fumigation pendant fait mais le poussin l’éclosion est trop faible pour continuer sa sortie 6C. Une température très haute pendant un temps court 6D. Incubation à température trop basse 6E. Infection de l’embryon, voir 2G, 2H 7A. Problèmes de ration des 7. Certains poussins sont dans reproducteurs la poche d’air et 7B. Mauvais retournements des vivent faiblement, œufs d’autres sont morts 7C. Humidité relative trop basse 7D. Ventilation insuffisante ou fumigation excessive pendant le cycle de l’éclosion 7E. Température trop élevée pendant un temps court → Régler la température à 35 °C dans l’éclosoir Vérifier l’aération dans la salle et la ventilation dans l’éclosoir Remettre rapidement les œufs dans l’éclosoir 5. Poussin entièrement formé, mais qui ne perce pas la membrane de la chambre à air. Certains ne résorbent pas leur sac vitellin (entre le 40e et 42e jour). 7F. Température moyenne trop faible → → Diagnostiquer et remédier Maintenir un taux d’HR correct pendant l’incubation et l’éclosion Voir les ouvertures d’aéra-tion des machines. Bien suivre la méthode de fumiga-tion et évacuer l’air, ne pas recycler à éviter → Réajuster la température → équilibrer la ration → Minimum 6 retournements par jour Rectifier l’humidité relative → → → → → Bien aérer et éviter la fumigation à l’éclosion → Prévenir toute hausse de température par un système d’alarme Régularité de la T° pendant tout le cycle de l’incubation → 49 résultats de l'incubation 8. Poussin poisseux 8A. Température moyenne faible 8B. Humidité trop élevée dans l’œuf (œuf trop gros) ou dans l’incubateur 8C. Ventilation inadéquate 9B. Humidité trop faible lors de 9. Morceaux de coquille collés au l’éclosion poussin. 9C. Retournement incorrect des œufs 10A. Température trop élevée 10. éclosion dans l’incubateur précoce avec l’ombilic sanglant 11A. Température haute ou trop 11. Nombril grandes variations de tempéracongestionné et ture dans l’incubateur mal cicatrisé 11B. Trop d’humidité dans l’éclosoir après le transfert 11C. Infection de l’embryon juste avant le transfert ou dans l’éclosoir 12A. Petit œuf 12B. Humidité trop faible pendant le stockage et/ou pendant l’incubation 12C. Température trop élevée 13A. Température moyenne 13. Poussin mou, spongieux, ou mort faible après éclosion 13B. Mauvaise ventilation avec des mauvaises et renouvellement de l’air odeurs insuffisant dans les machines 13C. Humidité trop élevée, spécialement pendant l’incubation 13D. Infection de l’ombilic (omphalite). La mauvaise odeur est presque toujours liée à une omphalite 12. Poussin trop petit → Régler la température → Surveiller la perte de poids → Maintenir un bon niveau d’humidité dans l’éclosoir, ventiler moins Veiller au retournement régulier des œufs Revoir le réglage de la température → → → Revoir le réglage de la température → Diminuer l’humidité pendant le 1er jour dans l’éclosoir Respecter les consignes d’hygiène à toutes les étapes de l’incubation. Bien désinfecter l’éclosoir avant le transfert → → Revoir les paramètres de stockage et d’incubation → Régler la température → Revoir les paramètres de l’incubation → Régler l’humidité → Bonne désinfection avant l’incubation. Bonne désinfection des machines (insister) jusqu’à disparition du symptôme 50 De l'œuf à l'autruchon 14A. Température excessive dans l’éclosoir → 14B. Mauvaise aération et ventilation dans l’éclosoir → 14C. Fumigation pendant le temps de l’éclosion → 14D. Alimentation des parents déficiente 14E. Embryon infecté au travers de la coquille avant l’éclosion 15A. Température trop élevée 15B. Humidité trop basse 15C. Ventilation excessive dans l’incubateur et l’éclosoir → 15D. Poussin maintenu trop longtemps dans l’éclosoir après la naissance 16A. Trop long stockage 16. Poussins des œufs et aux mauvaises malformés et conditions de température et associés à un d’humidité grand nombre de morts dans la 16B. Refroidissement des œufs coquille suite à une avant stockage malposition. 16C. Mauvais retournement des œufs ou mauvaise disposition à l’éclosion → 14. Poussin faible 15. Poussin avec les yeux fermés 16D. Ventilation inadéquate 16E. Température de l’incubation anormalement haute ou basse. 16F. Humidité relative trop faible → → Ne pas laisser une température trop élevée dans l’éclosoir si les poussins doivent y rester quelques jours. Réduire la température juste après l’éclosion Bien renouveler l’air dans l’éclosoir en fonction de l’évolution des poussins Bien respecter les méthodes de fumigation. Une désinfection préalable au transfert est préférable Revoir et corriger la ration des adultes Hygiène dans le cycle de l’incubation Réduire les ouvertures d’aération mais ne pas restreindre de trop (risque d’étouffement du poussin) Retirer le poussin dès qu’il est bien sec et prêt → Adopter une bonne méthode de stockage et un maximum de 10 jours de stockage → Idem → Fréquence de retournement minimum de 8 fois par jour. Lors du transfert dans l’éclosoir, ne pas mettre la poche d’air vers le bas Voir 17 E Vérifier les thermomètres et la régulation → → → Agir sur la température de la salle d’incubation 51 résultats de l'incubation 16G. Maladies dans le cheptel ou œufs contaminés → 16H. Rations alimentaires des adultes reproducteurs déséquilibrées ou présence de toxines alimentaires 16I. Coquille non poreuse ou rêche (hérédité) 16J. Œufs endommagés → 17. Poussins estropiés et malformés : Orteils de travers Température inadéquate. Trop peu de poussins par panier, d’où trop de liberté de mouvement et le poussin se met à marcher trop vite Jambes écartées Le fond des paniers d’éclosion est trop lisse et glissant Bec croisé, tordu Probablement héréditaire (gènes létaux) Anomalie rare. Peut être due à Œil manquant une température excessive Suspecté comme un problème Cou tordu et de de nutrition, mais pas avec travers certitude Œufs sales et contaminés, 18. Œufs qui mauvaise hygiène explosent 19. Mortalité précoce des poussins après la naissance → → éliminer les mères responsables être délicat lors du transport des œufs → éviter que le poussin ne marche trop tôt, le laisser dans l’obscurité dans l’éclosoir → → Placer des revêtements non glissants écarter les parents suspects → Corriger la température → Revoir la désinfection des œufs, et toute l’hygiène du cycle de l’incubation Transporter les poussins dans de bonnes conditions de température et d’aération Essayer de les nourrir et de les abreuver dès qu’ils ont quitté l’éclosoir (entre le 4e et le 5e jour après l’éclosion) Vérifier l’état de santé du troupeau Hygiène et bonne désinfection des œufs. Désinfection des éclosoirs après chaque éclosion 19A. Manutention incorrecte des poussins Coup de froid Ne pas être parvenu à les nourrir et à leur donner de l’eau assez tôt → 19B. Maladies dans le troupeau des reproducteurs 19C. Infection des œufs au travers de la coquille → 19D. Mauvaise nourriture Bonne gestion de l’élevage, et bonne hygiène avec les œufs (désinfection) Analyser la nourriture → → 52 De l'œuf à l'autruchon 20A. Température trop basse 20. Retard à l’éclosion, toujours dans l’incubateur rien après 42 jours 20B. Stockage trop long → 20C. Infection embryonnaire 20D. Des œufs très gros, ou vieux, mélangés avec des œufs normaux ou petits 21A. Refroidissement des œufs 21. éclosion qui traîne, les poussins avant stockage sont lents à venir 21B. Différence entre les gros et certains ont et petits œufs démarré plus tôt 21C. Zones chaudes et froides dans l’incubateur. Arrivée d’air froid dans l’incubateur → → 21D. Température des incubateurs et des éclosoirs incorrecte (ceci est particulièrement vrai s’il y a un nombre de poussins entièrement formés, morts dans la coquille avec le jaune non résorbé) 21E. Problème de recyclage de l’air et de son conditionnement → → → → Stockage de 7 à 10 jours idéalement Voir hygiène, désinfection Uniformiser les lots d’œufs à incuber au même moment Entreposer les œufs aux bonnes conditions de stockage. Uniformiser les lots Mauvais incubateur Conditionner l’air de la salle qui doit entrer dans les machines Vérifier les températures des machines 6 FICHES ET DOCUMENTS Une bonne gestion de l’incubation doit nécessairement passer par la tenue de fiches, répertoires et autres documents sur lesquels sont consignés une série de renseignements concernant les œufs, les paramètres de l’incubation et autres remarques utiles à la détermination d’éventuels problèmes. 6.1. Fiche de récolte des œufs Sur cette fiche on indiquera le numéro de l’œuf, la date de ponte, l’identité du père, de la mère, le poids de l’œuf, l’état de la coquille, et des remarques éventuelles. Numéro de l’œuf Date de ponte Père Mère Poids Aspect Remarques 6.2. Fiche d’incubation Numéro de l’œuf Date . de ponte Date de mise en incubation Durée . de stockage Fécondé (F) ou non fécondé (NF) Date de mort dans l’œuf Date de mise en éclosoir Remarques 54 De l'œuf à l'autruchon 6.3. Fiche de perte de poids pendant l’incubation La pesée régulière des œufs en incubation permet de se rendre compte de la perte de poids qui doit atteindre 15 % en fin d’incubation (voir § 3.2.8 ). La tenue de cette fiche individuelle aidera à suivre l’évolution de l’incubation de chaque œuf et, le cas échéant, à prendre des dispositions pour modifier certains paramètres dans l’incubateur (température, hygrométrie). Ci-dessous, un exemple de fiche complétée. Un modèle de fiche vierge est inséré en fin de volume. 55 gestion de l'incubation 6.4. Calendriers des incubations — éclosions Les tableaux suivants permettent de déterminer la date d’éclosion à partir de la date de mise en incubation. Des œufs placés dans l’incubateur le 9 mars devront éclore le 20 avril ; des œufs mis à incuber le 18 février devront éclore le 1er avril lors d’une année non bissextile et le 31 mars lors d’une année bissextile. Calendrier pour les années non bissextiles. 1 janv 2 janv 3 janv 4 janv 5 janv 6 janv 7 janv 8 janv 9 janv 10 janv 11 janv 12 janv 13 janv 14 janv 15 janv 16 janv 17 janv 18 janv 19 janv 20 janv 21 janv 22 janv 23 janv 24 janv 25 janv 26 janv 27 janv 28 janv 29 janv 30 janv 31 janv 1 fév 2 fév 3 fév 4 fév 5 fév 6 fév 7 fév 8 fév 9 fév 10 fév 11 fév 12 fév 13 fév 14 fév 15 fév 16 fév 17 fév 18 fév 19 fév 20 fév 21 fév 22 fév 23 fév 24 fév 25 fév 26 fév 27 fév 28 fév 1 mars 2 mars 3 mars 4 mars 5 mars 6 mars 7 mars 8 mars 9 mars 10 mars 11 mars 12 mars 13 mars 14 mars 15 mars 16 mars 17 mars 18 mars 19 mars 20 mars 21 mars 22 mars 23 mars 24 mars 25 mars 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 1 avr 2 avr 3 avr 4 avr 5 avr 6 avr 7 avr 8 avr 9 avr 10 avr 11 avr 12 avr 13 avr 14 avr 15 avr 16 avr 17 avr 18 avr 19 avr 20 avr 21 avr 22 avr 23 avr 24 avr 25 avr 26 avr 27 avr 28 avr 29 avr 30 avr 1 mai 2 mai 3 mai 4 mai 5 mai 6 mai 7 mai 8 mai 9 mai 10 mai 11 mai 12 mai 13 mai 14 mai 15 mai 16 mai 17 mai 18 mai 19 mai 20 mai 21 mai 22 mai 23 mai 24 mai 25 mai 26 mai 27 mai 28 mai 29 mai 30 mai 31 mai 1 juin 2 juin 3 juin 4 juin 5 juin 6 juin 7 juin 8 juin 9 juin 10 juin 11 juin 12 juin 13 juin 14 juin 15 juin 16 juin 17 juin 18 juin 19 juin 20 juin 21 juin 22 juin 30 juil 31 juil 1 août 2 août 3 août 10 sept 11 sept 12 sept 13 sept 14 sept 22 oct 23 oct 24 oct 25 oct 26 oct 3 déc 4 déc 5 déc 6 déc 7 déc 23 juin 4 août 15 sept 27 oct 8 déc 24 juin 25 juin 26 juin 27 juin 28 juin 29 juin 30 juin 1 juil 2 juil 3 juil 4 juil 5 juil 6 juil 7 juil 8 juil 9 juil 10 juil 11 juil 12 juil 13 juil 14 juil 15 juil 16 juil 17 juil 18 juil 19 juil 20 juil 21 juil 22 juil 23 juil 24 juil 25 juil 26 juil 27 juil 28 juil 29 juil 5 août 6 août 7 août 8 août 9 août 10 août 11 août 12 août 13 août 14 août 15 août 16 août 17 août 18 août 19 août 20 août 21 août 22 août 23 août 24 août 25 août 26 août 27 août 28 août 29 août 30 août 31 août 1 sept 2 sept 3 sept 4 sept 5 sept 6 sept 7 sept 8 sept 9 sept 16 sept 17 sept 18 sept 19 sept 20 sept 21 sept 22 sept 23 sept 24 sept 25 sept 26 sept 27 sept 28 sept 29 sept 30 sept 1 oct 2 oct 3 oct 4 oct 5 oct 6 oct 7 oct 8 oct 9 oct 10 oct 11 oct 12 oct 13 oct 14 oct 15 oct 16 oct 17 oct 18 oct 19 oct 20 oct 21 oct 28 oct 29 oct 30 oct 31 oct 1 nov 2 nov 3 nov 4 nov 5 nov 6 nov 7 nov 8 nov 9 nov 10 nov 11 nov 12 nov 13 nov 14 nov 15 nov 16 nov 17 nov 18 nov 19 nov 20 nov 21 nov 22 nov 23 nov 24 nov 25 nov 26 nov 27 nov 28 nov 29 nov 30 nov 1 déc 2 déc 9 déc 10 déc 11 déc 12 déc 13 déc 14 déc 15 déc 16 déc 17 déc 18 déc 19 déc 20 déc 21 déc 22 déc 23 déc 24 déc 25 déc 26 déc 27 déc 28 déc 29 déc 30 déc 31 déc 1 janv 2 janv 3 janv 4 janv 5 janv 6 janv 7 janv 8 janv 9 janv 10 janv 11 janv 12 janv 13 janv 56 De l'œuf à l'autruchon Calendrier pour les années bissextiles (décalage d’un jour pour les œufs mis à incuber pendant la période du 18 janvier au 1er mars). 1 janv 2 janv 3 janv 4 janv 5 janv 6 janv 7 janv 8 janv 9 janv 10 janv 11 janv 12 janv 13 janv 14 janv 15 janv 16 janv 17 janv 18 janv 19 janv 20 janv 21 janv 22 janv 23 janv 24 janv 25 janv 26 janv 27 janv 28 janv 29 janv 30 janv 31 janv 1 fév 2 fév 3 fév 4 fév 5 fév 6 fév 7 fév 8 fév 9 fév 10 fév 11 fév 12 fév 13 fév 14 fév 15 fév 16 fév 17 fév 18 fév 19 fév 20 fév 21 fév 22 fév 23 fév 24 fév 25 fév 26 fév 27 fév 28 fév 29 fév 1 mars 2 mars 3 mars 4 mars 5 mars 6 mars 7 mars 8 mars 9 mars 10 mars 11 mars 12 mars 13 mars 14 mars 15 mars 16 mars 17 mars 18 mars 19 mars 20 mars 21 mars 22 mars 23 mars 24 mars 25 mars 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 1 avr 2 avr 3 avr 4 avr 5 avr 6 avr 7 avr 8 avr 9 avr 10 avr 11 avr 12 avr 13 avr 14 avr 15 avr 16 avr 17 avr 18 avr 19 avr 20 avr 21 avr 22 avr 23 avr 24 avr 25 avr 26 avr 27 avr 28 avr 29 avr 30 avr 1 mai 2 mai 3 mai 4 mai 5 mai 6 mai 7 mai 8 mai 9 mai 10 mai 11 mai 12 mai 13 mai 14 mai 15 mai 16 mai 17 mai 18 mai 19 mai 20 mai 21 mai 22 mai 23 mai 24 mai 25 mai 26 mai 27 mai 28 mai 29 mai 30 mai 31 mai 1 juin 2 juin 3 juin 4 juin 5 juin 6 juin 7 juin 8 juin 9 juin 10 juin 11 juin 12 juin 13 juin 14 juin 15 juin 16 juin 17 juin 18 juin 19 juin 20 juin 21 juin 22 juin 23 juin 24 juin 25 juin 26 juin 27 juin 28 juin 29 juin 30 juin 1 juil 2 juil 3 juil 4 juil 5 juil 6 juil 7 juil 8 juil 9 juil 10 juil 11 juil 12 juil 13 juil 14 juil 15 juil 16 juil 17 juil 18 juil 19 juil 20 juil 21 juil 22 juil 23 juil 24 juil 25 juil 26 juil 27 juil 28 juil 29 juil 30 juil 31 juil 1 août 2 août 3 août 4 août 5 août 6 août 7 août 8 août 9 août 10 août 11 août 12 août 13 août 14 août 15 août 16 août 17 août 18 août 19 août 20 août 21 août 22 août 23 août 24 août 25 août 26 août 27 août 28 août 29 août 30 août 31 août 1 sept 2 sept 3 sept 4 sept 5 sept 6 sept 7 sept 8 sept 9 sept 10 sept 11 sept 12 sept 13 sept 14 sept 15 sept 16 sept 17 sept 18 sept 19 sept 20 sept 21 sept 22 sept 23 sept 24 sept 25 sept 26 sept 27 sept 28 sept 29 sept 30 sept 1 oct 2 oct 3 oct 4 oct 5 oct 6 oct 7 oct 8 oct 9 oct 10 oct 11 oct 12 oct 13 oct 14 oct 15 oct 16 oct 17 oct 18 oct 19 oct 20 oct 21 oct 22 oct 23 oct 24 oct 25 oct 26 oct 27 oct 28 oct 29 oct 30 oct 31 oct 1 nov 2 nov 3 nov 4 nov 5 nov 6 nov 7 nov 8 nov 9 nov 10 nov 11 nov 12 nov 13 nov 14 nov 15 nov 16 nov 17 nov 18 nov 19 nov 20 nov 21 nov 22 nov 23 nov 24 nov 25 nov 26 nov 27 nov 28 nov 29 nov 30 nov 1 déc 2 déc 3 déc 4 déc 5 déc 6 déc 7 déc 8 déc 9 déc 10 déc 11 déc 12 déc 13 déc 14 déc 15 déc 16 déc 17 déc 18 déc 19 déc 20 déc 21 déc 22 déc 23 déc 24 déc 25 déc 26 déc 27 déc 28 déc 29 déc 30 déc 31 déc 1 janv 2 janv 3 janv 4 janv 5 janv 6 janv 7 janv 8 janv 9 janv 10 janv 11 janv 12 janv OUVRAGES CONSULTÉS Campodonico P., Masson C. 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Smis L. [1997]. Projet d’élevage d’autruche au Zimbabwe. Travail de fin d’études. Institut supérieur industriel, Huy (Belgique). Vandervoodt C. [1994]. The Dasana Ostrich guide. Bruxelles : Imprimerie Barras, 216 p. Des périodiques consacrent des articles à l’élevage d’autruche, notamment : British Poultry Science, Carfax Publishing Limited, Abingdon, Oxfordshire OX14 34E, UK. ISSN 0007-1668. Misset World Poultry, Misset International, Postbus 4, NL 7000BA Doetinchem, Netherlands. ISSN 0926-924X. The Ostrich News, P.O. Box 860, 5th and « C » Streets, Cache, Oklahoma 73527-0860, USA. ISSN 1067-7712. L’auteur Edouard HANSETS, né en 1946, est agronome de formation. Il a passé une partie de sa vie en Afrique (Congo) et a travaillé dans des plantations de café, élaïs et hévéa. De retour en Belgique, et après avoir exercé différents métiers, il entreprend un élevage d’autruches. Il se passionne pour l’incubation des œufs et met au point un incubateur automatique qu’il réalise et commercialise sous la marque INCUBEL®. En 1997, il fonde l’Association Wallonne des éleveurs d’Autruches, l’AWEA. Edouard HANSETS est aussi consultant pour ce type d’élevage, tant en Belgique qu’à l’étranger. Le livre L’incubation des œufs d’autruche est une étape importante dans l’élevage des autruches. Le présent ouvrage constitue donc un complément indispensable au livre de Bruno CORNETTE et Philippe LEBAILLY, édité en 1998 par les Presses agronomiques de Gembloux et intitulé « L’autruche. élevage et rentabilité ». Les causes qui conduisent à des échecs lors de l’éclosion sont variées et nombreuses. Elles sont passées en revue avec les moyens d’y remédier. L’expérience de praticien de l’auteur, ses conseils et recommandations sont mis à la disposition des éleveurs qui apprécieront cet ouvrage d’autant qu’il n’existe aucun équivalent en langue française. ISBN 2-87016-061-5 Photo couverture : E. HANSETS