d'entre eux une certaine modification: ils semblaient avoir tendance à se déformer, à s'aplatir et même à se déprimer d'un côté, et de c e côté précisément la teinte était plus claire. Le 10 août, le 40 jour d'incubation, ces phénomènes s'étaient accentués, et je pus alors discerner à la loupe, sur la petite sphère représentée par ces œufs, une large bande opaque circulaire qui en occupait la région équatoriale, correspondant évidemment au corps de la larve recourbée en cercle à l'intérieur, et plaquée étroitement contre la coque, tandis que les régions que j'appellerai polaires étaient beaucoup plus claires, surtout l'une d'elles. Le 13 août, sur un des œufs plus avancés en évolution, je constatai une forte dépression sur un des côtés, tandis que le c o r p s de l'embryon s'accusait très nettement, quoique d'une manière encore un peu indistincte, sous forme d'une large bande circulaire de c o u leur c r è m e . A ce moment je me demandai avec inquiétude si cette ombilicale unilatérale était un indice de la mort de l'embryon, ou bien si au contraire il constituait un signe de maturité et une promesse d'éclosion prochaine, le vitellus ayant été totalement résorbé, et la coque non soutenue désormais et devenue dépressible, venant s'appliquer plus ou moins étroitement sur le corps de la larve refoulée un peu sur un des côtés; J'ai en effet, souvent observé des phénomènes analogues sur les œufs des Mylabres et autres Méloïdes à la veille de l'éclosion. Cette dernière hypothèse était heureusement la vraie : le soir du même jour, j'ai pu vaguement entrevoir à travers la coque la segmentation de la larve. Le lendemain matin, 14 août, les œufs les plus avancés avaient pris une teinte brunâtre, et à la loupe il m'a été possible de discerner d'une manière indiscutable à travers les membranes les segments larvaires, montrant même certains dessins. Tous les œufs n'étaient pas aussi avancés; la plupart cependant étaient fortement déprimés, c o m m e ombiliqués, sur un de leurs pôles, et leur enveloppe était en quelque sorte moulée sur le corps de la future larve pliée en c e r c l e , dont ton distinguait assez nettement à la loupe les contours, et le point où ses deux extrémités venaient se rejoindre et s'affronter. e En même temps que je faisais ces intéressantes constatations, j'ai eu la grande satisfaction de voir le 14 août au matin une première larve éclose. La durée de l'incubation, sï je rapporte cette larve aux premiers œufs p o n d u s dans la boîte en verre, qui remontent au 2 juillet, aurait d o n c été de 44 jours; elle peut avoir duré deux ou trois jours de plus si elle provient d'un œuf p o n d u dans le bocal, certains de ces derniers ayant été émis le 30 juin. D'autres éclosions n'ont pas tardé à suivre et se sont succédé les jours suivants; la dernière que j'ai constatée a eu lieu le 1 septembre, c e qui représente au minimum 53 jours d'incubation, les derniers œufs mis dans la boîte en verre er