ESPACES FIBR´
ES ALG´
EBRIQUES 109
n’aurons pas besoin de ce fait, nous nous bornerons `a signaler qu’on peut le
d´emontrer en utilisant le th´eor`eme des fonctions holomorphes de Zariski, sous
la forme de Grothendieck ([12], th. 4).
1.2. D´efinition d’un revˆetement non ramifi´e. — Soit π: Y X un
morphisme fini. On dit que πest non ramifi´e en un point yY ayant pour
image x=π(y) si la condition suivante est satisfaite :
(NR) L’homomorphisme π:
Ox
Oyd´efini par πest un isomorphisme.
(De fa¸con g´en´erale, on note
A le compl´et´e d’un anneau local A pour la
topologie d´efinie par les puissances de l’id´eal maximal.)
La condition (NR) se d´ecompose en deux ; tout d’abord, πdoit ˆetre injectif
(condition tr`es large, v´erifi´ee par exemple si X et Y sont normales et de mˆeme
dimension) ; ensuite, πdoit ˆetre surjectif, ce qui ´equivaut `a dire que l’id´eal
maximal myde Oyest engendr´e par l’id´eal maximal mxde Ox. Lorsque X et
Y sont irr´eductibles, et de mˆeme dimension, on retrouve la d´efinition de la
nonramification du s´eminaire Chevalley [7], page 515.
[La condition (NR) n’est «raisonnable »que parce que le corps de base k
est suppos´e alg´ebriquement clos. Dans le cas g´en´eral, il faudrait supposer que
Oyest un
Oxmodule libre de type fini et que son discriminant est inversible
dans
Ox. Cette d´efinition peut se mettre sous plusieurs formes ´equivalentes,
mais nous n’insisterons pas l`adessus.] 4
Si xest un point de X, on dit que πest non ramifi´e en xs’il est non ramifi´e
en tous les points de Y se projetant sur x. Si ces points sont en nombre de n,
le compl´et´e de l’anneau semilocal π(OY)xest isomorphe `a (
Ox)n; c’est donc
un
Oxmodule libre de rang n, et son radical est engendr´e par mx. En utilisant
les propri´et´es agr´eables de la compl´etion d’un anneau local (cf. par exemple
[4], expos´e 18, ou GAGA [16], Annexe), on voit qu’il en est de mˆeme pour
π(OY)x. En d’autres termes :
(NR)L’anneau semilocal π(OY)xest un Oxmodule libre de type fini, et
son radical est engendr´e par mx.
Inversement, il est imm´ediat que (NR)entraˆıne que Y est non ramifi´e en
x.
Enfin, on dira que π: Y X est un revˆetement non ramifi´e s’il est fini et
non ramifi´e en tout point (de X ou de Y, c’est la mˆeme chose).
Si c’est le cas, le faisceau π(OY) est localement libre (la r´eciproque ´etant bien
entendu inexacte); son rang est donc constant sur toute composante connexe
de X ; on l’appelle le degr´e du revˆetement (sur la composante connexe en
question) ; en vertu de ce qui pr´ec`ede, c’est aussi le nombre de points de Y ayant
SOCI´
ET´
E MATH ´
EMATIQUE DE FRANCE 2008