Plus généralement, si I1,...,Insont des idéaux de A, il en est de même de leur intersection
I1∩···∩Inet de leur somme :
I1+···+In:={x1+···+xn|x1∈I1,...,xn∈In}.
L’idéal I1+···+Incontient I1,...,Inet c’est le plus petit idéal qui les contient tous. Plus généra-
lement encore, soit (Ii)i∈Xune famille d’idéaux indexée par un ensemble arbitraire X. Alors
i∈X
Ii
est un idéal. Le plus petit idéal qui contient tous les Iiest leur somme :
∑
i∈X
Ii:=∑
i∈X
xi| ∀i∈X,xi∈Iiet presque tous les xisont nuls.
3.2.2 Idéal de Aengendré par une partie ou une famille
L’intersection de tous les idéaux qui contiennent un sous-ensemble donné Ede Aest un idéal ;
c’est donc le plus petit idéal contenant E: on dit qu’il est engendré par E. Pour le décrire, il ext plus
facile de considérer les éléments de Ecomme les termes d’une famille, i.e. écrire E={xi|i∈X}.
L’idéal engendré par E,ouengendré par la famille (xi)i∈Xest alors :
<E>:=<(xi)i∈X>:=∑
i∈X
aixi| ∀i∈X,ai∈Aet presque tous les aisont nuls.
Si Eest fini, on retrouve les notations vues à la section précédente.
Remarque 3.2.2 Il faut bien distinguer les notions de sous-anneau engendré par Eet d’idéal
engendré par E. Dans le premier cas, on forme toutes les combinaisons linéaires ∑
i∈X
mixioù mi∈Z
et les xisont des produits d’éléments de E; dans le deuxième cas, on forme toutes les combinaisons
linéaires ∑
i∈X
aixià coefficients ai∈Aet où les xisont dans E. Par exemple, dans l’anneau Q[X], le
sous-anneau engendré par Xest Z[X](polynômes à coefficients entiers) alors que l’idéal engendré
par Xest XQ[X](polynômes à coefficients rationnels sans terme constant).
Exercice 3.2.3 (Cours) Reconnaître l’idéal engendré par I∪J.
Un cas intéressant est celui de l’idéal engendré par {xy |x∈I,y∈J}. Cet idéal est appelé
produit de Iet Jet noté IJ. Puisque x∈I,y∈J⇒xy ∈I∩J, il est clair que IJ ⊂I∩J. Naturelle-
ment, on peut définir un produit fini d’idéaux I1···In, et même des puissances In(par convention,
I0=Aet I1=I) ; mais on ne peut pas définir le produit d’une infinité d’idéaux.
Exemples 3.2.4 1. Dans tout anneau A, le produit des deux idéaux principaux (a)et (b)est
l’idéal principal (ab). Le produit des idéaux <a,b>et <c,d>est <ac,ad,bc,bd >.
2. Dans l’anneau K[X,Y], les puissances de l’idéal I:=<X,Y>sont I2=<X2,XY,Y X,Y2>=<
X2,XY,Y2>,I3=<X3,X2Y,XY 2,Y3>, etc.
Exercice 3.2.5 (Cours) Quel est le produit des idéaux <x1, . . . , xn>et <y1, . . . , yp>?
De manière générale, une réunion d’idéaux n’est pas un idéal. Par exemple, si Iet Jsont des
idéaux, pour que I∪Jsoit un idéal, il faut, et il suffit, que I⊂Jou J⊂I(exercice : démontrez-le).
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