On a alors d´ecouvert que l’acacia ´etait capable de produire une d´efense gradu´ee proportionnelle aux
attaques : l’acacia est actif, il adopte des strat´egies pour ´eliminer les importuns.
Par exemple si le danger est tr`es important, l’acacia peut devenir agresseur. Il va r´epartir ses moyens
de d´efense en fonction des dangers qui le menacent. Des ´epines plus ou moins longues sont une arme
dissuasive, pour ´eloigner les agresseurs et limiter les d´egˆats. Mais tout un arsenal est d´evelopp´e pour se
prot´eger. Le vent qui passe dans les branches de cet acacia «siffleur »fait un bruit particulier. D’autre
part, ses ´epines sont creuses ; l’acacia y abrite 4 esp`eces de fourmis, et les nourrit en leur distribuant
du nectar. Ces fourmis ont en commun d’ˆetre des guerri`eres tr`es agressives si l’arbre est menac´e. Mais
lors des premi`eres heures de floraison, l’acacia secr`ete une substance qui tient les fourmis ´eloign´ees, ce qui
permet `a la pollinisation de se faire, les fourmis ne pouvant alors attaquer les insectes qui viennent butiner.
Autre remarque sur la mort des koudous : seulement en hiver, jamais en ´et´e. Un lien a ainsi ´et´e ´etabli
avec leur nourriture. La poursuite recherches a confirm´e qu’une r´eaction chimique inconnue entravait le
processus de digestion des koudous. Les recherches ont alors ´et´e orient´ees sur les tanins : on savait que les
plantes s’en servaient comme m´ecanisme chimique de d´efense, contre les parasites et les insectes. Mais on
n’avait jusqu’alors jamais pens´e que ce m´ecanisme pourrait s’exercer contre des animaux.
L’acacia contient un faible taux de tanin en temps normal, juste assez pour donner un goˆut amer `a ses
feuilles et ´eloigner ainsi les herbivores. L’examen des feuilles d’acacia a confirm´e l’hypoth`ese : le taux de
tanin ´etait beaucoup plus ´elev´e dans les endroits o`u la population de koudous ´etait plus importante (3 `a
4 fois plus ´elev´e, des doses alors capables de tuer) D’autre part un lien direct a ´et´e ´etabli entre la densit´e
de Koudous dans les ranchs (avec clˆotures, donc ils ne peuvent pas sortir pour aller se nourrir ailleurs) et
le taux ´elev´e de tanins dans les feuilles d’acacia. La question qui se posait ´etait alors de savoir si l’acacia
´etait capable de d´eclencher un tel processus.
Une exp´erience a alors ´et´e tent´ee par chercheurs :un acacia a ´et´e «agress´e »`a plusieurs reprises, en
imitant ce que font les koudous lorsqu’ils mangent les feuilles.
Au fur et `a mesure de l’agression, le taux de tanin augmentait, mˆeme sur une courte p´eriode de 3 heures.
L’arbre d´eclenchait donc une r´eaction de d´efense en produisant une quantit´e de tanin qui empoisonnait
ses agresseurs `a petit feu.
Un autre ph´enom`ene a ´et´e observ´e : au bout de quelques heures, les arbres voisins de celui qui ´etait
agress´e se sont mis eux aussi `a augmenter leur taux de tanins.
Hypoth`ese avanc´ee d’une communication entre les arbres.
tudes men´ees en Suisse sur le ma¨ıs. Question de savoir pourquoi certains champs de ma¨ıs ´etaient ef-
ficacement prot´eg´es par des guˆepes qui tuaient les chenilles qui d´evorent la plante, et pourquoi d’autres
champs ´etaient envahis de chenilles ? Si un homme ou un animal endommage une feuille de ma¨ıs, pas de
r´eaction. Mais si la salive d’une de ces chenilles est mise en contact avec la plante, cette derni`ere ´emet
alors un signal olfactif qui guide directement la guˆepe jusqu’`a elle. Message envoy´e par la plante : il existe
une forme de communication entre la plante et l’insecte.
Id´ee qu’un acacia attaqu´e peut lui aussi pr´evenir les arbres voisins du danger. En analysant des branches
bless´ees, les chercheurs ont d´ecouvert que l’arbre ´emettait un gaz : en fait, diff´erentes substances ´emises
dont l’´ethyl`ene (une mol´ecule secr´et´ee quand l’arbre est bless´e) ; elle est transport´ee par l’air et quand les
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