Retranscriptions
«SUPER PLANTES »
1 - Le Cri des Arbres Tueurs
2 - L’Heure du Bambou
3 - L’Indestructible Ginkgo
4 - L’ˆ
Ile des Arbres Vieillards
5 - Des Graines d’´
Eternit´e
6 - `
A la Recherche de l’Arbre Dinosaure
Except´e pour le premier, les textes suivants sont les retranscriptions que j’ai faites (`a raison de presque
3 heures par volet d’une heure ! ) des diff´erents volets de la s´erie documentaire «Super Plantes », diffus´ee
`a l’origine en Avril 2003 par la chaˆıne de t´el´evision France 5 (www.france5.fr).
Cette s´erie comportait 6 volets d’une heure chacun.
Il s’agit d’une coproduction : T´el´e Images Nature, Productions Espace Vert VI Inc, France 5, en asso-
ciation avec TFO - TVONTARIO : une coproduction France-Canada.
J’avais retranscrit les diff´erents volets, car cette s´erie me semble tr`es int´eressante pour ceux (druide,
Wiccan, ou ...) qui arpentent le chemin dans le grand labyrinthe de la Vie. Cette s´erie montre les liens
entre l’homme et la Nature (communication avec les Plantes et autres liens). Elle est une bonne cl´e pour
celui qui souhaite ouvrir son esprit `a la Nature. Si ces notes peuvent servir `a quelqu’un...
Mazrin
26 Avril 2003
www.geocities.com/feuillesdemazrin
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1 - Le Cri des Arbres Tueurs
Restranscrit par Sylva initialement pour le site «le Grimoire de la Lune »
Afrique du sud, r´egion de Transvaal.
Les koudous (grandes antilopes) se nourrissent presque exclusivement de feuilles d’acacia.
Dans les ranchs o`u vivent des koudous un probl`eme est survenu il y a quelques ann´ees : on retrouvait
morts de plus en plus de koudous, sans aucune trace ext´erieure apparente. Les symptˆomes ´etaient une
faiblesse extrˆeme puis la mort.
Un autre ph´enom`ene avait ´et´e observ´e : habituellement les koudous ne passent les clˆotures que tr`es
rarement, et seulement pendant la saison de reproduction pour aller chercher des femelles, ou bien quand
il y a une p´enurie de nourriture. Mais l`a ce n’est pas le cas et ils essayaient quand mˆeme de les franchir.
D’autre part, ils pourraient essayer de les sauter (ces animaux sont d’excellents sauteurs, il faut des clˆotures
de 2,5 m`etres de haut) mais ils pr´ef´eraient foncer dessus alors qu’elles sont sous haute tension.
Les pertes ´etaient de plus en plus importantes, des recherches ont donc ´et´e entreprises pour ´elucider ce
myst`ere.
Un recensement a r´ev´el´e que le ph´enom`ene ´etait tr`es important et ´etendu : 280 fermes atteintes. Fin
1986, plus de 2000 victimes. Plus d’1/3 des koudous ´etaient morts, jusqu’`a 39 % de pertes dans certains
ranchs.
On a d´ecouvert que plus la population de koudous ´etait ´elev´ee, plus le taux de mortalit´e l’´etait aussi.
Et ´egalement que le mal ne s’attaquait pas `a tous les herbivores ; par exemples les z`ebres n’´etaient sont
pas touces.
Les recherches ont ´et´e orienees vers le syst`eme digestif : Une autopsie a r´ev´el´e des feuilles d’acacia `a
peine dig´er´ees, presque intactes, dans l’estomac d’un koudou.
Quelque chose semblait entraver le processus de digestion.
Les ´epines de l’acacia sont seulement une d´efense physique, un obstacle `a l’action des herbivores, pour
les empˆecher d’atteindre les feuilles. Ces ´epines ne jouent aucun rˆole dans la pollinisation ou dans la pho-
tosynth`ese.
L’acacia tortilis peut modifier ses d´efenses au fur et `a mesure de sa croissance. Quand il est jeune, il
maximise ses protections car il ne peut pas se permettre de perdre trop de ses pousses et de ses feuilles.
Puis, quand il est plus grand, ses d´efenses physiques sont moins importantes.
Une ´etude sur l’acacia drepanolobium a ´et´e men´ee pour ´etudier s’il consacrait moins d’´energie `a la
fabrication d’´epines s’il n’´etait pas menac´e par des herbivores. Et si l’´energie ´etait redistribu´ee ailleurs.
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On a alors d´ecouvert que l’acacia ´etait capable de produire une d´efense gradu´ee proportionnelle aux
attaques : l’acacia est actif, il adopte des strat´egies pour ´eliminer les importuns.
Par exemple si le danger est tr`es important, l’acacia peut devenir agresseur. Il va r´epartir ses moyens
de d´efense en fonction des dangers qui le menacent. Des ´epines plus ou moins longues sont une arme
dissuasive, pour ´eloigner les agresseurs et limiter les d´egˆats. Mais tout un arsenal est d´evelopp´e pour se
prot´eger. Le vent qui passe dans les branches de cet acacia «siffleur »fait un bruit particulier. D’autre
part, ses ´epines sont creuses ; l’acacia y abrite 4 esp`eces de fourmis, et les nourrit en leur distribuant
du nectar. Ces fourmis ont en commun d’ˆetre des guerri`eres tr`es agressives si l’arbre est menac´e. Mais
lors des premi`eres heures de floraison, l’acacia secr`ete une substance qui tient les fourmis ´eloign´ees, ce qui
permet `a la pollinisation de se faire, les fourmis ne pouvant alors attaquer les insectes qui viennent butiner.
Autre remarque sur la mort des koudous : seulement en hiver, jamais en ´et´e. Un lien a ainsi ´et´e ´etabli
avec leur nourriture. La poursuite recherches a confirm´e qu’une r´eaction chimique inconnue entravait le
processus de digestion des koudous. Les recherches ont alors ´et´e orienees sur les tanins : on savait que les
plantes s’en servaient comme m´ecanisme chimique de d´efense, contre les parasites et les insectes. Mais on
n’avait jusqu’alors jamais pens´e que ce m´ecanisme pourrait s’exercer contre des animaux.
L’acacia contient un faible taux de tanin en temps normal, juste assez pour donner un goˆut amer `a ses
feuilles et ´eloigner ainsi les herbivores. L’examen des feuilles d’acacia a confirm´e l’hypoth`ese : le taux de
tanin ´etait beaucoup plus ´elev´e dans les endroits o`u la population de koudous ´etait plus importante (3 `a
4 fois plus ´elev´e, des doses alors capables de tuer) D’autre part un lien direct a ´et´e ´etabli entre la densit´e
de Koudous dans les ranchs (avec clˆotures, donc ils ne peuvent pas sortir pour aller se nourrir ailleurs) et
le taux ´elev´e de tanins dans les feuilles d’acacia. La question qui se posait ´etait alors de savoir si l’acacia
´etait capable de d´eclencher un tel processus.
Une exp´erience a alors ´et´e tent´ee par chercheurs :un acacia a ´et´e «agress´e »`a plusieurs reprises, en
imitant ce que font les koudous lorsqu’ils mangent les feuilles.
Au fur et `a mesure de l’agression, le taux de tanin augmentait, mˆeme sur une courte p´eriode de 3 heures.
L’arbre d´eclenchait donc une r´eaction de d´efense en produisant une quantit´e de tanin qui empoisonnait
ses agresseurs `a petit feu.
Un autre ph´enom`ene a ´et´e observ´e : au bout de quelques heures, les arbres voisins de celui qui ´etait
agress´e se sont mis eux aussi `a augmenter leur taux de tanins.
Hypoth`ese avanc´ee d’une communication entre les arbres.
tudes men´ees en Suisse sur le ma¨ıs. Question de savoir pourquoi certains champs de ma¨ıs ´etaient ef-
ficacement prot´eg´es par des guˆepes qui tuaient les chenilles qui d´evorent la plante, et pourquoi d’autres
champs ´etaient envahis de chenilles ? Si un homme ou un animal endommage une feuille de ma¨ıs, pas de
r´eaction. Mais si la salive d’une de ces chenilles est mise en contact avec la plante, cette derni`ere ´emet
alors un signal olfactif qui guide directement la guˆepe jusqu’`a elle. Message envoy´e par la plante : il existe
une forme de communication entre la plante et l’insecte.
Id´ee qu’un acacia attaqu´e peut lui aussi pr´evenir les arbres voisins du danger. En analysant des branches
bless´ees, les chercheurs ont d´ecouvert que l’arbre ´emettait un gaz : en fait, diff´erentes substances ´emises
dont l’´ethyl`ene (une mol´ecule secr´et´ee quand l’arbre est bless´e) ; elle est transport´ee par l’air et quand les
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autres arbres re¸coivent cette mol´ecule, ils r´eagissent `a leur tour en augmentant leur taux de tanins.
Les chercheurs ont d’ailleurs remarqu´e que les Koudous avancent toujours face au vent, d’arbre en
arbre, comme pour ´eviter que l’odeur des arbres agress´es ne les suivent, n’accompagnent leur progression.
Un chercheur est sur le point de prouver que les plantes communiquent entre elles ; on ne sait pas encore
comment se transmettent ces signaux, mais il existe des connexions entre les plantes.
Preuves scientifiques d’une communication de plante `a plante sont plus difficiles `a donner que de plante
`a insecte : la plante change sa chimie de mani`ere subtile pour communiquer, alors que l’insecte re¸coit un
signal olfactif et s’oriente imm´ediatement vers l’odeur.
Les plantes ont la m´emoire des attaques ant´erieures. Elles r´epondent diff´eremment selon qu’elles ont
ou non subi des attaques auparavant. Il a fallu deux ans d’enquˆete pour trouver la cause de la mort des
Koudous. On a finalement d´ecouvert qu’il fallait respecter dans les ranchs la densit´e qui existe dans la
nature pour ´eviter que les acacias n’attaquent (pas plus de 4 tˆetes pour 100 hectares de savane).
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2 - L’Heure du Bambou
Restranscrit par Mazrin initialement pour le site «le Grimoire de la Lune »
(Pr´ecision : malgr´e des hauteurs de 40 m`etres (la plante peut croˆıtre de 7 cm/heure), le bambou est
une herbe, une gramin´ee comme le riz ou le bl´e et non un arbre)
Au «Fuji Bamboo Garden »(Japon) co-existent 500 esp`eces de bambous, qui relient cette plante au
Japon ´eternel, aux samoura¨ıs et au kendo. Mais `a la base des feuilles, de minuscules ´epis, en fait des
fleurs, apparaissent depuis 1 an (la floraison pouvant durer jusqu’`a 2-3 ans), les tiges perdent ensuite leur
feuillage. Mais sans feuilles, pas de chlorophylle, donc pas de photosynth`ese pour assurer la survie. Les
bambous se dess`echent alors et la bambouseraie meurt.
En Asie, les l´egendes sur la floraison des bambous annoncent l’imminence d’un d´esastre. Mis`ere et
d´esolation d’apr`es les superstitions... voire tremblements de terre et cataclysme. Des processions sont alors
organis´ees afin de conjurer le malheur et prier les dieux.
1/ De quoi s’agit-il ? Produit polluant empoisonnant la Terre ou la nappe phr´eatique ? Mais un premier
examen du sol montre que non. Humidit´e du sol et feuilles en d´ecomposition sont parfaites pour la pousse
des bambous... Seule une vari´et´e et uniquement les individus en fleurs sont touces... et il en est de mˆeme
`a travers le reste du monde : des bambous meurent peu apr`es leur floraison. Un inventaire des floraisons
dans le monde est alors men´e par un chercheur.
2/ L’effort ´energ´etique d’une telle floraison viendrait-elle `a bout des bambous ? Mais, mˆeme si contrai-
rement au corps massif et ligneux des bois les bambous sont creux, leur r´esistance de 1000 kg/cm2 les
rend sup´erieurs `a l’acier ! ! ! C’est la raison pour laquelle les maisons sont bˆaties en Inde sur des bambous
planes dans le sol et qu’`a HongKong les ´echafaudages sont en bambou (l´eger, peu coˆuteux, tr`es courant).
Et contrairement au m´etal, ils ne sont pas sensibles `a l’humidit´e et r´esistent mieux au vent. Ce n’est donc
pas la bonne hypoth`ese.
3/ La floraison est gr´egaire et touche plein d’individus. On formule alors l’hypoth`ese qu’ils synth´etisent
des messages... comme dans le cas des koudous et acacias qui se pr´eviennent (cf. SuperPlantes 1), mais
aussi que les pois, la sauge ou le tabac. Dans la Nature, les mycorhizes (orthographe pas sˆure), r´eseau de
champignons qui ´etablissent des connections entre toutes les plantes, mˆeme de diff´erentes esp`eces, jouent
le rˆole de r´eseau t´el´ephonique (cf. Baldwin).
La cause de la mort de la plante ne serait-elle pas la mˆeme que celle d’un insecte qui meurt apr`es
s’ˆetre reproduit ? La plante n’aurait pas besoin de vivre une fois la reproduction faite. La comparaison des
chaumes s`eches et vivantes montre que la floraison vide totalement les r´eserves ´energ´etiques, et qu’ensuite
incapable de les reconstituer, la plante meurt.
4/ Les floraisons d´ebutent en mˆeme temps pour une mˆeme esp`ece, mˆeme `a des centaines de kilom`etres.
En 1961, en Chine, au Japon et dans le Sud de la France, la floraison s’est produite en mˆeme temps.
Partout sur le globe, malgr´e les oeans et les montagnes. On suppose alors que ces plantes (souvent issues
de la «Mer de Bambou »70.000 hectares en Chine) seraient issues d’un mˆeme plant, car souvent une
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