Agrégation Interne. Le 20/06/2012 Groupes et topologie Quelques

Agr´egation Interne. Le 20/06/2012
Groupes et topologie
Quelques rappels
Soient (G, ·) un groupe et Hun sous-groupe de G.
La relation Rd´efinie sur Gpar :
g1Rg2g1
1g2H
est une relation d’´equivalence et pour tout gG, on note :
g=gH ={gh |hH}
la classe d’´equivalence de gmodulo R.
L’ensemble G/H de ces classes deux `a deux distinctes forme une partition de G.
Dans le cas o`u Gest fini d’ordre n2,on a card (gH) = card (H) pour tout gGet :
card (G) = card (G/) card (H)
donc le cardinal de Hdivise celui de G(th´eor`eme de Lagrange).
L’ordre d’un ´el´ement gde Gest l’´el´ement θ(g)N∪ {+∞} d´efini par :
θ(g) = card (g)
o`u g={gn|nZ}est le sous-groupe de Gengendr´e par g.
Si θ(g) est dans N,on dit alors que gest d’ordre fini, sinon on dit qu’il est d’ordre infini.
On a :
(θ(g) = n)(g={gr|0rn1})
kZet gk= 1 ´equivaut `a k0 mod (n)
(nest le plus petit entier naturel non nul tel que gn= 1)
Soit Xune partie non vide de R.
Un r´eel mest une borne inf´erieure de Xsi mest un minorant de Xet si :
ε > 0,xX|mxm+ε
(mest le plus grand des minorants de X).
Un r´eel Mest une borne sup´erieure de Xsi Mest un majorant de Xet si :
ε > 0,xX|Mε < x M
(Mest le plus petit des majorants de X).
Si Xadmet une borne inf´erieure [resp. sup´erieure] cette derni`ere est unique.
Toute partie non vide minor´ee [resp. major´ee] dans Radmet une borne inf´erieure [resp. sup´erieure].
1
– I – Sous-groupes additifs de R
On dit qu’un sous-ensemble Xde Rest discret si son intersection avec toute partie born´ee de R
est finie (´eventuellement vide), ce qui revient `a dire que pour tous r´eel R > 0,l’ensemble X[R, R]
est fini.
1. Soit Hun sous-groupe additif de R.Montrer que Hest discret si, et seulement si, il existe un
r´eel αtel que :
H=Zα={|pZ}
(Hest monog`ene).
2. Montrer qu’un sous-groupe discret de Rest ferm´e.
3. Montrer que les sous-groupes additifs de Rsont denses ou discrets.
4. Montrer la densit´e de l’ensemble Ddes nombres d´ecimaux et de l’ensemble Qdes nombres
rationnels dans Ren utilisant la question pr´ec´edente.
5. Soient a, b deux r´eels non nuls.
Montrer que le groupe additif engendr´e par aet b:
Za+Zb=pa +qb |(p, q)Z2
est discret [resp. dense dans R] si, et seulement si, a
best rationnel [resp. irrationnel].
Pour a
b=p
qrationnel avec (p, q)Z×Z,on a Za+Zb=Zb
q=Za
p.
6. Soient a, b deux r´eels non nuls.
Montrer que le groupe Za+Zbest ferm´e si, et seulement si, a
best rationnel (pour a
birrationnel,
cela nous donne un exemple de situation o`u la somme de deux ferm´es n’est pas un ferm´e).
7. Soient a, b deux r´eels non nuls.
Montrer que a
best rationnel [resp. irrationnel] si, et seulement si ZaZb̸={0}[resp. ZaZb=
{0}].
Pour a
b=p
qrationnel avec (p, q)Z×Z,on a ZaZb=Zqa =Zpb.
8. Soient a1,··· , anune suite de n2 r´eels non nuls. Donner une condition n´ecessaire et suffisante
pour que le groupe engendr´e par les ak:
n
k=1
Zak=n
k=1
pkak|(p1,··· , pn)Zn
soit dense dans R.
9. Soient a, b deux r´eels non nuls tels que a
bsoit irrationnel.
On se propose de montrer que l’ensemble :
Na+Zb={pa +qb |(p, q)N×Z}
est dense dans R.
On se donne deux r´eels x < y.
(a) Justifier l’existence de (p, q)Z2tel que :
0< pa +qb < y x
2
(b) On suppose que pN.Justifier l’existence de (k, n)N×Ztel que k(pa +qb) + nb
]x, y[.
(c) On suppose que p < 0.Justifier l’existence de (k, n)N×Ztel que nbk(pa +qb)]x, y[.
(d) Conclure.
10. Soit θun r´eel non nul tel que π
θsoit irrationnel.
(a) Montrer que les ensembles {cos ()|nN}et {sin ()|nN}sont denses dans [1,1] ,
ce qui signifie que l’ensemble des valeurs d’adh´erence de la suite (cos ())nN[resp.
(sin ())nN] est [1,1] .
(b) D´eterminer l’ensemble des valeurs d’adh´erence de la suite (tan ())nN.
11. 1On se donne une fonction f: [1,+[R,de classe C1telle que :
lim
x+f(x) = +,lim
x+f(x) = 0
x[1,+[, f(x)>0
et on s’int´eresse aux valeurs d’adh´erences de la suite (un)nNd´efinie par un= cos (f(n)) pour
tout n1.
(a) Justifier le fait que fr´ealise un C1-diff´eomorphisme de [1,+[ sur [f(1) ,+[.
Soient x[1,1] et t= arccos (x)[0, π].
(b) Montrer qu’il existe un entier n0Ntel que pour tout entier nn0,il existe un entier
naturel φ(n) tel que :
f(φ(n)) t+ 2 < f (φ(n) + 1) (1)
(c) Montrer qu’il existe un entier n1n0tel que la suite d’entiers (φ(n))nn1soit strictement
croissante.
(d) Montrer que lim
n+(t+ 2f(φ(n))) = 0.
(e) Montrer que lim
n+uφ(n)=x.
(f) En d´eduire que l’ensemble des valeurs d’adh´erence de la suite (un)nNest [1,1] .
Prenant f(x) = xαavec 0 < α < 1 ou f(x) = ln (x),on en d´eduit que que l’ensemble des
valeurs d’adh´erence des suites (cos (nα))nNet (cos (ln (n)))nNest [1,1] .
12. Soient a, b deux r´eels non nuls.
Montrer que le r´eel a
best irrationnel si, et seulement si, il existe deux suites (pn)nNet (qn)nN
d’entiers relatifs telles que :
nN, pna+qnb̸= 0 (2)
lim
n+(pna+qnb) = 0 (3)
On en d´eduit qu’un r´eel θest irrationnel si, et seulement si, il existe deux suites (pn)nNet
(qn)nNd’entiers relatifs telles que :
nN, pnθqn̸= 0 (4)
lim
n+(pnθqn) = 0 (5)
13. On utilise le r´esultat pr´ec´edent pour montrer l’irrationalit´e de certains r´eels.
1. Cette question n’est pas tout `a fait dans le sujet, mais le r´esultat est joli
3
(a) Montrer que e=
+
n=0
1
n!est irrationnel.
(b) Soit (un)nNune suite d’entiers naturels non nuls telle que :
i. pour tous nN, undivise un+1 ;
ii. la s´erie de terme g´en´eral 1
un
est convergente ;
iii. le reste d’ordre n, Rn=
+
k=n+1
1
uk
,est n´egligeable devant 1
un
.
Montrer que, dans ces conditions, le r´eel θ=
+
n=0
1
un
est irrationnel.
(c) Montrer que la s´erie de terme g´en´eral 1
22n1est convergente et que sa somme est irra-
tionnelle.
(d) Montrer que la s´erie de terme g´en´eral 1
22n+ 1 (nombres de Fermat) est convergente et que
sa somme est irrationnelle.
– II – Fonctions p´eriodiques
Si fest une fonction de Rdans R,on dit que TRest une p´eriode de fsi f(x+T) = f(x)
pour tout r´eel x.
L’ensemble P(f) de toutes les p´eriodes de fest un sous-groupe additif de (R,+) .
Une fonction fde Rdans Rest dite p´eriodique si P(f) n’est pas r´eduit `a {0}.
1. Montrer que f:RRest constante si, et seulement si, P(f) = R.
2. Soit Gun sous-groupe de Ret fla fonction caract´eristique de G. Montrer que P(f) = G.
3. Montrer que si f:RRest continue, le groupe P(f) des p´eriodes de fest alors ferm´e dans
R.
4. Montrer que si fest une fonction continue, p´eriodique, non constante de Rdans R,il existe
alors un unique r´eel T > 0 tel que P(f) = ZT(P(f) est discret et Test la plus petite p´eriode
strictement positive de f).
5. Soient T1, T2deux r´eels non nuls et fune fonction continue de Rdans R,telle que :
xR, f (x+T1) = f(x+T2) = f(x)
Montrer que si T1
T2
est irrationnel, la fonction fest alors constante.
6. Montrer que si f, g sont deux fonctions continues p´eriodiques non constantes de Rdans Rde
plus petites p´eriodes respectives T1>0 et T2>0 avec T1
T2
irrationnel, la fonction f+gn’est
alors pas p´eriodique.
7. Soit Hune partie dense de R.Montrer que pour tout r´eel x, il existe une suite (xn)nNstric-
tement croissante [resp. strictement d´ecroissante] qui converge vers x.
8. Soient T1, T2deux r´eels non nuls et fune fonction de Rdans Radmettant une limite `a gauche
[resp. `a droite] en un point aet telle que :
xR, f (x+T1) = f(x+T2) = f(x)
Montrer que si T1
T2
est irrationnel, la fonction fest alors constante.
4
9. Soit f:RRune fonction p´eriodique non constante admettant une limite `a gauche [resp. `a
droite] en un point a. Montrer que P(f) est discret (soit P(f) = ZTavec T > 0).
10. Montrer que si f, g sont deux fonctions de Rdans Rtelles que P(f)P (g)̸={0},la fonction
f+gest alors p´eriodique.
11. Montrer que si fest une fonction continue de Rdans Rde plus petite p´eriode strictement
positive T, une primitive Fde fest T-p´eriodique si, et seulement si, T
0
f(t)dt = 0.
12. Montrer que si fest une fonction p´eriodique de classe C1de Rdans R,on a alors P(f) = P(f).
13. Soit f:RRune fonction pour laquelle il existe une fonction polynomiale Pde degr´e au
plus ´egal `a nNet un r´eel T > 0 tels que :
xR, f (x+T) = f(x) + P(x)
Montrer qu’il existe une fonction gp´eriodique de p´eriode Tet une fonction polynomiale Qde
degr´e au plus ´egal `a nNtelles que :
xR, f (x) = g(x) + xQ (x)
– III – Sous-groupes de Rn
On d´esigne par nun entier naturel non nul, El’espace euclidien Rnmuni de son produit scalaire
canonique not´e ⟨· | ·⟩.La norme associ´ee `a ce produit scalaire est not´ee ∥·∥.
Pour tout adans Eet tout r´eel R > 0 on note B(a, R) [resp. B(a, R)] la boule ouverte [resp.
ferm´ee] de centre aet de rayon Rdans E.
Une partie Xde Eest dite discr`ete si son intersection avec toute partie born´ee de Eest finie
(´eventuellement vide), ce qui revient `a dire que pour tout r´eel R > 0,l’ensemble XB(0, R) est
fini.
On dit qu’un ´el´ement xd’une partie non vide Xde Eest isol´e dans X, s’il existe un ouvert Vde
Etel que X∩ V ={x}.
1. Soit Gun sous-groupe additif de E=Rn.Montrer que les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :
(a) Gest discret ;
(b) 0 est isol´e dans G;
(c) tous les ´el´ements de Gsont isol´es dans G.
2. Montrer qu’un sous-groupe discret de Eest ferm´e dans E.
3. Soit :
G=p+q2, q2|(p, q)Z2
(a) Montrer que est un sous-groupe discret de R2.
(b) On d´esigne par π1la projection (x, y)R27→ x. Que dire du groupe π1(G) ?
4. On se propose ici de montrer que si Gest un sous-groupe discret de Enon r´eduit `a {0},il
existe alors un entier rcompris entre 1 et net une famille libre (ei)1irdans Gtelle que :
G=r
i=1
kiei|(k1,··· , kr)Zr
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