tele doc Xiamen-Chiwan Thalassa

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teledoc
le petit guide télé pour la classe
2007
2008
Le Tour du monde de Thalassa
Xiamen-Chiwan
Le Nabucco poursuit ses escales dans les ports chinois.
Ici et là les paysages se transforment radicalement dans
un contexte de création extraordinaire d’entreprises :
Un magazine
celle d’une tricoteuse de chaussettes aujourd’hui à la
de Georges Pernoud
tête d’un empire industriel, aussi bien qu’une société
(2007),
produit par
devenue numéro un mondial du recyclage de papiers.
France 3 ThalassaFaut pas rêver.
1 h 40 min
FRANCE 3
VENDREDI 23 NOVEMBRE, 20 h 55
Un géant mondial économique
Géographie, troisième et lycée
Après Shanghai et Ningbo,
Xiamen est la troisième
escale sur la route du retour
pour le Nabucco, juste en
face de l’île de Taiwan, puis
cap sur Yantian et Chiwan.
Le rythme des
débarquements et
embarquements de
marchandises est soutenu.
À peine le temps de
découvrir la zone
économique spéciale de
Shenzhen et de saluer Hong
Kong à l’horizon.
Les reportages
Les Îlotiers de Hong Kong
La police maritime de Hong
Kong dispose de moyens
très modernes, mais ses
îlotiers, affectés à la
surveillance de quelquesunes des 253 îles de
l’archipel, s’en passent pour
la lutte contre les petites
contrebandes et les
incivilités ordinaires.
(22 min)
La Milliardaire de la
chaussette
Institutrice et tricoteuse il
y a encore vingt ans,
madame Hong est désormais
à la tête d’un empire
industriel du textile qui
produit et exporte chaque
année 200 millions de
chaussettes. (6 min)
>>>
Rédaction Jean-Philippe Raud-Dugal,
professeur d’histoire et de géographie
Crédit photo Crescendo Films
Édition Émilie Nicot et Anne Peeters
Maquette Annik Guéry
Ce dossier est en ligne sur le site
de Télédoc.
www..cndp.fr/tice/teledoc/
Le boom des ports chinois
> À partir des reportages sur les escales du
Nabucco, dégager le rôle moteur des ports
chinois dans la mondialisation actuelle et les
aménagements portuaires à travers son
expertise du transbordement des conteneurs.
• L’ouverture économique. On localisera Xiamen
sur un fond de carte de la Chine après avoir fait
de même avec les principaux ports chinois évoqués. On rappellera les mesures politiques
prises par Deng Xiaoping en 1979 et les quatre
premières zones économiques spéciales autorisées à s’ouvrir à l’économie de marché, parmi
lesquelles Xiamen. Ce mouvement d’ouverture a
connu une seconde phase décisive à partir de
1992.
• Xiamen, une ville moyenne? On décrira les paysages de la ville, cinquième port de Chine avec
ses deux millions d’habitants, et on s’interrogera
sur le qualificatif de « ville moyenne à l’échelle
chinoise ». On retiendra aussi que cette ouverture de la Chine participe d’un mouvement
d’uniformisation des littoraux mondialisés.
• Un port actif. Lors de l’escale à Xiamen, on
observera le modernisme des infrastructures portuaires chinoises en en relevant les principales
caractéristiques: longueur des quais, extension du
port de conteneurs, techniques de transbordement. On expliquera les raisons de l’activité
exceptionnelle en Chine à la fin de l’année civile
et les cadences exceptionnelles soutenues par
les complexes portuaires chinois – mais aussi par
l’équipage du Nabucco (cinq escales en six jours).
On opposera ce constat aux usages des ports
français évoqués par Marie, le capitaine en
second : la France aurait-elle raté la course des
conteneurs ?
• Un développement industriel majeur. On décrira
la firme CIMC, leader mondial de la construction
de conteneurs avec ses 40 000 employés, en
centrant la réflexion sur les thèmes suivants : la
concentration industrielle autour des ports chinois, l’évolution de l’entreprise dans la compétition internationale active. On expliquera sa
situation monopolistique, en insistant sur ses
objectifs d’excellence à travers des produits de
très bonne qualité, des actions de réparation des
conteneurs peu prohibitifs et une volonté
d’investissement dans la recherche et le développement. On résumera ainsi la volonté industrielle chinoise pour se projeter sur le marché
mondial par les notions d’innovation, de sécurité mais aussi de main-d’œuvre à bas coût.
Un leader du recyclage
> À partir du reportage Les Tribulations d’un papier
en Chine, expliquer en quoi la problématique du
recyclage du papier et de sa gestion constitue un
enjeu majeur pour Hong Kong et le monde.
• Une gestion locale originale. On relèvera ce qui
constitue l’originalité de la gestion des vieux cartons et papiers (plus de 17000 tonnes par jour à
Hong Kong) et le rôle des milliers de «scavangers»
(les «chasseurs» de papiers) dans leur ramassage.
On remarquera qu’il s’agit d’un travail informel,
sans prélèvement social pour les personnes qui en
font un complément de leurs revenus. On pourra
aussi débattre de son utilité dans les politiques
de développement durable menées au niveau mondial et/ou national.
• Stratégie chinoise, stratégie mondiale. On élargira l’observation en partant de la pénurie de pâte
à papier dans les entreprises chinoises et en montrant que se substituent à la collecte locale les
importations depuis l’Europe qui permettent de
remplir des conteneurs arrivées à vide en Chine.
On retiendra qu’en 2006, plus de 19 millions de
tonnes de papiers à recycler ont transité par Hong
Kong, ce qui en fait le premier importateur de
papiers et de cartons récupérés dans le monde. On
expliquera, comme le fait remarquer le commentaire, qu’une révolution est en marche depuis que
le géant chinois a bouleversé, par ses pratiques, le
recyclage au niveau mondial. Les déchets sont
devenus des marchandises comme les autres,
convoitées et mondialisées, et l’industrie du recyclage aujourd’hui parfaitement intégrée au marché mondial. On finira par remarquer que si les
pays occidentaux se sont développés grâce aux
matières premières du Sud au XXe siècle, ce schéma
semble s’inverser.
• Une entreprise chinoise exemplaire. On détaillera
les avantages et les caractéristiques de l’entreprise
Fook Woo en Chine continentale. On l’illustrera par
une observation détaillée des 2600 employés de
l’entreprise, majoritairement originaires du nord
et de l’est de la Chine, désignant ainsi deux avantages : un réservoir de main-d’œuvre qui semble
inépuisable et des coûts de main-d’œuvre très bas.
„
Pour en savoir plus
• SANJUAN Thierry, Dictionnaire de la Chine contemporaine, Armand Colin, 2007.
• Sur le site des Cafés géographiques, un texte de Pierre
Gentelle sur le recyclage du papier en Chine.
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=569
«L’expérience du capitalisme sauvage»
Questions à Françoise Lemoine, économiste
Les reportages de ce numéro de Thalassa montrent des
exemples parfois édifiants de réussite d’entreprises.
Ce succès des entreprises chinoises est-il aussi miraculeux qu’il apparaît parfois?
L’immense majorité des entreprises chinoises sont
petites et travaillent pour le marché intérieur.
L’arrivée sur la scène internationale de grandes
entreprises chinoises est récente. Actuellement,
parmi les 500 plus grandes entreprises mondiales,
il y a 24 entreprises chinoises, ce qui est un nombre
encore relativement modeste si l’on compare aux
162 entreprises américaines, 57 japonaises, ou
même 34 françaises. Mais leur nombre augmente
vite (elles n’étaient que 11 il y a quatre ans). Les
plus grandes entreprises chinoises sont dans le
pétrole, la banque, les télécommunications et ce
sont toutes des entreprises d’État. Certaines
entreprises chinoises sont devenues récemment des
acteurs de premier plan sur les marchés mondiaux.
L’entreprise informatique Lenovo a ainsi racheté la
partie micro-ordinateurs d’IBM, l’entreprise chinoise
TCL est devenue le premier fabricant mondial de
téléviseurs après avoir créé avec la société française
Thomson une société où TCL est majoritaire. D’autres
entreprises chinoises sont très actives à l’exportation
et investissent dans les pays étrangers, tels Huawei
spécialisée dans le matériel de télécommunication,
Haier dans l’électroménager qui exporte un tiers
des réfrigérateurs chinois, Tsingtao, fabricant de
bière. Ces entreprises ont fondé leur croissance sur
leur vaste marché intérieur, elles sont devenues
très compétitives à l’exportation grâce à leurs très
faibles coûts de production (bas salaires). Mais elles
sont généralement positionnées sur le « bas de
gamme» (bas prix), elles utilisent des technologies
existantes et ne sont pas leaders en matière
d’innovation. Ces entreprises s’internationalisent
pour gagner de nouveaux marchés et acquérir des
technologies.
Quel est le poids des fonctionnaires et des membres
du PCC dans ces créations d’entreprises?
L’immense majorité des grandes entreprises
chinoises sont des entreprises d’État ou à capital
détenu majoritairement par l’État. Depuis les années
1980, les entreprises privées ont été d’abord
tolérées, ensuite protégées et encouragées, et elles
sont depuis 2004 reconnues par la constitution de
la République populaire de Chine. Les entreprises
privées sont issues de la privatisation des
entreprises publiques, ou bien elles sont des
entreprises nouvellement créées. Dans les deux cas,
le rôle des fonctionnaires et membres du parti reste
important. Les entreprises d’État qui ont été
privatisées ont été le plus souvent vendues aux
cadres dirigeants qui en sont devenus les
propriétaires et gestionnaires. Quant aux
entrepreneurs qui créent leurs propres entreprises,
il leur est indispensable de gagner le soutien des
autorités locales s’ils veulent développer leur
société, gagner des marchés, obtenir des crédits
bancaires ou des terrains. On trouve ainsi souvent
des membres du PCC dans les conseils
d’administration. Les liens entre les entrepreneurs
et les pouvoirs politiques locaux sont très étroits.
Bien souvent il est difficile de savoir si une
entreprise est publique ou privée, car les frontières
sont floues et les «droits de propriété» mal définis.
Comment peut-on définir le « capitalisme à la
chinoise » ?
La Chine est sortie du système d’économie
planifiée progressivement à partir de 1978, sans
rupture brutale. L’économie de marché a gagné
progressivement du terrain au fur et à mesure que
l’État central se désengageait de la gestion de
l’économie. Mais une bonne partie du pouvoir ainsi
abandonné par la bureaucratie centrale a été
récupérée par les autorités locales et provinciales
qui sont devenues des promoteurs actifs du
développement de leur région. Le système actuel
mélange intimement initiatives privées et
interventions politiques.
L’absence d’État de droit est une autre
caractéristique importante. Toute une législation
a été créée pour réguler les activités économiques,
mais, en l’absence d’un pouvoir judiciaire
indépendant, il n’y a aucune de garantie de son
application. Le pays est encore pauvre, la protection
sociale est très peu développée (pas de sécurité
sociale ni de retraites dans les campagnes!) et très
souvent, la législation du travail n’est pas respectée.
À cet égard, la Chine fait l’expérience du capitalisme
sauvage que les pays européens ont connu au
XIXe siècle.
„
Françoise Lemoine est économiste au Centre
d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) et chercheur au Centre
d’études sur la Chine contemporaine (EHESS).
Elle est l’auteur de L’Économie de la Chine
(La Découverte, 2006) et a contribué au
Dictionnaire de la Chine contemporaine
(Armand Colin, 2006).
>>>
Porcelaine, Armagnac et
laque de Chine…
Un homme d’affaires
organise depuis vingt ans un
étrange trafic en forme de
troc : des trésors de la
tradition chinoise, très
appréciés en Occident,
contre des symboles du luxe
à la française, très
demandés par les nouveaux
riches chinois. (25 min)
La Révolution de la
palourde
À Haiyang, le ramassage
traditionnel de la palourde
est devenu, sous l’impulsion
du secrétaire du parti
communiste local, une
industrie à l’assaut du
marché mondial.
Aujourd’hui, grâce à
l’élevage, la production
annuelle de plus de
10 000 tonnes de coquillage
a considérablement enrichi
le petit village. (12 min)
Les Tribulations d’un
papier en Chine
Le recyclage du papier est
un enjeu mondial pour les
années à venir. Et la Chine
en est devenue l’un des
leaders. Visite de la société
Fook Woo, où arrivent
d’Europe des tonnes de
déchets et d’où repartent de
nouveaux produits recyclés
en direction… de l’Europe.
(15 min)
La semaine prochaine, la
nouvelle étape du Tour du
monde de Thalassa, Chiwanocéan Indien, fera l’objet
d’un nouveau dossier
pédagogique.
L’Empire du papier
Fiche de travail
En s’appuyant sur le
reportage sur le
recyclage du papier par
l’entreprise Fook Woo
localisée à Hong Kong ,
on commentera de
façon détaillée avec
des élèves de terminale
cet extrait concernant
la place de la Chine
dans la mondialisation
du papier recyclé pour
en avoir une approche
globale.
On pourra compléter cette
étude en lisant le rapport
de « Forest Trends » sur le
recyclage du papier en Chine
(en anglais, PDF, 2,4 Mo).
http://www.forest-trends.org/
documents/publications/China
FiberSupply.pdf
Document
La Chine, championne du papier recyclé
« La Chine recycle des millions de tonnes de
vieux papiers collectés dans les pays
industrialisés. Ce rôle moteur pourrait
cependant avoir des effets pervers […].
Le pays où est née la fabrication du papier est
aujourd’hui une puissante locomotive pour le
marché du papier recyclé, souligne le rapport de
Forest Trends, organisation qui s’intéresse à
l’exploitation durable des forêts dans le monde.
Les importations de vieux papiers par la Chine ont augmenté de 500 % en 10 ans, passant
de 3,1 millions de tonnes en 1996 à 19,6 millions de tonnes en 2006, selon les auteurs du
rapport. Cette forte demande a permis au marché du recyclage d’être viable dans les pays
qui collectent les papiers.
Une grande partie des papiers usagés vient des États-Unis (8,6 millions de tonnes en 2006),
de l’Europe et du Japon. Forest Trends estime que le recyclage réalisé par la Chine en 2006
a permis d’éviter l’utilisation de 54 millions de tonnes de tonnes de bois pour faire de la pâte
à papier. Les trois-quarts des papiers recyclés finissent en cartons servant à emballer les
exportations de la Chine. Le reste est surtout utilisé pour l’impression de journaux et de
supports publicitaires.
Cependant, ce rôle moteur de la Chine dans le recyclage du papier pourrait avoir un revers,
avertit Forest Trends. Pour faire face à la demande croissante du marché national ou
international en papier, la Chine risque aussi d’augmenter sa demande en pâte à papier
vierge, directement dérivée du bois, sollicitant davantage des pays où les forêts ne sont pas
exploitées durablement. »
C.D., in Sciences et Avenir
Source : Nouvelobs.com
Questions
À partir du reportage Les Tribulations d’un papier en Chine et de la lecture du document
ci-dessus, répondez aux questions suivantes.
1. Quels sont les avantages de l’utilisation du papier recyclé pour la Chine ? À quoi servent
les articles produits par l’industrie du recyclage chinoise ? Analysez les caractéristiques du
marché chinois depuis le début des années 2000.
2. Quels pourraient être les risques d’une demande toujours plus importante de papier pour
les entreprises et la société chinoises ? Ses implications sur le pays mais aussi sur les pays
fournisseurs ?
3. En quoi donc ces documents nous apprennent-ils que l’industrie du recyclage du papier
est dorénavant un enjeu majeur de la mondialisation ?
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