Le Parti Communiste Chinois choisit le libéralisme
pour assurer sa croissance économique
A Hong Kong, où nous avons passé la semaine pour continuer à comprendre, après New York,
l’ambiance des villes qui sont en pleine croissance, nous avons écouté avec beaucoup d’intérêt le
programme de Li Keqiang le nouveau Premier Ministre chinois. Il est clair, c’est « le socialisme à
caractéristiques chinoises » qui est en fait un ensemble de réformes qui se traduiront par une
« transformation des relations du gouvernement avec le marché et la société ». La sphère
publique va donc être réduite avec une diminution du nombre de fonctionnaires, une baisse des
véhicules de fonction et l’arrêt de la construction de nouveaux bâtiments pour les administrations
publiques. Il faudra en particulier dit le Premier Ministre « permettre aux capitaux privés d’entrer
sur des marchés comme ceux de la finance, de l’énergie ou des chemins de fer ».
Le premier parti communiste du monde choisit donc le libéralisme, ce qui ne fait pas en
France l’objet de beaucoup de commentaires ! Né en Occident le capitalisme entrepreneurial est
donc en train de changer progressivement de continent pour se développer avec le succès que
l’on sait en Asie.
L’ex Secrétaire du Parti Communiste Chinois, Xi Jiping, le nouveau président de la Chine , a
néanmoins de nombreux sujets à traiter. Ils peuvent à tout moment déstabiliser l’économie
chinoise :
La migration des campagnes vers les villes. Depuis 30 ans, elle a concerné plus de 500 millions de
chinois. C’est la plus grande migration de l’histoire. Ils seront 1 milliard en 2030. Ils vivent une vie
de seconde classe. De nouvelles politiques sont urgentes pour rendre les villes vivables. Tom
Miller de GaveKal Dragonomics vient de consacrer un livre au sujet « China’s urban billion » non
traduit encore en français. Le statut de « Hukou » qui encadre très rigoureusement les migrations
de la campagne vers les villes devrait être changé. Jusqu’à maintenant il a toutefois permis
d’éviter la formation de bidonvilles à la périphérie des grandes villes chinoises.
Le coefficient Gini qui mesure dans un pays l’écart de revenu entre les plus riches et les plus
pauvres est passé de 0,41 en 2000 à 0,61 en 2010. Ce niveau est généralement considéré
comme un niveau dangereux.
La bulle du crédit fait toujours couler beaucoup d’encre… L’encours de dette au niveau des
sociétés atteint 120% du PIB.