… prélude à un recul
de la croissance dans
toute la zone pour
2003
Choix de
l’ouverture
économique…
… par souci
d’intégration à la
communauté
internationale…
… mais opacité dans
les affaires
intérieures qui
pourrait conduire,
cette fois, à un recul
de la croissance
d’hôtel à Singapour ont chuté de 20%. Cathay Pacific dont le hub se
situe à Hong Kong a diminué le nombre de ses vols hebdomadaires de
37% depuis la mi-avril. Singapour Airlines et Quantas subissent la
même déroute avec en moyenne, une baisse de 25% des réservations
pour Hong Kong. La croissance de Hong Kong devrait tomber à 1.4%
contre les 3% prévus initialement et à 2.6% pour Singapour contre
3.1%.
Si l’Asie était la seule région du monde à résister à la morosité
mondiale, avec un taux de croissance de 5% prévu pour 2003,
désormais, on envisage un taux plus proche des 4.5%. La guerre en
Irak lui pose donc moins de difficulté que le SARS contre lequel,
jusqu’à présent, aucune parade n’a été trouvée. En réalité, les
incertitudes sur l’ampleur de la maladie, entretenues volontairement
par le gouvernement chinois, semblent davantage inquiéter les
populations que le virus lui-même.
Bien plus que les conséquences de la pneumonie atypique sur
l’ensemble de l’Asie, ce sont les interrogations nouvelles sur la Chine
qu’il convient d’analyser. Car ce n’est pas un hasard si la Chine a
choisi de cacher cette maladie « qui ne relève pas de la liste nationale
des maladies contagieuses » selon le Ministère de la Santé.
Pourtant, n’était-ce pas aussi cette même Chine qui, en
décembre 2001, lors de son entrée à l’OMC, s’engageait à plus de
transparence ? La nature de l’intégration de la Chine dans la
communauté internationale se pose donc. L’ouverture de la Chine aux
investissements étrangers, en réalité, n’a toujours répondu qu’à un seul
objectif : la prospérité. Et les 7% à 8% de croissance annuelle,
condition - avec la censure de l’information - de la stabilité sociale
selon le Parti valent bien selon lui quelques sacrifices.
La Chine s’est pliée aux exigences de l’OMC en acceptant de
modifier en profondeur le cadre réglementaire de l’activité
économique. 1 500 textes de lois ont été révisés, de nouvelles lois ont
été créées, en particulier dans les secteurs de l’assurance et de la
finance, tandis que de nouvelles normes étaient adoptées pour protéger
les brevets. Depuis le 12 avril, les nouvelles règles de fusions-
acquisitions entre des sociétés étrangères et chinoises sont entrées en
vigueur. Cette transparence affichée dans les relations économiques
tranche avec l’opacité qui entoure les affaires considérées par le
pouvoir comme strictement domestiques.
A voir les difficultés que la nouvelle équipe au pouvoir
rencontre dans sa gestion de la crise liée au SARS, il est clair que la
plus grande transparence affichée par le gouvernement est
volontairement limitée au domaine économique. Ainsi, la sous-
évaluation du risque lié à la pneumonie atypique demeure la règle
depuis près de six mois. Et pourtant, cette sous-évaluation pourrait
coûter 0.5 point de croissance à la Chine. Ce léger recul limiterait le
bond spectaculaire du premier trimestre qui a vu le PIB chinois
s’accroître de 9.9% par rapport à la même période en 2002. Les
investissements étrangers qui sont en hausse de 56.7% sur la même
période pourraient marquer une légère pause dans le cas où les