Les Démences aspect psychologique Aude Vinter

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définition, évaluation.
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Les fonctions
cognitives :
Neuropsychologie de la personne âgée.
1
1)  Avant-propos.
2)  Les fonctions exécutives.
4)  Le langage.
5)  Gnosies & praxies.
6)  Efficience cognitive globale.
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3)  La mémoire.
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I. Avant-propos
Objectifs :
-  faire le lien avec les tests utilisés lors d’un bilan
neuropsychologique complet,
-  faire un focus sur quatre tests utilisés en consultation :
① 
② 
③ 
④ 
le Mini Mental State (MMS),
le test des 5 mots (Dubois),
l’horloge,
la dénomination de la BARD.
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-  présenter les principales fonctions cognitives,
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1. Avant-propos.
Rappel Score z (Loi Normale, 0 est la moyenne) :
ü  Entre -1,65 et +1,65 : 90% de l’échantillon, donc 95% des sujets normaux ont un score
supérieur à -1,65. Risque de 5%. Correspond à Centile 5.
ü  Plus le z va être faible (inférieur à -1,65) et plus on est sûr de l’existence d’un trouble.
ü  Un z inférieur à -2,58 signe de manière quasi-certaine l’existence d’un trouble cognitif
étant donné que 99,5% des sujets normaux ont un score supérieur (risque de 0,5%).
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Cotation des tests : Score pathologique si Centile < 5 ou z < -1,65.
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2. Les fonctions exécutives
2.1. Les fonctions exécutives : introduction.
2.3. La planification.
2.4. La flexibilité.
2.5. L’inhibition.
2.6. La BREF : Batterie Rapide d’Efficience Frontale.
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2.2. La conceptualisation et les fonctions attentionnelles.
2.7. Fonctions exécutives & démences.
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2. Les fonctions exécutives.
2.1. Les fonctions exécutives : introduction.
•  Les structures préfrontales ont longtemps été considérées comme
étant le siège des FE. En fait, elles sont en lien avec une part
beaucoup plus large du lobe frontal qui est lui-même connecté à
d’autres aires corticales ou à des structures sous-corticales.
ü Lien fort avec le système limbique, le cortex sensoriel associatif, le
cortex moteur et le striatum & thalamus.
•  Si elles sont perturbées, on note :
-  des troubles d’ordre cognitif à syndrome dysexécutif cognitif,
-  mais également des troubles d’ordre comportemental à syndrome
dysexécutif comportemental.
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•  Les fonctions exécutives (FE) correspondent à l’ensemble des
fonctions permettant de réaliser des tâches complexes, nouvelles,
non automatiques.
•  Elles ont pour but de faciliter l’adaptation d’une personne à des
situations nouvelles.
6
2. Les fonctions exécutives.
2.1. Les fonctions exécutives : introduction.
Pour information, le syndrome dysexécutif comportemental fait
référence à des atteintes de type :
- hypoactivité (aboulie, apathie, aspontanéité),
- hyperactivité (distractibilité, impulsivité, désinhibition),
- persévération et comportements stéréotypés,
- dépendance environnementale (imitation).
Evaluation : Inventaire du Syndrome Dysexécutif Comportemental
(ISDC) du GREFEX.
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•  Le syndrome dysexécutif cognitif correspond à une atteinte de
plusieurs fonctions exécutives, et notamment :
- la conceptualisation (génération de règles),
- la flexibilité mentale (maintien et changement des
règles),
- l’inhibition (non perturbation des règles en cours).
7
2. Les fonctions exécutives.
2.1. Les fonctions exécutives : introduction.
Elaborer une stratégie (conceptualisation)
Maintenir son attention
Adapter le plan (flexibilité)
Résister aux interférences et inhiber tout comportement inadapté
(sensibilité à l’interférence/inhibition)
Atteindre le BUT
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Avoir un plan (planification)
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2. Les fonctions exécutives.
2.2. La conceptualisation et les fonctions attentionnelles.
•  La conceptualisation ou élaboration d’une stratégie : c’est la capacité d’aller au-delà
des éléments immédiatement perceptibles afin d’élaborer des concepts ou de mettre
en place une stratégie.
C’est trouver les moyens les plus appropriés pour atteindre un but, ce qui nécessite un
raisonnement abstrait.
•  Les fonctions attentionnelles sont multiples et interviennent nécessairement dans
toutes les tâches cognitives. Les capacités attentionnelles peuvent être très
fluctuantes.
•  Notons que ce sont des sources importantes de compensation lorsqu’il y a d’autres
déficits.
ü  Par exemple, un patient aphasique pourra avoir de meilleures capacités verbales s’il déploie un
important effort de concentration.
•  Il y a cinq sous-types :
-  l’alerte et la vitesse de traitement de l’information (Code de la WAIS),
-  l’attention soutenue (d2),
-  la vigilance,
-  l’attention sélective (Mésulam, épreuves des 3 matrices),
-  les capacités de traitement (empan, attention divisée avec double tâche de Baddeley).
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Evaluation : Wisconsin Card Sorting Test (WCST) ou Modified Card Sorting Test (MCST),
subtest Conceptualisation de la Mattis, subtest Similitudes de la WAIS ou de la BREF, Matrices
de Raven ou WAIS.
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2. Les fonctions exécutives.
2.3. La planification.
•  La planification : c’est la capacité à organiser et à structurer des éléments
pour atteindre un but précis.
Evaluation : Tour de Londres, Tâche d’estimation cognitive, Figure de Rey ou test de
l’horloge.
Ø 
- Types :
Type I = construction sur l’armature (grand
rectangle comme point de départ) à normal.
Type IV = juxtaposition de détails (de proche en
proche) à probable défaut de programmation.
- Score : sur 36 points (2 points par élément bien
placé) à visuo-construction.
! Si échec au Type, proposer la figure de Rey avec une aide à la programmation
(étape par étape) pour voir si le score se normalise.
! Si la figure est réussie, on peut aussi la proposer en épreuve de mémoire (normes
entre 3 et 20 minutes).
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Ø  Figure de Rey : copie d’une figure complexe (forme A)
10
2. Les fonctions exécutives.
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2.3. La planification.
11
© Dement Geriatr Cogn Disord Extra 2011;1:372–380, DOI: 10.1159/000332019
2. Les fonctions exécutives.
2.3. La planification.
Ø  Test de l’horloge : donner une feuille où un cercle de 10 cm de
diamètre est tracé. Demander de mettre les chiffres indiquant les
heures, puis d’indiquer l’heure (10h10 ou 16h40).
②  En copie : mesure davantage les aspects visuo-spatiaux.
! Cotation non consensuel et multiple, interprétation souvent
hasardeuse, échec fréquent chez les petits NSE…
Cotation : sur 10 points (Sunderland) = meilleure sensibilité et meilleure
spécificité (GRECO : Groupe de Réflexion sur les Evaluations COgnitives).
ü Scores entre 7 et 10 : normal
ü Score de 6 : limite (13% de sujets normaux seulement)
ü Score de 5 et moins : détérioration pathologique (83% MA)
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①  En spontané : mesure la planification, la tendance à la
persévération, mais aussi des aspects visuo-spatiaux.
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2. Les fonctions exécutives.
2.3. La planification.
10 = Dessin normal, chiffres et aiguilles en position approximativement correcte. Les aiguilles
des heures étant clairement distinctes de celles des minutes.
9 = Légère erreur dans le placement des aiguilles (pas exactement sur 8 et 4) mais pas
franchement sur un autre chiffre, ou un chiffre manquant sur l’horloge.
8 = Erreurs plus notables dans le placement des heures et des minutes (moins de un chiffre),
l’espace entre les chiffres montre un trou.
7 = Placement des aiguilles de façon significativement fausse (plus d’un chiffre).
6 = Usage inapproprié des aiguilles (par exemple, affichage digital ou entoure les chiffres des
heures malgré des instructions répétées). Accumulation des chiffres d’un côté de l’horloge ou
chiffres à l’envers.
5 = Persévération ou arrangement inapproprié des chiffres (ex : chiffres indiqués par des
points). Les aiguilles peuvent être représentées, mais ne pointent pas forcément des chiffres.
4 = Chiffres absents ou écrits en dehors de l’horloge, ou séquence fausse. Aiguilles non
clairement représentées.
3 = Chiffres des heures plus connectés au dessin du cadran. Aiguilles pas présentes de façon
reconnaissable.
2 = Ce qui est dessiné a un rapport avec les consignes, mais l’organisation spatiale des chiffres
est inappropriée,
1 = Tout est faux ou ininterprétable ou il n’y a pas eu d’essai.
Bibliographie : Sunderland, T. et al. (1989). Clock drawing in Alzheimer disease: a novel mesure odd
dementia severity. Journal of Geriatric Society, 37, 725-729.
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Cotation Test de l’horloge (Sunderland, 1989) :
13
2. Les fonctions exécutives.
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2.3. La planification.
© http://www.drjennybrockis.com/dr-jenny-brockis/times-up-how-clock-drawing-can-be-used-to-pick-up-memory-problems
© http://blogforalzheimers.com/2012/10/08/alzheimers-disease-screening-test-at-home/
14
2. Les fonctions exécutives.
2.4. La flexibilité.
•  La flexibilité mentale : c’est la capacité de s’adapter aux
demandes / changements de l’environnement.
•  Deux types :
Elle exigerait la contribution d’un réseau fronto-striatal
(interconnexions entre les lobes frontaux et les noyaux de la base).
Evaluation : le Trail Making Test (TMT).
②  La flexibilité spontanée : elle correspond à la production
d’un flux d’idées ou de réponses faisant suite à une question
simple.
Elle serait sous-tendue par les lobes frontaux.
Evaluation : les tâches de fluences.
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①  La flexibilité réactive : elle correspond à la capacité de
passer d’une classe de stimuli à une autre.
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2. Les fonctions exécutives.
2.4. La flexibilité.
Ø  Evaluation de la flexibilité réactive : le Trail Making Test (TMT)
TMT A : relier les chiffres en ordre croissant (1 à 25).
ü  Mesure les capacités de recherche visuelle et de vitesse perceptive.
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TMT B : relier alternativement les chiffres et les lettres dans l’ordre (1-A-2-B… de 1 à
13).
ü  Mesure les capacités de mémoire de travail et de flexibilité.
à Différence TMT B / TMT A (= score B - A) : mesure les capacités de contrôle exécutif,
notamment de flexibilité en minimisant l’implication des capacités visuo-perceptives.
ü  Exemple : si les temps A et B sont pathologiques, mais que le score B-A est normal : alors il
existe un ralentissement de la vitesse de traitement, mais pas un trouble de la flexibilité.
16
2. Les fonctions exécutives.
2.4. La flexibilité.
Ø Evaluation de la flexibilité spontanée : les fluences verbales
Deux composantes cognitives :
-  « clustering » : regroupement en sous-catégories sémantiques ou en
fonction de la proximité phonémique (deux premières lettres
identiques ou homonymes ou rimes). Plutôt automatique.
à impliquerait des processus temporaux : mémoire verbale et
stockage des mots.
-  « switching » : changement de cluster. Demande des ressources de
traitement.
à impliquerait des processus frontaux : recherche stratégique
et flexibilité cognitive.
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Production en un temps donné (2 minutes) du maximum de mots
appartenant à une catégorie sémantique (« Animaux ») ou
commençant par la même lettre (« p »).
à  Fluences sémantiques VS fluences lexicales.
17
2. Les fonctions exécutives.
•  Les processus inhibiteurs :
①  la capacité d’inhiber une réponse dominante et des stimuli
distracteurs (non pertinents pour la tâche en cours) issus de
l’environnement externe. Elle est très liée aux distractions
dans la vie quotidienne.
②  la résistance à l’interférence proactive, c’est-à-dire la
capacité à résister aux intrusions en mémoire d’informations
qui sont devenues non pertinentes. Elle est très liée à la
présence de pensées intrusives.
Evaluation : les tests évaluent surtout la capacité à inhiber une
réponse dominante : Test de Stroop, Stroop Victoria, Go/No Go
(BREF).
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2.5. L’inhibition.
18
2. Les fonctions exécutives.
2.5. L’inhibition.
Ø  Le test de Stroop : 3 planches différentes
-  Condition de dénomination : nommer la couleur des rectangles.
VERT
BLEU
ROUGE
ROUGE
VERT
BLEU
VERT
ROUGE VERT
BLEU
-  Condition d’interférence : dénommer la couleur de l’encre sans lire le mot.
Par planche : 10 lignes avec 10 items par ligne = test long, qui nécessite de
bonnes capacités visuelles et attentionnelles.
à Mesure de la sensibilité à l’interférence : comparaison du temps et du
nombre d’erreurs entre la condition d’interférence et la condition de
dénomination.
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-  Condition de lecture : lire les noms des couleurs.
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2. Les fonctions exécutives.
2.5. L’inhibition.
Ø  Le Stroop Victoria :
-  Planche C (couleurs) : nommer la couleur des pastilles.
-  Planche M (mots) : dénommer la couleur de l’encre des mots écrits.
-  Planche I (interférence) : dénommer la couleur de l’encre des mots écrits
sans lire le mot (ici : bleu, vert, rouge, jaune).
à Mesure de la capacité d’inhibition en cas d’interférence faible (Planche M/C)
et en cas d’interférence forte (Planche I/C).
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Paradigme de Stroop adapté pour les personnes de plus de 50 ans,
rapide de passation (3 minutes) et donc nettement moins couteux sur
le plan attentionnel.
Chaque planche comporte 6 lignes avec 4 items par ligne.
20
2. Les fonctions exécutives.
2.6. La BREF.
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La Batterie Rapide d’Efficience Frontale (BREF) : test rapide coté sur 18
points qui donne une indication sur le dysfonctionnement frontal.
à  Score pathologique : <15 si pas de diplôme ou <16 si CEP ou plus.
ü Lien avec les capacités de langage ++.
Echec fréquent à « chaise/table » si petit NSE.
21
2. Les fonctions exécutives.
ü  Echec fréquent pour les petits NSE qui n’obtiennent que 1 ou 2 points.
Préférer les fluences en « p » (2 minutes) pour évaluer la flexibilité
mentale.
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2.6. La BREF.
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2. Les fonctions exécutives.
ü  Si 0 : trouble praxique (praxies réflexives) ou altération des capacités
visuo-perceptives ++.
ü  Si 1 : trouble de la programmation.
ü  Si 2 : trouble attentionnel ou mémoire de travail.
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2.6. La BREF.
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2. Les fonctions exécutives.
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2.6. La BREF.
ü  Si 0 : trouble de la sensibilité à l’interférence.
ü  Si 1 ou 2 : trouble attentionnel ou de la mémoire de travail.
24
2. Les fonctions exécutives.
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2.6. La BREF.
ü  Si 0 : trouble du contrôle de l’inhibition.
ü  Si 1 ou 2 : trouble attentionnel ou de la mémoire de travail ou
persévération sur la consigne précédente (défaut de flexibilité mentale).
25
2. Les fonctions exécutives.
ü  Item généralement réussi, sauf si syndrome dysexécutif ++.
Ø  Donc : un score pathologique à la BREF peut être lié à des troubles
attentionnels ++, et pas uniquement à un défaut des diverses fonctions
exécutives testées.
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2.6. La BREF.
26
2. Les fonctions exécutives.
2.7. Fonctions exécutives & démences.
Maladie à corps de Lewy : les atteintes peuvent être sévères
d’emblée avec un vrai syndrome dysexécutif cognitif ou, à
l’inverse, légères (tableaux très hétérogènes).
Démences fronto-temporales : les atteintes sont généralement
sévères d’emblée, même si certains tests peuvent être
parfaitement réussis.
Démences vasculaires : les atteintes sont variables.
Petit niveau socio-éducatif : les tests peuvent être perturbés,
même sans démence.
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Maladie d’Alzheimer : généralement, une atteinte modérée au
départ avec surtout des difficultés de flexibilité mentale et de
programmation.
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3. La mémoire
3.1. Les mémoires.
3.3. Le processus de mémorisation à long terme.
3.4. La mémoire épisodique.
3.5. La mémoire sémantique.
3.6. La mémoire autobiographique.
3.7. Mémoires & démences.
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3.2. La mémoire à court terme.
28
3. La mémoire.
3.1. Les mémoires.
C’est la capacité à…
-  se souvenir d’un numéro de téléphone
quelques secondes pour le composer
immédiatement,
-  se souvenir que l’on a laissé les clefs dans la
poche de sa veste en rentrant à midi,
-  savoir conduire une voiture,
-  se souvenir des détails du jour de son
mariage,
-  savoir que l’on a un rendez-vous en consultation
mémoire dans dix jours,
-  savoir qu’un sapin reste vert toute l’année…
© http://www.frc.asso.fr/Le-cerveau-et-larecherche/Actualite-de-la-recherche/Archives/
Article/alzheimer-la-bdnf-pour-sauver-lamemoire
à  La mémoire implique l’apprentissage et la reconstruction totale ou
partielle d’une expérience passée.
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•  Qu’est-ce que la mémoire ?
29
3. La mémoire.
3.1. Les mémoires.
De nombreuses zones
cérébrales concernées
et interconnectées.
= Une organisation
complexe.
Carter R. et al. (2011), p.154
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Plusieurs types de
mémoire avec des
capacités de stockage
différentes.
30
3. La mémoire.
3.2. La mémoire à court terme.
•  La mémoire de travail (MDT) permet de manipuler ces informations
stockées à court terme pendant quelques minutes.
Evaluation : tâche d’empan envers : 5 ±2 éléments (Mémoire des chiffres de
la MEM III) ; subtest Mémoire spatiale et Séquence Lettres/Chiffres (MEM
III).
La MDT a plusieurs composantes :
-  la boucle phonologique : stockage temporaire des informations verbales
présentées oralement, mais également visuellement.
-  le calepin visuo-spatial : stockage temporaire des informations visuo-spatiales
venant de la perception visuelle ou de l’imagerie mentale.
-  l’administrateur central : il s’assure du traitement de l’information pendant que
les deux systèmes esclaves la stockent. C’est un système attentionnel de
contrôle. On peut l’évaluer par les tests de double tâche ou les tests de
contrôle de l’inhibition (Stroop) à recouvrement avec les tests dits
exécutifs.
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•  La mémoire à court terme (MCT) permet de se souvenir d’un petit
nombre d’informations sur un temps très court, généralement 7 ±2
éléments.
Evaluation : tâche d’empan endroit (Mémoire des chiffres de la MEM III).
31
3. La mémoire.
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3.2. La mémoire à court terme.
32
Le fonctionnement de la MDT
Carter R. et al. (2011), p.155.
3. La mémoire.
•  Un événement X va pouvoir devenir un souvenir fixé en
mémoire à long terme s’il y a un travail préalable :
-  des fonctions attentionnelles (le thalamus et le lobe frontal),
-  avec intervention des émotions et des sensations (l’amygdale
et les cortex moteur, visuel et auditif),
-  et de la mémoire de travail.
à  un stockage du souvenir à long terme (l’hippocampe et le
cortex entorhinal).
à  une consolidation du souvenir qui peut durer jusqu’à deux
ans (dialogue entre l’hippocampe et les zones corticales à
l’origine du souvenir).
ü  Le tout faisant intervenir de nombreuses zones cérébrales.
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3.3. Le processus de mémorisation à long terme.
33
3. La mémoire.
3.3. Le processus de mémorisation à long terme.
Mémoire à long terme
Mémoire
épisodique
Mémoire
sémantique
Mémoire
autobiographique
Mémoire implicite
Mémoire
procédurale
Conditionnement
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Mémoire explicite ou
déclarative
Amorçage
34
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
•  Exemples : se souvenir de ce qu’on a mangé hier soir, de la
dernière visite des petits-enfants ou de notre dernier rendezvous chez le cardiologue.
Evaluation : Test des 5 mots, Protocole RL/RI 16, Buschke visuel,
BEM 84, DMS 48, RI 48…
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•  La mémoire épisodique permet de stocker des événements
appartenant à notre environnement, événements qui sont
inscrits dans un contexte temporo-spatial.
35
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Ø  Test des 5 mots : test rapide comportant un rappel immédiat et un
rappel différé de 5 mots.
a)  Rappel immédiat (score d’apprentissage) = rappel libre + rappel
indicé (sur 5 points).
b)  Tâche interférente (non verbale ! de 3 à 5 minutes) = visuoconstruction du MMS + test de l’horloge.
c)  Rappel différé (score de mémoire) = rappel libre + rappel indicé
(sur 5 points).
= Score total sur 10 points (1 point par mot).
= Score pondéré sur 20 points (2 points pour un mot en rappel libre
et 1 point pour un mot en rappel indicé).
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Une seule version validée (GRECO) :
ü musée, limonade, sauterelle, passoire, camion.
36
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
60-69 ans
70-79 ans
80-89 ans
Moyenne
9,7
9,7
9,3
Écart-type
0,6
0,5
1
Score
Moyenne
pondéré /20 Écart-type
18,8
18,4
17,4
1,6
1,5
2,5
Score /10
Calcul du z : z = score patient – moyenne
écart-type
Le z est pathologique si inférieur à -1,65 (95% des sujets
normaux ont un score supérieur).
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Test des 5 mots, Normes :
37
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Test des 5 mots, Profils :
Patient 2 : 75 ans, CEP
RI : 2 + 3 = 5
RD : 0 + 5 = 5
Score : 10/10, pondéré : 12/20
(z : -4,2) à profil sous-cortical.
Patient 3 : 70 ans, bon NSC
RI : 5 + 0 = 5
RD : 3 + 1 = 4
Score : 9/10 (z : -1,4), pondéré : 17/20 (z : -0,93) à dans les normes,
mais fragilité.
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Patient 1 : 80 ans, CEP
RI : 4 + 1 = 5
RD : 0 + 2 (2 intrusions) = 2
Score : 7/10 à profil d’allure
hippocampique.
Attention ++ si le score est inférieur à 10, si le score est de 10 mais le
score pondéré est pathologique ou s’il y a des intrusions.
(Intrusion : production d’un mot n’appartenant pas à la liste apprise)
38
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
gilet
jonquille
domino
hareng
! Maîtrise du français requise.
Coté en fonction du sexe, du NSC et de l’âge.
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Ø  RL/RI 16 : test avec contrôle de l’encodage comportant un
rappel immédiat, une phase d’apprentissage avec trois rappels, une
étape de reconnaissance et un rappel différé à 20 minutes de 16
mots.
Rappels libres + rappels indicés.
39
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Profils RL/RI 16 :
-  Hippocampique (= trouble du stockage) : rappels libres bas,
indiçage peu performant (<60%), nombreuses intrusions et
fausses reconnaissances.
-  Dysexécutif ou sous-cortical (= trouble de la récupération) :
rappels libres effondrés, indiçage opérant, sans intrusion ni fausse
reconnaissance.
Plutôt atteinte vasculaire sous-corticale (leucoaraïose++), parfois MCL.
-  Cortico-sous-cortical : rappels libres très faibles, indiçage peut
ne pas être totalement opérant, quelques intrusions.
Fréquent MCL, MA au stade très précoce.
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Typique de la MA, mais parfois MCL, alcool, atteinte vasculaire corticale.
40
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Ø  Buschke visuel 12 : test avec une phase d’apprentissage avec trois rappels
Coté en fonction de l’âge.
à  Plus adapté à une population qui ne maîtrise pas le français… Mais,
moins sensible.
Profils : même profil que pour le RL/RI 16.
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et un rappel différé à 20 minutes de 12 images.
Rappels libres + rappels indicés.
41
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Ø  BEM 84 : test avec (A) un rappel immédiat et un rappel différé à 3 minutes
d’une figure complexe et (B) une étape de reconnaissance différée à 20
minutes de 24 images abstraites.
(A) Figure complexe à reproduire de mémoire
À reconnaître
parmi 4 à
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(B) 24 images
42
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
à  Plus adapté pour les patients plus « jeunes », scolarisés, sans troubles
visuels, pour tester la mémoire visuelle en plus de la mémoire verbale au
RL/RI 16.
Profils :
-  Hippocampique : échec au rappel et à la reconnaissance.
-  Sous-cortical : échec au rappel, mais bonne reconnaissance.
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Coté en fonction de l’âge et du NSC.
! Attention si absence de scolarité : présence d’images abstraites et
nécessité de maîtrise du dessin.
! Attention si troubles attentionnels importants : pas de contrôle de
l’encodage, donc sensible ++ aux troubles attentionnels.
43
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Abstraite
Apparié
Unique
Mesure la mémoire de
reconnaissance visuelle (MRV), qui
siège dans le cortex périrhinal (lobe
temporal) : la MA débuterait par une
atteinte de cette zone.
à Plus sensible et perturbé avant le
RL/RI 16.
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Ø DMS 48 : test de reconnaissance visuelle avec présentation de 48 images,
une reconnaissance immédiate en choix forcé (paire), puis une
reconnaissance différée à une heure.
44
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
à  Plus adapté pour les patients plus « jeunes », scolarisés, avec un doute
sur une MA quand le RL/RI 16 est limite.
à  Utile en cas de simulation de troubles cognitifs car, statistiquement, on
doit atteindre 50% de bonnes réponses même en répondant au hasard :
une performance inférieure à 50% doit faire suspecter une tentative de
simulation.
Profils :
-  Atteinte de mémoire de reconnaissance visuelle : reconnaissance
immédiate correcte, mais reconnaissance différée perturbée.
-  Atteinte d’ordre attentionnel : reconnaissance immédiate et
reconnaissance différé perturbées. Pas possible d’affirmer l’atteinte de la
MRV.
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Coté en fonction de l’âge.
! Attention si absence de scolarité : présence d’images abstraites.
! Attention si troubles attentionnels importants : pas de contrôle de
l’encodage, donc sensible ++ aux troubles attentionnels.
45
3. La mémoire.
3.4. La mémoire épisodique.
Ø RI 48 : test avec un rappel immédiat, puis un unique rappel indicé de 48
mots, rappel par catégorie (4 mots / catégorie).
palmier
framboise
coccinelle
Coté en fonction de l’âge et du NSC.
Intervention du sexe dans la cotation
du Rappel Immédiat.
à  Plus adapté pour les personnes ayant un très bon NSC (études
supérieures), correction de l’effet plafond du RL/RI 16.
! Attention : ne permet pas d’avoir une indication sur la capacité de rappels
libres VS rappels indicés.
Profils :
- Atteinte du stockage possible : score pathologique au rappel indicé et
présence d’intrusions (plus de 7).
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veste
46
3 La mémoire.
3.5. La mémoire sémantique.
•  La mémoire sémantique concerne les connaissances générales qu’une
personne peut avoir sur son environnement.
•  Exemples : les connaissances sur les personnes (qui est Victor Hugo ?) et sur les
objets biologiques (une fraise) et manufacturés (une maison).
•  Elle est très perturbée dans la démence sémantique (DLFT), parfois de manière
atypique avec une atteinte préférentielle des connaissances d’une sous-catégorie
(par exemple, les animaux) ou d’une modalité d’entrée (verbale ou visuelle).
ü  Le stock sémantique serait localisé dans la région temporale inféro-latérale
externe.
Evaluation : À travers les tests de langage (cf. 4. Le langage), BECS : Batterie
d’Evaluation des Connaissances Sémantiques, Dessins sur commande, TOP 10 et
TOP 12.
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Ces connaissances vont se réorganiser tout au long de la vie.
La mémoire sémantique est décontextualisée, c’est-à-dire que le souvenir n’est pas
lié à un contexte particulier.
47
3. La mémoire.
3.5. La mémoire sémantique.
²  Appariement en présentation verbale ou visuelle :
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Ø  BECS : 6 subtests dont les appariements sémantiques (en
présentation verbale et en présentation visuelle) et un
questionnaire sémantique.
40 mêmes items : 20 biologiques et 20 manufacturés.
48
3. La mémoire.
3.5. La mémoire sémantique.
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²  Questionnaire sémantique (présentation du mot ou de l’image) :
réponse oui / non
49
3. La mémoire.
3.5. La mémoire sémantique.
Ø  Dessins sur commande : choix d’items biologiques (dont des
animaux) et manufacturés.
Possibilité de comparer avec les mêmes dessins en copie.
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Exemples : maison, fleur, limande, araignée, casserole, entonnoir.
Dessins de K.L. (78 ans), diagnostic posé : démence sémantique avec agnosie associative et atteinte
préférentielle d’une catégorie sémantique (ici, les animaux).
50
3. La mémoire.
3.5. La mémoire sémantique.
Ø TOP 10 et TOP 12 :
TOP 12 : 12 personnes célèbres à identifier à partir de leurs noms (mort/vivant,
nationalité, profession, spécificité morphologique, 2 questions spécifiques, datation).
à 8 points par personne, donc 96 points au total. Score pathologique si inférieur à 83.
Exemple Edith Piaf (TOP 12) :
-  Vivant/ Mort : vivante, morte depuis + 10 ans, morte depuis – de 10 ans ?
-  Nationalité : française, belge ou suisse ?
-  Profession : chanteuse, speakerine ou actrice ?
-  Morphologie : cheveux bruns, roux ou blonds ?
-  QS1, surnom : la môme, la girouette, la solitaire ?
-  QS2, événement marquant : mort accidentelle de son amant, l’emprisonnement de son
fils ou son combat contre le cancer ?
-  Datation :
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TOP 10 : 10 personnes célèbres à
identifier à partir de leurs visages
(noms, professions, 2 questions spécifiques, datation).
à 6 points par personne, chaque personne a un score z en
fonction du NSC, de l’âge et du sexe.
51
3. La mémoire.
3.6. La mémoire autobiographique.
Evaluation : dans l’entretien, à travers l’histoire de vie du patient.
à Retrouver un souvenir autobiographique implique un vaste réseau
cérébral, mais le lobe frontal y joue un rôle prépondérant.
La mémoire autobiographique peut donc être perturbée dans bon
nombre de pathologies démentielles, et pas seulement dans la maladie
d’Alzheimer.
Bibliographie : Piolino, P. (2003). Le vieillissement normal de la mémoire autobiographique. Psychologie
& Neuropsychiatrie du vieillissement, 1, 1, 25-35.
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•  La mémoire autobiographique a une composante épisodique et une
composante sémantique.
ü La part épisodique est liée à des événements particuliers situés dans
le temps et dans l’espace, comme le jour de la naissance d’un enfant.
ü La part sémantique est quant à elle liée à des connaissances générales
de son propre passé, comme son lieu de travail ou le nom de ses
camarades de classe.
52
3. La mémoire.
3.7. Mémoires & démences.
Maladie à corps de Lewy :
-  Profil hippocampique avec perturbations ++ en mémoire
autobiographique avec éléments non cohérents,
-  Ou profil cortico-sous-cortical, voire dysexécutif, avec une bonne
mémoire récente, sans désorientation.
Démence sémantique : atteinte majeure de la mémoire sémantique, sans
atteinte de la mémoire au jour le jour même si les tests épisodiques
peuvent être altérés en raison de leur contenu sémantique.
Démences vasculaires : les atteintes sont variables.
Petit niveau socio-éducatif : les tests de mémoire épisodique visuelle
(Buschke visuel) ne doivent pas être perturbés ; la mémoire sémantique
peut être altérée.
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Maladie d’Alzheimer : profil hippocampique avec difficultés en mémoire
autobiographique pour les faits récents.
En phase précoce ou si très bon NSC : profil cortico-sous-cortical.
53
4. Le langage.
4.2. La dénomination.
4.3. La compréhension.
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4.1. L’expression.
4.4. Langage & démences.
54
4. Le langage.
4.1. L’expression.
Evaluation de l’expression orale :
-  Discours spontané : troubles de l’articulation ? manque du mot dans
le discours ? cohérence ? informatif ? débit (fluide-réduitlogorrhée) ? paraphasies (type ?) jargon ?
-  Automatismes verbaux : jours de la semaine, mois de l’année…
-  Fluences : fluences lexicales (« p ») versus fluences sémantiques
(« animaux »).
-  Répétition & lecture de mots, de non-mots et de phrases.
-  Dénomination (cf.4.2).
Evaluation de l’expression écrite :
-  Ecriture spontanée : impossible ? réduite ? difficultés à former les
lettres ? fluide ? erreurs (type ?) paragraphies (type) ? jargon ?
-  Dictée & copie de mots réguliers, irréguliers et de non-mots.
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•  L’expression : renvoie aux capacités de production orale et écrite.
55
4. Le langage.
4.1. L’expression.
-  fluidité du discours : il peut être fluent (norme de 90 mots par minute), ou réduit
(lenteur, pauses) ou logorrhéique (très rapide, difficile à interrompre).
-  manque du mot : défaut d’évocation lexicale, réduisant la qualité informative du
langage.
-  agrammatisme : utilisation insuffisante d’articles, de prépositions ou de pronoms
ou d’indications concernant le genre, le nombre et le temps. Forme sévère =
style télégraphique.
-  écholalies : tendance à répéter les dernières syllabes ou mots que l’autre
prononce.
-  palilalies ou stéréotypies : répétition spontanée d’une syllabe, d’un mot ou d’une
partie d’un mot, voire d’une phrase.
-  persévérations : répétition d’un mot ou d’une phrase produit initialement dans
une situation appropriée, mais qui réapparait de manière inadaptée par la suite.
-  paralexies : erreurs de lecture (différents sous-types).
-  paragraphies : erreurs d’écriture (différents sous-types).
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Ø  Lexique expression orale :
56
4. Le langage.
4.2. La dénomination.
C’est un processus complexe qui comprend six étapes. Un échec peut
renvoyer :
-  à un défaut de perception = agnosie visuelle ;
-  à une altération du stock sémantique = perte du concept (comme
dans la démence sémantique) ;
-  à un défaut d’accès aux représentations sémantiques = perte du
nom mais pas du concept avec, par exemple, une description exact
de la fonction de l’objet et une ébauche orale opérante (comme
dans la maladie d’Alzheimer) ;
-  à des troubles articulatoires (comme dans l’aphasie non fluente).
Evaluation : la Do 80, la BARD ; les subtests dénomination de la BECS,
de la BEC 96 ou du LEXIS.
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•  La dénomination : renvoie à la capacité de donner le nom exact
correspondant à une image.
57
4. Le langage.
4.2. La dénomination.
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Ø  Subtest Dénomination de la BECS : 40 images avec 20 images
biologiques et 20 images manufacturés.
Cotation par âge et NSC (score z).
Avantage : batterie complète avec les mêmes images utilisées
pour les subtests Appariement et le Questionnaire sémantique.
58
4. Le langage.
4.2. La dénomination.
Avantage : batterie rapide,
images simples et grandes.
Mieux réussi par les
personnes d’origines
étrangères faiblement
scolarisées que le subtest
de la BEC 96 (12 images).
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Ø  La BARD : 10 images.
- 1 point pour toute réponse donnée avant 15 secondes (accorder le
point si égoïne pour scie, plumeau pour balai et villa pour maison).
- I image par feuille A4.
- Cotation par Centile : C5 = 9. Un item échoué doit orienter vers un
possible trouble du langage. Effet plafond.
59
4. Le langage.
4.2. La dénomination.
Ø  Lexique dénomination = exemple BATEAU
Troubles lexicaux :
-  circonlocution : description d’un mot par le biais d’une phrase en raison
de l’impossibilité d’accès au mot précis = il va sur l’eau.
-  paraphasie verbale morphologique : mot remplacé par un mot
appartenant au lexique avec un lien morphologique (relation de forme)
= râteau.
-  paraphasie verbale sémantique : mot remplacé par un mot appartenant
au lexique avec un lien sémantique (relation de sens) = rame ou
chalutier.
-  paraphasie verbale : mot remplacé par un mot appartenant au lexique
sans lien morphologique ni sémantique = patte.
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Troubles phonémiques :
-  paraphasie phonémique : mot remplacé par un mot proche au niveau du
son mais qui n’appartient pas au lexique, le mot cible reste
reconnaissable = tateau.
-  néologisme : déviations phonémiques sévères ou mot sans aucun lien =
atripo.
60
4. Le langage.
4.3. La compréhension.
Evaluation de la compréhension orale :
-  Réalisation d’ordres simples : Token Test, Test des 3 papiers…
-  Appariement mots entendus-images : MT86.
-  Appariement phrases entendues-images : MT86.
Evaluation de la compréhension écrite :
-  Appariement mots lus-images : MT86.
-  Appariement phrases lues-images : MT86.
à  Recherche si compréhension altérée en modalité écrite
comme orale = trouble sémantique.
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•  La compréhension : renvoie aux capacités de compréhension
écrite et orale.
61
4. Le langage.
4.3. La compréhension.
Ø  MT 86 (Protocole Montréal-Toulouse d’examen linguistique de
l’aphasie) : Evaluation de la compréhension orale.
-  Appariement phrases entendues-images : 38 points.
à Désigner la séquence qui correspond à la phrase entendue parmi
plusieurs séquences (de 2 à 4). Exemple : « le garçon pousse le chien ».
-  Appariement mots lus-images : sur 5 points.
à Désigner l’image parmi 6 correspondant au mot écrit à côté des
images. Exemple : « cigare ».
-  Appariement phrases lues-images : sur 8 points.
à Désigner la séquence parmi 4 qui correspond à la phrase écrite à
côté des images. Exemple : « le camion descend ».
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-  Appariement mots entendus-images : 9 points.
à Désigner le mot entendu parmi 6 images. Exemple : « bouton ».
62
4. Le langage.
•  L’aphasie correspond à des troubles dans la production et/ou
la compréhension du langage, consécutifs à une atteinte
cérébrale acquise.
①  Les aphasies consécutives à une atteinte très localisée, suite
à un AVC ou une tumeur.
②  Les « aphasies » consécutives à des pathologies
neurodégénératives.
Deux zones principales qui
concernent le langage :
-  l’aire de Broca,
-  l’aire de Wernicke.
Carter R. et al. (2011), p. 146.
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4.4. Langage & démences.
63
4. Le langage.
Formation AMPPU - 18/11/14 Aude VINTER, psychologue
4.4. Langage & démences.
64
Carter R. et al. (2011), p. 147.
4. Le langage.
4.4. Langage & démences.
Maladie d’Alzheimer : difficultés d’accès au lexique avec un manque du
mot et l’utilisation de circonlocutions fréquentes dès le stade modéré.
Démence sémantique : troubles de la compréhension des mots +
manque du mot + déficit de l’identification = atteinte du stock
sémantique.
Aphasie progressive non fluente : difficultés d’articulation ou
agrammatisme, manque du mot, sans déficit majeur de compréhension.
Aphasie progressive fluente : troubles de la compréhension des mots
isolés + des difficultés d’accès au lexique avec manque du mot majeur,
sans atteinte du stock sémantique.
Petit niveau socio-éducatif : le test de la BARD devrait être réussi.
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Maladie à corps de Lewy : le langage est bien conservé.
65
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
5.3. Gnosies, praxies & démences.
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5.1. Les gnosies visuelles.
66
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
•  Les gnosies visuelles : ce sont les connaissances issues de la
perception visuelle.
Exemples : agnosie des couleurs, prosopagnosie.
L’agnosie spatiale concerne l’atteinte de l’organisation des éléments
dans l’espace avec perturbation de la voie occipito-pariétale (ou
voie dorsale).
Exemples : syndrome de Balint.
L’anosognosie : terminologie utilisée pour la première fois par Babinski
(1914) pour décrire l’absence de conscience d’une hémiplégie.
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L’agnosie d’objet est en rapport avec une atteinte de la
connaissance des objets en lien avec une perturbation de la voie
occipito-temporale (ou voie ventrale).
67
à  La partie 5.1 ne traite que de l’agnosie d’objet.
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
•  Il existe deux formes d’agnosie d’objet :
-  Patient conscient de ses troubles : il évoque des difficultés de
perception.
-  Erreurs de type « visuel » : confond un stimulus avec un autre
physiquement proche.
-  l’agnosie associative (étape mnésique) : incapacité à associer une
signification à un percept.
-  Patient non conscient de ses troubles visuels.
-  Erreurs de type « fonctionnel » (= description de l’objet par une
fonction plausible mais inexacte), parfois « sémantique » (= confusion
entre objets de la même catégorie).
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-  l’agnosie aperceptive (étape perceptive) : trouble de l’identification
des objets par incapacité à construire une représentation
correcte des stimuli visuels.
68
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
Evaluation de l’étape perceptive :
Ø  Test des figures
identiques du PEGV :
coté sur 10 points
(normes Centiles).
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-  Epreuves de jugement image identique/image différente :
69
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
-  Tests de discrimination « figure/fond » : tests de figures
enchevêtrées, Barcelona, Figures enchevêtrées du PEGV.
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Ø  Figures enchevêtrées comme le test de Ghent : nommer les
images perçues (attention : fait intervenir le langage ++,
absence de normes).
70
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
Ø  Test de Barcelona : coté sur 20 points (4 images à retrouver dans 5
ensemble de figures enchevêtrées).
Item Exemple du Barcelona : b, c, g, h.
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Désignation : pas d’intervention du langage oral.
Test normé par rapport à l’âge (Centiles).
71
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
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Ø  Figures enchevêtrées du PEGV : coté sur 36 points (3 images à
retrouver dans 12 ensemble d’images enchevêtrées).
Stimuli sémantiques, stimuli géométriques et amibes.
Désignation - Normes (Centiles).
72
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
Evaluation de l’étape mnésique :
-  Les questionnaires à choix multiples : questions sur les
propriétés d’objets présentés visuellement.
-  Les tâches de catégorisation sémantique d’images : faire
classer des images en diverses catégories sous-ordonnées.
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Ø  // Questionnaire sémantique de la BECS (version image).
73
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
Ø  Appariement fonctionnel du PEGV :
coté sur 10 points (normes Centiles).
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-  Les tâches d’appariement fonctionnel d’objets ou d’images :
trouver l’image parmi plusieurs qui s’associe fonctionnement à
une image cible.
74
5. Gnosies et praxies.
5.1. Les gnosies visuelles.
Ø  Appariement par identité
de la BECS : coté sur 20
points (normes âge, sexe,
NSC).
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-  Les jugements d’identité : parmi 2 images, retrouver celle qui a
la même identité que l’image cible, malgré une différence
physique plus ou moins marquée.
75
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
•  L’apraxie : c’est l’incapacité à produire un geste précis alors
que le sujet n’a pas de troubles sensori-moteurs ni de troubles
de la compréhension.
-  l’apraxie gestuelle : motrice, idéomotrice et idéatoire,
-  l’apraxie constructive,
-  l’apraxie de l’habillage.
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•  Plusieurs types d’apraxie :
76
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
①  L’apraxie motrice : c’est un trouble de la dextérité, empêchant le
sujet de réaliser des mouvements rapides, alternatifs ou en série.
Trouble généralement unilatéral, concernant le membre supérieur et
ses extrémités.
Présent d’emblée dans le syndrome cortico-basal.
Evaluation : par exemple, le pianotage.
②  L’apraxie idéomotrice : correspond à l’altération des gestes
simples isolés ou de certains fragments d’une séquence gestuelle
réalisé sur imitation ou sur ordre.
Trouble uni- ou bi-latéral. Fréquente dans les démences.
Sous-types : apraxie bucco-faciale, gestes symboliques, mimes d’action,
praxies réflexives.
Evaluation : BBEP (Batterie Brève d’Evaluation des Praxies de Mahieux).
③  L’apraxie idéatoire : renvoie aux difficultés dans la manipulation
d’objets réels.
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•  L’apraxie gestuelle :
77
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
Ø  BBEP (Batterie Brève d’Evaluation des Praxies, Mahieux) :
-  Praxies gestuelles symboliques : 5 points
Ex : faire un salut militaire, demander le silence, envoyer un baiser.
-  Praxies gestuelles mimes d’action : 10 points
Ex : planter un clou (avec un marteau), allumer une allumette, boire un verre.
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-  Gestes abstraits (praxies réflexives) : 8 points
à  Sous-score par catégorie : coté en Centiles.
Bibliographie : Mahieux-Laurent, F. et al. (2009). Validation d’une batterie brève d’évaluation des praxies gestuelles
pour consultation Mémoire. Revue Neurologique, 165, 6/7, 560-567.
78
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
Evaluation :
Ø  Subtest Visuoconstruction de la BEC 96 (coté sur 12 points).
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•  L’apraxie constructive : difficultés à reproduire des dessins.
! Attention : Intervention des capacités de programmation si les
dessins sont complexes (Figure de Rey).
! Echec fréquent si absence de scolarisation.
79
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
Ø  Subtest Visuo-construction de la Mattis (coté sur 6 points) :
Figure du MMS
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Ø 
Ø  Dessin du MMS, Figure de Rey programmée…
80
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
Figure du MMS (6/30)
MA stade sévère
Haut NSC, 86 ans.
Figures de la BEC 96 : 10/12
MA stade modéré
(MMS 12/30)
NSC faible, 86 ans.
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²  Exemples Visuo-construction :
81
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
On en distingue deux types :
①  une concernant les difficultés dans la manipulation des
différentes pièces d’habillage associées à une apraxie
constructive et à des troubles de la représentation du
schéma corporel (souvent, une non reconnaissance de la
moitié gauche du corps), sans apraxie idéomotrice ou
idéatoire.
②  une fréquemment présente avec l’évolution des pathologies
démentielles, se développant en parallèle d’une apraxie
idéomotrice ou idéatoire.
-  Evolution classique de l’apraxie (même si forte hétérogénéité entre
les patients) : atteinte de l’habillage, puis du déshabillage, de
l’organisation spatiale de l’activité gestuelle, et enfin des
connaissances liés aux vêtements et à leur utilisation.
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•  L’apraxie de l’habillage : elle concerne cette activité routinière
qu’est l’habillage, activité plus complexe qu’il n’y paraît.
82
5. Gnosies et praxies.
5.2. Les praxies.
•  Localisation des lésions :
Apraxie motrice
Lobe frontal controlatéral, proche de l’aire de Broca.
Apraxie idéomotrice
unilatérale
Lésion corps calleux ou lésion sous-corticale frontale droite ou
gauche.
Apraxie idéomotrice
bilatérale
Lésion pariétale postérieure ou antérieure gauche.
Apraxie idéatoire
Lésion temporo-pariétale gauche, plus rarement frontale.
Fréquente si maladie neurodégénérative évoluée.
Apraxie constructive
Lésion pariétale ou temporo-pariétale.
Apraxie de l’habillage
Lésion pariétale postérieure et jonction pariéto-occipitale à
droite, ou hémisphérique gauche.
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Seron, X et al. (2014), p.416 à
83
5. Gnosies et praxies.
5.3. Gnosies, praxies & démences.
Maladie à corps de Lewy : apraxie visuo-constructive fréquente
d’emblée.
Démence sémantique : agnosie associative possible. Pas d’apraxie
visuo-constructive.
Petit niveau socio-éducatif : les gnosies sont généralement
préservées ; les praxies peuvent être davantage perturbées.
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Maladie d’Alzheimer : atteinte des gnosies et des praxies avec
l’évolution de la maladie, mais pas d’emblée.
Perturbées ++ si Atrophie Corticale Postérieure (forme focale
de MA).
84
6. Efficience cognitive globale.
6.1. Le Mini Mental State (MMS).
6.2. Le Severe Mini Mental State (Severe MMS).
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Evaluation de l’efficience cognitive globale en consultation.
85
6. Efficience cognitive globale
6.1. Le Mini Mental State (MMS)
Ø  Le MMS permet d’apprécier le fonctionnement cognitif global.
- 
- 
- 
- 
• 
- 
- 
- 
- 
score 0-10 : atteinte sévère,
score 10-20 : atteinte modérée,
score 20-25 : atteinte légère,
score > 25 : normal.
Mais…
test peut être plus long si l’atteinte est sévère,
consignes de passation précises : cf. Kalafat M. et al. (2003),
normes en fonction du niveau socioculturel,
prise en compte nécessaire des aspects qualitatifs,
= test de suivi individuel plus qu’un test diagnostic.
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•  Présenté comme un test court, de passation rapide,
d’interprétation aisée :
86
6. Efficience cognitive globale
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6.1. Le Mini Mental State (MMS)
87
6. Efficience cognitive globale
6.1. Le Mini Mental State (MMS)
•  Orientation temporelle : (5 points)
-  Attention ++ si échec « année », « mois » et présence de
réponses non logiques.
-  Echec « saison » fréquent si petit NSE, origine étrangère.
-  Pour le lieu exact : accord du point si « au cabinet de Dr X, près
de la place Turenne », mais difficile à mesurer car lieu habituel,
connu.
-  Echec « département » et « région » fréquent si petit NSE :
accord du point si « Est » donné pour région.
-  = plus une mesure de la mémoire sémantique.
-  Pour la désorientation spatiale, demander si erreurs dans les
trajets en voiture, si manque de repères dans des lieux déjà
fréquentés auparavant…
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•  Orientation spatiale : (5 points)
88
6. Efficience cognitive globale
6.1. Le Mini Mental State (MMS)
•  Apprentissage de 3 mots : (3 points)
-  = mesure de la mémoire de travail auditivo-verbale.
-  Si on utilise « Fauteuil, Tulipe, Canard » : possibilité de rappel indicé en
donnant la catégorie.
-  Si origine étrangère : préférer « Citron, Clé, Ballon ».
- 
- 
- 
- 
- 
Si impossibilité de faire « 100-7 » : acalculie.
Si erreurs et que le -7 est conservé : trouble de la mémoire de travail / calcul.
Si erreurs car -7 oublié : trouble attentionnel / oubli de la consigne.
Echec fréquent si petit NSE (parfois le « 100-7 » est réussi).
MONDE : si échec à l’envers, demander à l’endroit pour s’assurer que le mot
est maîtrisé.
•  Rappel des 3 mots : (3 points)
-  = mesure de la récupération sans contrôle de l’encodage, donc pas une
mesure du stockage.
-  Demander en libre, puis en indicé par catégorie (meuble / fleur / animal), puis
en donnant la première lettre.
-  Attention ++ si aucun mot ne revient avec indiçage.
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•  Attention/calcul : (5 points)
89
6. Efficience cognitive globale
6.1. Le Mini Mental State (MMS)
-  Dénomination : parfois échec si origine étrangère. Attention ++ si pas
d’accès au mot exact possible, même si la description de l’objet est bonne.
-  Phrase à répéter : préciser d’emblée que la phrase ne veut rien dire. Echec
très fréquent (difficultés auditives, difficultés attentionnelles, petit NSE avec
origine étrangère…).
-  Compréhension orale (3 ordres) : mesure de l’attention et des capacités
praxiques
(« jetez là par terre » à « posez la sur vos genoux »).
-  Ordre « Fermez les yeux » : mesure de la compréhension écrite. Si échec,
s’assurer que le patient peut lire la phrase.
-  Ecriture : fautes fréquentes, parfois échec si petit NSE ou refus (demander
d’écrire nom+prénom). Attention ++ si difficultés d’initiation.
•  Visuo-construction : (1 point)
-  Accord du point si approximativement OK = angles présents (ignoré si
tremblements, si erreurs dans les proportions…).
-  Echec si petit NSE ; troubles visuels à prendre en compte.
-  Attention ++ si dessin très éloigné du modèle ou si pas d’essai.
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•  Langage : (8 points)
90
6. Efficience cognitive globale
6.1. Le Mini Mental State (MMS)
A
B
C
D
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•  Exemples de copies de la figure du MMS :
91
6. Efficience cognitive globale
6.1. Le Mini Mental State (MMS)
•  NORMES (Kalafat et al, 2003).
NSC
Pas de diplôme
ou CAP pour
adulte
CEP, CAP,
Collège fin
4ème
Collège fin 3ème,
BEPC, Lycée
sans Bac
Minimum
Bac
50-79 ans
22
23
25
26
> 80 ans
21
22
24
25
Age
•  Attention à l’interprétation du score seul :
-  « Can you have dementia with an MMSE score of 30 ? » (Shiroky, JS, 2007)…
C’est rare, mais possible.
-  A l’inverse, un score inférieur à la norme peut se retrouver chez un patient sans
atteinte cognitive majeure (ex : petit NSE, origine étrangère, troubles sensoriels
importants).
Bibliographie : Kalafat, M. et al. (2003). Standardisation et étalonnage français du Mini Mental State
version GRECO, Revue de Neuropsychologie, 13, 2, 209-236.
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Seuil pathologique, Centile 5 :
92
6. Efficience cognitive globale
6.2. Le Severe Mini Mental State (MMS)
Ø  Severe MMS = équivalent du MMS mais pour les troubles sévères,
c’est-à-dire quand le MMS va être inférieur à 10.
•  Trois domaines cotés sur 30 points :
-  Mémoire autobiographique (nom/prénom et date de naissance) = 8
points.
-  Langage (répétition de mots, dénomination sur objets réels,
réalisation d’ordres simples, écriture nom+prénom, fluences
catégorielles simples, épellation) = 20 points.
-  Praxies visuo-constructives (faire un rond et copie d’un carré) = 2
points.
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•  Permet simplement le suivi de la sévérité des troubles cognitifs
quand le score MMS est trop faible ou que le MMS est irréalisable.
Bibliographie : Trivalle, C. et Lacoste, L. (2004). Le SMMSE, un nouveau test de passation rapide pour
les démences sévères, NPG, 4, 20, 49-50.
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BIBLIOGRAPHIE
Carter R. et al. (2011). Le grand Larousse du cerveau. Paris : Editions Larousse.
Godefroy, O. & le GREFEX (Eds). (2008). Fonctions exécutives et pathologies neurologiques et
psychiatriques. Evaluation en pratique clinique. Marseille : Solal.
Merck, C. et al. (2011). La batterie d’évaluation des connaissances sémantiques du
GRECO (BECS-GRECO) : validation et données normatives. Revue de Neuropsychologie, 3,
4, 235-255.
Seron, X. & Van Der Linden, M. (Eds). (2014). Traité de neuropsychologie clinique de l’adulte.
Tome 1 – Evaluation. Louvain-la-Neuve : De Boeck. 2ème édition.
Site du GRECO (Groupe de Réflexion sur les Evaluations Cognitives) :
www.site-greco.net
Van Der Linden, M. & le GREMEM (2004). L’évaluation des troubles de la mémoire.
Présentation de quatre tests de mémoire épisodique. Marseille : Solal.
Viader, F. et al. (2002). Aphasie. Neurologie, 17-018-L10, 32 p. In : Encyclopédie MédicoChirurgicale, Paris : Editions Scientifiques et Médiales Elsevier SAS.
Formation AMPPU - 18/11/14 Aude VINTER, psychologue
Laisney, M. (2011). L’évaluation et l’organisation de la mémoire sémantique. Revue de
Neuropsychologie, 3, 3, 176-180.
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