Petite Intro à la Géologie Pralognanaise. Par Géologos Partie n°1

Petite Intro à la Géologie Pralognanaise.
Par Géologos
Partie n°1 : Villeneuve-Jettemont-Napremont, puis Montcharvet et Portetta., Mont
Chevrier-Leschaux-Tsantela, Bochor.
Nous commencerons cette découverte en prenant comme fil une arrivée dans l'ombilic* de
Pralognan par la forêt de "Boedzu"** ou le verrou*** de Pierra-Crepa****.
Nous verrons donc successivement Villeneuve-Jettemont-Napremont, puis Montcharvet et
Portetta, et ensuite, Mont Chevrier-Leschaux-Tsantela, suivi du Bochor.
La "toile de fond" (Arcellin-Vallette), puis le vallon de la Glière, et enfin, la vallée de Chavière
(un sacré morceau), des fois prochaines.
* Zone déprimée par l'érosion glaciaire où peut se déposer des alluvions de tous types.
** Ou "Bois d'en dessous" (de la Croix).
*** Zone résistante à l'érosion glaciaire.
**** Ou "la Pierre qui Crépite, qui casse".
Lorsque l'on traverse le pont de Pierra-Crepa, un œil vers le haut, vers les hauts
escarpements de Villeneuve, on constate que ceux-ci sont taillés dans des quartzites. Le
quartzite est une roche dite métamorphique. En alliant pression et chaleur, elle est le résultat
de cette alliance sur des grès. Le grès est une roche sédimentaire. Elle est née de dépôts
sédimentaires de grains de sable en des plages balayées par une eau peu profonde genre
lac... Puis par une action de cimentation par précipitation et cristallisation des sels dissous
de cette eau.
Ces quartzites sont datés du Trias. Le Trias est le nom d'une des trois grandes périodes qui
divisent l'ère Secondaire. Cette période se situe entre -240 et -205 millions d'années.
L'action métamorphique, elle, sera plus tardive, elle commence vers -40 millions d'années.
Ces quartzites, nous les retrouvons ensuite dans Jettemont (au dessus de la Croix), puis
plus vers le centre de Pralognan (dominant le hameau du Plan) dans le Napremont.
Ensuite, tout en haut, nous avons le massif de la Portetta. Mais, entre les deux, nous avons,
tout d'abord des gypses. Ceux-là même que l'on retrouve dans les Crêtes de Montcharvet (et
la Dent du Villard). Ce sulfate de sodium hydraté (CaSO4) provient, entre autre, de
l'évaporation de l'eau de mer. Son âge ? On admet qu'ils datent de la période entre celle des
quartzites et celle des calcaires et dolomies du massif de la Portetta. Car au Trias moyen, on
admet qu'une mer faiblement profonde recouvrait la zone. Et, de ci-de là, des lagunes qui,
comme des marais salants naturels, ont créés des dépôts de gypse. Et ailleurs, se forment
des dépôts sédimentaires qui formeront des calcaires et des dolomies. Ceux-ci se retrouvent
aussi du côté de la Saulire ou de l'Aiguille du Fruit, entre Courchevel et Méribel. Le plus
impressionnant étant le caractère "ruiniforme" que peuvent prendre ces roches sous l'effet
des facteurs "générateurs de formes"*.
Ensuite, nous avons pu remarquer, lors de la traversée de la forêt, que de l'autre côté, il y a
le Mont Chevrier. Lui aussi, tout comme la Pointe de Leschaux et la Tsantela (au dessus des
Granges, là ou se trouve la grotte des Chèvres), il est constitué de quartzites.
Mais, juste avant de passer au Bochor, nous pouvons apercevoir, si on monte au Mont
Chevrier ou au Col de Leschaux, des roches en forme d'aiguilles, qui ressemblent à des
éponges (sans la consistance). C'est de la cargneule. Nous en reverrons dans la Vallée de
Chavière. Un exemple emblématique ? le "monolithe" de Sardières.
Enfin, nous arrivons au Bochor, séparé du reste par le Vallon des Pariettes (d'où descend la
Creuse). Ce vallon exploite une faille de chevauchement. Les quartzites de Leschaux et les
calcaires du Bochor formant chacun une branche d'un contact stratigraphique en forme de V.
Les quartzites regardant vers le Nord-Nord Ouest, les calcaires vers le Sud-Sud Est. Mais
ici, les calcaires sont plus jeunes. Ils sont du Jurassique. Mais en sens contraire ! Les
couches dites supérieures sont dessous le moyen. Et vers les hauts du Bochor, vers les cols
Noir et du Rosset, on retrouve des calcaires se rapprochant de ceux de la Portetta (il suffit
d'en observer le caractère ruiniforme).
Pour finir, les calcaires du Jurassique (-205 à -135 millions d'années) du Bochor sont
d'origine marine, mais de dépôts en de plus grandes profondeurs. Puis, ils eurent aussi à
subir le métamorphisme alpin, mais de manière faible.
Toutefois, une dernière constatation. Entre le Trias, et le Jurassique moyen, il y a le
Jurassique inférieur (ou Lias). Or, on ne le retrouve que de deux manières : en brèches et
croûtes, résultats d'une érosion aérienne des calcaires et dolomies du Trias.
Ou alors des calcaires noirs issus de dépôts marins d'un fossé marin local. Calcaires que l'on
retrouvera lorsque nous parlerons de la Grande Casse. Mais que l'on retrouve aussi à la
Grande Motte et à la Dent Parrachée.
La prochaine fois, nous ferons connaissance avec le Crétacé. Mais aussi, nous verrons des
roches antérieures au Trias. Encore de belles choses à découvrir. J'attends avec impatience
vos réactions sur le forum.
* Ou morphogéniques.
Avant de continuer, petite découverte des cartes ZERMOS
Par Géologos
(ZERMOS Zones Exposées à des Risques liés aux MOuvements du Sol et du sous-sol).
Publiée en 1979, sous l'égide du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
avec les services de la Sécurité Civile (Ministère de l'Intérieur); elle est l'ultime carte publiée
depuis le lancement de la procédure en 1972... Mais cela demande à être vérifié.
Moins d'une trentaine de ces cartes ont été publiées. Certaines ne couvrant que des zones
assez peu étendues, mais très « dangereuses » (par exemple, celle de Modane ne couvre
que la rive gauche de la commune, celle où se trouve le Saint Antoine et le Charmaix, deux
torrents très redoutés des habitants. Celle de Passy Servoz couvrant, elle, le célèbre «
Dérochoir »).
Nous en avons aussi pour Lons-le-Saulnier, Nantua, deux situées en Normandie (du côté
de Caen). Ainsi que Nancy et Metz.
Pour en revenir à la Savoie, Bourg Saint Maurice en possède une (surtout la rive droite et
ses célèbres Arbonne, Versoyen...). Ainsi que la zone Moûtiers Brides-les-Bains. Cette
dernière, publiée peu avant, fixe en partie la légende que l'on retrouvera pour celle de
Pralognan.
Celle-ci couvre partiellement la dite commune (en fait, la partie que l'on peut qualifier de «
sédentaire »). Ainsi que la quasi totalité de celle du Planay, la partie avale de Champagny-
en-Vanoise, mais ne couvre ni Bozel, ni Saint Bon Tarentaise
Voyons donc la partie pralognanaise :
Nous pouvons remarquer que la carte se limite à trois couleurs : le vert, l'orange et le rouge.
Ces deux dernières sont elles-mêmes divisées en deux catégories.
Un hachuré rouge (qui n'existait pas sur les premières cartes) permet d'introduire le
mouvement « futur » possible d'évènements se préparant.
Regardons donc la légende des couleurs :
Plusieurs choses :
La première concerne le zonage vert. Sur les premières cartes, le risque était considéré
comme nul ou inexistant. Par contre ici, on admet le caractère faible, dut à une apparence
de non soumission à un mouvement. Mais, cela introduit un sentiment d'insécurité possible.
Ainsi, le Bochor, couvert partiellement de moraines et colluvions; ceux-ci pourraient cacher
un gouffre, ou tout autre phénomène « karstique ». L'église de Pralognan, elle aussi en
zone verte, est victime de mouvements. On soupçonne des phénomènes similaires... dans
le sous sol.
Puis, nous pouvons voir que les couleurs oranges sont pour des phénomènes diffus. Tandis
que les rouges sont pour des mouvements importants bien plus voyants et reconnus.
Et le hachuré rouge propose un futur possible en cas d'évènements exceptionnels dits de
grandes ampleurs. Mais pourquoi est-elle introduite ici ? La Zermos de Moûtiers (qui a aussi
du potentiel) ne l'utilise pas... Est-ce suite aux récents travaux (à l'époque) de Kaiser Brigitte
sur les versants de la Vanoise ?
Néanmoins, la consultation de la notice jointe (60 pages) nous permet de mieux analyser
l'élaboration des zones colorées.
Voyons enfin les « caractéristiques dynamiques » :
Par « caractéristiques dynamiques », il faut voir les phénomènes en « mouvement » qui ont
été relevés comme les chutes de blocs, les coulées, les glissements... (il y a maintenant 30
ans).
Donc, il ne faut pas être surpris de ne pas retrouver le glissement-coulée de Colliouclotet
qui a démarré en 1996, sur Napremont... Mais donc des phénomènes « précurseurs » ont
été portés sur la carte.
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