Flétrissure verticillienne
Nom :
Flétrissure verticillienne
Nom latin :
Verticillium albo-atrum, Verticillium dahliae
Nom commun anglais :
Verticillium Wilt
Résumé :
Les champignons responsables de la flétrissure verticillienne vivent dans le sol et peuvent infecter
une grande diversité d’espèces ornementales et vivrières. La maladie se caractérise par le
flétrissement soudain du feuillage, suivi du dessèchement des rameaux et des branches. Les semis,
les plantes herbacées et les arbres jeunes sont plus vulnérables et peuvent dépérir rapidement. La
flétrissure verticillienne ne tue pas nécessairement les arbres matures, mais elle peut les affaiblir
considérablement. L'infection se transmet par les semences, les boutures, les tubercules, les sols et
les eaux contaminés.
Plantes hôtes :
Plusieurs plantes ligneuses : arbre à perruque, catalpa, cerisier, chèvrefeuille, érable, frêne,
gadelier, groseillier, lilas, magnolia, marronnier, olivier de Bohême, orme, pêcher, prunier, rosier,
spirée, sureau, tulipier, vinaigrier, viorne, weigela, etc.
Plusieurs plantes herbacées : aconit, aster, coréopsis, chrysanthème, dahlia, digitale, impatiente,
muflier, pavot, phlox, pivoine, ricin, tournesol, etc.
Certaines plantes vivrières : aubergine, fraisier, framboisier, melon, menthe, pomme de terre,
poivron, tomate, etc.
Signes et symptômes :
- Les premiers signes ressemblent à un stress hydrique (manque d’eau).
- Les champignons s'introduisent dans la plante par les plaies et les fissures des jeunes racines en
croissance; une fois à l'intérieur, ils sont transportés par la sève dans tout le système vasculaire;
leur développement obstrue peu à peu les vaisseaux conducteurs et cause le dessèchement des
feuilles.
- Chez les plantes ligneuses (arbres, arbustes), on observe un flétrissement soudain du feuillage à
l’extrémité de certaines branches, plus fréquemment celles du bas; puis les feuilles jaunissent, se
dessèchent et tombent prématurément.
- À un stade plus avancé, l’infection provoque le dessèchement puis la mort des jeunes rameaux et
des branches, puis de l’arbre entier.
- En pelant l'écorce des branches infectées, on peut voir des stries longitudinales verdâtres ou
brunâtres dans l'aubier; en coupe transversale, les stries forment des cernes ou des pointillés sur les
anneaux de croissance.
- Le dépérissement complet peut se produire en quelques mois ou s’étirer sur plusieurs années. Les
arbres infectés ont une croissance ralentie, leurs branches semblent dégarnies et leurs feuilles sont
plus petites.
- La flétrissure verticillienne ne tue pas nécessairement les arbres matures car ils peuvent isoler
l’infection. Cependant, les jeunes semis, les plantes herbacées et les arbres jeunes sont plus
vulnérables et peuvent dépérir rapidement après l’infection.
Description et cycle de développement :
Les champignons du genre Verticillium sont de taille microscopique et font partie des
Deutéromycètes, les champignons imparfaits, qui n’ont pas de forme sexuelle connue.
Ils forment un mycélium filamenteux et cloisonné. Selon le climat, ils produisent aussi des conidies,
des spores d’été asexuées, et des sclérotes, des masses compactes de mycélium pouvant persister
dans le sol environ une quinzaine d’années.
Ils hivernent dans le sol, dans les tissus vivants et les débris végétaux infectés, sous forme de
sclérotes ou de mycélium.
Au printemps, le mycélium se réactive et les sclérotes bourgeonnent, formant d’autre mycélium. Les
champignons s'introduisent dans la plante par les racines et sont transportés par la sève dans le
système vasculaire. C’est la période d’infection primaire.
Durant la saison de croissance, le mycélium mature émet des fructifications qui libèrent des spores à
l'intérieur des vaisseaux et sur les branches infectées. Les spores d’été se répandent dans les
vaisseaux ou s'introduisent dans les végétaux par les plaies situées sur le tronc et les branches. En
germant, elles causent les infections secondaires qui se poursuivent tant que le climat demeure
favorable.
Conditions favorables :
Les dommages se manifestent généralement vers le milieu de l'été, quand les températures oscillent
entre 20 et 28 °C. D'autres facteurs peuvent avantager ces champignons : la culture de plantes
susceptibles dans un sol contaminé et les monocultures sans rotation.
Dépistage :
Observer régulièrement les végétaux durant la saison de croissance. En cas de doute, couper une
branche flétrie pour voir s’il y a des cernes foncés dans le système vasculaire ou vérifier sous
l’écorce pour des stries longitudinales brunâtres ou verdâtres.
Mesures préventives :
- Utiliser du matériel sain : l'infection peut se transmettre par les semences, les boutures, les
tubercules et les débris végétaux infectés mais aussi par la terre et les eaux contaminées.
- Cultiver des espèces résistantes telles que : aubépine, bouleau, caryer, conifères (tous), ginkgo,
févier, hêtre, mûrier, noyer, peuplier, poirier, pommetier, pommier, saule, sorbier.
- Maintenir la vigueur des végétaux en les fertilisant adéquatement et en les irriguant en période
de sécheresse.
- Éviter les blessures aux racines (pioche, bêche, herse, motoculteur) et aux parties aériennes
(tondeuse, souffleuse).
- Faire des rotations au potager.
-Maintenir le site exempt de mauvaises herbes qui hébergent souvent les champignons.
- Planter des espèces résistantes là où la maladie est apparue, car les champignons peuvent
demeurer vivants une quinzaine d’années dans le sol; ne pas déplacer de sol contaminé ou s’en
servir pour les semis.
Méthodes d'intervention :
Contrôle physique :
- Émonder les arbres atteints : éliminer tout le bois mort; tailler les branches infectées jusqu’au bois
sain.
- Désinfecter les outils de coupe régulièrement avec de l’alcool isopropylique à 70% (alcool à
friction).
- Arracher et détruire les végétaux très infectés, y compris les racines.
- Ne pas composter de débris contaminés.
- Attendre une quinzaine d’années avant de replanter une espèce sensible dans un sol contaminé;
replanter plutôt des espèces résistantes.
Contrôle biologique :
Aucun traitement disponible
Contrôle chimique :
Le Jardin botanique de Montréal ne recommande pas l’usage de pesticides pour contrôler cette
maladie.
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Dernière mise à jour : 2012-01-14
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