trois fois supérieurs à la moyenne nationale (0,24 % entre 1999 et 2006, la
région Poitou-Charentes se situe autour de 0,60 %1).
Dès lors, l’accès au foncier à un prix abordable pour les ménages est devenu un
problème crucial. Pour ne pas avoir su anticiper leur propre développement, les
collectivités ont entretenu, sinon généré, un processus inflationniste par la
raréfaction de terrains constructibles.
Car, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les terrains qui manquent
en France, mais les zones urbanisables, les droits à bâtir2. Et si l’on peut parler
de pénurie, cela concerne essentiellement l’offre de terrains sur le marché au
regard de la demande de logements.
Reste que les cycles conjoncturels de l’immobilier ont un impact fort sur le
foncier. En phase de hausse, comme c’est actuellement le cas, les prix de
l’immobilier ont un effet démultiplicateur sur le prix du foncier (effet de levier
de l’immobilier sur le foncier3). Cela n’aide évidemment pas les organismes
d’HLM, confrontés à une concurrence acharnée des opérateurs privés, et limités
dans leurs coûts de production.
Evidement, ces effets sont encore plus fort dans les zones où le foncier
constructible est très prisé, et d’autant plus cher qu’il est rare comme sur la
côte littorale de Charente maritime (autour de Royan, La Rochelle, etc.).
On attend de certaines dispositions récentes issues de la loi Engagement
National pour le Logement (2006), un effet de levier :
-Pour lutter contre la rétention foncière.
-Abaisser le coût du foncier pour le logement social.
-Aider les collectivités à mieux financer l’urbanisation.
En tout état de cause, la responsabilité des élus est directement en cause. Car
rien ne peut se faire sans leur volonté. Or, l’une des conditions premières à
l’accès au foncier, réside dans la fluidité du marché. Elle est liée aux
orientations publiques en matière d’aménagement, et à la volonté politique d’en
maîtriser l’urbanisation à travers divers outils (droit de préemption, ZAC, bail à
construction, etc.).
A cet égard, une plus grande transparence du marché foncier (article 21 ENL)
permettra certainement d’aider les collectivités à mieux situer les évolutions du
marché (informations sur les valeurs foncières déclarées à l’occasion des
mutations). Cependant, il faut souligner que tant que l’on s’en tient à la seule
échelle communale, on ne peut saisir correctement le marché des « droits à
bâtir » : celui-ci se noue à l’échelle du bassin d’habitat, que recouvre souvent le
PLH4.
Fiches présentées ci-après sont classées de la façon suivante :
-les outils de maîtrise : droit de préemption urbain, zone d’aménagement
différé.
-les outils d’accès au foncier : bail emphytéotique, bail à construction, vente
en l’état futur d’achèvement.
-La lutte contre la rétention foncière : subventions foncières, aides à la
surcharge foncière
1 Voir la revue INSEE Première, janvier 2007.
2 Voir les nombreux articles sur ce sujet proposés par la revue étude Foncière – ADEF.
3 Voir Thierry Villemin, l’aménagement urbain en France, une approche systémique » - CERTU, 1999.
4 Voir l’article de J. Comby dans la revue « intercommunalité » de l’ADCF, n°100-avril 2006.
Direction Régionale de l’Equipement Poitou-Charentes - Guide habitat abordable & documents d’urbanisme - 8/10/ 07 -
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