
L’emprise spatiale des activités économiques est un impensé politique parce que les enjeux, réduits aux 
rentrées fiscales et aux nombres d’emplois maintenus ou créés, ont rendu les élus moins regardant sur 
l’artificialisation des sols par l’activité économique que sur celle résultant de l’extension du pavillonnaire. 
La question est finalement  assez triviale : où faut-il encore produire des terrains à vocation économique 
(localisation et extension de l’existant) ? Ou bien faut-il produire autrement ?  
 
- urbanisme : rénovation et mixité fonctionnelle 
La réponse à la dernière question soulève celle des choix urbanistiques. Les référentiels discursifs sur la 
densité et la mixité fonctionnelle offrent une belle opportunité aux communes dont le parc économique 
attire moins et/ou est  vieillissant. Deux  interrogations : 
o  sans  requalification  de  l’existant,  au  regard  des  nombreuses  zones  économiques  en  perte 
d’attractivité, le risque de devenir des friches industrielles est-il un horizon proche [Crépin 2011] ?  
o  les  éco  quartiers  et  les  nouveaux  espaces  à  vocation  économique,  aux  forts  potentiels  de 
développement et parfaitement connectés aux inter modalités d’aujourd’hui, n’aspirent-ils pas, à 
l’échelle  des  agglomérations,  les  anciennes  zones  économiques,  faisant  fi  des  contraintes  de 
mobilités au sein d’une même agglomération pour les salariés impactés ? 
 
- politique : quelle place réservée à l’économie dans les stratégies foncières des  territoires ? 
Les politiques de redynamisation des parcs technologiques et zones d’activités constituent un enjeu pour 
les territoires. Il s’agit encore  d’une  stratégie  de  "réactivation  des  ressources  spécifiques"  pour un  
redéveloppement  durable écrivait Zuindeau [Zuindeau 2001] à propos des bassins miniers du Nord-Pas-
de-Calais.  Et  alors  que  les  enjeux de  reconversion  évoluent,  il  est  légitime  de  regarder  les  effets  de  la 
montée  des  stratégies  politiques  communautaires.  S’agit-il  simplement  de  mutualiser  les  pertes  en 
multipliant  les zones économiques d’intérêt communautaire  en difficulté ? Ou alors, devant la nouvelle 
donne  fiscale,  un    raisonnement  sur  la  gestion  foncière  à  vocation  économique  émerge-t-il  à  l’échelle 
supra communale ? 
 
Références 
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CREPIN Olivier, 2011, La zone d’activité économique, un modèle soutenable pour les intercommunalités ?, 
Etudes Foncières  n° 149, janvier-février 2011,  pp 28-29 
DUVILLARD Sylvie, 2008, La pertinence de l’approche foncière en géographie : la recherche de nouveaux 
indicateur  pour  appréhender  les  dynamiques  territoriales,  in  Information  géographique  et  dynamiques 
urbaines, M. THERIAULT, F. DES ROSIERS (dir.), HERMES Science Publishing Ltd 6 Fitzroy Square London 
W1T 5DX . United Kingdom pp173-191 (en anglais en 2009) 
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janvier-février 2011, pp 35- 39 
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NAPPI-CHOULET I., 2010, L’immobilier d’entreprise, analyse économique des marchés, Paris, Economica