SUR LA CONTINUITÉ AUTOMATIQUE DES ÉPIMORPHISMES ... 1185
Proposition 2.3.Pour une -algèbre A, soient les assertions suivantes :
(i) Aest -simple
(ii) Aest -première
(iii) Aest -semi-première
(iv) Aest semi-première.
Alors on a (i)⇒(ii)⇒(iii)⇒(iv).
Démonstration. (i)⇒(ii) Soient Iet Jdeux -idéaux de Anon nuls, alors IJ est
non nuls, car IJ =A2≠(0). Par conséquent, Aest -première.
(ii)⇒(iii) Evident.
(iii)⇒(iv) Soit Iun idéal à gauche de Atel que I2=(0). Alors (I ∩I)2=(0),cequi
implique que I∩I=(0). D’autre part, on a
(I +I)2=I2+II+II+(I)2=(I)2=I2=(0). (2.1)
Par conséquent, I⊆I+I=(0).
Proposition 2.4.Soit Aune algèbre de Banach simple unitaire d’unité e. Alors tout
épimorphisme d’une algèbre de Banach sur Aest continu.
Démonstration. Soit θ:B→Aun épimorphisme d’une algèbre de Banach Bsur
Aet soit el’unité de A. Le fait que σ(θ) un idéal de A, entraîne alors que σ(θ) =(0)
ou σ(θ)=A.Siσ(θ)=Aalors e∈σ(θ),parsuite0∈Sp(e) [2, théorème 6-16], ce qui
est absurde. Donc σ(θ)=(0), par conséquent θest continu.
Théorème 2.5.Soient Aune algèbre de Banach et Bune algèbre de Banach -simple.
Alors tout épimorphisme de Adans Best continu.
Démonstration. Soit θ:A→Bun épimorphisme. Si Best une simple algèbre,
d’après la proposition 2.4,θest automatiquement continu. Si Bn’est pas simple, alors
Best somme directe de deux sous-algèbres simples. En effet, comme Best -simple
qui n’est pas simple, on peut considérer Bcomme un idéal -minimal qui n’est pas
minimal dans lui même. Donc, pour tout idéal non nul propre Jde B,onaB=J⊕J,
avec Jet Jsont des idéaux minimaux de B(voir proposition 2.1).
Montrons que Jest une algèbre simple. Soit donc Tun idéal non nul de J, alors
Test un idéal de B. En effet, soit bun élément de Bet tun élément de T, alors il
existe jet jdeux éléments de Jtels que b=j+j∗,d’oùbt =(j +j∗)t =jt +j∗t.
Puisque j∗t∈J∩J={0}, alors bt =jt ∈T. Ce qui implique que Test un idéal
de A. D’après la minimalité de J, nécessairement T=J, (même chose pour J). En
outre, Best semi-première (proposition 2.3), alors il existe un idempotent e∈Btel que
J=Be et J=Be.DoncJ(resp. J) est une sous-algèbre unitaire d’unité e(resp. e).
De plus, on a B/JJet puisque Jest minimal alors Jest un idéal maximal de B.
Un raisonnement analogue montre que Jest aussi un idéal maximal de B. Comme B
est une algèbre de Banach, alors Jest un idéal fermé [2, lemme 6-3]. Par conséquence,
munie de la norme induite, J(resp. J) est une algèbre de Banach simple. De plus, si Pr1
(resp. Pr2) désigne la projection canonique de Bsur J, (resp. de Bsur J), alors d’après